Joyo ne chante plus - dossier

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JOYO NE CHANTE PLUS Prix du meilleur Seul en scène 2014


Joyo ne chante plus « Moi j’ai un arbre dedans, j’ai du sang qui marche à l’intérieur, ça monte et ça boit, ça respire, j’ai un corps c’est mon corps, je m’appelle Lia. » Lia pleure la disparition de Joyo l’oiseau. Elle parle dans une langue qui n’appartient qu’à elle ; inventive, énigmatique et parfois proche du chant. Les mots se bousculent dans sa tête et s’adressent au grand monde qu’elle a convoqué pour dire la rencontre fulgurante de l’amour et la tristesse de la perte. Elle se bat Lia, dans sa tête, et contre le grand tout qui l’entoure… Loin de toute volonté d’illustrer le texte de François Emmanuel, le spectacle propose une forme poétique ouverte où le corps, la parole, l’image, la lumière et le son dialoguent…


Equipe de Creation Texte François Emmanuel Mis en scène et univers sonore Pascal Crochet Interprétation Gwen Berrou Création lumière Florence Richard Scénographie Satu Peltoniemi Peinture du décor Geneviève Piérat Assistante à la mise en scène & Diffusion Camille Motté Régie Lily Danhaive et Sebastien Destrait Photos Serge Gutwirth Production Poème 2


Note du metteur en scene Joyo ne chante plus dresse le portrait magnifique d’une jeune femme solitaire, perdue entre le réel et l’imaginaire. Elle se prénomme Lia. Lia soliloque… elle parle à l’oiseau Joyo, au beau Youri le russe, elle harangue les voisins, la justice et le monde. Elle ne cesse de parler, car elle a bien des choses à en dire de sa solitude, de son désir d’amour, de sa blessure de vivre, de sa capacité à s’émerveiller et se révolter aussi contre l’intransigeance du monde. Et dans ce monologue permanent, Lia invente des langues, elle invente des musiques de mots, des façons de dire qui n’appartiennent qu’à elle. Parler devient le lieu d’une invention inouïe, où les mots creusent et jouent sans cesse avec le sens. Lia danse sur un fil, menacée par les voisins, la justice et par la peine épuisante de l’attente du retour de l’être aimé. Lia flotte, divague et s’éloigne peu à peu des autres… « Quelqu’un est là ? Y a quelqu’un ? Y a quelqu’un dans le monde ? Personne. Y-a-quelqu’un-personne ? Personne. Personne à la réponse, rien qu’elle, Lia, dans le grand théâtre du monde, avec ses yeux grands ouverts,


et sa pensée qui bat, qui bat, qui bat, qui creuse avec son foret infernal au-dedans de la carrière, la crânière, la cravatière, la cafet…, le hochet. Y a quelqu’un ? N’entend rien, Lia »

Tout en résonnance avec l’écriture poétique de François Emmanuel, le spectacle déplie un univers poétique qui donne forme à l’étrangeté des propos de Lia. Sa voix est protéiforme, elle s’adresse à de nombreuses présences/ absences, prenant à chaque fois une couleur singulière. Lia est changeante, elle parle à des fantômes et parfois même se transforme en un oiseau. Nous avons privilégié une forme ouverte, qui donne à entendre le texte dans sa poétique tout en travaillant sur des ambiances et des situations qui ouvrent le sens et déploie un univers visuel. C’est que Lia échappe aux interprétations et aux lectures trop faciles de ceux qui la jugent comme « excentrique ou folle ». Joyo ne chante plus nous propose un voyage singulier dans la tête d’une jeune femme en proie à des voix et des étrangetés multiples et qui s’adresse à nous avec l’espoir d’être un peu entendue….


Fragments qu’est-ce qu’elle fait quoi Lia avec les mots d’amour ? et le creux qu’elle comprend pas, à attendre là dans son grand lit vide et compter les pétales qui tombent, quarante huit, quarante neuf, jusqu’au cœur noir de la grande esseulée, et gratter la mémoire avec ses ongles pour en avoir des petites peaux encore, de la dorure de presque rien, et se réveiller la nuit en haleine parce qu’elle croit que tu es entré dans la chambre, mais personne n’est entré, ... Dis-moi, explique-moi, le maître du verbe, comment faire maintenant avec un grand corps vide qui fait des creux, des ravines, de la concavité, des enfonçures, sitôt qu’on veut mettre un pas devant l’autre, ou même simplement regarder, ou parler avec des mots qui parlent sans qu’un sale mot toujours le même ne vienne encrasser la parlance et faire le vide autour. ... Moi j’ai un arbre dedans, j’ai du sang qui marche à l’intérieur, ça monte et ça boit, ça respire, j’ai un corps c’est mon corps, je m’appelle Lia.


