Jeunes Médiateurs - La Dernière Vague

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ÉDITOS 2


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LA DERNIÈRE VAGUE - FRICHE LA BELLE DE MAI / 25 AVRIL - 9 JUIN 2013

VISITEZ L’EXPOSITION GUIDÉ PAR DES LYCÉENS DEVENUS MÉDIATEURS ! En 2010, l’association marseillaise Sextant et plus, en partenariat avec le Fonds Régional d’Art Contemporain, proposait à des lycéens du Lycée Victor Hugo de Marseille d’être les commissaires d’une exposition. Les lycéens étaient invités à choisir les œuvres, à concevoir l’accrochage et à prendre en charge la médiation auprès des publics. Comme beaucoup de visiteurs, nous avons été alors frappés par la pertinence, la précision et la finesse des commentaires des lycéens, et surtout par leur capacité à s’adresser à tous. Dans le cadre de l’année capitale, Marseille-Provence 2013 a souhaité soutenir Sextant et plus dans une proposition prolongeant cette expérience : « Les jeunes médiateurs ». Durant l’année 2013, des lycéens marseillais accompagnent les visiteurs dans la découverte des trois grandes expositions d’art contemporain proposées à la Friche La Belle de Mai, « Ici, ailleurs », « La Dernière Vague » et « The Butcher ». Livret de visite conçu par les lycéens, pastilles sonores présentant les commentaires des œuvres et accessibles dans l’exposition par QR Code et visites guidées par les jeunes le mercredi, autant de propositions pour partager l’aventure des Jeunes médiateurs ! Pour La Dernière Vague, ce sont les élèves de Seconde option « Littérature et Société » du Lycée Montgrand de Marseille qui vous proposent d’aborder un corpus d’œuvres choisies grâce à ces différents outils :

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• Livrets d’accompagnement : abordant les œuvres au travers d’écrits libres et inspirés !

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• Commentaires audio : disponibles avec votre smartphone via des QR codes placés à côté des oeuvres, ou en téléchargement direct sur internet.

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• Visites guidées interactives : proposant des parcours inédits vous mettant à contribution au sein de l’exposition... ... Inscrivez-vous ! Visites insolites proposées les Mercredis 15, 22, 29 Mai et 5 Juin. Inscriptions libres et gratuites à l’accueil-billetterie de la Tour-Panorama de La Friche Belle de Mai ou sur réservation mediation@cartel-artcontemporain.fr 04.95.04.95.71 (du mardi au jeudi 10h30-13h/14h-18h)


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This is (not) Music est la première édition d’un événement qui se situe au croisement de l’Art, du Sport et de la Musique. Il consiste à présenter aux plus avertis mais aussi plus grand nombre l’influence des sports de glisse sur la création contemporaine. Un événement exigeant artistiquement et populaire. Près d’une centaine d’évènements composent le projet This is (not) Music (performances, concerts, projections, rencontres…) dont plus d’une vigntaine de créations qui seront présentées spécialement pour l’événement. Chacun y trouvera des raisons de découvrir, de se reconnaître et de se rendre compte que les esthétiques présentées, nées de pratiques libres et « underground » ont développées des codes et des courants qui traversent aujourd’hui notre quotidien. L’exposition La Dernière Vague constitue à la fois la colonne vertébrale et le fil conducteur de This is (not) Music. Cette exposition est pensée comme un parcours, une déambulation. En mettant en regard des pièces d’art contemporain avec des collections d’objets «cultes» ou des créations issues du graffiti, Richard Laydier, le commissaire, a choisi de s’affranchir d’une vision historique et thématique de ces cultures en mettant l’accent sur les frottements et les tensions créatives qui s’y opèrent. Cet événement, initié dans le cadre de Marseille Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture par le Cabaret Aléatoire, scène musicale Marseillaise, implantée à la Friche Belle de Mai, est le prolongement naturel de dix années d’activisme dans ces cultures. Le titre This is (not) Music est un clin d’œil à l’activité principale du Cabaret Aléatoire, mais évoque aussi, notre vision de ces cultures qui aujourd’hui, au delà des pratiques individuelles, des courants artistiques, des disciplines, s’érigent en véritables modes de vie. Il faut que cette première édition soit un succès, que cette exposition voyage et que de nouvelles éditions suivent. Pierre Alain Etchegaray Directeur – Cabaret Aléatoire


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LA DERNIÈRE VAGUE - FRICHE LA BELLE DE MAI / 25 AVRIL - 9 JUIN 2013

Le temps du Lycée, c’est le temps de la formation, de l’approfondissement des connaissances et des savoir-faire, et des premières déterminations. Dans le cadre d’un rattachement aux programmes d’enseignement en Arts Plastiques, Lettres, Histoire des arts ou tout autre dispositif d’action artistique et culturelle en Lycée, et à l’occasion de Marseille-Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture, le projet “Jeunes Médiateurs” - conçu et porté par Sextant et plus - propose un programme annuel d’interventions suivant un parcours de sensibilisation aux arts visuels contemporains, dans une approche transversale et pluridisciplinaire des dispositifs liés à la transmission et à l’échange des savoirs et savoir-faire dans ce domaine. Par une familiarisation avec les différents espaces-temps et protagonistes du « monde de l’art », l’élaboration effective d’outils originaux et de parcours singuliers de visite au sein des expositions, il s’agit pour ces adolecents de s’impliquer de manière personnelle et autonome au sein d’un projet collectif, dont ils se rendent porteurs. Visites d’expositions, rencontres avec des professionnels, ateliers de recherches, de réflexions et de réalisations encadrés par notre équipe amènent les jeunes participants à définir et mettre en place des dispositifs et des actions de médiation insolites à l’attention de tous les publics. L’engagement d’un tel projet conduit ses jeunes acteurs à confronter et construire leur regard, leur sensibilité, leur parole et leur réflexion face aux objets composant le vivier de la création artistique actuelle, et d’en faire un levier d’échanges. Les langages aujourd’hui se formulant sur des plateformes d’échanges et d’interrogations, le projet “Jeunes Médiateurs” est l’occasion de questionner ensemble les manières dont l’art peut trouver des formes d’activations et de réactivations permanentes, et appartenir singulièrement à tous. Leïla Quillacq Chargée des publics – Sextant et plus


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Des photos, des vidéo, des tatouages, des couvertures de magazines, des murs graffés : on se dit qu’on est en terrain connu, qu’« un certain regard » est à l’œuvre… Mais un banc public, des T-shirts, une Harley-Davidson, des planches de surf ou des skates, un tas de boîtes de cire, soit des objets que l’on utilise quotidiennement sans se poser de questions, que peuvent-ils nous « donner à voir » ? C’est pourtant le propos de l’exposition La Dernière Vague, présentée par le Cabaret Aléatoire à La Friche dans le cadre de Marseille-Provence 2013, qui nous invite à une plongée au cœur de ces contre-cultures où les pratiques sportives ont généré des formes qui ont inspiré toute une génération d’artistes de ces vingt-cinq dernières années. Et pour cet événement, l’association Sextant et plus a prêté son concours à des élèves de seconde du lycée Montgrand. Ils se sont ainsi préparés à devenir à leur tour des médiateurs, de jeunes passeurs de formes qu’ils reconnaissent comme leurs mais dont ils ignoraient qu’elles puissent accéder au statut d’œuvres d’art singulières. Ce projet de partenariat culturel s’est déroulé dans le cadre d’un enseignement d’exploration, intitulé « Littérature et Société », dont les orientations prennent ici tout leur sens : c’est d’abord pour chacun des élèves, éduquer son regard, accepter que les objets familiers se mêlent aux images les plus inhabituelles et teinter le monde aux couleurs de l’imaginaire des artistes, bref, avoir à son tour, « les yeux fertiles ». C’est aussi trouver des clés pour mieux comprendre : la phase de recherche est longue, exigeante, il existe si peu de choses sur ces artistes « très » contemporains ! Il est pourtant passionnant de savoir ce qui dans leur vie, leurs rencontres, leurs pratiques peut éclairer leurs œuvres… C’est enfin créer à son tour : cela commence par le choix de quelques œuvres seulement parmi toutes ces formes ,ces objets, ces lignes, ces installations et dans son groupe de travail, défendre son coup de cœur, l’œuvre élue entre toutes ; c’est dessiner un parcours original dans l’exposition, un parcours qui fasse sens en reliant des œuvres dont les thèmes se font écho (la quête de la liberté, les mythes de la mer, l’errance et l’évasion, la contestation etc…) Créer, c’est aussi écrire ce qui a été ressenti et livrer ce qu’au fond de soi l’oeuvre continue. Créer, c’est enfin devenir « jeunes médiateurs » sur la scène de la Tour-Panorama et proposer au public qui se trouvera là le partage de ces belles rencontres d’œuvres. Dans le secret des ateliers qui se sont tenus pendant trois mois, élèves, professeurs et intervenants ont vécu une expérience rare : découvrir « la Dernière Vague » de l’art contemporain mais surtout devenir des acteurs à part entière de Marseille Capitale Européenne de la Culture. Martine Gobert Professeur de lettres – Lycée Montgrand.


