Défis énergétique, contribution des agriculteurs sur leurs territoires

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Face au défi énergétique : la contribution d’agriculteurs au sein de leurs territoires Recueil d’expériences des Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural (CIVAM) Juillet 2007

Réalisé par la Fédération Nationale des CIVAM avec la contribution de l’ADEME et du WWF


Edito

Remerciements

L’énergie : une préoccupation commune à nos réseaux Le changement climatique dû aux activités de l’homme est aujourd’hui admis, et l’enjeu de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est devenu primordial. L’agriculture, du fait de son recours aux énergies fossiles aussi bien en amont de la production (intrants) qu’en aval (distribution, emballages), est particulièrement visée dans la lutte contre les émissions de GES, augurant la nécessité dans les politiques agricoles et chez les agriculteurs d’aller vers un mode de production plus économe, voire autonome en énergie. Les Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural (CIVAM) n’ont pas attendu cette prise de conscience écologique récente pour agir : depuis des années, les agriculteurs du réseau expérimentent des pratiques innovantes afin d’améliorer l’efficacité et l’économie énergétiques de leurs systèmes agricoles, de leurs filières et plus largement de leur territoire. Des démarches qui s’inscrivent dans les politiques environnementales actuelles… En s’associant au projet Economiser, Territorialiser et Renouveler les énergies en milieu rural (ETRE), c’est cette exemplarité que choisissent de soutenir l’ADEME, le Réseau Action Climat France et le WWF France, pour qui les économies d’énergie constituent une priorité. Ce document, qui recense l’ensemble des initiatives liées à l’énergie des CIVAM, est le fruit du travail commun entre nos 4 structures, et a ainsi été le moyen de mutualiser et d’affiner les réflexions sur la pertinence et la faisabilité de ces démarches pilotes. Dans le but de diffuser ces pratiques, nous espérons que ce document soit vecteur de questionnement, de remise en cause des pratiques habituelles, et d’invention de nouvelles démarches.

Ce recueil d’expériences a été réalisé par Isabelle Deborde (FNCIVAM). La FNCIVAM remercie les membres du Comité de Pilotage pour leur participation à sa conception, ainsi que les CIVAM, les agriculteurs et les animateurs qui ont accepté de consacrer du temps et de l’énergie à la présentation de leur projet. Le Comité de pilotage qui a suivi ce travail était composé de : Isabelle DEBORDE (FNCIVAM) Amandine DESETABLES (WWF) Cyrille DESHAYES (WWF) Didier LORIOUX (FNCIVAM) Jérome MOUSSET (ADEME) Diane VANDAELE (RAC-F) Ont également contribué au lancement de ce travail: Cécile BRIE (CIVAM AD 49) Antoine CARLIN (FDCIVAM 30) Emilie CASTEIL (FRCIVAM Limousin) André CHALOPIN (FNCIVAM) Amélie DIVAY (FDCIVAM 29) Sébastien DUTHERAGE (GRCIVAM PACA) Jean-Paul GAULLIER (FRCIVAM Pays de Loire) Julien GOULLIER (CIVAM de Valençay) Nicolas MANCEAU (FRCIVAM Languedoc Roussillon) Sarah MARIETTE (FDCIVAM 07) Marie-Suzanne RANGHEARD (FNCIVAM)


Introduction En décembre 2005, un état des lieux des projets énergie des Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural (CIVAM) a permis de constater que les économies d’énergie venaient aussi de la relocalisation de la production et de la consommation alimentaire. La problématique énergie est alors devenue plus globale, très articulée avec le territoire. Elle devait donc être traitée au niveau du territoire même, facteur fondamental d’économie d’énergie et échelle pertinente pour la dynamique de projet. Afin d’appréhender la problématique de l’énergie telle qu’elle est portée dans le réseau des CIVAM, il fallait analyser l’ensemble des projets relevant de systèmes agricoles durables, de l’organisation de filières locales énergétiques ou de matériaux de construction renouvelables et non énergivores, et de filières alimentaires locales. Le projet ETRE, Economiser, Territorialiser et Renouveler les Energies en milieu rural, s’est dessiné avec l’objectif de recenser dans les CIVAM l’ensemble de ces projets afin de les analyser et les valoriser au mieux. L’ADEME a soutenu la FNCIVAM pour ce recensement, très riche en nombre, en diversité et partenariats.

Ces initiatives qui préservent l’environnement, contribuent également à la création d’emplois et de lien social... La combinaison sur un même territoire de l’agriculture durable, de la vente directe des produits alimentaires, de la production et de la vente locale d’énergies renouvelables ou de matériaux de construction non énergivores est source d’économies d’énergie et de dynamiques économiques, même si les chiffres pour mesurer ces phénomènes font encore parfois défaut. Plus qu’une énumération des projets, c’est ce que ces initiatives apportent aux territoires qu’il est intéressant de faire ressortir. Ce document présente donc chaque thématique de façon générale, mais détaille également des exemples d’expériences ainsi que les contacts nécessaires. Il peut servir de référence pour la mise en place d’Agendas 21 ou de Plans Climat terriroriaux dans les collectivités territoriales, et d’outil de réflexion pour les élus souhaitant soutenir ce type d’actions. Les groupes cités dans ce document ont été amenés à travailler sur cette thématique pour différentes raisons. Très souvent, la réflexion était motivée par la maîtrise des charges ou la préservation de l’environnement par la réduction d’intrants, cette démarche induisant des économies d’énergie et la réduction de la production de gaz à effet de serre.

Ce recueil présente trois types de projets : 1 - les systèmes agricoles durables économes en énergie, 2 - l’organisation de filières locales d’énergies renouvelables ou de matériaux d’écoconstruction, 3 - les différentes formes de systèmes alimentaires locaux favorisant qualité et économie d’énergie.


Changement climatique, énergie et agriculture

Le changement climatique est considéré comme l’un des enjeux environnementaux majeurs des années à venir. Depuis un siècle, la planète s’est réchauffée d’environ 0,7°C et sa température pourrait, selon le GIEC, augmenter de 1,1 à 6,4°C d’ici 2100. Les experts considèrent que pour arrêter l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre (GES), les émissions mondiales liées à l’activité humaine doivent être divisées par deux à l’horizon 2050. Pour la France, il s’agit de diminuer nos émissions par 4 (facteur 4). A ce défi s’ajoute celui de la raréfaction des ressources d’origine fossile et donc la nécessité de diminuer notre dépendance aux énergies non renouvelables. Ces deux enjeux sont étroitement liés. L’Union Européenne vient de fixer les objectifs, pour 2020, de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre, de 20% la consommation d’énergie et d’augmenter de 20% les énergies renouvelables. L’agriculture se trouve au centre de ces enjeux. Elle doit adapter ses modes de production aux évolutions du climat (régimes hydriques, températures, parasites…) et contribuer à la lutte contre l’augmentation de l’effet de

serre. L’activité agricole en France est responsable de 19% des émissions de GES, se plaçant ainsi en 3ème position derrière les secteurs des transports et de l’industrie. A cela s’ajoutent les émissions de GES liées à la fabrication des intrants, comptabilisées dans le secteur de l’industrie, et au transport des produits agricoles. Pourtant, l’agriculture dispose de multiples moyens de lutte contre l’aggravation de l’effet de serre. Elle peut réduire ses émissions en améliorant ses modes de production (fertilisation, traitement des effluents, économie d’énergie…), capter et stocker le carbone dans la biomasse et les sols. Certaines pratiques comme la prairie longue durée ou le couvert végétal y contribuent. L’agriculture a par ailleurs la possibilité de produire de la biomasse à usage non alimentaire. La biomasse végétale est renouvelable et recycle du CO2 grâce à la photosynthèse, permettant à la fois des gains significatifs en gaz à effet de serre et en énergie. Les formes de valorisation sont multiples et ont vocation à être aussi bien une source d’énergie que des matières premières pour la chimie et les matériaux.

Les stratégies agricoles de lutte contre le changement climatique sont à construire en tenant compte de l’ensemble des enjeux environnementaux et sont à adapter aux spécificités locales. En effet, si l’agriculture peut contribuer à la lutte contre le changement climatique, cette adaptation doit nécessairement se faire dans le cadre de filières durables qui préservent la qualité des milieux naturels et l’activité économique. L’échelle des territoires est particulièrement pertinente pour répondre à ces objectifs et adapter les modes de production aux sensibilités des milieux naturels, valoriser la complémentarité et la diversité des exploitations agricoles ou réorganiser la circulation des produits. Dans cet objectif, ce recueil propose un inventaire des actions mises en oeuvre par le réseau des CIVAM à l’échelle des territoires et dans un cadre collectif. Il illustre des pistes d’actions à promouvoir dans des groupes de développement agricole et ruraux. Ces projets prennent en compte les problématiques et les spécificités de leur territoire, pour contribuer à leur façon au besoin d’autonomie énergétique des collectivités locales et des particuliers.


Les CIVAM

Des acteurs autonomes sur des territoires vivants Comme tout mouvement associatif, les Civam contribuent à la vie locale en permettant la rencontre et la prise d’initiatives collectives. S’ils ne sont pas les seuls à agir pour la vitalité des espaces ruraux, ils se distinguent toutefois par l’importance et l’originalité des liens qu’ils entretiennent avec la dimension économique. Un des principaux objectifs des activités de ces groupes est en effet de permettre à ceux qui le veulent de «vivre et travailler au pays». Les Civam entrecroisent pour cela démarches collectives et engagements individuels, viabilité et durabilité, approche culturelle et préoccupation sociale, mobilisation des ressources locales et ouverture sur le monde… L’action des Civam répond aux besoins et aux aspirations de leurs adhérents, lesquels ont compris que, d’une part, les solutions à leurs problèmes ne leur seront pas fournies «clé en main» et que, d’autre part, ils ne gagneraient pas en jouant les uns contre les autres. En coordonnant les intelligences et les forces, les Civam ont pour ambition de promouvoir un développement qui soit avant tout au service des femmes et des hommes. Un tel développement ne peut être ni excluant (les agriculteurs sont maintenant nombreux à estimer qu’ils ont plus besoin de voisins que d’hectares) ni prédateur pour l’environnement. Il doit au contraire chercher à faire fructifier et à préserver sur le long terme les ressources naturelles, humaines, culturelles et patrimoniales dont dispose le territoire.

