LB n°69 : /SCIENCES

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Sommaire

La numismatique c’est fantastique p.4-6

Comment séduire vos crushs ? p.7-11

Top 5 des animaux les plus bizarres et insolites de la planète p.12-14

Quelle mutation voudriez-vous avoir? p.15

«cabinet de curiosité : sciences et arts, au coeur du vivant» p.16-19

Mots croisés p.20-22

Charades p.23

Horoscope p.24-26

L’esprit scientifique p.27

Rubrique mode : mode et hygiène p.28-30

Edito

Lectrices et lecteurs, Nous sommes ravies d’ouvrir ce second numéro annuel du Louvr’Boîte ! Ce mois-ci, la rédaction a laissé de côté les fioles magiques… pour se consacrer aux alambics et erlenmeyers plus scientifiques. Jetez un œil à votre horoscope, partez à la découverte des animaux les plus extraordinaires, et découvrez la magie des cabinets de curiosité ! Amis cruciverbistes, découvrez les femmes scientifiques mises à l’honneur dans nos pages par le club Art-Thémis… en savourant un bon chocolat chaud concocté selon notre recette, bientôt publiée sur notre site. Belle lecture à tous !

Cassandre et Marie, rédactrices en chef du Louvr’Boîte

Louvr’Boîte

Quatorzième année

N°69, 0,50€

Directeur de publication : Cassandre Bretaudeau

Rédactrice en chef : Marie Vuillemin

Responsable communication : Raphaëlle Billerot-Mauduit

Maquette : Mélissande Dubos, Lilou Feuilloley, Coralie Gay, Blandine Adam, Noémie Carpentier, Romane Demonet

Couverture : Poulpie

Ont contribué à ce numéro : Adrien Barbault, Anouk Hubert, Aubin Maudeux, Axel Martin, Blandine Adam, Cassandre Bretaudeau, Coralie Gay, Djama Espinola-Serrano, Dylan Brune-Armessen, Elio Cuillère, Flora Fief, Hippolyte Campe, Jeanne Berlande, Jo Callas, Johanna Ruyant, Lilou Feuilloley, Lilou Corbet, Louise Gaumé, Lyse Debard,

Marie Vuillemin, Mathilde Bailly, Matteo Vassout, Mélissande Dubos, Naïs Ollivier, Noémie Carpentier, Raphaël Papion, Raphaëlle Billerot-Mauduit, Sofiya Pauliac, Solène Roy, Suzanne Gauthier, Suzanne Floc’h, Victoria Larrieu

École du Louvre, Bureau des élèves, Porte Jaujard, Place du Carrousel, 75038 PARIS CEDEX 01. louvrboite.fr

Courriel : journaledl@gmail.com

Facebook : fb.com/louvrboite

Twitter : @louvrboite

Instagram : @louvrboite

Spotify : @louvrboite

ISSN 1969-9611. Imprimé sur les presses de l’École du Louvre (France). Sauf mention contraire, ©Louvr’Boîte et ses auteurs.

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Le faux fascine, c’est un fait, il nous obsède, partout, dans le marché de l’art, des histoires trépidantes sont racontées autour des faux, de leur histoire, et quand on travaille avec des monnaies, la question se pose très vite. Je vous propose maintenant de passer de l’autre côté de la barrière. Apprentis contrefacteurs antiques, voici une petite leçon de fraude.

Vous en rêviez, le voici, un top 3 des techniques de faux monnayage utilisées dans l’Antiquité !

N°1 - Coulées dans un moule

Une technique simple comme bonjour. Pour la mettre en œuvre, vous aurez besoin de terre réfractaire, d’une monnaie antique assez bien conservée (c’est toujours mieux, déjà que vous allez perdre des détails avec le surmoulage, si vous prenez une pièce déjà usée, vous allez vous faire cramer direct), d’un simple foyer et d’une bonne quantité de plomb ou d’étain, au choix, ça vous coûtera toujours moins que du bronze, de l’argent, voire de l’or. En plus la température de fusion de ces métaux est peu élevée donc d’un point de vue matériel c’est plutôt avantageux.

Toute la science de la chose se trouvera dans la finition, il faudra limer les barbes de la section du moule et les coulures qui correspondent aux moules en série. Autant de coups de lime qui pourront vous confondre à des yeux avertis.

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L’idée ici, c’est d’avoir une technique similaire à celle utilisée par le circuit officiel. Qu’on se le dise, c’est la technique la plus courageuse, frapper la monnaie est un travail physique, dur, fatigant et bruyant.

En comparaison, la coulée dans un moule est un travail de paresseux, mais plutôt efficace : gardez à l’esprit que le faux monnayage est un délit très grave, sévèrement réprimé et que, pour ces raisons, il a plutôt intérêt à être rentable.

