Neige de soleil by Poème 2

CRÉATION OPÉRA

NEIGE DE SOLEIL MUSIQUE

LIVRET BASÉ SUR L’ŒUVRE DE

MISE EN SCÈNE

CHANT (BARYTON)

CHRISTIAN DOTREMONT

DANIEL SCHELL PASCAL CROCHET VIOLON 1 ANTOINE MAISONHAUTE VIOLON 2 IVAN LEBRUN ALTO MAXIME DESERT CELLO JEANNE MAISONHAUTE

GRÉGORY DECERF

SCÉNOGRAPHIE, COSTUME ALICIA JEANNIN TRAVAIL DU MOUVEMENT ANNE-ROSE GOYET LUMIÈRE FLORENCE RICHARD CRÉATION IMAGE MARIE KASEMIERCZAK

QUATUOR À CORDES

QUATUOR TANA

CONSTRUCTION DÉCOR BENOÎT FRANCART VOIX OFF FABIENNE CROMMELYNCK ET FRANCK DACQUIN RÉGIE LILY DANHAIVE ET BENOÎT FRANCART

TRAITEMENT GRAPHIQUE DES LOGOGRAMMES SIMONA GROPENEANU PARTITIONS CLIC MUSIC PRODUCTION POÈME 2, ARS MUSICA FESTIVAL

NEIGE DE SOLEIL - AU POÈME 2 DU 27 MAI AU 12 JUIN 2016

peintre et poète bruxellois, inventeur des logogrammes Né à Tervuren le 12 décembre 1922, Christian Dotremont rejoint le mouvement surréaliste pendant l’occupation. C’est en 1940, il a 18 ans. Après deux ans passé à Paris, il retourne en Belgique où il côtoie également les surréalistes révolutionnaires. De 1948 à 1951, il crée CoBrA et continue son travail d’écriture graphique et poétique (voir ci-dessous). Les années 1950 changent la vie de Christian Dotremont : il rencontre Bente, « Gloria », son idéal féminin ; il se découvre atteint de la tuberculose, qu’il appelle « la catastrophe » ; et, en 1956, il voyage pour la première fois en Laponie. En 1962, Christian Dotremont invente les logogrammes. Il atteint ainsi son objectif de rallier écriture et peinture dans une forme spontanée. À l’encre de Chine, il réalise ces poèmes calligraphiés qu’il faut voir avant de lire. La création se veut spontanée, liée au mouvement, au geste non prévu. Sous le logogramme, il réécrit ensuite lisiblement le texte. Un an plus tard, il trace ses premiers logoneiges et logoglaces, qu’il réalise à l’aide d’un bâton dans la neige ou la glace et qui sont ensuite photographiés. Bien que de santé fragile, il continue son œuvre – en publiant notamment plusieurs ouvrages consacrés aux logogrammes, ses voyages en Laponie (jusqu’au douzième et dernier, un an avant sa mort) et décède, à Buizingen, en 1979. Il a alors 57 ans.

LE POÈME 2

CoBrA : COPENHAGUE, BRUXELLES, AMSTERDAM… Le mouvement artistique est créé en 1948 par les poètes belges Christian Dotremont (1922-1979), Joseph Noiret (1927-2012) et les peintres Karel Appel (artiste hollandais, 1921-2006), Corneille (artiste belge, 1922-2010) et Asger Jorn (artiste danois, 1914-1973). Jacques Callone (peintre et musicien belge, né en 1930) en est le dernier représentant vivant. Né en réaction à la « querelle absurde » entre abstraction et figuration, les artistes de CoBrA recherchent la plus grande liberté et spontanéité dans leur expression. Le mouvement, issu du surréalisme, vise à expérimenter dans les formes et notamment par la création collective d’œuvres. Leurs références puisent dans les formes les « moins contaminées par les normes et les conventions » : l’art populaire nordique, l’art primitif, l’art naïf et l’art brut en général, mais aussi l’expressionnisme et l’automatisme surréaliste. Considéré comme le courant d’avant-garde le plus important de l’après-guerre, le mouvement ne dure pourtant que trois ans. Le mouvement se dissout d’une part à cause des rivalités entre les artistes et d’autre part car Jorn et Dotremont sont malades – c’est ensemble qu’ils iront au sanatorium.

