Argentine, Tucuman 2010-11, Andrea F.

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RAPPORT D’ÉTONNEMENT Andrea Fioroni,

septembre 2011

ARGENTINE

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Avant toute chose, qu’elle que soit la destination que vous choisirez, l’année à l’étranger se révélera sans doute une fabuleuse expérience en tous point de vue. L’émerveillement que suscitera chaque rencontre, que ce soit avec des personnes, des paysages ou encore des saveurs, heureuses ou non, ne peut qu’enrichir l’interprétation de toute chose par celui qui a voyagé. Au-delà des voyages, il faut y voir l’occasion d’accepter de voir autrement. On commence par voir de nouvelles choses, on se questionne, on cherche et avant même que la réponse s’impose, c’est notre regard qui a changé. S’imprégner d’une nouvelle culture nécessite un effort considérable, afin d’oublier ce que l’on sait, et il est bien plus ardu de désapprendre que d’apprendre mais à la clef de ce long cheminement, on se couche un soir en ayant le sentiment que l’on comprend, enfin, les gens et le pays qui nous accueillent. Les choses qui nous ont paru, à première vu, si proches de ce que l’on connaît, ne semblent alors que s’en éloigner. L’histoire du pays, les succès de sa population, les meurtrissures de ses terres, font que le moindre mot porte en ses lettres une signification bien éloignée de la traduction que nous lui connaissons. Comprenez après tout cela, que l’objectivité des propos qui vont suivre ne peut s’empêcher d’être altéré par le caractère de ma rencontre avec l’Argentine.


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Terminal 2, St exupéry, Lyon Terminal 2 F, Charles de Gaulles, Paris + 1h Terminal 2 G, Charles de Gaulles, Paris + 30min … On traverse l'atlantique, survol le Brésil, l'Uruguay à travers un écran LCD de quelques centimètres carrés. Terminal 2 A, Pistarini de Ezeiza, Buenos Aires +12h - 5h L'Argentine, ses plages, son exotisme, le bout du monde, les Andes majestueuses, … non, non, non, C'est l'hiver, il fait froid. C’est l’éveil tête en bas.


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IDENTITÉ NATIONALE, IDENTITÉS RÉGIONALES ET MULTIPLICITÉ CULTURELLE L’Argentine en tant que patrie n’a que deux cents ans. C’est donc une culture en construction. On cherche des liens entre les populations du sud et celles du nord, on mélange les racines indiennes avec l’héritage européen, le folklore du nord ouest, avec de l’électro trans. Dans les écoles, chaque matin, on assiste au levé du drapeau, et on chante l’hymne national à 00h01 le jour de l’indépendance. La vie s’arrête quand la sélection nationale de football joue un match important. Où que l’on aille, le dimanche on peut sentir l’odeur de viande grillée des fameux asados, on boit du fernet avec du coca, on boit du maté, tout le monde sait jouer au « Truco » et la sieste est toujours appréciée. À la terrasse d’un café, à 18h, c’est l’heure de la « merienda » (gouter), au menu des discussions enflammées : football, politique, et sexe opposé. Chaque ville à son « alfajor » (biscuit fourré), toujours différent mais tellement identique. On est fier d’être Argentin, on le revendique, aimable et avenant, mais pour la critique, on reste clairvoyant, tout n’est pas rose au pays de la « bandera azur y blanco ». Chaque région, chaque province, chaque ville à sa spécialité, et c’est dans ce qu’elle produit que chacune trouve sa raison d’être. La récurrence du «producto argentino» sur les produits de consommation courante fait plaisir et manger les confitures d’oranges provenant des mêmes arbres prodiguant la fraîcheur dans les rue de Tucuman durant les longues après midi d’été en est l’exaltation. Cependant méfiez-vous des stands de souvenirs « made in china » négligemment transformés en artisanat local.


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Chaque région a énormément à offrir, elle affirme son identité propre tout en respectant les identités des autres régions. Cela donne au cœur d’un même pays une richesse de cultures, née du mélange de bien d’autres. De plus, tout semble possible, des villages ayant moins de 15 ans, comme « El Chalten » au centre de la Patagonie, promettent un perpétuel renouveau. L’Argentine est un immense et jeune pays. Le mélange réussi entre culture citadine et culture Gaucho, en fait un vaste territoire vierge, ponctué de villes. À l’exception de la province de Buenos Aires et de la capitale (ville autonome de Buenos Aires) qui regroupe la moitié de la population avec une densité comparable à celle d’un pays européen, une carte routière résume l’organisation spatiale du pays. Des points, contenus et éparpillés dans une zone délimitée, reliée par de fines lignes convergentes vers la nébuleuse de B.A. . Population, richesse, star du show-biz et du foot, politique, mode, tendances, culture, tout entretient une relation de va et viens avec la capitale. Du nord au sud et d’est en ouest le territoire couvre une multitude de paysages et de climats différents. Sa taille et sa récente indépendance en font un pays où le nationalisme lutte pour unir des régions qui semblent bien différentes. En effet, en plus des différences liées à la géographie, culture Andine (nord et sud), le Chaco, … Les foyers d’immigrations ont concentré des cultures Européennes dans certaines zones, on verra une forte influence française dans la région de Rosario tandis que la région des lacs est d’influence germanique. Les villes dont la raison d’être est liée à l’exploitation des ressources de la terre ont donné naissances à des styles de vies propres. La ville de Comodoro Rivadavia peu connue à l’exception des exploitants de l’or noir en est un bon exemple. Elle fait partie de ces villes ayant une autre réalité, leur propre réalité. Cependant une multitude de petites coutumes quotidiennes font l’unité de cette population. Boire le maté l’après midi avec son cercle d’amis, manger un asado le dimanche en famille, ou partager un verre de Fernet, sont tant de petites choses qui se retrouvent dans chaque recoins de cette immense bout de terre.


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2 736 691 km² de territoire 5 grandes régions aux climats et paysages différents, d’est en ouest et du nord au sud : Mesopotamia (Tropical), le Cuyo (Aride), Grand Chaco (sub tropical), Pampas (plaines humides), Patagonia (sec et aride, froid et aride, froid et humide) 22 provinces plus la ville Autonome de Buenos Aires (capital) 40 millions d’habitants 1/3 des habitants vivent dans le Grand Buenos Aires (capital) 98% de la population est d’origine partiellement Européenne 20% de la population en dessous du seuil de pauvreté 20% de croissance annuelle 100% d’humidité durant l’été à Tucuman


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Début de la colonisation espagnole

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9 juillet indépendance Peron est au pouvoir, l’argentine est la 9ème puissance mondiale. 1er coup d’état Coup d’état définitif Premier renversement du régime autoritaire. Nouveau coup d’état, la « guerre sale » fera 30 000 morts. Guerre des Malouines. Les frontière avec le Chili sont délimitées grâce à l’intervention du Vatican, évitant ainsi une guerre éminente. La démocratie de Carlos Menem, Modernisation du pays. Création du MERCOSUR Depuis la guerre du golf, l’argentine s’engage de manière récurrente dans les conflits internationaux. Crise économique Nestor Kirchner est au pouvoir et entreprend des mesures drastiques pour redresser l’économie du pays. Cristina kirchner, sa femme lui succède à la présidence du pays, (oligarchie ?) Création de l’UNASUR

