Twideco News N°20

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soMMaIRE EN ACTU P.3 Les infos économiques en région Centre

DÉCOUVERTE P. 6 Néodyme « C’est avec l’esprit libre qu’ils avancent » I

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REG I O N

Lundi 7 février 2011 En partenariat avec www.twideco.com

2.50 €

DIRIG EANTS

CENTR E

N°20

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TOUS ÉGAUX, TOUS ENTREPRENEURS P. 7

Infinite

RENCONTRE À LA UNE P. 8 Rémi Boitier

Entrepreneuriat au féminin

photo : Christophe Gaye

MICRO-TROTTOIR EXPRESS P. 10

LES PRIMO P. 12 Ascenseur pour l’export

WHERE IS BRIAN ? P. 13 Elevator to exporting

CULTURE & VOUS... P. 14

SPORT BIZNESS P. 15 Match INEO

TWIDECO news DIrECTrICE DE la PublICaTIOn Lucie BRASSEUR réDaCTIOn Lucie BRASSEUR MaquETTE : AM conSULtAnt édité par : Twideco Sarl au capital de 5000 € RcS orléans 503 309 718. 18 rue bernard Palissy - 45 800 Saint Jean de braye Standard : 02.38.55.82.44 www.twideco.tv

Imprimerie : Roto centre / SARAn (45) routage : Dautry tromas / oRLÉAnS (45) InfoRMAtIonS LÉgALES : Ce bimensuel est imprimé à 3000 exemplaires n° ISSn 2107-3392 Dépôt légal à parution

RENCONTRE AVEC...

Rémi Boitier PRÉSIDENT DE GAULT ET FRÉMONT : INNOVATION ET PERFORMANCE ÉCONOMIQUE

Rémi Boitier, dirige aujourd’hui la très belle PME Gault et Frémont basée en Indre et Loire. Héritier d’une drôle d’histoire, l’homme d’action n’appartient pas à la famille qui a créé la renommé et a développé les produits phares de la marque et pourtant, quand il parle de son entreprise c’est avec un éclair dans le regard, l’éclair de la fierté, de la filiation, non pas génétique, la filiation des valeurs. Une PME familiale, qui innove, crée, se développe tranquillement mais sûrement et qui essaie de devenir plus visible. Entré un peu par hasard dans cette histoire hors du

commun, Rémi Boitier vibre tant pour Gault et Frémont qu’il ferait vibrer le plus dur de ses concurrents. Leader sur leurs marchés, professionnels des marchés de niches, innovateurs, précurseurs et en plein développement, après une bel article dans les Echos à l’automne, lors du rachat de Bio Food Pack, on devrait entendre parler bien souvent de Gault et Frémont et de son équipe de choc : Rémi Boitier, Frédéric Leduc ou encore JeanBaptiste Lemaigre. Rencontre.

Dans la lignée de leur conviction, une dizaine de femmes entrepreneures du Loiret, des secteurs public, privé, associatif et élues, viennent de créer l’association voy’ELLES afin de « Promouvoir et accompagner la place de la femme dans l’entrepreneuriat en agissant sur la pression sociale ». Que ce soit dans la fonction publique ou dans les entreprises privées, la place des femmes décroît au fur et à mesure que l’on monte dans l’échelle hiérarchique. Leur salaire est pratiquement toujours inférieur à celui des hommes. Pourquoi ce manque de reconnaissance alors qu’elles ne sont pas moins diplômées, pas moins compétentes ? Les créatrices d’entreprisses ne représentent que 28% du nombre total des chefs d’entreprise et les ¾ ont plus de 50 ans Le bureau de voy’ELLES a été élu le 14 janvier 2011 : la présidente est Stéphanie Médeau, Société Mellow Evénement, la secrétaire générale Stéphanie Hublin-Besson, Orléans Val de Loire Technopole et la trésorière Astrid Gerville-Réache, avocate. Quels objectifs et quels moyens se donnent les fondatrices du réseau ? Tout d’abord rendre visible le rôle socio-économique des femmes en responsabilité. Cette action passe par l’intervention dans les réseaux existants, la participation à des manifestations tel le Salon de l’Entrepreneuriat, l’organisation de petits déjeuners d’affaires. C’est le meilleur moyen de créer des liens professionnels, partager les expériences, oser les initiatives. Et il y en a, telle la création d’un Prix féminin de la culture entrepreneuriale. La photo est extraite de l’exposition réalisée par Mellow Design et actuellement présentée à la Maison des entreprises, Bd Rocheplatte à Orléans. Photo Geraldine Aresteanu


n ÉDITO PAR LUCIE BRASSEUR

Le cri du Houla-houla... Le monde bouge, l’Egypte et la Tunisie s’enflamment, les pays voisins connaissent aussi des troubles, manifestations, révolutions... Les JT explosent en Une de bouleversements climatiques et, nous tentons, vieille Europe de faire quelques réformes sur fond de guéguerres intestines politiques. Les échéances approchent, les cantonales en mars, les sénatoriales en septembre et les présidentielles en 2012. Déjà, les clans se resserrent autour de leur tête de liste ou se déchirent. Et, dans tout ça, les entrepreneurs continuent de se lever chaque jour pour faire vivre leurs rêves, leurs entreprises et leurs collaborateurs. Il faut donner du sens. Voilà ce que martèlent les manuels de management. Donnons du sens au travail de nos collaborateurs, soyons attentifs et fermes, visionnaires et gestionnaires. Dans une configuration mondiale qui semble vouloir déclarer un nouvel ordre, les puissants ne savent plus sur quel pied danser... on pourrait leur répondre « avec les deux c’est mieux, cela évite de tomber ». Dans un monde qui change, la presse communique toujours et encore, sans trop savoir ce qui va se passer, sans distance pour mettre de la perspective. J’imagine, qu’en d’autres temps, le travail de mes confrères aura été au moins aussi complexe. Que pouvaient-ils dire à l’aube de la seconde guerre mondiale ? Que pouvaient-ils dire même en pleine guerre froide ou lors de la conférence de Bandung en 1955, conférence qui marqua l’avènement d’un nouvel ordre mondial ? Nous sommes les témoins, notre rôle est d’informer, mais comment informer n correctement quand on ne L’erreur comprend pas bien ce qui est humaine, se passe ? Régulièrement nos mettons le dirigeant à l’honneur les entreprises régionales qui innovent ou pourtant, partent à l’international. n’y a pas droit. Nous le faisons encore dans n ce numéro. Les aides étatiques encouragent les PME à attaquer de nouveaux marchés, à renforcer leur politique de recherche et développement, à recruter de nouveaux collaborateurs. Le dirigeant est responsable de son entreprise, de ses décisions. Il prend des risques en permanence.. Dans un monde

qui bouge, qui se meut en permanence, comment prendre une décision sans se tromper ? L’erreur est humaine, le dirigeant pourtant, n’y a pas droit. Les conséquences d’une erreur de jugement, d’un timing non maîtrisé ou d’un nouvel ordre mondial peuvent être terribles. Il faut croitre et connaître le succès, donner du sens et avancer. Comment être sûr de prendre les bonnes décisions quand nos col-

laborateurs décident tout à coup de passer à autre chose, quand les décisions politiques influent sur nos choix stratégiques et nos trésoreries (regardez la nouvelle loi de finance), nos clients décident de ne pas payer.. ? Tout cela donnerait le vertige à tout jeune entrepreneur qui souhaiterait se lancer (justement c’est la grand messe annuelle ces jours-ci Porte Maillot à

n je m’abonne à TWIDECO news pour 1 an, soit 24 numéros / prix au numéro 2,50 € (55 €, 52,10 €HT) Je joins mon réglement par chèque bancaire ou postal à l’ordre de TWIDECO à retourner avec votre réglement à : TWIDECO - 18 rue bernard Palissy - 45800 Saint-Jean-de-braye EnTrEPrISE

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vIllE N° 20 - 7 FÉVRIER 2011 /

TéléPHOnE

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Paris avec le salon de l’entrepreneur)... Heureusement, quand on se lance on n’a pas conscience du danger, on y va la fleur au fusil et des rêves plein la tête. on ne savait pas que c’était impossible, alors on l’a fait. Et vous ?


n ACTUS l CRÉATION D’ENTREPRISE : +7% EN 2010 Selon l’InSEE, en 2010, 622 000 entreprises ont été créées en france, soit 7 % de plus qu’en 2009 : 163 600 l’ont été sous forme de sociétés (+ 7 %) et 458 400 sous forme d’entreprises individuelles, dont 359 700 demandes de création sous le régime de l’auto-entrepreneur, en forte hausse (+ 12 % par rapport à 2009). une entreprise nouvelle sur quatre est une société et les formes juridiques unipersonnelles sont de plus en plus fréquentes. le nombre de demandes de création d’auto-entreprises augmente dans la majorité des régions, et notamment, cette année, dans les DOM.

l JUGEMENT FAVORABLE POUR LA DÉVIATION DE CELLETTES la Chambre de Métiers et de l’artisanat de loir-et-Cher organise en partenariat avec le CIDff 41 (Centre d’Information sur les Droits des femmes et des familles) et les Missions locales du département des sessions gratuites de 5 jours à blois et vendôme " Pour mettre en valeur ce que je suis et ce que je sais faire". l’objectif de ces sessions est de permettre au participant de construire individuellement son portefeuille de compétences. les sessions auront lieu du 7 au 17 février 2011. Plus d’infos au 02 54 44 65 83.