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LA DERNIÈRE VAGUE - FRICHE LA BELLE DE MAI / 25 AVRIL - 9 JUIN 2013

Cette année, dans le cadre de l’option « Littérature et Société », nous avons mené un projet : « les jeunes médiateurs », avec l’association Sextant et plus pour présenter l’exposition La Dernière Vague aux publics les mercredis du mois de mai à La Friche. Pour cela, nous avons découvert une des facettes de l’art contemporain : le Street Art, et l’underground. Premier point agréablement surprenant : il ne s’agit pas de trouver « Le Sens » d’une œuvre mais chacun peut donner son interprétation : on peut alors faire appel à nos émotions, à nos références, nos connaissances, nos pratiques, notre histoire individuelle. À l’intérieur de l’exposition, nous avons pu choisir nos œuvres et proposer des parcours différents : ils parlent de mer, de liberté, de recherche du bonheur, de contestation et de rébellion, de jeunesse éternelle, et d’évasion. Pour tous ces thèmes, l’opinion de chacun a été prise en compte, a été confrontée à celle des autres, et nos choix ont été discutés, négociés et finalement acceptés dans chaque groupe. Ce contact avec l’univers de l’art nous a ouvert de nouvelles portes, nous a donné une grande impression de liberté : celle des artistes et la nôtre que nous avons pu expérimenter au fil de nos découvertes, des textes que nous avons écrits, des paroles que nous avons enregistrées et des futures visites guidées auxquelles nous vous convions ! Les élèves de Seconde option « Littérature et Société » du Lycée Montgrand.


PARCOURS 8


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LA DERNIÈRE VAGUE - FRICHE LA BELLE DE MAI / 25 AVRIL - 9 JUIN 2013

#1 LA QUÊTE DE LIBERTÉ LA RECHERCHE DU BONHEUR Ryan McGinley, Jim Phillips, Larry Clark

#2 LA JEUNESSE ÉTERNELLE RÉGRESSIONS, «ADULESCENCE» ET VANITÉS Lionel Scoccimaro, Julien Beneyton, Dimitri Costes

#3 L’EAU ET SES MYTHES John Severson, Ryan McGinley, Robert Longo

#4 ERRANCE ET ÉVASION LA RECHERCHE DE L’AILLEURS John Severson, Lionel Scoccimaro, John Divola, Jay Nelson

#5 LA CONTESTATION Hervé Paraponaris, Julien Beneyton, Larry Clark, Julien Prévieux

#6 L’HOMME ET SON ENVIRONNEMENT NATURE/CULTURE Katharina Fritsch, Jim Philipps, Ryan McGinley, Robert Longo

#7 LA MER Ryan McGinley, Kevin Ancell, Pierre Michelon, Katharina Fritsch, Robert Longo, Jim Philipps


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#1

LA QUÊTE DE LIBERTÉ

LA RECHERCHE DU BONHEUR

L’ADOLESCENCE N’EST-CE PAS CE MOMENT DE LA VIE OÙ SE JOUE CETTE QUÊTE ABSOLUE DE LIBERTÉ ? ET AU DELÀ, LA RECHERCHE DU BONHEUR ? N’EST-CE PAS LÀ LE SENS MÊME DE NOS VIES ? LES ŒUVRES DE NOTRE PARCOURS NOUS AMÈNENT TOUTES À QUESTIONNER NOS RÊVES. ELLES RACONTENT DES INSTANTS ORDINAIRES COMME DES SITUATIONS EXTRA-ORDINAIRES AUTOUR DE L’IDÉE DE BONHEUR ET DE LIBERTÉ. ELLES EXPRIMENT CET ABSOLU, OU EN POINTENT LES DÉRIVES, LES LIMITES OU LES ARTIFICES. ELLES TRAVERSENT AUTANT LES QUESTIONS DE LA LIBERTÉ SEXUELLE, LES CLICHÉS DU BONHEUR STÉRÉOTYPÉ : LA PLAGE, LES AMIS, LA BIÈRE ET LES PALMIERS, LES MOMENTS D’EXTASE OU DE DÉROUTE, DE RETOUR AU SOURCES, D’UNE ÉVASION DANS UN ENVIRONNEMENT INDÉFINI OU ENCORE L’IDÉE D’EXPLOIT ET DE DÉFI.


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RYAN McGINLEY

UNTITLED (LILY BLACK EYE), PHOTOGRAPHIE, 2005. Une femme nue sur la plage déserte, les cheveux au vent, fumant une cigarette. On pense aux années 70 et aux luttes pour la liberté sexuelle, aux combats féministes, ou aux grandes icônes de « la femme libre » et émancipée. Comme Brigitte Bardot, l’une des premières femmes à poser torse nu dans un lieu public, la plage.

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www.sextantetplus.org/r.mcginley.mp3

WHIRLWIND (NAGEUR), PHOTOGRAPHIE, 2004. Cette image exprime une tension entre deux mondes, entre la vie et la mort. On y voit un homme comme emprisonné de quelque chose dont il cherche à se libérer. Comme s’il tentait de s’échapper, et plongeait dans le grand bleu. Des bulles d’oxygène ou des gouttes de pluie se fondent au dégradé et donnent l’impression d’une chute, ou d’un tourbillon.

JAKE (GOLDEN), PHOTOGRAPHIE, 2003. Ici l’homme fait corps avec la nature. Comme un moment d’extase. Il semble être libéré, envahi d’un bonheur intense. Le rayon de soleil illuminant son visage, il a presque l’allure du Christ.


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LARRY CLARK

UNTITLED (SÉRIE «KIDS»), C-PRINT, 1995. L’adolescence américaine est le sujet de prédilection de Larry Clark. Cette photographie est pour nous une métaphore de l’errance de la jeunesse. Un jeune homme dénudé, avachi et immobile sur son canapé, l’air dans le vague, comme dans le brouillard après une fête. Des cadavres de bière au premier plan indiquent la recherche d’un bonheur factice, d’un monde irréel ou de paradis artificiels.

JIM PHILLIPS

SCREAMING HAND, SÉRIGRAPHIE, 2012. Cette main évoque la terreur, comme un cri de douleur ou de révolte. L’artiste y exprime peut-être la liberté d’expression pour laquelle il ne faut jamais cesser de lutter... La main est peut-être celle de l’artiste, sa manière à lui de crier. De plus cette œuvre est une sérigraphie, elle appartient donc à tous, et encourage pour nous l’expression de soi.