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VOIR AUTRE CHOSE, VOIR AUTREMENT, COMPRENDRE


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PREMIERE IMPRESSION URBAINE: LA BANLIEUE DE BUENOS AIRES Un parent passe nous chercher à l'aéroport. Comment reconnaître une personne que l'on a jamais vue? C'est plus facile qu'il n'y paraît, tout compte fait, ce fut évident. Je ne parle pas un mot d'espagnol, on communique en italien, on rejoint le centre de cette énorme organisme qu'est "la ville autonome de Buenos Aires", traversant la banlieue, faite de tours, de cabanes, de Stades de foot,…

On rentre dans la ville, l'autoroute change de nom pour: "l'avenue 9 de Julio", 110 mètres de large, colonne vertébrale de la ville. On aperçoit quelques ambassades, le grand théâtre, tant de bâtiments qui, de par leur style architectural nous ramène quelques heures plus tôt, quelque milliers de km plus à l'est. L'immense obélisque que l'on perçoit depuis déjà bon nombre de km se rapproche, et nous le dépassons. Nous arrivons à l'auberge. On visite les chambres, et le proprié-

taire nous demande combien de temps nous pensons rester. Une semaine!. «Malheur, je n'ai pas de place pour une semaine!» S’écrit-il. «Attendez, j'ai la solution, je possède deux appartements sà côté, je vous le loue au même prix que la chambre». Nous voilà donc en train de visiter des appartements spacieux avec un guide fort sympathique. On s'installe. Petite anecdote qui nous montre, dés les premières heures sur le sol argentin, toute l'amabilité des gens qui y vivent.


10 Buenos Aires est une ville composée d'une multitude de quartiers, au caractère très différents et qui s'organisent tous autour d'une place, lieu de la vie social urbaine par excellence. Mais les "portenos" ne semblent pas apprécier le froid, et tandis que cette mégalopole se révélera grouillante de vie lors de visites futures, elle semble éteinte l’hiver durant.

Elle s'élançais, ci et là, sur la maille effilé de ses bas rugueux, ravageant le passé, promettant le chaos dans la ville à venir.


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R E C O L E T A

MICRO CENTRO pa ler mo abasto

SAN TELMO

B. A.

B O C A

PUERTO M A D E R O


12 A l’époque colonialle, Buenos Aires et Lima au Pérou étaient les principaux ports d’exportation reliant le nouveau continent aux vieux royaumes esclavagistes, l’axe est/ouest a donc vu naître les premières villes importantes. Tucuman est alors la porte du commerce avec les Andes. Ce sont des villes planifiées. Une ou deux routes commerciales reliant les principaux centres d’intérêts économiques se voient ponctuer d’une place. Autour de cette place sont tracées orthogonalement des rues, délimitant des cuadras, îlots carrés (env. 150/150 mètre) appelés communément Manzana (pomme).

CORDOBA

Une grande majorité des villes Argentines voit leurs établissements remonter à l’époque coloniale, ou l’exploitation des richesses et les nécessités logistiques sont des raisons suffisantes à la création de nouveaux établissements humains. Quelques règles doivent cependant y être respectées, répétant un modèle Européen empirique. La proximité d’un cours d’eau, d’une route et de terres cultivables sont les conditions requise pour à la création de ces villes nouvelles. Notons que San Miguel de Tucuman fut déplacée vers le nord pour cause d’inondations fréquentes. Les villes coloniales, sont relativement basses, 2 étages maximums, et s’étendent à l’infini.


13 Le sens de lecture et d'usage du trottoir n'est donc plus parallèle mais perpendiculaire à la route. Dans un pays ou la voiture (dans l'idéal américain) est dominante en ville (par le nombre et par l'agressivité des conducteurs), ces "trottoirs" sont en fait des parvis qui mènent directement l'usager de sa voiture, du taxi ou du bus au bâtiments qu'il rejoint. De ce fait, l'état de ces parvis varie considérablement. Les revêtements changent à chaque parcelle, certains sont en bon état, d'autre non, on vol celui du voisin pour terminer le sien.

Dans toutes les agglomérations, les parties que l'on qualifiera de trottoir, et qui, en tant que tel appartienne à la collectivité et sont entretenus par les services publics, dépendent en Argentine du propriétaire contigu. Le "trottoir" est donc formé d'une succession de « petites terrasses » semi privées ou semi-publique ou plutôt un espace transitoire privé, mis à la disposition de la collectivité par une individualité, que ce soit le propriétaire d'une maison, le concierge d'un immeuble, le service d’entretien d'un hôtel ou d'un restaurant, d'un magasin,…


14 En tant que piéton, il faut contourner les balais et seaux d'eau qui nettoient ces parvis, regarder au sol pour ne pas se tordre une cheville dans un trou, s'accommoder des nivellements, de "terrasse étagée", des marches; imaginez traverser la ville en traînant une valise… (c'est pourtant seulement après trois villes et donc trois trajets station de bus, Auberge, que j'ais pris conscience de la chose). Certains tirent partie de cette pratique: par exemple un magasin de Vélo à Yerba buena, banlieue résidentiel de San Miguel de Tucuman, à immergé des rouages de vélo dans un revêtement rouge de types béton teinté.

M E N D O Z A Les rues piétonnes Véritables centres commerciaux à ciel ouvert, on trouve de tout n'importe ou et les qualité des bâtiments qui les dessinent ne peuvent se percevoir que de loin. La rue elle même est parsemé de vendeurs, qui contrairement à l'usage de nos vielles métropoles, ne sont pas ennuyé par la législation. De la paire de chaussettes au DVD du dernier film qui n'est pas encore sorti au cinema, faites votre choix. De larges passages, eux aussi commerciaux et bien souvent labyrinthiques percent les Cuadras et sont l'étape de transition entre la rue commerçante et le centre commercial à la française, mais soigneusement calqué sur l'extrapolation Américaine


15 Une vue aérienne pourrait nous renseigner, par l’intermédiaire des parvis, sur le type et la qualité des bâtiments. L'état du parvis reflète celui du bâtiment et quand il est caché par un auvent, la forme du auvent pourrait là encore témoigner de l’activité.

T U C U M A N

Dans les quartiers résidentiels on sera tout d’abord marqué par l’éclectisme de styles de construction dans ces quartiers. Les maisons coloniales côtoient les baraquements en tôles, les grosses demeures parées de briques vernies, l’authentique house étasunienne avec son gros garage et les constructions les plus farfelues.