l JUGEMENT FAVORABLE POUR LA DÉVIATION DE CELLETTES Maurice leroy, président du conseil général de loir-et-Cher et Michel leroux, 1er vice-président en charge des infrastructures départementales et de l’aménagement du territoire, viennent de prendre connaissance avec satisfaction et soulagement de l’arrêt favorable de la cour administrative d’appel de nantes en faveur du projet de déviation de Cellettes. la juridiction de nantes vient en effet de rejeter les recours des opposants qui contestaient l’arrêté préfectoral de la déclaration d’utilité publique et avaient fait appel de la décision du tribunal d’Orléans du 6 octobre 2009. Maurice leroy se félicite de cette décision de justice qui va dans le sens de l’intérêt général. « Je tiens à remercier tout particulièrement Michel Leroux qui n’a pas ménagé ses efforts pour que ce projet aboutisse ainsi que les services du conseil général. Je sais que les Cellettois apprécieront ce remarquable travail qui va à terme, supprimer les nuisances engendrées par les 15 000 véhicules et camions qui passent, chaque jour sous les fenêtres des riverains de la RD 956. Ce jugement favorable va nous permettre de mettre les bouchées doubles pour ce projet décisif pour l’amélioration des liaisons nord-sud du département. »

l CONFÉRENCE « LOI DE FINANCES POUR 2011 » JEuDI 10 févrIEr 2011 à la CCI Du lOIrET la loi de finances pour 2011 et la loi de finances rectificative pour 2010 apportent des modifications significatives aux règles fiscales applicables aux entreprises. Parmi ces modifications, certaines auront un impact significatif sur les entreprises. quelques unes, qui ne sont pas nécessairement les moindres, sont applicables aux exercices clos à compter du 31/12/2010. Elles induiront pour certaines entreprises des conséquences financières qui ne pouvaient être anticipées au moment de la réalisation des opérations qui conduisent à leur application. afin de vous permettre de faire un point sur les modifications essentielles apportées par ces textes pour les entreprises (et les chefs d’entreprises) mais également par la loi de financement de la sécurité sociale, la Chambre de Commerce et d’Industrie du loiret, l’union Des Entreprises du loiret et les avocats du département fiscal du cabinet fIDal vous proposent de vous retrouver le 10 février 2010 à l’occasion d’un petit-déjeuner sur le thème : « loi de finances pour 2011, loi de finances rectificative pour 2010 et loi de financement de la sécurité sociale : quelles modifications pour les entreprises ? »

LEs TRIBULaTIoNs D’UNE éTUDIaNTE EN aLTERNaNCE 6 mois et c'est fini! ah... la joie des examens! la session de partiels de cette dernière année étudiante se termine tout juste. beaucoup de travail, oui, mais pour un résultat qui en vaut la peine : un master à la clé ! a ce stade, un constat m'arrive en pleine figure : plus que 6 mois de cours. Plus que 180 jours et je débarque sur le marché du travail. Cette demie d'année me rend presque nostalgique à l'avance. les études, les sorties, les collègues de fac... dans 6 mois tout cela ne sera que souvenirs. une page va se tourner d'ici peu de temps. adieu vie étudiante, bonjour travail ! bien sûr, je pourrais choisir de continuer tout ça, en préparant un doctorat mais me voilà prête, aujourd'hui, à affronter clients, prestataires, et autres personnalités en tous genres. le bilan, après 4 mois d'apprentissage est déjà positif. Me voilà plus mûre, plus patiente aussi. affron-

ter les humeurs des acteurs professionnels m'est désormais familier. Je me sens d'ailleurs plus proche du monde de l'entreprise que de celui des études. Travailler est souvent assimilé à un dur labeur, mais qui s'avère être plutôt attirant! vous, entrepreneurs, chefs d'entreprise, travailleurs acharnés, vous devez savoir de quoi je parle. Peutêtre qu'un jour, je l'espère en tout cas, je serais assise à votre place, à tourner les pages de ce journal en lisant une autre tribulation d'un étudiant en alternance. En attendant, il ne me reste que peu de temps pour profiter des enseignements et pour en tirer le plus de choses possibles. Retrouvez désormais chaque semaine les tribulations d’un élève en alternance et donnez-nous vos avis par mail : contact@twideco.com

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Inauguration du CERCIL

VESTAS POURSUIT SON DÉVELOPPEMENT ET INAUGURE À SANCHEVILLE, EN EURE-ET-LOIR, SON NOUVEAU CENTRE DE MAINTENANCE le leader mondial de la fabrication d'éoliennes vestas inaugure à Sancheville, au nord-ouest d'Orléans, son nouveau centre de maintenance. Dédiée à l'entretien des éoliennes vestas installées en Eure-et-loir et dans les départements avoisinants, cette implantation accueille une équipe locale dont l'effectif a triplé en 3 ans. une croissance qui illustre le dynamisme de vestas en france. Précédemment basée à Orgères-en-beauce, l'équipe du centre a déménagé à Sancheville d'où elle assure l'entretien et la maintenance des parcs d'Eure-et-loir et des départements environnants. avec une équipe locale de 17 personnes, ce centre de Sancheville assure d'ores et déjà l'entretien de 96 éoliennes répartis sur 9 sites alentours. Ces éoliennes représentent une puissance totale de 200 MW, soit une production capable de satisfaire les besoins en électricité de plus de 160 000 personnes, chauffage compris. « Cette organisation, basée sur des implantations locales, nous permet d'intervenir très rapidement sur les parcs de nos clients et d'optimiser ainsi la productivité de leurs machines» explique Nicolas Wolff, directeur général de Vestas. « Elle nous permet également d'avoir une contribution directe à la croissance verte de nos territoires, via la création d'emplois locaux et non délocalisables : à titre d'exemple, l'équipe de Sancheville a été multipliée par 3 en seulement 3 ans, et nous espérons bien poursuivre ce développement ».

l l CONFÉRENCE « FORCES DE VENTE EN PÉRIODE DE CRISE » À BLOIS le Medef 41 organise le vendredi 11 février 2011 de 12h à 14h au Mercure à blois, une table ouverte sur le thème « force de vente en période de crise, comment soutenir la motivation ? » par alain Dillard – nombre de places limitées, inscription obligatoire. contact@medef41.fr

l du bâtiment et son aménagement.

L’inauguration s’est déroulée le 27 janvier 2011, date symbolique anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, devenue Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah, le Cercil déménage dans de nouveaux locaux lui permettant de présenter un musée - mémorial composé d’une exposition permanente, d’un centre de ressources, d’une salle d’archives, d’une salle pédagogique et d’expositions temporaires. Une installation rendue possible grâce à la Mairie d’Orléans avec l’appui financier principalement de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de l’Etat, de la Région et du Département. « L’Histoire au-delà de son appréhension,

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au-delà de son étude, au-delà de la connaissance, de l’apprentissage, a une vertu fondamentale. Elle est une sorte de terrain, parfois dramatique, d’expériences et par conséquent de compréhension, d’analyse et d’usage pour le temps présent et le temps futur. La ville d’Orléans est fière de porter un projet comme celui-là». Serge Grouard, Député Maire d’Orléans. Le projet porté par la Mairie d’Orléans, Maître d’ouvrage, d’un montant d’environ 1 430 000 € auquel ont contribué principalement la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, le Ministère de la culture / la Drac Région Centre, le Ministère de la défense / DMPA, la Région Centre, le Département du Loiret comprend toutes les réhabilitations

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Installé dans les locaux d’une ancienne école maternelle, le centre se déploie sur 1 000 m2, dont 450 m2 destinés à l’accueil des publics. La rénovation du lieu a nécessité d’importants travaux qui ont permis de retrouver les volumes de ce bâtiment construit au 19ème siècle. Désormais, ce nouvel espace muséographié offre à chacun, mais surtout au public scolaire, les éléments nécessaires à la compréhension de l’histoire de ces trois camps, et plus largement de l’histoire de la Shoah. Salle d’exposition permanente A travers des documents d’archives, des photographies, des objets, des journaux, est présentée, selon quatre séquences chronologiques, l’histoire des internés juifs des camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers. La parole des victimes et des témoins est le fil conducteur de ce parcours historique. Le sort des Tsiganes, qui ont subi une double persécution pendant l’occupation, de la part des Allemands et de la part de Vichy, et leur internement dans le camp de Jargeau, est également évoqué. Une salle du souvenir est dédiée aux 4 400 enfants internés dans les camps avant leur déportation. Leur photographie, lorsqu’elle

existe, ou simplement leur nom, prénom et leur âge au jour de l’assassinat sont insérés dans un meuble. Centre de ressources Ce centre regroupe différents fonds consacrés à la Seconde Guerre mondiale, à la Shoah, à l’internement, mais également des thématiques comme la culture juive, la culture tsigane, les génocides, les violences extrêmes du XXème siècle, ainsi qu’à la pédagogie de la Shoah. Concernant le jeune public, un fonds de bandes dessinées et de littérature jeunesse a été constitué. Le nouveau musée - mémorial des enfants du Vel d’Hiv Une ancienne école réhabilitée en musée, mémorial des enfants du Vel d’Hiv à Orléans. Ce mémorial présente une salle consacrée à la mémoire des 4 400 enfants internés dans les camps avant d’être déportés et assassinés à Auschwitz. Le souvenir de chacun de ces enfants est présent, par sa photographie, quand elle existe, par son nom, prénom et âge à la date de sa déportation, afin que nul ne les oublie... La création de cette salle a été possible grâce à l’inestimable travail accompli par Serge Klarsfeld et son association des Fils et Filles des Déportés juifs de France.


n ACTUS Les lycéens de Jean Lurçat en visite dans les studios de Twideco avec la fondation KPMG Dans le cadre du programme Lycées mis en place par la Fondation KPMG et décliné localement par l’équipe KPMG de la Région Centre et le lycée Jean Lurçat (45), la classe de première Bac Professionnel Comptabilité du lycée professionnel est venue, le 13 janvier dernier, découvrir les locaux de Twideco TV. Une première approche du monde de l’entreprise qui semble avoir généré quelques interrogations, en tout cas, beaucoup de découvertes et de surprises. Loin de l’image d’Epinal, du dirigeant quinquagénaire en costume trois pièces, Lucie Brasseur a reçu les lycéens « en jean » pour leur parler métier-passion au travers de termes qui sont familiers aux lycéens « digital natives» : « facebook », « réseaux sociaux », « web » ou encore « nouvelles technos »... Une action concrète leur permettant de mieux comprendre l’environnement dans lequel ils évoluent, en stage aujourd’hui, demain comme collaborateur. La « visite guidée » des locaux complétée par la présentation technique du fonctionnement d’une TV pour introduire les jeunes dans notre univers ont abouti à une longue discussion libre : le parcours de Lucie, le fonctionnement du média, le business model, le choix des sujets traités... Ce qui semble les avoir surpris (dixit sylviane Bouquin - Enseignante au lycée Jean Lurçat - Fleury-lesaubrais) c’est la personnalité de la fondatrice :

énergie, professionnalisme, passion, audace, assurance et jeune âge ! et l'espace de travail : ils se représentaient des locaux plus grands avec plus de salles/bureaux, l'espace salon à l'entrée et son utilité (mettre en réseau les invités), le prix des outils (chers !). Ils ont découvert le concept d'une TV Web (ils ne connaissaient pas avant la visite – comme quoi digital natives oui, mais ça ne fait pas tout !), les outils utilisés, le montage, les changements de caméra, comment peuvent naître les relations professionnelles et l'importance des qualités relationnelles... En un peu moins de deux heures, les lycéens auront au moins compris que tout est possible, peu importante d’où l’on vient, quand on a des idées et de l’énergie on peut tout faire. L’entreprise n’est pas forcément un lieu tristement « alimentaire », les univers et les secteurs d’activités sont aussi nombreux que variés. Il ne leur reste plus qu’à découvrir encore d’autres environnements au travers de leurs stages pour, demain, choisir leur propre univers. Bonne chance à tous les élèves et merci à l’équipe enseignante et aux collaborateurs du cabinet KPMG pour cette formidable initiative.