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LIONEL SCOCCIMARO

SANS TITRE, PHOTOGRAPHIE, 2013. Cette œuvre représente les clichés du bonheur, la plage en arrière plan, les planches de surf, les packs de bières... illustrent un sentiment de légèreté, loin de la réalité, et de vacances. Les flammes taguées sur la voiture peuvent renvoyer à l’expression : « À force de trop jouer, on finit par se brûler les ailes »

JOHN SEVERSON

UNTITLED, PHOTOGRAPHIE, 2004. John Severson est connu pour ses photographies, autour du monde du surf dans les années 19501960. Cette image est la plus célèbre de Severson. L’ homme de dos sur la plage, c’est Greg Noll, un pionner du surf. Sa planche est posée contre son épaule, il s’apprête une nouvelle fois à défier la vague massive Banzai Pipeline qu’il il fut le premier à chevaucher. Elle incarne pour nous l’idée de l’homme libre, de l’exploit qui offre un sentiment de toute puissance.


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#2

LA JEUNESSE ÉTERNELLE RÉGRESSIONS, «ADULESCENCE» ET VANITÉS

COMMENT EXPLIQUER LE PARADOXE DE LA « JEUNESSE ÉTERNELLE », ALORS QUE LE CYCLE DE LA VIE - NAÎTRE, GRANDIR, VIEILLIR ET MOURIR - S’Y OPPOSE ? C’EST UN SUJET FORT DE L’EXPOSITION, À TRAVERS LES « BOARDCULTURES » ET L’IDÉE D’AMUSEMENT, DE PLAISIR, DE JOUISSANCE, DE LIBERTÉ ET D’INSOUCIANCE. POUR LES ARTISTES DE NOTRE PARCOURS, ON POURRAIT DIRE « ADULESCENTS » : CETTE GÉNÉRATION D’ADULTES AUX COMPORTEMENTS ADOLESCENTS, QUI REFUSENT DE GRANDIR. L’ART EST PEUT-ÊTRE UN MOYEN DE RESTER ÉTERNELLEMENT ENFANT ?


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LIONEL SCOCCIMARO

SANS TITRE, PHOTOGRAPHIE, 2013. Les images de Lionel Scoccimaro nous mènent vers des cultures parallèles, populaires ou marginales, du jeu ou de la glisse. Dans cette image, on décèle tous les éléments de cette utopie de la jeunesse et son sentiment de toute puissance, de liberté absolue et d’immortalité : une mini 850 “tunée” de flammes, la porte ouverte, des bouteilles de bières, des planches de surfs, et le coucher de soleil californien version poster...

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www.sextantetplus.org/l.scoccimaro.mp3

JULIEN BENEYTON

MARRE DE VIVRE, ACRYLIQUE SUR BOIS, 2009. Le décors de la cité, du skateboard en freestyle, des tags et des tatouages sur les bras et des guns sur les t.shirts... les clichés d’une jeunesse « en marge », orphelins de la rue, et faisant pourtant partie du même monde « I love NY » ! Le personnage au premier plan, c’est Nicolas Levet, un skateur emblématique de la scène française.

DIMITRI COSTE

COLLECTION PRIVÉE. Maquette d’un circuit BMX, chaussures Vans, stickers, casques de moto customisés, et ce bike exposé comme un cadre sur le mur de cette chambre d’adolescent en désordre. « Je suis resté bloqué à cette époque-là. C’était le rêve californien, le soleil ! » nous dit Dimitri Coste.


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#3

L’EAU ET SES MYTHES

L’HOMME A LE DÉSIR DE RELEVER DES DÉFIS, IL A PARFOIS LE COURAGE ET LA VOLONTÉ DE L’AFFRONTER, MAIS IL ARRIVE QUE PARFOIS IL ÉCHOUE, ET QUE L’EAU DEVIENNE TROP FORTE POUR LUI. L’EAU, C’EST CETTE ENVIE DE DÉCOUVRIR DE NOUVEAUX MONDES, DE NOUVEAUX HORIZONS. C’EST L’ÉVASION, L’AILLEURS, LE MONDE PARALLÈLE, MAIS AUSSI LA PEUR DE L’IMMENSITÉ OU DE L’INCONNU, OU L’IDÉE DU GRAND VOYAGE, DE LA GRANDE TRAVERSÉE, AU RISQUE DE SA VIE. FACE À UNE ANGOISSE, À UNE OPPRESSION, OU BIEN MÊME À UN SENTIMENT D’INCAPACITÉ À CONTRÔLER LA SITUATION, NOUS AVONS CETTE IMPRESSION D’AVOIR DU MAL À RESPIRER, DE SE NOYER. IL EXISTE PLUSIEURS MYTHES ET LÉGENDES AUTOUR DE L’EAU : LE MYSTÈRE DES FONDS SOUS-MARINS, LES DISPARITIONS, LES SIRÈNES, LES MONDES ENGLOUTIS, ET L’UN DE SES MONSTRES LES PLUS EFFRAYANTS : LE REQUIN. LES ŒUVRES DE NOTRE PARCOURS NOUS PLONGENT DANS CEUX-CI.


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JOHN SEVERSON

UNTITLED, PHOTOGRAPHIE, 2004. Un homme, une planche face à la mer déchaînée : c’est le grand défi, l’homme tenant tête aux forces de la nature, l’affrontement, le dépassement.

RYAN McGINLEY

WHIRLWIND (NAGEUR), PHOTOGRAPHIE, 2004. Le mouvement d’une plongée, la découverte : symbolique de la mer, et d’un monde parallèle.

ROBERT LONGO

UNTITLED (CROWN OF THORN), FUSAIN SUR PAPIER, 2012. La vague concentre en une seule image toute la force de la nature, une nature par définition incontrôlable, menaçante et fascinante. On se sent tout petit, presque englouti... STUDY FOR SHARK, FUSAIN SUR PAPIER, 2012. Un des animaux les plus mythiques des fonds marins, qui laisse présager la mort ...

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www.sextantetplus.org/r.longo.mp3


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#4

ERRANCE ET ÉVASION

LA RECHERCHE DE L’AILLEURS

ÉVASION, VOYAGE, HORIZON, INFINI, AILLEURS... NOTRE PARCOURS S’ACHEMINE AUTOUR DE CES NOTIONS, À TRAVERS UN CHOIX D’ŒUVRES QUI NOUS EN DONNENT DIFFÉRENTES REPRÉSENTATIONS. NOUS Y RETROUVONS DES ARTISTES QUI QUESTIONNENT CETTE ENVIE D’ÉVASION, ET NOUS OFFRENT EN MÊME TEMPS CE VOYAGE. POURQUOI CHERCHONS NOUS TOUJOURS UN AILLEURS ? POURQUOI CE BESOIN D’HORIZONS ? FAIRE LE VIDE, FAIRE UNE PAUSE DANS LE QUOTIDIEN, FAIRE UN BREAK DANS LA VILLE, DANS LA SOCIÉTÉ, OUVRIR UNE PARENTHÈSE DANS LE MONDE. BRISER LES RÈGLES, LES CONTRAINTES, SAUTER LES BARRIÈRES DE L’AUTORITÉ. FUIR OU OUBLIER LA RÉALITÉ. ÉCHAPPER À SOI-MÊME POUR MIEUX SE RETROUVER. POUR ÉVITER D’EXPLOSER OU D’IMPLOSER. SE CONSTRUIRE OU SE RECONSTRUIRE, EN GOÛTANT AU RISQUE, ET À L’AVENTURE. DEVENIR LE CONQUÉRANT DU MONDE ET NE PLUS EN ÊTRE L’OBJET. NOTRE PARCOURS PROPOSE UNE TRAVERSÉE PAR L’ART : POUR ÊTRE LIBRE, POUR CONTINUER À RÊVER, POUR RESTER VIVANT !


