EKWE_Nazareth_15_2020_21

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Qui cherche-tu, femme? (Jn 20, 15). Alléluia! Alléluia ! Jésus est vivant

N°15 Mars 2021


EDITORIAL………………...…...……..2

Une fois de plus, nous arrivons au mome nt

Présentation du scol asticat …………....3

principal de notre foi. Nous allons nous placer

Le mystère pascal : l’agneau immole qui sauve…………………………………….5

face à face au Christ Ressuscité. Nous allons voir à quel niveau nous nous laissons transfigurer pour Lui, et quelles sont nos barrières.

Le temps de carême : un désert fertile………………………….……………8 Le travail humain : nécessite ou contin-

La Résurrection doit nous aider à être

gence ?....................................................10

joyeux dans notre vie. Nous devons ressusciter

L’homme et la question de la digni té :

chaque jour à nos penchants mauvais, à nos dé-

une morale aujour-

fauts, à nos défaillances. Jésus est ressuscité pour nous, et espérons qu’en nous aussi. Nous comme nçons une nouvelle étape dans notre vie. Nous souhaitons que cette année, vraiment, soit un recomme ncement pour nous à tous niveaux. Que nous laissons à côté les histoires de cette dernière année et nous regardons avec espérance l’avenir placé devant nous. Nous, les chrétiens, et plus encore ceux que nous voulons être des disciples de Jésus par notre consécration, devons être le visage glorieux du Christ Ressuscité pour ceux et celles qui nous entoure nt. Vivons la Pâque 2021 avec joie, vie et amour fraternel. P. José Maria JUANPERE, SF.

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d’hui……………………………….….12 L’église et la pastorale familiale : quels enjeux ?.................................................14 Blagues……………………………….16 Chroni que……………………………17


Présentation du scolasticat de la maison de formation Saint Joseph Manyanet

Que dire pour ce qui est de ma présentation ? Je commencerai par souligner que Je me fais appeler Éric Stéphane TCHUENTE NINKAM. De nationalité camerounaise, je suis issu d’une famille de quatre enfants parmi lesquels j’occupe le second rang. Actuellement religieux au sein de la Congrégation des Fils de la Sainte Famille Jésus Marie et Joseph depuis le 19 janvier 2020, je suis enfin étudiant en première année de théologie à l’Université Catholique d’Afrique Centrale.

Je suis Christian Misse, religieux Fils de la Sainte Famille Jésus Marie et Joseph. Je viens du peuple SAWA, précisément dans le Littoral. Après une année de Noviciat passée au Séminaire Padre Manyanet de Medellin, j’ai été affecté dans la communauté Saint Joseph Manyanet de Yaoundé où je vais poursuivre ma formation avec des études théologiques dès le mois d’octobre. Merci et à bientôt.

Valentin Arnaud NGUELE est le nom auquel je réponds lorsqu'on voudrait m’identifier dans mon être même. Je suis originaire du centre, plus spécifiquement de Yaoundé. Religieux depuis le 24 janvier dans la congrégation des Fils de la Sainte Famille Jésus, Marie et Joseph et destiné à la communauté Saint Joseph Manyanet de Yaoundé où je suis appelé à continuer mon cheminement vocationnel avec les différentes formations qui me seront proposées. Vives salutations et qu’en J »sus, Marie et Joseph nous nous sentions tous assistés et aimés.

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Présentation du scolasticat de la maison de formation Saint Joseph Manyanet

« Tu m'as fait pour toi Seigneur et mon cœur ne peut reposer en paix tant qu'il ne repose pas en to » pour ainsi paraphraser Saint Augustin. Edmond Nzenda Mbem est le nom que m'ont gratifié mes parents. Frappé par le charisme manyanetien, je fis mes premiers pas dans la congrégation des fils de la Sainte Famille Jésus, Marie et Joseph en Août de l'an de grâce 2016, alors que je finissais ainsi avec ma formation en qualité d'instituteur de l'enseignement maternelle et primaire. Durant trois années, j'ai été aspirant conjointement aux études philosophiques à l'institut de Philosophie Saint Joseph Mukassa. Il ya de cela un an que le Seigneur m'a tendu la main pour le suivre et répondre joyeusement à son appel qui autrefois m'assailli le cœur. Ce oui déjà donné comme postulant s'est solidifié par ma première profession religieuse émise ce 24janvier 2021. Notre Père fondateur dans nos constitutions nous dit que 《notre consécration à Nazareth nous rapproche de la maison, l'école et l'idéal de notre vie apostolique. 》 Aujourd'hui, comme Religieux ,je suis membre de la communauté de la maison Saint Joseph Manyanet de Yaoundé, frère scolastique. Ma joie est de vivre dans ma famille religieuse comme un véritable Fils de la Sainte Famille, en promouvant ainsi les valeurs de vie communautaire et manyanetiennes. Le Fr. EDMOND Nzenda Mbem. S

