LB HORS-SÉRIE : Gala 2022 - À LA COUR

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Louvr’Boite n°67 0,50€

Sommaire Le jardin de l’aurore p.4-8 Un être aimé de poche p.9-11 L’art de cour d’Abomey p.12-15 Horoscope p.16-17 Tolkien p.18-20 Gala de fin d’année p.21-22 Crédits p.23

Edito 3

Rédactrice en chef : Flora Fief

Louvre, Bureau des élèves, Porte Jaujard, Place du Carrousel, 75038 PARIS CEDEX 01. Courriellouvrboite.fr:journaledl@gmail.com

: Eloise Briand

Responsable communication : Alex Martin Maquette : Mélissande Dubos, Lilou Feuilloley, Co ralie Gay, Blandine Adam, Noémie Carpentier

Facebook : fb.com/louvrboite Twitter : ISSNInstagram@louvrboite:@louvrboite1969-9611.Imprimé sur les presses de l’École du Louvre (France). Sauf mention contraire, ©Louvr’Boîte et ses auteurs.

C’est avec un certain pincement au cœur, que nous rédigeons notre dernier édito en tant que co-cheffes du Louvr’Boite, pour ce numéro Hors-Série en l’honneur de notre cher gala, qui aura lieu pour la première fois de notre scolarité dans la grande et belle normalité. Nous tenions à vous re mercier cher.ère.s lecteur.e.s, car sans vous, notre travail n’aurait pas de sens Pour!ce dernier, mais non pas moins le meilleur (on sait, on le dit à chaque fois), nous vous proposons de retrouver la nouvelle qui a remporté notre concours organisé avec Art-Thémis, écrite par Troian Leroy et plusieurs articles en lien avec le thème du gala, A la cour ! On vous laisse tourner les pages pour découvrir la suite !

Eloïse et Flora

Couverture : Blandine Adam Ont contribué à ce numéro : Adrien Barbault, Angeline Wiard, Anouk Hubert, Aubin Maudeux, Axel Martin, Blandine Adam, Caroline Legendre, Cassandre Bretaudeau, Célestine Castrigno, Co ralie Gay, Daphné Lemaître, Eloïse Briand, Eve Elmassian, Flora Fief, Gabriel Barnagaud, Gabriel Schmit, Gwladys Jolivet, Hippolyte Campe, Inès Amrani, Jeanne Spriet, Jeanne Thomann, Lilou Feuilloley, Manon de Maistre, Marie Vuillemin, Mathilde Cloüet, Mathilde Rodrigues, Matteo Vassout, Mélissande Dubos, Noemie Carpentier, Pauline Drancey, Raphael Papion, Raphael Vau dourdolle, Sofiya Pauliac, Solène Roy, Suzanne De lannoy, Suzanne Gilles, Tyfenn Le Roux, Victoria ÉcoleLarrieudu

DirecteurN°TreizièmeLouvr’Boîteannée67,0,50€depublication

Ce matin là, plus que les autres matins, Aurore avait le coeur lourd. Il lui rappelait qu’un an auparavant, sa mère, Claire, avait péri dans un accident. Sans qu’elle ne puisse rien faire pour la sauver. Sans même la serrer dans ses bras une dernière fois. Sans même lui dire au revoir. Assise dans le fauteuil de la véranda, celui dans lequel sa mère commençait toujours sa journée, Aurore observait le jardin incolore à travers les vitres sales. Il ne restait presque plus de fleurs, ni d’oiseaux, ou bien de couleurs. Les roses fanées attendaient en vain le retour de la main qui les arrosait, tandis que les hirondelles fuyaient ce désert pour un autre paradis éphémère. Quant aux abeilles, elles avaient toutes disparu, faute de pollen à recueillir. Seul le chat roux et squelettique du quartier continuait de dormir sous la table en bois, unique réminiscence du jardin si cher à la mère Toutd’Aurore.changea le jour où son frère l’appela. Un matin, à l’aube, avec une voix grave. C’était une voiture apparemment. Les médecins n’avaient rien pu faire. Ils auraient aimé sauver Claire, mais la violence de l’impact ne lui avait laissé aucune chance.

