Un siècle d'écologie à l'université de Grenoble

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Depuis le filet troubleau jusqu’à la séquence d’ADN, les outils les plus divers ont permis à des générations de chercheurs d’apporter leur pierre au vaste édifice de l’Écologie scientifique. C’est à l’étude du milieu des eaux douces et de la montagne que les Grenoblois ont consacré tout leur dynamisme : il était indispensable de mieux connaître (pour mieux les gérer) ces milieux naturels, d’une richesse extrême mais aussi très fragiles et rapidement agressés par les activités humaines. Le présent ouvrage relate l’histoire d’un laboratoire de la Faculté des Sciences, dont les découvertes sur un siècle de temps ont contribué au développement de l’écologie à une époque où elle ne bénéficiait pas encore des concepts et méthodologies modernes. À travers l’évocation des travaux de ses enseignantschercheurs depuis la fin du XIXe siècle, riche de près de 200 illustrations, le livre met en relief une histoire grenobloise de l’étude scientifique des populations aquatiques naturelles, au service des hommes et de la nature.

www.editions-libel.fr Dépôt légal : mai 2011 25,00 euros TTC ISBN 978-2-917659-15-1

9 782917 659151

Un siècle d’écologie UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER à l’université de Grenoble JEAN BOUVET

JEAN BOUVET UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER

Un siècle d’écologie à l’université de Grenoble


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I N T RO D U C T I O N

Grenoble, son Université et ses étudiants au début du siècle dernier

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C hapitre

Préambule Aujourd’hui, une Université se présente sous la forme d’un ensemble d’unités fonctionnelles : les laboratoires, autrefois chaires au sein de facultés. Ils sont organisés pour offrir aux étudiants des enseignements de haut niveau grâce aux activités de recherche qui les fertilisent. À cela s’ajoutent des participations aux charges administratives depuis les structures de bases, les laboratoires, jusqu’aux instances dirigeantes (Conseils et Présidence) en passant par les unités fédératives disciplinaires que constituent les Unités de formation et de recherche (UFR). À propos de l’Université, qu’en était-il en 1900 quand naissait un laboratoire, le laboratoire de Pisciculture de l’Université de Grenoble, qui devait prospérer jusqu’en 1982 ?

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introduction

Ce livre a seulement pour but de présenter la naissance, la vie active et la disparition d’un laboratoire de la Faculté des Sciences de l’Université de Grenoble dans le contexte économique, social et culturel de l’époque. Les raisons de sa naissance : la région est particulièrement riche en lacs, torrents, ruisseaux et rivières et paradoxalement ces eaux douces sont pauvres en poissons. Pourquoi ? Essentiellement à cause d’un braconnage constant qui est particulièrement dévastateur en période de reproduction. Pour augmenter le nombre de poissons en un lieu donné public aussi petit soit-il en surface, il faut une réglementation et une surveillance strictes concernant les périodes de pêche et aussi un empoissonnement scientifiquement évalué. Tout cela paraît simple, mais en fait tout un lourd et passionnant travail se profile dans le temps et dans l’espace si l’on veut améliorer la situation sur une région. Il s’agit de développer toute une économie piscicole. Il m’a semblé qu’il convenait de faire sortir de l’ombre et de la confidentialité une œuvre unique en France. On peut dire que le professeur Léger a été un immense enseignant-chercheur à partir de 1904. Il a su écouter ses collègues en poste dans son laboratoire de Zoologie dans la chaire duquel il a été nommé, il a su apprécier les potentialités piscicoles de la région concernant les vastes réseaux d’eau douce, il a su rédiger avec beaucoup d’habileté des projets de recherche, il a su avec beaucoup de persuasion assurer les administrations du bien-fondé de ses perspectives à condition de recevoir des aides financières, il a su démontrer que la recherche fondamentale permet seule une recherche appliquée innovante, il a su rester fidèle à ses engagements pendant presque cinquante années de travail assidu. Grâce à des objectifs de première importance, le laboratoire a pu continuer ses activités après la disparition en 1948 de son fondateur. Les enseignantschercheurs qui lui ont succédé, Auguste Dorier, puis Charles Degrange et Bernard Serra-Tosio, ont également su faire évoluer les thèmes de recherche, et surtout conserver une volonté pour assurer un travail de grande qualité. Mais, les décennies passant, la politique de la recherche, à la suite de l’arrivée de nouvelles techniques d’investigation (outils biochimiques, moléculaires, informatiques), a changé, il en est résulté un affaiblissement de ce potentiel des enseignants-chercheurs traditionnels au profit des nouveaux recrutements, et ce, à partir des années 70-80.

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C hapitre

Grenoble, son Université et ses étudiants au début du siècle dernier

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C’est par une bulle du pape avignonnais Benoît XII, datée du 12 mai 1339, qu’a été fondée l’Université de Grenoble, à la suite de la demande formulée par Humbert II, Dauphin, pour attirer des étudiants à Grenoble. Il est proposé des études dans les domaines suivants : Droit civil, Droit canonique, Médecine et Arts (réf. 379). De 1565 à 1806, Grenoble se voit privée de son Université, il faut aller à Valence. La Faculté des Sciences de Grenoble a été créée en 1811. Trois professeurs sont nommés dans les Sciences mathématiques, physiques, et chimiques ou naturelles. Leur fonction principale est la collation des grades (baccalauréat, licence et doctorat). Cette faculté végéta jusqu’en 1852, en ne prononçant que 111 admissions au baccalauréat. Les facultés se trouvent à l’étroit dans la Vieille Halle.

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introduction

Le Palais des Facultés Inauguré en 1879, situé place d’Armes, aujourd’hui place de Verdun, il abrite les Facultés des Sciences, des Lettres, de Droit et la bibliothèque (30 000 volumes), fréquentées par seulement 340 étudiants ! La Vieille Halle. Partie de l’ancien couvent des Dominicains où la ville avait installé son « poids à farine » au rez-de-chaussée, les deux étages étant loués. Bâtiment disparu, son emplacement se situait rue Philis-de-la-Charce.

En 1875, cinq chaires existent : mathématiques, physique, chimie, zoologie et géologie-botanique. D’autres vont être créées (nombre porté à douze). Pour ce qui est du nombre des étudiants, il passe rapidement à 887 en 1900 et à 1 573 en 1925. Parallèlement à ce développement des Facultés, un désir de recherches se fait sentir et se traduit par la naissance de sociétés savantes comme la Société de Statistique des Sciences naturelles et des Arts industriels. En 1899, le conseil de l’Université fonde l’Institut électrotechnique, inauguré en 1901. Le directeur est J. Pionchon. L’Université finance en partie cet Institut. La Société pour le Développement de l’Enseignement technique près de l’Université de Grenoble apporte son concours aussi. En 1904, le directeur de l’Institut est L. Barbillion, son successeur sera R. Gosse à partir de 1928. À partir de cette époque s’ajoute l’École française de Papeterie (1909). De 18 élèves en 1899, on passe progressivement à 750 en 1924. À partir de 1926, la Société de Statistique deviendra la Société scientifique du Dauphiné. Dès lors l’étude des questions scientifiques susceptibles d’une application pratique dans l’industrie régionale, presque toutes dérivées de la Houille blanche (expression employée pour la première fois par Aristide Bergès en 1889 pour désigner l’énergie hydraulique) : papeteries, électrochimie et électrométallurgie, construction mécanique et électrique, seront fortement soutenues. Le Dauphiné est devenu la terre d’élection de l’industrie de la Houille blanche.

Palais de l’Université au début du siècle dernier.

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introduction

Les activités de recherche des Facultés s’accroissent à pas de géant, en 1889, naissent les Annales de l’Université de Grenoble, les travaux sont publiés et mis à la disposition des autres universités et en retour, à titre d’échanges, 120 périodiques enrichissent le fonds documentaire. En 1939, 64 volumes existent. L’École préparatoire à l’Enseignement supérieur des Sciences et des Lettres de Chambéry, qui date de 1890, est rattachée à l’Université de Grenoble en 1920.

Le laboratoire de Botanique Lachmann, est nommé professeur en 1893, puis Mirande lui succède en 1908. En 1931 arrive de Litardière dont le laboratoire, bâtiment ancien, se trouve place Malakoff (rectorat actuellement). En 1904, Lachmann expose au congrès de l’A.F.A.S. (Association française pour l’Avancement des Sciences) le problème des jardins alpins (réf. 377). L’objectif de son intervention est de donner des renseignements sur les ressources que l’Université de Grenoble peut offrir aux botanistes qui désirent étudier la flore du Dauphiné et particulièrement la flore alpine. Les collections de plantes sèches de la ville sont à la disposition des chercheurs et amateurs au Muséum d’histoire naturelle dont le conservateur est M. Rérolle. Les ressources botaniques dont l’université dispose sont de 2 sortes : 1) les collections de la Faculté des Sciences dans le Palais des Facultés.

L’Université de Grenoble, en 1910, est connue à Varna (Bulgarie, port sur la mer Noire). Quels étudiants bulgares viendront dans la capitale des Alpes ? On ne le saura probablement jamais.

Jardin alpin du Lautaret. En 1903, on a construit dans le haut du jardin une petite cabane en bois avec soubassement en maçonnerie pour remiser les outils de jardinage, entreposer les graines et abriter le jardinier, sans qu’il reste inoccupé, par le mauvais temps. J.P. Lachmann. 1904.

2) les jardins botaniques dans la haute montagne, au nombre de trois : a) le jardin de Chamrousse à Roche-Béranger à 1 850 mètres, créé en 1893 par la société des Touristes du Dauphiné, abandonné en 1903. b) le jardin du Lautaret, planté en 1898 à 2 075 mètres, site exceptionnel et flore magnifique du col c) le champ d’expériences établi en 1899 au Villard-d’Arène dans la vallée de la Romanche à 1 651 mètres.

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introduction

Ces jardins doivent servir à la recherche fondamentale et appliquée (plantes potagères, fourragères, florales et arbres fruitiers) mais aussi à la protection des plantes indigènes (conservatoire, production de graines) et aux touristes pendant la belle saison. Le tapis végétal naturel alpin compte plus de deux cents espèces, le jardin du Lautaret contient en plus des plantes des Alpes des plantes de montagne en provenance de toutes les parties du monde. Il est réputé pour sa somptuosité florale. En 1919, le Touring Club apportera un soutien décisif pour un nouvel élan. Le chalet botanique, unique en France, sera aménagé de façon à devenir fonctionnel pour les étudiants et chercheurs désirant séjourner là.

Le chalet de Roche-Béranger dans le massif de Belledonne.

Le laboratoire de Géologie Kilian occupe la chaire de Géologie de 1892 à 1925. En 1904 (congrès A.F.A.S.), Kilian publie une récapitulation des travaux antérieurs, qui est comme son testament de glaciologiste (réf. 377). On apprend que tous les glaciers sont en décrue manifeste. En 1908, des locaux sont aménagés rue Très-Cloitres, le laboratoire de Géologie et l’Institut de Géographie s’installent là. En 1926, Maurice Gignoux occupe la chaire de Géologie et, en 1932, Léon Moret s’installe dans la seconde chaire. Les travaux du laboratoire de Géologie, principalement orientés dans l’étude de l’histoire géologique des Alpes ou de la région dauphinoise (participation intense et soutenue au Service de la carte géologique de la France, Service des adductions d’eau et des cimetières et Service des études glaciologiques), se diversifieront avec l’éclosion de traditionnelles et/ ou nouvelles spécialités : stratigraphie, tectonique, minéralogie, paléontologie, mais aussi la géologie appliquée, etc. Comme pour les autres laboratoires, entre 1904 et 1925 (réf. 377 et 378) l’on a assisté à une exceptionnelle vitalité. Les travaux sont publiés dans la revue : Travaux du laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de l’Université de Grenoble.

Front du glacier d’Entrepierroux (partie occidentale du bassin du Vénéon). Cliché Flusin. 1903.

La Faculté des Lettres En 1900, seulement 6 chaires existent ! Devant le nombre assez faible d’étudiants (141), les enseignants organisent des cours publics, leur succès est incontestable. En 1924, 791 étudiants inscrits (dont la moitié d’étrangers), plus qu’à Lyon. Pour rester dans un cadre qui concerne non pas les lettres, mais un environnement culturel pour les scientifiques, on peut signaler l’existence de trois sociétés savantes en 1904. L’Académie delphinale (fondée en 1772, puis refondée en 1898, études d’histoire locale, d’archéologie, d’histoire littéraire de la province), la Société de Statistique du département de l’Isère (1838, le Laboratoire apparaît à côté de la Bibliothèque), se fixe 2 missions : 1) L’étude de la Statistique complète du département de l’Isère et 2) L’avancement des Sciences naturelles, des Arts industriels dans la région et la Société Dauphinoise d’Ethnologie et d’Anthropologie (1894).

Laboratoire de Géologie, rue Très-Cloitres. Recherche et enseignement. 11


introduction

Un étudiant italien utilise une carte postale pour montrer le bâtiment dans lequel il suit des cours de français.

C’est à partir de cette époque que Grenoble devint la métropole incontestée de l’italianisme en France. Les Facultés des Sciences et des Lettres reçurent pour mission officielle d’organiser chaque année, à Rome, deux sessions de baccalauréat. En 1903 est créé l’Institut de Phonétique, en 1921 il est logé rue Très-Cloîtres. En 1908, le laboratoire de Géographie devient l’Institut de Géographie. Il offre de vastes et précieuses ressources : collections de cartes topographiques, de photographies. L’effectif étudiant reste faible jusqu’en 1925. Raoul Blanchard anime avec beaucoup d’efficacité les travaux de recherches et en 1920 paraît la Revue de Géographie alpine.

La Faculté de Droit En 1906, 5 chaires et 440 étudiants ; en 1925, 14 et 660 étudiants. De toutes les créations, la plus importante est celle de l’Institut d’Enseignement Commercial. Tenant grand compte des besoins du milieu social où elle vit, cette faculté s’est particulièrement adonnée aux problèmes juridiques et économiques de la Houille blanche. Les professeurs entretiennent des relations étroites avec les collègues de la Faculté des Lettres.