Pour en revenir à la question de la frappe directe, deux possibilités s’offrent à vous. Vous pouvez graver vos propres coins, ce qui semble être une bonne idée. Prenez toutefois garde aux fautes de grammaire et d’orthographe si vous ne parlez pas la langue correspondant à la monnaie que vous imitez, ainsi que la compréhension des motifs. Ça pourrait la rendre moins crédible auprès des autorités et vous risqueriez de vous faire démasquer.

L’autre solution est de voler les coins, directement dans les ateliers de frappe. Vous aurez alors besoin de complices dans le circuit officiel, car ces objets sont généralement bien gardés étant donné leur importance, mais si vous arrivez à vous procurer des flans, cela restera très lucratif.

Là aussi, il faut s’amuser avec les alliages pour avoir des monnaies les plus réalistes possibles du point de vue de l’aspect et du poids tout en économisant un maximum le matériau.

N°2 - La frappe directe
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Quoi qu’il arrive nous vous conseillons de pratiquer des émissions de frappe directe quand le pouvoir étatique est faible dans votre région, le contrôle est alors moins important et les émissions sont parfois tolérées puisqu’elles sont un moyen de gérer localement des crises économiques et monétaires.

N°3 - Le fourrage

Le fourrage nécessite de connaître les deux techniques précédentes puisque vous aurez besoin d’une pièce d’origine dans un matériau vil, encore une fois du plomb ou de l’étain. On les appelle aussi monnaies saucées, ce qui en dit assez sur la fin de l’opération : une fois la pièce qui vous servira de noyau obtenue, vous la trempez dans de l’or ou de l’argent fondu. Une technique très intéressante puisque la valeur finale de la pièce est très largement supérieure à son coût de production.

Petit bémol, après deux mille ans enfouies sous terre, vos pièces ne ressembleront plus à rien, impossible de les faire passer pour des vraies, elles seront alors… d’authentiques faux antiques.

Alors que fait-on des faux antiques ? Eh bien en général ils restent des témoins importants du contexte économique de l’époque : les ateliers clandestins s’épanouissent en temps de crise. Pour les faux plus récents, ils témoignent d’un intérêt pour l’antique, c’est le cas des padouans de la Renaissance, qui sont encore aujourd’hui collectionnés comme une catégorie de médailles à part entière.

Quoi qu’il arrive, la postérité finira par découvrir la supercherie, par les études stylistiques ou métallographiques… On finit toujours par démêler le vrai du faux.

Noémie

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Comment séduire vos crushs ?

Une approche empirique de la séduction, selon Zeus.

Vous êtes seul ? Vous êtes triste ? Vous passez vos soirées à pleurer votre célibat en écoutant du Lana Del Rey ? N’ayez crainte, le cauchemar est fini. En suivant mes conseils, extrêmement scientifiques, vous pourrez arracher le cœur de n’importe qui et le garder jalousement pour l’éternité.

La science de l’amour n’aura plus aucun secret pour vous ! Mes conseils seront illustrés par mes propres histoires de cœur, étant donné leur nombre conséquent, le lecteur pardonnera mon manque d’exhaustivité.

L’équipe et moi-même nous détachons de toute responsabilité quant à l’application de ces conseils et de toute poursuite judiciaire ou cœur brisé qui en résulteraient. Commençons sans plus attendre.

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Conseil n°1 : Ne soyez pas vousmême

Il est plus qu’important de travestir la réalité. Que vous soyez beau ou laid au naturel, maquillez-vous et maquillez votre personnalité. Les gens ne sauraient vous aimer pour ce que vous êtes, alors mentez !

Autrefois, j’aimais une femme qui s’appelait Sémélé, c’était une prêtresse de la Lune, un charmant petit bout de vie. J’allais à sa rencontre sous ma forme humaine la plus délicieuse, multipliais les occasions propices à l’approcher et lui parler. Nous échangions des heures durant, partageant nos rêves et cauchemars. Elle succomba à mes appels de phare et très vite, elle fut enceinte. Mon épouse Héra le sut et entreprit de berner la jeune femme.

Elle répandit auprès de tous la rumeur que Sémélé n’était pas enceinte du divin Zeus, mais d’un quelconque vagabond.

Sémélé me fit jurer sur le Styx de répondre à n’importe quelle requête qu’elle me ferait. Elle mit fin à ses propres jours en m’obligeant à me révéler, aucun humain ne pouvant supporter ma vue. J’enfonçai mes mains dans ses entrailles et récupérai notre enfant avant qu’elle ne rejoigne l’Hadès : cet enfant s’appelle Dionysos.

Dionysos est le seul dieu fils d’une mortelle, vous le connaissez sûrement, il réside dans le cœur de tous les alcooliques de France et de Navarre. Dionysos, devenu grand, alla chercher sa mère aux Enfers et la ramena au ciel où elle réside encore. Nous nous revîmes et ce fut catastrophique. Aujourd’hui on ne peut plus se blairer. Le mensonge est un baume au cœur de ceux qui aiment.