La Fondation KPMG sa "Le programme lycées"

Contact : Laure Moinel fr-orleans@kpmg.fr www.kpmg.fr 02.38.24.95.60

« Le programme lycées » est le premier projet national que la Fondation a souhaité développer, c’est un programme destiné aux lycées des quartiers situés dans des Zones Urbaines sensibles. Le programme a été lancé en partenariat avec des lycées professionnels des départements de la seine-saintDenis et du Val-de-Marne en 2008, le programme se développe à Marseille et à Lyon et, depuis peu, à Cluse. Elisabeth Guigou, Députée de la seine saint Denis, Jean-Luc Decornoy, Président de KPMG s.a. et Jacky Lintignat, Directeur Général KPMG s.a. ont rencontré, lors d’une réunion organisée à l’assemblée Nationale le 12 mai 2007, des proviseurs intéressés pour travailler en étroite collaboration avec KPMG. De mai à juin 2007, tous les proviseurs souhaitant participer à la création d’un programme lycées initié par KPMG ont pu rencontrer les membres de la Fondation afin d’élaborer ce programme. L’objectif est de travailler en collaboration avec des lycées professionnels et écoles pour : • créer un pont entre les élèves et le monde de l’entreprise ; • expliquer le fonctionnement de l’entreprise, le savoir-être et les codes de l’entreprise ; • informer les élèves sur les métiers liés à la comptabilité ; • conforter leurs choix, leur redonner confiance ; • apporter des stages valorisants ; • accompagner leur insertion professionnelle ; • et les encourager à continuer leurs études ; Dans ce cadre, la Fondation KPMG France a pour ambition de : • créer un rapport de proximité et de confiance entre les élèves et le monde de l’entreprise ; • apporter aux élèves une meilleure compréhension du fonctionnement de l’entreprise et des métiers liés à la comptabilité.

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n DÉCOUVERTE PAROLES DE DIRIGEAnTS

Néodyme «C’est avec l’esprit libre qu’ils avancent » Néodyme, belle PME tourangelle, intervient sur la sécurité des risques industriels aux quatre coins de la planète. Fondée en 2004 par 5 jeunes ingénieurs décontractés et déterminés, elle compte aujourd’hui plusieurs filiales, près d’une soixantaine de salariés et des participations dans de nombreuses start-up. Une réussite comme nous aimons les présenter dans ces colonnes. Philippe Lebot, Directeur Général, l’un des associés fondateurs de Néodyme et membre du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants) de Tours.

national dans le cadre de projets techniques, qui pourraient, pourquoi pas, rentrer dans le cadre de projets nouveaux. Que ce soit au Quatar ou en angleterre, en Russie ou dans les pays du Maghreb et dans certains pays du Moyen-orient.

De gauche à droite : Charles bOurDOnnEau, Sébastien HuGO, Philippe lEbOT, Johan COISY et Gaëtan Jimenez

Et vous êtes combien? aujourd'hui, Néodyme est composé de cinquante deux salariés et de cinq associés dont je fais partie et nous avons créé Néodyme en septembre 2004. Parlons de vous. Je suis né le 15 septembre 1975. J'ai fait Sagrada Familia supérieure de géologie de l'école nationale

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Nancy, avec un DEa dans le traitement de déchets et de minerais… J'ai commencé par un stage d’un an en Nouvelle Calédonie, puis j'ai travaillé chez Vivendi pendant deux ans et demi, dans le traitement de déchets industriels dangereux. J'ai ensuite eu mon autre et unique expérience dans un groupe franco-français d'ingénierie généraliste avec un management à l'anglosaxonne pendant deux ans. Les cinq fondateurs sont des anciens collègues de ce groupe. Nous étions tous ensemble dans un bureau de 35m² .

Et tout ça, représente un budget de combien ? alors, sur les trois prochaines années, le budget pour le développement international, nous l'estimons à 600 000 euros. C'est sur cet aspect là que vous vous êtes fait aider par Alexandre Rochas et ABF décisions? La société aBF Décisions nous a été recommandée par des professionnels et aujourd’hui elle gère pour nous les dossiers de subventions potentielles. Comme on dit, on ne savait pas que c'était impossible, alors on l'a fait. Tout à fait. Je crois qu'au début notre vision n'était pas d'imaginer que nous deviendrons un groupe de 75 personnes après 6 ans d'expérience. Nous sommes partis la fleur au fusil et cela a bien fonctionné. Cela n’a pas toujours été simple à cause de la crise, mais malgré tout, nous sommes contents de ce que nous avons créé, développé et que nous essayons de consolider.

Vous avez poursuivi ce que vous faisiez sauf que vous l'avez fait pour vous. L’esprit d’entreprenariat était en nous et nous l’avons mis en pratique. Vous êtes parti à l'international il y a longtemps? En fait, on a eu l'opportunité, je ne dirais pas de partir à l'international, mais avec un grand groupe d'ingénierie pétrolière et minière, de travailler en Nouvelle Calédonie. D'où la filiale ? sur un des plus grands projets minier du monde, et cela quasiment pendant trois ans. Par la suite, nous avons eu d'autres opportunités à l'international. Nous avons été chargés de l'étude de danger d'un site de 4000 personnes, nous avons réalisé 80% du dossier d'autorisation d'exploiter pour permettre l'autorisation d'ouverture de ce site minier, ce qui représente un dossier de 15 000 pages, qui a demandé 3000 jours de travail. C'est vrai que cette référence nous a aussi convaincu de réfléchir à un développement plus structuré qu'avant à l’international. Mais c'est aussi un des souhaits de deux de mes associés, de prolonger leur expérience et de développer Néodyme à l'international. Vous avez des target pays ? En développement international nous avons trois axes : naturellement l'océanie, grâce à la Nouvelle Calédonie, de l'australie jusqu'à l'Indonésie puis le Gabon et le Canada. Pourquoi le Gabon? Nous avons des liens avec des personnes qui nous donnent de bonnes perspectives. Et le Canada, là aussi ce sont des liens personnels avec des clients qui ont du potentiel. après, il faut savoir que l'on travaille déjà, à hauteur de 5% du chiffre d'affaire de Neodyme, à l'inter-

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photo : Didier Depoorter

Je voudrais comprendre ce que vous faites chez Neodim ? Nous sommes une société de conseil et d'ingénierie dans le domaine du risque industriel. Nous réalisons des études sur les risques importants comme les explosions, les incendies, les catastrophes naturelles, inondations, pollution de l'air, de l'eau, du sol. Nos compétences sont au service principalement de grands groupes industriels dans le domaine du nucléaire (EDF, CEa, aREVa), de la pétrochimie (Primagaz, ToTaL, Technip, saIPEM), de la pharmaceutique (saNoFI, Indena, archwater), des transports (DaHER), voir des PME et envers les administrations (aNsEs, IRsN, aRs) pour évaluer, d'une part les risques associés aux activités ou aux produits chimiques notamment et d'autre part, d'évaluer les conséquences d'accidents sur l'environnement et les personnes que ce soit les travailleurs ou les riverains. Nos prestations sont principalement des études et des prestations intellectuelles. Toutefois, nous avons une activité d'intervention sur site principalement en tant que préventionsécurité, dans les domaines énoncés précédemment. Là, nos intervenants vont chez les clients, soit lors de chantiers pour la construction d'installation nucléaire ou de pétrochimie, soit lors de travaux de maintenance d'importance. Par exemple, lorsqu'une centrale est en arrêt, il peut y avoir des centaines de personnes sur le site donc il y a une ou deux personnes qui font de la surveillance ou de la prévention pour le donneur d'ordre ou pour le sous-traitant qui intervient. Nous avons donc vraiment deux principales activités : l'étude et l'intervention chez le client. Et enfin, nous avons un dernier type de prestations un peu marginales car elles sont à très haute valeur ajoutée, c'est du conseil. Là, nous intervenons par journée d’un mois à trois ans auprès du même client pour l'accompagner à ses réunions, les former, les auditer, les conseiller sur des problématiques de nos domaines.

Quel est votre stratégie actuellement ? aujourd'hui, nous avons construit et réfléchi notre développement à l'international. Je dirai qu'il y a deux raisons principales. Un, le marché de la grosse industrie à fort risque en France, hors nucléaire, est en perte de vitesse. aujourd'hui, on n'imagine pas une raffinerie se construire en France. on les ferme plutôt, à part les centrales nucléaires, il n'y a plus de gros chantiers industriels en France alors qu'à l'international il y en a. Pour maintenir notre activité et surtout notre croissance, il est nécessaire de trouver d'autres marchés. L’autre point important est qu'en interne, la moyenne d'âge est de 30 ans et nous avons un réel intérêt à proposer aux jeunes des missions à l'international. C’est une motivation complémentaire et cela leur forge une expérience très valorisante. Ces aspects-là sont vraiment importants dans la décision de structurer notre développement à l'international. Nous avons construit notre plan à trois ans. L'océanie en premier car nous y sommes déjà, et il y a un marché et un manque de compétences, tant en australie ou qu’en NouvelleCalédonie. Ils n'ont pas la chance d'avoir des écoles d'ingénieurs aussi performantes que celles que nous avons en France. Ensuite, nous ne voulons pas partir dans tous les sens, il y a des marchés où nous avons plus

de chances de réussir que d'autres. Donc, le Canada et le Gabon sont des marchés ciblés, car nous savons que nous aurions plus de facilités. après, il a fallu monter un projet, un business plan. La première phase de développement c'est de faire de la prospection en renforçant nos relations avec nos clients à l’international qui nous connaissent déjà : que ce soit des groupes français comme Total, EDF ou d’autres groupes internationaux avec lesquels nous avons déjà travaillé en France.


n TOUS EGAUX, TOUS ENTREPRENEURS PAR AMÉLIE TRÉCHAUD

Infinite : n'imitez pas, innovez ! David Giovannetti : une personnalité pas tout à fait comme les autres. Il innove, encore et encore, jusqu'à l'obtention du projet rêvé. Ce projet s'intitule aujourd'hui Infinite : faire de vos besoins, une réalité.