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JOHN SERVERSON

UNTITLED, PHOTOGRAPHIE, 2004. - L’horizon Debout, sur la plage, il scrutait l’horizon pour observer les vagues. Son but... choisir la bonne ?

LIONEL SCOCCIMARO

CUSTOMIZED BENCH, BOIS SCULPTÉ ET FONTE D’ALUMINIUM CHROMÉE, 2013. - L’errance Errer, se poser, squatter des spots pour des rêves, laisser une trace « ici j’ai été », et repartir...

JOHN DIVOLA

ZUMA, SÉRIE 6 PHOTOGRAPHIES. 1977-1978. - le mythe de l’aventure L’aventure à l’état pur : abandonner, partir et tout laisser, trouver refuge, s’exprimer sur les murs, ouvrir les fenêtres et s’échapper...

H JAY NELSON

www.sextantetplus.org/j.divola.mp3

THE NEW HAVEN, 2013 - Le nomadisme Une envie de voyage, d’errance et d’évasion, une vie rêvée, pleines d’utopies, de défis, d’aventures et de liberté...


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#5

LA CONTESTATION

LA DERNIÈRE VAGUE, UNE DERNIÈRE VAGUE, UNE ULTIME POSSIBILITÉ DE VOUS FAIRE ENTENDRE. MOI, QUAND ON ME DIT “C’EST LA DERNIÈRE”, J’EN PROFITE POUR DIRE CE QUE JE PENSE. C’EST L’OCCASION D’UNE RÉVOLTE, D’UNE CONTESTATION. CELLE-CI PEUT PRENDRE DIFFÉRENTES FORMES : LA PROTESTATION, L’ABANDON OU LA VIOLENCE, OU SIMPLEMENT DIRE “NON !”. LA PAROLE, LES GESTES, LES ACTES, LES MOTS, LE SILENCE OU L’ART SONT LES OUTILS QUE NOUS POSSÉDONS POUR NOUS ÉVADER, ÉCHAPPER AUX RÈGLES OU ENCORE TENIR TÊTE. SI LE RISQUE EST TOUJOURS DE RECEVOIR UNE RÉPONSE EN RETOUR, MOI JE DÉCIDE DE TENIR TÊTE, POUR NOUS, POUR NOTRE FUTUR. LES ŒUVRES DE NOTRE PARCOURS TRAVERSENT LES BOARD-CULTURES COMME UN CHAMP DE BATAILLE, ET NOUS RENVOIENT À NOS PROPRES CHOIX.


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HERVÉ PANAPONARIS

VIVA MEXICO, MATÉRIAUX DIVERS, 2013. Cette proposition de l’artiste s’inspire de « Tramway Stopper », une autre de ses œuvres. Elle reprend le code mystérieux du shoe tossing, sorte de signal secret ou légende urbaine qui consiste à lancer et percher une paire de chaussures lacées sur une ligne électrique ou téléphonique, pour marquer un territoire, un gang, un spot de skate ou de trafic de drogue, ou bien simplement en signe de rébellion pour affirmer un irrépressible besoin de liberté.

JULIEN BENEYTON

MARRE DE VIVRE, ACRYLIQUE SUR BOIS, 2009. On voit dans cette image une bande de skateurs dans un lieu plutôt paumé et mal famé. C’est comme s’ils avaient adopté ce territoire à l’abandon et qu’il leur appartenait. C’est un genre de communauté : rester ensemble, et résister.

LARRY CLARK

UNTITLED (SÉRIE « KIDS »), C-PRINT, 1995. Un jeune homme seul chez lui. Son esprit est ailleurs, sa table jonchée de bouteilles vides, comme pour échapper aux problèmes de la vie parfois pas mérités.

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www.sextantetplus.org/l.clark.mp3

JULIEN PRÉVIEUX

LETTRE DE NON MOTIVATION, 2003. Cette lettre écrite par Julien Previeux est une lettre de non motivation. Habituellement, nous écrivons nos motivation, pour un stage, un boulot... Mais celle-ci contourne la règle, en prend le contre-pied et explique comment parfois nous avons le droit de ne pas être motivés, et de l’exprimer.


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#6

L’HOMME ET SON ENVIRONNEMENT

NATURE/CULTURE

NOTRE PARCOURS RACONTE LES RELATIONS ENTRE L’HOMME ET LA NATURE : COMMENT L’HOMME DÉPEND DE LA NATURE, COMMENT CELLE-CI DÉPEND DES ACTIONS DE L’HOMME. À TRAVERS LES ŒUVRES, NOUS INTERROGEONS CES RAPPORTS DE FORCE, D’HARMONIE OU DE FANTASMES ENTRE L’HUMAIN ET SON ENVIRONNEMENT.


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KATHARINA FRITSCH

POSTCARD 1 (SURFER) ENCRE ET ACRYLIQUE SUR PANNEAUX EN PLASTIQUE, 2008. Ici la mer représente la force de la nature et la figure du surfeur c’est la volonté de l’homme à la dompter, la défier et la surmonter... L’un et l’autre ne font pourtant plus qu’un dans l’image entièrement bleue.

JIM PHILLIPS,

SCREAMING HAND, SÉRIGRAPHIE, 2012. Cette « main-vague » symbolise pour nous l’idée de pouvoir, de contrôle que l’homme tente d’exercer sur la nature, et de son sentiment de toute-puissance.

RYAN McGINLEY JAKE (GOLDEN), PHOTOGRAPHIE, 2003. Ici, c’est le repos. L’harmonie retrouvée, et l’abandon... WHIRLWIND (NAGEUR), PHOTOGRAPHIE, 2004. Cette image fixe un moment : la plongée, le lâcher prise, l’immersion. La Nature reprend ses droits et engloutit le corps

ROBERT LONGO

STUDY FOR SHARK, FUSAIN SUR PAPIER, 2012. C’est l’image du danger, de la peur. Les créations de la nature qui sont pour l’humain à la fois inconnues et menaçantes...


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#7

LA MER

RÊVES ET DÉSIRS (LA MER EN SURFACE)

NOTRE PARCOURS EST CENTRÉ AUTOUR DU THÈME DE LA MER : SES LÉGENDES, SES MYTHES ; SES MYSTÈRES ET SON IMPACT SUR L’HOMME ET LE MONDE. LES ŒUVRES CHOISIES OUVRENT SUR LES NOTIONS DE LIBERTÉ, DE L’INFINIMENT GRAND, DES HORIZONS LOINTAINS, DE L’EXPLORATION MAIS AUSSI DU DANGER ET DU RAPPORT DE FORCE ENTRE L’HOMME ET LA MER, POUR NOUS AMENER À CHANGER NOTRE VISION DU MONDE À TRAVERS L’IMAGINAIRE.


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RYAN McGINLEY

WHIRLWIND (NAGEUR), PHOTOGRAPHIE, 2004 C’est l’envie de plonger, d’explorer, d’aller loin, très loin pour atteindre un endroit figé où le monde serait parfait. C’est tout lâcher pour s’en remettre à la mer, à l’inconnu.

KEVIN ANCELL

PARADIRAMA, GOUACHE SUR PAPIER, 2005. C’est une œuvre polémique, qui se moque des stéréotypes sur l’exotisme et l’idéal de « l’ailleurs ». De notre point de vue occidental, nous avons tendances à voir les îles comme de riches « El Dorado ». Cette vision paradisiaque est démentie par l’artiste, qui arme une vahiné d’une mitraillette, comme pour détruire ces clichés, ou se venger d’une situation bien moins idyllique que ça.

PIERRE MICHELON

RISACCA NO ERRA, VIDÉO, 2013. Le visa : une restriction entre deux pays séparés par la Méditerranée, qui ont pourtant une histoire partagée, des cultures communes. Pourquoi nous Français pouvons-nous nous rendre en Algérie et non l’inverse ? La mer, elle, n’a pas de frontière. Le surf comme moyen de réunion, de libération et de réflexion vers de nouveaux horizons.