Portrait de Christian Dotremont, photo : Caroline Ghyselen

Christian Dotremont

PAR PASCAL CROCHET METTEUR EN SCÈNE

L’ŒUVRE DE DANIEL SCHELL S’INSPIRE DU DIXIÈME VOYAGE DE DOTREMONT EN LAPONIE, ENTRE LE 22 AVRIL ET LA FIN MAI 1976. UN VOYAGE QU’IL N’EFFECTUE PAS SEUL, IL EST ACCOMPAGNÉ D’UNE JEUNE UNIVERSITAIRE, CAROLINE GHYSELEN, QUI PRÉPARE UN MÉMOIRE SUR SON ŒUVRE. La découverte du « Grand Nord » a très certainement nourri profondément son travail ; comment ne pas faire le lien entre la surface blanche de la feuille de papier et l’immensité du paysage lapon où il prolonge son geste d’écriture jusque dans la neige. C’est un homme épuisé par la maladie qui fait ce voyage, il lui reste 3 ans à vivre. Et cependant, le retour en Laponie semble être une nouvelle fois une source d’enthousiasme, un temps d’intensité créative, un ressourcement indispensable afin de poursuivre son œuvre et résister à la maladie qui le dévore. Pour donner corps à l’expérience de l’artiste, à ce glissement inouï entre l’exiguïté de la chambre, de la page d’écriture et l’immensité et la lumière de l’extérieur nous avons imaginé un dispositif scénographique qui met en tension ces deux réalités : l’intime de l’habitat et la vastitude. Nous imaginons un dialogue entre le dedans (la chambre d’hôtel où Dotremont passe son temps à écrire) et le dehors (l’espace vaste de la nature et de la lumière). Ce qu’offre le voyage en Laponie à l’artiste c’est à la fois l’expérience physique et sensible d’une réalité et l’expérience poétique et intime de l’écriture. Pour ce faire, nous allons travailler à une forme chorale, où vont dialoguer musique, images et lumières. Tentative à explorer les différents éléments qui ont contribué à faire de ces voyages une expérience centrale dans le travail de Dotremont. Entre lumière et obscurité, entre réel et vision.

Des logogrammes aux logonotes PAR DANIEL SCHELL COMPOSITEUR

LES GRAPHIQUES DE LOGOGRAMMES ET DES LOGONEIGES SERVENT DE THÈMES POUR LA PARTITION : ILS SONT TRADUITS MUSICALEMENT PAR DES ACTIONS DE CORDES, PRINCIPALEMENT DE VIOLONCELLE. Ces thèmes graphiques sont traités en voix seules ou multiples, en canons et autres enchaînements et insérés dans différents types d’harmonisation. En s’inspirant directement du mouvement CoBrA les « logonotes », avec leur violence et leur abstraction, sont placés sur des fonds harmoniques allant du traditionnel (la valse) à des mouvements plus contemporains. Le premier travail est de déchiffrage et d’isolation des logogrammes. La dynamique et la fougue du geste de Dotremont l’emportent parfois sur la lisibilité, même si comprendre le poème est assez facile parce que Dotremont écrit toujours le texte manuscrit, en clair, en dessous.

Pour une forme chorale - Des logogrammes aux logonotes

Pour une forme chorale

NEIGE DE SOLEIL - AU POÈME 2 DU 27 MAI AU 12 JUIN 2016

EXEMPLE AVEC “L’AMOUR, NEIGE DE SOLEIL” (1976) :

Des logogrammes aux logonotes

Le logogramme se découvre à plusieurs échelles. Une échelle macroscopique, la page : « Amour, Neige de Soleil ». Une échelle moyenne, le mot : « soleil ». Une échelle proche : le caractère : « A ». Une échelle minimale : le détail du caractère, la jambe gauche ascendante du caractère « A ». Nous avons travaillé sur ces quatre échelles. La page conditionne le style. Dans « Amour, Neige de Soleil », il y a une écriture déliée, avec de larges arrondis, des variations de traits. Cela conditionne le style général. Un mode mineur aux larges oscillations. Au niveau des mots : « Amour »… et une multitude de mots qui expriment ses sentiments pour la plaine enneigée : « avalanche », « soleil », « transparence », « beauté »... Toutes ces particularités incitent à composer dans une atmosphère de sentiment.

PREMIÈRE LIGNE :

LES MOTS ISOLÉS :

LE POÈME 2

A PRENONS DEUX EXEMPLES (AU NIVEAU DU MOT, PUIS AU NIVEAU DU DÉTAIL) – ET NOTONS QUE LES LOGOGRAMMES SONT PLACÉS EN HAUT DE LA PARTITION DE FAÇON À ÊTRE VISIBLES PAR TOUS LES EXÉCUTANTS. A LE LOGOGRAMME «SOLEIL» est exécuté par le violoncelle (portée du dessous). On voit la traduction musicale en notes, avec des glissés.