David Giovannetti Infinite Contact Tél : 06 85 67 63 15 a 40 ans, ce jeune entrepreneur n'en est pas à sa première entreprise. après un bac+ 3 dans le secteur du commerce, David rejoint la société suisse assurances, en tant que commercial. Ce poste n'est que le début d'une longue épopée. Commerce, management, communication; des casquettes qu'endossent le jeune entrepreneur au fil du temps. En 1996, il entre chez BNP Paribas en tant qu'attaché commercial. Il en sortira responsable recouvrement, après un passage dans le service formation. a son palmarès figure d'ailleurs le prix du meilleur commercial au niveau national. De quoi prouver la motivation et l'implication du commercial à sa tâche. Le vent tourne en 2006 : il quitte BNP Paribas et rachète un restaurant à saint-Denis en Val, qu'il rebaptise « l'Entre-Deux ». Là encore, le succès est au rendez-vous : de 15 couverts avant le rachat, le restaurant passe à 120 couverts. Il obtient d'ailleurs, par le Petit Futé, le meilleur rapport qualité/prix 2009 – 2010 de l'agglomération. C'est alors qu'une opportunité se présente : une personne, attirée par le succès de l'Entre-Deux, propose à David de racheter son restaurant. après mûre réflexion, l'entrepreneur accepte.

2010 : LE RENOUVEAU Lorsqu'il était gérant du restaurant, il a développé une passion pour la communication. Pour assurer la promotion de l’établissement, il s’est intéressé aux nouveaux supports existants et notamment aux réseaux sociaux sur internet. Facebook, aura été l’une des clefs de son succès. En 2006, l’usage des réseaux sociaux comme outils de communication et marketing n’était pas la norme mais il tente quand même le coup : la page Facebook de l'EntreDeux est née, la première page d'un restaurant sur la région ! Régulièrement mise à jour, la page affiche les menus au jour le jour « une première sur la région » précise-t-il, ainsi que toute l'actualité du restaurant. Mais ce n’est pas tout, responsable da la communication au comité des fêtes de saint Denis en Val, l’entrepreneur a participé à la stratégie communication de nombreux évènements (création d’un festival de moto, participation aux événements organisés par la mairie, président de l’association des commerçants et artisans de saint senis en Val, création du premier événement Facebook de l’ag-

glo : en 2009, le « défi Poussin » a eu de très nombreuses retombées médiatiques, radio et presse). Petit à petit, l’homme d’action est tombé amoureux de la comm’. aujourd’hui la passion de David pour la communication apparaît comme une évidence : Infinite est née.

concept novateur dans la région Centre. Et ce n'est pas n'importe quelle conciergerie. Infinite propose une conciergerie de luxe. Paillettes, strass et autres voitures de prestige n'ont plus de secrets pour David Giovannetti !

y a la location de voitures de prestige, en lien avec son partenaire « Formule Passion », qui propose des prix attractifs pour le client. alors, si vous souhaitez emmener votre conjoint(e) en balade en Lamborghini, Ferrari ou Porsche, David est à votre disposition.

LA CONCIERGERIE : POUR QUOI FAIRE ? INFINITE : KESAKO ? Le concept de l'entreprise repose sur trois piliers bien distincts : l'évènementiel, la communication et la conciergerie, une grande première dans la région. Pour sa partie communication, Infinite mise sur une prestation tout en un : un gain de temps pour le demandeur, et la garantie d'une prestation de qualité par l'entreprise. « Un travail avec le juste prix ». Car Infinite propose une offre de prestation accessible à beaucoup, avec des prix adaptés à chaque besoin et une réactivité assurée. En ce qui concerne l'évènementiel, Infinite offre la possibilité aux particuliers comme aux professionnels d'organiser leurs portes ouvertes, séminaires, mariages, anniversaires, enterrement de vie de garçons et autres cocktails en tous genres. Tout comme la partie communication, le juste prix est assuré et l'évènement est dirigé par un unique interlocuteur, le but étant de garantir la meilleure prestation possible. La grande particularité d'Infinite ne repose pas sur ces deux activités, mais sur la conciergerie, ce

Tout le monde peut profiter de la conciergerie d'Infinite, il suffit de s’abonner ! Le 1er janvier, est mis en place un système qui permet aux abonnés de pouvoir demander n'importe quel service, en payant mois par mois. Deux formules d'abonnements sont à présent disponibles: Formule Business : du lundi au vendredi de 7h30 à 20h, pour un total de cent euros par mois. Formule Prestige : du lundi au dimanche de 7h30 à 22h, pour un total de cent cinquante euros par mois. Les frais des différents prestataires, eux, sont à la charge de l'abonné. Il faut tout de même savoir qu'Infinite possède un réseau de partenaires élargi, ce qui lui permet d'obtenir des tarifs avantageux pour le client. Régler les problèmes, légers ou grands, de ses clients, voici le défi du jeune entrepreneur, qui est, ce que l'on peut appeler, l'équivalent du concierge d'hôtel.

DES PROJETS, ENCORE ET ENCORE ! Face à la demande, plus forte que prévue, David Giovannetti veut développer la partie conciergerie d'Infinite. C'est pour cette raison qu'il recherche actuellement un commercial, spécialisé dans le domaine de la communication. Un bon feeling est nécessaire, mais surtout, il faut être motivé car pour lui, la motivation et la passion sont les clés d'un bon travail et d'une bonne productivité : « avec envie et passion, on fait tout ». Car le secret de la réussite selon lui repose sur un ingrédient bien particulier : la prise de risques. « Il faut foncer et tout tenter » pour réussir. D'ailleurs, Infinité acquiert peu à peu une réputation nationale. Une entreprise des sables d'olonnes vient de faire appel à ses services pour la réalisation d'un séminaire dans les Pyrénées.

Parmi les services proposés par la conciergerie, il

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n RENCONTRE À LA UNE PAR LUCIE BRASSEUR

Rémi Boitier

président de Gault et Frémont : Innovation et performance économique Parlons un peu de votre parcours scolaire. J'ai été cancre dans ma période d'adolescence. Je voulais aller en seconde, j'ai été transféré vers un BEP mais heureusement j'ai réussi à à passer un baccalauréat d'électronico-technicien suivi d'un BTs d'électro technicien. Je suis rentré dans la vie active avec ce BTs et une quinzaine d'années plus tard, je suis retourné à l'école pour faire en formation continue sup de Co Paris. Est-ce que cela a vous a apporté des connaissances que vous utilisez aujourd'hui ? Ca apporte des vraies notions en finance, en stratégie. Et puis il y a le bon sens. on se rend compte que la finance d'entreprise c'est très simple, que c'est comme à la maison. Les autres grandes fonctions de l'entreprise, que ça soit le marketing, ou les visions stratégiques bien sur, il y a quelques méthodes mais tout ça c'est un peu de bon sens, un peu de vision et surtout l'envie d'entreprendre. Vous êtes issu d'une famille d'entrepreneurs ? Non, mes parents étaient tous deux ouvriers. Mais j'ai peut-être un tempérament favorable avec l'envie d'entreprendre et un leadership naturel. Quand j'étais gamin il fallait toujours que ce soit moi qui organise. C'est peut-être ça qui m'a amené à ces fonctions.

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Vous saviez petit que vous vouliez monter une boite ou reprendre une existante ? Non, quand j'étais petit, mon rêve c'était d'être pilote d'hélicoptère. Vos débuts dans la vie active ? Mon premier job était dans une multinationale américaine. Et, comme ma formation initiale était une formation technique, je suis rentré dans cette entreprise comme adjoint au responsable de l'entretien. Je suis resté deux ans dans cette entreprise et j'ai eu envie de changer car, quand on est jeune, on a l'impression que l'on apprend vite et que l'on fait très vite le tour des fonctions et de l'entreprise. Je suis parti dans un autre grand groupe, Thomson électroménager à orléans, pour devenir responsable entretien puis responsable des services généraux. J’y suis resté deux ans également. Un de mes anciens collègue m’a alors recruté pour un projet qui s'installait à orléans, l'implantation de scott Paper , le numéro un des papiers à usage sanitaire et domestique, qui montait un site industriel géant en France et à orléans. J’ai trouvé le projet très intéressant et j'ai quitté Thompson plus vite que je ne l'avais imaginé pour saisir l'opportunité. Je suis resté cinq ans dans ce groupe. Quand je suis arrivé il n'y avait que les bâtiments et deux ans plus tard nous y avions monté quatre lignes de transformation et recruté 250 salariés. La politique des grands groupes commençait à m'insupporter dans le sens où mon milieu ouvrier m'a peut-être donner des valeurs très simples et très pragmatiques. Je pense au bon sens paysan qui est, pour moi, très noble car on a les deux pieds enracinés en terre, on est lucide et extrêmement pragmatique. J'avais 31 ans à l'époque et mon objectif était de trouver une PME et de prendre la direction d’une filiale. Et Gault et Fremont ? J'ai mis le nez à la fenêtre et j'ai regardé ce qui existait. J'ai répondu à trois annonces, dont une était de Gault et Frémont. Ce qui m'attirait aussi, c'était de revenir en Touraine. J'avais bien aimé mon passage à Tours. Gault et Frémont était une PME avec une grande notoriété. Evidemment, quand j'ai regardé l'annonce, je ne connaissais pas mais quand on creuse un peu, on s'aperçoit que c'est une PME qui a une grande histoire. J'ai regardé de près, j'ai répondu à l'annonce et j'ai passé un deal très clair avec le PDG, fraîchement arrivé. Il souhaitait rénover et faire bouger cette PME sur le plan industriel. Le deal à l’embauche, c'était si ça fonctionne dans douze-dix-huit mois, Gault et Frémont contribuera à ma formation, type école de commerce. C'est plutôt honnête comme deal. oui, je pense. C'est un deal gagnant – gagnant. J'aime bien les choses simples. on est là pour être d'abord au service de l'entreprise et si on sert l'entreprise, elle nous le rendra naturellement. Je suis