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#7

BIS LA MER

PEURS ET DANGERS (LA MER EN PROFONDEUR)


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KATHARINA FRITSCH

POSTKARTE (SURFER) ENCRE ET ACRYLIC SUR PANNEAUX EN PLASTIQUE, 2008. Être toujours à la recherche de nouveaux défis à surmonter, acquérir la reconnaissance par l’exploit sans se soucier du danger, qui devient une source d’excitation, de plaisir. La mer, ici, c’est l’amour du risque !

ROBERT LONGO

STUDY FOR SHARK, FUSAIN SUR PAPIER, 2012 Cette œuvre met en scène nos peurs viscérales, intimes ou collectives, celles de l’instinct animal, de l’étranger, du monstre prédateur des fonds sous-marins...

JIM PHILLIPS

HANDS WAVE, SÉRIGRAPHIE, 2012 C’est l’image du pouvoir de l’homme sur la nature, ou ce désir de contrôle et de toute puissance. Mais la Mer apparaît ici comme un élément vivant, qui à tout moment peut se retourner contre nous, comme un tsunami.

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www.sextantetplus.org/j.phillips.mp3


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JE ME SOUVIENS PARFAITEMENT DE CHAQUE SECONDE, DE CHAQUE MINUTE, DE L’HEURE ET DU JOUR, DU JOUR LUI MÊME ET DU TEMPS QU’IL FAISAIT… IL Y A DES CHOSES COMME ÇA QUI VOUS RESTENT, QUI RESTENT ÉTRANGEMENT FORTES. UNE PENSÉE OU UN SOUVENIR. MAIS JE N’AI AUCUN SOUVENIR NI DU LIEU NI DE L’ODEUR, OUI SEULEMENT DE L’HEURE. ÇA JE LE SAIS, ET DU JOUR. OUI, DU JOUR ET DU TEMPS QU’IL FAISAIT. ET DE L’EAU FROIDE ET DE TOUTES CES BULLES QUI M’EMPRISONNAIENT ET DE CETTE LUMIÈRE ÉTRANGEMENT FAMILIÈRE, ET DU RIRE ET DE CETTE PEUR QUI M’ENVAHISSAIT. MAIS SURTOUT DE L’HEURE, ÉTONNAMMENT AVANCÉE DANS LA JOURNÉE, ET SI ÉLOIGNÉE DÉJÀ DU PREMIER BAIN DE MER, SI PROCHE DE LA NUIT ET SI LOIN DU MATIN, QUE CETTE EAU ME FAISAIT PEUR. ET QUE CETTE PEUR ME FAISAIT RIRE CAR IL ÉTAIT TARD ET QUE CETTE HEURE À CHAQUE INSTANT REPOUSSÉE, FAISAIT DE LA NUIT, ET POUR LA PREMIÈRE FOIS, UNE HEURE SINGULIÈRE. SARAH PLOÉ ET FAUSTINE PROTHON


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COURIR. SAUTER. PLONGER. S’ÉLOIGNER. NAGER. VITE. PLUS VITE. PLUS LOIN. OUBLIER. CE QUE J’AI FAIT. SE PERDRE DANS L’IMMENSITÉ VIDE DE L’OCÉAN. LUI DEMANDER PARDON. EXPLIQUER QUE JE REGRETTE. PERDRE LA TÊTE ET S’EN REMETTRE À L’ÊTRE ABOMINABLE QUI ME GUETTE. FERMER LES YEUX. NAGER. NE PLUS PENSER. CACHER. CRACHER. MARCHER. SUR CE QU’ILS AURAIENT PU ÊTRE. PLONGER. CHERCHER. CE QU’IL RESTE DE L’AVENIR. TROUVER. LEURS DÉBRIS PASSÉS ET LES ENFOUIR. FRAPPER. PLEURER. CRIER. SUR TOI SUR MOI SUR EUX. LAISSER SORTIR CE CRI QUI ME DÉMANGE LA GORGE. NE PLUS ENTENDRE LEURS PLEURS. FAIRE MON ÉLOGE. RIRE. ÉTREINDRE. LA FOLIE DES FLOTS. SUCCOMBER. AU DÉSIR. À L’EAU JOYEUSE QUI S’INFILTRE DANS MES POUMONS. SENTIR. DÉSIRER. APPRÉCIER. CE SILENCE DEVENIR MON TOMBEAU. NAGER. PLUS BAS. POUR L’ATTEINDRE. POUR S’ÉTEINDRE. MARGO ROMANO


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L’HOMME FATIGUE LA NATURE EN FORCE L’HOMME ALLONGÉ LA NATURE AUTOUR, L’ENTOURE LE SOLEIL REGARDE ET POSE SA QUESTION DES DEUX LEQUEL DISPARAÎTRA ? MÉLINA NALTAKIAN


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LA MAIN PARLE, CRIE ELLE EXPRIME CE QU’ON RESSENT LAISSE VOIR CE QU’ON PENSE POUR QUE LA SINCÉRITÉ PUISSE PRIMER MEMBRE INDISPENSABLE À L’HOMME ELLE A PLUSIEURS FONCTIONS MAIS ELLE RESTE UN OUTIL NOBLE DE COLÈRE ET DE PASSION AYMEN BENBARHIA, AISSA BENAYED


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QU’EST-CE QU’UNE GUEULE ? ÇA SERT À BOIRE, À MANGER NON, ÇA C’EST UNE BOUCHE ! MAIS UNE GUEULE ? UNE GUEULE DE REQUIN ? À TUER, NOUS, LES HOMMES. NOUS PLONGER DANS LA GRANDE PEUR, AUSSI NOIRE QUE SA GUEULE, QUI NOUS AVALE, DANS LES PROFONDEURS, PLUS BAS QUE TERRE, AVEC CE NOIR SI NOIR QU’IL NOUS AVEUGLE À LA VUE DE SES IMMENSES DENTS, DE SA LARGE MÂCHOIRE : LA CRAINTE, L’INQUIÉTUDE RESSENTIES FACE AU DANGER, UNE SITUATION À VENIR OU SIMPLEMENT L’EFFROI ON NE FAIT PLUS SEMBLANT, LA FIN, LE REQUIN VIENT À NOUS. C’ÉTAIT UN SAMEDI, UN WEEK END COMME LES AUTRES : VISITE AU MUSÉE, EN DÉBUT D’APRÈS-MIDI. ARRIVÉE LÀ-BAS JE ME SUIS DIRIGÉE VERS UN TABLEAU INTRIGANT : UN REQUIN ME FIXAIT, LA GUEULE GRANDE OUVERTE. SANS MÊME M’EN RENDRE COMPTE, JE ME SUIS RETROUVÉE AU MILIEU DE L’OCÉAN. PANIQUÉE, PRISE D’UNE TERRIBLE CRISE QUI M’EMPÊCHAIT DE RESPIRER, JE SENTAIS UN REQUIN S’APPROCHER. LES VAGUES TREMBLAIENT, MON CORPS AUSSI D’AILLEURS. IL ARRIVA, OUVRIT SA GRANDE GUEULE, JE NE VIS PLUS RIEN. M’A-T-IL AVALÉ ? C’EST LE TROU NOIR. QUE DU NOIR, COMME L’IMPRESSION DE NE PLUS ÊTRE VIVANT. TOUT À COUP DES BATTEMENTS RÉSONNENT, CE N’EST NI LE MONSTRE, NI LES VAGUES, C’EST MON CŒUR. JE SUIS SUR UN LIT, ALLONGÉE, UN VISAGE ME REGARDE : C’EST MA MÈRE. JE NE COMPRENDS PAS MA SITUATION ; JE SAURAI PAR LA SUITE QUE CE N’ÉTAIT QU’UN RÊVE, UN IMAGINAIRE... CÉLIA BENKANOUCH, NAWEL BEN HARZALLAH, LAURINE CHAMPON