Conseil n°2 : N’hésitez pas à kidnapper votre crush

Héra, sous les traits d’une humaine, incita Sémélé à me demander de me révéler à elle en ma divine splendeur.

Votre crush est là, tout beau, tout frais, n’attendez plus et emparez-vous en.

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Avant l’enlèvement, il est vivement conseillé de se métamorphoser, non seulement parce que, comme dit précédemment, on ne peut vous aimer pour ce que vous êtes, mais aussi parce que si votre crush vous reconnaît et arrive à échapper à vos griffes, vous risquez fortement d’aller faire un tour à Fleury-Mérogis.

De mon côté, je suis devenu cygne pour Léda, satyre pour Antiope, serpent pour Electre et Olympias ; pour une raison qui m’échappe, la plupart de mes conquêtes font preuve d’un attrait étrange pour la gent animale, ce qui m’inquiète quelque peu, je l’avoue.

Pour Europe, je suis devenu taureau, un splendide taureau, aux cornes en croissants de lune et à la musculature impressionnante.

Europe m’a instantanément pris dans son grappin et je l’ai aussitôt prise sur mon dos. On est allés faire un petit tour en mer, suivis d’un cortège de nymphes et de néréides. C’était magnifique.

Voyez ci-après une rare photographie de moi dans ma splendeur bovine. Attention les yeux!

Europe et moi eûmes trois rejetons: Minos, Rhadamanthe et Sarpédon, qui disposèrent du bout de terre qui prit le nom de leur mère. Europe, si beau continent à la monnaie puissante et aux relations si cordiales.

Une de mes plus belles conquêtes fut Ganymède, un bel éphèbe, probablement un descendant, mais au moins au vingtième degré, du coup ça passe. Je tombai amoureux de lui et décidai donc de l’enlever sous ma forme d’aigle, j’offris à son père, en dédommagement de l’enlèvement de son fils, une coupe en or, échange tout à fait convenable si vous voulez mon avis. J’emmenai Ganymède sur l’Olympe où il devint échanson des dieux ainsi que mon amant personnel. Il se manifeste aujourd’hui sous une forme bien particulière : celle de la constellation du Verseau.

Certains sont peut-être surpris d’apprendre que je picorais aussi chez les garçons,

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eh bien sachez qu’en Olympe chacun est libre d’aimer et sachez que j’étais une icône LGBTQ+ bien avant que Stéphane Bern ne naisse et ne vienne illuminer nos vies.

Ainsi, un mini conseil, si vos histoires ne marchent pas, essayez de voguer vers d’autres horizons, sait-on jamais ?

Conseil n°3 :

Manipulez l’être aimé

Il vous faut rentrer dans l’esprit de votre crush, en chambouler l’agencement et vous installer durablement sous les combles de sa cervelle. Il est pour cela conseillé de pratiquer l’hypnose. Votre crush ne doit jamais cesser de penser à vous, vous devez être sa seule oasis dans un désert affectif.

Il y a fort longtemps, j’aimais une femme nommée Io. Pour la séduire, je me manifestais dans ses rêves, je lui montrais les plus belles images, lui donnais à sentir les plus délicieuses fragrances et, au fil de nos rencontres, lui suggérai de

J’allais la voir sous les traits estompés d’un nuage pour ne pas qu’Héra puisse suspecter nos manigances et aussi parce que certaines personnes semblent très attirées par les phénomènes météorologiques, telle Danaé pour qui je devins pluie d’or, on imagine leur plaisir lors du quart d’heure météo.

Bref, Héra, déjouant mes artifices, découvrit le potaux-roses, mais elle fut maligne.

J’avais, avant l’arrivée d’Héra, transformé Io en vache pour que Héra ne se doute de rien, mais elle exigea que je lui offre la vache, ce que je fis. Héra confia Io à Argus, le géant aux cents yeux. J’envoyai mon fils Hermès assassiner le géant, Héra récupéra ses yeux pour les semer sur les plumes des paons, ses oiseaux préférés.

Io, après une course folle autour du monde, que je tairai par désintérêt, arriva jusqu’au Nil où, dans mon infinie bonté, je la libérai de sa condition bovine.

De cette sordide histoire, je tire un conseil : 10

Conseil n°4: Trompez intelligement

Une fois l’étape de la séduction passée, vous ferez peut-être l’erreur de vous caser. Si cela arrive, pas de panique, vous pouvez tromper votre partenaire. Cependant, faites en sorte que vos tromperies restent secrètes au risque d’instaurer une mauvaise ambiance éternelle aux repas de famille.

Si vous le pouvez, restez fidèle, c’est plus simple et tout le monde est heureux.

Sinon, pour tromper efficacement, je vous conseille de falsifier votre identité auprès de vos amants et surtout de vous protéger pour ne pas engendrer de marmots sur lesquels on pourrait reconnaître vos traits.