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Je pense au bon sens paysan qui est, pour moi, très noble car on a les deux pieds enracinés en terre, on est lucide et extrêmement pragmatique. n Né le 9 janvier 1962 à Saint Viâtre (41). arrivé ici en 1993, on est en 2011 et j’y suis encore. Jamais je n'aurai pensé y rester aussi longtemps. Ca fait dix-huit années que ça dure et je suis maintenant président et actionnaire de cette entreprise, minoritaire certes, mais actionnaire. A qui appartiennent les capitaux aujourd'hui ? aujourd'hui, en gros, le management s'en réparti 20%. Personnellement, j'en ai 15%. Et, à côté, tous les cadres supérieurs ont la possibilité de rentrer au capital. Derrière, évidemment nous avons fait entrer des investisseurs financiers. Notre actionnaire majoritaire est un fond d'investissement français. Chez Gault et Frémont l’actu chaude c’est l’acquisition de Bio Food Pack ? Nous avons fait l’acquisition de Biofoodpack cet été, l’entreprise a développé un produit très novateur, un moule en papier sulfurisé pour remplacer progressivement tout ou partie des moules aluminiums. Notre objectif est de faire d'autres croissances externes, en cohérence avec la stratégie que nous nous sommes établie. Les gens à qui nous avons racheté avaient mis tout leur temps et tout leur argent pour créer un produit génial mais n’avaient pas mis du tout d'argent dans la commercialisation et le développement du marché. Quand on a racheté cette entreprise, elle n'avait qu'un tout petit client. Notre rôle c’est de travailler sur sa partie développement. Revenons sur l’histoire de Gault et Frémont son origine remonte à 1850. C'était une papeterie, en gros, qui vendait des ramettes de papiers. En 1815, cette affaire de vente se met à commercialiser des papiers emballages et se met à fabriquer des sacs en papier. a cette époque, la

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fabrication des sacs en papier était totalement manuelle. C'était les opératrices qui les fabriquaient manuellement. En 1919, le créateur, monsieur Henry Gault cède à son fils et à son genre. son fils s'appelait René Gault et son gendre Emile Frémont. C'est donc en 1919 que l’entreprise change de raison sociale et devient Gault et Frémont. L'étape suivante c'est en 1948. L'entreprise se lance dans la fabrication et la commercialisation des premières boîtes à gâteaux, que l'on appelle les boîtes pâtissières. Et, vingt ans plus tard, elle mécanise et industrialise la fabrication des boîtes restée pratiquement manuelle de 1948 à 1968. Enfin, elle s'implante sur le site où elle est toujours aujourd'hui. Henry Gault décède et Emile Frémont part en retraite. Il cède à son fils, Robert Frémont, qui restera à la tête de l'entreprise, jusqu'en 1982. Il a énormément marqué l’entreprise : que ce soit l'innovation industrielle ou que ce soit l’innovation produits. En 1972, Robert Frémont invente le salamandre. J'ai l'habitude de dire que ma mère avait un frigidaire et non pas un réfrigérateur, car le premier réfrigérateur qu'elle a eu s'appelait frigidaire, et il a donné son nom au produit. Robert Frémont a fait la même chose avec l'invention d'un papier de cuisson, le salamandre. Il s’agit de la marque du produit de Gault et Frémont. Il avait remarqué que dans les laboratoires de boulangers, les boulangers passaient du temps à beurrer les plaques métalliques sur lesquelles ils posaient, pour la cuisson, les viennoiseries puis beaucoup de temps à les laver. Il a inventé un papier qui permettait de ne plus beurrer les plaques métalliques et de ne plus avoir à les laver, puisque l'on pose dessus un papier cuisson. aujourd'hui encore, c'est un papier que l'on commercialise, très haut

de gamme et avec une notoriété exceptionnelle. a l'époque, il avait fait une campagne publicitaire sur Europe 1, publicités diffusées lors d’une émission destinée aux boulangers pâtissiers qui passait à cinq heures du matin. C’était directement ça cible et la pub n’était pas cher sur ce créneau horaire. Le salamandre, c'est le frigidaire de ma mère pour les boulangers qui n'appellent pas ça du papier cuisson mais du salamandre. Même s'ils utilisent une marque concurrente! Enfin, pour bien comprendre, l’un des produits historiques ce sont les sacs à croissant. Plus d'un sac à croissant sur deux consommé en France est fabriqué dans notre usine à Tours. Encore aujourd'hui ? oui, Gault et Frémont est de très loin le leader du marché de l'emballage des boulangeries- pâtisseries en France. C'est plus de 50% du marché national. C'est le grand plaisir des salariés car tous nos produits sont signés par le conducteur de machine qui l'a fabriqué. Nous faisons plus de huit cent millions de sacs croissants par an. Cela signifie qu’en boulangerie on peut trouver des sacs à croissant Gault et Frémont ? Non. La marque commerciale est Festivia. Il n'y a pas une boulangerie française qui n'ait jamais utilisé de produit Gault et Frémont. Ça ne veut pas dire qu'ils utilisent que des produits de cette marque. Mais Robert Frémont a poussé, dans les années 70, 75, la commercialisation de nos produits par les vendeurs de matières première, anciennement appelé les levuriers. avant, Gault et Frémont, pour commercialiser ses produits avait une énorme équipe commerciale qui visitait les boulangeries une à une pour vendre les produits d'emballage. C'était un système commercial et


distribution très très couteux. Et donc, Robert Frémont a poussé la commercialisation de ces produits avec les vendeurs de matière première. Ce sont les distributeurs qui vendent tout en boulangerie-pâtisserie, sauf la farine. Alors, le boulanger de quartier ne vient pas se fournir chez Gault et Frémont ? absolument. on ne trouve les produits Gault et Frémont que chez les grossistes et les gros revendeurs ou les distributeurs de matière première. Ils distribuent toutes les matières premières, produits semi-finis, produits finis et petit matériel à destination des boulangers-patissiers. Ce sont des grossistes spécifiques, qu’en est-il de Métro par exemple ? Métro est l’un des clients de Gault et Frémont. La différence entre les grossistes et Métro, c'est que les grossistes ont une gamme plus large mais surtout chaque commercial d'un grossiste visite chaque semaine ses clients boulangers et il visite une vingtaine de boulangers par jour, livrés euxmêmes chaque semaine. Gault et Frémont a 2500 produits de référencés dans ses stocks. Nous avons également une petite activité de négoce, on vend le bolduc (rubeau de couleur), qui pèse seulement 10% de notre chiffre d'affaire. Ce n'est quand même pas négligeable. absolument. Il y a 15 ans, Gault et Frémont, faisait 80% de Ca dans le commerce traditionnel, aujourd'hui c'est 55%, car nous avons accompagné les évolutions de marché. La grande distribution s'est mis à avoir des rayons boulangerie spécifiques. Et puis, d’autres autres marchés se sont considérablement développés, comme les chaines de points chauds, les chaines de RHs, Paul, Brioche dorée, La mie Câline ect … C'est un autre système de commercialisation et de dis-

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tribution que la boulangerie traditionnelle via les grossistes. Imaginons, si une marque nationale décidait d'offrir à tous les boulangers leur sac à pain en échange de la présence de leur logo sur le support. C'est un très gros sujet d'actualité : le sac à pain publicitaire. La publicité coûte cher et le sac à pain est un vecteur absolument génial. Il est sur la table, quand on l’achète il est dans un sac, on le garde dedans et le lendemain matin, on a toujours le pain dans son sac. C'est un vecteur de pub génial. La contrainte, c'est la distribution. si elle se fait par les distributeurs, c'est difficile à organiser. Mais c'est un vrai sujet d'actualité et de développement pour Gault et Frémont aujourd'hui. Vous me parliez de croissance externe. Ce n'est pas historique ? Non. C'est simplement que cette entreprise a besoin de se développer. on est sur un marché mature, l'emballage, à destination des métiers de bouche et en particulier la boulangerie-pâtisserie. Puisque notre marché est mature, en gros, c'est un marché qui n'a pas de croissance. Il y a un déplacement de marché. Ce que l'on a vu ces dix dernières années, c'est qu'il y a une régression du commerce traditionnel, au profit d'une augmentation des chaines comme la Mie Câline, la Brioche Dorée ect. Le snacking est aussi une réelle opportunité de développement car nous mangeons de plus en plus à l'extérieur. Notre vision pour faire de la croissance est aussi de se développer vers les marchés de l'industrie agro-alimentaire. D'où l'intérêt de cette acquisition de Bio Food Pack, c'est un produit très novateur et génial, qui sera un produit d'avenir. Vous rachetez sous forme de croissance externe, des entreprises qui innovent. Donc vous n'avez plus

vraiment de politique R & D en interne ? si, toujours car la barquette cuisson en carton compact a été inventée ici. Ce n'est pas binaire. Gault et Frémont, ces quinze dernières années, représente treize brevets déposés. Cette entreprise a la culture de l'innovation, inculquée par Robert Frémont. C'est aussi en fonction des opportunités. Bio Food Pack a été une véritable opportunité. Vous me parlez beaucoup du marché français mais vous exportez également ? alors, pour l'export, il faut savoir que nos produits sont très franco-français. Ça ne se fait pas à l'étranger ? Très peu. Le sac, se fait beaucoup à l'étranger. Gault et Frémont est le seul fabricant français de sac poulet et on est dans les quatre premiers fabricants européens de sacs poulets. On ne s'imagine pas ! on est essentiellement dans des marchés de niche pour être très clair. Gault et Frémont est leader français et ne fait que 36 millions de chiffre d'affaire. Donc on voit la taille du marché. L'export n'est pas forcément simple à développer. Une autre anecdote, nous sommes le leader mondial du sac à galettes, bien évidemment. Les sacs à galettes dans le monde, ça n'existe pas. En Espagne, ils la mettent surtout dans des boîtes. C'est amusant, car on n'imagine vraiment pas. C'est lié au fait que ce soit un marché de niche. Qu'est-ce que vous voudriez dire aux industriels de l'agro ? Il y a un mythe qui dit que le moule papier est trois fois plus cher que le moule aluminium, la réponse est non. C'est un des blocages psychologiques. aujourd'hui, le prix du moule papier est

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très proche du moule aluminium. Et ce n'est même pas un rapport de un à deux. L'autre chose, c'est qu’ils sont tous en train de regarder et d'avoir besoin d'y aller. Les produits biofoodpack, ont un outil industriel qui a été breveté, et dont le brevet n'appartient pas à Gault et Frémont mais il a été breveté sur la manière de fabriquer son bord roulé. Le moule papier n'arrive pas à un niveau de rigidité identique au moule aluminium, mais grâce à la technologie de la fabrication de son bord roulé, on arrive à une rigidité qu'aucun moule papier n'a. Ce qui fait que ce produit est génial de par sa conception, sa technicité et l'usage d'un papier sans équivalence, qui est un papier sulfurisé siliconé. Beaucoup de papiers sulfurisés ne sont pas siliconés. Nous sommes les seuls à fabriquer des moules papiers. Il existe des fabricants italiens qui n'ont pas le bon papier et qui ne peuvent pas l’avoir puisqu'on en a l'exclusivité. Pour avoir un niveau de rigidité convenable, ils sont obligés de faire un complexe de papier. C'est-à-dire coller deux feuilles de papier. Ça a un impact économique, mais pas seulement. Car, entre les deux couches de papier, il y a de la colle qui peut créer un problème d'alimentarité par migration à la chaleur de la colle. Le particulier peut acheter vos produits ? aujourd'hui non, mais c'est une étape qui est dans les cartons. Comment faire du B to C avec ce produit ? on a déjà quelques idées. Quand on regarde les linéaires de Carrefour, on peut acheter des moules aluminiums par cinq ou six. C'est une des pistes de travail car tous ceux qui ont entendu parler de ce produit, en veulent.