Croyance, religion et football

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La religion catholique est très présente en Argentine, des offices 3 fois par jours, une ferveur sans pareil, qui , celons les différentes Eglises se manifeste par un certain luxe, au delà de l'ornementation de l'église en elle même. Chauffage, air conditionné, choeur et orchestre imposants. Cette même ferveur peut aussi se manifester dans d'autres Eglises par une austérité déconcertante, un bâtiments dépouillé et un prêtre divulguant son message dos à son public. En bref, que l'on soit croyant ou non, ne pas assister à un office religieux en Argentine, serait un blasphème culturel. Bien sur, il n'y a pas besoin de se rendre dans une église pour ce rendre compte de la ferveur des argentins. Une grande majorité de la population fait le signes de croix en passant devant un édifice religieux, que ce soit à pied, en vélo, en bus ou en voiture, parfois même sans être croyant.


Cependant, si l'Argentine est un pays catholique, la Pacha Mama, la Terre 17 Mère, adorée et respectée par les communautés Indiennes Andines, est elle aussi ancrée dans les pratiques de tous les jours, que l'on soit descendant de Mapuche ou d'immigrés Allemands, on verse une petite goutte de ce que l'on s'apprête à boire à la Pacha Mama avant de se désaltérer soit même. Bien sûr tout le monde ne le fait pas , ou ne le fait pas tout le temps, mais suivant les différentes régions d’Argentine, la pacha Mama à toujours une importance, plus ou moins visible. Par exemple dans la région des lacs, autour de Bariloche, ce rapport à la terre s’est vu mélangé à la culture Hippie au cours des années 70 et est encore très présente.

Ce rapport à la nature, à la terre nourricière n’empêche pas des actions contradictoires, et qui, d’un point de vue Européen pourrait paraîtra irrespectueux de l’environnement: jeter ses papiers par la fenêtre du bus ou dans la rue ou lors d’une promenade en forêt. Se rendre, non pas à la plage, mais sur la plage en voiture, faire un pique-nique et ne pas se préoccuper des déchets que l’on laisse après son départ. Laver les voiture, les cours, les toits et la rue tous les matins, en laissant couler des heures durant, une eau pure et délicieuse. Malgré tout, les Argentins et tout le sud-Américain semble très proche de la nature spirituellement.


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Cette même eau, comme toute autre boisson, ne peut pas accompagner le supporter dévoué qui se rend au stade pour supporter son équipe de foot préférée tous les dimanche après midi. Et c'est bien là, dans la fournaise d'un stade de foot, que l'on peut vivre l'une des expérience les plus mystique d'argentine. Les supporters se rendent au stade 4 à 5 heures avant le début du match, attendent la nuit sous un soleil de plomb, des personnes âgées sont au bord de la déshydratation, on découpe du papier, on prépare les chants,… L'équipe adverse entre sur la pelouse, les insultes fusent, une telle haine dans l'expression de ces supporters semble impensable après les avoir côtoyé quelques heures, et c'est au tour de l'équipe locale de rentrer sur la pelouse. On saute on chante, des fumigènes explosent au 4 coins du stade et chaque supporter jette un million de petits papiers qui, pendant un instant, masque les quelques que rayons de soleil persistants, on ne voit plus rien, le stade bouge au rythme des chants. Mon voisin de tribune, lui-même architecte, me confie: "l'ingénieur qui a construit ce stade est un génie, il se plie mais ne se rompt pas". L'énergie pour supporter, pour insulter, pour s'embrasser ou pleurer à la moindre action durera 105 minutes, mi temps comprise, mais le plus surprenant, restera le calme et le silence qui volent au-dessus des foules de supporters à la sortie du stade. Comme si toute l'animosité, la haine et la violence emmagasiné au cours de la semaine venait d'être consumée au cours de ce match.

Liberté et conservatisme Quelques jours après mon arrivé à B.Aires, la loi autorisant le mariage homosexuel est approuvé. Un serveuse enthousiaste me fait part de la nouvelle et me questionne sur ce qu'il en est en france. il se trouve qu'elle la jeune femme était persuadé que l'argentine, conservatrice sur bien des points, était largement en retard sur ce sujet, tandis que, au contraire, cela c'est un des premier pays à passer ce cap. Mais cela reste une loi, est si beaucoup de monde à fêté cette victoire, elle reste une défaite, voire un affront pour bien des opposant que manifestèrent avec une certaine virulence dans leurs propos, meurtre, bûché et damnation était en effet au rendez-vous (sur les pancarte, bien heureusement).


Politique et corruption

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Si la corruption est présente dans une grande partie du monde soumise à la mondialisation et sous le Joug d'une société basé sur le profit, cette pratique frauduleuse est bien plus répandue, ou sous des formes plus lisibles dans des pays comme l'Argentine, à l'intérieur desquelles les inégalité sociales s'accroient de génération en génération. Le sol argentin est une vrai mine d’or, ou plutôt de pétrole et de gaz. Malheureusement, les gouvernements successifs n’ont pas hésité à passer des accords juteux permettant à des compagnies étrangère d’exploiter ces richesses. En étudiant une vue satellite de la ville de Tucuman, on peut facilement repérer les zones organisées, faisant partie du plan d'urbanisation de la ville (légales), et les zones en marge, appelée "villa" qui s'étende sur des terrains que les population les plus démunies s'approprient. L'organisation de ces villas dépend d'une multitude de facteurs (voir "metodo y gestion del planeamento urbanistico", dans la partie étude), mais quelques exceptions à l'organisation générale interpellent un oeil un temps soit peu attentif. Quelques carrés ("cadra") propres et alignés, font leur apparition çà et là, ce sont les "cadeaux" des candidatx aux élections en échanges de quelques promesses de vote. Mais encore des portions de rue goudronnées, ne dépassant bien souvent quelques dizaines de mètres sont construites sur le même fonctionnement. Il est simple d'imaginer pourquoi ces portions de voies publiques ne sont que des portions, qu'ils soient élus ou non, rien ne sert aux candidat de continuer le chantier une fois les élections passés. Au cours de l'année, les préparatifs pour les élections provinciales, visant à élire le gouverneur, suppléant et secrétaire de chaque province, ont envahis la ville de plus en plus. De nombreuses listes font tout d'abord penser à un engouement et un intérêt très fort pour la politique, cependant, en s'y approchant de plus près on remarque qu'il n'y a qu'un nombre très restreint de gouverneur qui se présente. De nombreuses listes ont donc à leurs têtes le même gouverneur et là encore, le gouverneur en place est très à même de financer les campagnes d'une multitudes d'intendants et de secrétaires. Ainsi, avec un nombre de listes plus élevé que ses concurrents, il est très avantagé pour être réélu.