LE LOGOGRAMME DU MOT « AUSSI » contient d’abord une figuration d’un « A ». Chaque exécutant reçoit un détail qui lui sert de forme. La jambe gauche ascendante du « A » est directe, exécutée en homorythmie. Même chose pour la jambe droite, descendante, qui elle, cependant, contient un petit crochet vers le haut. Par contre, mesure suivante, « NUANCES » est livré aux deux cordes du dessus en deux couches polyphoniques. Le violon 1 exécute le petit croissant du dessus tandis que le violon 2 descend la partie descendante du « N », en double corde. Et le chanteur participe avec son « N ». Le tout est exécuté dans un mode musical fixé, et sur un ton tenu par les deux cordes du dessous. Ce traitement-là est symptomatique de la façon dont nous avons voulu rendre la poésie de Dotremont. Une expression spontanée sur fond de tradition.

NEIGE DE SOLEIL - AU POÈME 2 DU 27 MAI AU 12 JUIN 2016

Des logogrammes aux logonotes

Pascal Crochet (photo : Serge Gurtwirth)

Daniel Schell (photo : Clic Music) Biographies

DANIEL SCHELL

PASCAL CROCHET

Daniel Schell, né en 1944, est compositeur, principalement d’opéras.

Comme acteur, son goût le porte vers des aventures théâtrales singulières et des formes hybrides. À la fin des années 1980, comme metteur en scène, il développe un travail sur le répertoire contemporain.

Daniel a écrit Neige de Soleil : opéra de chambre basé sur le voyage de Christian Dotremont en Finlande en 1987, sur les poèmes et logogrammes qu’il écrivit à cette même époque. Daniel a rencontré Christian Dotremont dans les années 1950, mais de façon furtive. Le père de Daniel avait photographié plusieurs membres de Cobra, dont Christian, et participé à la production d’un petit recueil de poèmes Digue (1957). En 2010, Daniel compose une pièce de théâtre musical sur ce poème et des logogrammes de Christian. Ce travail l’incite à continuer de travailler sur cet artiste. Sa rencontre avec Guy Dotremont, frère de Christian, et Caroline Ghyselen, accompagnatrice et photographe lors du voyage, lui permet de continuer le travail sur le voyage en Finlande. Depuis sa rencontre avec Amélie Nothomb, Daniel a réécrit pour l’opéra Hygiène de l’assassin (créé à Bruxelles en 1995, puis repris à l’Opéra royal de Wallonie, février 2000), Les Combustibles (Paris, 1997) et enfin Le Sabotage amoureux (Opéra royal de Wallonie, 2006). Daniel est également musicien et professeur. Il enseigne la composition, la guitare et la musique indienne.

Plusieurs de ses créations sont présentées au Théâtre National. À partir de 2000, son travail s’oriente vers la recherche de formes plus singulières et personnelles, où texte, musique, mouvement et univers visuel dialoguent, pour former des objets poétiques d’une nature lyrique. Depuis 2009, il travaille en partenariat étroit avec le Rideau de Bruxelles. avec lequel il réalise : R.W. premier dialogue, R.W. deuxième dialogue, Continent Kafka, Tarzan et récemment De la beauté. Plusieurs de ses créations ont été saluées par des prix, notamment récemment : R.W. premier dialogue (prix de la critique du meilleur spectacle de la saison 2009-2010) ainsi que Joyo ne chante plus (prix du meilleur seul en scène 2014) qui a été créé au Poème 2. Sensible au travail avec des populations « fragiles » et en complicité avec Anne-Rose Goyet, il développe depuis de nombreuses années un projet avec le CEC et le C.C. de la Vènerie ainsi que le CPAS de Watermael Boistfort. Enseigne au Conservatoire de Mons/ARTS2 ainsi qu’au Conservatoire de Bruxelles. Dirige depuis plus de 15 ans un atelier de théâtre au centre de jour Club Antonin Artaud.

LE POÈME 2

Quatuor Tana (photo : Nicolas Draps)

Grégory Decerf (photo : Laurence Thiry)

QUATUOR TANA

GRÉGORY DECERF Fils de l’organiste et improvisateur Firmin Decerf, Grégory Decerf s’est formé dans la classe de chant de Greta De Reyghere au Conservatoire royal de musique de Liège et dans la classe de Thierry Migliorini au Conservatoire royal de musique de Mons où il obtient un Premier Prix en Chant-Concert. Il a aussi bénéficié de l’enseignement d’Axel Everaert et Klesie Kelly. Apprécié dans le domaine de l’oratorio (Bach, Mozart, Schubert, Fauré, Duruflé, Rutter, etc.), il est interprète également des rôles d’opéra de la musique baroque jusqu’au XXIème siècle. En septembre 2007, sa prestation dans l’émission télévisée « Mille feuilles » dans un air du Sabotage amoureux de Daniel Schell lui valut des critiques élogieuses, notamment de la part d’Amélie Nothomb. Actif dans plusieurs chœurs, il fait notamment partie du Chœur de Chambre de Namur et est, avec le ténor Geoffrey Degives, le cofondateur de l’ensemble vocal « The Eclectic Singers ». Outre son activité d’enseignement dans les académies de Court-Saint-Etienne, d’Auvelais et à l’IMEP (Namur), il est aussi Maître de Chapelle à la Cathédrale Saint-Aubain de Namur.