Un mouvement citoyen à l’écoute des attentes de la société Les Civam se situent à la croisée de la volonté des ruraux de faire vivre leurs territoires, et de l’intérêt croissant des urbains pour ces mêmes espaces. Cette position est particulièrement repérable à travers les actions mettant en relation directe producteurs et consommateurs, «accueillants» et «accueillis», ruraux «de souche » et «néo-ruraux»... Mais elle est toute aussi présente quand les adhérents d’un Civam mettent en œuvre des pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité et de la qualité de l’eau, quand ils cherchent des réponses originales aux problèmes de la prise en charge des personnes dépendantes, quand ils contribuent à la préservation et à la mise en valeur des paysages, ou encore quand ils participent de façon éminente au développement d’énergies renouvelables ou à la mise à disposition de matériaux écologiques… Les adhérents des Civam sont persuadés que la meilleure défense de leurs intérêts concrets de producteurs agricoles ou d’habitants du milieu rural ne passe pas par un démarquage vis-à-vis du reste de la société, mais suppose au contraire d’approfondir le dialogue entre les différentes catégories de personnes qui vivent en milieu rural, et entre celles-ci et leurs homologues du milieu urbain.


Relocaliser l’économie agricole et développer des systèmes économiques territoriaux Depuis leur création, les Civam ont considéré le territoire comme un espace de projets, d’échanges et de vie. Ils ont construit leurs dispositifs d’accompagnement à la création d’activités en milieu rural sur le triptyque HOMME - TERRITOIRE - PROJET.

aux productions alimentaires locales, et donc au concept de terroir. - Chaque territoire reste un lieu d’échanges économiques dont les plus values et les bénéfices financiers pourraient mieux se répartir entre acteurs locaux (consommateurs - fournisseurs – producteurs).

- Chaque territoire dispose de ses propres ressources naturelles qu’il convient aujourd’hui de mieux identifier et de mobiliser pour élaborer Les agriculteurs et les ruraux doivent être les initiateurs et les artisans de nouvelles productions durables et asseoir de nouvelles politiques de leur propre devenir. Plutôt que de se plier à des « modèles » imposés d’installation et de création d’activités. de l’extérieur, ils ont vocation à être des inventeurs, des créateurs. - Chaque territoire est porteur d’une identité et d’une histoire, d’aménités et de savoir-faire spécifiques susceptibles de redonner du sens Carte de France des CIVAM

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Extrait du Livre blanc des civam - 2007.


Sommaire 1. Des systèmes agricoles durables économes en énergie................................................................p.8 1.1 Les systèmes agricoles durables recensés ..................................................................................................................p.9 • • • • •

Les groupes d’agriculteurs durables de l’Ouest.........................................................................................................................................p. 9 Les groupes grandes cultures économes.................................................................................................................................................p.10 Les groupes d’agriculteurs durables de moyenne montagne........................................................................................................................p.11 Les groupes d’agriculteurs biologiques..................................................................................................................................................p.12 Les groupes de traction animale.........................................................................................................................................................p.12

1.2 Retour d’expériences..........................................................................................................................................p.13

• Une exploitation en grandes cultures économes.......................................................................................................................................p.13 • L’élevage bovin durable et l’autonomie herbagère...................................................................................................................................p.14

2. Des filières locales d’énergies renouvelables et de matériaux d’écoconstruction peu «énergivores»....................................................................p.15 2.1 Les filières locales recensées.................................................................................................................................p.16 • • • • •

Filière de copeaux de bois bocagers....................................................................................................................................................p.16 Huile végétale pure et coproduits.......................................................................................................................................................p.16 Autres actions «énergies».................................................................................................................................................................p.17 Filière locale de chanvre..................................................................................................................................................................p.18 Habitats écologiques et énergies renouvelables......................................................................................................................................p.18

2.2 Retour d’expériences..........................................................................................................................................p.19

• Emergence d’une filière chanvre en Loire-Atlantique...............................................................................................................................p.19 • Emergence d’une filière bois-énergie en Limousin...................................................................................................................................p.20

3. Des systèmes alimentaires locaux........................................................................................p.21 3.1 Les systèmes alimentaires recensés........................................................................................................................p.22 • • • • • • •

Filières courtes et transformation locale..............................................................................................................................................p.22 Points de vente collectifs.................................................................................................................................................................p.22 Paniers et AMAP..............................................................................................................................................................................p.23 Événementiels................................................................................................................................................................................p.24 Marchés, marchés fermiers et dépôt-vente à la ferme.............................................................................................................................p.24 Restauration hors domicile de qualité..................................................................................................................................................p.25 Organisation de systèmes alimentaires locaux........................................................................................................................................p.25

3.2 Retour d’expériences..........................................................................................................................................p.26

• Une filière pain bio dans les Alpes de Haute Provence.............................................................................................................................p.26 • La restauration collective de qualité en Ariège......................................................................................................................................p.27

Liste des CIVAM......................................................................................................................................................p.28


1. DES SYSTEMES AGRICOLES DURABLES ECONOMES EN ENERGIE Définition L’agriculture durable vise à concilier le maintien du revenu et l’amélioration des conditions de travail et de la qualité de vie, tout en diminuant les impacts environnementaux. Pour cela, les CIVAM ont un fonctionnement particulier : afin de répondre à leurs questionnements et aux enjeux de société, des agriculteurs se regroupent, définissent leurs problématiques et s’informent, co-construisent leurs projets et enfin expérimentent les nouvelles pratiques nécessaires à leur mise en oeuvre. Dans cette démarche, les CIVAM assurent l’animation des groupes et permettent la mise en réseau pour un travail collectif et collaboratif. Les agriculteurs mettent ainsi en commun expérimentations et résultats technico-économiques, confrontent leurs difficultés et leurs réussites.

Quelques exemples Élevage : développer l’association graminées et légumineuses, plantes qui fixent l’azote, pour économiser engrais et aliments. Le pâturage permet en outre de réduire les frais d’affouragement, confortant le revenu sans augmenter la taille de l’exploitation. Cette démarche permet souvent aux éleveurs de s’engager vers l’agriculture biologique.

Grande culture : évoluer vers des systèmes plus autonomes en baissant la pression aux maladies (semis tardif à faible densité ; choix de variétés résitantes ; faible apport d’azote ; surveillance des cultures avec une bande en double semis…). En baissant à peine le rendement, il est possible de passer de 8 à 3 interventions sur la culture sans réduire le revenu.

Agriculture biologique : mobiliser la complémentarité des plantes, des animaux et de l’environnement de la ferme. La plupart des éleveurs biologiques ont fait le choix de systèmes plus herbagers.

Quels enjeux ?

Quels intérêts pour les différents acteurs ?

- Economiser l’énergie nécessaire à la fabrication et au transport des engrais et des aliments, ainsi qu’au déplacement des tracteurs. - Préserver l’environnement, la qualité de l’eau, la biodiversité et la régulation des crues grâce aux prairies et aux haies de ces élevages herbagers ou de ces systèmes de grandes cultures économes en engrais et en traitement. - Préserver, voire améliorer les revenus des agriculteurs sans accroître le temps de travail ou la taille des exploitations. - Installer des jeunes sur des systèmes accessibles financièrement et attractifs. - Eviter la désertification de certaines zones rurales par le maintien de l’activité agricole.

Pour les agriculteurs - allier respect de l’environnement, revenu et temps de travail raisonnable - prendre moins de risques de trésorerie - retrouver des pratiques en harmonie avec la nature et les attentes de la société - libérer du temps pour sa famille, ses loisirs et la vie citoyenne Pour les consommateurs - avoir des produits plus sains, une eau de qualité, un environnement et des paysages préservés Pour les collectivités territoriales - permettre la reprise des fermes au départ en retraite des agriculteurs - permettre l’installation en milieu rural - libérer du temps à l’agriculteur pour sa vie citoyenne, familiale et ses loisirs - préserver la qualité de l’eau, l’environnement et les paysages.

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Des systèmes agricoles durables économes en énergies

1.1 Les systèmes agricoles durables recensés Les groupes d’agriculteurs durables de l’Ouest Préserver l’eau et l’environnement en économisant l’énergie A partir des années 1990, les CIVAM ont accompagné les agriculteurs de l’Ouest qui souhaitaient mettre en place des systèmes plus économes en intrants. Ces agriculteurs, laitiers pour la plupart, ont redonné une part plus importante à l’herbe et au pâturage. Ces nouvelles pratiques rendent leurs systèmes très économes, à la fois en énergie indirecte avec la réduction des engrais et des aliments industriels, et en énergie directe avec la baisse des heures de tracteur et d’utilisation de fuel. Chez un éleveur de l’Ouest, on peut enregistrer avec un tel changement une baisse

de consommation énergétique de 36 % en 4 ans (mesurée avec le bilan Planète). Une dynamique collective Les groupes accompagnent les agriculteurs dans l’évolution de leurs pratiques, par des formations et des rencontres pour confronter les pratiques expérimentées et les résultats technico-économiques. Cette démarche facilite le « déclenchement » du changement : se retrouver avec des personnes inscrites dans la même démarche permet d’échanger sur les aspects techniques et de créer une dynamique de groupe.

férences Fédérés depuis 1994 au sein du Réseau Agriculture Durable (RAD), ces groupes d’agriculteurs font un travail de capitalisation des références à l’aide de diagnostics (diagnostics énergétiques Planète, grille IDEA, diagnostics agri-environnementaux Dialecte).

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Mesurer l’évolution et capitaliser les ré-

Exemples d’actions menées par les CIVAM

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Sur une zone de captage d’eau d’Ille et Vilaine, l’ADAGE a étudié chez 30 agriculteurs demandeurs la possibilité d’évoluer vers un système plus herbager. La simulation technico-économique a permis à 10 agriculteurs de changer de système, à 10 autres d’améliorer leurs pratiques d’un point de vue environnemental. Le Conseil Général et le Bassin Versant étaient partenaires de cette action.

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Le CIVAM AD 49 accompagne des agriculteurs vers des systèmes durables puis bio (pour beaucoup), travaille sur l’homéopathie, l’ostéopathie, la méthode obsalim, fait des diagnostics «biodiversités», organise des «rallyes herbe, pois et biodiversité» pour sensibiliser de nouveaux agriculteurs à ces thématiques et permettre questions et débats.