Je me nomme Michel-kevin Etchiké à koung, fils de Koung à Etchiké et de Atsé à koukouma. Je suis originaire du Diocèse de Bafia, plus précisément des paroisse St Sébastien de Lablé et Ste Rita de Kiiki. Je suis jeune profès au sein de la Congrégation des Fils de la Sainte Famille, Jésus, Marie et Joseph, depuis le 24/01/2021 en Colombie. Et je suis au Cameroun depuis le 02/02/2021 où je donne un petit coup de main au complexe bilingue St Joseph de Mvolye dans le domaine de la pastorale (cours de religion) ; en attendant commencer avec les études de Théologien en octobre.

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LE MYSTÈRE PASCAL : L’AGNEAU IMMOLÉ QUI SAUVE « Mais si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide est aussi votre foi. Il se trouve même que nous sommes des faux témoins de Dieu, puisque nous avons attesté contre Dieu qu’il a ressuscité le Christ ». (1 Co 15, 14) Par ce message Paulinien en analogie à Joseph Ratzinger alias Benoît XVI que je commence mon propos pour montrer la radicalité de l’importance du Mystère Pascal si non de la Résurrection de notre Seigneur Jésus le Christ et qui est le fondement de toute la toute foi chrétienne. Un événement apparemment simple comme tout récit historique mais constituant un depositum fidei (dépôt de la foi). Il est comme le dirait Méliton de Sardes père apologiste vécu au second siècle, « nouveau et ancien, éternel et temporaire, corruptible et incorruptible, mortel et immortel ». Justement ancien comme le commandement, mais nouveau comme le Verbe, temporaire comme le modèle et éternel comme la grâce, corruptible comme le mouton et incorruptible comme Seigneur, immolé comme agneau et ressuscité comme Dieu. C’est pourquoi il demeure sujet de contradiction : « folie pour les païens, scandale pour les juifs » et c’est ce qui constitue la profondeur de Pâques qui se pointe à l’horizon. Ainsi, étant un événement qui se célèbre chaque année, véhicule plusieurs messages pour ceux qui le fêtent avec foi, mais doit aussi sortir chaque année un nouveau message et une nouvelle manière de voir puisqu’il se renouvelle toujours. L’angle que je choisi cette année pour l’aborder afin de partager ma réflexion est celui de l’Agneau Immolé mais qui sauve (bien que déjà abordé par beaucoup d’autres). Comment comprendre qu’un mouton ou le petit de ce dernier nous sauve par son immolation? La réponse à celle-ci sera la Justification de notre thème et le cœur de notre réflexion de cette année.

Comme d’aucuns l’ignorent, le mot "Pâque" qu'il soit écrit au singulier ou au pluriel vient du latin et même du Grec : "Pascha". Il est issu de l'hébreu "Pesah" qui veut dire : "Passer au dessus". L'origine de ce mot nous rappelle un épisode fondamental de l'histoire de Pâque : la sortie d'Egypte et la dixième plaie d'Egypte. Ce mot est inscrit dans l’épisode biblique comme la Torah, Dieu ordonne à Moïse et aux juifs de sacrifier un agneau et d'utiliser le sang pour peindre une marque sur leur porte. Ainsi, ils ont évité à l'ange de la mort de "passer au-dessus" de leur maison. Tous les fils aînés juifs ont ainsi été épargnés. C'est cet événement et la sortie d'Egypte dans sa globalité qui est commémoré par les juifs lors de la fête de Pessa'h. D’où même son origine. Soulignons le fait que déjà avant le Christ la fête de pâque était un événement le plus important de l’année. Pour les chrétiens, la Passion, la mort puis la résurrection du Christ ont eu lieu pendant cette période de l'année. Ces événements fondamentaux et principiels ont donné naissance à la commémoration et l'événement le plus important non seulement de l'année mais aussi pour toute la vie spirituelle pour nous : « les Pâques ». Ce grand événement va dépasser l’entendement humain puisqu’il transcende l’être de l’homme voire même son identité, son ipséité. Faisons un petit tour en arrière pour comprendre le sens salvifique du mouton qu’on immole et qui sauve à partir de la source scripturaire vétérotestamentaire. Tout part comme signalé si haut par le désir, Amour infini de Dieu de sauver l’homme par le peuple dit des élus les descendants d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob en esclavage en Egypte.