... Moi je garderai ce silence à l’intérieur, ce sera comme une grande chambre vide à l’intérieur, avec parfois le vent qui entre et sort et parfois rien, le silence qui vient après le chant c’est plus grand encore que le chant, mais c’est très difficile à entendre.


Francois Emmanuel Texte François Emmanuel est né à Fleurus (Belgique) le 3 septembre 1952. Après des études de médecine, il s’intéresse d’abord à la poésie et au théâtre (adaptation et mise en scène). Un séjour de plusieurs mois au Théâtre Laboratoire de Jerzy Grotowski sera déterminant pour la suite de son travail d’écriture. À partir de là il en vient progressivement à l’écriture romanesque. S’ensuivent depuis 1989 des romans, souvent graves, parfois légers, selon deux veines qui lui sont propres, qualifiées parfois « d’été » ou « d’hiver ». Parmi ses romans « La Passion Savinsen » a obtenu le Prix Rossel (1998), « Regarde la vague » le prix triennal du roman (2010), « La Question humaine », traduite dans une quinzaine de langues, a fait l’objet en 2007 d’une adaptation cinématographique (Réalisateur : Nicolas Klotz). En plus de son oeuvre romanesque, François Emmanuel a régulièrement publié de la poésie (dont « Portement de ma mère » en 2001), il a renoué avec l’écriture théâtrale à partir de « Partie de chasse » en 2007. Il est membre de l’Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique.

Bibliographie Contribution à la Théorie Générale suivi de Joyo ne chante plus, Actes Sud, 2014 Avant le passage, roman, Actes Sud, 2013 Les Murmurantes, roman, Seuil, 2013 Cheyenn, roman, Seuil, 2011 Jours de tremblement, roman, Seuil, 2010 L’Enlacement, roman, Seuil, 2008 Les Voix et les ombres, Lansman, novembre 2007 Regarde la vague, roman, Seuil, août 2007 Partie de Chasse, théâtre, Actes Sud-Papiers, juin 2007 Là-bas, Éditions Esperluète, février 2006 Bleu de Fuite, roman, Éditions Stock, avril 2005 Le Vent dans la maison, roman, Éditions Stock, septembre 2004 La Lente mue des paysages, poèmes, Éditions La Renaissance du Livre, février 2004 L’Invitation au voyage, nouvelles, Collection Espace

Nord, N°214, mai 2003 Le Sentiment du fleuve, roman, Éditions Stock, janvier 2003 La Chambre voisine, roman, Éditions Stock, septembre 2001 Portement de ma mère, poèmes, Éditions Stock, janvier 2001 La Question humaine, récit, Éditions Stock, 2000 La Passion Savinsen, roman, Stock, 1998 La Leçon de chant, roman, Éditions La Différence, 1996 Le Tueur mélancolique, roman, Éditions de La Différence, 1995 La Partie d’échecs indiens, roman, Éditions de La Différence, 1994 La Nuit d’obsidienne, roman, Les Éperonniers, 1992 Grain de peau, nouvelles, Éditions Alinéa, 1992 Retour à Satyah, roman, Éditions Alinéa, 1989


Pascal Crochet Mise en scene Comme acteur, son goût le porte vers des aventures théâtrales singulières et des formes hybrides. A la fin des années 80, comme metteur en scène, il développe un travail sur le répertoire contemporain. Plusieurs de ses créations sont présentées au Théâtre National. À partir de 2000, son travail s’oriente vers la recherche de formes plus singulières et personnelles, où texte, musique, mouvement et univers visuel dialoguent, pour former des objets poétiques d’une nature lyrique. Depuis 2009, il travaille en partenariat étroit avec le Rideau de Bruxelles. avec lequel il réalise : R.W.premier dialogue, R.W.deuxième dialogue, Continent Kafka, Tarzan et récemment De la beauté. Plusieurs de ses créations ont été saluées par des prix, notamment récemment : R.W. premier dialogue (prix de la critique du meilleur spectacle de la saison 20092010) ainsi que Joyo ne chante plus (prix du meilleur seul en scène 2014).