Le RAD a oeuvré pour obtenir des subventions qui soutiennent ces systèmes herbagers dans leur globalité, ceci pour inciter les éleveurs à évoluer dans ce sens. Contrat Territorial d’Exploitation (CTE) puis Contrat d’Agriculture Durable (CAD), et dernièrement Mesure Agro-Environnementale (MAE) ont été obtenus et proposés aux éleveurs dans de nombreuses régions (le financement de cette MAE n’est pas encore complètement acquis).

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ADAGE (35), APAD(50), ARADEC(61) DVD (14),CIVAM AD 56, FDCIVAM 53, PARADES(29), ADAPA (19), CIVAM ADEAS (72), ALPAD(40), CEDAPA (22), CIVAM AD 49, CIVAM du Haut Bocage (79), Défis ruraux (Haute Normandie), FDCIVAM 53, FRCIVAM Poitou Charentes, GRADEL (44), GRAPEA (85), CIVAM DEFI (44), CEVAD 53, FDCIVAM 29, FRCIVAM Midi Pyrenées, FRCIVAM Bretagne, FRCIVAM Basse Normandie, FRCIVAM Pays de Loire, FRCIVAM Limousin, RAD.

Le GRADEL (44) a accompagné l’installation de 7 jeunes en 1 an sur leur canton, sur des systèmes garantissant de bonnes conditions de travail et une rémunération de 2 SMIC pour un investissement de 100 000 €. La FRCIVAM de Basse Normandie propose aux agriculteurs de réaliser des bilans énergétiques pour évoluer vers des systèmes plus autonomes en partenariat avec l’ADEME.

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Des systèmes agricoles durables économes en énergies

Les groupes « grandes cultures économes» Dans la même recherche de durabilité, des groupes de cultivateurs ont essayé d’améliorer leurs pratiques agricoles, certains en travaillant sur les marges, d’autres en s’inspirant des pratiques d’agriculture biologique. Des formations sur les récents travaux de l’INRA sur les grandes cultures à bas intrants (B. Rolland, JM. Meynard, P. Sollas...) ont eu un impact : quelques agriculteurs ont essayé ces conduites, d’autres recherchent les mélanges variétaux les mieux adaptés à leur territoire. Des groupes sont en train de s’organiser pour tester de telles pratiques. Le principe est de limiter le risque de maladies : semis tardif et à faible densité pour éviter les maladies dues à la proximité, faible apport d’azote pour éviter le recours aux raccourcisseurs, surveillance des cultures et d’une bande en double semis pour connaître les besoins de traitement. On peut ainsi réduire l’utilisation de pesticides et d’engrais (de 8 à 3 passages) sans baisser le revenu ni le rendement, et sans augmenter le temps de travail. Ces pratiques de protection intégrée, très développées au Danemark par exemple, sont largement utilisées en arboriculture et commencent tout juste à se développer en grandes cultures.

Exemples d’actions menées par les CIVAM La FNCIVAM et le RAD ont organisé, de 2004 à 2006, des formations sur les cultures à bas intrants pour les agriculteurs de l’ouest de la France, en s’appuyant sur les travaux de l’INRA et les expérimentations de Chambres d’Agriculture ou de particuliers. Plus de 100 agriculteurs ont suivi ces formations. Depuis, des groupes d’agriculteurs se sont proposés pour organiser des formations adaptées à leurs attentes. Des expérimentations selon les mêmes protocoles sont programmées dans plusieurs régions. Au sein de la FRCIVAM Poitou Charentes, un groupe de 10 agriculteurs du Chatellerauldais travaille depuis plus de 10 ans sur la baisse des charges. Celle-ci s’est accompagnée d’un réel impact sur l’environnement. Beaucoup sont aujourd’hui en agriculture biologique et 2 nouveaux arrivants ont pu acquérir en 2 ans le niveau des bonnes pratiques de leurs collègues.

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L’ADEAS CIVAM 72 propose, en partenariat avec les « Poulets de Loué », des formations sur les cultures à bas intrants dans l’idée de fournir aux animaux des céréales moins fertilisées et moins traitées.

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CIVAM AD 49, FDCIVAM 53, CIVAM ADEAS (72), CEDAPA (22), Défis ruraux (Hte Normandie), FDCIVAM 53, FRCIVAM Poitou Charentes, GRAPEA (85), FRCIVAM Pays de Loire, GRCIVAM du Centre.

Des agriculteurs de la FRCIVAM Poitou Charentes ont sélectionné des semences anciennes du Sud de la France pour garder les plus productives et les plus résistantes sur leurs terres. Ils ont ainsi réduit engrais et traitements.

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Des systèmes agricoles durables économes en énergies

Les groupes d’agriculteurs durables de moyenne montagne En région de moyenne montagne l’agriculture, moins intensive, est souvent restée plus respectueuse de l’environnement, mais avec des revenus souvent plus faibles. L’objectif est de permettre aux agriculteurs de conforter leur revenu par l’économie des engrais et des aliments, afin d’économiser l’énergie de leur fabrication et leur transport. Pour optimiser leurs productions, des groupes d’éleveurs se sont inspirés des méthodes de conduite et de valorisation de l’herbe développées dans l’Ouest, en les adaptant aux spécificités du milieu (sols, précipitations, températures). Il a donc fallu inventer des outils de suivi adaptés et travailler sur la fertilité du sol, pour pérenniser la quantité et la qualité de l’herbe. Il a fallu aussi adapter le pâturage aux troupeaux d’ovins lait, d’ovins viande, de bovins viande et de caprins laitiers. La dynamique de groupe facilite le « déclenchement » du changement. Regrouper des acteurs ayant la même démarche et les former ensemble progressivement permet d’échanger sur des aspects techniques et de créer une dynamique. Ces groupes capitalisent leurs références en utilisant les diagnostics énergétiques Planète, la grille IDEA, etc. Ils ont commencé à travailler ensemble pour mutualiser savoirs et questionnements, et constituer un référentiel des pratiques nécessaires à l’agriculture durable de moyenne montagne. Maintenir une agriculture viable dans ces territoires est essentiel pour limiter la désertification mais aussi favoriser la reconquête de la fertilité naturelle du sol qui permet d’accroître naturellement la production.

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Exemples d’actions menées par les CIVAM La FRCIVAM Auvergne étudie la contribution de la pluri-activité au maintien du revenu et des agriculteurs dans des régions en voie de désertification.

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Les groupes BLE, FRCIVAM Limousin, Auvergne, ARDEAR MP et FNCIVAM élaborent un Projet de référencement des savoirs sur la mise en oeuvre d’une agriculture durable de Moyenne Montagne et l’amélioration des rendements sur des sols peu fertiles.

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Le CIVAM BLE (64) constitue des références sur la production d’une herbe de qualité et régulière pour garantir la régularité du fromage fabriqué à la ferme. Cela passe par la bonne maîtrise de la fertilité du sol.

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La FRCIVAM Limousin accompagne des agriculteurs sur l’efficacité du système d’élevage (gestion efficace du pâturage, mesure de l’efficacité avec des données technico-économiques) et étudie les problèmes d’alimentation par la méthode obsalim et la prise en compte du contexte pédoclimatique.

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Les Groupes

ADAPA(19), BLE(64), AVEM (12), ARDEAR Midi- Pyrénées, FRCIVAM Auvergne, APABA (12), FRCIVAM Limousin.

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Des systèmes agricoles durables économes en énergies

Les groupes d’agriculteurs biologiques Les CIVAM ont animé et accompagné de nombreux groupes d’agriculteurs biologiques. Par le biais de formations, ils ont permis l’accompagnement technique des agriculteurs des différentes productions (maraîchage, élevage, culture, arboriculture, viticulture...). Ils ont également créé et organisé les débouchés des produits bio par un travail de sensibilisation des consommateurs et de structuration des filières locales. Certains accompagnent également des agriculteurs non biologiques qui souhaitent améliorer leurs pratiques.

Exemples d’actions menées par les CIVAM

Les Groupes Agriculture Bio

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Le CIVAM BLE propose aux agriculteurs des analyses de sol, des diagnostics de fertilité Hérody, des essais compost, des techniques de lutte biologique, des conseils de prévention et de soins vétérinaires alternatifs ainsi qu’un travail sur les semences paysannes. Il propose aux paysans différents outils : bilan de ferme, planning de pâture, calcul de ration, cartographie des terroirs et services d’avertissement en viticulture. Le CIVAM AGRI BIO (06) travaille sur la sélection des semences, la conduite arboricole et la prévention des animaux relevant de l’homéopathie et de l’ostéopathie vétérinaires. Le CIVAM AGRO BIO (04) accompagne les agriculteurs sur les questions de qualité et de gestion des fourrages, sur la mise en oeuvre de culture biologique, la conduite du compost et les techniques de hersage en céréales, élevage et maraîchage.

BLE, APABA (12), CIVAM Bio 04, 05, 06, 09, 40, 33, 34, 64, 83, 84, 47, 53, 30, 66, Lot ABNE, Groupement des Oléiculteurs de Haute- Provence.

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Le Groupement des Oléiculteurs de Haute Provence propose un accompagnement technique (taille des oliviers) mais aussi commercial à plus de 600 oléiculteurs.

Les Groupes Traction Animale

Les groupes de traction animale Le cheval de trait est une force de traction économe, qui s’avère très pertinente dans des contextes particuliers de petites fermes, de milieux accidentés ou de bois. Il trouve sa place pour la vigne, le maraîchage ou le débardage en forêt. Des CIVAM travaillent pour retrouver le savoir-faire nécessaire à l’équipement et la conduite de ces animaux (chevaux et autres équidés) et expérimentent également de nouvelles techniques. Ils font un large travail de diffusion et d’information. Cette activité prend aussi souvent une dimension loisir. Un CD présentant ces savoir-faire est disponible auprès de l’association Promatta.

Trait de génie, Promatta, Traction animale.