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En effet, Dieu dit à Moïse : « tu prendras un agneau sans défaut et sans tâche et vers le soir tu l’immoleras avec les fils d’Israël […] car ceci est la pâque du Seigneur, un mémorial éternel pour les fils d’Israël, Prenez du sang du mouton, oignez les portes les portes extérieures de vos maisons pour intimider l’ange de la mort… » (Exode 12, 328) Ce passage s’avère être la préfiguration de l’Ancien Testament dans le Nouveau. Le salut des Israélites préfigure le salut du monde : « toute race, langue peuple et nation ». Méliton l’élucide mieux en ces termes : « le salut du Seigneur et la vérité ont été préfigurés dans le peuple (d’Israël), et les prescriptions de l’Evangile ont été proclamées à l’avance par la Loi ». Les Israélites étaient un début de l’économie du salut et la Loi de comme la lettre d’une parabole. L’Evangile explique le Commandement et l’accomplit et, le tout se réalise dans l’Eglise. Jésus réalise les paroles des prophètes, comme Jérémie : « Je suis comme un agneau confiant qu’on mène à l’abattoir » (Jr 11, 19), et Isaïe : « comme un agneau qui se laisse mener à l’abattoir, comme des tondeurs devant une brebis muette, il n’ouvre pas la bouche » (Is 53, 7), et bien d’autres. Cela se passe sur la Croix en passant par le calvaire devant ses bourreaux il n’ouvrit pas la bouche pour prononcer des menaces ou réclamer son innocence mais ne l’ouvrit que pour implorer miséricorde ces oppresseurs : « Père pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». (Lc 23,34) Non seulement qu’il prit chair de notre chair, utilisant notre langage, issu du sein d’une vierge, dans une société qui n’a aucune considération pour la femme dans son être et sa dignité : Kénose symbolisant l’Amour, mais mourut suspendu sur une croix au milieu des coupables. Le sang versé sur la croix récapitule le sang des sacrifices anciens des moutons du peuple d’Israël qui, se faisaient pour l’expiation des péchés commis. Mais le Sang par excellence dépasse la dimension peccamineuse de l’homme et lui donne accès au divin qui lui était prédestiné depuis la création : le Salut.

Le troisième jour il ressuscite, c’est le triomphe du Christ. Désormais vêtu de gloire, vainqueur de la mort et il redonne vie. La résurrection ne se limite plus au niveau d’expiation des péchés ou de protection contre l’ange de la mort mais donne un sens à l’humanité, change la situation de l’homme, qui est une dimension d’éternité. L’homme est devenu vivant par son lien avec Celui qui est Lui-même Vie. Joseph Ratzinger pense à ce sujet que: « Jésus devient alors le critère sur lequel nous pouvons nous appuyer. Car Dieu s’est alors vraiment manifesté». C’est le couronnement de l’incarnation, l’accomplissement de la Révélation. C’est pourquoi nous devrons vivre à fond et témoigner cet événement avec foi et dévotion tout commençant par une bonne préparation durant le temps de carême que l’Eglise nous octroie. Le mystère pascal qui se veut être un grand miracle, est le témoignage néotestamentaire qui nous apporte une certitude sur la notion vie éternelle ou vie après la mort qui, longtemps a été sujet de doute et des débats épistémologico-philosophique et spirituels des divers courants religieux antiques. C’est-à-dire la possibilité d’être à nouveau homme est offerte et réalisée. Cela n’est plus un sujet de spéculation. En ce qui concerne la dimension pastorale nous, la génération post apostolique, « post moderne » ne pouvons pas considérer l’événement pascal seulement dans son aspect historique (c’est-à-dire comme appartenant au passé) si nous non nous ne saurons découvrir le trésor qui est réservé à chacun de nous. Il est une vraie et réelle « mutation décisive » C’est le Testament de Dieu contenant l’héritage de tout homme, qui périra ne point à chaque fois que nous le célébrerons avec attention.

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Il y a désormais une assurance de savoir où nous allons, d’où nous venons et où nous sommes. Ceci devient une sorte de boussole de la vie présente et à venir de l’homme. Saint Paul nous le confirme lorsqu’il dit : « Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité…Mais non, le Christ est ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis » (1 Co 15, 16-20) Saint Paul voulait juste nous faire comprendre que soit la résurrection est un événement universel ou non dans la mesure où si nous la considérons comme tel, c’est alors que nous aurons accès à l’inauguration d’une nouvelle dimension existentielle de l’homme, preuve de la réappropriation véritable du Nouveau Testament. Il faut aussi souligner que c’est à partir du Nouveau, précisément de l’événement pascal que nous avons la possibilité d’une bonne lecture et compréhension de l’Ancien Testament et de toute la Bible. L’absurdité qui se présente devant nous celle de vouloir comprendre un agneau immolé qui sauve est analogue à celle de penser un Messie qui meurt sur un bois. Tellement qu’elle est incompréhensible mais vrai, que les mêmes les témoins ont des difficultés à s’en convaincre que leurs doutes se transforment en la force qui leur donne le courage d’en témoigner aux autres. « Dieu s’est suffisamment révélé que ceux qui doutent n’en trouvent pas d’excuses et s’est aussi suffisamment caché que ceux qui le cherchent en trouve le mérite ».