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ELLE EST SEULE DANS LE NOIR FACE À CES HORREURS, COMME UN ISOLOIR L’AIGUILLE TOURNE, LE TEMPS PASSE ET ELLE RESTE LÀ TOUJOURS À SA PLACE ELLE VOIT LE MONDE COMME UNE CRÉATURE DE PARRA ZOOANTHROPIE LA VIE EST UNE ÉTERNELLE CHASSE À L’INFINI ALEXIA ATTANASIO ET FATIMA TOUAOULA


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ENTREZ DANS CE MONDE IMAGINAIRE OÙ SE MÉLANGENT LES PARADIS ET LES ENFERS LE FANTASTIQUE VOUS EMPORTE VERS VOS JOIES LES PLUS PROFONDES, LES PLANTES MYSTÉRIEUSES VOUS GUIDENT DANS CE CHEMIN ÉTRANGE. ATTENTION AUX TROUS NOIRS, ILS ABSORBENT VOS PEURS RENDENT VOS CAUCHEMARS PLUS CRUELS QUE RÉELS ; LES FORMES VOUS TROMPENT, LES COULEURS VOUS AVEUGLENT ; COMME AIDE, VOUS N’AVEZ QUE VOTRE SEUL INSTINCT, LES PRÉDATEURS VOUS GUETTENT DANS LES MOINDRES RECOINS SOMBRES SE CACHENT DES DANGERS MAIS AU BOUT DE CETTE FORÊT CRIBLÉE DE PIÈGES VOUS TROUVEREZ LES PORTES DU BONHEUR. N’AYEZ PAS PEUR, ALLEZ-Y, ENTREZ MARCHEZ, COUREZ, CHUCHOTEZ, CRIEZ LAISSEZ LIBRE COURS, FAITES CE QUI VOUS PLAÎT VOUS VOUS TROUVEZ DANS VOTRE INCONSCIENT, ET C’EST SURNATUREL LAURA MALAVERGNE


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À L’HORIZON, COMME UN NUAGE FANTÔME D’UN JOUR ET D’UN VOYAGE UNE PLANCHE DE SURF GLISSE SUR L’EAU LUISANTE CHEVEUX AU VENT, IMAGE QUI HANTE DU BLEU AZUR AU GRIS ARGENT SUR L’ÉCUME HORS DU TEMPS WASSIM BEY


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UN HOMME SE BALADANT PRÈS DE MÈRE NATURE PENSAIT QUE SA VIE ÉTAIT BIEN MORNE DU FAIT DE SON SOMBRE MÉTIER : CROQUE-MORT. IL SE DIT ALORS QU’AU LIEU DE S’APITOYER, IL FERAIT MIEUX DE PASSER À L’ACTION ET DE FAIRE QUELQUE CHOSE DE VRAIMENT FLIPPANT QUI RÉVEILLERAIT SON DYNAMISME D’ANTAN. AU LONG DE SES RÊVERIES, IL SE RENDIT COMPTE QU’IL SE FAISAIT TARD ET QU’IL DEVAIT RENTRER, MAIS AVEC UN NOUVEL OBJECTIF EN TÊTE : RETROUVER LA JOIE EN SURFANT LA VIE. ET UNE NOUVELLE IDÉE À EXPLORER : DES VAGUES, CETTE VAGUE À DÉFIER ! CELIA BENKANOUCH, NAWEL BEN HARZALLAH, LAURINE CHAMPON