Attention, si votre partenaire dispose de pouvoirs divins, il finira toujours par découvrir vos machinations, auquel cas rejetez la faute sur l’amant qui sera, en conséquence, puni à votre place, génial !

Si ça ne marche pas

Eh bien vous êtes perdus à tout jamais dans les limbes de la solitude. Vos cœurs commenceront à geler en même temps que les pare-brises des voitures, et il n’y aura pas âme qui vive pour vous réchauffer (peutêtre votre chat mais chacun sait que les chats n’ont pas d’âme), il ne vous reste plus qu’à acheter un plaid et préparer un chocolat chaud. Vous pouvez continuer à swiper pendant des heures sur Tinder, le soir, en vous demandant ce que vous avez fait pour en arriver là, franchement, on ne vous en voudra pas.

ZEUS Sources : article très librement inspiré de la lecture de certains passages de :

-La mythologie, ses dieux, ses héros, ses légendes, Edith Hamilton

-Les Mémoires de Zeus, Maurice Druon 11

Top 5 des animaux les plus bizarres et insolites de la planète (selon un avis tout à fait objectif, à savoir le mien !)

Notre monde est rempli de phénomènes exceptionnels parmi lesquels nos amis les animaux ne font pas exception ! Bien que pour certains, l’Homme serait supérieur à tous les autres animaux de la planète Terre, vous allez voir qu’il paraît bien ordinaire à côté de certains, voire qu’il pourrait envier certaines de leurs facultés… Voici ma petite sélection d’animaux extraordinaires (bien qu’un peu bizarres) qui constitue mon top 5 des animaux les plus insolites !

En cinquième position : la fourmi-panda

Voici une petite bête avec un nom pas tout à fait commode, et détrompez-vous, il ne s’agit ni d’une fourmi, ni d’un panda mais… d’une guêpe ! Ses petites particularités sont qu’elle ne possède pas d’ailes et que ses poils sont blancs et noirs, d’où son appellation de panda ! Mais attention, elle est très agressive et sa piqûre extrêmement douloureuse ! Vous pouvez ainsi l’appeler « tueuse de vaches » ou pour vous vanter lors d’une soirée huppée Euspinolia militaris. Cependant vous ne risquez pas de la croiser par chez vous, sauf si vous souhaitez faire un petit tour au Chili. Dans ce cas, gare à vous !

Voilà un petit être qui devrait vous être davan tage familier. Vraie star des réseaux sociaux, l’axolotl en a fait craquer plus d’un. Cet amphibien d’origine mexicaine a de nombreux atouts dans sa poche, com me une capacité à s’adapter à son environnement naturel, permettant même à certains spécimens de quitter leur milieu aquatique. Mais la grande spéci ficité de l’axolotl est de pouvoir faire repousser dif férentes parties de son corps, aussi bien une patte qu’un morceau de son cerveau ! Ce monstre des eaux méritait bien une petite place dans mon classement

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En troisième position : le rattaupe nu

J’imagine parfaitement la réaction de dégoût chez chacun de vous qui observerait l’allure de notre nouveau compagnon et je pa rierais sans trop me tromper que le premier mot qui vous viendrait à l’esprit est : immonde ! Mais comme on dit « l’habit ne fait pas le moine », soyez donc indulgent avec le rat-taupe nu. En effet, ce dernier a une longévité assez exceptionnelle pour un rongeur pouvant aller jusqu’à 30 ans, ce qui est en partie dû à sa résistance à la douleur et à toutes formes de cancers. Autre fait intéressant, il peut arrêter de respirer pendant plusieurs heures, un vrai champion d’apnée !

En deuxième position : le labre à tête de mouton

Encore un drôle de nom pour un drôle de spécimen ! Le labre à tête de mouton nous vient tout droit des mers d’Extrême-Orient. Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas du tout pourquoi on le nomme « à tête de mouton » ! On peut cependant reconnaître que sa tête bossue et son menton très marqué le rendent assez atypique ! Ce qui m’a charmée chez ce poisson n’est en tout cas pas son allure une fois de plus assez repoussante. Ce qu’il faut savoir, c’est que cette morphologie ne s’applique que chez les messieurs. Eh oui, les dames en sont exclues, enfin presque. Car la faculté du labre à tête de mouton est que les femelles vers l’âge de quatre ou cinq ans se transforment… en mâle !