L’École de Médecine et de Pharmacie Le bâtiment pour l’École de Médecine et de Pharmacie est livré en 1894, rue Lesdiguières. Au début du XXe siècle, les eaux minérales du Dauphiné, dont l’utilisation est devenue à la mode, font l’objet d’une communication au Congrès de l’A.F.A.S. de 1904 par le docteur R. Porte, professeur à l’École de Médecine. Trois stations en 1904 : Uriage, Allevard et La Motte-les-Bains. Trois spécialisations fonctionnelles, respectivement : dermatologique, respiratoire et gynécologique. Comme dans les autres disciplines, un développement remarquable prendra naissance à partir de cette époque. La période qui s’étend de 1900 à 1925 a été marquée par une remarquable transformation de l’enseignement clinique. 12


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L’École de Médecine, rue Lesdiguières.

L’administration des Hospices et la municipalité de Grenoble ont financé la construction de nombreux bâtiments. Au décès du Docteur Bordier en 1910, Louis Léger est proposé pour occuper la Chaire de Sciences naturelles à l’École de Médecine.

L’Alpinisme et le Tourisme (d’après H. Ferrand) Le Club alpin français a été créé en 1874 à Paris. La section de Grenoble compte déjà 66 membres en 1875. Mais les Grenoblois préfèrent créer la Société des Touristes du Dauphiné en 1875 (et déjà en 76 : 445 membres). Développement rapide de ces associations avec construction de chalets et refuges, travaux divers, rédaction de guides, etc. Les deux associations ont poursuivi leur marche parallèle. Grenoble est la plaque tournante pour l’Alpinisme. En 1892 naît la Société des Alpinistes Dauphinois. En 1895 naît le Rocher-Club : on y pratique des courses sans guide, pour devenir plus fort ! Deux morts, dont le président, et des accidents portèrent un coup funeste au Rocher-Club. En 1904, annuaires et bulletins consacrés au tourisme fleurissent à Grenoble.

L’Économie grenobloise — Industrie gantière En 1904, Valérien Perrin rédige un historique du gant (cet élément de confort existait dans l’antiquité). Dès 1620, la réputation des couturières de gants est faite dans tout le royaume. L’apogée se situe vers 1740-1750 : 25 maîtres gantiers, 200 à 300 ouvriers ; en 1850, 60 et 14 000 ouvriers (on travaille beaucoup à domicile) ; en 1902, 66 fabricants et 15 000 ouvrières dans Grenoble et ses environs, des ateliers sont construits et il y a moins de travail à domicile. La Révolution fut une période d’arrêt total pour toutes les industries. La ganterie eut à en souffrir. Mais tout repart et, à l’Exposition universelle de Paris en 1855, les fabricants 13


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grenoblois furent presque aussi nombreux que ceux de la capitale. Plus de 60 % de la production grenobloise partait à l’étranger (Grande-Bretagne, États-Unis, Allemagne principalement). L’ouvrier est payé aux pièces. En 1900, une École de ganterie est demandée à la Chambre de Commerce, mais en vain. — Industrie papetière L’évolution de l’industrie papetière dans le département de l’Isère depuis 1850 et sa condition est présentée en 1904 au Congrès de l’A.F.A.S. par Aristide Bergès, fabricant de papier. On assiste à l’arrivée de la pâte de bois (inventée par un Bavarois en 1855) et aussi de la force motrice dans la région. Trois nouvelles usines : Rioupéroux, 1865, Brignoud, 1869, et Lancey, 1869 et 1880. Naissent des Sociétés par actions, des usines remplacent les maisons ! — Les ciments On ne peut pas passer sous silence les ciments de Grenoble. Un calcaire marneux contenant 23 à 30 % d’argile disséminée dans sa masse peut, par une cuisson appropriée, donner directement des ciments, définition de L. Vicat (1818). Des bancs à ciment existent à la Porte de France et ailleurs dans la région (ici, dans le berriasien, couches de 4 mètres d’épaisseur). On peut fabriquer du ciment. — Les transports Le tramway électrique de Chapareillan (42 km de Grenoble) a été inauguré en 1900 ! La ligne de Saint-Georges-de-Commiers à la Mure (31 km) est électrifiée (courant continu sous haute tension) en 1903 ! On découvre comment transporter sur plusieurs centaines de kilomètres un courant continu sous des tensions de 50 à 100 000 volts.

La ville de Grenoble — Organisation concernant la distribution de l’énergie L’exploitation municipale des services de distribution de l’eau, du gaz et de l’énergie électrique à Grenoble est présentée par H. Capitant, professeur à la Faculté de Droit au Congrès de l’A.F.A.S. de 1904. Un système d’exploitation direct de l’eau et du gaz existait et était unique en France; l’énergie électrique arrive en 1900 et on a de bonnes raisons de la mettre dans le même système. La municipalisation dans ce domaine posait déjà quelques problèmes, adversaires et partisans de la régie existaient ! Pour l’eau, une dizaine de sources alimentent la ville. Mais en 1882, le maire E. Rey et le conseil municipal décident d’acheter les eaux des sources de Rochefort (12 sources sur 35 hectares, 650 litres à la seconde), pour les amener à Grenoble (hauteur de charge brute environ 35 mètres). On décide d’exécuter les travaux en exploitation directe. La ville de Grenoble devient propriétaire des terrains sur lesquels se trouvent les sources. Pour le gaz, une usine à gaz municipale fonctionne depuis 25 ans, la ville ayant refusé des affermages. Depuis 1888, la Société grenobloise d’éclairage électrique assure l’éclairage des places et des rues à la satisfaction des Grenoblois. En 1903, la ville achète à cette société tous les privilèges acquis en 1888. On décide de créer un service 14


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municipal de l’éclairage et de la distribution de la force motrice. L’électricité est achetée à la Société électrochimique de la Romanche. — L’humanitaire Le Patronage des Libérés et le Sauvetage de l’Enfance à Grenoble est créé : article rédigé par P. Cuche, professeur à la Faculté de Droit (C.R. du congrès de l’A.F.A.S. de 1904). Il s’agit d’une éventuelle intervention en faveur du reclassement d’un ancien détenu, prévenu, accusé, condamné de plus de 16 ans. Le Sauvetage de l’Enfance s’adresse à des mineurs de moins de 16 ans qui ne sont pas tous des délinquants. Ce qui réussit parfois pour les enfants c’est le placement dans une famille en montagne.

École des Arts industriels, rue Lesdiguières, à côté de l’École de médecine

— L’École des Arts industriels En 1909, Berthe de Boissieux laissait à la ville de Grenoble la coquette somme de 1 500 000 francs ! Un très beau bâtiment, style renaissance italienne, est construit rue Lesdiguières et abrite désormais toutes les spécialités concernant l’art. — L’enseignement technique élémentaire Cet enseignement, très actif et très vivant, comprend : a) l’Office d’orientation professionnelle, b) les cours professionnels de la ville de Grenoble, c) l’École Vaucanson (la fondation remonte à 1836) transformée en École pratique de commerce et d’industrie en 1898, d) l’École hôtelière, fondée en 1917, qui dispose d’un hôtel, l’hôtel Lesdiguières, rue Jean-Jaurès à l’époque. — Le musée de Grenoble Le musée de Grenoble, créé en 1798, sera reclassé en 1920 par André Farcy son conservateur qui a écrit : c’est actuellement le seul musée français où l’on peut suivre les formes successives et les plus récentes de l’art de ces temps.

École hôtelière, fondée en 1917.

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— Le Musée dauphinois Le Musée dauphinois, créé par la ville de Grenoble en 1906, a été installé alors dans la chapelle de Sainte-Marie-d’en-Bas, rue Très-Cloitres. Hippolyte Müller, le conservateur, va enrichir le musée par un travail intense et soutenu consistant en une présentation, savamment interprétée et commentée, des récoltes issues de nombreuses campagnes de fouilles menées principalement autour de Grenoble (Préhistoire et Protohistoire). — Le Syndicat d’initiative C’est en 1889 qu’a été fondé à Grenoble le plus ancien des organismes français destinés à favoriser le tourisme, le Syndicat d’initiative de Grenoble et du Dauphiné. Son activité se développera au fur et à mesure de l’accroissement du nombre de véhicules automobiles. Cela incitera le développement du réseau routier. En Isère existe déjà un riche réseau de voies ferrées (trains, tramways, et un funiculaire, célèbre à l’époque), il facilite l’organisation de circuits dits touristiques. Dès 1893, un livret-guide est édité.

Le Syndicat d’initiative près de l’entrée du Jardin des Dauphins. 1900.

— Les sociétés savantes Sous des formes très diverses et en marge de l’Université, ces sociétés concourent largement aux progrès et à la diffusion de la culture. Il convient de citer : L’Académie delphinale et son bulletin qui contient de remarquables travaux sur l’histoire du Dauphiné (par l’Abbé A. Dussert, Abbé Graeff, M. Helly). La Société de Statistique, des Sciences naturelles et des Arts industriels du département de l’Isère a abandonné en 1922 ce nom pour s’appeler la Société scientifique de l’Isère. La Société dauphinoise d’Ethnologie et d’Anthropologie, fondée par le docteur Bordier, tient ses séances mensuelles à l’École de Médecine. Un bulletin trimestriel, très intéressant, est publié régulièrement et cela grâce à un secrétaire de talent : 16


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Hippolyte Müller (bibliothécaire de l’École de Médecine et de Pharmacie de Grenoble). La Préhistoire fut la discipline qu’il approfondit avec le plus de passion et de constance, mais l’étude de tout le passé de l’humanité intéressait son esprit toujours en éveil. Ses mérites ont été appréciés (plus de 300 publications et/ou notes de 1885 à 1933) et il reçut de nombreuses récompenses. La Société dauphinoise d’Études biologiques, fondée en 1906 par Louis Léger, nous en parlerons plus en détail plus loin. Enfin, la Société des Touristes du Dauphiné a joué un rôle non négligeable dans l’organisation et l’avancement des Études glaciologiques.

Influence de Jules Flandrin Autour des années 1900, ce peintre qui vit à Paris vient régulièrement à Grenoble (et à Corenc). La Société dauphinoise des Beaux-Arts est fondée en 1908. Elle existe à côté de la Société des Amis des Arts. Cette jeune société a pour président A. Bouchayer, pour secrétaire L. Lantelme, pour trésorier le docteur Flandrin et deux autres membres fondateurs, le docteur Bisch et M. Morel. Le siège social se trouve chez le marchand d’art Fenoglio. Joseph Flandrin demandera à son frère Jules qui réside à Paris de lui signaler les meilleurs peintres du moment. Cette Société, faute de moyens, n’organisera qu’une seule exposition. Seule la Société des Amis des Arts continuera ses activités.

Les Étudiants Le Comité de Patronage des Étudiants étrangers près l’Université de Grenoble a pour but « d’inviter par la plus large publicité possible les étrangers à venir faire leurs études à Grenoble, de faciliter leur installation, de leur donner un appui moral et d’organiser et subventionner les enseignements les plus propres à les attirer, soit pendant les vacances, soit pendant l’année scolaire » (extrait des statuts en 1896 sur l’initiative de M. Reymond).

En 1901, un professeur écrit à son collègue au sujet du montant des frais de papeterie et d’impression des cours et exercices pour les étudiants étrangers pendant les vacances d’été.

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Carte postale éditée à partir d’un dessin de Jules Flandrin à l’occasion des fêtes des étudiants grenoblois en 1903.

En 1901, un étudiant étranger peut trouver des cartes postales éditées à cet effet. Plus de 1000 étudiants en 1939, et cela, sous la responsabilité du Doyen de la Faculté des Lettres. — L’Association Générale des Étudiants Autour des années 1900, Louis Flandrin, le frère de Jules Flandrin, animateur de l’Association des Étudiants de Grenoble, met à contribution les talents du célèbre peintre pour agrémenter les programmes des soirées de fêtes. La remarquable carte postale ancienne de 1903 en est un bel exemple (réf. 381). En 1939, P. Felix-Faure écrit : L’atmosphère de la rue de Belgrade où la gaîté et la folie retrouvent leurs droits, c’est le climat de l’amitié, des chansons et des rires, c’est la fumée des alcools qui fait oublier un instant la misérable condition humaine, à laquelle, hélas, sont soumis, eux aussi, les étudiants. Que des lendemains nuageux planent sur notre jeunesse, que l’âpre corps à corps quotidien nous attende à la sortie, qu’importe ? Nous sommes chez nous. Et chez nous la Vie seule entre, admirablement filtrée. Poésie des couples qui se font, des rêves qui s’épanouissent, illusion d’avoir momentanément étranglé la Raison et le Bon Sens, qui ne regrettera, quand je vous évoque, d’avoir échappé à votre emprise ? — Le Bureau universitaire de Statistiques, le B.U.S., constitue un centre d’orientation et de documentation professionnelle, le développement de ses activités commence à partir de 1950. — L’Office du Tourisme universitaire permet de faire découvrir la région aux étudiants, et pendant les vacances d’autres régions ou pays étrangers. C’est aussi l’agence privée de l’université dont il prépare les voyages d’études et les déplacements sportifs. — Le Sanatorium des Étudiants de France à Saint-Hilaire-du-Touvet Le 19 mai 1923, L’Union Nationale des Associations d’Étudiants de France, 18


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réunie en son congrès annuel à Clermont-Ferrand, adoptait à l’unanimité de toutes ses associations présentes une proposition de la section de Médecine de l’Association de Paris : qu’un sanatorium universitaire, exclusivement destiné aux étudiants français tuberculeux, soit créé dans le plus bref délai. La première pierre est scellée le 26 octobre 1924. Destiné au traitement de la tuberculose pulmonaire, il ouvre en 1933. Les professeurs de l’Université donnent des cours aux étudiants malades afin que leur année universitaire ne soit pas perdue. Cet établissement se trouve dans un cadre magnifique à 1 100 mètres d’altitude sous une immense forêt domaniale.

Sanatorium des étudiants sur le plateau des Petites Roches (1 150 m).

La Maison des Étudiants, 1934.

— La Maison des Étudiants place Pasteur, construite en 1934, aujourd’hui en complète restructuration en vue d’une modernisation et d’un agrandissement. L’Université a fondé en 1919 une Maison d’Étudiantes, rue du Vieux-Temple, destinée à recevoir des jeunes filles durant le temps de leurs études et à améliorer les conditions matérielles, morales et sociales de leur vie universitaire. Le foyer est ouvert pendant toute l’année aux étudiantes françaises ou étrangères. Le Foyer de l’Étudiante.