Mais maintenant qu’elle n’était plus là, Aurore ne voyait plus l’intérêt d’entretenir ce vestige d’une époque révolue. Une époque qui lui évoquait tant de regrets. Quelques années auparavant, Aurore travaillait jours et nuits à Paris, bien loin du paisible village normand dans lequel vivait sa mère. Elle ne l’appelait jamais, pas même les soirs où Claire le lui demandait. Elle ne lui rendait pas visite non plus, et prétendait que son emploi du temps l’en empêchait. Et pourtant, du temps, elle en avait. Pour sortir le soir. Pour dormir jusqu’à midi. Pour flâner au soleil dans le jardin des Tuileries. Pour emmener Mathilde en week-end romantique. Mais jamais pour sa mère. Pour Claire, elle avait tout juste des excuses.

Jamais Aurore n’avait autant pleuré. Aujourd’hui, elle se souvenait de chaque larmes versées, mais aussi des cris qu’elle avait dû étouffer, et des condoléances qui lui étaient adressées. Mais le pire restait les regrets. Il lui aurait suffit d’une visite en Normandie, d’un appel, ou juste d’un bref message. Quelques mots adressées à sa mère pour qu’elle sache qu’Aurore pensait à elle, même si elle ne l’avait

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Un être

1784 : le prince de Galles George, toute jeune âme de vingt et un ans, croise Maria Fitzherbert à l’opéra. C’est le coup de foudre, mais l’union avec une catholique deux fois veuve ne plaît pas au roi, et Fitzherbert re fuse donc elle aussi d’y consentir. Après pas mal de rebondissements, par mi lesquels une tentative de suicide du prince et un exil sur le continent de la dame, George envoie à sa bien-aimée une toute petite miniature de son œil. Et subitement, Maria rentre à Londres, et accepte en 1785 d’épou ser le prince, en dépit du désaccord persistant du roi. La dame offre le même gage d’amour au prince, qui le porte religieusement en médaillon. C’est de là que naît la mode des lover’s eyes, qui va perdurer jusque vers 1820, concerner d’aussi grandes figures que Lady Hamilton ou la reine Victoria, et se répandre dans les hautes sociétés française, russe ou même Laaméricaine.variétéde

“Yeux marrons, yeux de cochon, yeux bleus, yeux d’amoureux !” Peutêtre avez-vous vous aussi fredonné cette comptine petits… Mais les yeux d’amoureux dépassent la cour de récréation : je vous emmène bien plus volontiers aujourd’hui à la cour de George III, au Royaume-Uni. On y trouve en effet également des yeux d’amoureux ! Ou ce que l’on appelle plus volontiers en anglais des lover’s eyes...

ces petites peintures est assez déconcertante, et l’on en trouve rapidement montées aussi bien sur des broches, bagues, bracelets, que sur des couvercles de tabatières ou des épingles. Réalisés à l’aquarelle ou à la gouache, parfois même sur de l’ivoire, les lover’s eyes sont souvent ornés de perles et de brillants. La sophistication va parfois jusqu’à les monter en médaillons, à l’intérieur desquels l’on enferme la mèche de cheveux de la personne aimée, ainsi qu’un petit message chiffré. La pratique, gagnant en notoriété, devient même courante entre amis, ou pour entretenir le souvenir d’une personne décédée. Petit tour d’horizon et de magasin, pour inspirer vos tenues de gala ! aimé de poche : les lover’s eyes de la cour géorgienne

2. Le plus romantique :Eh oui, Lady Hamilton a échangé des lover’s eyes avec son grand amour, l’amiral Nelson. L’Angleterre géorgienne réservait traditionnellement le port des petites miniatures aux femmes, mais d’autres hommes que le prince de Galles ont contribué à dégenrer la pratique, et c’est notamment le cas de Nelson. A sa mort, après la bataille de Trafalgar, l’on trouve en effet sur son cadavre une miniature représentant sa bien-aimée.