20 Les contrôles routiers semblent faire partie du folklore argentin. La voiture se voit arrêter par un homme au manche orange fluo, et si tout est en règle commence l’inspection, qui relève de la magie et fait sortir de sous le capot une multitude de tares à la voiture si bien entretenue, l’amende monte et s’élève à des sommes inimaginables, vient alors l’heure de récompenser la mascarade et de rémunérer l’artiste. Tous les argentins vous le dirons, si vous lui donner plus de 20 pesos, c’est que vous vous êtes fait avoir. Les problèmes récurants de la corruption, présents dans toute l’Amérique latine, trouve bien souvent leurs origines dans les années 70. En effet, la démocratie semble fonctionner à merveille mais une force extérieure mystérieuse, s’attache à faire choir les leaders d’une Amérique Latine libre et puissante (menaçante), et met en place des dictateurs peu scrupuleux, qui vendront les richesses du pays et permettrons l’installation d’entreprise d’exploitation étrangère. Coïncidence ? Le dernier exemple marquant de ces pratiques frauduleuses remonte à la crise financière de 2001, ou « le hold up du peuple par l’état » Un jour un Tucumano m’a dit : « ici, on est pauvre, mais au moins on est heureux » Il me fallu beaucoup de temps pour comprendre l’entière porter de ses propos. La population argentine ayant du mal à faire confiance aux institutions de son pays s’arrange, s’entraide, s’organise. On va changer le moindre peso économisé en dollar, ou on investit dans quelques briques en attente d’un nouvelle enfant.

Comme dans un grand nombre de sociétés, les individus détenant le pouvoir s’organise de manière à le conserver.

J’entendrai parler de tiers et de premier monde, un tiers monde inadapté à un pays en développement perpétuel, et le premier monde (l’Europe), j’ai encore bien du mal à comprendre cette conception de l’organisation du monde, et je n’ai pas su comprendre si l’expression « premier monde » était employé par opposition à « tiers monde » ou par la notion historique.


La loi et la liberté

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On ne connaît pas la loi, mais on fait confiance à son bon sens. Un jour que je demandais les règles élémentaire du codes de la route, priorité, vitesse autorisé, etc, on me répondit vaguement, mais la priorité était évidemment au premier arrivé ou celui qui allait le plus vite et la limitation de vitesse importait peu, en ville, il y a tellement de monde que l’on ne peut pas dépasser les 40 km/heure de toutes façons.

Cet relation avec la loi, appliqué de manière censé permet de ce sentir libre, sans pour autant être tenté de braver les interdits, bien au contraire. Cependant cette liberté est relative et la génération ayant connue la dictature à encore du mal à exprimer ses idées ouvertement. La jeunesse du pays et son histoire diplomatique récente pèse sur la vie de tous les jours.

Les frontières avec le Chili par exemple ne sont pas parfaitement délimitées et les deux pays ne s’entendent pas toujours bien. De même, la compétition pour le plus grand pays d’Amérique du Sud qui perdure entre l’Argentine et le Brésil est parfois pesante. La Guerre des Malouines à elle aussi marqué les esprits, et si aujourd’hui les îles sont argentines, elles sont peuplé exclusivement d’anglo-saxons.


Rapports humains, sociaux.

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Les actes et les codes de toutes relations sociales, après mure examen, diffèrent en tous points de vues avec la culture occidentale. La culture latine (revisité) prédomine en Argentine, on s’exprime, on chante, on est tous amis. En comparaison des cultures nordiques, il est beaucoup plus facile de faire des rencontres, de créer des liens d’amitiés. Cependant, ceux-ci resterons, en majorités, relativement superficiels.

L’emploie du vouvoiement est très révélateur des mœurs argentins. Lors de rapports officiels, (travail, école, administration), on s’adressera à une personne par son titre (architecte, avocat, directeur, …) mais on continuera à le tutoyer, sauf si il est déjà d’un certain âge. Le vouvoiement s’utilise donc essentiellement pour les personnes âgées et dans les campagnes reculées, le vouvoiement est tout de même plus usité. Les fermiers voient le tutoiement comme l’un des vices apportés par la culture urbaine.

Les relations amoureuses sont elles aussi très différentes. Que vous alliez boire un verre, visiter un musée ou vous promener avec une personne du sexe opposé, ceci sera considéré comme une sorte d’engagement. On peut toutefois s’engager avec plusieurs personnes jusqu’à une déclaration plus officielle envers l’une d’elles qui met un terme à cette soi-disante liberté des mœurs apparente. Les étudiants continuent à vivre chez leurs parents jusqu’à la fin de leurs études, quoi qu’il en soit, il n’est pas question d’amener sa petite copine ou son petit copain à la maison. Il faut donc se rendre au « Telo », sorte de motel dont les chambres se louent par tranche de deux heures. Bizarre mais répandu !


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SAN MIGUEL DE TUCUMAN Jardin de la republica argentina


Les guides touristiques sont unanimes, Tucuman est une horrible ville, et les touristes qui s’y aventureront seront immanquablement déçus. C’est bien ce qui en fait le charme. Une vraie ville argentine, avec ses habitants, vrais, honnêtes, ouverts, et curieux, en bref, non pervertis par «tourist land».

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Très agréable à vivre, elle offre tous les avantages d’une grande ville, sans les inconvénients. Bouillonnante de culture, le jour comme la nuit, que ce soit de spectacle de folklore, de concerts, de boites de nuits au son éclectique, expositions dans les bars et les musées, pièces de théâtres dans les cafés et les centres culturels. C’est bel et bien le citoyen qui fait vivre la cité, et la cité est faite pour accueillir tout ces événements. De plus, Tucuman qui a été la porte des Andes pour le commerce, l’ai aujourd’hui pour le tourisme, parcs naturels, culture andine et tourisme gustatif des «Valles Calchaquies».


25 Tucuman comptait à l’origine 81 cuadras, soit une trame de 9 par 9, structure urbaine rigide, focalisée sur la place San Martin, mais qui n’empêchait pas son extension future, suivant le même principe. Bien des villes ont commencé à sortir de leur trame originelle il y a environ 100 ans, (les villes du centenario) respectant la même organisation : un nombre de cuadras limités et regroupés autours d’une place.

Plus que les limites physiques, ou pratiques, ce sont des raisons pécuniaires qui sont à l’origine de la verticalisation des villes. En effet, la valeur des terrains des centres villes est tels que la construction d’immeubles permet de valoriser au mieux sa parcelle. Cependant, la trame urbaine n’est absolument pas adaptée à de tels édifices. Des parcelles de 9/50 mètres, ayant de grands murs mitoyens donnent inéluctablement naissance à d’interminables façades aveugles (voire l’étude la tour et l’îlot , « La Obra y el Pensamiento de los Arquitectos Argentinos »).


