Un Cratère à cordes

Page 1

dossier de presse

1


Un cratère à cordes Du 14 au 24 avril 2016 Les jeudi, vendredi et samedi à 20h et les dimanche à 16h

De Marcel Moreau Mise en scène : Didier Poiteaux Assisté de Caroline Logiou Avec Thierry Bodson, Olivier Lenel et Didier Poiteaux Création lumière : Marie Kasemierczak Création sonore et régie : Lily Danhaive

Partenariat : Centre européen de la Poésie (Avignon). Soutiens : La Roseraie, Espace Senghor. La compagnie est en résidence administrative au Théâtre Les Tanneurs (Bruxelles).

Reprise de la création après son invitation au Centre européen de Poésie d’Avignon pour le festival off et sa tournée en Tunisie pour les Journées Théâtrales de Carthage.

photo première page Marcel Moreau © Charley Case

2


© Serge Gutwirth

Un Cratère à cordes, dernier écrit de Marcel Moreau, est un texte incandescent, aux intonations visionnaires qui nous plonge dans l’espace orgasmique et organique des sombres ardeurs du corps et de l’écriture. La partition portée par trois comédiens nous amène à entendre un chœur à trois voix descendant dans les profondeurs de l’écriture de Marcel Moreau. Le texte est composé comme un chant ou une danse, et sa musique, son rythme épouse la pensée en une étreinte charnelle. Grâce à un travail corporel, rythmique, polyphonique, le spectacle tente de « donner de la justesse à la fureur ». Les mots, la voix et la danse se mêlent dans ce texte qui semble s’autogénérer à mesure qu’il s’écrit. C’est par le bas, le corps, le ventre, le sexe que se dessinent les arabesques sur le papier ainsi que sur le plateau, révélant le motif du désir de « lui » : le rythme et d’« elle » : la langue, deux personnages en déséquilibre sur la corde raide de l’amour fou ! 3


Note dramaturgique Marcel Moreau comme tous les grands auteurs invente sa langue qui devient comme une langue étrangère au cœur de la langue française. Je voudrais citer cette phrase de Deleuze parlant de Proust : « Mais l’écriture pour lui a pour tâche d’écouter sa propre langue en étranger, de manière à dévoiler, à témoigner de l’ineffable en lui, à porter l’écriture vers des frontières inexplorées, des nouvelles limites, et à faire un monde. » Pour donner à ressentir ce monde il fallait qu’il soit travaillé au corps par les acteurs. Corps à corps des mots et des chairs, des souffles et des rythmes. Il m’a d’emblée semblé nécessaire de créer un antre pour pouvoir la faire entendre sensoriellement. Un repaire commun au public et aux acteurs. Et puis il y avait l’image du cratère. Alors il en découlait plusieurs choix scénographiques possibles mais le plus brut, le plus radical et celui permettant de se rapprocher

© Serge Gutwirth

le plus du texte et de l’auteur m’est apparu être une disposition circulaire du public avec parmi eux les trois comédiens. Au cœur de ce cratère mais aussi de cette arène : la densité des mots, l’émergence de ce « monde ». Le lieu d’incandescence et de combat étant formé il fallait que LUI et ELLE puisse s’y retrouver. La femme est fantasmée et seul le corps de l’homme est présent, triplement, en celui des trois comédiens. Mais ELLE c’est aussi la langue de Moreau qui va s’y déployer sans artifice. Et LUI c’est aussi le rythme. Il s’agit d’un rythme de buléria qui va sous-tendre toute la représentation de son début à sa fin. Ainsi libre et mise à nu, la langue peut éclore dans sa flamboyance et sa musicalité pour déplacer nos frontières communes, pour chercher les débordements.

4


Marcel Moreau Marcel Moreau est né en 1933 dans le Borinage. Cela lui fait 82 ans et presqu’autant de livres publiés. Fils d’ouvrier et orphelin très jeune, il débute sa carrière de correcteur au journal Le Soir en 1955. Carrière qui le mène dès 1968 à Paris où il exerce dans les rédactions des Éditions Alpha, du Parisien libéré puis du Figaro. Il publie son premier roman, Quintes, en 1963. Salué d’emblée par Simone de Beauvoir, Alain Jouffroy, Raymond Queneau ou encore Jean Paulhan.