Mais la reine Louise de Prusse voit, elle, les choses en grand ! Elle décide d’offrir à son mari, à l’oc casion de son anniversaire, un véri table portrait de famille oculaire, où figurent cinq yeux : le sien, mais aussi ceux de leurs quatre enfants.

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1. Le plus grand :Chaque œil est pensé comme le por trait d’un regard, qui doit offrir à son possesseur une véritable attache émotionnelle.

3. Le plus littéral :Un petit tour dans les collections royales da noises vous permettra d’admirer un bracelet arborant en son centre un lover’s eye… Mais il y a un mais. Il s’agit d’un bracelet tressé en cheveux. Oui oui. La duchesse Auguste Ama lie von Leuchtenberg l’offre à sa fille Joséphine qui, à tout juste seize ans, quitte Munich pour épouser un prince suédois. C’est ce qu’on peut appeler une véritable synecdoque.

Si cet article a donné envie à vos yeux pétillants de fixer quelques lover’s eyes, nul besoin d’un billet d’avion ! L’unique lover’s eye du Louvre est bien caché au fond des réserves… mais vous avez jusqu’au 5 juin pour en découvrir deux autres, prêtés par le musée Carnavalet à la maison de Victor Hugo, à l’occasion de l’exposition Regards !

5. Le plus pop culture :S’il y a parmi vous des fans des Chroniques de Bridgerton, ils ne pourront désormais plus s’empêcher de fixer le collier arboré par le per sonnage de Marina… car il s’agit bien d’un lo ver’s eye ! Et, sans divulgâcher l’intrigue, il en révèle beaucoup sur les épreuves auxquelles la jeune femme doit faire face… La référence atteste en tout cas d’un véritable engouement contemporain pour ces petits objets, dont de nombreux exemplaires sont aujourd’hui vi sibles au Victoria and Albert Museum, au Met, ou encore au Philadelphia Museum of Art.

2. Le plus romantique :Eh oui, Lady Hamilton a échangé des lover’s eyes avec son grand amour, l’amiral Nelson. L’Angleterre géorgienne réservait traditionnellement le port des petites miniatures aux femmes, mais d’autres hommes que le prince de Galles ont contribué à dégenrer la pratique, et c’est notamment le cas de Nelson. A sa mort, après la bataille de Trafalgar, l’on trouve en effet sur son cadavre une miniature représentant sa bien-aimée.

Source : “Treasuring the Gaze : Eye Miniature Portraits and the Intimacy of Vision” par Hanneke Grootenboer, extrait de The Art Bulletin, à retrouver sur JSTOR. Marie Vuillemin 11

Je suis Gaëlle Beaujean, responsable des collections Afrique et chargée du cours organique Histoire des arts d’Afrique subsaharienne, et entre autres choses, j’ai fait une exposition qui s’appelait “Artistes d’Abomey, dialogue sur un royaume africain”, “L’Afrique des routes” aus si, dont j’étais la commissaire, et puis l’exposition sur la restitution des vingt-six oeuvres du Bénin. Et j’ai rédigé une thèse en 2015 sur “L’art de cour d’Abomey. Le sens des objets”, donc là, on est dans le vif du sujet puisqu’il s’agit d’un art royal !

Ils se sont déplacés vers Alada, ils y ont fondé un royaume, et puis après, il y a eu une fâcherie entre trois frères qui voulaient le trône. L’un est resté à Alada, un autre est parti vers l’Est pour créer la ville que l’on connaît sous le nom de Porto-Novo aujourd’hui, et un autre est monté dans le Nord, et là, on est vers 1600, au tout début du XVIIe siècle, donc chronologiquement, c’est là que l’on peut situer le début de la constitu tion de ce royaume. Et géographiquement, on est à 120 km de la côte Atlantique, que les Européens ont déjà surnommé “la Côte des esclaves», avec un port qui est très important, où les Portugais ont déjà établi un fort à la fin du XVIe siècle, qui est la ville de Ouidah. [...] Parfait ! Par rapport au royaume du Danhomè - le royaume d’Abomey -, est-ce que vous pourriez s’il vous plaît nous le situer chronologiquement et géographiquement ? Oui, alors bon, il y a toute une mythologie qui in dique les mouvements migratoires en fait de cette famille royale, qui viendrait d’une ville qui s’appelle Tado, au Togo actuel, dont l’ancêtre serait un homme, mi-homme, mi-panthère, fils d’Agassou. Donc c’est pour ça que l’on appelle la famille royale les «Agassouvi», puisque en langue adja-fon, ça veut dire “les enfants d’Agassou”.