Enfin, nous ne devons pas oublier que Dieu a déjà réalisé son dessein sur l’homme et non pas par contrainte ou pression, par honte ou par obligation encore moins par le désir de l’autosatisfaction. Par la seule et unique raison qu’est l’Amour. Deus Caritas est, Dieu est amour (1 Jn 4, 8). Par son immense Amour a créé l’homme et a voulu que celui-ci soit comme Lui et Lui retourne à la fin de son pèlerinage peu importe le prix même s’il faut en sacrifier son propre Fils le Verbe. Celui-ci en sortira vainqueur à travers l’immolation comme un agneau mais par conséquent sauve l’humanité. Mais cette réalisation a atteint son point d’achèvement du point de vue de Dieu mais du point de vue l’homme il faut une toute petite condition pour que cela s’accomplisse. C’est le « fiat » donc le Oui de l’homme à Dieu. Tel en est le cas de la Vierge Marie mère du Christ en dépit de la grâce pleine qui lui a été réservée, mais a conservé son fiat jusqu’au bout, et de saint Joseph son époux qui a su lui, également garder sa foi ferme, pour la réaliser durant sa vie nonobstant un fait incompréhensible, inimaginable aux yeux du monde, qu’il a aimé au cours de l’histoire. Ils sont les modèles de la patience, de l’obéissance, de l’espérance et de la foi authentique. Car Dieu dans son amour ne peut rien imposer à l’homme en dehors de sa liberté. Voilà une caractéristique unique que l’on trouve chez notre Dieu le vrai. Comme Jésus ne faisait rien sans la volonté de ses interlocuteurs même lorsqu’il pose un acte salutaire (qui sauve) dans les évangiles l’on remarque la phrase : « Ta foi t’a sauvé ». Ce « fiat » ou Oui de l’homme n’est rien d’autre la sa foi. Cette dernière nous ouvre à Dieu, nous dispose à la réception de la grâce, qui nous donne accès au bénéfice du Mystère Pascal. C’est pourquoi il nous faut une forte adhésion, une forte concentration, une foi considérable durant ces échéances pascales qui nous sont données pour pouvoir espérer profiter de l’œuvre salvifique de l’agneau immolé. Profitons de ce moment pour racheter tous les temps que nous avons perdu les festivités pascales passées et rattrapons la chance que l’Eglise nous donne maintenant plus que jamais. Comme au début finissons nos propos comme l’auteur de Jésus de Nazareth : mettons nos mains avec saint Thomas aux côtés transpercés du Christ et disons « Mon Seigneur et Mon Dieu ! » (Jn 20,28) Lui, qui, traité comme un agneau, est assis à la droite du Père pour l’éternité. Amen.

Gracia Baya, Asf. 7


LE TEMPS DE CARÊME : UN DÉSERT FERTILE Du latin quadragesima, renvoyant à une période de 40 jours d’abstinence et de jeûne, le carême est une période au cours de laquelle le chrétien, est appelé à suivre les pas du Christ par le biais de privations. En d’autres termes c’est le temps de préparation à la commémoration de la passion et de la résurrection du Christ. Il est à noter que ce temps se propose de nous donner des thèmes profonds de méditation dans le but de mieux orienter notre vie de foi. Bien au-delà de son étymologie, le carême est assimilable à notre vie représenté par le désert que nous voulons rendre fertile. Jésus-Christ par sa parole voudrait traverser ce désert pour le transformer, à condition que nous lui accordions la place qu’il mérite. Par son action dans nos vies, nous passons de l’Homme ancien à l’Homme nouveau, une créature nouvelle, ce qui nécessite dès lors un certain effort de participation à travers des fondamentaux : La priè re : c’est le moment du cœur à cœur avec Dieu. Il se fait intimo meo c’est-à-dire plus intime en moi plus que moi-même. A ce niveau l’Homme fait l’expérience d’un Dieu patient et aimant. Pour ce faire, point n’est besoin de se morfondre sur les places publiques pour exprimer son attachement à Dieu. La prière, nous dit Saint Alphonse-Marie de Liguori, est à coup sûr le chemin parfait de la salvation, car c’est dans la prière que Dieu nous parle.