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Des systèmes agricoles durables économes en énergies

1.2 Retour d’expériences Exemple d’exploitation en grandes cultures économes et en autoproduction de carburant pour les tracteurs dans la Sarthe Historique et objectifs

En bref Xavier et Jocelyn Uzu, Gaec des bergers. - 2 sites distants de 6 km - 100 brebis - 4 bâtiments de volaille de Loué - 122 ha dont : 22 ha de prairies 38 ha de blé 15 ha de colza 13 ha de tournesol 12 ha de petits pois 5 ha de maïs 4,5 ha de féverolle 4 ha de lin 3,5 ha de tritical 1 ha d’avoine 4 ha de jachère

« Notre principale motivation est de développer l’autonomie du système. Nous voulons dépendre le moins possible de l’agrochimie et du pétrole. Nous voulons aussi minimiser notre impact sur l’environnement. La conduite économe sur les céréales permet de fortement limiter l’émission de pesticides dans les airs et dans l’eau tout en maintenant un bon rendement ». Xavier et Jocelyn Uzu

Description Xavier et Jocelyn optimisent année après année leur système de cultures en réduisant les besoins en engrais et en fuel. Economie d’énergie liées au système économe ou « limiter les risques de maladies » - Allongement de la rotation et assolement diversifié pour éviter les précédents culturaux favorables au développement des maladies et l’envahissement d’adventices. - Mélange de variétés résistantes avec des variétés plus productrices, associé à un semis plus tardif et moins dense, permettant d’éviter la propagation des maladies : les fongicides ne sont plus du tout employés, sauf sur les petits pois à raison d’1/2 dose. - Diminution des doses d’azote (de 140 à 100 Unités/ha sur blé) rendant inutile l’emploi de raccourcisseurs. - Désherbage mécanique (bineuse, herse-étrille) et conservation d’un désherbage à 1/2 dose. Production d’huile carburant et de tourteaux - Utilisation de l’huile végétale de colza et de tournesol comme carburant pour les tracteurs, en mélange à 30 % pour 4 tracteurs et pure pour le tracteur de champs équipé d’un kit bicarburation, qui permet d’économiser 3 500 litres de fuel. Résultats et Perpectives Charge / ha de blé Rendement / ha de blé Marge Brute / ha de blé

X et J Uzu Récolte 2005 143 € 69,5 q 846 €

GDA voisin Récolte 2005 213 € 74 814,5 €

Extrait de « Pourquoi Comment Economiser de l’énergie à la ferme », RAD - 2007. 13


Des systèmes agricoles durables économes en énergies

Exemple d’autonomie herbagère en élevage bovin viande et bovin lait en Côtes d’Armor et en Loire-Atlantique Historique et objectifs Motivés par le respect de l’environnement et la recherche de l’autonomie de leur ferme, des éleveurs de vaches allaitantes et laitières ont opté pour un fourrage herbager pâturé au maximum. En production de viande bovine Pascal Hillion, des Côtes d’Armor, vise « moins de charges, d’énergie et de temps ». En production laitière au sud de la Loire Atlantique, les agriculteurs du GRADEL ont désintensifié leur ferme pour mieux respecter l’environnement, améliorer leur revenu, et faciliter la reprise de leur exploitation.

En Bref Exploitation de Pascal Hillion (22) : 44,5 ha dont 40,4 ha d’herbe et 4 ha de blé 39 vaches et leur suite Signataire de la Mesure 1.04 «Système herbager à faible niveau d’intrants» 25% des ventes de viande en caissette.

Description L’optimisation du pâturage des prairies pour économiser l’énergie : l’exemple de Pascal Hillion. « Si elle est bien conduite, la prairie pâturée produit l’alimentation la moins chère qui soit pour les ruminants. Sur ma ferme, cela passe par une maximisation du pâturage et une association de ray-grass anglais et de trèfle blanc». Le trèfle blanc, en tant que plante légumineuse, fixe l’azote de l’air, ce qui réduit fortement les besoins en engrais azotés. « Les prairies d’association fournissent un fourrage équilibré qui ne demande pas de compléments azotés dans l’alimentation. Le pâturage pendant 8 mois et demi valorise la production des prairies en réduisant la consommation d’énergie liés aux chantiers de récoltes ». Nourrir ses vaches sans acheter d’engrais et d’aliments permet d’économiser sur des postes très gourmands en énergie habituellement. En plus, la maison est chauffée avec le bois de la ferme. Un chauffe-eau solaire chauffe 300 litres d’eau depuis 15 ans. Une pompe solaire permet d’économiser le transport de l’eau dans les prés qui nécessitait 350 l de fioul et 150 h de travail par an. Extrait de « Pourquoi Comment Economiser de l’énergie à la ferme », RAD - 2007.

Plus de revenu avec moins de production

En Bref Le GRADEL (Groupe de recherche en agriculture durable et en économie locale 44) est un groupe d’agriculteurs qui dispose d’un panel de 20 années de données dans des exploitaitons évoluant vers le retour au pâturage et l’autonomie fourragère.

Résultats du GRADEL

Ratio

Plus de revenu pour moins de production Production laitière (en millier de litres) Surface Agricole Utile (en hectare) Résultat courant (en milliers d’€) Pour 2 fois moins de primes européennes Dont primes (en milliers d’€) Pour 2 fois plus de revenu de leur travail Résultats hors prime (en milliers d’€) Une transmission facilitée Capital (en milliers d’euros par actif) Des économies d’énergie significatives Consommation de carburants (en litre par ha) Des pollutions nettement moins Consommation d’engrais azoté importantes (nitrate en kg/ha) Extrait du Livre blanc des Civam - 2007.

132 27 20 4 16 96 60

Moyenne régionale en Pays de Loire 151 42 16,7 8,3 8,4 164 130

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170

GRADEL

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2. DES FILIERES LOCALES D’ENERGIES RENOUVELABLES ET DE MATERIAUX DE CONSTRUCTION PEU ENERGIVORES Une demande de la société en pleine expansion...

Quels enjeux ?

Depuis peu, l’intérêt pour l’habitat écologique se développe considérablement, des matériaux de construction sains et peu énergivores aux modes de chauffage et de production d’électricité renouvelables. Les CIVAM, pour répondre à cet intérêt croissant de la société, proposent formations, salons et stages d’initiation, qui permettent aux professionnels et aux particuliers de réfléchir et mettre en oeuvre leurs projets. De nombreuses thématiques sont abordées : chaudière à copeaux de bois, chauffe-eau solaire, photovoltaïque, petit éolien, chauffage passif, huile végétale brute, matériaux de construction écologiques...

- construire en matériaux végétaux qui consomment moins d’énergie et qui stockent du CO2 - construire avec des matériaux isolants afin d’économiser de l’énergie de chauffage - permettre aux collectivités de choisir leurs sources d’énergie en fonction du potentiel de leurs territoires et de préserver les haies et leurs rôles écologiques - produire des énergies renouvelables à partir du potentiel de la ferme - relocaliser des emplois en milieu rural sur des activités qui nécessitent un investissement en main-d’oeuvre plus qu’en matériaux - construire une filière locale pour réduire l’énergie et le coût financier nécessaires au transport et au conditionnement.

...Que les agriculteurs peuvent aisément satisfaire localement Sans pour autant bouleverser leur système : • valoriser les haies pour approvisionner les chaudières à copeaux de bois voisines • introduire 1 ou 2 ha de chanvre dans la rotation culturale pour fournir une fibre peu énergivore aux projets de construction ou d’isolation environnants • introduire 1 à 2 ha de colza ou de tournesol dans sa rotation pour satisfaire les besoins en fuel et tourteau. Les principales difficultés résident dans l’organisation de la mise en relation de l’offre et de la demande à l’échelle des territoires. Il faut en effet structurer des filières locales à partir d’initiatives très variées.

Les différents matériaux de construction écologiques Chanvre, paille de blé ou autres céréales peuvent comme le bois, la terre et la laine de mouton, être utilisés pour la construction, la rénovation ou l’isolation de bâtiments et d’habitations. Ces produits, utilisés à l’état brut ou après déchiquetage, sont, en plus d’être sains, très économes en énergie.

Quels intérêts pour les différents acteurs ? Pour les agriculteurs - diversifier productions et revenus - valoriser les « sous-produits » (paille, chanvre, laine de mouton, bois d’entretien des haies) Pour les consommateurs - disposer d’une énergie renouvelable locale à prix compétitif - avoir un habitat sain à un prix accessible - faire des économies d’énergie et réduire leur impact sur le climat Pour les collectivités territoriales - rémunérer la biomasse et le travail local en payant sa facture énergétique - diversifier les activités en milieu rural en répondant aux nouvelles attentes de la société.

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Des filières locales d’énergies renouvelables et de matériaux de construction non énergivores

2.1 Les filières locales recensées Filières copeaux de bois bocagers

Les arbres et les haies jouent un rôle majeur dans les territoires ruraux, en freinant l’érosion des terres agricoles et la création de micro-climats favorisant la végétation et la biodiversité. L’entretien de ces arbres et haies constitue un potentiel énergétique local considérable. Pour le valoriser, il suffit souvent de structurer la demande pour faire émerger l’offre en combinant la production de copeaux de bois (ou plaquettes) par des agriculteurs qui entretiennent haies et forêts paysannes et l’installation de chaudières à plaquettes par des particuliers, des collectivités ou des industriels.

Les Groupes Filière bois

Exemples d’actions menées par les CIVAM Le CIVAM AD (49) vise à valoriser le bois local par la mise en place d’une filière bois énergie. Pour cela, il procède à l’inventaire du bois disponible sur le territoire du Pays (scieries, élagage de bord de rivière, entretien des haies) et informe les élus locaux et le grand public de l’intérêt de s’équiper en chaudière à copeaux de bois. Ce travail porte ses fruits progressivement et a été reproduit dans d’autres Pays. Pour lutter contre l’érosion des sols, les Défis Ruraux ont créé une filière bois énergie en coordonnant agriculteurs et consommateurs. A la demande du Pays de Bray, le Civam a réalisé une enquête pour faire émerger offre et demande. Pour que chaque agriculteur puisse approvisionner en bois 4 voisins en préservant le bocage, la qualité de l’eau et les paysages, le CIVAM DEFI (44) expérimente des pratiques permettant un bon rapport qualité/prix/temps de travail nécessaire pour produire des copeaux bocagers. Il réalise aussi un travail d’information du grand public et de sensibilisation des collectivités à l’intérêt du copeau bocager.

CIVAM AD 49, Energence(19), CIVAM ADEAS 72, FDCIVAM 29, FDCIVAM 53, FDCIVAM 44, CIVAM de Valencay (36), Défis Ruraux (Haute Normandie), CIVAM du Haut Bocage (79).