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“Cabinet de curiosités : sciences et arts, au coeur du vivant”

“Étudiezlasciencedel'art,étudiezl'artdelascience,apprenezàregarder,réalisezquetoutestinterconnecté"écrit Léonard de Vinci au XVIe siècle, liant dans une même perspective, arts et sciences. Si arts et sciences sont parfois considérés comme antithétiques, cette opposition n’a pas toujours existé. L’importance des mathématiques pour la sculpture dès la Grèce antique, les théories de l’artiste mathématicien Dürer au XVIe siècle, l’intérêt de Rembrandt pour la pratique de la médecine (Laleçond’anatomiedudocteurTulp , 1632), plus tard la volonté de retranscrire la lumière et réhabiliter la nature chez les impressionnistes sont autant d’exemples qui tendent à rapprocher les arts des sciences à travers les siècles. Récemment, de nombreux artistes contemporains réinterrogent ces frontières, s’appuyant notamment sur des technologies nouvelles au service d’un art cinétique, numérique - allant parfois jusqu’à employer la nature elle-même et faisant appel à la science pour créer. On songe notamment aux corps d’animaux exposés dans du formol par Damien Hirst, à l'œuvre hybride d’Hubert Duprat avec les larves de trichoptères. Si ces œuvres sont empreintes d’une certaine modernité, déjà, au XVIe siècle, arts et sciences se côtoient dans un dispositif bien particulier : lescabinetsdecuriosités .

C’est au XVIe siècle, à l’époque des découvertes et des grandes avancées techniques (comme Copernic) que naît un intérêt grandissant pour saisir le monde qui nous entoure, et par là un désir de curiosité. Érudits, nobles, marchands se font alors collectionneurs et entreprennent l’aménagement de cabinets regroupant toutes sortes d’objets mystérieux, singuliers, exotiques, connotant un ailleurs, un imaginaire. Ces collections s’organisent en plusieurs catégories :

• Les naturalia , issus de la nature (animaux empaillés, squelettes, fossiles, minéraux) ;

• Les artifIcialiaregroupant les objets créés par l'Homme (armes, monnaies, œuvres d'art…) ;

• Les scientifIca(instruments scientifiques) ;

• Les exotica(plantes et animaux exotiques). 16

Cabinet de curiosité, entre laboratoire et musée

Avec l’avènement du cabinet de curiosité, l’objet est à concevoir comme point de départ pour étudier le monde, marqué par une volonté de savoir, de découvrir, de disséquer le réel dans une perspective humaniste. Il est évoqué par Antoine Schnapper comme “l’instrument pour comprendre l’agencementdumondeetdelanature” (A.Schnapper, 1998, 10). On note donc la dimension didactique de ces cabinets, nés d’un désir scientifique et liés aux progrès du savoir. Cependant, le cabinet de curiosité est surtout un lieu de fascination - prenant parfois le pas sur l’objectivité et la rationalité des sciences. Et, de fait, puisqu’on prétend y exposer des créatures mythiques en tous genres (cornes de licorne, queues de sirène…), renforçant ainsi les croyances populaires, suscitant l’intérêt des visiteurs.

Le château d’Ambras de l’archiduc Frédéric II de Habsbourg en Autriche (XVIe siècle) illustre bien la diversité propre aux cabinets de l’époque, rassemblant une collection hétéroclite. Certains objets sont particulièrement appréciés, comme le corail, objet hybride entre végétal et minéral ou encore la pierre paesine (ou “pierre paysagère” sur laquelle les marbrures dessinent des paysages, et que les artistes utilisent comme décor pour leurs œuvres). Vertus curatives, magiques, sources de fascination, l’objet revêt ainsi une dimension auratique, brouillant la frontière entre arts et sciences.

Par ailleurs, ces objets sont exposés dans des vitrines, mis en bocal, accrochés, suspendus, faisant ainsi du cabinet de curiosité l’ancêtre du musée. On peut citer quelques points communs : exposition d’objets dans un lieu qui leur est voué ,constitution d’une collection, enjeu de connaissance et vecteur de savoir, dimension historique, esthétique, sociale…

Paesaggio su pietra paesina, XVIIe s, (collection privée)
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A collector’s cabinet, 1625, Frans Francken II

Brève histoire des cabinets de curiosité

L’évolution de la pensée scientifique du XVIIe siècle (inventaire, classement systématique du vivant) va avoir des répercussions sur les cabinets de curiosité, devenant lieu de passe-temps plus que de recherche. Ils sont ainsi peu à peu remplacés par des cabinets d’histoire naturelle.

C’est au début du XXe siècle qu’on observe un regain d’intérêt pour le cabinet de curiosité notamment avec les surréalistes présentant un intérêt commun pour l’étrangeté, l’imaginaire, l’objet polymorphe et ce, à travers différents médiums. Nous pouvons notamment citer le 42 rue Fontaine, véritable cabinet de curiosité de l’âge moderne par André Breton. Le chef de file du mouvement y collecte un grand nombre d’objets rares, exotiques, de livres et d'œuvres d’amis jusqu’à sa mort.