La pénitence : c’est l’action de réconciliation avec le Père. Parfois la vie nous éloigne de l’essentiel. Même en étant proche de l’église nous nous éloignons de Dieu par nos actes. La pénitence est donc le fait de reconnaitre ses manquements et entrer dans la dynamique du changement, de la conversion. Comme sacrement, la pénitence aide le chrétien à retrouver la paix intérieure, l’état de grâce. Le partage ou la Charité : ici, notre charité doit se faire inventive, on doit offrir et s’offrir aux autres. C’est dire que le tout ce n’est pas seulement le bien matériel ou financier, mais c’est offrir aussi un peu de son temps pour les nécessiteux et un peu d’amour pour réconforter les cœurs. Dans une de ses célèbres phrases, Mère Teresa nous invite à donner nos mains pour aider et nos cœurs pour aimer, tel est la mission de tout chrétien.

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De plus allant dans le même sens, le message du Pape François sur le carême, axé sur les vertus théologales, nous invite à renouveler notre engagement envers Dieu et envers nos frères et sœurs. La foi, l’espérance et la charité sont pour nous le guide vers une humanité nouvelle en Jésus-Christ. Le Christ « devenant obéissant jusqu’à la mort et la mort sur la croix » (Ph 2, 8), nous est donné en exemple de vie de foi. Il s’est anéanti, s’est fait tout petit, lui Dieu, afin de sauver l’Homme du péché et de la mort. Il n’a pas regardé sa condition divine, ses titres de noblesse, mais a vécu le plus humainement possible. En ce temps de carême, le chrétien est donc appelé à faire tabula rasa du passé et de suivre le modèle par excellence de l’amour. Ainsi, le jeûne, définit par le Saint père comme l’expérience du manque, est nécessaire, pour que privé de tout, nous retrouvions tout dans « la richesse de l’amour reçu et partagé.»1 Vivre le carême dans notre contexte socio politico-religieux, c’est alors puiser les eaux aux sources vives du salut pour rendre notre désert fertile. Alors nous pourrons partager notre joie de vivre comme témoignage à nos frères et sœurs qui, vivant dans un climat d’angoisse, de frayeur et de torpeur, n’espèrent plus qu’en Dieu seul. 1

Message du Saint-Père pour le carême 2021

David MBASSI, Asf

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LE TRAVAIL HUMAIN: NECESSITE OU CONTIGENCE? Avant de développer ce thème, il convient tout d’abord de nous questionner sur ce que l’on entend lorsqu’on parle de nécessité ou de contingence. Ainsi donc, la nécessité est le caractère de ce qui est absolument obligatoire, indispensable, de ce dont on ne peut se passer ; dans un sens général et absolu, c’est tout ce à quoi il est impossible de se soustraire, de résister. Tandis que le mot contingent qui vient du latin « contingentia » qui signifie « hasard » ; c’est donc le caractère de ce qui est contingent ; une éventualité, une possibilité que quelque chose arrive ou non : nous sommes donc là dans une incertitude. Reformulant donc notre thème, pouvons-nous dire que le travail humain est indispensable ou mieux encore, inaliénable à l’être humain ? ou alors le travail humain est juste une possibilité ou un simple hasard ? L’étymologie latine du mot travail, « tripalium », signifie « instrument de torture ». En outre, c’est une action liée à la souffrance et qui possède une dimension fortement négative. À première vu on pourrait dire que l’Homme est

résigné, obligé, contraint de

travailler au sens où le

travail ne serait qu’une activi-

té imposée par l’exté-

rieur. Dès sa création, le tra-

vail possède cette dimen-

sion pénible et négative liée

au seul fait qu’il s’agit

d’une action dictée par l’exté-

rieur et qui pèse sur

l’être humain. Que ce soit

dans les religions mono-

théistes ou polythéistes le tra-

vail possède, dans les

récits, la caractéristique de

n’être pas naturel chez

l’Homme, et donc d’être im-

posé par un élément ex-

terne. En effet, dans la reli-

gion chrétienne, la Bible

présente

tout

d’abord

l’Homme dans la Genèse à l’état de nature, comme un être vivant dans le jardin d’Eden, où il n’a pas besoin de travailler pour vivre car ce jardin lui offre naturellement de quoi exister agréablement. Toutefois, lorsqu’Adam et Eve commettent le péché originel, Dieu les punis en les envoyant sur Terre, où la terre n’est pas fertile et où pour survivre l’Homme va devoir travailler : le travail devient donc un châtiment (obligation). Effectivement, le travail pourrait se révéler n’être qu’une contrainte s’il est imposé par la société dans laquelle l’Homme doit vivre. Les Hommes appartiennent en effet à un système particulier appelé « société ». Dans celui-ci ils doivent vivre en communauté et suivre des règles, ce qui en fait des êtres de culture d’après Lévi-Strauss. Actuellement la société suit le modèle du système capitalisme, qui s’oppose au système communisme, et dans lequel le capital est au centre de tout. Dans ce système, au 19ème siècle, la société prône la réussite de certains Hommes, qui appartiennent à l’élite, basée sur le travail d’autres Hommes, qui eux font partie du monde ouvrier.