L’Association des Amis de l’Université de Grenoble a été fondée le 2 juillet 1947, sur l’initiative du recteur Pariselle et du Conseil de l’université. Ce groupement s’est fixé pour buts essentiels de favoriser le rayonnement de l’université et de venir en aide aux nombreux étudiants français et étrangers qui fréquentent ses facultés, ses instituts et ses écoles. Le président est Paul Merlin, industriel à Grenoble. Participent aussi des administrations ou groupements para-universitaires du monde des affaires. Une aide matérielle sera apportée pour terminer les aménagements nécessaires de la caserne du Rabot, achever l’agrandissement du restaurant universitaire et une aide financière à l’édition d’ouvrages et de cours pour les étudiants. En 1950, l’Université est en plein essor. On peut rappeler qu’en 1947, le nombre des étudiants de la Faculté des Sciences s’élevait à 1308. Le laboratoire de Zoologie et Hydrobiologie assure des enseignements à 93 étudiants en PCB (Physique, Chimie, Biologie), diplôme nécessaire pour s’inscrire en Médecine, à 26 étudiants en SPCN (Sciences Physiques, Chimiques, Naturelles), diplôme pour s’inscrire en licence de Sciences naturelles et à 14 étudiants du Certificat d’Études Supérieures de Zoologie. 19


introduction

Le professeur Louis Léger En 1901, la ville compte 68 615 habitants, puis 77 409 en 1921. Grenoble est déjà une grande ville universitaire de province, la montagne, qui laissait prévoir des difficultés, a au contraire été la source de progrès de tout premier plan, il est bien évident que la Houille blanche a constitué un puissant moteur de développement. Un peu avant 1900, Louis Léger arrive à Grenoble dans un environnement scientifique et économique tout à fait exceptionnel par sa richesse : la plus grande ville de montagne avec son Université en pleine expansion ! De nombreuses chaires sont créées avec leur cortège de postes afférents, des associations culturelles prennent naissance et connaissent rapidement un développement étonnant. Les premiers travaux de recherche de Louis Léger, sous la direction de Schneider, professeur de Zoologie à l’Université de Poitiers, ont été consacrés à l’étude d’un groupe de protozoaires (êtres unicellulaires rattachés aux animaux) : les grégarines appartenant à l’embranchement des sporozoaires. Sa thèse de Doctorat es Sciences est soutenue à Paris le 27 février 1892 : Recherches sur les Grégarines. Les grégarines parasitent le tube digestif d’animaux aussi variés que les vers, les myriapodes, les crustacés, les insectes. Le grand mérite de Léger est d’avoir réussi à élucider les cycles biologiques de ces protozoaires. Ainsi, il a pu décrire de manière définitive le développement de ces parasites et plusieurs espèces nouvelles sont arrivées dans nos connaissances zoologiques. Des planches de dessins d’une grande qualité, entièrement élaborés grâce à l’emploi d’une chambre claire installée sur un microscope, sont produites et ensuite aquarellées pour une publication de grande qualité.

Louis Léger au travail dans son laboratoire (observations au microscope). Né à Loches en 1866, il décède en 1948 à Grenoble.

Nommé ensuite Chef des travaux d’histoire naturelle à la Faculté des Sciences de Marseille, Louis Léger a continué ses recherches, toujours chez les sporozoaires, mais en ciblant un autre groupe, les coccidies. Protozoaires parasites des cellules de l’épithélium du tube digestif, chez les arthropodes et chez les vertébrés, ils peuvent causer des dégâts spectaculaires et désastreux dans les élevages (coccidiose du lapin en particulier). Une classification nouvelle est proposée ainsi que la description du cycle biologique de quelques espèces nouvelles pour la Science. Des planches de dessins, rehaussés par une légère coloration, font autorité dans ce domaine de la Zoologie. Ces travaux ont été publiés en 1897 et 1898. Pendant son séjour au laboratoire marseillais de Zoologie, Léger achève courageusement ses études de Médecine et soutient sa thèse en 1895 devant la Faculté de Médecine de Montpellier : Contribution à l’étude des artères séniles normales (Artério-xérose). Très beau travail d’anatomie pathologique. À l’aide de l’analyse comparée de préparations microscopiques (artérioles du myocarde, aorte, artère radiale ou encore bulbe aortique chez le brochet, chez les sujets normaux et chez les sujets âgés), Léger a mis en évidence la distinction entre l’artériosclérose, état pathologique, et l’artério-xérose, résultant du processus évolutionnel normal de l’involution sénile. Ordinairement, les deux processus sont réunis chez une personne très âgée. Chez d’autres vertébrés, le chien, le chat et le brochet, des mêmes phénomènes d’artério-xérose sont observés. 20


introduction

Grégarines vivant dans la cavité cœlomique d’un insecte (tipule, diptère).

Deux espèces de grégarines vivant dans la cavité cœlomique d’un ver marin (Audouinia).

Planche de photographies et sa légende.

Des planches de photographies permettent de visualiser les caractères microscopiques décrits dans le texte. Louis Léger arrive à Grenoble en 1898 comme chargé de cours dans le laboratoire de Zoologie, puis sera chargé de conférences en 1899 et professeur en 1902. Il est spécialiste des protozoaires, plus précisément des sporozoaires, organismes de petite taille et tous parasites. Ses recherches sur les grégarines puis sur les coccidies font autorité en France et en Europe. Il a non seulement su décrire avec talent la morphologie et la structure de ces êtres vivants si particuliers, mais surtout il a suivi et dessiné toutes les transformations qui jalonnent leurs cycles biologiques. Il a essayé d’établir les liens de parenté entre les différentes espèces d’un même genre ou d’une même famille et également de présenter les divers groupes de manière synthétique. Louis léger écrit de nombreux articles, tout résultat de recherche est rapidement rédigé et proposé dans une revue spécialisée. Dès son arrivée à Grenoble, son aptitude à la rédaction d’articles scientifiques est déjà pleinement épanouie. 21


introduction

Il a dû aller sur le terrain chercher les hôtes des parasites, c’est-à-dire capturer insectes (larves et adultes), myriapodes, arachnides et crustacés (terrestres et aquatiques) et ainsi faire de nombreuses observations. C’est là tout le génie de cet infatigable zoologiste de terrain et de cet incomparable rédacteur une fois rentré dans son laboratoire. Avant 1900, se déplacer, correspondait souvent à une prouesse pour un chercheur peu fortuné ! De magnifiques planches de dessins en couleur accompagnent et illustrent ses textes explicatifs. Louis Léger connaissait non seulement l’Université parisienne, mais aussi celles de Poitiers, de Marseille et de Montpellier. Léger a également étudié un groupe de protozoaires : les sarcosporidies, parasites des fibres musculaires de mammifères. Il faut d’abord trouver des muscles infestés (identifier des kystes), préparer des coupes histologiques et les colorer plusieurs fois et successivement de façon à faire apparaître les divers éléments importants dans le protozoaire (noyau, cytoplasme, inclusions cytoplasmiques, membrane cellulaire). Les observations sont réalisées à l’aide d’un microscope équipé d’une chambre claire. Le dessin obtenu est coloré. Ci-contre un exemple de dessin aquarellé. Son talent a fait que de nombreuses collaborations sont arrivées naturellement à lui, auxquelles il a su répondre avec beaucoup d’efficacité. Parmi ses collègues, O. Duboscq et E. Hesse, présents à son arrivée à Grenoble, s’en iront rejoindre Montpellier, puis la Sorbonne pour Duboscq et Dijon pour Hesse.

Le laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de l’Université de Grenoble. 1902. Préparation à la création du laboratoire de Pisciculture En 1839, une chaire de Zoologie et de Botanique est créée, occupée par P. Charvet jusqu’en 1872 puis par J. Carlet jusqu’en 1893. En 1875, la chaire de Zoologie est créée. G. Pruvot, maître de Conférences à Paris, occupe à Grenoble un poste de chargé de cours puis de professeur jusqu’en 1898. Dès 1894, Pruvot oriente les recherches en hydrobiologie et pisciculture et conseille aux universitaires grenoblois, notamment à Léon Perrier, de s’intéresser à l’étude des poissons et à la pisciculture. Sans renoncer aux protozoaires, Léger se met au travail, acquiert des connaissances en hydrobiologie et commence un inventaire de la faune piscicole du Dauphiné, les maladies des poissons vont attirer toute son attention. Dès 1904, un long article paraît dans les comptes rendus de la réunion du XXXIIIe Congrès de l’Association française pour l’Avancement des Sciences (A.F.A.S.), tenu à Grenoble (réf. 377). Dans ce volume, Louis Léger, nouvellement installé à la direction du laboratoire de Pisciculture, rédige un véritable plaidoyer dans lequel il esquisse les grandes lignes de son projet de développement. Le titre est tout à fait clair : Poissons et Pisciculture dans le Grésivaudan. L’introduction présente les contrastes entre les modes de vie des poissons des rivières calmes et des étangs et ceux des ruisseaux et des torrents alpestres. L’auteur présente 22


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À partir de 1879, les locaux affectés au laboratoire de Zoologie se trouvent au premier étage (recherches et enseignements) et au second étage pour les collections. Les installations concernant la pisciculture sont en soussol et les réserves générales dans les combles (Archives municipales : 2Fi 282, 1904).

avec quelques lignes de commentaires les poissons de la région grenobloise. Par ordre de fréquence relative voici la liste : la truite, le chabot, l’ombre commun, la suiffe bouchesse ou blageon, la suiffe lombarde ou vandoise, le barbeau, la loche franche, la lote, le brochet, l’anguille, l’apron, la carpe, la perche, le goujon, le hotu, la tanche, le gardon commun, le rotengle, la brême, l’ablette, la lamproie fluviatile, la lamproie marine. Quelle richesse à l’époque ! Cette impressionnante liste n’est que le point de départ pour justifier des recherches ultérieures concernant la biologie de ces poissons qui représentent une richesse potentielle non négligeable au plan de l’alimentation des populations dauphinoises. Pour souligner un état de fait regrettable, il déplore l’absence des poissons de la région sur le marché de Grenoble ! Pour ce qui est de la truite, Léger écrit déjà : il ne suffit pas de déverser dans nos cours d’eau un nombre considérable d’alevins pour espérer y trouver par la suite un nombre considérable de truites. Il importe avant tout de connaître la valeur nutritive de l’eau que l’on se propose de repeupler et de proportionner le peuplement à cette valeur. Ensuite, certaines activités industrielles sont dénoncées à cause des produits toxiques souvent déversés sans aucune précaution et des barrages construits sans ménager des passages pour les poissons migrateurs (ceux qui remontent les cours d’eau pour aller se reproduire). Également à signaler, les méfaits du braconnage en toute saison, qui se traduit par un appauvrissement généralisé des principales espèces pêchées. Est évoquée la fécondation artificielle pour les salmonidés. Ce procédé existe déjà dans deux piscicultures (à la Buisse, M. le Comte de Galbert, et à Ornacieux, M. Pion-Gaud). Au laboratoire, Léger et ses collaborateurs pratiquent la fécondation artificielle, mais les faibles quantités d’eau disponibles ne permettent qu’une petite production d’alevins. En revanche, au laboratoire, on peut conduire des recherches sur le développement des salmonidés (embryologie, incidences des qualités physiques et chimiques des eaux) et étudier les maladies qui surgissent fréquemment dans les bassins d’élevage. Léger se propose donc, s’il obtient l’aide financière nécessaire, de se lancer dans des recherches fondamentales et appliquées en pisciculture.

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Jeune alevin d’omble chevalier, côté droit, appareil circulatoire. Dessin de L. Léger.

La réussite d’une production piscicole dépend de repeuplements méthodiques et raisonnés. Pour cela, il est prêt à collaborer non seulement avec les établissements privés, les fermiers intéressés, mais également avec l’Administration des Eaux et Forêts. Dans ce cadre, il promet aussi l’organisation de conférences pour informer, de cours pour mieux faire connaître le milieu d’eau douce, de séances de formation par des travaux pratiques, tout cela à l’Université. En 1904, Léger prévoit et planifie ce qui va se réaliser avec succès jusque vers les années 50. Louis Léger n’est pas seul : Léon Perrier, Casimir Cépède, Louis Perrin, Marcelle Gauthier travaillent déjà et leurs compétences s’ajouteront aux qualités exceptionnelles du directeur dont la facilité d’expression orale et écrite n’est pas une des moindres ! Création du laboratoire de Pisciculture Le laboratoire de Pisciculture de l’Université de Grenoble : son rôle et son fonctionnement par L. Léger en 1908 (réf. 1 à 40). Cette publication, véritable discours-programme, est largement diffusée, c’est un exposé des motifs en vue d’obtenir la création du laboratoire de Pisciculture auprès des autorités de tutelle et des administrations susceptibles d’apporter des aides financières. Entre autres distinctions, le laboratoire a obtenu le Diplôme d’Honneur et la Médaille d’or à l’Exposition internationale de Milan en 1907. Louis Léger avait été sollicité par le gouvernement et aidé financièrement, mais il dira sur le ton de l’humour que son laboratoire a dû débourser 200 francs, ce qui a provoqué un déficit sur son maigre budget.

De haut en bas : la truite indigène, la truite arc-en-ciel et le saumon de fontaine.

— Dispositions générales et fonctionnement Le laboratoire de Pisciculture de l’Université de Grenoble, installé dans les sous-sols du Palais des Facultés, place de Verdun, peut être considéré comme un type de laboratoire condensé destiné à la fois aux études scientifiques piscicoles et à la production d’alevins. On pourrait le dénommer plus exactement laboratoire d’essai, car ses produits sont destinés à des essais d’acclimatation et de rendement des diverses espèces de salmonidés dans les différents types de cours d’eau et d’étangs de la région alpine. Ces salmonidés sont : la truite indigène (Salmo trutta), la truite arc-en-ciel (Salmo irideus), le saumon de fontaine (Salvelinus fontinalis) et l’omble chevalier (Salvelinus alpinus). Ainsi, en élevage, certains sujets dépassent un kilogramme et deviennent des reproducteurs (au bout de 4 à 5 ans). Un ruisseau artificiel, constitué par toutes les 24


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Bac d’alevins de truite et bac de truitelles d’un an.