Vie pratique

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La ville qui ne dort jamais vraiment se lève tout de même tôt le lundi matin. À partir de 7 heures, on peut commencer à voir de l’activité. Les horaires traditionnels correspondent plus ou moins au rythme espagnol, 9h-13h, 17h-21h mais cela dépend des magasins et des services. Par exemple, une grande partie des magasins ferme à 22h. La plu part des bus urbains roulent de 5h à 1h du matin. Les cafés sont pleins le matin, pour le repas de 14h, pour la « merienda » de 18h et le soir, à partir de 22h. La rue aussi grouille de monde à des horaires très précis. Si marcher en ville est un véritable parcours du combattant à 13h, il n’y a plus un chat dans les rues à partir de 14h, et ce jusqu’à 16h. Le climat y est pour beaucoup. Il est cependant de plus en plus courant de trouver des entreprises pratiquant les horaires continues (9h-12h, 14h-18h). Il est toujours possible de trouver sandwicheries et «kioskos » ouverts toute la nuit. Pour faire ces courses, le supermarché c’est pratique, et on trouve de tout à l’hypermarché « Jumbo » (quand les saveurs françaises commencent à manquer). Il faut cependant préférer les Verdurerias (vergers) et les Carnicerias (boucheries) dans lesquels on trouve des produits de meilleurs qualités à moindres coûts, en plus du fait qu’il participe activement à la vie du quartier (Astuce : plus on y va plus les prix son bas). Pour manger dehors ou boire un verre, la encore on peut trouver de grosses différences. Souvent les kioscos installent quelques tables devant leurs boutiques. De nombreux bars culturels, souvent situés dans de belles maisons coloniales sont très actifs. On peut y manger des spécialités régionales ou des plats plus classiques (pizzas, sandwichs, ...) en sirotant un cocktail tout en écoutant un concert, en assistant à une pièce de théâtre, une projection ou tout simplement une expo, en bref un endroit sympa. Les restaurants à proprement parlés sont souvent assez décevants, il ne faut pas s’attendre à des plats élaborés. Les mythiques parillas (grills) valent cependant le détour. Demandez aux autochtones les meilleurs adresses. Les marchés proposent de succulentes spécialités comme les bombas ou les incontournables empanadas. On trouve aussi des restaurants chez l’habitant.


27 Pour sortir, là encore les bars culturels se révèlent d’excellentes adresses. Une récente loi limite l’heure de fermeture des boites de nuits à 4h, cela à favorisé la création d’After chez des particuliers. On trouve de tous les styles de musiques dans ces nightclub, de la funk à l’electro en passant par la mythique « cumbia villera » A l’aube, avant d’aller dormir, rien ne vos un sandwich de «Milanesa » ou un « lomito » dans une de ces trois institutions : « el 10 » le plus « in », « el Kun » et « el Chacho» le plus authentique.

Tansport

Pour ce déplacer et pour voyager, le bus reste la meilleure solution (le vélo est assez dangereux en ville). Les transports longues distances en bus sont de très bonnes qualités. Un service de base (semi cama) permet déjà de passer une nuit agréable. Le « classe suite ejecutivo », la version luxe est une véritable expérience culturelle. Le train est très économique, mais en plus d’être plus long il peut s’avérer dangereux. L’avion n’est pas plus cher qu’en Europe, cependant il faut éviter la compagnie nationale (retards et annulations sont fréquents). Enfin faire du stop reste une solution efficace si on sait faire attention.

Budget

Le coût de la vie augmente régulièrement au cours de l’année, mais les vacances d’été sont l’occasion d’effectuer les plus gros changements, comme le prix de la viande et des billets de bus. Le kilo d’un morceau de viande de choix coûte 40 pesos Pain : 6 pesos le kilo Les cigarettes : 6 pesos le paquet Un ticket de bus interurbain : 2 pesos


LOGEMENT

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La plu part des étudiants viennent de la région de Tucuman et vivent donc chez leurs parents durant leurs études. Il est cependant possible de partager un appartement ou une maison avec de jeunes actifs. Les logements étudiants sont souvent des chambres à partager. Pour ma part, j’ai trouvé une dépendance dans le jardin d’une famille situé à Yerba Buena, banlieue résidentiel de San Miguel De Tucuman. Ils avaient pour habitude de louer des chambres pour quelques jours, mais le prix était négociable en vue d’une location à l’année. Le fait de louer mois par mois m’a dispensé de caution. C’est une maisonnette de deux chambres, une salle de bain et une cuisine, je la partageais donc avec des gens de passages, et profitais de la présence de la famille pour m’immerger dans la culture Argentine. Nous pouvions aussi jouir de tout ce que peut offrir un jardin : arbres fruitiers, plantes aromatiques, piscine,… Le logement était situé un l’extérieur du centre ville, bénéficiant ainsi d’un prix de location moins élevé, de températures plus agréables, d’un environnement plus tranquille, mais en contre parti un peu éloigné de l’université et du centre bien que desservi par 3 lignes de bus. Une autre solution aurait été d’ouvrir une collocation. Un groupe d’amis l’a fait sans grande difficulté, avec toute fois l’aide précieuse du doyen de l’Université d’architecture. Dans le cas d’une location standard, il vaut mieux ce faire assister par un Tucumano, en effet, il arrive que les contrats de locations soient quelque peut frauduleux. Par exemple, sous prétexte de l’inflation du peso, le prix du loyer peut évoluer à la hausse de mois en mois de manière plus qu’exponentielle. En vous faisant aider par quelqu’un de la même classe sociale que le propriétaire du logement que vous convoitez il sera plus facile de négocier la caution, le loyer et autres conditions.

Télécommunications

Internet est très développé et l’on trouve facilement un cybercafé dans le moindre petit village. En ce qui concerne les téléphones portables, le système de recharge reste le plus simple. La compagnie vous débloquera votre téléphone pour moins de 100 pesos et la puce (chip) n’en coûte que 5. Le prix des textos est tout fait raisonnable cependant les appels sont gourmands en crédit. Préférez de grosses recharges pour bénéficier d’offres promotionnelles souvent très avantageuses. (une recharge de 50 peos = 100 pesos =300 textos).


ARGENT

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Depuis juin 2010, il faut être résident argentin pour pouvoir ouvrir un compte bancaire. A partir de là de nombreuses solutions sont possibles. Premièrement on peut conserver sont compte et effectuer des retraits de moins de 1000 peso par jour. Les frais sont cependant très élevés, 7 euros de frais pour 200 euros retirés. Ouvrir un compte à la HSBC est une excellente solution. Les frais de comptes étudiants ne sont pas plus élevés que dans une autre banque et il n’y a pas de frais de retraits. La société générale propose une offre similaire avec l’abonnement Jazz (11 euros par mois). Les mandats Western Union sont intéressants mais pour de grosses sommes afin de minimiser les dépenses d’envois. Le peso argentin étant relativement instable, il est aussi intéressant d’avoir une réserve conséquente de monnaie (euro ou dollar) et de les changer au fur et à mesure. Il n’est pas inutile de préciser que les bureaux de changes sont remplis d’argentins échangeant leurs moindres économies en dollar par peur de la dévaluation de leur monnaie. Pour régler des factures il faut se rendre dans des centres « pago rapido» ou à la banque nationale. Si la corruption est très présente en argentine, elle ne touche la population qu’indirectement, vous ne serez donc pas inquiété à ce niveau si vous restez vigilant sur les sommes à payer aux institutions que vous aurez à côtoyer pour l’obtention de vos visas et aux passages des frontières. Si vous êtes amené à conduire à Tucuman et que vous vous faites arrêter, il arrive régulièrement que l’on trouve toutes les tares possibles à votre voiture pour vous faire payer une très grosse amende. Quatres solutions semblent s’offrir a vous : ne pas comprendre. Aller en parler au consulat. Glisser 20 peso dans votre permis de conduire. Payer l’amande. Je n’ai pas été victime de vole ou de raquette, mais ce sont des pratiques fréquentes et l’expérience peut être traumatisante. Ne montrez donc aucun signe extérieur de richesse et évitez de vous promener dans la rue avec de trop grosses sommes d’argents.