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Effectivement, le travail pourrait se révéler n’être qu’une contrainte s’il est imposé par la société dans laquelle l’Homme doit vivre. Les Hommes appartiennent en effet à un système particulier appelé « société ». Dans celui-ci ils doivent vivre en communauté et suivre des règles, ce qui en fait des êtres de culture d’après Lévi-Strauss. Actuellement la société suit le modèle du système capitalisme, qui s’oppose au système communisme, et dans lequel le capital est au centre de tout. Dans ce système, au 19ème siècle, la société prône la réussite de certains Hommes, qui appartiennent à l’élite, basée sur le travail d’autres Hommes, qui eux font partie du monde ouvrier. Dans ce monde, d’après Karl Marx, le travail est en fait une nécessité, un simple moyen de survivre imposé par la société capitaliste. En effet, dans un tel engrenage l’Homme doit posséder de l’argent pour survivre et cet argent n’est accessible aux ouvriers que par l’intermédiaire du travail, aussi pénible, répétitif et sans intérêt soit-il. Par conséquent, le travail devient une nécessité et donc l’Homme perd sa liberté car il est dépendant du travail et n’a pas le temps d’accéder à la culture. Enfin, le travail pourrait être déterminé comme une obligation si c’est une fin en soi. En effet, à partir du moment où le travail devient une fin en soi, on ne peut plus le considérer comme une contrainte car cette activité est pratiquée par l’Homme librement pour elle-même et non pour une fin extérieure. D’après Marx, en droit le travail devrait être l’expression de l’existence de chaque être humain. C’est-à-dire que le travail devrait être une vocation, un plaisir qui est réalisé uniquement pour lui et non pas pour le salaire. De ce fait, l’on ne pourrait parler du travail humain comme une contingence, seulement dans le cas où l’on parler de l’emploi ; dans la mesure où après sa formation il lui est difficile de trouver un emploi et l’on résigne à faire le premier travail qu’on lui proposera : là seulement le travail humain peut-être pris comme contingent ; car on se retrouvera entrain de faire un travail qui n’était pas prévu au départ vu sa formation. Au final, nous pouvons dire que le travail humain peut être une nécessité ou une contingence selon la manière avec laquelle l’on l’aborde ou décide de l’affronter.

Fr. Michel Etchiké, Sf

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L’HOMME ET LA QUESTION DE LA DIGNITÉ : UNE MORALE AUJOURD’HUI Dans la recherche d’un langage éthique commun ,en vue de la déclaration universelle des droits de l’homme adoptée le 10/12/1948 régner après la prise de conscience le terme de dignité s'est imposé il figure dans le premier considérant du préambule « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté de la justice et de la paix dans le monde » Il est repris dans l’article 1 e « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir envers les autres dans un esprit de fraternité ». Ainsi La dignité et le respect la considération ou les égards que méritent quelqu’un ou quelque chose. Alors la dignité de la personne humaine qui nous concerne ici ’est le principe selon lequel une personne ne doit jamais être traitée comme Un objet où comme un moyen mais comme une entité intrinsèque. Nous comprenons donc que la dignité est importante, considéré comme la finalité du droit à l’aide sociale La dignité, le Propre de l’Homme 

Reconnaître la dignité humaine, C’est reconnaître à l’être humain doué de « Raison et de conscience » une place à part, à l’être humain n’est pas mû d’instinct où pulsions qui détermineraient son action mais peut user de sa raison pour penser, décider, choisir et agir. Il a conscience de ses actes par lesquels il engage sa liberté et sa responsabilité. Affirmer la dignité humaine confère à toute vie humaine une dimension morale. Tout projet d’éducation accorde nécessairement une attention prioritaire à ce qui aide à promouvoir la dignité et la croissance en humanité : la formation de la raison et la formation de la conscience. La dignité caractérise tout être humain et interdit par conséquent toute forme de discrimination. La société donc aujourd’hui est appelée à prendre conscience et soin de la dignité de chacun égale au dessus de toutes les contingences

Reconnaître un statut d’exception à l’être humain interdit de traiter l’homme comme une chose, tout comportement conduisant au traitement indigne de l’être humain doit susciter l’indignation. Si la déclaration des droits de l’homme de 1948 s’écrit peu d’années après la shoah, le questionnement traverse toujours aujourd’hui sur l’organisation de l’économie, du travail, les conditions faites aux migrants, des pratiques de discriminations, le trafic persistant des êtres humains, d’organes… Il rejoint aussi les enjeux éthiques des technosciences nous déduisons donc qu’aujourd’hui cette dignité est bafouée, on assiste à un « Oubli de l’Homme » l’Homme perd en effet sa valeur par ces exactions qu’il subit exemple le massacre qu’ont subit les élèves le 24 octobre 2020 à Kumba Cameroun.