Bac de sujets de deux ans et bac de reproducteurs, truites et saumons de fontaine.

eaux de déversement des bacs situés d’un même côté de la salle d’élevage, sert à recevoir les sujets de grande taille. Du côté opposé se trouve également un ruisseau plus petit utilisé pour l’élevage des crevettes d’eau douce (gammares). Les sujets malades sont isolés dans de petits bassins. Une série de petits aquariums sont réservés aux études d’hydrobiologie générale dans ses rapports avec la pisciculture (étude de la valeur nutritive en particulier). L’établissement comprend une salle 25


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Salle de recherche et de collections hydrobiologiques. À droite Louis Léger.

de musée et de collections dans laquelle sont exposés et spécialement agencés pour la description les divers appareils d’incubation, les systèmes d’emballage et de transport des œufs, les différents types de bidons de transport pour les alevins. La même salle renferme une collection très complète des poissons d’eau douce de France, une série de pièces anatomiques concernant l’organisation des poissons et une reproduction simplifiée des stades de développement de l’œuf des salmonidés. Il existe aussi une remarquable collection de pièces concernant les maladies des poissons, une série variée de pathologies et monstruosités des alevins, des échantillons d’helminthes parasites des poissons (consultées par des chercheurs étrangers, européens en particulier). Directement en communication avec la salle de musée se trouve une vaste salle de conférences et de travaux pratiques ; là, de temps en temps, les cours de 26


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pisciculture pratiques réunissent au laboratoire les agents forestiers, les membres des sociétés de pêche et de repeuplement et les amateurs de pisciculture de la région. Le laboratoire de recherche occupe l’étage supérieur. Il se confond ici en partie avec le laboratoire de Zoologie générale qui comprend un certain nombre de cabinets de travail. Là se trouvent les collections hydrobiologiques mises en œuvre pour l’étude de la faune des torrents et des lacs alpins. Enfin, le laboratoire a organisé, en divers points de la région, plusieurs champs d’expériences destinées à fournir les renseignements les plus précis sur le rendement cultural des diverses espèces de poissons dans les eaux alpines. Ce sont les bassins d’essai, établis à des altitudes variées et dans les divers terrains de la région. Un suivi très sérieux s’opère en collaboration avec les propriétaires : analyse des conditions de milieu, de la santé des animaux concernés, qualité de la chair des poissons, etc. — Salle d’incubation et d’élevage En 1906, 20 000 œufs de poissons ont été mis à incuber (truite indigène, saumon de fontaine et truite arc-en-ciel) et en plus, à titre expérimental, 5 000 œufs de truite de mer. En 1907, 14 000 truitelles de 6 à 7 cm ont été déversées dans des ruisseaux et des lacs de montagne de la région grenobloise soit à la demande des communes, soit de l’Administration forestière ou des Sociétés de pêche. — Rôle et but du laboratoire Par son organisation qui permet à la fois la production d’une quantité assez importante de diverses espèces de salmonidés et l’étude des différentes questions d’hydrobiologie et d’ichthyopathologie, le laboratoire remplit un rôle pratique et scientifique, c’est-à-dire que la science pure et appliquée s’y allient de la façon la plus heureuse et la plus productive. Par de multiples expériences d’acclimatation et de croissance des divers salmonidés dans ses bassins d’essai, on détermine quelle est l’espèce de meilleur rendement pour chaque type d’eau, afin de la Salle des collections de poissons (différentes espèces et poissons atteints de maladie). À gauche, Louis Léger, à droite, Léon Perrier.

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recommander ou de la propager de préférence dans les bassins, lacs ou rivières à exploiter ou à peupler et sans porter préjudice au développement naturel de la truite indigène. En montagne, c’est le saumon de fontaine qui convient très bien et en plaine, dans les vallées, la truite arc-en-ciel. Dans les lacs de montagne, l’omble chevalier prospère normalement. Les principaux cours d’eau sont étudiés dans différentes zones de leur parcours afin d’en évaluer la capacité biogénique et de repérer les endroits favorables aux lancements des alevins. Long travail qui permettra d’élaborer des cartes piscicoles tout à fait remarquables. Il est procédé à des études de rendement en culture intensive. Le laboratoire donne gratuitement tous les renseignements et conseils nécessaires pour les installations piscicoles des particuliers ou des sociétés de pêche. Grâce à son action, de nombreux propriétaire ou fermiers, disposant de bassins ou de ruisseaux jusque-là sans valeur, peuvent se livrer à la petite culture piscicole et constater avec satisfaction et non sans surprise que la culture rationnelle des eaux est souvent d’un rapport plus avantageux que celle de la terre. C’est sous sa direction scientifique qu’a été établie, par l’initiative et les soins de la société de pêche la Gaule, de Grenoble, la station de salmoniculture de Vizille qui produit annuellement 100 000 alevins de truite indigène.

Salle des travaux pratiques : une démonstration de pisciculture pratique au personnel des Eaux et Forêts.

On pratique la fécondation artificielle. Celle-ci se déroule de la manière suivante : les sujets matures sont capturés au filet, on provoque la sortie des œufs chez la femelle en pressant sur le ventre rebondi, les œufs sont recueillis dans une passoire, quand celle-ci est pleine on procède de la même manière avec les mâles, la laitance de quelques mâles suffit. Ensuite, à l’aide d’une plume d’oiseau (de cygne par exemple), on remue le tout dans la passoire. On attend quelques minutes et l’on met la passoire sous un jet d’eau courante, c’est à ce moment précis que s’effectue la fécondation (la pénétration du spermatozoïde, sa traversée de l’enveloppe de l’œuf et fusion des 2 pronuclei). Le pourcentage de réussite est très élevé, à la différence de ce qui se passe dans la nature ! À la température de 28


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10 °C (c’est la température de l’eau en décembre et janvier), l’incubation dure une quarantaine de jours. Puis c’est l’éclosion, et il faut commencer à nourrir les jeunes avec de la pulpe de rate broyée et filtrée. Au bout de quelque temps, l’alevin a résorbé sa vésicule et son tégument devient foncé, on peut alors procéder à des déversements dans un milieu naturel ou dans un élevage. En septembre 1851 déjà, un journaliste fait paraître dans les trois journaux grenoblois un article informant qu’un certain Gehin, pisciculteur à Remiremont dans les Vosges, a mis au point une technique consistant à provoquer la fécondation artificielle chez les poissons. Les œufs sont incubés dans des boîtes en zinc. Les alevins sont déversés là où les dépeuplements sont flagrants. Le ministre de l’Agriculture prend cette pratique très au sérieux et Gehin est chargé d’une mission au plan national. Dans le département de l’Isère, des démonstrations sont faites, à Grenoble dans l’Isère, à Sassenage dans le Furon, à Vizille dans les eaux du parc de M. Perier, à Allevard dans le Bréda, dans les propriétés de Blanchet à Rives, du Comte de Galbert à la Buisse, dans les lacs de Laffrey, de Paladru, etc. Le préfet de l’Isère gère toutes ces interventions. Des conférences sur la pisciculture pratique et le repeuplement des eaux, attirant de nombreux auditeurs, et dont les plus importantes s’adressent spécialement aux Agents des Eaux et Forêts et aux membres des sociétés piscicoles, sont faites chaque année non seulement au laboratoire, mais aussi en divers points de la région. Le laboratoire poursuit une série d’études sur l’action des produits de déversements industriels dans les cours d’eau. Enfin, des travaux sont menés en recherche fondamentale dans le domaine de la protistologie en particulier (trypanosomes, Trypanoplasma, infusoires parasites, myxosporidies, sarcosporidies). Le laboratoire est dirigé par le professeur Léger, secondé par Léon Perrier, chef des travaux, Edmond Hesse, préparateur et Victor Piraud. En conclusion, le directeur indique que les ressources financières dont il dispose sont insuffisantes pour le moment. Il souhaite une augmentation afin de remplir encore mieux les missions qu’il s’est assignées. Bassin d’essai de salmoniculture n° 2 à Uriage (altitude 400 m).

Aux Jailleux (commune de Lans-en-Vercors, dans la propriété de P. Giraud), un bassin est aménagé par le laboratoire de pisciculture à titre de bassin d’essai n° 5.

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Le laboratoire de Pisciculture de l’Université de Grenoble. 1910. Rue Hébert. Le laboratoire de Pisciculture se trouve dans le Palais des Facultés, en grande partie dans les sous-sols (bassins et bacs d’élevage), au premier étage et dans les combles (collections). Entre 1910 et 1914, Louis Léger, en sollicitant l’aide de ses collègues et aussi celle du recteur, réussira ce tour de force qui a consisté en la naissance d’un laboratoire moderne dans des locaux anciens aménagés et dans des locaux neufs situés rue Hébert. Cela exigeait un projet de recherche très innovant et de possibles applications pratiques économiquement intéressantes. En 1909, le montage financier de Louis Léger, unanimement justifié, est cependant renvoyé à la session suivante (avril 1910) par la commission du budget. Obtenir des financements est toujours un parcours long et difficile ! Le 20 septembre 1910, une affiche est collée dans les principaux lieux de passage : Université de Grenoble, Création d’un laboratoire de Pisciculture, Concession par la Ville de l’emplacement nécessaire. Enquête. Vu la délibération en date du 23 Mars 1910, par laquelle le Conseil Municipal de Grenoble, cède à l’Université, pour la création d’un laboratoire de Pisciculture, l’emplacement et les constructions constituant l’École des Arts industriels, rue des Dauphins, ainsi qu’une bande de terrain à prendre sur l’École maternelle Cornélie-Gémond, depuis le mur séparatif de cette école jusqu’à la façade latérale du bâtiment scolaire. Le maire est Nestor Cornier. Un ancien bâtiment est aménagé et agrandi pour l’enseignement et la recherche (PCN, licence, doctorat et travaux de recherche), pour le personnel (cabinets de professeurs, de chercheurs et bureaux pour les doctorants) et pour les collections qui sont extraordinairement riches et seront très accessibles. Un pavillon de style alpestre est construit complétant le premier, destiné à la pisciculture, à l’alevinage, aux observations et aux expériences diverses menées sur les salmonidés, la truite indigène, la truite arc-en-ciel et l’omble chevalier. Ce pavillon est financé grâce aux concours du ministère de l’Éducation, du ministère de l’Agriculture et du Conseil général du département de l’Isère, coût total 70 000 francs. À l’étage de ce bâtiment on trouve une salle de conférence (là sont donnés des cours supérieurs de pisciculture pour des officiers forestiers désignés par le ministère de l’Agriculture), une salle pour les travaux pratiques pour des conférences aux brigadiers et préposés des Eaux et Forêts, aux dirigeants de sociétés de pêche ou de pisciculture et aux élèves de 3e année des Écoles normales d’Instituteurs, et deux vastes pièces où sont réunis et classés tous les matériaux relatifs à la biologie des eaux douces : faune et flore des lacs, des rivières, des torrents, alimentation naturelle des poissons, anatomie et reproduction, œufs et stades de développement des poissons. Il existe une remarquable et unique collection de maladies, malformations, cancers et, bien sûr, une magnifique collection complète des poissons d’eau douce de France. Dans la cour plusieurs grands bassins seront creusés pour l’élevage et la reproduction (environ 200 000 alevins par an). La consommation d’eau est élevée (300 l/mn), la ville de Grenoble permet un approvisionnement particulier à partir des sources du Rondeau. 30


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Avant de présenter avec quelques détails les résultats les plus marquants, il convient de signaler que 348 publications ont été rédigées par 79 auteurs, de 1908 à 1982. Cet ensemble a constitué en son temps un corpus d’informations originales de premier ordre dans les domaines de la pisciculture et de l’hydrobiologie. La moitié des articles ont été signés par Léger et ont représenté au plan national et international une œuvre un peu sous-estimée par les circonstances (deux guerres) 31


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L’Institut de Biologie et Pisciculture. Au premier plan : l’ancien bâtiment de l’École de Sculpture et derrière, le bâtiment neuf de Pisciculture de style chalet alpestre, architecture et décoration Art nouveau.

Salle des collections générales. À gauche, collection de poissons atteints de pathologies diverses. 1930.

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L’opération de la ponte

et par le fait que Grenoble n’était pas Paris ! Léger a refusé une proposition de nomination à la Sorbonne. Il se voit attribuer une récompense amplement méritée : son élection comme Membre Correspondant de l’Académie des Sciences en 1928.

artificielle de la truite. Louis Léger presse le ventre d’une truite femelle pour faire jaillir

Le laboratoire s’intitulera laboratoire de Pisciculture jusqu’en 1925, ensuite laboratoire d’Hydrobiologie et de Pisciculture de 1926 à 1981. Pendant des décennies, Léger a fait état d’un Institut de Pisciculture quand les actions et collaborations se réalisaient en dehors de la Faculté des Sciences proprement dite.

les œufs (chapelet blanc visible) dans une assiette en aluminium. En arrière, on reconnaît, de face, Auguste Dorier. 1930.

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Bâtiment de pisciculture nouvellement livré avec les bassins aménagés (19141915). Cliché Duchemin. Archives de la bibliothèque de Grenoble.

Institut de Pisciculture. Bassins de sélection. Pavillon d’incubation et musée. 1930. Dans le vestibule d’entrée, la Manufacture nationale de Sèvres a mis en dépôt la fontaine Eau du Sculpteur F.-R. Larche. Cela souligne le souci d’une délicate qualité décorative pour un bâtiment dans lequel allaient se développer des recherches scientifiques concernant les eaux douces de la région Alpes et Rhône.

On peut présenter les travaux du laboratoire au fil des décennies avec des périodes difficiles, deux guerres, qui, certes, n’ont pas été fertiles en résultats, mais il est remarquable que les objectifs des enseignants-chercheurs soient restés fidèles à ceux envisagés dès 1902 par Léger.

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C hapitre

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Les publications de 1909 à 1982 dans la revue du laboratoire de Pisciculture intitulée : Travaux du Laboratoire de Pisciculture de l’Université de Grenoble. En raison de la difficulté évidente pour une présentation aussi complète que possible des travaux, tout en conservant le souci d’une lecture attrayante et pas trop spécialisée, j’ai décidé de décrire les résultats des travaux en trois chapitres seulement. Le premier sera consacré à Louis Léger, le second à Auguste Dorier, le troisième à Charles Degrange, ainsi qu’à leurs collaborateurs. Dans cette présentation, il est évident que beaucoup de chercheurs ont publié au cours de deux périodes, ainsi se réalisent les transitions dans une perspective tracée à l’avance. Ne sont pris en compte sous le terme de collaborateurs scientifiques que les enseignants-chercheurs, les chercheurs étrangers et les étudiants en thèse.