Il voyage aux quatre coins du monde et développe une correspondance suivie avec Anaïs Nin, Jean Paulhan, Jean Dubuffet et Roland Topor. Auteur d’une œuvre considérable, cet écrivain marginal et prolifique compte parmi ses nombreuses distinctions le Prix Belgo-Canadien pour l’ensemble de son œuvre, reçu le Prix Welper-Fondation La Poste pour son essai Corpus Scripti (1977), le Prix européen de Littérature Francophone Jean Arp pour l’ensemble de son œuvre (en 2002 et en 2006). Parmi ses romans notoires, on mentionnera Julie ou la dissolution (1971, Éditions Christian Bourgois), ou encore Bal dans la tête, son dernier roman en date, paru en 1995 aux Éditions La Différence. Son écriture est organique, charnelle, lyrique, rythmique. Elle traduit une exultation puissante et célèbre le corps. Marcel Moreau dira lui-même être « possédé » par les mots et se laisser guider par eux. Il affirme : « Je crois avec une ferveur accrue que la seule aventure qui vaille est nécessairement intérieure. Que chaque homme se doit de devenir le monstre dont il possède en lui, ravagées, mutilées, maudites, toutes les composantes. » (L’Ivre Livre, pg 174-175, 1973, Éditions Christian Bourgois) Marcel Moreau parle d’une lumière venant des ténèbres, non pas de la raison. « Mineur d’une espèce insaisissable », il extrait les mots de ses entrailles qui, eux-mêmes, deviennent corps, sensuels, vivants et incandescents.

texte et photo © Jean-David Moreau – 2013

5


Bibliographie Un Cratère à cordes, Le Poème 2, 2013 Le Violencelliste, Denoël, 2011 Des hallalis dans les alléluias, Denoël, 2009 Une philosophie à coups de reins, ou De la danse du sens des mots dans la vie organique, Denoël, 2008 Insolation de nuit, (lithographies de Pierre Alechinsky), La Pierre d’Alun, 2007 Souvenirs d’immensité avec troubles de la vision, (à l’occasion de la remise du Prix de Littérature Francophone Jean Arp, 2006), Éditions Arfuyen, 2007 Tectonique des femmes, Cadex, 2006 Nous, amants au bonheur ne croyant..., Denoël, 2005 Adoration de Nona, Lettres Vives, 2004 Morale des épicentres, Denoël, 2004 Tectonique des corps, Les Amis de L’Éther Vague, 2003 Corpus Scripti, Denoël, 2002 Lecture irrationnelle de la vie, Complexe, 2001 L’Amour est le plus beau des dialogues de sourds, (en collaboration avec Linda Lewkowicz), U.L.B. Création, 2001 Féminaire, Lettres Vives, 2000 La Vie de Jéju, Actes Sud, 1998 Extase pour une infante roumaine, Lettres Vives, 1998 La Jeune fille et son fou, Lettres Vives, 1998 Les Tanagras, (illustrations de Pierre Bettencourt), La Pierre d’Alun, 1997 Insensément ton corps, Cadex, 1997 La Compagnie des femmes, Lettres Vives, 1996 Bal dans la tête, La Différence, 1995 Tombeau pour les enténébrés, (en collaboration avec Jean-David Moreau), L’Éther Vague, 1993 Stéphane Mandelbaum, Didier Devillez, 1992 Noces de mort, Lettres Vives, 1993 Le Charme et l’épouvante, La Différence, 1992 Chants de la tombée des jours, Cadex, 1992 L’Œuvre Gravé, Didier Devillez, 1992 Grimoires et moires, (illustrations de Michel Liénard), Altamira, 1991 Neung, conscience fiction, L’Éther Vague, 1990 Mille voix rauques, Buchet-Chastel, 1989 Opéra gouffre, La Pierre d’Alun, 1988 Amours à en mourir, Lettres Vives, 1988 Treize portraits, (illustrations d’Antonio Saura), Atelier Clot, Bramsen, et Georges, 1987 Le Grouilloucouillou, (illustrations de Roland Topor), Atelier Clot, Bramsen et Georges, 1987 Issue sans issue, L’Éther Vague, 1986