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La considération pour la dignité de « tous les membres de la famille humaine appelle à la fraternité ». Au nom de l’égalité dignité, toi être humain doit respect et assistance à autrui et la société ne peut se construire que sur la participation de tous à la vie commune et sur la solidarité. Éclairage Chrétien Pour les chrétiens la dignité humaine s’origine dans l’acte créateur de Dieu, qui dans la création met

l’homme à part, le crée à son image et par là il est couronné d’une exception humaine. Et pour nous chrétiens c’est Dieu le premier auteur de la déclaration des droits de l’homme par ses 10 commandements mais un fait plus une grande allusion au respect de la dignité humaine « Tu ne tueras pas ». La dignité de la personne humaine procède donc du don de Dieu. Elle est inviolable, inattaquable, non mesurable et dépasse les caractéristiques différenciées qui constituent l’identité unique des diverses personnes. La seule et première égalité entre les personnes est leur égalité de dignité. La dignité de la personne humaine pour l’église s’exprime notamment dans l’intelligence et dans la conscience ; dans l’intelligence l’homme possède la raison et c’est celleci qui lui permet de penser et de dépasser l’univers des choses quant à la conscience c’est le centre le plus secret de l’Homme, le sanctuaire où il est avec Dieu et où sa voix se fait entendre ; la dignité exige donc à l’Homme d’agir selon un choix conscient et libre. Mais la liberté même peut conduire à blesser la dignité de la personne humaine par le péché. La dignité est cependant irréversible, promise au salut par la mort et la résurrection du Christ. Le pardon restaure en toute personne humaine la dignité, l’image divine altérée par le péché. Tous nous sommes donc appelés à faire une reconnaissance et une défense de la dignité de toute personne humaine ; cela doit être notre préoccupation première par la charité et la fraternité. C’est ainsi que le Pape Paul VI dans sa déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis Humanae en parlant d’une loi divine suprême, souligne le fait que l'Homme possède en lui une dignité qui provient de Dieu. Face donc à certaines approches réductionnistes à l’Homme, il faudrait que nous ayons un « regard métaphysique » sur l’autre afin de voir en lui un « ego transcendantal » à traiter avec dignité et qui a des droits qui lui sont inviolables surtout de nos jours ou nous tendons vers le Trans humanisme avec la médecine méliorative qui a des tendances à vouloir chosifier et changer sa nature de l’Homme.

Thaddée BELOBO, Asf.

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L’EGLISE ET LA PASTORALE FAMILIALE : QUELS ENJEUX ? La notion de « Pastoralité » est au cœur de la réflexion de C. Théobald sur Vatican II désigné comme « Concile Pastoral ». Pour Théobald la pastoralité représente, dans le geste même de l’annonce, la prise en compte du destinataire. La préoccupation religieuse sur la question de pastorale familiale nait avant le Concile Vatican II. Celui-ci est convoqué par le Pape Jean XXIII, le 25 décembre 1961, à travers la Bulle Humanae Salutatis1, afin de promouvoir le développement de la foi catholique, d’assurer le renouveau moral de vie chrétienne et d’adapter l’Eglise aux besoins du temps présent. Les rencontres préparatoires avaient commencé à tabler sur la nécessité de la liberté religieuse. Cette idée se partageait déjà entre les évêques, les théologiens et qui font remonter la question à travers la commission centrale préparatoire du dit concile. Il permet d’établir que, avant même l’ouverture de Vatican II, A. Roncalli Congar, une figure éminente de la théologie,

en colivalence avec les évêques

sus cités partageaient cette exi-

gence de prendre en compte

l’auditeur lorsqu’on lui adres-

sait une parole, exigence qui

sera ensuite un trait caractéris-

tique du Concile. Ainsi, nous

nous intéresserons dans cet ar-

ticle sur le but de la pastorale

dans notre monde actuel. La situation des familles jourd’hui comme étant

chrétiennes se présentent au-

un

frein social parce qu’elles con-

naissent plusieurs maux qui

empiètent sur la vie de ses

membres. Entre autre : les infi-

délités, la famine, la pauvreté,

et, aussi la situation social des

enfants qui est très déplorable.