Actuellement, le cabinet de curiosité continue d’exister. La maison Deyrolle (46 rue du Bac) est une célèbre adresse depuis 1831. D’autres musées récents s’inspirent fortement des cabinets de curiosité comme le Musée des Confluences de Lyon, ouvert en 2014 (au croisement entre arts, sciences et ethnographie). Dans une société où sciences et technologies se sont largement développées, le cabinet de curiosité peut apparaître comme un dispositif permettant de réapprendre à se questionner sans passer par le prisme

de la science. Le visiteur, actif, est ainsi amené à s’interroger lui-même, laissant exister sa propre curiosité. On note ainsi un changement de paradigme : peut-être s’agit-il désormais davantage d’une exploration subjective (découvrir son propre étonnement mais aussi immersion dans un univers onirique, mystérieux), que d’une découverte du monde extérieur, marquée par une démarche occidentalisée, étroitement liée aux sciences.

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Réinterroger notre regard, l’exposition d’Anri Sala à la Bourse

du Commerce

Récemment, l’artiste contemporain Anri Sala s’empare du concept de cabinet de curiosité en choisissant d’exposer en vitrine à la Bourse du Commerce une vingtaine de diptyques composés d’une gravure sur page de manuscrit ancien et d’un dessin à l’encre. Ces diptyques associent des gravures de faune marine et des dessins de l’artiste, reproduisant la topographie de différents pays (Untitled Maps/ Species 2018-2022). L’analogie permet ici de considérer formes animales et territoires géographiques comme deux éléments circonscrits à un espace et à des frontières (ici la page, la vitrine), soumis à un regard occidental et support d’un imaginaire rêvé. Ces œuvres, exposées dans le Passage, sont surplombées par le panorama de la Rotonde, iconographie archétypale de l’histoire coloniale française. Ici, chaque gravure animale (typique des cabinets de curiosité d’antan) renvoie à la démarche scientifique et s’avère bel et bien mise au service de l’art. L’ensemble de l'œuvre de Sala nourrit ainsi une réflexion sur le regard lui-même, rappelant que pour les arts comme les sciences, il s’agit de questionner un rapport au réel à travers l'humanité du regard.

Sources “Anges du bizarre: les cabinets de curiosités à Paris”, le 05 oct. 2021, Paris. fr. Disponible sur : https://www.paris. fr/pages/anges-du-bizarre-les-cabinets-de-curiosites-a-paris-18773

“La chambre des merveilles”, documentaire. Réalisation : Frédérique Zepter. ARTE France, Filmica Productions, 2018.

Combis, Hélène. “Les cabinets de curiosités, temples de l'infox scientifique”, Histoire, France culture, 13 août 2019. Disponible sur : https://www.radiofrance.fr/franceculture/les-cabinets-de-curiosites-temples-de-l-infox-scientifique-9538145

Rivallain Josette. Cabinets de curiosité, aux origines des musées. In: Outre-mers, tome 88, n°332-333, 2e semestre 2001. collectes et collections ethnologiques : une histoire d'hommes et d'institutions. pp. 17-35.

Louise Gaumé 19

Mots croisés

Partenariat avec le club Art-Thémis qui vous propose les noms de femmes scientifiques et le résumé de leur travail.

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A. Médecin et pédagogue, elle donne son nom à un concept qui explique que l’enfant est le principal acteur de son développement par l’autonomie et l’expérimentation.

B. Actrice, productrice de cinéma et inventrice autrichienne, elle est à l’origine de l’un des principes fondateurs du Wi-Fi, du positionnement par satellites et des liaisons chiffrées militaires.

C. Deuxième nom d’une immunologue et virologue française spécialisée dans les rétrovirus qui a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine pour la découverte du virus du sida (prix partagé avec Luc Montagnier et Harald zur Hausen).

D. Cosmonaute russe, elle est la première femme à avoir effectué un vol dans l’espace.

E. Astrophysicienne britannique, elle a découvert les premiers pulsars et a contribué à la mise au point d’un radiotélescope visant l’étude des quasars. C’est son directeur de thèse qui reçut le prix Nobel, ce qui créa une vive controverse.

F. Physicienne d’origine serbe, elle a grandement participé aux découvertes liées à l’espace-temps et à la vitesse de la lumière, mais a été oubliée par les manuels d’histoire au profit de son mari.

G. Scientifique américaine considérée comme une pionnière de la génétique, elle reçoit le prix Nobel de physiologie pour sa découverte d’éléments génétiques mobiles : les gènes « sauteurs » ou transposons.

H. Astronome américaine, elle est principalement connue pour son étude sur la vitesse de rotation des étoiles dans les galaxies spatiales, mettant en évidence l’existence de la matière noire.

I. Comtesse anglaise, elle a écrit le tout premier programme informatique lors de son travail sur un ancêtre de l’ordinateur : la machine analytique de Charles Babbage.

Questions horizontales : 21

Physicienne autrichienne naturalisée suédoise, elle est connue pour avoir découvert la fission nucléaire. Pacifiste convaincue, elle s'est toujours opposée à l'utilisation de la bombe nucléaire. C'est son collègue masculin qui reçut le prix Nobel pour le résultat de leurs recherches.