CHAPITRE

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LO U I S L É G E R

Louis Léger, 1909-1936 : la création du laboratoire de pisciculture

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C hapitre

Louis léger et ses collaborateurs, 1909-1936

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La pisciculture (la salmoniculture surtout) se trouve au centre des activités de recherche. Les aspects fondamentaux doivent trouver une application pratique tout de suite. Les poissons d’eau douce font l’objet d’un premier travail de mise au point concernant les espèces rencontrées. Ensuite, le milieu aquatique : il faut le connaître, en particulier pour ce qui concerne la nourriture naturelle des poissons. Analyses quantitatives et synthèses aboutissent à la formulation de règles de conduites à tenir dans le domaine de la pisciculture. Toute l’activité de recherche apparaît sous forme de nombreuses publications qui sont de deux types, celles qui concernent l’avancement des connaissances fondamentales et celles, tout aussi importantes, qui concernent les applications pratiques. Léger publie au fil des années quelques petits fascicules, véritables vade-mecum du pisciculteur amateur ou professionnel.

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LO U I S L É G E R

En première page du fascicule de l’année 1909, il écrit : La présente publication a uniquement pour but de réunir l’ensemble des travaux d’Hydrobiologie fondamentale ou appliquée effectués au laboratoire de Pisciculture de l’Université de Grenoble. En réunissant ainsi les divers travaux de notre laboratoire, notre but n’est pas de fonder un nouveau périodique piscicole, mais simplement de faciliter aux intéressés les recherches bibliographiques en leur présentant, groupés en un ou deux fascicules annuels, ceux de nos travaux qui se rattachent à l’Hydrobiologie pure ou appliquée à la Pisciculture et que, faute de ressources, nous sommes dans la nécessité de disséminer dans des publications diverses. Léger pense que, partout en montagne, les agriculteurs peuvent, dans leurs terrains, à partir du moment où il est possible de capter un peu d’eau courante, construire un bassin et élever à peu de frais des salmonidés. La montagne dauphinoise est particulièrement bien dotée en étangs, ruisseaux et rivières. Exploiter un petit bassin devrait se réaliser comme on cultive un champ. Des expériences sont donc entreprises avec la participation de locaux, et ce, à différentes altitudes (200 à 1 200 m) en vue de démontrer le bien-fondé d’une telle idée (réf. 1 et 2).

Louis Léger dans son laboratoire devant son microscope.

À titre d’exemple : étude monographique du bassin d’essai n° 1 et expériences de rendement (bassin construit dans le laboratoire du Palais des Facultés, place de Verdun aujourd’hui). Il s’agit d’un type de bassin cimenté à capacité biogénique nulle divisé en 3 bacs ou aquariums. Bac de 500 l et débit d’eau de 3 l/mn. Température de l’eau de la ville : 11 - 12 °C. Nourriture : rate de bœuf ou de cheval. La truite arc-en-ciel et le saumon de fontaine sont choisis. Dans le premier bac, alevins jusqu’à un an : 125 truites et 125 saumons. Déchet : 25 %. À 12 ou 14 mois, le poids atteint est de 10 à 12 g pour les saumons et 20 g pour les truites. Deuxième bac, 50 truitelles et 50 saumons. Alimentation : quantité double de celle du bac 1 soit 100 g de rate chaque jour et 50 g de crevettes d’eau douce ou de lombrics de temps en temps. Poids moyens au bout de 2 ans : 70 g pour les saumons et 90 pour les truites. Troisième bac, 25 truites et 25 saumons. Alimentation : rate hachée : 100 g et des crevettes et lombrics distribués régulièrement. Poids moyen au bout de 3 années d’élevage : 160 g pour les saumons et 250 g pour les truites arc-en-ciel. Conclusion : parfaite faisabilité avec de l’eau à 12 °C, organisation simple, rendement : 5 à 6 kg de rate pour obtenir 1 kg de truite. — Est conduite en même temps une étude monographique du bassin d’essai n° 5 avec expériences de rendement, sur la commune de Lans (Les Jailleux) à 1 100 mètres d’altitude. Température de l’eau : de 4 à 16 °C. Superficie des bassins : 312 m2, volume d’eau : 260 m3. Bassins creusés en pleine terre, fond herbeux. Un bassin est affecté aux reproducteurs. Alimentation en eau par 2 sources, soit 360 l d’eau à la minute. Capacité biogénique faible (IV, sur une échelle de 0 à X). Aucune alimentation artificielle aux poissons. Conclusions : le déchet numérique atteint 50 % au bout de 2 ou 3 ans. Le saumon de fontaine donne le rendement le plus élevé : 60 g en moyenne sur 3 ans, la truite arc-en-ciel 50 et la truite indigène 25 seulement. Les poissons sont infestés par des cyathocéphales, vers parasites du tube digestif. La seule façon d’augmenter le rendement est d’apporter de la nourriture artificielle. 39


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— Vient ensuite une étude monographique du bassin d’essai n° 2 et première expérience de rendement en truite arc-en-ciel sur la commune d’Uriage-les-bains à 400 mètres d’altitude. Température de l’eau variant de 10 à 16 °C. Bassin divisé en 6 compartiments, 106 m2, 63 m3 d’eau, débit de l’eau 320 à 400 l/mn, bords cimentés, fond avec végétation et faune naturelles. L’alimentation artificielle est variée : fromage, déchets de viande, sang et pommes de terre, distribués 2 ou 3 fois par semaine. L’alimentation naturelle existe en complément. Le rendement s’établit à 280 kg de truite en 3 ans. — La connaissance de la valeur nutritive des cours d’eau est d’un intérêt primordial avant d’aborder les problèmes du repeuplement. Au niveau de Grenoble uniquement pour cette étude de l’Isère : largeur 112 m, débit variant de 64 à 1 000 m3 par seconde. Les eaux noirâtres contiennent en suspension des particules des roches délitables traversées par cette rivière et formant rapidement des dépôts sablonneux et argileux comblant les abris que le sol peut offrir ou colmatant les pierres immergées. Pour les poissons, 16 espèces existent et 3 sont rarement pêchées. La faune, par ordre d’importance, se compose de gammares (crustacés), de larves d’insectes, d’annélides, de planaires et de mollusques. L’Isère reçoit les déchets de la ville et les déchets industriels (tanneries et mégisseries). — La pratique de la petite pisciculture est vivement encouragée en montagne. Le saumon de fontaine résiste mieux que la truite arc-en-ciel à l’asphyxie. La truite indigène ou l’omble chevalier ont des taux de croissance plus faibles que les deux espèces précédentes. — La costiase est un fléau redoutable dans l’élevage des jeunes truites et saumons de fontaine (réf. 6). L’agent de cette maladie est un protozoaire flagellé ectoparasite, Costia necatrix, découvert par Henneguy en 1883. Ce protozoaire se multiplie activement sur l’épithélium branchial, causant ainsi des troubles asphyxiques et circulatoires entraînant la mort des alevins. Traitement par le formol (eau formolée à 0,04 %). Durée du traitement 15 mn. Très importante découverte de Louis Léger. — Un rapport est demandé par le préfet de l’Isère sur la réserve de pêche de la Bourne pour la reproduction des poissons (réf. 8). Léger suggère la suppression de cette réserve : braconnage au moment de la reproduction et débit de la rivière fortement diminué depuis la construction d’un canal qui récupère en permanence une quantité d’eau telle que le débit de la Bourne devient trop faible et impropre au bon déroulement de la reproduction. — Dans les conclusions de ses précédents rapports au ministre de l’Agriculture sur le repeuplement des cours d’eau de l’Isère, Léger a insisté avec raison sur la valeur des résultats obtenus par les déversements d’alevins judicieusement et méthodiquement effectués, c’est-à-dire par les déversements dans lesquels entrent en ligne de compte tout d’abord la connaissance aussi exacte que possible des conditions hydrobiologiques des eaux où ils sont opérés, ensuite l’utilisation de sujets aussi robustes que possible et le choix de l’espèce appropriée aux qualités de l’eau considérée, enfin la détermination de l’emplacement le meilleur pour la mise à l’eau. 40


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— Il existe trois fournisseurs d’alevins : l’établissement du ministère de l’Agriculture, Eaux et Forêts de Thonon-les-Bains, le laboratoire grenoblois et la société de pêche et de pisciculture de Grenoble, la Gaule. Il existe des collaborations étroites et suivies entre ces établissements concernant les aspects administratifs et la recherche fondamentale et appliquée. — Premier article fondamental de Léger en 1909 : Poissons et Pisciculture dans le Dauphiné (réf. 10). Le but est de servir de point de départ pour des recherches ultérieures et aussi de démontrer les potentialités offertes dans nos régions pour le développement de la petite et moyenne pisciculture. Les recherches fondamentales et appliquées seront conduites dans le futur laboratoire de pisciculture. Sur le plan de la formation également, Léger organise des journées à Grenoble pour former, non seulement des agents des Eaux et Forêts, mais également des agriculteurs qui ont bien voulu établir sur leur propriété des bassins d’élevage. L’auteur définit 4 groupements dans la faune piscicole : celui des torrents alpins, avec la truite indigène et le chabot, milieu très sélectif par ses caractères extrêmes ; celui des lacs élevés (Lauvitel) où à la truite s’ajoute le vairon, milieu encore sélectif ; celui des lacs de plaine (Paladru), apparition de l’omble et des gardons blanc et rouge ; celui des rivières de plaine, 16 espèces de poissons. Puis l’auteur passe en revue les 32 espèces recensées en Dauphiné : chaque espèce est présentée à l’aide de caractères morphologiques et des précisions sur la biologie générale sont données (mode de vie, reproduction, effectifs, etc.). L’auteur évoque le travail de Jullien (1811, Annuaire du département de l’Isère), de Nicolas Chorier (Histoire générale du Dauphiné, 1822) et de Charvet (Statistique générale du département, 1846). Les principaux établissements publics ou privés du département sont cités et décrits (Réaumont, Ornacieux, Vizille). Le repeuplement en montagne : les eaux sont pures, mais il y a peu de nourriture naturelle. Inutile de déverser de grandes quantités d’alevins. Le repeuplement doit être méthodique et raisonné, c’est-à-dire basé sur la connaissance approfondie de la capacité biogénique du cours d’eau déterminée par l’étude de sa faune, de sa température, de son profil en long, etc., et sur le choix de l’espèce de rendement maximum. À ce double point de vue, les essais et recherches poursuivis au laboratoire de Pisciculture de la Faculté sont d’un grand secours. Par suite de l’accroissement des industries hydrauliques, la reproduction naturelle n’est plus possible, il faut donc penser élevage, culture dans les cours d’eau. — L’avenir de l’aquaculture par les méthodes rationnelles. Il semble bien aujourd’hui, après les constatations faites de toutes parts sur le dépeuplement des eaux douces et le peu de revenus que nous retirons de celles-ci relativement à leur quantité et leur qualité productrice, que le moment soit venu d’agir d’une façon énergique et aussi efficace que possible contre cet état de choses. Le problème est posé clairement en 1910. Le réseau français est tout à fait adéquat pour la pisciculture. On pourrait facilement augmenter les rendements, base : la production de truites. — En 1910, Léger fait paraître : Principes de la méthode rationnelle du peuplement des cours d’eau à salmonidés (réf. 13). Cette publication sera de toute première importance, car elle étayera de façon efficace son dossier de création d’un nouveau 41


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laboratoire de pisciculture qui sera construit rue Hébert. Des études scientifiques ont été menées en prenant comme exemple le Furon, petite rivière torrentueuse du Vercors de 5 à 6 m de largeur et pêchable sur 9 km environ. Après cinq années de repeuplement méthodique et rationnel (non intensif) basé sur une étude approfondie de la valeur nutritive, de la capacité biogénique, et des conditions biologiques des diverses parties de son cours, le Furon livre annuellement aux pêcheurs une moyenne de 30 à 40 kg de truite au km au lieu de 5 à 6 kg antérieurement. Le prix du kg de truite s’élevait alors à 5 francs. Le prix du kg de poisson blanc n’est que de 0,5 franc. Ce revenu est précieux, et il y a peu d’investissements. — Les bases scientifiques de la mise en valeur des eaux à salmonidés. Cet article fondamental jette les bases d’une recherche innovante qui se déroulera durablement (réf. 14). A) Le dossier monographique piscicole des cours d’eau. Objectif : déterminer leurs caractères géographiques, topographiques (longueur, largeur, pente, profondeur), les conditions biologiques, physico-chimiques, économiques, météorologiques et même politiques (rapports avec les propriétés de l’État, des communes ou des particuliers). Ensuite, s’enquérir des causes, souvent diverses, de la pauvreté de son rendement et chercher à y remédier. Ce n’est que muni de tous ces documents que l’on peut alors procéder avec toute la rigueur d’une méthode scientifique aux essais de la mise en valeur des eaux. Il s’agit de constituer le « Dossier monographique hydrobiologique », lequel est synthétisé par une carte hydrobiologique piscicole. B) Questionnaire pour l’établissement d’un dossier monographique (7 pages). Il a été établi par Léger, largement diffusé et le nombre de réponses est au-delà de toute espérance. C) La capacité biogénique et l’échelle de capacité. La capacité biogénique est l’expression de la valeur nutritive du cours d’eau du point de vue de l’alimentation du poisson. C’est un facteur d’une importance capitale pour l’estimation de la valeur économique d’une rivière et, partant, pour la détermination de la quantité et de la qualité des sujets de repeuplement qu’elle pourra recevoir. C’est aussi une base sur laquelle on devra se fixer pour établir d’une façon judicieuse la valeur locative d’un cours d’eau du point de vue de la pêche et des droits de riveraineté, la redevance à exiger des industriels dont les dispositifs hydromoteurs empêchent la remontée et la multiplication naturelle des poissons, l’importance des repeuplements à imposer aux sociétés ou aux particuliers locataires de pêche, etc. La capacité biogénique désignée par le signe abréviatif ß. Elle s’exprime par une échelle qui comprend 10 degrés, I, II, III, IV… X. Degrés mentionnés sur les cartes piscicoles. Le contexte économique soulève l’indignation dans les montagnes : par suite de l’industrialisation, on emprisonne l’eau dans des conduites de fonte ! Donc disparition de la capacité biogénique du cours d’eau. D) L’appréciation de la capacité biogénique et les dominantes de faune nutritive. Ce n’est pas une valeur mathématique précise ! C’est plutôt affaire de jugement que de mesure. Il faut une certaine habitude clinique, dit le docteur Léger (on est au lit de la rivière), il faut coordonner tous les facteurs et diagnostiquer une 42