Dès lors, il en coute pour nous

de porter avec un regard cri-

tique quant à la manifestation

de ces personnes qui vivent

non seulement dans le découragement, mais plus dans le relâchement total des activités chrétiennes. Eu égard à ce constat fait, nous voulons dans cet article, présenter la nécessité de l’action pastoral des familles dans leurs propre formation ainsi que celle des familles chrétiennes nécessiteuses. L’activité pastorale dédie a la famille met en exergue les différentes situations que traversent les familles chrétiennes aujourd’hui. Elle repose donc sur l’accompagnement des enfants de Dieu qui se donnent à lui dans divers services. La disponibilité et la bonne volonté sont engendrés dans ce parcours par tous les acteurs de l’Eglise : Pape, évêques, prêtres, religieux et religieuses, catéchistes bien formés pour la dite cause. Ces premiers éducateurs de la foi exercent en union avec les parents qui, sont des couples mariés, des fiancés qui exercent dans le champ pastoral pour un avenir meilleur car c’est grâce au partenariat foyer, école et paroisses que le ministère de l’Eglise se partage à travers l’initiation chrétienne. C’est en ceci qu’on parlera d’Eglise domestique ; considérée comme lieu ou les familles peuvent pleinement vivre un apprentissage à de la vie chrétienne. Toutefois, la place a eux accordée doit favoriser cette lourde mission qui doit tout de même etre porté par les parents eux même en compagnie des couples chrétiens.

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Le Pape François apporte lui-même sa contribution dans son ouvrage Evangelii Gaudium en encourageant à sortir du juridique, à passer d’une Eglise repliée sur elle-même a une Eglise intégré, guérissant, compatissante. Une Eglise ayant un vrai contact avec les gens et qui respectent la théologie issue de leurs vies, car le foyer est l’école de vie de disciple Les familles, si elles sont introduites dans les projets du développement du catéchuménat, elles pourront y favoriser un changement. On peut d’abord voire la formation dans la foi des parents qui, par la suite, s’appliquent dans l’éducation des enfants et les amène a une responsabilité. Il faut favoriser dans le foyer, l’agrandissement des membres pour une éducation chrétienne fiable et responsable. En ceci, la foi est d’abord communiquée par le témoignage d’amour, de justice, de miséricorde, de respect, de fidélité, de rétablissement de la paix dans la maison. Parlant dont de l’éducation, le professeur Herman Lomberts dans un essai sur la famille disait : L’«éducation de la foi dans la famille ne veut pas dire répéter le catéchisme en transmettant un certain nombre de valeurs, de normes et de règles, mais beaucoup plus pratiquement aider les parents à être d’avantage conscients de vivre simplement le christianisme avec leurs enfants, avec tout l’exemple, l’explication et l’activité que cela entraine » Le problème aujourd’hui est que plusieurs familiers de chrétiens s’interrogent dans le but de comprendre ce que signifie « Eglise domestique » et ne voient pas elles même comme « Eglise domestique ». C’est pourquoi il sera difficile pour elles de s’engager dans cette initiative d’accompagnement des familles puisqu’elles pensent que l’activité catéchuménale ne doit se faire que par une famille parfaite. Or, le Christ en choisissant ses disciples, ne s’est intéressé que des personnes vulnérables de la société. Il faut dans cette activité bousculer ceux qui désirent bien participer à cette activité pastorale qui repose entièrement dans les bras du curé. Tous les chrétiens doivent se disposer à favoriser cette mission très capitale pour notre Eglise. De ce fait, la pastorale familiale prend acte et même reçoit l’expérience de tout couple, de toute famille car la traversée de chacun reflète en effet quelque chose du mystère de son existence. Si celle-ci s’ouvre à l’accueil du royaume, de la présence de Dieu, elle peut déboucher sur le désir de devenir chrétien ,de partager et de donner le meilleur de soi en écho et en réponses à ce que l’on a reçu ; bref de vivre le mystère pascal. Bref, une pastorale de famille basée sur l’expérience se doit de compter sur le temps et de tabler sue la modestie, la patience, la confiance…des contres valeurs ou, pour mieux dire des valeurs durables, au sens du développement durable, c’est –à-dire qui travaillent avec le temps. Fr. Edmond Nzanda Mbe m, SF.

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BLAGUES ET CONSEILS

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CHRONIQUE:

2 février, journée internationale de la vie consacrée En la Cathédrale Notre Dame de Victoire de Yaoundé

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Messe dans les Paroisses: Notre Dame de la Médaille Miraculeuse de Ngoula et Saint-Esprit d’Abobo

Rencontre Manyanet Solidario

Anniversaire Père Emilio 18


Messe de Saint Joseph 19 mars

Célébration communautaire de la fête de Saint Joseph.

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Equipe de production: Maison de formation Saint Joseph Manyanet Montage: Fr. Valentin Arnaud NGUELE, SF. Supervision: Congrégation des Fils de la Sainte Famille, Jésus, Marie et Joseph Facebook: Manyanet Ydé-Cameroun Blog: Youndé.Manyanet.org


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