Femme de lettres, mathématicienne et physicienne française du siècle des Lumières, elle commenta et traduisit les Principia mathematica du latin au français, et transposa le langage euclidien de Newton dans le langage analytique codifié par Leibniz.

Physico-chimiste britannique, elle a découvert la structure à double hélice de l'ADN.

Physicienne, mathématicienne et ingénieure spatiale afro-américaine, elle a effectué des calculs de trajectoire pour plusieurs vols de la NASA, dont Apollo 11. Première partie du nom d’une chimiste, physicienne et femme politique française. Elle a reçu le prix Nobel de chimie avec son mari pour la découverte de la radioactivité induite et de la radioactivité artificielle.

Astronome et planétologue canado-américaine spécialisée dans l'étude des exoplanètes et de leur atmosphère, elle a fait une équation appelée l'équation de Seager, qui est une version améliorée de l'équation de Drake. Elle permet de dire environ le nombre de planètes habitables dans la galaxie.

Ingénieure, médecin, professeure et astronaute américaine de la NASA, elle est la première femme noire à être allée dans l'espace.

Physicienne et chimiste polonaise naturalisée française, elle est la première femme à avoir reçu le prix Nobel, et la seule femme à en avoir reçu deux. Devenue mondialement célèbre pour ses travaux sur le radium, elle est la première femme à entrer au Panthéon.

1 2 3. 4 5 6 7 8 Merci à Théana Rabotin pour son travail
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Questions verticales :

I

CHARADES

Mon premier comporte généralement 365 jours

Mon deuxième est l’inverse de « pas assez » .

Mon troisième est un prénom masculin.

Mon quatrième est liquide mais peut aussi se changer en solide ou en gaz Mon cinquième se disait d'une personne pauvre au Moyen Âge.

Mon tout est un scientifique qui étudie l’homme dans sa globalité.

II

Mon premier est le contraire d Mon deuxième est une monna Mon troisième est un article dé Mon tout est une structure de bas

III

Mon 1er est un animal mythologique.

Mon 2e est un liquide inodore, incolore et transparent quand il est pur.

Mon 3e est une ville du nord de l’Italie bien connue.

Mon tout est l’élément chimique le plus abondant de l'univers.

Mon 1er occupe la sixième place dans la gamme de musique.

Mon 2e est le contraire de « laid » .

Mon 3e est un rongeur un peu plus gros qu’une souris.

Mon 4e est un autre mot pour « couverture » d’une maison

Mon dernier est la deuxième note de la gamme, mais sans l’accent.

Mon tout est l’endroit où tout est analysé V

Mon premier permet aux humains de s 'exprimer

Mon deuxième est un mot du langage commun pour dire cheveux

Mon troisième est une voyelle qui ressemble au chiffre 1.

Nous voyons mon quatrième lorsqu'on regarde en l'air.

Mon tout est un contraire de naturel.

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L’esprit scientifique -Lilou F 27

Rubrique mode : mode et hygiène - quatre modes bien dangereuses pour la santé

L’hygiène est la branche de la médecine qui traite de tout ce qu’il convient de faire pour préserver et pour améliorer la santé. L’Homme a parfois mis du temps à s’y intéresser en matière de mode alors voici le TOP des modes douloureuses et dangereuses que l’être humain s’est infligées pour le style.

La plus dégoûtante : pas de shampooing au XVIIIe siècle.

Quoi de mieux qu’un bon petit shampooing ? Ce n’était pas ce qu’on se disait au XVIIIe siècle, période plutôt négligente en termes d’hygiène. Eh oui, les cheveux n’étaient pas lavés mais seulement brossés. Plusieurs ouvrages contemporains évoquent le fait que le non-lavage des cheveux engendre des douleurs dentaires, des migraines ou encore des maux d’oreilles.

Allez, je vous offre l’anecdote la plus répugnante, vous allez

A.D.O.R.E.R. : c’est celle que rapporte M. Des Essartz en 1760 dans son Traité de l’éducation corporelle des enfants en bas âge, à propos de sa bonne vieille tata qui ne se lavait pas souvent les cheveux.

Comme ça se faisait à l’époque, elle avait fait élaborer une coiffure composée de fausses mèches et de laine grasse, le tout recouvert de pommade et de poudre grise et elle l’avait laissé comme cela pendant NEUF semaines. Ainsi, lorsque le coiffeur vint pour s’occuper de ses cheveux et qu’il ouvrit la coiffure, des effluves pestilentielles s’en échappèrent ainsi que des insectes ! M Des Essartz demanda alors au coiffeur si il n’y avait pas de risque que ces animaux s’attaquent aux vêtements où à l’intérieur de la demeure de sa tante : il lui répondit que non puisque la pommade emprisonnait complètement les bêtes dans les cheveux ! HA OUF… Vous n’aurez plus jamais la flemme de vous “shampooiner” après cette anecdote, ne me remerciez pas.