VIE UNIVERSITAIRE

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31 Malgré l’instabilité économique du pays, l’éducation reste favorisée. Les études supérieures sont gratuites et d’un bon niveau. Revers de la médaille beaucoup de jeunes diplômés ne trouvent pas de travail à la hauteur de leurs compétences. Cependant cela permet à une majorité de la population d’avoir accès à une culture et un savoir non négligeables.

Universidad Nacional de Tucuman U.N.T. L’université de Tucuman est divisé en trois grandes parties. Philosophie et lettres, à l’est du centre ville dans le parc 9 de julio, les écoles privés, les facultés d’arts et une partie des locaux de médecine et de droit, répartis dans le centre, et la « facultad de Agronomia », regroupant, les matières techniques, scientifiques et nouvellement design. C’est dans cet ensemble de bâtiments, situé au sud-Ouest du centre ville, sur l’avenue Roca, que se trouve la « Univesidad de Arquitectura y Urbanismo de San miguel de Tucuman ». Chacune des sections d’enseignements est répartie dans divers bâtiments, au cœurs d’un grand parc et reliés entre elles par un système de galeries couvertes. Des bâtiments caractéristiques marquent l’identité de l’université et rappels l’histoire de celle-ci. Quelques années avant le début de la dictature, en pleine vague moderniste, s’entreprend un projet colossal. De longues barres, bâtiments ponts traversant les vallées de San Javier et reprenant les concepts de la cité radieuse du Corbusier, doivent former la future cité universitaire, prometteuse d’avenir à la plus ancienne université d’Argentine. La dictature éclate, le projet est abandonné. À la place sera réalisé l’UNT que l’on connaît aujourd’hui. De grands temples de l’enseignements sont alors édifiés dans lesquels l’organisation spatiale révèle l’organisation despotique du pays. Un monumental hall central, gigantesque vide de 5 étages, bordé de coursives accessibles par un unique escalier et distribuant les salles, les studios et les laboratoires de recherches, permet de contrôler d’un regard le moindre mouvement dans le bâtiment et cela de n’importe quels recoins. Si le bâtiment reste inchangé, les raisons initiales de son organisation semblent oubliées et cette dernière se révèle fort agréable. Des banderoles de promotions des associations et événements étudiants, des concerts de musiques et des expositions donnent vie à la section Architecture.


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Administration.

Au premier semestre, la complexité, l’inefficacité et la mauvaise humeur de la section étudiante (seccion alumno) rendaient chaque démarche administrative laborieuse pour trop souvent n’arriver à rien. La secrétaire académique fut alors d’une grande aide. À la rentrée de mars, un scandale éclate, corruption à l’administration. La validation des matières se négociait en pesos, les associations étudiantes font éclater l’affaire, les administrateurs de la section étudiante sont réorientés vers des postes subalternes où ils ne nuiront plus. La nouvelle équipe se révélera dynamique, sympathique et très efficace.

Régularisation

La communication entre le service d’immigration, les relations internationales de l’université, l’administration de la section architecture et l’E.N.S.A.G, ne semble pas très bien établie. Pour obtenir ses notes à la fin de l’année, il faut, depuis 2 ans, être en possession du visa étudiant. Selon les relations internationales, ce visa doit être fait en France, cependant le délai entre l’acceptation et le départ pour la destination est bien trop court. Il faut donc le faire sur place, et cela nécessite beaucoup de papier. De plus que le service de migration ne peut vous délivrer votre visa pour moins de 6 mois. Le visa fait le plus tôt possible vous permettra de bénéficier des avantages étudiants. Prenez rendez-vous avec les migrations de Buenos Aires avant votre départ. Cela vous permettra d’éviter une journée de queue et d’obtenir les principaux documents, nécessaires à l’obtention de votre passeport, dés votre arrivé.

Cours.

Pour un étudiant lambda, l’année est composée du studio de projet (proche du système que nous connaissons à Grenoble), de matières (histoire, construction, etc.) et de deux « electivas » à réaliser au cours du cursus.


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Les studios.

Je n’ais pas de meilleur conseil à donner que d’aller parler directement avec les professeurs de studios. Demandez leur le sujet, les méthodes et le fonctionnement. Ils ont lieu, en théorie, les 3 premiers jours de la semaine, de 16h à 20h, en pratique, il dépendra de chaque architecte en charge du suivi. Pour le rendu final, il n’y a pas de soutenances de projets. Les étudiants affichent et attendent la critique. Pour ma part, j’ai participé, au premier semestre, au studio Di Lullo, 4eme année. Il s’agit d’un projet de récupération du peu qui à été construit de la cité universitaire de San Javier, c’est-à-dire, la structure béton de ¼ du bâtiment principal (mesurant déjà 150 mètres de long). Le studio est animé par «el arquitecto» Jose Vaselga, dynamique, avec une personnalité latine bien trempée, qui sait parler d’architecture. Le rythme de travail est soutenu mais très intéressant, il m’a entre autre permis de comprendre le mouvement moderniste du point de vue argentin.


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39 Au second semestre, j’ai choisi de faire un studio de 5ème année, plus porté sur l’urbanisme. Là encore, j’opte pour un exercice en relation avec Tucuman, à savoir, le concours d’idée pour une réhabilitation du centre ville de Tucuman « 2 échelles pour 3 idées ». J’intègre alors le studio Prieto, mené par «la arquitecta» Assef. Contrairement au premier exercice, on parle peu d’architecture dans ce studio. Un mal pour un bien, la question ce pose de comment aborder un concours d’idée aussi dense. Beaucoup de débats m’apprendront à relever les enjeux sociétaux à l’ordre du jour à Tucuman. On travail en groupe de 4 à 5 personnes. Le concours est divisé en 2 parties. La première concerne des propositions à des échelles Urbanistiques (de 1/10000 à 1/500). Il couvre le centre et le micro-centre de la ville, rendu sur 2 A1 résolus en groupe. La deuxième étape concerne 3 Bâtiments caractéristiques de Tucuman: La Cathédrale, « La Casa Historica », et « l’ex Banco Provincial ». L’échelle architecturale est résolue individuellement.


feracion del espacio publico

10 000

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Tranvia y tren conectados con las puertas.