Monstre, Luneau Ascot, 1986 Incandescence et Egobiographie tordue, Labor, 1984 Londres, (Préface du portfolio de photos en photogravure de Christian Calméjane), Éditeur Christian Calméjane, 1983 Saulitude, (photos de Christian Calméjane), Accent, 1982 Kamalalam, L’Âge d’Homme, 1982 Cahier caniculaires, Lettres Vives, 1982 Moreaumachie, Buchet-Chastel, 1982 Orgambide scènes de la vie perdante, Luneau Ascot, 1980 À dos de Dieu ou l’ordure lyrique, Luneau Ascot, 1980 Discours contre les entraves, C. Bourgois, 1979 (Réédition chez Denoël en 2005) Sacre de la femme, (illustrations de Roland Topor), Christian Bourgois, 1977 (réédition chez L’Éther Vague en 1991, chez Denoël en 2005) Les Arts viscéraux, Christian Bourgois, 1975 ; L’Éther Vague, 1994 Le Bord de mort, Christian Bourgois, 1974 ; Les Amis de L’Éther Vague, 2002 L’Ivre livre, Christian Bourgois, 1973 (réédition chez Denoël en 2004) La Pensée mongole, Christian Bourgois, 1972 ; L’Éther Vague, 1991 Julie ou la dissolution, C. Bourgois, 1971 Écrits du fonds de l’amour, Buchet-Chastel, 1968 Le Chant des paroxysmes suivi de La Nukaï, BuchetChastel, 1967 (réédition en 2005 chez VLB Éditeur, Québec) La Terre infestée d’hommes, Buchet-Chastel, 1966 Bannière de bave, Gallimard, 1966 Quintes, Buchet-Chastel, 1962 (réédition chez Mihaly en 1998, chez Denoël en 2005)

Sur l’auteur Christophe Van Rossom, Marcel Moreau : L’Insoumission et l’ivresse, Éditions William Blake And Co, 2005 Virgile Loyer, DONC, No Man’s Land, 2009, 50’, couleur, stéréo. Sélection « incertains regards » des États Généraux du documentaire de Lussas.

6


Didier Poiteaux Metteur en scène, comédien © Chantal Henry

Né à la campagne. Enfance passée entre collines, champs, mines de charbon plus exploitées et terrils verdissants. Nourri de culture ouvrière, de bruits de basse-cour et du patois local : sa première langue étrangère. Entre dans le champ du théâtre et de la poésie à l’école, par l’école. Y trouve un(e) air(e) de liberté et d’altérité qui inscriront profondément chez lui la nécessité de ne plus quitter ces terres-là. Découvre le plaisir du jeu. Parcours les sinuosités de divers chemins de traverse, université et pratique théâtrale amateur, puis école de théâtre et apprentissage en terre scène. Devient comédien et metteur en scène. Joue et met en scène des textes contemporains pour « apprendre à lire » comme le dit l’acteur Allain Olivier. Poursuit sa découverte des poètes, des dramaturges contemporains, des laboureurs de mots, des délieurs de langues. Joue et/ou met en scène des textes de M. Duras, C. Prigent, C. Tarkos, P. Guyotat. Commence, inspiré par ces pairs à triturer joyeusement les mots, à malaxer rythmiquement l’oralité de son écriture, à chercher la lumière, à sonder son histoire. Il crée sa compagnie à Bruxelles : Inti théâtre. Continue son chemin de théâtre mêlant jeu, mise en scène, écriture et transmission. Après la création d’Un cratère à cordes, dans lequel il reprend un rôle en 2015, on a pu le voir dans Enfonçures de Didier Georges Gabily au théâtre de la Balsamine. Prochainement il créera Suzy et Franck, docu-fiction théâtral à Frouard en France et à Bruxelles.

