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Brève histoire des cabinets de curiosité

L’évolution de la pensée scientifique du XVIIe siècle (inventaire, classement systématique du vivant) va avoir des répercussions sur les cabinets de curiosité, devenant lieu de passe-temps plus que de recherche. Ils sont ainsi peu à peu remplacés par des cabinets d’histoire naturelle.

C’est au début du XXe siècle qu’on observe un regain d’intérêt pour le cabinet de curiosité notamment avec les surréalistes présentant un intérêt commun pour l’étrangeté, l’imaginaire, l’objet polymorphe et ce, à travers différents médiums. Nous pouvons notamment citer le 42 rue Fontaine, véritable cabinet de curiosité de l’âge moderne par André Breton. Le chef de file du mouvement y collecte un grand nombre d’objets rares, exotiques, de livres et d'œuvres d’amis jusqu’à sa mort.

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Actuellement, le cabinet de curiosité continue d’exister. La maison Deyrolle (46 rue du Bac) est une célèbre adresse depuis 1831. D’autres musées récents s’inspirent fortement des cabinets de curiosité comme le Musée des Confluences de Lyon, ouvert en 2014 (au croisement entre arts, sciences et ethnographie). Dans une société où sciences et technologies se sont largement développées, le cabinet de curiosité peut apparaître comme un dispositif permettant de réapprendre à se questionner sans passer par le prisme de la science. Le visiteur, actif, est ainsi amené à s’interroger lui-même, laissant exister sa propre curiosité. On note ainsi un changement de paradigme : peut-être s’agit-il désormais davantage d’une exploration subjective (découvrir son propre étonnement mais aussi immersion dans un univers onirique, mystérieux), que d’une découverte du monde extérieur, marquée par une démarche occidentalisée, étroitement liée aux sciences.

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