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valeur de 1 à 10, un peu comme un examinateur devant un élève. Sont listés les principaux éléments à considérer, travail de naturaliste averti ! Salmonisation : il est expérimentalement démontré chez le saumon de fontaine que ce sont les crevettes d’eau douce, par leurs pigments (caroténoïdes), qui sont à l’origine de la couleur saumonée. E) Formule de lancement. Pour établir quelle est la quantité d’alevins que peut recevoir un cours d’eau d’après sa capacité biogénique, il est nécessaire d’admettre une unité de cours d’eau. La longueur est 1 km, la largeur 5 m, la profondeur étant toujours faible en montagne. Un rapport de 1 à 100 est proposé pour calculer le nombre d’alevins à déverser. Exemple : degré V, donc 500 alevins (âgés de 5 à 6 mois) par an à introduire dans la rivière et cela reste valable même s’il s’agit d’un petit ruisseau et souvent le petit ruisseau a une capacité biogénique élevée. D’où la formule simplifiée, N, nombre d’alevins à déverser = 10 ß (L+5), ß, capacité biogénique et L, largeur du cours d’eau. Exemples, ß = VII, si la largeur est de 8 m, on doit prévoir 910 alevins (10 x 7 x (8+5) = 70 x 13), si ß = X, L = 1 m, ce sera 600. Cela est parfaitement en rapport avec les quantités de nourriture disponibles, au-delà de 1,5 m à 2 m du bord la densité des organismes présents chute fortement. Environ 50 % des alevins disparaîtront naturellement. Autre formulation : pour obtenir le nombre d’alevins que l’on doit mettre au km dans un cours d’eau de capacité biogénique connue, il suffit donc d’ajouter 5 à la largeur du cours d’eau et de multiplier le résultat par 10 fois la capacité biogénique. Le rendement en kg, K, est donné par la formule : = ß (L + 5)/2. Au Furon, ß = VI, L = 5 m, K = 30 kg de truite par km et par an. F) Le dossier monographique des cours d’eau. Exemple : Le Furon et le Ruisset. La carte hydrobiologique est dressée. Les cartes hydrobiologiques piscicoles constituent une synthèse lisible des données collectées grâce aux questionnaires. Document original qui fera école. Les cours d’eau des Alpes feront l’objet de travaux et apporteront chaque fois une carte par bassin. Grande échelle : 1/50 000 pour les petits bassins et 1/100 000 pour ceux dépassant 30 km. Sur ces documents de grand format (50 x 60 cm, par exemple), on a porté des signes abréviatifs et de la couleur. La topographie et l’administration en noir, l’hydrographie en bleu, les poissons et la pisciculture en rouge. Une foule de renseignements sont ainsi disponibles pour l’Administration des Eaux et Forêts. — Organisation administrative du repeuplement dans l’Isère. Les demandes d’alevins émanant des communes, des sociétés de pêche ou des particuliers, ou proposées par l’Administration des Eaux et Forêts ou le service du laboratoire de Pisciculture sont reçues au siège de la conservation, tous les ans, jusqu’au 1er avril. À cette époque se réunit une Commission de répartition, présidée par le Conservateur des Eaux et Forêts et composée : 1) des inspecteurs des Eaux et Forêts dont les cantonnements comprennent les cours d’eau objets de demande, 2) du directeur du laboratoire de Pisciculture, 3) des présidents des sociétés de repeuplement de la région, 4) d’un membre du Conseil général. Elle effectue les répartitions quantitatives et qualitatives des alevins entre les demandeurs, au prorata de la quantité disponible, en se basant sur les dossiers monographiques, les cartes piscicoles des cours d’eau et sur les attributions des années précédentes. 44


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Une large initiative est laissée à l’Administration des Eaux et Forêts et au service du laboratoire de Pisciculture qui, après étude préalable, décident de repeupler tel ou tel cours d’eau appauvri qui leur paraît éminemment propice, quand bien même les communes ne s’y seraient pas intéressées. — Dossiers piscicoles des cours d’eau alpins. Le laboratoire de Pisciculture commence la publication des documents biologiques et hydrographiques relatifs à chaque cours d’eau et à ses affluents, en se plaçant au point de vue de leur mise en valeur piscicole. Toutes les données relatives à l’exploitation piscicole des cours d’eau, tous les renseignements qu’il est nécessaire de posséder pour en apprécier la valeur et en retirer le meilleur rendement ont été ici rassemblés et sont présentés avec ordre de façon à les rendre très faciles à consulter. — Monographie hydrobiologique piscicole du Furon par L. Léger (réf. 14). Graphique du système Furon et carte en couleur magnifique. Graphique du système du Ruisset. Carte, avec le Furon.

Monographie hydrobiologique piscicole du Furon.

Séances d’observations et de prélèvements dans le Furon.

— Léger prouve que le goût de vase des poissons est donné par les oscillaires (algues), Oscillaria tenuis, très abondantes dans les eaux stagnantes (réf. 15). Il publie régulièrement et intensément, surtout en ce qui concerne la pisciculture et l’hydrobiologie, mais aussi sur la systématique et la biologie des sporozoaires parasites des Invertébrés (réf. 16). Il donne des descriptions très précises de deux nouvelles espèces de grégarines (protozoaires, sporozoaires), avec discussions intéressantes pour présenter l’état des connaissances dans ce domaine très spécialisé. Excellents schémas à la chambre claire du microscope (réf. 17).

Zone à frayères (taches blanches scintillantes) dans le bas Furon.

— Les proies de la truite, en particulier les larves d’insectes, sont étudiées, cela permet à Léger d’augmenter les connaissances en protistologie. Nosema 45



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Les bords du Furon à Sassenage.

Graphique du système du Furon. T, truite ; C, cyprinides. Les chiffres romains expriment la capacité biogénique.

schneideri se développe dans les cellules épithéliales de l’intestin moyen de la larve d’éphémère (Ephemera vulgata). Le cycle biologique est décrit. Stempellia mutabilis se développe dans le corps graisseux de la même éphémère. Telomyxa glugeiformis envahit et détruit le corps graisseux (réf. 18). Cette recherche est pionnière, la difficulté majeure réside dans le fait qu’il s’agit de micro-organismes, encore peu connus. Au fur et à mesure des études, une classification s’élaborera. Il faut souligner la qualité de ce travail remarquable dans le contexte de recherches menées en 1910. — Dossier piscicole, Roize et Vence (réf. 21). Avec une carte détaillée à l’appui, il s’agit d’une description méticuleuse du réseau hydrographique du versant sud du massif de la Chartreuse. Les détails concernant les principaux cours d’eau abondent : caractéristiques des ruisseaux, rivières et canaux, aménagements industriels avec les incidences sur les capacités piscicoles. Véritable état des lieux. Carte de très grande qualité quant aux informations mentionnées. — Léger se préoccupe de l’environnement, des pollutions intolérables existent déjà ! Études sur l’action nocive des produits de déversements industriels chimiques dans les eaux douces (deuxième série) : eaux de décapage des métaux (réf. 22). L’action directe du produit résiduaire sur l’organisme du poisson et de quelques autres animaux types de la faune des eaux était expérimenté, d’abord à l’état pur, puis en solutions de plus en plus diluées jusqu’à atteindre une dilution limite à laquelle le poisson puisse résister un temps donné (soit une heure) sans que sa vie soit en danger et au bout duquel il aura trouvé, grâce à l’auto-épuration et à l’apport d’eau nouvelle, des eaux plus pures et par conséquent n’aura pas à souffrir de l’action nocive du produit déversé. L’action nocive, la dose minima mortelle ou sûrement dangereuse et la dilution limite de chacun des composants chimiques du produit en question sont clairement précisées.

< Carte hydrobiologique piscicole. Bassins du Furon et du Ruisset (réf. 356). 47


Carte hydrobiologique piscicole. Bassins de Roize et de Vence et ruisseau du SaintEynard (rĂŠf. 357).


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Première recommandation : diluer fortement les rejets. Cela pour les papeteries. Est à considérer la qualité de l’eau : eaux sur sols calcaires (Rochefort) et eaux sur sols granitiques (Saint-Symphorien-de-Mahun par Satillieu, Ardèche). Par exemple, à 0,01 % l’acide sulfurique est nocif (eau granitique) ou non (eau calcaire) suivant le cas. On conduit les expériences en élevages, en utilisant des truites et des vairons. L’eau résiduaire des usines de décapage du cuivre et du laiton est analysée. Usine de M. Louiqui à Grenoble. Résultat : il faut une dilution égale à 1/100. Eau résiduaire des usines de décapage de l’acier, usine de galvanisation dans le Nord de la France, eaux riches en acide chlorhydrique : dilution limite 0,05 %. Eau résiduaire des usines de décapage du fer, une usine dans l’Est de la France, eaux riches en acide sulfurique et sulfate de fer : dilution limite 0,5 %. — Première contribution à l’étude de la faune des cladocères (crustacés) des étangs de Nantoin (Isère). L’étude de la faune aquatique commence. On s’intéresse à une classe d’invertébrés qui entre toujours dans la composition de l’alimentation naturelle de la truite : les crustacés (réf. 23). — Puis Léger entreprend, de 1910 à 1913, une vaste étude d’impact écologique. Étude sur les conséquences de l’industrialisation d’un lac au point de vue de l’hygiène et de la pisciculture (réf. 24). Le lac d’Aiguebelette en Savoie est le deuxième des lacs jurassiens français par la profondeur et la superficie. L’utilisation de ses eaux par l’usine hydroélectrique de La Bridoire apporte dans le régime des niveaux de ce lac des perturbations qui le rendent notablement différent du régime antérieur ou naturel, ce régime induit est qualifié d’industriel. À la suite de plaintes déposées par les habitants autour du lac (odeurs, moustiques, substances toxiques ?), ce travail a été entrepris et conduit à son terme en quelques années d’observations. Hygiène générale : quelles sont les conséquences éventuelles, au point de vue de l’hygiène publique, du nouveau régime (régime industriel) des eaux du lac produit par le fonctionnement de l’usine hydroélectrique de La Bridoire ? En régime naturel comme en régime industriel, le lac peut élever son niveau au-dessus de l’étiage jusqu’à une cote voisine de 375 m, inondant ainsi les terres basses qui le bordent. L’abaissement du niveau des eaux à des cotes inférieures à l’étiage, telles que 373 ou 372,50 m, constitue le fait nouveau apporté par le régime industriel. Il s’agit d’évaluer les faits nouveaux sur l’inondation des blachères (la blache est le carex), l’entretien de l’humidité des terrains et la contamination de certains puits, la difficulté ou le danger d’accès, la mise à l’air de plages vaseuses, la formation et l’entretien de flaques d’eau stagnante favorisant la multiplication des moustiques. En conclusion, l’auteur pense que le régime industriel pas plus que le régime naturel ne présentent des dangers. Mais l’existence de l’anophèle ne signifie pas présence du paludisme, il faudrait la présence de personnes infectées. Il est évident que l’on doit supprimer toute collection d’eau, toute flaque d’eau afin de limiter le nombre des anophèles (car dans ces milieux il n’y a pas de prédateur pour les larves). Hygiène locale : les diverses rives du lac sont étudiées, ouest, nord, est, sud, îles et bords du Tiers. Pour chacune de ces différentes parties, sont étudiés la 49


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nature des plages susceptibles d’être découvertes, le caractère et les particularités biologiques du sol inondable, les conséquences de l’émersion et de l’immersion au point de vue de l’hygiène, enfin et en conclusion les mesures à prendre dans le cas où elles présentent des inconvénients. En fait, de simples travaux de dévasement au débouché des ruisseaux suffisent pour éviter toute nuisance. Économie piscicole : le régime industriel du lac est susceptible, certaines années où un abaissement rapide des eaux coïncide avec le frai des cyprinidés, de porter atteinte à la multiplication de ces poissons : gardons, brèmes et carpes. On devra y remédier en établissant des frayères flottantes artificielles et en évitant une brusque baisse des eaux pendant la période d’incubation. Il existe un laboratoire piscicole de la société de pêche qui afferme tous droits de pêche aux deux propriétaires du lac, il permet un repeuplement en salmonidés : lavaret, truite indigène, truite arc-en-ciel, omble chevalier.

Lac d’Aiguebelette en 1893 (vu du côté sud).

— Puis on continue avec les dossiers piscicoles des cours d’eau alpins (réf. 25). Monographies et cartes hydrobiologiques. Sont étudiés : le Doménon, le Sonnant, le Verderet, affluents de l’Isère, le ruisseau de Séchilienne et le ruisseau de Vernon qui se jettent dans la Romanche. Des précisions sont données à propos de chaque cours d’eau concernant leur source, leurs relations avec les lacs d’altitude, leurs capacités biogéniques et les espèces de poisson rencontrées. — Une carte hydrobiologique piscicole du Massif de Belledonne est élaborée. Très beau travail d’analyse hydrobiologique. — La truite dans les lacs alpins (réf. 26). Altitude élevée : de 1 500 m à 2 200 m. Massif de Belledonne : lacs du Doménon (2 400 m) truites arc-en-ciel et saumons de fontaine, introduits par Léger à la demande du Club alpin en 1906, 50


Carte hydrobiologique piscicole, cours d’eau de la partie sud du massif de Belledonne (rÊf. 358).