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La plus toxique : la teinture à l’arsenic au XIXe siècle. Haaaa le vert ! Couleur de la chance, de la nature ou encore de la jeunesse, elle était grave à la mode dans la première moitié du XIXe siècle, elle était « méga » à la mode, surtout le vert clair ! Pour l’obtenir, les industriels utilisaient un super composant : l’arsenic ! Ça a l’air stupide comme idée vu comme ça mais à l’époque il n’existait pas d’autres moyens d’obtenir une teinture verte qui tienne bien et qui soit aussi jolie. Au début, ça n’a pas été immédiatement préjudiciable car les robes étaient doublées et la peau des dames séparée du textile teinté par des bas. Mais plusieurs accidents ont finalement tiré la sonnette d’alarme : lorsque les femmes dansaient dans les bals, les particules toxiques d’arsenic se répandaient dans l’air et leur causaient de graves maux de gorge ou de poitrine. Celles qui eurent leur santé la plus détruite par cette teinture furent les ouvrières, évidemment : elles plongeaient leurs mains toute la journée dans des bains d’arsenic ayant pour effet de gravement les ulcérer.

La plus immobilisante : les petits souliers à talons. Vous avez déjà eu l’occasion de marcher avec des chaussures trop petites pour vos pieds et vous en gardez un souvenir dont la douleur équivaut à une armée de 20 000 hommes qui vous massacreraient les pieds à coups de sabre, n’est-ce pas ? Eh bien vous n’auriez pas aimé les chaussures des XVIIe et XVIIIe siècles et ce, chez les hommes comme chez les femmes.

Le but dans l’aristocratie était de montrer le plus possible sa richesse et son oisiveté donc porter des chaussures qui rendaient la marche douloureuse, c’était hyper stylé ! Sauf que comme vous vous en doutez ça a entraîné quelques désagréments comme :

> Une atrophie des muscles des jambes : les hommes se mirent alors à porter des bas rembourrés pour faire croire qu’ils avaient des jambes galbées alors qu’ils ne marchaient quasiment pas...

> Au XVIIe puis au XVIIIe siècle, les chaussures étaient parées de larges boucles qui recouvraient le coup de pied en un parfait arc de cercle. Seul bémol : à force de marcher avec, ces boucles percutaient le pied et le mouvement de répétition créait de larges plaies,

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obligeant les hommes à marcher les jambes écartées “comme des canards” !

> Certaines femmes se ligaturaient les pieds afin qu’ils rentrent dans leurs toutes petites chaussures. Plusieurs caricatures du XVIIIe siècle montrent des femmes énormes essayant de rentrer leurs pieds dans des chaussures minuscules. Aujourd’hui, c’est quand même plus sympa, c’est à la mode de porter des chaussures à sa taille et qui sont quand même vachement confortables, même les talons ! Alors profitez-en, puisque comme on dit “la mode c’est un éternel recommencement”. (Personnellement, j’ai commencé à stocker des chaussures taille 32 chez moi pour spéculer dessus quand elles redeviendront trendy…).

La plus moderne / La plus stérilisante : les pantalons trop serrés pour les parties génitales des hommes. De nos jours, le jean slim et autres pantalons très près du corps connaissent leur heure de gloire dans la garde-robe masculine. Mais cet élément du vestiaire s’avère particulièrement dangereux pour la santé génitale masculine. Le docteur Allan Pacey, spécialiste du domaine, a mené une étude sur 2500 jeunes hommes et a démontré que le plus gros risque pour la fertilité masculine était le port de pantalons ou sous-vêtements trop moulants. En effet, dans ce type de vêtement, les testicules sont compressées et collées au corps ce qui a pour conséquence de faire monter la température de celles-ci au-delà de 37 degrés. Les spermatozoïdes deviennent alors moins performants, voire meurent avant d’avoir pu faire “la course de la vie”. De plus, la compression provoque une réduction du flux sanguin rendant la mobilité de ces gamètes mâles plus difficile. Au-delà des dangers pour la santé comme le risque accru de torsion testiculaire ou de varicocèle (des varices du scrotum), le port de jean serrés entraîne des douleurs physiques selon les positions et d’autant plus lorsqu’une érection survient. Ainsi, 15% des hommes qui utilisent ce type de pantalon chaque jour ont des problèmes liés à leurs organes génitaux. Il est donc important d’informer sur les risques pour la santé que représentent encore plusieurs modes actuelles !

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Mathilde Bailly

Crédits

Couverture : © Poulpie

p.4 : © canva, © Blandine Adam

p.5-6 : © Blandine Adam

p.7-11 : © pixabay

p.12-14 : S © uzanne Floc’h

p.20-22 : © Blandine Adam

p.23 : © canva

p.27 : © Lilou Feuillolet

p.28-30 : © pixabay

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