Enseignement : Au Conservatoire de Mons/ARTS2 Au Conservatoire de Bruxelles

Dernières créations : Amour, neige de soleil, opéra de chambre de Daniel Dirige depuis plus de 15 ans un atelier de théâtre au Schell au Poème 2 en 2016 centre de jour Club Antonin Artaud. De la beauté au Rideau de Bruxelles en 2015 De l’inquiétude d’être au monde au Théâtre de la vie en 2014 Sensible au travail avec des populations « fragiles » et en complicité avec Anne-Rose Goyet, il développe En préparation : depuis de nombreuses années un projet avec le CEC OIKOS au Rideau de Bruxelles en 2017 et le C.C. de la Vènerie ainsi que le CPAS de WaterLes Métamorphoses au Théâtre des Martyrs en mael Boistfort. 2018


Gwen Berrou Interpretation

Prix du théâtre du meilleur seul en scène 2014 pour Joyo ne chante plus, meilleur espoir féminin et meilleure découverte avec la Cie Petite âme et La trilogie de Belgrade en 2005, elle a suivi une formation classique (Conservatoire Royal de Bruxelles, Conservatoire de Nantes), mais a un parcours très atypique et intriguant. Elle a suivi des enseignements de Yoga, Capoeira, Kathakali, Kiryuho, impro, danse contemporaine, Reiki et pratique la méditation quotidiennement. Elle s’exprime autant par la voix que par le mouvement qu’elle intègre dans son travail de création.

Théâtre : Joyo ne chante plus, de François Emmanuel mise en scène par Pascal Crochet Weltanshauung avec Clément Thirion Les contes urbains de R.Bizac Nuit blanche de Vincent Lécuyer L’oeuf Blanc de Françoise Berlanger Finale Pacitti Company Fall into the show (nominé meilleur seul en scène aux prix de la critique 2012) avec l’aide de Céline Rallet et son équipe ... Cinéma, Henri de Yolande Moreau Les Géants de Bouli Lanners, (meilleure actrice dans un second rôle aux Magritte du cinéma 2012) Mobilhome de François Pirot La tendresse de Marion Hansël ...

Chanson : BLUE MADRIGAL depuis 2011. Ecritures collectives : Nous sommes tous des parieurs, chiche! sous la houlette de Céline Rallet What if, Christiane Hommelsheim, Clément Thirion, sous le regard de Claudia Gäbler Gwen Berrou est avec Vincent Lécuyer et Cloé Xhauflaire, cofondatrice de la Cie Petite âme

www.gwenberrou.com


Presse Le Mad - Le Soir µµµµ Si elle divague comme une vieille chouette, son pépiement s’élève dans une langue incroyablement riche, colorée, palpable, qui « chamboularde » les mots, effile les expressions et les mitraille à vous en faire saigner la bouche. La langue de François Emmanuel est un pur joyau dont on n’aurait pas poli les arêtes, son dialecte roucoule avec une gourmandise charnelle, toutes plumes dehors. Dans la peau de cette femme qui se raccroche à la vie comme un oiseau se cogne aux barreaux, Gwen Berrou est simplement sidérante. CATHERINE MAKEREEL (29/01/2014)

RTBF Culture ‌µµµµ Au total, un texte riche, musical, plein de néologismes jouissifs, qu’il faut accepter comme un fleuve « intranquille », irrationnel, drôle parfois dans son désespoir. Une mise en scène crépusculaire de Pascal Crochet, qui distribue intelligemment l’espace en quatre cases fluides, aidant à découper un texte multiforme. Enfin une performance étonnante de Gwen Berrou, qui par le corps, le visage, la voix, le chant nous fait partager la moindre émotion, aussi à l’aise dans la lenteur, le chuchotement que l’accélération rythmique ou le débordement. Du grand art ! CHRISTIAN JADE (20/01/2014)


diffusion.camillemotte@gmail.com +32 (0)4 84 185 017

Rue d’Ecosse, 30 1060 Bruxelles +32 (0)2 538 63 58 www.theatrepoeme.be

Contact

Production Camille Motté

Théâtre Poème


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