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lac Crozet (1 968 m), truites indigènes, lac Claret (2 000 m), lac Merlat (2 000 m) idem, lac Longet (2 000 m) idem, lac David (2 100 m), idem. Massif des Sept-Laux : lac Carré (2 141 m) truites indigènes, lac de la Motte (2 150 m) idem et vairons, lac Cotepen (2 151 m) idem, lac de Cos (2 182) idem et vairons, lac Jeplan (entre 2 000 et 2 180 m), vairons uniquement, lac de la Corne (entre 2 000 et 2 180 m) idem et vairons, lac de la Sagne (entre 2 000 et 2 180 m), idem et vairons. Massif des Rousses : lac Besson (2 000 m), truites indigènes. Massif du Pelvoux : lac Lovitel (1 800 m), truites indigènes, lac de Muselle, idem, lac de la Barre (2 300 m), idem. Massif du Taillefer : lac Fourchu (2 000 m), truites indigènes et vairons, lac du Poursollet (1 550 m), truites indigènes, lac du Petit Pré (2 000 m), idem, lac Brouffier (2 105 m) introduction de truites arc-en-ciel. Des clichés de P. Lory en 1903 témoignent de déversements d’alevins et de truitelles dans les lacs du Doménon. Les bidons de zinc sont transportés à dos de mulets et sur des brancards ensuite. Le 10 juillet, il y a encore de la neige autour des lacs.

Transport d’alevins aux lacs du Doménon. Juillet 1903, il y a encore de la neige. Clichés P. Lory.

Lancements d’alevins aux lacs du Petit-Doménon et Grand-Doménon. Juillet 1903. Clichés P. Lory.

Problèmes : en altitude se pose la question de la nourriture en saison froide. Absence de végétaux en bordure, d’où pas d’ombre. Des essais de peuplement au lac Brouffier sont réalisés. Altitude 2 105 m dans un massif granitique. Superficie de 1,5 ha. Profondeur 8 à 10 m. Beine de 2 m de largeur avec des algues (Zygnema). Le lac est gelé pendant 7 mois. La température en surface peut s’élever autour de 10 °C en juillet et août. La faune nutritive du lac reste pauvre : gammares, larves de phryganes, Sialis, chironomides, Corethra (pélagique), têtards de Rana temporaria. 52


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Plancton non envisagé, jugé peu abondant. Deux géniteurs de 6 et 4 kg ont été capturés et enlevés en 1910 au filet, leurs estomacs pleins de gammares. Un repeuplement effectué méthodiquement se matérialise par le lancement de 1 500 alevins de truite arc-en-ciel, 100 saumons d’Alsace (Salmo alsaticus) et 100 ombles chevaliers. Observations au bout d’un an et pêches en 1912. Une vingtaine de truites de 250 à 350 g. Un mois plus tard 22 autres. Prélèvements par pêche et braconnage évalués entre 50 et 100 ! Plein succès. Hélas, impossible de suivre les sujets, le braconnage ensuite a dévasté le lac ! Quelle est l’alimentation estivale des truites du lac Brouffier et du ruisseau émissaire du lac ou ruisseau de la Morte ? On procède à l’analyse de contenus stomacaux. Dans les lacs d’altitude, il y a en été un apport considérable de nourriture exogène dû aux insectes terrestres que les truites utilisent dans la plus large mesure. Cet apport exogène consiste surtout, pour la région, en mouches, moucherons (diptères), en fourmis ailées et en coléoptères (coccinelles). Or, ces derniers, ainsi que diverses autres espèces d’insectes, se développent ou vivent dans les excréments des animaux de pâturage. De nombreux animaux (bovidés et ovidés) vivent pendant la belle saison autour des lacs d’altitude. De sorte que les troupeaux contribuent indirectement à l’augmentation de la capacité biogénique, donc du rendement piscicole. Au moment de cet apport exogène, la faune du fond est épargnée et sera consommée pendant la saison froide. Cela est valable pour des truites de petite ou moyenne taille. Les plus grosses doivent être éliminées obligatoirement pour une gestion raisonnée. On procède à des essais de peuplement du lac du Loup (Savoie). Saint-Jean de Maurienne. Altitude : 1 450 m. Toujours des rives pourvues de végétation. La faune consiste en têtards de grenouille rousse, crapauds, libellules, diptères, éphémères, sialis, phryganes et sangsues. Il existe un plancton abondant. Le lac était dépourvu de poissons au moment de l’essai, 2 000 alevins de truite arc-enciel (âge : 5 mois) sont déversés le 25 juin 1910. Les truites, capturées en grand nombre en 1912, avaient un poids moyen de 500 g. Conclusions : 1) Les lacs de haute altitude, malgré leur enneigement prolongé, l’absence de végétation aquatique et la pauvreté de leur faune nutritive endogène, peuvent être d’un rendement piscicole satisfaisant. C’est que l’apport nutritif exogène y est fort considérable pendant la belle saison et utilisé complètement par les truites, la nourriture endogène étant surtout consommée pendant l’hiver. Apport annuel de 1 500 à 2 000 alevins de 3 mois pour un lac de 1 ha. 2) La truite arc-en-ciel est la plus propice à la mise en valeur des lacs de montagne. Elle atteint un poids de 200 à 250 g en 2 ans. 3) Dans les lacs élevés, les poissons doivent être pêchés avant d’atteindre une grosse taille. 4) La truite arc-en-ciel en lac de plaine doit être pêchée à la ligne plombée amorcée au ver de terre, dans les lacs élevés à la mouche artificielle. — Comment mettre en route un élevage intensif (réf. 27). L’élevage extensif coûte cher en frais divers de maintenance. L’élevage intensif peut s’envisager à deux conditions : a) disposer d’une grande quantité d’eau pure et fraîche à température constante (ex : nappe souterraine, 10 °C), b) pouvoir utiliser une nourriture irréprochable et toujours en parfait état de fraîcheur (viande 53


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de cheval ou de bœuf, en provenance d’équarrissage). On doit construire des bassins avec parois en béton. Un rendement d’environ 20 kg de truite par mètre cube d’eau est possible s’il existe un bon débit d’eau pure. — Monographie hydrobiologique piscicole du bassin de la Romanche (réf. 32). Oisans. Sont concernés le Vénéon et l’Eau d’Olle, principaux affluents de la Romanche. Origine de ces cours d’eau : eau de fonte des glaciers. Leur débit reste très variable, de 2 à 180 m3/s. La Romanche, affluent rive droite du Drac, 77 km de long. Un tronçonnement biologique est présenté. Tronçon n° 1 de la source à Séchilienne. La source elle-même. De la source au confluent du ruisseau du Lautaret. Du confluent du ruisseau du Lautaret à la plaine du Bourg-d’Oisans. La plaine de Bourg-d’Oisans, du confluent du Vénéon au Pont de l’Aveyna. Du Pont de l’Aveyna à Séchilienne. Sont passés en revue les caractères piscicoles, la faune nutritive (annélides, sangsues, éphémères, perles, trichoptères, diptères, mollusques). Truite indigène et chabot sont présents. Tronçon n° 2 de Séchilienne à l’embouchure. Physionomie biologique, caractères piscicoles et faune nutritive. Affluents de la Romanche : La Sarennes, L’Eau-d’Olle (ses affluents : ruisseau des 7 lacs, lac Jéplan, lac de la Corne, lac de la Sagne), lacs Noir et Besson, ruisseau d’Oz, le Vénéon (ses affluents : lac de la Muzelle, le ruisseau de la Muzelle, lac Lovitel, le ruisseau du Lovitel), la Rive, la Lignarre et le canal des Boirons, le Rioupéroux, le lac du Petit Pré, le torrent de Gavet, le lac Fourchu, le lac Poursollet, les lacs Clarey et des Bottes, le ruisseau de la Morte, le lac Brouffier, le ruisseau du lac Mort, le lac Mort, le ruisseau de Laffrey, le Grand lac de Laffrey, le lac de Petit-Chat. La Romanche constitue un torrent à caractère salmonicole. Résumé. Graphique du système de la Romanche. Carte.

Les années de guerre, 1914-1920. Fascicule de guerre. Au cours des années 1914 à 1920, la publication des travaux du laboratoire de Pisciculture de l’Université de Grenoble a subi une perturbation et une interruption inévitables du fait que le directeur, le professeur Léger, docteur en Médecine, a été affecté dès le début de la guerre aux Hôpitaux militaires et ensuite désigné comme membre de la Commission du Paludisme, pour la recherche des foyers anophéliques dans le sud-est de la France, en vue de l’organisation des Hôpitaux de paludéens de l’armée d’Orient. Ainsi, les travaux parus pendant la guerre ne se rapportent pas exclusivement à l’hydrobiologie pure ou appliquée à la pisciculture, et ce, en raison des contraintes médicales urgentes du moment. L’activité du laboratoire ne s’est pas trop ralentie au cours de cette période tourmentée (réf. 33 à 53). Léger signale que trois blessés de guerre (âgés de 30 ans) atteints par le bacille tétanique, en phase terminale, ont été traités par des injections sous-cutanées (2 l. ou 1 l. d’oxygène gazeux autour des plaies). La guérison a été obtenue (réf. 34). — À cette époque, la classification des êtres vivants, ou Systématique, se construit. L’auteur propose une synthèse à partir de travaux existants et de ceux qu’il conduit. Un nouveau genre parmi les protozoaires est proposé : Mrazekia, 54


Carte hydrographique piscicole du bassin de la Romanche (rĂŠf. 359).


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Mrazek ayant beaucoup travaillé sur ces microsporidies. Ce sont 4 espèces qui sont décrites : M. caudata, M. brevicauda, M. stricta, M. argoisi. Une planche de photographies est présentée. À l’époque, des controverses sur les structures nourrissent les discussions. La capsule polaire, si intéressante, est trop petite eu égard aux techniques et performances des instruments d’observation (microscope optique). Ni schémas ni bibliographie. — Plus surprenante, une étude d’endoparasites de cellules ovulaires d’huîtres plates (Ostrea edulis) de Marennes achetées sur le marché de Grenoble. Le diagnostic de l’auteur est émis avec prudence : genre Chytridiopsis ? Étude non achevée, car insatisfaction de l’auteur concernant certains caractères (réf. 39). — La campagne antipaludique (réf. 40 à 43), 1917. Prophylaxie du paludisme. On enregistre la rentrée en France de nombreux militaires paludéens de l’armée d’Orient ou de troupes exotiques comportant des porteurs de germes et présence naturelle en France de l’anophèle, vecteur de la maladie. Ces moustiques sont capables d’infester l’homme sain après avoir piqué des paludéens d’Orient porteurs de germes. Il est donc important de connaître les régions anophéliques pour l’implantation des hôpitaux. Deux espèces d’anophèles sont présentes. La région du sud-est est explorée. Six types de gîtes sont considérés : fond de vallée, deltaïques, littoraux, de plaine, de plateau, et artificiels. La localisation géographique est précisée. Vallée de la Drôme, très saine, donc région de choix pour l’implantation d’hôpitaux et de stations de convalescence pour les paludéens. De même pour les vallées de l’Aygues et de la Durance. En revanche, la région d’Hyères présente de nombreux gîtes. Pour que les foyers paludiques puissent se développer, trois conditions sont nécessaires : a) présence d’anophèles, b) existence, dans le sang de paludéens, d’hématozoaires, c) une température convenable permettant l’évolution du protozoaire dans le corps du moustique. Une carte de la répartition des foyers a été dressée (Grenoble, Gap et Briançon). Rares sont les zones indemnes d’anophèles recherchées pour l’installation de sanatoria. Prophylaxie : absorption de quinine. La lutte contre les anophèles : drainer et assécher les zones marécageuses. La protection des paludéens contre les anophèles impose les implantations d’hôpitaux loin des zones à anophèles et dans des chambres avec portes et fenêtres grillagées. Deux espèces d’anophèles : Anopheles maculipennis et A. bifurcatus. Seules les larves d’A. bifurcatus peuvent passer l’hiver dans notre région et les adultes émergent au printemps. Ce sont les femelles fécondées qui passent l’hiver chez maculipennis et donc les adultes n’apparaîtront qu’en été.

Les jeunes collègues et amis de Louis Léger ne l’oublient pas !

— Analyse de quelques cas de paludisme, hôpital des paludéens de Grenoble. Ceux qui n’ont jamais quitté la France sont particulièrement interrogés sur leurs pérégrinations. La maladie évolue lentement et il y a toujours des camarades de travail qui sont atteints aussi. L’historique est aisé à saisir. Une véritable épidémie s’est déclenchée fin 1917, régions du Var (exploitation forestière avec 170 hommes arrivant du Viet Nam, de Grèce et d’Espagne) et de l’Isère. Il a été prouvé que l’épidémie est apparue par suite de l’arrivée de paludéens asiatiques et grecs et la présence d’anophèles a suffi pour propager la maladie à un certain nombre 56


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Répartition des gîtes à anophèles autour de Grenoble (Rhône et affluents, Isère et affluents, différents lacs : le Bourget, Aiguebelette, Paladru et Laffrey). 1912.

d’hommes travaillant côte à côte dans une exploitation forestière. À Grenoble, 7 cas recensés et 25 au total dans le sud-est. Il y a bien eu un foyer actif de paludisme, d’où on a cherché à établir si la région était une région autrefois paludique ou si elle avait été récemment contaminée par l’apport de porteurs de germes et s’il y existait des anophèles. L’auteur pense que les porteurs sont les Asiatiques. Période intéressante du point de vue de l’historique du Service de Santé militaire. À partir des années 18-20, la revue du laboratoire retrouve sa vocation (réf. 44). — Léger aborde les conséquences de l’industrialisation des cours d’eau au point de vue piscicole : a) obstacles apportés par les barrages à la migration des poissons, 57