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n MICRO-TROTTOIR EXPRESS Régulièrement, la rédaction de Twideco News vous interroge sur un thème donné, la plupart du temps en lien avec la thématique centrale du numéro. Cette semaine, nous vous avons posé la question...

Quelle est votre définition d’«innovation »?

« L'innovation est le résultat de l'action d'innover. C'est un changement dans le processus de pensée visant à exécuter une action nouvelle. Elle se distingue d'une invention ou d'une découverte dans la mesure où elle s'inscrit dans une perspective applicative.... » Thomas boureau, entrepreneur

« L'innovation... un passage désormais obligatoire pour toute entreprise en quête de nouveaux marchés, d'un nouveau business model mais aussi pour rester en phase avec des consommateurs toujours plus volatiles, informés de demandeurs de nouveautés et de services... » Estelle Dufour-benni « C'est donner une nouvelle forme a ce qui existe déjà mais adaptée aux circonstances du moment. Changement dans le processus de pensée. C'est pour cela qu'elle se distingue de l'invention qui elle est une méthode, une technique, un moyen nou...veau. » Olivier billard

« L’innovation c’est quand une idée commence à être utile ! » frédéric lasnier

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« C'est briser les paradigmes. Cela implique une attitude ouverte (écouter, observer, sentir, sans a-priori), humble (je ne sais pas déjà tout), ambitieuse (aller plus haut), et d'être un peu fou mais l'assumer ! » Pierre Geffrin

« Changer la norme » Stéphane bayle « L'innovation, c'est surtout de créer non pas une réponse concrète à un besoin, mais plutôt le besoin luimême, garant d'une réussite commerciale par ex... cf : iPad !!! ;) » franck alonso

« L’audace d’un nouveau modèle ! » Julien Cola « L'innovation est une idée qui résout un problème qu'elle invente pour justifier son existence! » arnaud alacir

« Avoir une idée avant les autres ... » Yannick barbier « Pour ma part je distingue deux types d'innovation produit. La première est majeure dans le sens où elle répond à une problématique irrésolue jusqu'à présent. Elle ne change pas forcément notre quotidien radicalement mais offre de nouvelles possibilités inexistantes jusqu'alors. La seconde, je la décrirais de "complémentaire" : elle apporte des modifications à un produit existant. Des modifications plus de forme que de fond, lesquelles permettent d'intégrer de nouvelles fonctionnalités. » Clément rocher

« L'innovation c'est apporter une réponse concrète a un besoin latent... sortir des clivages, voir autrement, changer de paradigme... » fabien loyen

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« La mise en mouvement, et le positionnement dynamique dans l’action, fruit d’une prise de conscience que : l’idéal n’existe pas ! … dans un environnement mobile. » Mylène ruquier, Chef d’entreprise et Créateur de changements

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« Sortir des sentiers battus, OSER exprimer son potentiel de créativité, enracinée dans la terre, et dirigée vers le ciel qui élève, comme la plus belle sève de votre paysage intérieur. » loïc abeille


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n LES PRIMO PAR LUCIE BRASSEUR

Ascenseur pour l’export Pierre-Guy Terryn, OCTE.

Comme dans l’automobile, le marché des ascenseurs a ses équipementiers. Au nord de la région, à Châteauneuf-en-Thymerais en Eure-et-Loir (entre Chartres et Dreux) Octé compte parmi les très belles PME régionales qui innovent, forment, mobilisent leurs collaborateurs autour de projets innovants et, depuis quelques années, ont compris que l’export était une source de croissance. Depuis 50 ans, Octé est concepteur de produits standardisés et intégrateur de solutions dédiées, collaborant avec plus de 500 sociétés, majors ou indépendants, en Europe.

PARTIR A L’EXPORT AVEC LE PROGRAMME LES « PRIMO » Les Primo-exportateurs en pôle position L'export est le meilleur moyen pour une entreprise de se développer. C'est aussi une voie qui rebute beaucoup d'entrepreneurs. Des perspectives lointaines, mystérieuses, mais enthousiasmantes. Une entreprise qui pense avoir fait ses preuves dans son tissu économique local peut légitimement concevoir une stratégie tournée vers l'export. L'entrepreneur devient alors un Primo-exportateur. Un nouvel espace économique et de nouvelles règles s'ouvrent à lui. Les premières difficultés concernent l'élaboration même de la stratégie à suivre pour opérer une entrée maitrisée sur un marché nouveau aux pratiques souvent méconnues. Pour aborder sereinement l'international le Primo-exportateur doit se plier à une discipline en plusieurs étapes : Faire le diagnostic de son entreprise afin de révéler ses atouts et ses faiblesses. Suivre des formations adaptées. Élargir son portefeuille clients. Échanger ses expériences avec d'autres entrepreneurs et enfin obtenir un accompagnement durant le processus d'ouverture à l'international. Le programme des Primo-exportateurs a été développé par la CRCI (CCI Centre International, le service International des CCI du Centre) et son réseau d’accompagnement à l’international pour les entreprises de la région Centre. Dans chaque CCI de la région, ce sont un à deux experts en développement international qui préparent et suivent les entreprises qui débutent à l’export afin de les aider à obtenir les meilleurs résultats. Dans le cadre du programme en 2010, 42 primo-exportateurs sont en cours d’accompagnement individuel et collectif, par l’équipe CCI Centre International. Des dizaines d’autres primo-exportateurs bénéficient également des services de CCI Centre International : informations techniques, règlementaires, commerciales, informations sur les salons, les missions à l’étranger, le financement de leurs actions etc. Pour plus d’information sur le sujet : international.proforum.fr

Parlez-moi de votre métier. Je suis équipementier – ascenseur. Mais notre savoir-faire est multiple. Nous avons un bureau de développement composé de trois groupes d’ingénieurs : mécanique, électrique et électronique d’automatisme.

poser. si nous n’innovons pas, si nous ne faisons pas évoluer nos produits, nous les banalisons.

Créée il y a cinquante ans par votre beau-père, vous avez intégré l'entreprise aux débuts des années 80 ? oui, en 1981 exactement, l'année du changement…

Pourquoi avez-vous décidé de partir à l’export ? Il y a les échéances de la loi de Robien : 2010, 2013, 2018. En 2018 j'enlèverai 70% de mon chiffre d'affaires de fin 2010, à périmètre égal de gain de produit et à périmètre égal de zone de chalandise.

Que faisiez-vous avant ? après une maitrise en sciences économiques et j'ai commencé ma vie professionnelle au sein du groupe Rexel, leader mondial de la distribution électrique. Donc, en 1981 vous entrez dans l'entreprise, il y a eu la première mise aux normes entre 1982 et 1992, puis en 1993 vous la rachetez. En 81, quand j'ai intégré la société, c'était une société de distribution. Je me suis rendu compte qu'elle était très vulnérable car dépendante de ses fabricants. selon mon analyse nous vendions beaucoup de produits, mais à aucun moment ils ne pouvaient fonctionner ensemble, ce n'était pas homogène. alors, la première étape en 1983 a été pour moi de recruter des gens du monde de l'ascenseur, afin de créer une unité électronique. Une fois que vous maitrisez le cerveau – l’électronique -, les muscles – la mécanique - c'est facile à piloter. En 1985, nous nous sommes associés à une serrurerie d’Eure-etLoir, que nous avons rachetée en 1989, car nous prenions de l'ampleur. Nous fabriquions des ascenseurs, que nous livrions en kit pour des sociétés indépendantes essentiellement. Et, en 1992, a eu lieu le grand changement. Le début des années quatre-vingt dix a marqué l'arrêt de la mise aux normes dite « des parois lisses », donc effondrement du business. a celui-ci, s’ajoute la crise du bâtiment du début de années 90, effondrement du marché de l'ascenseur complet et concentration de ce marché aux mains des multinationales. En 1993, j'ai repris l'entreprise à la plus mauvaise époque, je me suis endetté. Je peux vous dire que j'ai passé quelques nuits blanches et ça a duré trois ou quatre ans. Je signais le rachat en début d'année et à la fin de l'année, nous faisions 37% de baisse de chiffre d'affaires. C'est l'école de la vie! C'est en prenant des murs que l'on apprend... Ça ne m'a pas démonté. En 1994, j'ai fait deux choses : j'ai arrêté de faire des ascenseurs complets, définitivement. Je me suis séparé de l’outil de pro-

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C'est beaucoup. oui. Ce qui veut dire qu'il faut que je me pose des questions sur comment je vais faire évoluer ma gamme de produits pour maintenir mon niveau d'activité. Mes points forts sont les produits que nous avons développés dans le cadre de la loi de Robien et qui se déclinent en Europe depuis février 2009 dans ce que l'on appelle la directive sNEL (safety Norm for Existing Lifts). Nous voulons profiter de notre expérience en France pour dupliquer nos succès sur l'Europe. Si j'ai bien compris, en restant en France, le marché commencerait à s'essouffler. Le marché du neuf est peu porteur. aujourd'hui, en France, il s'installe sept à huit mille ascenseurs par an. Il y a quatre acteurs majeurs (NDLR : ThyssenKrupp, oTIs, KoNE, et schindler) qui se partagent 93% du marché.

duction, j'ai réorganisé le travail et j'ai élaboré un nouveau plan stratégique. Je me suis fait accompagner par un cabinet conseil spécialisé en stratégie. Le constat marché était : vendre des ascenseurs complets neufs ce n'était plus possible; seules les grandes multinationales qui ont des produits industriels à bas coûts peuvent le faire. Nous nous sommes rendus compte que l'état du parc des ascenseurs était très vétuste, et il fallait concevoir des kits de modernisation. Donc, aujourd'hui vous vendez des kits de modernisation aux quatre leaders du marché ? Voilà. Ça a été la première étape. Et, depuis deux ans, nous avons étendu notre démarche en devenant vraiment équipementiers. Nous vendons le kit de modernisation, c’est-à-dire un système complet qui