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LE VOYAGEUR ATTENDAIT LA VENUE DE SIR JOHN, IL ÉTAIT ASSIS SUR UN FAUTEUIL EN CUIR NOIR DISPOSÉ AU CENTRE D’UNE GRANDE PIÈCE OÙ SE TROUVAIT UNE MULTITUDE D’OEUVRES. IL N’AVAIT PAS LE TEMPS DE S’ENNUYER, CAR DES PEINTURES, DES SCULPTURES ET DES TAPISSERIES AVAIENT ÉTÉ DISPOSÉES DE TELLE FAÇON QU’ELLES DONNAIENT UNE VISION PANORAMIQUE DEPUIS LE FAUTEUIL AFIN QU’UNE PERSONNE VENANT DE L’EXTÉRIEUR PUISSE RESTER ASSISE PENDANT PLUSIEURS HEURES SANS ÊTRE LASSÉE DU SPECTACLE. AUCUN INVITÉ NE S’ÉTAIT PLAINT D’UNE ATTENTE TROP LONGUE, CAR LE DIVERTISSEMENT QUE PROCURAIENT CES OUVRAGES DE TOILES, DE PIERRES ET DE TEXTILES ÉTAIT SI INOUÏ QUE CELA POUVAIT DEMEURER DANS LES MÉMOIRES À JAMAIS. SIR JOHN ENTRA DANS LA PIÈCE ET S’IMPOSA AU VOYAGEUR AVANT MÊME QU’IL NE PUISSE RÉAGIR : “BONJOUR MONSIEUR, JE ME PRESENTE : SIR JOHN ; JE VOUS SUIS TRÈS OBLIGÉ DE M’AVOIR ACCORDÉ VOTRE VISITE”. ENCORE SURPRIS, L’ÉTRANGER NE RÉPONDIT PAS TOUT DE SUITE, MAIS SE LEVA ET S’INCLINA DEVANT LE PROPRIÉTAIRE DE CETTE GRANDE DEMEURE : “BONJOUR SIR JOHN, EXCUSEZ- MOI, MAIS JE SUIS ENCORE ÉMERVEILLÉ PAR LA SPLENDEUR DE CETTE PIÈCE”. SIR JOHN SE SENTIT FLATTÉ ET ESQUISSA UN SOURIRE AMICAL: “CE N’EST PAS GRAVE, JE VOUS COMPRENDS, CELA ME FAIT LE MÊME EFFET CHAQUE FOIS QUE JE RENTRE DANS CETTE GALERIE. MAIS PASSONS À UN SUJET PLUS IMPORTANT : JE VOUS AI CONVOQUÉ CHEZ MOI, MONSIEUR, AFIN QUE NOUS PARLIONS DE CERTAINES CHOSES ET EN PARTICULIER DE VOS CHAUSSURES” LE VOYAGEUR EUT UNE NOUVELLE VAGUE D’ÉTONNEMENT : “JE PENSE NE PAS AVOIR BIEN COMPRIS, VOUS AVEZ DIT : DE MES CHAUSSURES ?” “ VOUS AVEZ TRÈS BIEN COMPRIS, J’AI BIEN DIT : DE VOS CHAUSSURES”. L’EXPLORATEUR REPRIT SON SÉRIEUX: “QU’EST-CE QUE MES CHAUSSURES ONT DE SI PARTICULIER POUR QU’UN HOMME COMME VOUS VEUILLE EN FAIRE UN SUJET DE CONVERSATION?” SIR JOHN SE MIT À MARCHER DANS LA PIÈCE ET À CHUCHOTER QUELQUES MOTS EN REGARDANT SES NOMBREUSES OEUVRES COMME S’IL LES FÉLICITAIT D’AVOIR ACCOMPLI UNE TÂCHE IMPORTANTE. CE FUT BREF ET IL REPRIT CONSCIENCE DE LA PRÉSENCE DE SON INVITÉ : “VOUS ÊTES FRANÇAIS, MONSIEUR, N’EST-CE PAS ? ET VOUS VOYAGEZ SOUVENT ET DANS DE NOMBREUX PAYS ?” L’EXPLORATEUR NE COMPRENAIT TOUJOURS PAS ET IL AVAIT DE PLUS EN PLUS DE MAL À CACHER SON IMPATIENCE À L’ÉGARD DE CET HOMME RICHE ET PUISSANT : “OUI, EN EFFET, JE VOYAGE BEAUCOUP, C’EST UNE VRAIE PASSION POUR MOI” “EH BIEN VOYEZ VOUS, MONSIEUR L’ÉTRANGER, MOI AUSSI J’AI UNE PASSION ET CETTE PASSION, C’ EST DE COLLECTIONNER LES CHAUSSURES DES VOYAGEURS QUI S’ARRÊTENT DANS MA VILLE” SIR JOHN SE MIT À RIRE: “MAIS NE VOUS INQUIÉTEZ PAS, JE NE SUIS PAS UN FOU OU UN PSYCHOPATHE” DEVANT L’ABSURDITÉ DE L’AVEU, LE VOYAGEUR SE MIT À JUBILER COMME IL L’AVAIT RAREMENT FAIT DANS SA VIE : “ET JE POURRAIS SAVOIR, MONSIEUR, QUEL SENS À CETTE PASSION ?” SIR JOHN NE MONTRA AUCUN SIGNE DE COLÈRE OU DE HONTE ; L’ÉTRANGER COMPRIT ALORS QUE CET HOMME AVAIT DÉJÀ EU À FAIRE À CE GENRE DE SITUATION ET DE QUESTION: “POURQUOI FAUDRAIT-IL QU’IL Y AIT UN SENS ? MONSIEUR, NOUS VIVONS DANS UN MONDE DICTÉ PAR LES RÈGLES ET JE DOIS AVOUER QUE TOUT CELA EST TOUT À FAIT NORMAL ET NÉCESSAIRE. MAIS POURQUOI FAUDRAIT- IL QU’UNE NOUVELLE AIT UNE MORALE ? QU’UNE OEUVRE D’ART AIT UNE SIGNIFICATION ? OU ENCORE QU’UN ROMAN AIT UN AUTRE BUT QUE CELUI DE DIVERTIR OU DE SE VENDRE ? POURQUOI LA PASSION D’UN HOMME NE SUFFIRAITELLE PAS À JUSTIFIER TOUT CELA ? APRÈS TOUT, LA VIE EN ELLE-MÊME N’A AUCUN SENS EN PARTICULIER.” LE VOYAGEUR REPRIT SON SERIEUX : “OUI, JE VOUS L’ACCORDE, VOUS AVEZ PROBABLEMENT RAISON , MAIS VOTRE PASSION EST TOUT À FAIT RIDICULE ET JE NE VOUS DONNERAI PAS MES CHAUSSURES, J’EN SUIS NAVRÉ ; MAINTENANT JE VOUS LAISSE. AU REVOIR MONSIEUR. “LE VOYAGEUR PRIT SON SAC POSÉ À CÔTÉ DE LUI ET IL PARTIT EN DIRECTION DE LA PORTE OÙ UN DOMESTIQUE L’ATTENDAIT. “ATTENDEZ MONSIEUR, VOUS NE M’AVEZ PAS LAISSÉ FINIR ! JE NE VOUS DEMANDE PAS DE ME DONNER VOS CHAUSSURES SANS RIEN EN RETOUR, JE VOUS PAIERAI.”L’EXPLORATEUR S’ARRÊTA ET SE RETOURNA : EN MÊME PAS UNE SECONDE, SON IMPATIENCE S’ÉTAIT TRANSFORMÉE EN EXCITATION : “ET COMBIEN ME PAIEREZ-VOUS POUR CES CHAUSSURES SANS AUCUNE VALEUR ?” UN SOURIRE SE DESSINA SUR LE VISAGE DE LA RICHESSE, “ASSEZ POUR SUBVENIR À VOS BESOINS, À VOS VOYAGES PENDANT UN AN AU MOINS”; LE SANG DU VOYAGEUR COMMENÇAIT À LUI MONTER À LA TÊTE, IL AVAIT DU MAL À RESPIRER ET SES YEUX DEVENAIENT VITREUX ; CE SIMPLE MOT “ARGENT” QUI RÉSONNAIT À PRÉSENT DANS SA TÊTE AGISSAIT COMME UNE DROGUE DANS SON METABOLISME : “EH BIEN, VOTRE EXCELLENCE, MES CHAUSSURES SONT À VOUS.” VICTOR LANBERT


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UNE LAME M’AVAIT FENDU LA PEAU, ELLE AVAIT OUVERT UNE PORTE INTERDITE ET LE SANG COULAIT. LORSQUE JE REGARDAIS CETTE PLAIE, ELLE SE RIAIT DE MOI, ELLE JUBILAIT DE MON SORT AU POINT D’EN BAVER SUR MON BRAS. LE LENDEMAIN À MON RÉVEIL, LA PORTE COMMENÇAIT DÉJÀ À SE FERMER ET J’OUBLIAI LE SANG QUI AVAIT GLISSÉ SUR MA PEAU. MAIS CETTE PLAIE, MALHEUREUSEMENT, ME LAISSA UN SOUVENIR QUI NE S’EFFACERA JAMAIS. C’EST PARTICULIÈREMENT FACILE D’EN AVOIR « MARRE DE VIVRE » QUANT ON VIT DANS UNE CITÉ, CAR IL FAUT SAVOIR LAISSER DE CÔTÉ L’IDÉE DE VIVRE UNE VIE SAINE ET PAISIBLE. MÊME DANS MON APPARTEMENT , JE NE SUIS PAS EN SÉCURITÉ ET LA POLICE ( JE NE SAIS PAS SI C’EST VOLONTAIRE ) ORGANISE TOUJOURS SES DESCENTES EN PLEIN MILIEU DE LA NUIT, ILS FONT UN TEL VACARME, QU’AU FINAL, JE FINIS TOUJOURS PAR PASSER UNE NUIT BLANCHE ; C’EST SUPER ! SURTOUT QUAND JE TRAVAILLE DÈS 6H DU MATIN ... AVANT MA BÊTISE, JE N’Y AVAIS JAMAIS SONGÉ ET D’AILLEURS, C’EST UN AMI QUI M’A POUSSÉ À EN FAIRE , C’EST LUI QUI M’A TOUT APPRIS ET JE DOIS AVOUER QUE CE SPORT M’A SAUVÉ LA VIE. À PRÉSENT, J’AI UNE VRAIE PASSION QUI ME RETIENT SUR TERRE. SI VOUS EN AVEZ MARRE DE VIVRE ET N’ESPÉREZ PLUS RIEN DE CE MONDE , IL Y A UN REMÈDE À VOTRE SOUFFRANCE, ÇA S’APPELLE : LE SKATE. VICTOR LAMBERT


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LOIN DE LA TERRE JE L’ENTENDS QUI GRONDE BIENTÔT SUR MOI ELLE DÉFERLERA EN CE BREF INSTANT ELLE N’EST QU’UN FAIBLE MURMURE À MES PIEDS MAIS JE RESSENS UN GRAND ÉTOUFFEMENT PEUR QU’ELLE ME CRACHE SON ÉCUME AU VISAGE PEUR QU’ELLE ME PRENNE ET QUE JAMAIS JE NE REVIENNE LA VOILÀ QU’ELLE SE MET À VALSER ELLE NE SAIT PLUS SI ELLE DOIT FEINDRE OU DORMIR POUR MIEUX M’ENGLOUTIR ELLE VIENT VERS MOI EN DANSANT ET RETOURNE VERS LE LARGE ALORS LA VAGUE SUR MOI DÉFERLERA TOURBILLONNANT EN LÉGERS FRISSONS ELLE S’ARRÊTERA DEVANT MES YEUX ET MON ÂME LA REJOINDRA CÉLIA BENKANOUCH, NAWEL BEN HARZALLAH,