ANTOINE MAISONHAUTE & IVAN LEBRUN, VIOLONS MAXIME DESERT, ALTO JEANNE MAISONHAUTE, VIOLONCELLE Ni calculée ni préméditée, la singularité du quatuor Tana repose sur leur répertoire, indéniablement original et résolument contemporain. Leur insatiable curiosité musicale leur fait explorer les multiples facettes, styles et richesses des partitions créées par des compositeurs vivants. Leurs activités ont été largement récompensées : Prix Fuga (Union des Compositeurs Belges) en 2012, Octave de la Musique en 2013 dans la catégorie Musique contemporaine, lauréat de la Fondation Proquartet-CEMC et de la Verbier Festival Academy Chamber Music et Prix HSBC de l’Académie Européenne de Musique du Festival d’Aix-en-Provence. Tana est le seul ensemble européen à jouer sur matériel électronique, munis du système Airturn de partition électronique, ce qui fait du quatuor un partenaire privilégié des centres de recherches. Il est, depuis 2015, l’heureux créateur du premier concert au monde sur instruments hybrides avec une pièce du compositeur péruvien Juan Gonzalo Arroyo. Après un premier CD consacré à l’intégrale de la musique pour quatuor à cordes du compositeur français Jacques Lenot, leur prochain disque, consacré à la musique saturée (Bedrossian, Cendo et Robin), paraîtra en 2016. Le Collectif Tana reçoit l’aide du Ministère de la Culture et de la Communication/Direction Régionale des affaires culturelles du Nord-Pas-de-Calais. Il est également soutenu par Musique Nouvelle en Liberté, le Fonds pour la Création Musicale, la SPEDIDAM, la SACEM et l’ADAMI.

NEIGE DE SOLEIL - AU POÈME 2 DU 27 MAI AU 12 JUIN 2016

Biographies

QUATUOR À CORDES

édition limitée COLLECTION LES ÉVADÉS DU POÈME 2

CRÉATION OPÉRA

NEIGE DE SOLEIL MUSIQUE DANIEL SCHELL LIVRET BASÉ SUR L’ŒUVRE DE CHRISTIAN DOTREMONT MISE EN SCÈNE PASCAL CROCHET CHANT (BARYTON) GRÉGORY DECERF QUATUOR À CORDES QUATUOR TANA

27 MAI < 12 JUIN 2016

ENTRE MONOLOGUES PARLÉS-CHANTÉS ET MÉLODIES, L’OPÉRA PROPOSE UN VOYAGE POÉTIQUE DANS UNE FORME LIBRE ET CHORALE OÙ DIALOGUENT MUSIQUE, IMAGE ET LUMIÈRE.

LE POÈME 2 A.S.B.L.

Caroline Ghyselen Le 4 mai 1976, Christian Dotremont (poète, artiste visuel, calligraphe et fondateur du groupe Cobra), 54 ans, part en Laponie accompagné d’une jeune étudiante, Caroline Ghyselen. Ce livre retrace, pour la première fois, ce voyage extraordinaire. C’est le carnet de leur voyage au pays des « logoneiges ».

30, RUE D’ÉCOSSE 1060 BRUXELLES INFO@THEATREPOEME.BE WWW.THEATREPOEME.BE

avec Dotremont au pays des logoneiges

AVEC LA PARTICIPATION D’ARS MUSICA FESTIVAL

AVEC L’AIDE DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES, ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA CULTURE, SERVICE GÉNÉRAL DE LA CRÉATION ARTISTIQUE, DE LA LOTERIE NATIONALE ET DE LA COMMUNE DE SAINT-GILLES. AVEC LE SOUTIEN DU GOUVERNEMENT FRANCOPHONE BRUXELLOIS. ÉDITEUR RESP. : DOLORÈS OSCARI, 89 BD. SAINCTELETTE, 7000 MONS. PHOTO COUVERTURE & GRAPHISME : WWW.PASCALLIENARD.COM