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s'adapte à un ascenseur existant. Nous répondons aux cahiers des charges des centres industriels. Nous concevons des produits qu'ils intègrent dans leurs ascenseurs. si vous voulez, nous sommes devenus, toutes proportions gardées, le Valeo de l'ascenseur. Vous faites innover vos produits en permanence ? Nous comptons parmi les entreprises labellisées oséo excellence. C'est un groupe de 1500 PME françaises de moins de deux cents personnes qui sont les plus performantes en France. Les critères ce sont ceux de l'innovation. L’innovation, chez nous, occupe 18% de nos effectifs et représente l’équivalent de 7% de notre chiffre d'affaires, consacré au développement. Nous consacrons énormément de moyens à la R&D parce que c'est la façon de s'im-

L’idée serait d’étendre votre coopération avec ces groupes ? Nos produits sont référencés chez eux au niveau européen. Nous commençons déjà par l'Europe centrale avec le Benelux et les Pays-bas et l'allemagne ça sera en 2012. Est-ce que vous attendez quelque chose de particulier du programme PRIMO ou est-ce que vous auriez pu le faire pour vous même ? Partir à l'export, vous l'auriez fait de toute manière ? oui, de toute façon nous l’aurions fait. Est-ce que vous avez l'impression que ça vous simplifie un peu la vie ? Je ne vais pas dire ça mais cela apporte un confort intellectuel. Nos collaborateurs sont allés assister à beaucoup de réunions et ça permet d'attirer l'attention sur des points clefs. C'est une aide précieuse.


WHERE IS BRIAN ?

Elevator to exporting Just as the automobile market, the elevator market has its equipment manufacturers. In the north of the region, in Châteauneuf-en-Thymerais (Eure-et-Loir – between Chartres and Dreux), Octé is among the best regional SME which innovate, train and mobilise their employees around innovative projects and, for several years now, have understood that export is a source of growth. For 50 years now, Octé has been a designer of standardised products and an integrator of dedicated solutions, working with over 500 major or independent companies in Europe. That’s a lot. Yes. It means that I have to ask myself how I want my product range to develop to maintain my business levels. My strong points are the products that we have developed within the framework of the Robien law, and in Europe since 2009 pursuant to what is called the sNEL (safety Norm for Existing Lifts) directives. We want to benefit from our experience in France to replicate our success in Europe. If I have understood correctly, by staying in France the market would begin to run out of steam. The new-build market is not very promising. Today in France seven to eight thousand elevators a year are installed. There are four main players (NDLR: ThyssenKrupp, oTIs, KoNE and schindler) which share 03% of the market. Is the idea to extend your cooperation with these groups? our products are listed with them on a European level. We have already started with central Europe, with Benelux, the Netherlands and Germany to come in 2012. So you’re over the worst? only time will tell! Are you expecting anything in particular from the PRIMO program, or could you have done it on your own. Would you have entered the export market in any event? Yes, we would have done it anyway.

Tell me about your profession I am an elevator equipment manufacturer, but we have know-how in several areas. We have a development office comprising three groups of engineers: mechanical, electrical and electrical automation engineers. Founded fifty years ago by your stepfather, you joined the company at the beginning of the 80s? Yes, in 1981 to be precise, the year of change…. What did you do before? after studying for a masters in economic sciences I started my career in the Rexel group, the global leader in electricity distribution. So in 1981 you joined the company, first compliance with standards took place between 1982 and 1992, and then in 1993 you bought it. In 1981, when I joined the company, it was a distribution company. I realised that it was very vulnerable as it was dependant on its manufacturers. according to my analysis, we sold many products, but at no time could they operate together – they weren’t standardised. so for me the first step was to recruit people from the elevator sector, in order to create an electronic unit. once you understand the brain – the electronics, the muscles – the mechanics – are easy to control. In 1985 we entered into an agreement with a metalworker in Eure-et-Loir, which we purchased in 1989 when we were expanding. We manufactured elevators which we delivered in kit form – mainly for independent companies, and 1992 saw the really big change. The beginning of the nineties saw the end of our compliance with so-called “door-less” elevator standards, therefore a decline in business. added to this was the building crisis at the beginning of the 90s, the collapse of the complete elevator market and the concentration of this market in the hands of multinationals. In 1993 I took over the company at the worst moment – I was heavily in debt, and I can tell you I had a few sleepless nights, this lasting for three or four years. I signed the buyout at the beginning of the year, and by the end of the year turnover had fallen 37%. That’s the school of life!

Do you get the impression that it is making your life a bit easier? I wouldn’t say that, but it gives us intellectual support. our employees have attended a lot of meetings, drawing their attention to key points. It has been a great help.

You learn from experience... This didn’t throw me off course. In 1994 I did two things: I stopped producing complete elevators for good. I separated myself from the production plant, reorganised the work and drew up a new strategic plan. I was accompanied by a consultancy firm specialising in strategy. The market view was that it was no longer viable to sell complete, new elevators; only large multinationals with low cost industrial products could do this. We realised that there were a great many elevators in service which were in poor condition, so we had to design modernisation kits. So today, you sell modernisation kits to the four market leaders? Well, that was the first stage. and after two years we expanded our approach to become true equipment manufacturers. We sell modernisation kits, that is to say a complete system which is adapted to an existing elevator. We comply with technical specifications of industrial centres and design products which can be integrated into their elevators. We became, if you like, all things being relative, the Valeo of the elevator sector. Is innovation a continuous process? We are among oséo excellence labelled companies. This is a group of 1500 of the best performing French sMEs with less than 200 people. The criteria are those of innovation. 18% of our workforce is dedicated to innovation, which represents the equivalent of 7% of our turnover dedicated to development. We dedicate huge resources to R&D because this is the way to mark our mark. If we do not innovate, if we do not develop our products, we become just like everybody else. Why have you decided to enter the export market? 2010, 2013 and 2018 will see renewals of the Robien law. In 2018 I plan to raise turnover by 70% compared with the end of 2010, on a like by like basis, and with an equivalent catchment area.

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n CULTURE & VOUS

LU POUR VOUS

ÉDITO CULTUREL BRUNO, LES FÉES MÈRES, CAFÉ-RESTAURANT CULTUREL À CHÂTEAUDUN

Tout droit vers 2012 !

Depuis quelques années on nous rabâche des histoires de crise, de changements et de fin du monde. Les médias de tous ordres s’en donnent à cœur joie et nous noient d’images souvent choquantes pour nos petites âmes qui ne sont souvent pas prêtent à en recevoir le dixième. Une information tombe. « En 2012, ce sera la fin du monde!» aussitôt arrangée… « Non, le calendrier Maya s’arrête, c’est tout ! » Bref, on noie le poisson. Encore une fois quoiqu’il puisse se passer, nous n’en savons rien de précis et de toute façon l’Homme n’est pas prêt à le connaître maintenant. Pas de sensationnalisme, pas de précipitation, il ne faut pas que nos concitoyens paniquent, se cloitrent chez eux et ne consomment plus. Cela pourrait foutre en l’air ma participation aux bénéfices en fin d’année ! Et aussi, en second lieu, l’organisation économique établie ! au lieu d’éduquer l’Homme au changement qui pourrait se produire à chaque instant, lui montrer comment s’adapter, évoluer, on préfère qu’il se cantonne à ce qui a été prévu

pour lui dans cette société. Quelle place a la culture dans cette réflexion ? Je répondrai une place centrale. C’est un des outils les plus importants qui permette à l’homme cette prise de recul nécessaire à ne pas sombrer dans le « moutonisme prescrit » (je développerai ce concept dans un prochain article…). Etudions un peu ce qui se passe en culture à l’heure actuelle, tout en gardant en mémoire, en toile de fond, le fait que l’ordre établi de société de consommation va avec une réflexion minimum. En France, on diminue les subventions culturelles (réaffectation de la taxe professionnelle en changeant le nom de celleci, tout en douceur), ce qui entraîne un problème pour les artistes, leurs cachets et leur chômage. Forcément, des spectacles à 3 ou 1 qui valent plus de 2500 € ça fait cher de la soirée pour les associations organisatrices de festival… ! alors comme dans le monde économique, les plus gros restent et les plus petits meurent, comme dans le monde économique, certains artistes seront mieux payés que d’autres (et le talent n’a rien à y voir). Quand certains artistes bien payés se retrouveront à devoir accepter des cachets en demi teinte, ils seront un peu aigris et reprocheront aux employeurs leur manque de respect envers leur travail, comme dans le monde économique… Que de ressemblances entre ces mondes. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même bateau et surtout il faut comprendre le concept du cachet qui récompense un travail qui ne se fait pas tous les jours et n’est pas le fruit d’un Contrat à Durée Indéterminée. Maintenant il ne faut pas non plus tomber dans la démence des contrats précaires des consultants souvent payés bien trop cher sous des prétextes multiples et souvent tirés par

les cheveux ! Ce que je veux pointer du doigt aujourd’hui c’est que le changement est proche, j’espère. Un changement qui parlerait de la raison plus que de la décroissance (terme que je trouve plutôt négatif pour une idéologie intéressante au demeurant), une vision centrée sur l’essentiel dont l’homme a besoin. Pas un retour en arrière mais plus une prise de conscience nécessaire en cette fin de calendrier Maya. C’est peut-être de cela qu’ils voulaient parler en finissant leur calendrier en 2012 : la fin d’UN monde qui ne peut plus vivre tel qu’il est devenu. Déjà des études sociologiques montrent l’implosion de certaines activités. Il y a quelques mois, l’Hôtellerie-Restauration, hebdomadaire de la profession, titrait sur ce point concernant les anciens bistrots dénommés maintenant bars. Ce lieu de rencontre diabolisé par les élus comme les médias, mais seul lieu de contrôle de l’alcoolisme ! Cet endroit qui était voué à la rencontre et au partage. Cet article fort intéressant notait un changement des mentalités et une volonté pour les familles de se retrouver dans un endroit convivial pour y échanger en passant du bon temps. C’est une réflexion que nous entendons tous les jours. avec ces mots qui reviennent, convivialité, confort, comme à la maison, échange, c’est toute la société qui se trouve déséquilibrée autour de changement nécessaire. Le monde économique n’apporte plus ces concepts familiaux ancestraux. Il se cantonne à nous offrir des objets qui simulent. Cela ne suffit pas, ce changement, cette prise de conscience collective est nécessaire… Vivement 2012 !