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Huiles Végétales Pures (HVP) et co-produits Pour réduire leur consommation de fuel, les agriculteurs peuvent produire des huiles végétales. Si les adaptations des moteurs nécessaires pour l’utilisation de l’HVP doivent encore faire des progrès, nombreux sont ceux qui testent ce type de produit. Le pressage du colza ou du tournesol donne en coproduit du tourteau riche en protéines, utilisé en alimentation animale. Ce tourteau peut remplacer le soja importé afin d’améliorer l’autonomie des fermes.

Exemples d’actions menées par les CIVAM Le CEDAPA a étudié les possibilités de mise en place d’une banque de tourteaux pour permettre la complémentarité entre les éleveurs d’un territoire. Le RAD et INPACT Basse Normandie ont réalisé une plaquette sur le soja et l’autonomie en protéines. Le CEDAPA a réalisé une étude de l’efficacité énergétique de la filière huile végétale brute à la ferme. La FRCIVAM Poitou Charentes a constitué un recueil d’expériences sur l’autonomie en protéines au sein des fermes en production laitière, vaches allaitantes, porcs, volaille, ovins et caprins.

Les Groupes HVP

ADEAS CIVAM 72, CIVAM DEFI (44), GRCIVAM PACA, FRCIVAM Poitou Charentes, CEDAPA (22), FDCIVAM 53, RAD, INPACT Basse Normandie.

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Des filières locales d’énergies renouvelables et de matériaux de construction non énergivores

Autres actions « énergies » pour les exploitations agricoles D’autres actions permettent de réduire la consommation énergétique : la réalisation de bilans, ou encore l’équipement pour réduire la consommation de fuel.

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Exemples d’actions menées par les CIVAM En Sarthe et en Poitou Charentes, des formations permettent à des agriculteurs d’adapter des réacteurs Pantone sur les moteurs de leurs tracteurs. Il s’agit d’utiliser de la vapeur d’eau : le chauffage et des phénomènes électromagnétiques entraînent le cassage de l’eau en oxygène et en hydrogène. L’oxygène améliore la combustion et réduit donc l’émission de gaz polluants et l’hydrogène diminue la consommation d’énergie. A ce jour, aucune étude scientifique n’a validé ce procédé, mais les agriculteurs observent des résultats probants sur leurs exploitations. Le CEDAPA (22) organise le Groupement d’achat de refroidisseurs de tank à lait, de récupérateurs de chaleur et de panneaux photovoltaïques, gère l’appel d’offre aux fournisseurs et crée les liens éleveurs/fournisseurs/installateurs.

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Les Groupes

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ADEAS CIVAM 72, CIVAM DEFI (44), GRCIVAM PACA, FRCIVAM Poitou Charentes, CEDAPA (22), FDCIVAM 53, RAD, INPACT Basse Normandie.

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La filière locale de chanvre pour une construction moins énergivore

Des filières locales d’énergies renouvelables et de matériaux de construction non énergivores

Du chanvre dans vos murs : des agriculteurs et artisans créent des filières locales de chanvre pour l’habitat Au-delà de ses potentiels oléagineux et textiles, le chanvre offre une série de produits utiles dans l’écoconstruction. La tige du chanvre est en effet composée de fibres et de tissus mous (la moelle ou chènevotte) qui peuvent servir à l’isolation, à la fabrication d’enduits (en mélange avec de la chaux) ou de dalles isolantes. Par ailleurs, le chanvre a des qualités agronomiques qui en font une plante facile à cultiver et intéressante à intégrer dans les rotations. De quoi persuader des groupes d’agriculteurs de faire naître des filières locales de production de chanvre pour l’habitat. 1 ha de chanvre produit l’isolation d’une maison de 4 personnes. Une maison éco-construite en ossature bois et en chanvre fixe 30 t de CO2. Sources : www.chanvrebio.fr www.chanvre-mellois.com

Exemples d’actions menées par les CIVAM 12 agriculteurs du Pays Mellois (79) se sont lancés dans l’expérimentation du « Chanvre mellois ». Ils adaptent du matériel existant en faucheuse déchiqueteuse en moins d’une campagne pour séparer la laine de la chènevotte. Les produits sont testés et critiqués par les artisans partenaires du groupe pour être adaptés aux attentes des professionnels. En lien avec une école de Poitiers, le groupe fait tester les différentes caractéristiques de ses produits (isolation, hygrométrie) afin de conseiller au mieux ses clients. Il s’est en outre investi dans le Pôle d’Excellence Rural sur l’écoconstruction. Les produits étant vendus avant d’être transformés, les surfaces augmentent vite : de 3,5 ha en 2005, elles sont passées à 30 ha en 2006 et plus de 60 ha en 2007.

Les Groupes Filière Chanvre FRCIVAM Limousin, CIVAM Défis 44, CIVAM de Vidourle (30), AFIP Poitou Charentes. 62

Extrait de « Du chanvre dans vos murs », Transrural Initiatives n°334. 76 50 14

Habitat écologique et énergies renouvelables Pour répondre aux interrogations des agriculteurs, des particuliers et des collectivités, les CIVAM organisent des temps d’information sur ces matériaux de construction écologiques et les équipements permettant d’économiser l’énergie ou d’utiliser des énergies renouvelables. Les actions proposées sont variées : visites de bâtiments, journées de formation, bilans énergétiques des bâtiments, organisation de commandes groupées de matériels...

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En Pays de Haute Mayenne, la FDCIVAM (53) informe grand public et collectivités sur les économies d’énergie. 28 bilans énergétiques de bâtiment et 27 bilans thermographiques ont été réalisés, entraînant des propositions d’aménagement et d’amélioration. Dans le cadre du challenge des économies d’énergie, 30 foyers se sont portés volontaires pour réaliser des bilans et mettre en oeuvre les actions proposées. Le CIVAM de Vidourle (30) propose des animations et des formations sur l’habitat écologique (enduits, murets, énergies renouvelables, gestion économe et écologique de l’eau de l’habitat et du jardin) et gère un groupement d’achat de chauffe-eau solaires et de panneaux photovoltaïques. Le CIVAM Culture Bio (35) organise depuis 15 ans le salon Ille et Bio à Guichen. Ce salon propose un marché de produits biologiques et écologiques et de nombreuses conférences sur les comportements et l’habitat écologiques. Chaque année, 300 adhérents préparent ce salon de 2 jours qui compte 30 000 visiteurs.

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Exemples d’actions menées par les CIVAM Le CIVAM HEN (44) sensibilise à l’habitat écologique et naturel. Il organise des visites, des formations et des groupements d’achat de panneaux photovoltaïques et de chauffe-eau solaires.

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Les Groupes Habitat écologique CIVAM ADEAS (72), CIVAM AD 49, CIVAM de Vidourle (30), CIVAM HEN (44), GR CIVAM PACA, Culture Bio (35), CIVAM BIO 53, FDCIVAM 53.

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Des filières locales d’énergies renouvelables et de matériaux de construction non énergivores

2.2 Retour d’expériences La filière chanvre limousine Historique et objectifs

En 2001 dans le Limousin, où le chanvre était historiquement cultivé, un groupe de paysans a identifié cette culture comme un moyen supplémentaire de se diversifier et de bénéficier d’une plus-value dans le cadre d’une filière courte. Après l’acquisition d’une presse à huile pour la transformation des graines de chanvre puis la vente de l’huile, il leur restait à déterminer comment valoriser la paille.

Description Bricoler des machines Les références restent peu nombreuses dans le domaine, sinon pour le secteur industriel. Les voies de transformation du chanvre sont connues mais pas à l’échelle d’un petit groupe de producteurs aux moyens financiers réduits. Il a donc fallu déterminer dans un premier temps le produit à obtenir en fonction des besoins locaux dans les projets de construction et de la qualité optimale (chènevotte fibrée ou défibrée, plus ou moins mélangée à des fibres) et inventer des techniques de récolte ainsi que les machines adaptées. Les moyens étant limités, les investissements doivent rester faibles. La patience et l’ingéniosité en mécanique de ces paysans font le reste.

Elaborer le produit Les paysans ont fait le choix, à l’aide des éclairages techniques d’un maçon associé au projet, de la chènevotte « fibrée » (mélangée avec de la fibre). Contrairement au chanvre industriel où la chènevotte est un sous produit, pour le groupe, la chènevotte est ici le premier produit et la fibre, le sous produit. La fibre associée à la chènevotte sert de liant et en améliore les qualités techniques une fois mélangée à la chaux. Au-delà de ce travail sur le produit, les paysans du Limousin cherchent également à améliorer leurs techniques culturales. Les fiches culturales existantes décrivent des techniques spécifiques à la production du chanvre industriel. Là aussi, beaucoup reste à faire.

Rencontrer la clientèle locale Les paysans tissent des liens avec une clientèle locale au gré des salons, stages et journées de rencontres entre producteurs, artisans et éco-constructeurs.

Résultats et perspectives En Limousin, la filière chanvre est dorénavant bien « huilée ». Les produits huile et fibre ont trouvé des débouchés locaux, et une quinzaine de producteurs peaufinent encore un peu leur matériel. Plusieurs groupes d’agriculteurs producteurs et transformateurs de chanvre sont constitués en Indre et Loire, Vendée, Loire Atlantique, Midi Pyrénées et Poitou-Charentes. Les débats et échanges d’expériences entre ces collectifs sont vifs et motivés, sur l’approvisionnement en graines, les normes pour permettre aux artisans de bénéficier d’une assurance décennale, la qualité des produits (couleurs, taille,...) et la difficulté de mesurer jusqu’où aller, en tant que producteur, dans les conseils d’utilisation. Depuis une journée d’échanges en février 2007, l’idée de créer un réseau est née afin de maintenir une veille réglementaire et, pourquoi pas, de faire entendre une seule voix à l’échelon national. Extrait « Du chanvre dans vos murs », Transrural Initiatives n°334.

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La filière bois-énergie du Limousin : produire un combustible renouvelable et le distribuer en émettant le moins de gaz à effet de serre possible

Des filières locales d’énergies renouvelables et de matériaux de construction non énergivores

Historique et objectifs En Bref Partenaires : CUMA, Conseil Régional du Limousin, Communauté de Communes de Tulle, ADEME Limousin.