Olivier Lenel Comédien Olivier Lenel est comédien et metteur en scène. En 2008, il sort de l’IAD diplômé en interprétation dramatique. Il travaille avec Sylvie de Braekeleer dans Chatroom, avec Christiane Girten dans E.T.B., avec Didier Poiteaux dans Un cratère à Cordes. Avec deux de ses anciens camarades de classe, Olivier crée la compagnie Reste Poli Productions (RPP) et joue dans Du pain plein les poches en juin 2009 au caféthéâtre de la Samaritaine à Bruxelles. En avril 2011, le second projet du RPP voit le jour. Il s’agit de Je voudrais pas crever d’après Boris Vian. Olivier signe l’adaptation et la mise en scène. Il en va de même pour Les nuits blanches d’après Dostoïevski, créé au Théâtre de la Vie en mars 2013. En mars 2015, il crée, en compagnie de Marie du Bled, Valentine Lapière et Simon Hommé un premier spectacle pour enfants : Hervé et le crocodile cosmique. Olivier joue également dans le premier court-métrage de Sophie Maillard La chambre et il est membre de la Ligue d’Impro. Le spectacle Les nuits blanches sera repris en janvier 2016 à l’Eden (Charleroi) et en février 2016 Aux Riches-Claires (Bruxelles) et au Centre Culturel de Mouscron. 7


Thierry Bodson Comédien Acteur, auteur, musicien. Formé à la Philosophie à l’ULB et au jeu au Conservatoire de Liège (1999), il joue pour les compagnies Ricochets, La Fabrique du Vent, le Théâtre Maât, et sous la direction de Pierre Droulers ou de Maximilien Herry. Il pratique à la fois les textes poétiques (Savitskaya, Tarkos, Maïakovsky...), et la musique (Quatuor Danel). Il met en scène deux de ses textes à La Maison de Mai en 2008 avec la Fabrique du Vent. Il est chanteur, guitariste et compositeur au sein du groupe Barbarie Boxon, pop magnétique, électrisante, au verbe poétique et acéré, en français, depuis 2010.

© Serge Gutwirth 8


Ce que la presse en a dit... « Et le verbe se fit chair… » Suzane Vanina dans Rue du théâtre le 5 mai 2014 : « La passion de la langue a réuni un auteur et ses porteurs de mots dans l’intimité, et l’intensité, d’un spectacle hors des cadres théâtraux habituels. Marcel Moreau peut compter à son actif, plus encore que ses 80 années d’existence, autant de livres publiés. C’est que l’homme écrit comme il respire. Ou plutôt il respire parce qu’il écrit. Nul mieux que lui n’aime charnellement, sensuellement, les mots, la langue. Il se décrit comme « un corps verbal », « un corps écrivant », un « Corpus Scripti » (1977) et depuis son tout premier paru, Quintes (1963), il n’a pas arrêté de donner des textes à ses lecteurs fidèles, des « livres de chair et de sang » ... »

« Corps de femme et livre d’homme » Michel Voiturier dans Rue du théâtre le 19 juillet 2015 : « L’écriture de Marcel Moreau, classé dans la catégorie belge des irréguliers du langage » ¬ aux côtés de Michaux, Miguel, Verheggen, Dotremont… ¬ passe donc tout naturellement du ‘je’ solitaire au couple et à ses fusions avant le cosmique. Elle rassemble les « membres d’un corps langagier dispersé ». Tant de richesse à dire, à exprimer, à expulser de soi en dépit des « pollueurs de la langue », des tenants de la « pensée corsetée ». Et le poète de vitupérer contre eux, les castrateurs et les « greffiers du langage », ceux qui ne parviendront jamais « à vaincre les clichés », qui en appauvrissant la langue lui enlèvent son contenu révolutionnaire. Ce sont les mêmes qui transforment l’alchimie amoureuse en formules vulgairement chimiques. »

« La fulgurance des mots… la beauté de la langue » Nella Gharbi dans La Presse de Tunis le 21 octobre 2015 : « La fulgurance de la langue donne de la hauteur à ce spectacle basé sur un texte à la construction solide qui attribue une valeur primordiale à l’écriture en quête de frontières inexplorées. Une représentation exaltée qui a séduit les uns mais déçu d’autres. »

9 © Serge Gutwirth


Contacts Le Poème 2 Elsa Geoffriau Chargée de communication et de diffusion elsa.geoffriau@theatrepoeme.be 02 538 63 58 / 0475 76 30 14

Marie Kasemierczak Responsable technique marie@theatrepoeme.be 02 538 63 58

Inti théâtre Didier Poiteaux intitheatreinti@yahoo.fr 02 611 18 00 / 0485 79 65 15

10


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.