Au-delà

Drame réalisé par Clint Eastwood / 2010 avec Matt Damon, Cécile de france, Thierry neuvic, plus Date de sortie : 19 janvier 2011 Titre original : Hereafter / long-métrage américain

Je dois avouer une légère appréhension avant ma rencontre avec ce nouveau film de Clint Eastwood : j’avais adoré Million Dollar Baby et Gran Torino, apprécié Invictus bien que les scènes de rugby m’aient semblé un peu fades, et pas accroché avec L’échange et son diptyque sur la 2è

guerre mondiale… De premier abord, la réalisation est impeccable et nous projette dans le tsunami, que nous vivons de l’intérieur. on peut saluer la facilité avec laquelle les éléments historiques sont intégrés (nous assisterons plus tard aux attentats de Londres). Les plans sont extrêmement bien pris, sans aucun élément superflu et avec cette réalisation au cordeau que j’apprécie chez ce dernier – d’après moi – grand du cinéma. La capacité d’Eastwood à mettre en valeur le moindre détail grâce à des jeux de lumières savamment étudiés doit également être saluée : il est capable de nous transporter dans plusieurs atmosphères uniquement grâce à des ombres bien senties, des éclairages plus vifs par moment, etc… Enfin, Eastwood est capable de nous embarquer avec une attention accrue de certains détails, allant même jusqu’à un moment de comédie ro-

CÔTÉ CINÉ

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mantique avec un jeu de séduction entre Matt Damon et sa partenaire de cours de cuisine. Et cela ne dénote pas dans le scénario du film. Rien à dire non plus du côté du casting : un Matt Damon époustouflant, un jeune acteur d’une douzaine d’années qui joue juste et très émouvant, une Cécile de France qui délivre une plutôt bonne prestation… Bref, c’est solide. La thématique pouvait être intéressante, mais le choix a été fait d’effleurer cette notion d’au-delà, avec une préférence pour la relation des vivants avec la mort, et pour une belle leçon de vie, une incitation à vivre sa vie… son analyse sociologique, qui d’après moi révèle la difficulté des êtres humains à appréhender leur condition de mortel, et la mise en avant des traits sombres de l’humanité (exploitation de la détresse humaine, etc), résonnent plutôt de façon convaincante.

Parenthèse enchantée au bord du lac (Côme) Actes sud, janvier 2011 270 pages ISBN 9782742795314

Un écrivain en panne saisit l’aubaine d’une bourse pour se rendre en Italie, au bord du lac de Côme, profiter du paysage et des alcools locaux. Mais voici que l’insolite fait irruption dans la vie du narrateur: l’accueil qu’on lui réserve à la villa Serbeloni, digne d’un VIP, la suite où il réside, les magnifiques montagnes environnantes, et les garçons toujours prêts à le resservir en bons vins et autres liqueurs. De brèves rencontres en conversations improbables, de micro-événements en petites épiphanies, la chronique douce-amère d’une vie soudain à nouveau prometteuse. Avec ses dialogues à la Raymond Carver et son goût pour les menus détails digne d’un Robert Walser, Valjarević marie avec une simplicité confondante des contrastes vertigineux, et construit un récit revigorant, truffé d’anecdotes touchantes. Côme est un livre déjà culte en Serbie, qui a connu plusieurs prix, plusieurs éditions, et un beau succès en Croatie, en Autriche et en Suède. Né en 1967 à Belgrade, Srdjan Valjarević a publié des romans, des recueils de poésie et de prose. Côme est son premier ouvrage traduit en français. Traduit du serbe par Aleksandar Grujičić Ce serait comme un jour de plein soleil, une sieste à l'ombre de grands arbres, un verre de bon vin à proximité. la lecture de Côme de Srdjan valjarevic est un délice paresseux, l'euphorie qui s'en dégage est légère et prégnante, comme un parfum dont les effluves persistent. Tout commence par une aubaine miraculeuse pour ce modeste auteur serbe (nous sommes quelques années après la dislocation de la Yougoslavie), invité par la fondation rockfeller à séjourner pendant un mois dans une résidence somptueuse sur les rives du lac de Côme. notre héros, qui se sent un temps dans la peau d'un imposteur, va peu à peu prendre ses marques, dans un climat émollient, et vivre sa vie sans se soucier un seul instant de travailler au roman qu'il est censé écrire, durant sa villégiature. Et valjarevic de nous conter par le menu les rituels de notre homme ainsi que ses états d'âme, vagues et fluctuants. Il boit, beaucoup, se promène, souvent, et pense, pas mal. Sous la plume de l'auteur, qui manie l'ironie et l'humour "à serbe" comme personne, les jours se suivent et se ressemblent, du moins en apparence. Ce sont les rencontres qui font petit à petit évoluer et s'ouvrir le personnage, en particulier la présence protectrice des serveurs de la résidence, avec lesquels il noue une complicité amusée, et un cafetier et une autre serveuse (alda), dans la petite ville de bellagio, où "il fait le mur" pratiquement tous les soirs, et s'enivre plus que de raison. Cela nous vaut quelques passages divins, dans la chaleur d'une connivence de circonstances ou d'une amitié amoureuse avec alda, bien qu'il ne parle pas l'italien et qu'elle ait du mal à comprendre l'anglais. la communication, ou plutôt la communion, passe par le dessin et l'alcool qui coule comme une source intarissable. Il y a beaucoup de moments précieux dans ce roman, des bonheurs provisoires qui enrichissent l'âme, comme l'escalade répétée d'une colline qui surplombe le lac à l'unisson d'une nature bienveillante et accueillante (ah, cette scène avec un aigle planant dans l'azur). Ce livre est une source de félicité, une parenthèse enchantée pour le héros du roman, avant de retrouver les affres de belgrade et son existence étriquée, comme pour le lecteur, conquis et comblé, en harmonie avec des paysages qu'il peut jurer avoir vu de ses propres yeux à travers l'écriture souple et joliment moqueuse de Srdjan valjarevic. Réellement, la partie interprétée par Damon est d’excellente facture, avec tout l’univers eastwoodien. La partie londonienne est également passionnante, bien que tendant vers la sensiblerie excessive, qui n’a pour but (atteint bien souvent) que de faire pleurer le spectateur. Par contre, à la réflexion, je pense que la partie française est relativement faible du point de vue du scénario (pourquoi Cécile de France décide-telle soudain d’écrire un livre sur Mitterrand, pour changer aussitôt d’avis ?). J’aurais tendance également à être critique sur le choix du film cathédrale, qui nous perd un peu dans les méandres des changements de scènes… Et le happy end est un

petit peu convenu, même s’il permettra à Cécile de France de pouvoir mettre en avant, en plus d’un film avec Clint Eastwood, un baiser langoureux avec Matt Damon… Bref, un film avec un casting impeccable, avec d’excellents passages, de meilleure facture pour moi que Invictus, L’Echange ou Lettres d’Iwo Jima, mais bien en dessous, à mon avis, de Gran Torino ou Million Dollar Baby. Johann lauthier, retrouvez d’autres chroniques sur son blog www.johann-lauthier.com


SPORT BUSINESS MATCH INEO VENDREDI 28 JANVIER 2011

Hervé HERODE Directeur délégué Régional Ineo GDF Suez

De gauche à droite : Guillaume Oltra, Hervé HErODE, Thomas Dubois et Panthera.

Depuis quand êtes vous partenaire ? INEo Centre est partenaire du CJF Loiret Handball depuis 2005. Pouvons-nous revenir sur vos principales activités? acteur majeur du génie électrique, des systèmes d’information et de communication, INEo Centre intervient dans les secteurs industriels, tertiaires, les énergies renouvelables, et développe pour vous les solutions les plus performantes. avec 500 spécialistes répartis sur toute la région, INEo Centre s’engage aux côtés de ses clients et s’adapte à leurs besoins, leurs délais et leur budget pour imaginer, construire et mettre en oeuvre les solutions de demain. Vous êtes un partenaire majeur du club, quelles relations entretenez-vous avec les autres partenaires ? Ineo Centre est une société historiquement implantée sur la place d’orléans depuis plusieurs décennies. Le partenariat nous permet un contact avec les collectivités locales, les clients et prospects, le tout allié au plaisir du sport dans une ambiance conviviale. Pourquoi avez-vous fait le choix du handball? Et plus particulièrement féminin? INEo, leader dans son domaine d’activité en région Centre, a choisi le partenariat avec le sport de haut niveau et le hand en particulier, répondant aux valeurs d’entreprise : esprit d’équipe, combattivité, exigence. INEo est une société du BTP, donc un monde plutôt masculin, nous avons une politique de recrutement et de sponsoring tourné vers les femmes ! Une touche féminine dans un monde masculin ! Sponsorisez-vous d’autres clubs ? En région Centre, INEo Centre est également partenaire du TVB Volley – Tours, CJF Volley, Bourges basket féminin, Us Montargis

handball féminin et de l’Uso foot orléans. Le match dont vous êtes le parrain est au profit d'une association caritative, c'est nouveau d'associer les recettes d'un match à une oeuvre humanitaire, cela vous séduit-il particulièrement? Pourquoi? Ineo a signé en 2009 avec l’aGEFIPH une convention destinée à renforcer la politique d’Ineo en faveur des personnes handicapées. Nous déclinons cette engagement au travers de 3 axes : - la politique de maintien dans l’emploi de ses salariés ou l’accompagnement de ses salariés dans un parcours de reconverstion professionnelle - la politique de l’emploi de personnes handicapés au sein d’Ineo centre qui fait partie du club “ Handicap 45 “ - l’investissement dans des actions de parrainage ou de sponsoring C’est pourquoi nous sommes fiers d’associer l’aPIRJso au match de ce jour, nous sommes fiers de chaque action accomplie en faveur des handicapés. Quels voeux souhaitez-vous adresser aux partenaires? Aux supporters? A l'équipe? Au staff? Ineo Centre adresse ses vœux les plus chaleureux et les plus enthousiastes à l’ensemble des partenaires du CJF Loiret handball ainsi qu’au staff, et pour les joueuses leur souhaiter d’être dans les 5 premiers du championnat et jouer une coupe d’Europe la saison prochaine ! Depuis 10 ans ; la passion d’entreprendre stimule nos compétences et nos équipes ! 2011 : 10 ans de professionnalisme, de proximité et de confiance ! 2011 : des événements à venir pour fêter ensemble nos 10 ans et le match de ce soir est le 1er événement d’une année à partager avec Vous tous !

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