Ce projet consiste à produire des copeaux de bois bocagers pour les vendre localement. La crise de l’énergie et la tempête de 1999 ont motivé des agriculteurs limousins à valoriser durablement leurs forêts paysannes. Le projet était de satisfaire durablement des besoins énergétiques locaux à un prix de KWh aussi compétitif que le KWh d’origine fossile. Il fallait donc: - maîtriser les coûts de production, de stockage et de distribution en pensant localement - limiter les émissions de gaz à effet de serre. Les agriculteurs se sont donc formés puis organisés pour mettre en place le système qui leur permettrait de concilier ces objectifs.

Description Produire un combustible en gérant durablement le milieu dont il est extrait pour garantir la pérennité du gisement Les plaquettes ou copeaux de bois sont issus du déchiquetage de différents types de bois : - le bois d’entretien de la forêt paysanne (recépage, éclaircie, débardage, balivage...) - le bois d’élagage, d’entretien et de gestion des haies de l’exploitation - les déchets de l’activité de sciage dans les exploitations agricoles.

Le bois utilisé pour la production de plaquettes provient d’une gestion durable de la forêt paysanne et sera prélevé sur du bois ne pouvant être affecté à d’autres utilisations.

Economiser énergie et coût de transport Le rayon de livraison de la plaquette est volontairement limité à 20 km.

Economiser énergie et coûts de stockage Stocker les plaquettes sur les aires bétonnées d’ensilage de chaque ferme permet d’éviter les nouveaux investissements et simplifie la surveillance.

Résultats et perspectives Depuis 2002 : formations , visites, contacts, groupe de réflexion. En 2006 : création d’Energence, association de promotion des filières paysannes de bois déchiqueté en Limousin : - 15 adhérents - 1 déchiqueteuse qui a tourné 180 heures en 2006 - 1 300 m3 de copeaux de bois produits en 2006 qui permettent de produire 1 300 000 KWh soit le chauffage de 40 maisons individuelles - 7 chaudières achetées en 2006 et 5 en 2007 - embauche d’un technicien pour accompagner la production et conseiller les porteurs de projets - rédaction d’un cahier des charges pour la production d’une plaquette de qualité et d’un contrat type de vente pour garantir dans le temps un produit aux consommateurs et des débouchés aux producteurs - achat d’une autre déchiqueteuse en 2007 par 10 autres agriculteurs. 20


3. DES SYSTEMES ALIMENTAIRES LOCAUX

Les systèmes alimentaires locaux représentent l’ensemble des formes de vente des produits agricoles dans leur territoire de production. De nombreuses formules sont développées : marchés (en ville ou sur les fermes), paniers ou AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne : livraison régulière d’une commande par le producteur aux consommateurs) en passant par l’approvisionnement de la restauration collective avec des produits locaux qui peuvent être bio. C’est l’organisation d’événementiels (marchés festifs, ferme ouverte, salons de produits fermiers) qui crée le lien entre producteur et consommateur, et permet au producteur de se créer une clientèle et de compléter son chiffre d’affaire. La combinaison de ces initiatives permet de réduire les distances de transport des produits alimentaires. Néanmoins, il faut aussi organiser des points de vente collectifs pour éviter d’augmenter les transports des consommateurs.

Zoom sur une démarche mise en oeuvre par la ville de Munich Pour améliorer la qualité de l’eau sur son bassin versant, la ville de Munich a facilité le rôle de filtre naturel des forêts par une gestion forestière adaptée et a encouragé le développement de l’agriculture biologique par des aides. L’encouragement de la ville va même au-delà puisque les produits bio sont en partie consommés par les collectivités (crèches, cantines…). Les résultats sont probants : toutes les analyses de l’eau, sans traitement préalable, donnent des valeurs au moins comparables aux eaux minérales. Les résultats sont inférieurs aux normes en nitrates et métaux lourds et il n’y a pas de trace de pesticides.

Quels enjeux ? - Economiser l’énergie des transports (d’après le rapport 2006 de l’IFEN, 11% des émissions de gaz à effet de serre des ménages sont directement liés aux déplacements en voiture pour effectuer les courses) - Consommer les aliments là où ils sont produits pour améliorer fraîcheur et qualité - Réapprendre à manger des légumes et fruits de saison - Relocaliser des emplois en milieu rural par l’installation de vendeurs et de nouveaux producteurs sur des productions disparues du territoire depuis la régionalisation des productions agricoles - Recréer des liens entre producteurs et consommateurs.

Quels intérêts pour les différents acteurs ? Pour les agriculteurs - reconnaissance de la qualité de leurs produits par les consommateurs et obtention d’une valeur ajoutée - lien avec le consommateur - reconnaissance du métier - maintien d’une activité agricole. Pour les consommateurs - identification de l’origine des produits - fraîcheur et qualité des produits de saison peu transportés - retrouver le plaisir de manger avec la saveur des produits frais et la diversité des produits - renouer un lien avec le producteur. Pour les collectivités territoriales et nationales - création d’emplois ruraux - baisse de la consommation énergétique - préservation de l’environnement - intégration dans les Agenda 21. 21


Des systèmes alimentaires locaux

3.1 Exemples de systèmes alimentaires locaux Les filières courtes et de transformation locales L’organisation d’une filière structure différents acteurs autour d’un produit nouveau, qui se démarque par son côté local, typique ou par sa dimension patrimoniale ou identitaire (comme une race locale en voie de disparition). L’articulation entre les acteurs, la création des maillons manquants mais aussi l’organisation d’événementiels permettent de mettre en marche ce nouveau produit.

Exemples d’actions menées par les CIVAM Les Défis Ruraux (76) ont créé successivement 5 filières courtes : le pain Haut-Normand, le porc des chaumières, le canard de Duclair, le poulet de Gournay et l’oie Normande. Ils ont mobilisé les acteurs et les circuits de commercialisation existants pour remettre à l’honneur des races ou des variétés locales. La filière du pain Haut Normand compte 12 agriculteurs, 1 moulin qui écrase le blé, 3 moulins distributeurs et 80 à 90 boulangers.

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76

Les Groupes Filières courtes

50 14 29

27

22 35

53

56

Le CIVAM AD 49 vient de créer la coopérative laitière CAP LAIT pour écouler la production laitière de 6 producteurs. CAP LAIT élabore une gamme de produits tout en structurant la demande. Elle a créé 2 emplois.

44

72

49

85

36

79

17

86

03 87 19

33

Des producteurs se regroupent dans un lieu commun pour vendre ensemble leurs produits (gamme de produits complémentaires ou un seul produit comme la viande). Ils participent à la vente pour expliquer le produit aux consommateurs et se font aider par des salariés sur le magasin et sur leur ferme pour la transformation et la préparation des produits, créant de l’emploi localement. En moyenne, les producteurs viennent d’un rayon de 80 Km et les consommateurs de 25 Km.

Exemples d’actions menées par les CIVAM En Rhône Alpes, l’association AVEC (Agriculteurs en Vente Collective) fédère 24 des 59 points de vente collectifs de la région. Elle leur propose formations, conseils et méthodologies, étudie les lois concernant leurs activités et propose des aménagements. Chaque PVC fédère 60 emplois Equivalent Temps Plein. Plusieurs études et publications sont disponibles.

32 64

48

30

81 34

31 65

07

26

05

84

04

12 82

40

43

15

46

47

69

63

16 24

Les Points de Vente Collectifs

Les Défis ruraux (76), CIVAM AD 49, La maison de la chataigne (15), Agro Bio 04.

75

61

09

83

06

13

11 66

Les Groupes Points de Vente Collectifs

AVEC (RA), GIE Brin d’herbe(35), Folle Avoine (22), Bro An Are (29), CIVAM La Jonquille (63), CIVAM Bio 12, CIVAM 81, CIVAM Bio 09.

En Bretagne, le GIE Brin d’Herbe a mis en place 2 points de vente collectifs de viande. 22


Des systèmes alimentaires locaux

Paniers et AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne)

62

Ce sont des contrats de livraison entre un producteur (ou un groupe de producteurs) et des consommateurs sur la base d’un engagement fixe, à une fréquence donnée ou selon la commande des clients pour certains paniers. Les livraisons se font sur la ferme ou dans un lieu centralisé.

Les Groupes

50 14 29

Les Amapiens assurent un revenu régulier à l’agriculteur et partagent les risques (climatiques, maladies). En contre-partie, ils élaborent avec l’agriculteur le plan de culture et définissent un cahier des charges.

27

75

61

22 35

Certaines Amap « installent » leur maraîcher, créant son emploi par leur demande et certains lui fournissant même son outil de production par un système de groupement foncier.

FRCIVAM Aquitaine, FDCIVAM 31, FRCIVAM Bretagne, APPETIT (22), FRCIVAM Limousin, GIE Les fermiers gourmands 31.

76

53

56 44

72

49

85

36

79

17

86

03 87 19 46

47 32 64

48

30

81 34

31 65

07

26

05

84

04

12 82

40

43

15

24 33

69

63

16

09

83

06

13

11 66

Exemples d’actions menées par les CIVAM L’association APPETIT (22) organise un groupement d’achat articulé à la démarche de restauration collective de qualité (citée plus loin). Ce projet a permis de conforter le revenu d’agriculteurs fragilisés par la politique agricole. Par ailleurs, un code couleur permet aux consommateurs de connaître la proximité du produit et de choisir le produit en fonction des dépenses énergétiques nécessaires à son transport. Ce projet regroupe 150 familles et 50 producteurs. La Bretagne compte 6 AMAP et 10 Paniers en milieu rural comme en ville. La FRCIVAM Limousin a créé le « panier fermier » qui donne dans cette région plutôt désertifiée de Haute-Corrèze, l’occasion aux producteurs de se retrouver tous les 15 jours pour la mise en panier des commandes. Le système de consommateurs relais permet de réduire les coûts des transport. Ce projet compte 15 producteurs et 35 consommateurs. Le GIE Les fermiers gourmands (31) est un groupement de 8 producteurs qui organisent des repas festifs en proposant un service de traiteur à partir d’une gamme complète de produits. 23


Des systèmes alimentaires locaux

Evénementiels Organiser les occasions de rencontre entre producteurs et consommateurs, par des événements ponctuels, permet de faire émerger la vente directe. Les CIVAM en ont expérimenté plusieurs concepts, qui ont pris une certaine ampleur.