L’art de cour d’Abomey - Interview exclusive de Gaëlle Beaujean -

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Est-ce que vous pourriez d’abord commencer par vous présenter pour nos lecteurs ?

Très bien. Et donc la prochaine question : quels sont les corps et les fonctions qui composent la cour d’Abomey ? Qu’est-ce que la cour à Abomey ? Alors, j’espère parvenir à être exhaustive et à n’oublier personne ! Donc la cour proprement dite est composée du roi [...]. Autour du roi, dans la capitale, on retrouve tout d’abord ses épouses. Alors il en a grand nombre, et avec les épouses, on a les eunuques, puisqu’aucun homme non-castré, à part le roi, n’était admis auprès des épouses. A la cour, on va trouver la reine-mère, la kpojito, qui va être très importante dans les décisions, notamment en lien avec les cultes et le vaudou, puisque la religion nationale, c’est le vaudou. On va avoir les ministres, puisque je parlais de gouvernement à partir de Houegbadja. [...] Il y a aussi le devin royal, qui va être auprès du roi tous les matins ou dans la journée, et qui va donner des indications sur l’avenir, le destin, puisqu’il s’occupe du fâ - fâ, c’est le destin -. Aussi le matin, quand le roi se lève, il voit des médecins, qui font partie de la cour. Parmi les membres de la cour, il y a évidemment les responsables de cultes vaudous. [...] A la cour, on a aussi des personnes un peu particulières, qui sont les da dasi ; ce sont des femmes. Quand elles sont en transe, au moment des cérémonies, elles sont les réincarnations des rois défunts, donc ce sont des femmes importantes. Et d’ailleurs, sur la place des femmes, on peut souligner - puisque je parlais des ministres - qu’ils ont toujours un ho mologue féminin, qui est plus discret, mais qui est à la cour, et qui peut être une épouse royale. Donc il y a toujours un équilibre du pouvoir homme-femme.

[...] Et puis, parmi les membres de la cour, il y a bien évidemment les officiers, hommes comme femmes, puisque l’on avait un tier de l’armée qui était composée de femmes à partir du règne de la reine Hangbe, la seule reine des Agassouvi, qui était l’une des filles de Houegbadja, et qui a constitué ce corps armé féminin. [...] Donc j’espère n’avoir oublié personne... Si, j’ai oublié une catégorie : c’est la catégorie des artistes !

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[...]On a deux chefs de familles d’artistes qui sont très importants : tout d’abord, les Hountondji, qui sont considérés comme les frères du roi [...]. Les Hountondji, ce sont les orfèvres. Ils vont s’occuper de travailler l’or, l’argent, les alliages cuivreux, le cuivre. Et on a les Yemadje, qui sont considérés comme les épouses du roi. Cest une relation non sexuée, c’est

Pour toutes les personnes que je vous ai citées ! Donc il va repérer un ar tiste, il va l’installer dans la ville. Cet artiste peut-être parmi les anato, qui sont les roturiers.

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La prochaine question était : quelle relation la cour entretenait-elle à la production artistique ? Mais on y a déjà un peu répondu…

ce que disent les interlocuteurs au Bénin (rires). Mais justement, je vous parlais de qui peut aller dans les palais privés, et notamment côtoyer les épouses royales, donc il y a les eunuques, mais le daï Yemadje, donc le chef de la collectivité Yemadje - qui se charge des textiles et des textiles appliqués -, est le seul à être admis en fait dans les palais privés du roi, puisqu’il est considéré comme épouse du roi.