Red de transporte publico interno conectado con las puertas

Sistema de estacionamientos

El problema es arterial..

Red de peatonales

Torre de estacionamiento

Se propone refozar el hyper centro generando nuevos espacios publicos adaptado al uso humano de la ciudad. Primero un sistema de transporte publico de media distancia eficiente (tranvia y tren) permitte llevar al la gente desde las afueras hasta la ciudad. Se conecta con las torres de estacionamientos verde actuando como filtros e hitos ubicados en las 4 puertas del centro. Una red de colectivos micro urbano permite llevar la gente a menos de 3 cuadras de cada lugar del centro. La red de peatonales que conectan las zonas de entrada en el centro con el micro centro es renforzada con los antiguos estacionamientos del centro que generan nuevos espacio publico, actuando como ÂŤestacionamientos peatonalesÂť, lugar de vida social, commercial y urbana en el corazon de San Miguel de Tucuman. Las propuestas de acondicionamientos de las 4 puetas son vinculado con las historias y las identidades propias de cada zona. Ademas que las torres de estacionamientos, en el bajo se constuye una nueva feria, en la ex estacion provincial, una zona de viviendas estudientes y en las ex estaciones Mitre y Belgrano se refuerza su esencia cultural con un complejo de Museo, cinema y auditorium. El tratamiento de las peatonales que unen cada Zona hasta el centro, tambien tiene un a identidad propria con un tipo de espacio, de vegetacion y de mobiliaro urbano.


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Plano de conjunto esc 1:10 000

Se propone refozar el hyper centro un sistema de transporte publico d hasta la ciudad. Se conecta con l puertas del centro. Una red de co centro. La red de peatonales que antiguos estacionamientos del ce nalesÂť, lugar de vida social, comm cionamientos de las 4 puetas son torres de estacionamientos, en el estudientes y en las ex estaciones y auditorium. El tratamiento de las con un tipo de espacio, de vegeta

Museo MItre

Ex estaciones FC Mitre y Belgrano

3 IDEAS / ESCALA URBANA

El Bajo


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El Bajo

Ex estaciones el Provincial


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Les « electivas ».

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Ces petits modules sont très intéressants, ils couvrent des champs très divers. De plus, profitez d’être étranger pour partager votre expérience. Ces electivas ce déroulent en groupes restreints, vous pourrez donc profiter d’un rapport privilégié avec les autres étudiants et les professeurs. Voici 6 thématiques que j’ai suivis aux cours de l’année, les thèmes abordés et le déroulement. Construction en sec. Le professeur est un passionné de construction. Il s’agit de trouver et dessiner les détails adéquats à la réalisation d’un projet de maison de vacances. De la jonction poteau poutre aux détails de fenêtres, de l’étanchéité du toit à la dimension des poteaux, c’est un vrai cours de construction.


Méthode et gestion de la planification urbaine. 48 Passé l’intitulé, cette electiva s’est révélée très intéressante, et ce, grâce à l’urbaniste qui l’anime : El senor Torres. Elle s’est déroulée sous forme de discussions autours d’un livre, sur l’urbanisme latino-américain et d’une étude de quartier à Tucuman (de l’échelle de la ville à celle de la parcelle).

ANA LISE


49 Practica Social L’électiva practica social fait partie d’un vaste programme d’aide au quartiers défavorisés « viva la ciudad ». Des médecins, des vétérinaires, des avocats et donc des architectes, viennent au contact des populations « des villas » pour leur apporter des services. Ce programme est cependant critiqué et il est vrai que dans le cas des conseils en architectures, il parait un peut futile. Cependant une seconde partie de l’electiva consiste à réaliser un projet pour une école : une enceinte en prévention de l’école buissonnière, un parcours de santé, un potager et un toit pour le levé de drapeau.

La pensée et les oeuvres des architectes argentins aux XXe siècles. Vaste panorama de l’évolution de l’architecture argentine, l’intérêt n’est pas dans l’étude d’oeuvres significatives mais plutôt dans l’interrelation entre l’architecture, les influences, et les différents contextes politiques. La production d’un bref exposé et d’un essaie en « castellano » m’a permis de comparer et donc de prendre conscience des différences de points de vues et d’usages sur des thèmes précis. De plus, la rédaction et la présentation d’un travail devant un groupe est un bon exercice d’expression à la fin d’une année d’échange. «La manzana y la torre» (l’îlot et la tour) est un essai sur la relation et l’évolution du rapport entre les îlots et les parcelles et les constructions en hauteurs. Il s’agit d’établir dans un premier temps, les facteurs de mutagène de la trame urbaine et de l’émergence des constructions en hauteurs. La seconde partie était une étude comparative de trois typologies caractéristiques situé à San Miguel de Tucuman (Barrio Norte) , New York (Manhattan) et Paris (défense).


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Design de membranes tendus Un cours assez technique sur le dessin et les calculs de structures en membranes tendues de petites dimensions (env.200m2). Une partie du cours est théorique, pas toujours facile à suivre et se clôture par un partiel. La seconde est un exercice pratique, dont la finalité est un dossier comprenant la représentation du projet et les calculs de forces s’exerçant dans la membranes.


51 Construction en terre crue. Incontournable à Tucuman, en plus d’être intéressant et bien mené, l’ambiance de travail est très agréable. Il est malheureusement regrettable que la collaboration entre l’association « terre construite » et le « criatic » (département Construction en terre de l’UNT) ne soit plus d’actualité. Une première partie théorique sur la composition et la qualité de la terre et ses différentes méthode de mise en œuvre et accompagné de travaux pratiques. Comment connaître la composition de la terre et comment l’utiliser, sur le terrain et en laboratoire ? Ceci est clôturé par un premier partiel. La deuxième partie s’intéresse aux pathologies de la terre (second partiel) et les travaux pratiques consistes à la réalisation d’un petit mur en pisé, d’adobe (brique de terre cru) et de brique de terre compactés. Pour finir la réalisation d’un petit projet en terre permet de mettre en pratique les connaissances emmagasinées au cours du semestre. Tout ceci par groupe de 4 ou 5.


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le de enclqje Paredes/techo

0

Corte transversal ESC. 1:50

Corte longitudinal ESC. 1:50


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Les matières. Sauf avec un bon niveau d’espagnol en arrivant, il s’avère très laborieux de suivre les matières. Premièrement vous arriverez au milieu de l’année. Ensuite, les enseignements n’ont pas grands intérêts pour un étudiant français: les cours de constructions ne correspondent pas au standard que nous pratiquons à l’intérieur de l’hexagone (il ne s’intéresse pas, par exemple à l’isolation). Des cours comme « ambiental » ne concernent pas les champs de connaissances que doit avoir un architecte en Europe, bien que tout soit intéressant. Les cours d’histoires, eux, couvrent des périodes trop réduites de l’architecture en Amérique latine ou reprennent les thèmes abordés au cours du cycle licence, sur l’architecture Européenne. De plus, les examens et les rendus de ces matières ont lieu pendant «les vacances». Il n’est pas négligeable de remarquer que 4 mois pleins vous permettrons de connaître une grande partie du territoire sud Américain et ainsi rencontrer un grand nombre de cultures et de systèmes constructifs, tandis que ces 4 même mois entrecoupés de rendus ne vous le permettrons pas.