Exemples d’actions menées par les CIVAM

Les Groupes «De ferme en ferme»

« De Ferme en Ferme » est une opération de fermes ouvertes visant à faire découvrir l’activité et les produits de l’agriculteur. Un circuit de plusieurs fermes est proposé le dernier week-end d’avril. Les agriculteurs peuvent ainsi faire connaître leur travail, vendre leurs produits et se créer une nouvelle clientèle. Débutée dans la Drôme, cette opération a gagné les CIVAM d’autres régions et ce sont aujourd’hui des milliers de visiteurs, souvent citadins, qui se réapproprient la campagne et le monde rural. Depuis 15 ans, l’Association Nationale des Civam Fermiers (75) organise à l’automne le salon Paris fermiers permettant à 20 000 visiteurs de découvrir les produits proposés par plus de 200 producteurs venus de toute la France. De nouveaux salons proposent depuis peu à d’autres saisons, autour de Paris et à Lyon, ces produits fermiers au public.

62

76 50 14 29

27

35

53

44

Marchés « classiques» péri-urbains, fermiers, festifs ou marchés dépôt vente à la ferme, les formes ne manquent pas. Les producteurs réinvestissent des lieux de vente où leur présence avait diminué et créent de nouveaux lieux autour de grandes agglomérations ou au coeur du monde rural. L’objectif est de modifier les habitudes d’achats des consommateurs, par exemple les réhabituer à la saisonnalité des produits, et de recréer du lien. Il faut présenter une gamme de produits variés aux consommateurs et de les réhabituer à la saisonnalité des produits.

75

61

22 56

Marchés fermiers et dépôts-vente à la ferme

ANCV (75), FNCIVAM (75), FRCIVAM Basse-Normandie, FDCIVAM 44, GRCIVAM du Centre, FRCIVAM Aquitaine, FRCIVAM Midi-Pyrénées, FRCIVAM Rhône Alpes, FDCIVAM 26, CIVAM AD 49.

72

49

85

36

79

17

86

03 87 19 46

47 32 64

48

30

81 34

31 65

07

26

05

84

04

12 82

40

43

15

24 33

69

63

16

09

83

06

13

11 66

Exemples d’actions menées par les CIVAM En Bretagne, 8 marchés et dépôts vente à la ferme : Grain de Blé, Les Boutons d’or, Ferme du pressoir, Ferme biologique des 4 saisons, Ferme des 5 sens, Ferme du Chêne, Agro Artisan Bio Pays de lorient, Sillon des échanges. Le CIVAM Semaille (82) propose aux consommateurs une gamme de produits issus de plusieurs fermes. Le CIVAM de LOMME (62) organise de nombreuses manifestations festives pour permettre à des producteurs fermiers de vendre leurs produits. Les producteurs peuvent ainsi se créer une clientèle et améliorer leur chiffre d’affaire.

Les Marchés et dépôts-vente à la ferme CIVAM La Jonquille (63), CIVAM de LOMME(62), FDCIVAM 43, CIVAM Semaille (82), FRCIVAM Bretagne, FRCIVAM Languedoc-Roussillon.

24


Des systèmes alimentaires locaux

Restauration hors domicile (RHD) de qualité Les récentes crises sanitaires ont suscité des inquiétudes au sein de la société civile concernant l’alimentation. La restauration collective hors domicile (RHD) est le lieu le plus exposé à ces problèmes au regard des contraintes budgétaires imposées. Lancée dans le Gard en 1991, l’idée de proposer une alimentation collective de qualité à base de produits locaux a fait ses preuves dans les restaurants scolaires des petits mais aussi des plus grands...

Exemples d’actions menées par les CIVAM Le CIVAM Un Plus Bio (Uni à plusieurs pour la Bio) est une association créée en 2002 qui rassemble les initiatives de restauration collective de qualité et bio. Elle accompagne les personnes et les structures adhérentes souhaitant introduire progressivement une alimentation de qualité en restauration collective en s’appuyant sur le concept « Manger Bio ». Ce concept a été développé par les CIVAM du Gard en 1993 : approvisionnement en produits de saison et de proximité certifiés AB et mise en place d’actions éducatives autour des produits biologiques au cours des repas. Le Conseil Général est partenaire du concept « Manger Bio ». La FDCIVAM 26, dans le cadre d’un projet de restauration de qualité porté par le Groupement d’Agriculteurs Biologiques, fait des animations dans les écoles autour de l’alimentation de qualité avec notamment des jardins sur palette. Les Défis ruraux (76) disposent d’un réseau de producteurs agréés par un comité d’éthique, jury citoyen de lycéens, parents d’élèves, cuisiniers, gestionnaires, experts et techniciens. 130 000 repas ont été servis en 2006, agrémentés de 140 ateliers interactifs d’éducation à l’alimentation, conduits avec une association d’éducation à l’environnement. Cette démarche permet aux agriculteurs de s’inscrire dans un véritable processus d’évolution de leurs pratiques par la signature d’un contrat d’amélioration encadré techniquement. Extraits du Livre Blanc des CIVAM-juin 2007.

Les Groupes RHD

FDCIVAM 35, Les Défis Ruraux (Haute Normandie), CIVAM AB de l’Ariège, Un plus Bio(30), FDCIVAM 26, APPETIT(22).

62

76 50 14 29

27

75

61

22 35

53

56 44

72

49

85

36

79

17

86

03 87 19 46

47 32 64

48

30

81 34

31 65

07

26

05

84

04

12 82

40

43

15

24 33

69

63

16

09

83

06

13

11 66

Organisation de systèmes alimentaires locaux Dans le cadre d’un Agenda 21 intégrant la relocalisation de l’alimentation, les élus peuvent choisir les produits locaux pour l’alimentation collective, à travers des études de faisabilité (approvisionnement en produits frais d’une cantine centrale d’hôpital) ou des études d’impact (mesure de l’incidence sur l’économie locale des différents modes de vente).

Les Groupes de Systèmes alimentaires locaux FRCIVAM Aquitaine, FRCIVAM Bretagne, INPACT Rhône Alpes.

Exemples d’actions menées par les CIVAM Depuis plus de 15 ans, la FRCIVAM d’Aquitaine travaille sur un système alimentaire local dans le Béarn et le Pays du Grand Pau. Celui-ci vise à assurer une bonne coopération entre l’ensemble des partenaires (agriculteurs, collectivités, consommateurs, groupements agricoles) pour accroître la part de la production locale dans l’alimentation. Sur le Pays du Grand Pau, cela s’est traduit par la mise en place d’un magasin collectif de produits fermiers, le développement de livraisons à domicile dans l’agglomération de Pau, la multiplication des AMAP. Les collectivités territoriales apportent leur soutien au développement des pratiques de commercialisation locale. Par ailleurs, une politique volontariste d’installation agricole est le pendant nécessaire à une relocalisation de la production. Extrait du Livre Blanc des CIVAM- juin 2007 Les études d’impact de l’ensemble des modes de vente locale sur l’économie de la région prennent en compte les éléments suivants : - lecture globale du phénomène en Bretagne - étude de la viabilité des différents modes de circuits courts en Rhône Alpes sur 60 fermes - construction de l’argumentation permettant de sensibiliser élus et acteurs locaux à la construction d’un système alimentaire local en Aquitaine.

25


Des systèmes alimentaires locaux

3.2 Retour d’expériences La filière locale blé - farine - pain pour le Blé Meunier d’Apt Historique et objectifs En Bref Partenaires: CIVAM Agro Bio 04, Parc Naturel Régional, INRA, Arvalis, Pays, Syndicats des Boulangers et des Artisans patissiers, Chambres des métiers, Réseau Semences paysannes...

Il y a une dizaine d’années, quelques agriculteurs se sont mis à cultiver à nouveau la variété du blé d’Apt, intéressante pour ses qualités agronomiques et son adaptation au milieu. Suite à la demande croissante en produits locaux, le blé d’Apt a ainsi entraîné une réflexion plus globale sur le développement du territoire et les actions à mener en faveur d’une économie durable et solidaire. Les objectifs suivants se sont rapidement dégagés : - Proposer des produits de qualité et des aliments sains (qualités nutritionnelles et gustatives, meilleure digestibilité pour les intolérants au gluten) - Garantir la traçabilité, valoriser les céréales locales et renforcer l’image naturelle du territoire - Faire découvrir la richesse du terroir et les savoir-faire des différents acteurs de la filière (agriculteurs, boulangers, pâtissiers, minotiers).

Description Pour créer cette filière à partir du blé d’Apt, les agriculteurs, minotiers et boulangers de la région se sont regroupés, ainsi que les divers organismes de développement locaux. Après concertation avec les boulangers-pâtissiers de la région, la fariné de blé d’Apt a été testée par les professionnels et goûtée par les consommateurs, pour enfin être mise sur le marché local.

Résultats et perspectives -

Une dizaine de boulangers a proposé à la clientèle des produits élaborés à partir du blé d’Apt et commandé 12 tonnes de farine en 2007 La production a été répartie chez les agriculteurs bio, qui vont pouvoir diversifier leurs rotations Les consommateurs ont déjà apprécié les pains et gâteaux préparés à partir de ce blé pour son goût et/ou son incidence sur la santé Des actions de communications sont prévues en 2007 pour identifier les produits élaborés à partir de ce blé Il est prévu d’élaborer une recette pour machine à pain pour développer également la vente de la farine L’accroissement de la demande en farine chez les boulangers permettra d’accroître la production et le nombre de cultivateurs impliqués.

26


La restauration collective de qualité en Ariège : bien manger à la cantine en s’approvisionnant en produits locaux

Des systèmes alimentaires locaux

Historique et objectifs En Bref Bien manger ensemble en Séronais : 6 cantines scolaires, un centre de loisirs, un portage des repas.

Partenaires : Communauté de Communes du Séronais, Association de parents d’élèves, enseignants, animateurs temps péri-scolaire, agriculteurs, cuisiniers, gestionnaires.

L’objectif principal était de manger mieux et « local » à la cantine. La démarche s’est amorcée en 2000, de parents d’élèves déçus par les repas de leurs enfants à la cantine, et qui ont impliqué d’autres acteurs dans leur réflexion afin de trouver des solutions. Le groupe constitué va construire un projet de restauration collective de qualité s’articulant autour de 3 objectifs : - promouvoir une alimentation respectueuse du consommateur, de l’agriculture et de l’environnement ; - privilégier une éducation à l’environnement en direction des éco-citoyens de demain ; - approvisionner la restauration collective par des produits d’origine locale et/ou issus de l’agriculture biologique.