Alors, mais ce qu’on peut préciser, c’est le rôle moteur du roi dans la création, à la fois dans sa volonté de repérer des artistes qui vont ap porter quelque chose de nouveau et de révolutionnaire dans les arts vi suels - ça, c’est quand même très étonnant ! Et bien avant les Avant-gardes en Europe ! - et à la fois dans une continuité “académique” on va dire, puisque le roi va prendre en charge les descendants du premier du nom qui a été révolutionnaire dans les arts visuels, donc il s’engage pour lui et pour ses successeurs à prendre en charge ses ateliers. Par exemple le pre mier Yemadje du nom a innové, et ensuite, les descendants ont poursuivi sur des patrons, des matrices qui avaient été dessinés par le premier du nom, après transformé selon les narrations à faire sur le textile, mais ont poursuivi un artisanat et n’ont pas innové. Mais le roi s’engageait à faire des commandes et à continuer d’entretenir ces familles. Mais il va - et ça c’est assez remarquable -, à partir de Houegbadja, repérer un art visuel et des techniques nouvelles qu’il va incorporer dans l’art de cour, pour ses propres besoins et les besoins de la cour, que ce soit cultuel, militaire…

Quel est le rôle et le sens des regalia au sein de cet art de cour ?

On va avoir l’ombrelle assortie au parasol. Il a une perle spécifique qu’il porte autour du cou. Il y a les trônes, bien entendu, qui sont pour les rois et rois défunts, aucune autre personne n’y a le droit. Parmi les regalia, on a aussi le katakle - dans les 26 objets, on a justement un katakle -. Si c’est le trône des chefs de famille que le roi va introniser, lui ne s’assied pas dessus mais pose ses pieds dessus. On a aussi parmi les regalia - et ça, c’est étonnant -, les sandales, car à la cour, seul le roi a le droit d’être chaussé. Tout le monde est pied-nu, sauf le roi. [...]

Et aujourd’hui, on se déchausse encore devant le roi d’Abomey ?

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Ah oui oui oui, si vous avez une audience, vous devez. Pour ce qui est des regalia, je pense que je vous les ai toutes citées. Après, c’est le matériau [qui compte], puisqu’on peut trouver des objets qui vont être communs à des membres de la cour et au roi, mais ceux du roi seront en matériaux plus précieux [...] Puis après, on a des objets qui sont les incarnations du roi, et qui sont très puissants, notamment auprès des sujets et auprès de la cour pour incarner les rois. Alors ça va être les trônes pour les ancêtres royaux, ça va être les fameux bocchio, que l’on a restitués, on va avoir aussi des textiles exceptionnels exposés lors de cérémonies exceptionnelles, qui ne sont pas au plus près du corps du roi, mais qui sont en l’honneur de la famille royale et des vaudous pour protéger la communauté du royaume. Suite de l’interview sur louvrboite.fr !!!

Interview menée par Axel, Joana et Blandine Leur rôle, c’est que ce sont des attributs qui ne sont réservés qu’au roi, et qui sont au plus près du corps du roi. On a des récades spécifiques, donc c’est comme un sceptre. Il le porte sur son épaule gauche. Même si la récade, on va la retrouver dans les batail lons, pour les chefs de culte vaudou, les ambassadeurs, celle du roi sera dans d’autres matériaux, notamment l’ivoire, qui est vraiment un matériau jugé noble, dont seul le roi va autoriser l’utilisation dans les arts. En général, sa récade va porter une lame qui n’est pas en fer, comme pour les autres personnes, mais en ivoire.

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Me revoilà pour vous parler une nouvelle fois de l’œuvre du grand pro fesseur Tolkien : la Terre du Milieu et le Seigneur des anneaux. Que vous ayez simplement vu les films (Hobbit ou le Seigneur des Anneaux) et/ou lu les livres, l’article est à votre portée. Mon seul objectif ici est de lever un mythe, une erreur faite par beaucoup sur un personnage très apprécié chez les Elfes.