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Stage. Selon l’agence que vous choisirez, les conditions générales de travails peuvent être très proches d’une agence française ou au contraire très différentes. Premièrement les agences d’architectures font aussi de la promotion immobilière et le métier d’architecte est donc différent que celui que nous connaissons en France. En général, l’ambiance est tout de même plus détendue mais il ne faut pas espérer plus qu’un dédommagement. Voici quelques noms d’agences intéressantes : Atrio, peut être la plus grosse agence de Tucuman, elle fonctionne comme une agence européenne, horaires, division du travail, … Martorel, architecte en vogue mais qui reste classique Plural, jeune agence dynamique, elle remporte de nombreux concours et a déjà plusieurs projets publiés. Dans toute l’Amérique du Sud il est possible de trouver des associations en rapport avec la construction, l’architecture et le social. A Amaïcha, communauté indienne autonome à 4 heures de bus de San Miguel de Tucuman, ce trouve l’association Terre Construite créer par un Architecte Français et un menuisier touche à tout belge qui travail avec la communauté à toutes les échelles (plan d’urbanisme, réhabilitation et construction en terre et bois. Ils accueillent volontiers des étudiants pour des chantiers et des expérimentations. Source de connaissances sur le sujet, vous apprendrez beaucoup à leurs contacts.


55 Une semaine de chantier,, perdu au milieu de la poussière, sans eau ni électricité sans doute une des meilleurs expériences de cette année d’échange. Il s’agissait de réhabilité une petite construction en terre afin de créer un point d’attrait en lien avec la future zone naturelle protégée, projet porté par la communauté indienne d’Amaïcha et l’association terre construite.


Voyages

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57 Tucuman est au carrefour de 4 pays au 4 cultures relativement différentes . Les 4 mois de vacances d’été vous laisse le temps de voyager beaucoup, en prenant le temps d’apprécier le moindre détail de claques haltes.

Carmen de Patagones, aussi douce que son nom.

Puerto Madryn, Aimez-vous les baleines?

Comodoro Rivadavia, Pétrole Power,


58 Si l’Amérique Latine est connu pour ses paysages spectaculaires, il ne faut pas négliger les merveilles culturelles que réserve cet immense territoire. L’architecture aussi est particulièrement intéressante car très révélatrice. Des maisons coloniales de Buenos Aires, au baraques de tôles chiliennes en passant par le patrimoine bolivien, vestige de l’exploitation minéral, la moindre cabane a une histoire à raconter.

Patagonie, Perito moreno.

Pour ce loger en voyage rien ne vaut le site Internet « couch surfing ». Três développé en Amérique du Sud, Il permet de vivre et de visiter le lieu avec ses habitants.

Des glaciers ...


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... Des Mouton

En 4 mois nous sommes descendu la côtes ouest Argentine afin de rejoindre la Patagonie, argentine et chilienne avant de remonter le long des Andes jusqu’à la régions des lacs.

Route 40, La mythique.


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Le long des Andes, des vallées Calchaquies à Mendoza, des paysages, des Bodega et des vins magnifiques.

En suivant la côte pacifique chilienne nous avons put nous rendre sur l’île de Chiloe aux milles église de bois, surfer à Buchupureo, visiter la poétique Valparaiso, et la tranquil Santiago. Les vallées del Elqui, j’usqu’au nord du Chili.


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Le Chili, dure, et violent, lʼocéan Pacifique et des Volcans, ses constructions de tôle et ses habitant, froid.

Quelques semaines à Buenos Aires et à Mendoza (pour la Vendimia) ont été très reposante avant de repartir pour le sud de la Bolivie.


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Santiago, son architecture contemporaine


Musique Cumbia

Electronique Tango Rock National Blues Rap hiphop

63 Gladys « la bomba tucumana » The peronist La guarda Axel Krigier, Carlos gardel, bajo fondo Soda stereo, charli Garcia, Patrulla espacial Illya Curliaqui

Filmographie

Vins

El perro Historias Minimas las nueves reinas El secreto de sus ojos Conto Chino Aballay, el hombre sin miedo (Tucuman)

Quand on parle de vins Argentins, on entend beaucoup parler du Malbec Mendozino, un vin très fruité, sucré, épais et rond, en bref séduisant. Cenpendant le malbec est loin d’être un des meilleurs cépages argentins. Les Syrah (shyraz), pinot noir et Chardonay réservent bien des surprises. Evitez les vins bas de gammes littéralement imbuvables et ne vous ruinez pas dans des bouteilles trop onéreuse. On trouve d’excellente bouteille entre 15 et 40 pesos. Voici quelques bodegas: Valle Calchaquies ( La rioja, Tucuman, Salta) Calia Cafayate Quara Nanni Las Nuves Patagonie fin del mondo Mendoza navaro coreas Salentein


64 Cette année d’échange a été une excellente expérience. Les bons moments étaient meilleurs et les moments difficiles sources de rencontres insolites. Les argentins ont un don pour rendre la vie facile et agréable. Changer de milieu et d’université permet de prendre du recul et un sentiment de liberté s’installe tout doucement. Tout est possible, les perspectives s’élargissent, il est alors beaucoup plus facile de clarifier et d’exprimer ses idées, que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans le projet d’architecture. Prendre contact avec des personnes ayant déjà voyagé dans le pays ou étant euxmêmes du pays est toujours rassurant, cependant une fois que l’on met le pied sur le territoire argentin, tout est oublié et seul l’expérience compte. Le principal conseil que je peux donner aux étudiants qui souhaitent partir en échange à l’étranger est de se laisser porter, bercer et envoûter pour le meilleur et pour le pire. Multiplier les erreurs, s’efforcer de tout apprécier, sans perdre son esprit critique, aiguiser son œil à l’improbable. Partir le plus léger possible, sans a priori, sans s’avoir vraiment ou l’on atterrit.


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Sommaire.

Introduction

Identité national, identité régional et multiplicité culturel

p.2

(L’Argentine)

p.4

Voir autre Chose, voir autrement, comprendre

p.8

Première impression urbaine, la banlieu de buenos aires Croyance religion et footbal Liberté et conservatisme Politique et corruption La loi et la liberté Rapport humain, sociaux

p.9 p.16 p.18 p.19 p.21 p.22

San Miguel de Tucuman

p.23

Vie pratique

p.26

Vie Universitaire

p.30

L’université Les Studios (Travaux personnels) Les electivas (Travaux personnels)

p.31 p.33

Voyages

p.56

Conclusion

p.47

p.64


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