Description Début 2000, un groupe de parents d’élèves du Séronais organise une réunion informelle à laquelle les élus du territoire sont invités. Il s’agit d’engager une réflexion pour améliorer la qualité alimentaire des repas de la cantine. Pour répondre à cette demande, la Communauté de communes du Séronais met en place fin 2000 une commission de pilotage composée d’élus locaux, de parents d’élèves, d’enseignants, d’animateurs, de producteurs et de personnels de cuisine pour définir des objectifs de qualité alimentaire. Le comité de pilotage fait appel aux Civam pour coordonner les actions qui permettent de financer le projet. Débat, synergie entre acteurs du territoire, accompagnement financier par les collectivités permettent de concrétiser ce projet fin 2003, avec l’inauguration de la cuisine centrale, outil fonctionnel indispensable pour en assurer la mise en oeuvre. Extrait du Livre Blanc des CIVAM-juin 2007.

Résultats - 45 000 repas ont été servis en Séronnais en 2006. - Désormais, les produits de l’Ariège représentent 40 % de l’approvisionnement de la cantine et un repas par semaine est servi à partir de produits issus de l’agriculture biologique. - Les débouchés des agriculteurs biologiques sont confortés.

27


LISTE DES CIVAM

ADAGE

35

Bretagne

02 99 77 09 56

adage@civam-bretagne.org

ADAPA

19

Limousin

05 55 26 07 99

frcivamlimousin@wanadoo.fr

ADEAS

72

Pays de Loire

02 43 14 23 07

adeascivam72@maison-des-agriculteurs

ALPAD

40

Aquitaine

05 58 75 02 51

modef.landes@wanadoo.fr

ANCF

75

Ile de France

01 44 54 90 06

paris.fermier@free.fr

APABA

12

Midi Pyrénées

05 65 68 11 52

apaba@wanadoo.fr

APAD

50

Basse Normandie

02 31 68 80 58

frcivambn@tiscali.fr

APPETIT

22

Bretagne

02 96 74 75 50

appetit22@wanadoo.fr

ARADEC

61

Basse Normandie

02 31 68 80 58

frcivambn@tiscali.fr

ARDEAR MP

81

Midi Pyrénées

05 63 35 68 30

ardear.mip@free.fr

AREAS

50

Basse Normandie

02 31 68 80 58

frcivambn@tiscali.fr

AVEC

1

Rhône Alpes

04 74 23 00 91

a.virat@avec-ra.fr

AVEM

12

Midi Pyrénées

05 65 58 73 80

avem.asso@wanadoo.fr

BLE

64

Aquitaine

05 59 65 66 33

ble-arrapitz@wanadoo.fr

CAP LAIT

49

Pays de Loire

02 41 39 48 75

civam.ad49@wanadoo.fr

CEDAPA

22

Bretagne

02 96 74 75 50

cedapa@wanadoo.fr

CEVAD 53

53

Pays de Loire

02 43 02 97 47

cevad53@wanadoo.fr

AGRI BIO 04

4

PACA

04 92 72 53 95

agrobio04@bio-provence.org

AGRI BIO 06

6

PACA

04 92 08 07 95

agribio_alpesmaritimes@yahoo.fr

CIVAM BIO 40

40

Aquitaine

05 58 07 55 34

civambio40@wanadoo.fr

CIVAM AD 49

49

Pays de Loire

02 41 39 48 75

civam.ad49@wanadoo.fr

CIVAM AD 56

56

Bretagne

02 97 51 36 87

CIVAM Agrobiologique 34

34

Languedoc Roussilon

04 67 92 25 21

civambio@wanadoo.fr

www.civamagrobio34.asso.fr

CIVAM BIO 33

33

Aquitaine

05 57 74 03 25

e.maille@tiscali.fr

www.civambio33.chez.tiscali.fr

CIVAM BIO 53

53

Pays de Loire

02 43 53 93 93

civambio53@wanadoo.fr

CIVAM BIO 66

66

Languedoc Roussilon

04 68 35 34 12

arrufat.civambio.66@wanadoo.fr

CIVAM BIO Gard

30

Languedoc Roussilon

04 66 77 47 84

bio-gard@wanadoo.fr

AGRI BIO 84

84

PACA

04 32 50 24 56

civambio84@wanadoo.fr

CIVAM Défi 44

44

Pays de Loire

02 40 79 32 93

fdcivam.loireatlanti@free.fr

CIVAM De LOMME

62

Nord

03 20 09 95 36

civam59@club-internet.fr

CIVAM Agriculture biologique d’Ariège

9

Midi Pyrénées

05 61 64 01 60

civambio09@free.fr

CIVAM du Bassin de THAU

34

Languedoc Roussillon

04 67 92 42 23

civamherault@wanadoo.fr

www.garriguesdethau.free.fr

CIVAM En avant la Drôme

26

Rhône Alpes

06 70 16 98 64

fdcivamdrome@free.fr

www.civamenavant.com

www.maison-des-paysans.org http://www.salonsfermiers.com/

www.reau-appetit.org

www.avec-ra-fr

http://www.cedapa.com

www.frablr.asso.fr

28


CIVAM du Vidourle

30

Languedoc Roussillon

04 66 77 11 12

fd-civam-gard@wanadoo.fr

CIVAM du haut bocage

79

Poitou Charentes

05 49 81 80 06

civamhb@wanadoo.fr

CIVAM HEN

44

Pays de Loire

02 4079 32 93

fd-civam.loireatlanti@free.fr

CIVAM La Jonquille

63

Auvergne

04 73 91 63 47

la_jonquille@hotmail.com

Culture Bio (Salon Ille et Bio)

35

Bretagne

02 99 57 38 11

fam.graugnard@wanadoo.fr

www.illeetbio.org

Défis Ruraux

76

Haute Normandie

02 32 70 19 50

defis.ruraux@wanadoo.fr

www.défis-ruraux.fr

DVD

14

Basse Normandie

02 31 68 80 58

frcivambn@tiscali.fr

FDCIVAM 26

26

Rhône Alpes

04 75 45 13 15

fdcivamdrome@free.fr

FDCIVAM 34

34

Languedoc Roussillon

04 67 92 42 23

civamherault@wanadoo.fr

FDCIVAM 35

35

Bretagne

02 99 77 39 28

fdcivam35@wanadoo.fr

FDCIVAM HAUTE GARONNE

31

Midi Pyrénées

05 61 23 00 49

fdcivam.31@club-internet.fr

FDCIVAM 29

29

Bretagne

02 98 81 43 94

fdcivam29@wanadoo.fr

FDCIVAM GARD

30

Languedoc Roussillon

04 66 77 11 12

fd-civam-gard@wanadoo.fr

FDCIVAM 44

44

Pays de Loire

02 40 79 32 93

fd-civam.loireatlanti@free.fr

FDCIVAM 53

53

Pays de Loire

02 43 49 10 02

fdcivam53@wanadoo.fr

FNCIVAM

75

Ile de France

01 44 88 98 58

fncivam@globenet.org

www.civam.org

FRCIVAM Aquitaine

64

Aquitaine

05 53 02 61 32

civaquitaine@wanadoo.fr

www.associations-aquitaines.org

FRCIVAM Auvergne

63

Auvergne

04 73 82 11 62

auvergne.fr.civam@libertysurf.fr

FRCIVAM Basse-Normandie

14

Basse Normandie

02 31 68 80 58

frcivambn@tiscali.fr

FRCIVAM Bretagne

35

Bretagne

02 99 77 39 20

contact@civam-bretagne.org

FRCIVAM Pays de Loire

44

Pays de Loire

02 40 79 44 70

frcivampdl@free.fr

FRCIVAM Poitou-Charentes

79

Poitou Charentes

05 49 07 20 00

frcivampc@free.fr

FRCIVAM Languedoc Roussillon

34

Languedoc Roussillon

04 67 06 23 40

frcivamlr@wanadoo.fr

FRCIVAM Limousin

19

Limousin

05 55 26 07 99

frcivamlimousin@wanadoo.fr

FRCIVAM Midi- Pyrénnée

31

Midi Pyrénées

05 62 27 16 87

frcivam.mp@club-internet.fr

GRADEL (44)

44

Pays de Loire

02 40 26 50 19

fd-civam.loireatlanti@free.fr

GRAPEA- CIVAM

85

Pays de Loire

02 51 47 96 46

grapea@wanadoo.fr

GRCIVAM PACA

84

PACA

04 90 78 35 39

civam.paca@wanadoo.fr

www.civampaca.org

Gp des Oléiculteurs de Hte Provence

4

PACA

04 92 71 00 70

oleiculteurs@hotmail.fr

www.perso.wanadoo.fr/oleiculteurs

INPACT

75

Ile de France

01 48 74 52 88

LOT ABNE

46

Midi Pyrénées

05 65 24 94 26

les.biodulot@freesbee.fr

www.lotabne.com

Maison de la Châtaigne

15

Auvergne

04 71 49 98 00

mourjou@club-internet.fr

www.mourjou.com

PARADES

29

Bretagne

02 98 81 46 85

Parades29@wanadoo.fr

05 61 96 36 60

association.prommata@wanadoo.fr

t

PROMATTA

www.fdcivamdrome.org

www.ecotourisme-pyrenees.org www.civamgard.fr

www.civam-bretagne.org

RAD

35

Bretagne

02 99 77 39 25

agriculture-durable@wanadoo.fr

www.agriculture-durable.fr

Savoirs de terroirs

7

PACA

04 75 35 88 50

Savoirs.de.Terroirs@wanadoo.fr

Www.savoirsdeterroirs.com

Semailles

82

Midi Pyrénées

05 63 28 27 44

raphaele.castel@wanadoo.fr

CIVAM Traction animale

26

Rhône Alpes

04 75 65 31 33

gitedesplaines@tele2.fr

www.fdcivamdrome.org

TERRES D’ARREE - BRO AN ARE

29

Bretagne

02 98 81 49 10

bro.an.are@libertysurf.fr

www.broanare.com

Traits de génie (national)

82

Midi Pyrénées

03 22 33 69 57

trait.genie@wanadoo.fr

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