TOLKIEN

Maître Elrond, Elfe éminent de la cité de Fondcombe où s’arrêtent autant les protagonistes du Hobbit que du Seigneur des Anneaux n’est pas le roi de la belle cité ni son seigneur d’ailleurs. Il n’en est que le garant, reconnu comme ses pairs comme un sage apte à prendre des décisions importantes et à protéger la cité cachée de Fondcombe. Il est d’ailleurs appelé « Maître Elrond ». En fait, le peuple des Elfes Noldor (dont font partie Elrond et Galadriel) n’a plus de roi légitime depuis la mort de ce dernier lors de la guerre de l’Anneau à la fin du Deuxième ge, bien avant les évènements impliquant les nains d’Erebor et les Hobbit de la Comté (mais si vous savez, la belle introduction du premier film du Seigneur des anneaux avec Sauron et Isil dur…). Eh bien à ce moment-là, le roi des Noldor qui combattait avec les Hommes et qui est presque invisible à l’écran s’appelait Gil-Galad et il fut tué sur ce champ de bataille. Horreur ! Catastrophe ! Il n’a point d’héritier. Seulement soulagement, une rumeur court : il aurait désigné son plus proche ami/conseiller/général de ses armées pour lui succéder. Je vous le donne en mille : c’est bien Elrond (Gil-Galad lui avait même donné son anneau de pouvoir obtenu de Sauron avant qu’il ne trahisse tout le monde*). Car en plus d’être le plus fidèle ami de Gil-Galad, Elrond des cend aussi d’une lignée royale mais dont le royaume fut détruit au Premier ge bien avant cette sombre histoire d’Anneau.

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Et pour un autre secret du même genre : Galadriel et Celeborn ne sont pas non plus roi et reine de la Lothlórien… Il y eut bien deux rois du peuple sinda, un autre peuple elfique (oui il y en a beaucoup), mais le denier, Amroth quitta la forêt pour tenter de retrouver celle qu’il aimait. Ils se re trouvèrent mais furent séparés à nouveau et ne la retrouvant pas, Amroth se jeta dans la mer et mourut. Sans roi, les Sinda de la forêt se retrouvaient sans dirigeants et menacés par les Orques qui venaient de s’installer dans la Moria, le territoire voisin. Galadriel et Celeborn qui connaissaient déjà bien la forêt, décidèrent de s’y installer et de devenir les gardiens de la forêt, prévoyant son rôle stratégique important.

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Mais ne se jugeant pas digne d’un tel honneur et de prendre les traces de celui qu’il admirait, Elrond refuse de devenir roi des Noldor et la place reste vide. Elrond retourne à sa cité de Fondcombe et l’administre. Le fait qu’il ne soit pas roi implique également que s’il devait mourir ou quitter la cité, ses enfants ne seraient pas les garants directs de la cité.

Ne faites donc plus l’erreur ! Le seul Elfe qui puisse tenir le titre de roi est Thranduil, le grand blond dans la forêt Noire que l’on rencontre dans le Hobbit et qui ressemble à Legolas (normal c’est son père). Lui, pas d’inquiétude, il est bien roi, et Legolas est bien prince. Bon courage pour les révisions et les examens. N’oubliez pas de prendre soin de vous et de vous évader en Terre du Milieu dans un fauteuil et un thé ou un canapé bien confortable.

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*Les trois anneaux des Elfes sont détenus par Elrond, Galadriel et… Gandalf ! Eh oui (mais tout cela est pour un autre article !).

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Crédits 23 Couverture/quatrième de couverture : © Blandine Adam p.4-8 : © Romane Demonet p.10-11 : MET museum, Smithsonian p.12 : © Universalis p14-15 : © Blandine Adam p.16-17 : © Coralie Gay p.18-20 : © Pixabay p.21-22 : © BDE de l’Ecole du Louvre

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