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CRÉDITS couverture, pages 15, 21 et 39 - Julien Beneyton, Marre de Vivre, 2009, Acrylique sur bois, 81 × 116 cm, © Julien Beneyton, Collection privée, Paris, Courtesy Galerie Olivier Robert, Paris pages 11, 17, 23, 25, 29, 30, 31 - Ryan McGinley, Untitled (Lily Black Eye), 2005, Photographie, 121 × 182 cm; Jake, (Golden), 2003, Photographie, 68 × 101 cm ; Whirlwind, 2004, Photographie, 68 × 101 cm, © Ryan McGinley / Collection agnès b., Paris pages 12 et 21 - Larry Clark, Untitled (série « Kids »), 1995, C-print, 54 × 43 cm, © Larry Clark, Courtesy Galerie Kamel Mennour, Paris pages 12, 23 et 32 - Jim Phillips, Screaming Hand, 2012, Sérigraphie, 66 × 51 cm,© Jim Phillips Collection privée. pages 13 et 15, Lionel Scoccimaro, Mini Surf Car, 2004, Austin mini 850 compressée avec planches de surf, système de sonorisation, © Lionel Scoccimaro, Collection Michel Giraud, Paris, Courtesy Galerie Olivier Robert, Paris pages 13, 17, 19 et 37 - John Severson, Untitled, 1964, Tirage noir et blanc, 21 × 29,7 cm, Collection privée page 15 - © collection Dimitri Coste pages 17, 40 et 41 - Robert Longo, Untitled (Crown of Thorn), 2012, Fusain sur papier, 177 × 223 cm © Robert Longo, Collection privée, Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, Paris / Salzburg pages 17, 23, 27 et 33 - Robert Longo, Study for Shark, 2012, Encre et fusain sur velin, 47,6 × 40,6 cm © Robert Longo, Collection privée, Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, Paris / Salzburg page 19 - Lionel Scoccimaro, Customized Bench, 2013, Bois sculpté et fonte d’aluminium chromée, 200 × 100 × 80 cm, Courtesy Lionel Scoccimaro et Galerie Olivier Robert, Paris page 19 - John Divola, Zuma #73, Photographie, 61 X 76,2 cm, © John Divola, Courtesy Laura Bartlett Gallery, Londres page 19 - Jay Nelson, Golden Gate, 2009, Divers matériaux, © Jay Nelson pages 21 et 38 - Hervé Paraponaris, Viva Mexico, 2013, Tube métallique, roues, Vans et matériaux divers, 241 × 210 × 140 cm, © Hervé Paraponaris, Courtesy galerieofmarseille, Marseille page 21 - Julien Prévieux, Lettre de non motivation (Champion), 2003, 21 × 27 cm, © Julien Prévieux Courtesy Jousse Entreprise, Paris pages 23, 27 et 36 - Katharina Fritsch, Postcard 1 (Surfer), 2008, Encre et acrylique sur panneau en plastique, 280 × 195 cm © VG Bild-Kunst, Bonn, CollectionTovar, Courtesy Matthew Marks Gallery, Londres page 25 - Kevin Ancell, Paradirama, 2005, Gouache, 50 X 70 cm, Collection privée page 25 - Pierre Michelon, Risacca non erra, 2012, Film, Courtesy Pierre Michelon page 27 - Jim Phillips, Hand Wave, 2012, Sérigraphie, 66 × 51 cm page 34 - Parra, Thanks For The Dawn Flute, 2013, Peinture acrylique, Courtesy de l’artiste page 35 - Julien Colombier, Rock Hard Is A Funky Place, 2013, Acrylique et pastel grasse sur bois et mirroir, Dimensions variables, Courtesy Galerie Metropolis, Paris, une œuvre réalisée avec le soutien de SAKURA


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LES ÉLÈVES Alexia ATTANASIO, Loufti BACARI, Timothé BADET, Marina BARRA, Coralie BELOTTI, Nawel BEN HARZALLAH, Aissa BENAYED, Aymen BENBARIAH, Célia BENKANOUCHE, Wassim BEY, Mélissa BOUAKA GRESSIN, Guillaume BRISSAUD, Laurine CHAMPON, Myriam DIA, Ylona FRANCHITTI, Elisa GARNIER, Zorah HAMADCHINE, Fatoumata KEITA, Victor LAMBERT, Laura MALAVERGNE, Mélina NALTAKYAN, Chloé PANETIER, Sarah PLOE, Faustine PROTHON, Margo ROMANO, Khaoula SLIMANI, Malvina SCKUDLARSKI, Fatima TOUAOULA, Jeane VINOT

LE CABARET ALÉATOIRE À l’initiative de This is (not) Music, le Cabaret Aléatoire est un opérateur culturel et un lieu de diffusion musicale qui, depuis son ouverture il y a 10 ans, n’a de cesse de croiser et de décloisonner les champs artistiques. À travers des concerts, des soirées, des projections de films et de documentaires, des résidences de création, des propositions pour le Jeune Public, des installations multimédia, des démos de skate ou des performances de street-art, le Cabaret Aléatoire a construit et structuré un projet artistique et culturel original, véritable socle de This is (not) Music. / www.cabaret-aleatoire.com

MARSEILLE-PROVENCE 2013 En 2013, Marseille Provence est Capitale européenne de la culture. Tout au long de l’année, des centaines de manifestations culturelles et artistiques animent le territoire d’Arles à La Ciotat en passant par Salon-de-Provence, Istres, Aix-en-Provence, Gardanne, Martigues, Aubagne... et bien entendu Marseille. Retrouvez les grandes lignes de la programmation sur www.mp2013.fr

SEXTANT ET PLUS Association résidente de la Friche Belle de Mai à Marseille, Sextant et plus invente, développe ou met en œuvre des systèmes de production et de diffusion de l’art contemporain. Productions d’œuvres et d’événements, programmes d’expositions et de résidences, projets d’éditions, conceptions de supports, d’ateliers et de parcours de médiations… sont autant d’interfaces actives au service de la création des artistes et du point de vue des publics. Infos, contact : 04 95 04 95 94

www.sextantetplus.org RADIO GRENOUILLE Radio Grenouille est un projet culturel et radiophonique qui rend compte de l’actualité à Marseille, du quotidien des habitants, de leur cadre de vie, de leur engagement associatif ou politique. Pour la réalisation des audioguides : Xavier Thomas / www.radiogrenouille.com


DU 25 AVRIL AU 9 JUIN 2013, THIS IS (NOT) MUSIC INVESTIT LES 40000 M2 DE LA FRICHE LA BELLE DE MAI. MIXANT ART CONTEMPORAIN, MUSIQUE, ACTION SPORT, STREET ART, CUSTOM, ARTS GRAPHIQUES, PROJECTIONS... THIS IS (NOT) MUSIC PROPOSE UNE VISION INÉDITE DES BOARD CULTURE ET STREET CULTURE À L’OCCASION DE MARSEILLE-PROVENCE 2013. ORGANISÉE AUTOUR D’UNE GRANDE EXPOSITION, CETTE MANIFESTATION INITIÉE PAR LE CABARET ALÉATOIRE PROPOSE DES INSTALLATIONS ET PERFORMANCES DE STREET ART, DE NOMBREUX CONCERTS ET SOIRÉES, DES DÉMONSTRATIONS ET DES COMPÉTITIONS DE SPORTS EXTRÊMES EN PLEIN AIR, DES PROJECTIONS DE FILMS ET DE DOCUMENTAIRES, DES DÉBATS, DES RENCONTRES, DES PLATEAUX RADIO... QUI SE DÉPLOIENT SUR L’ENSEMBLE DE LA FRICHE, JUSQU’AUX ESPACES LES PLUS INSOLITES. WWW.THISISNOTMUSIC.ORG


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