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saumons, truites, aloses, anguilles, d’où réduction en nombre de ces poissons ; b) suppression de frayères en amont d’où réduction du potentiel de développement ; c) destruction des jeunes sujets entraînés dans les canaux d’amenée ; d) en cas d’assèchement temporaire, suppression de toute vie. Comment parer aux conséquences de l’industrialisation : a) le rétablissement de la circulation des poissons migrateurs à l’aide de barrages laissant une quantité d’eau suffisante pour le fonctionnement d’une échelle ; b) le repeuplement artificiel et l’aménagement des frayères naturelles au niveau des tronçons de cours d’eau. — La protistologie intéresse toujours Léger et ses collaborateurs (réf. 47). Marcelle Gauthier signale dans l’estomac d’un saumon de fontaine une espèce nouvelle d’infusoire (protozoaire) : Balantidium granulosum. — Afin de mieux gérer les rendements piscicoles des rivières à cours lents contenant des cyprinidés, la direction du laboratoire a orienté les recherches vers une connaissance précise de la nutrition des alevins. Les résultats sont exposés dans un article paru en 1921 et sont le fruit d’un important travail conduit par un stagiaire du gouvernement serbe : Sanicha Stankovitch (réf. 55). Il sera par la suite professeur à l’université de Belgrade. Stankovitch mène un travail impressionnant par son ampleur, remarquable pour son époque et révélateur d’une orientation de recherche intelligente parce que décisive et riche en retombées pratiques (réf. 55, 57, 59 et 60). Quinze espèces étudiées. A) Techniques : 1) les stades larvaires sont pêchés dans les eaux libres (troubleau, carrelet ou épervier) et fixés dans de l’eau formolée à 2 % ; 2) étude morphologique (différentes parties du corps, os et dents pharyngiens, pigmentation) et morphométrique ; 3) examen des contenus gastriques et précisions sur les conditions du milieu. B) Morphologie et développement des alevins. Bref historique avec renvois à une bibliographie complète (162 références, presque toutes en langue allemande). Suit la description minutieuse des stades larvaires des 15 espèces étudiées. Un à trois schémas accompagnent cette description, tous admirables dans le rendu de la silhouette, l’auteur est un habile dessinateur : carpe, carassin doré, tanche, barbeau, goujon, brème, ablette, spirlin, gardon commun, gardon rouge, suiffe ou blageon, meunier, vairon, nase, loche. D’où une clé de détermination des alevins de cyprinidés élaborée à la suite d’observations morphologiques et anatomiques. Alevins dont la taille est comprise entre 12 et 25 mm. C) Nutrition des alevins. Un tableau d’ensemble résume les types nutritifs (rapports numériques) des alevins de cyprinidés suite aux analyses des contenus stomacaux. Ensuite sont examinés l’importance respective de chaque groupe d’éléments nutritifs et les facteurs principaux qui déterminent le régime alimentaire de chacune des espèces. Les cladocères, les copépodes et les rotifères jouent le rôle le plus important dans la nutrition des alevins de cyprinidés, autant par le nombre d’individus mangés que par leur fréquence. La nourriture végétale (diatomées, desmidiées, flagellés, algues unicellulaires) représente un apport nutritif normal, sans doute indispensable. Le régime alimentaire des alevins de cyprinidés d’une même espèce et souvent aussi de plusieurs espèces, de même taille et pris à la même époque et au même

Extrait de Cent Récits d’Histoire naturelle par Ch. Delon. Hachette Éditeur, 1882. Métamorphoses chez les moustiques. Ici larve aquatique, en bas à droite, nymphe aquatique aussi (à gauche) et adultes mâle (à gauche) et femelle (à droite), insectes aériens. Au centre : émergence de l’imago.

Alevins de barbeau.

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Types nutritifs chez les alevins de cyprinidés.

endroit, est sensiblement le même et composé des mêmes éléments nutritifs. Par contre, ce régime alimentaire est susceptible de varier dans de larges limites, si une seule des trois conditions : taille, époque et habitat, n’est pas la même. La faculté de sélectionner la nourriture est bien faible chez les alevins. Il faut distinguer deux types d’alevins, ceux qui vivent au fond de l’eau (tanche, carassin, goujon, barbeau et loche) et ceux qui vivent en surface (brème, ablette, spirlin, gardon commun, gardon rouge, suiffe, meunier, vairon). Le régime alimentaire des alevins, souvent mixte, est plutôt carnivore. — Marcelle Gauthier poursuit ses recherches en parasitologie. Deux espèces de sporozoaires, Eimeria cotti et Eimeria piraudi, détectées et étudiées dans l’épithélium des coecums pyloriques ou dans l’intestin du chabot font l’objet d’une intéressante publication (réf. 56). — Léger et Stankovitch, toujours en 1921, expérimentent sur le processus de la fécondation artificielle et le développement chez l’apron, petit poisson pêché dans l’Isère. Trois stades du développement sont schématisés : éclosion, résorption de la vésicule vitelline et différenciation des nageoires paires (réf. 57). — Également, ces auteurs décrivent une maladie de la carpe dans les élevages. Une étude histologique permet de bien cerner les modes d’action des coccidies. Des résultats obtenus une application pratique en découle : il convient de travailler dans des étangs préalablement tenus en assec. Il est conseillé, pour les sujets d’élevage de procéder à des rotations fréquentes d’étangs (réf. 58). — Un travail concernant l’alimentation naturelle de la truite est mené par Stankovitch (réf. 59) : a) Quelles sont les espèces animales provenant de la faune aquatique ou terrestre qui entrent dans la composition du régime alimentaire de la truite ? b) Ce régime alimentaire est-il susceptible de changer, suivant l’âge du poisson, d’une part, et suivant les différentes époques de l’année d’autre part ? 59


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c) Quelle est la valeur alimentaire respective des différents groupes d’animaux, aquatiques ou terrestres, qui entrent en jeu, et de quels facteurs dépend-elle ? d) Quels sont les procédés employés par la truite pour s’emparer des proies, et de quoi dépendent-ils ? Les contenus stomacaux sont minutieusement analysés (100 environ) pour des sujets pêchés dans différents cours d’eau du Dauphiné. Est donné ensuite un aperçu sommaire de la faune et de la biologie des cours d’eau alpins salmonicoles. Ces cours d’eau sont de type torrentiel, vitesse du courant : 2 m/s. Mais il y a des variations suivant l’importance du cours d’eau. Exemple le Furon, cours supérieur, torrentueux, truite uniquement, cours inférieur, courant régulier, moins rapide, truite et cyprinidés. Les caractéristiques enregistrées pour le Furon sont : a) basse température, 3, 7, 11, 15 ou 18 °C ; b) richesse en oxygène dissous, souvent saturation ; c) pauvreté en végétation aquatique sur le fond ; d) fond pierreux ou caillouteux. D’où existence d’animaux adaptés à ce milieu particulier, très sélectif, peu d’espèces, mais représentées en grand nombre. Le régime alimentaire de la truite varie suivant les saisons. Le printemps est l’époque de la grande activité nutritive de l’année. Le poisson épuisé par le frai se trouve affaibli et amaigri fin février. C’est alors que les estomacs sont bourrés d’aliments, principalement des larves d’insectes (larves grosses à ce moment, car près de la nymphose). À l’époque où la truite a le plus grand besoin d’une nourriture riche et abondante, le cours d’eau est le plus riche en éléments faunistiques (larves de diptères, avec de nombreuses espèces, recherchées activement par la jeune truite). En juin, on observe des apports considérables d’éléments exogènes. Sur 13 sujets examinés, 4 seulement ont un contenu stomacal composé d’éléments endogènes. Les insectes essentiellement, arachnides et isopodes plus rares, composent le menu. Parmi les insectes les plus fréquents, il faut citer : des diptères, des hyménoptères (fourmis) et des coléoptères. Entraînés par le vent, ils tombent à la surface de l’eau. En août il existe toujours beaucoup d’apports exogènes, insectes surtout (fourmis ailées, sauterelles, hémiptères, etc.), mais aussi araignées (épeire), mollusques. La truite profite largement de la double ressource alimentaire, aquatique et terrestre que lui offre la période estivale. L’apport exogène, avec ses éléments nombreux et variés, atteint son maximum au milieu et vers la fin de l’été et arrive à être presque la base de l’alimentation de la truite. Ainsi, la richesse endogène peut se développer sans subir de grosses pertes (les larves d’insectes sont nombreuses et de petite taille à ce moment-là). En août, sur 28 sujets, 14 présentent un contenu stomacal composé d’aliments exogènes. Il faut souligner la grande importance de la faune terrestre des bords et des rivages des cours d’eau alpins dans l’appréciation de leur valeur nutritive. Ce sont surtout les insectes, donc c’est la faune entomologique qui compte encore. En novembre : on passe progressivement à une alimentation endogène dominante. En décembre, les estomacs sont vides ou presque rien (quelques crevettes). En janvier : absolument rien dans les estomacs. En février, à nouveau, on observe des larves d’insectes en plus ou moins grandes quantités. Conclusion : la pêche doit être interdite en hiver dans les eaux publiques. La truite fraie en janvier et février. On sait que les truitelles se nourrissent malgré tout en hiver. Pour les adultes reproducteurs, il pourrait y avoir une interruption dans l’alimentation. 60


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L’alimentation de la truite dans les cours d’eau alpins présente un cycle annuel bien déterminé, qui est en rapport avec le cycle de la faune aquatique d’une part, et avec celui de la faune terrestre, celle des berges et de leurs abords d’autre part.

Coccidies des poissons d’eau douce.

— Stankovitch aborde, en 1922, l’étude des coccidies des poissons d’eau douce. Espèces nouvelles décrites : genre Goussia et genre Eimeria, 15 espèces au total. — Léger et Hesse poursuivent toujours des recherches sur un groupe nouveau rattaché aux sporozoaires, les microsporidies à spores sphériques. Genre nouveau proposé : Cocconema. Microsporidies bactériformes et essai de systématique du groupe (réf. 62 et 63). — Léger s’intéresse à la pêche et à la pisciculture dans le département de l’Ain (réf. 65). Il faut distinguer : les eaux à truite du Bugey, l’écrevisse, les eaux à poissons blancs de la Bresse, et les eaux culturales de la Dombes. — Léger et Hesse découvrent en 1925 (réf. 66) un parasite trouvé uniquement dans le tube digestif de la truite, rattaché au genre Ichthyophonus et à l’espèce Ichthyophonus intestinalis. — On entrevoit l’importance de l’abondance du plancton dans les lacs (ici Nantua), composé d’êtres vivants, abondants, variés et toujours de petite taille ; il permet aux jeunes alevins de se nourrir facilement, et donc cela explique l’abondance et la variété des poissons (les listes des organismes du plancton et des espèces de poissons dans les lacs sont données, réf. 67). — Marcelle Gauthier décrit le cycle biologique d’un ver parasite de l’intestin de la truite. La crevette d’eau douce est l’agent transmetteur du cestode logé dans les caecums pyloriques (réf. 68). 61


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— Madeleine Dodero étudie en 1925 (réf. 71) les déversements industriels dans les eaux douces. La cellulose traitée par alcalis chauds et sulfure de carbone donne la viscose et des déchets. Il s’ensuit des rejets d’acides (chlorhydrique, sulfurique), de sels divers (sulfates, sulfures), d’hypochlorites et d’hyposulfites. Des vairons et des truites sont utilisés dans les expériences (bain avec produit à tester pendant une heure). Mort ou survie, d’où la dilution limite. Pour le sulfate de sodium : 2,5 % (eau non calcaire); hypochlorite de sodium : 0,006 % (eau non calcaire) ; soude caustique : 0,1 ou 0,2 % (eau non calcaire), si calcaire (Rochefort) : 4 % ; hyposulfite de sodium : 1,2 % et 2 % eau de Rochefort ; sulfures alcalins : 0,4 %; sulfure de potassium : 0,4 % eau calcaire; sulfure d’ammonium : 0,01 %. — Léger étudie l’alimentation naturelle de la carpe (réf. 72), poisson carnivore qui peut absorber un peu de nourriture végétale. Sur le fond elle trouve crustacés, rotifères, oligochètes, mollusques et diverses larves (surtout d’insectes). — Auguste Dorier, en 1924, entreprend ses premières recherches sur l’alevin de truite indigène en élevage à 9 °C : de l’éclosion au 2e mois. Une planche de dessins est présentée. Il s’attache à préciser le pattern de pigmentation, la forme de la vésicule vitelline et des nageoires, procède à des mensurations à 5, 10, 20, 30, 40 jours et 2 mois après l’éclosion. Puis il passe à l’alevin de truite arc-en-ciel, d’omble chevalier et de saumon de fontaine (réf. 75 et 76). — La limite altitudinale de l’omble chevalier, à l’état naturel, se situe aux environs de 800 m, mais peut être reportée par acclimatation jusqu’à 2 500 m. Des divers salmonidés expérimentés dans les lacs de très haute altitude sans affluent pérenne, l’omble chevalier, par son cycle entièrement lacustre et son habitat normal en eau très froide, est le seul dont la reproduction soit assurée (déversements en 1903, photographies plus haut). Précieuse ressource économique, il paraît tout désigné pour la mise en valeur piscicole de nombreux petits lacs dormants disséminés dans les hautes régions des Alpes (réf. 83). — En 1924, Léger publie la carte de la pêche touristique et sportive dans le département de l’Isère, avec une notice sur la pêche en Dauphiné (réf. 82). 1) Tous les cours d’eau du département de l’Isère sont peuplés de truites (T), parmi les plus riches, le Guiers et la Bourne ; 2) l’ombre commun (O) assez rare n’existe en nombre que dans le bas cours du Guiers et de la Bourne ; 3) l’omble chevalier (Oc) dans quelques lacs : Laffrey, Paladru, Lauvitel ; 4) les régions à cyprinidés sont localisées dans les parties basses de quelques rivières ; 5) enfin, le barbeau (B) est surtout, en dehors du Rhône, l’apanage de l’Isère et du bas Drac avec une singulière enclave du barbeau méridional (Bd) dans l’Ebron, affluent du Drac. Par opposition aux rivières à salmonidés fraîches et rapides qui ne renferment guère que des truites et parfois des ombres avec leurs petits poissons d’accompagnement (chabot, vairon, loche), on a coutume de désigner sous le nom de rivières à cyprinidés les rivières chaudes et à cours lent d’où la truite est exclue. On y trouve ablettes, hotus, gardons, meuniers et brèmes, mais aussi carpes, tanches et enfin des carnassiers plus estimés, brochets, perches, anguilles et lotes. Il existe beaucoup de rivières qui sont à salmonidés dans la partie haute 62


Carte de la pêche touristique et sportive du département de l’Isère (réf. 360).


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et rapide de leur cours et à cyprinidés dans la partie basse, ralentie. La transition dans ces rivières mixtes se fait progressivement dans une zone où la truite laisse peu à peu place au barbeau, au meunier, à la suiffe et au hotu. C’est la zone à barbeau des auteurs, prélude à la zone à cyprinidés proprement dite ou zone à brème (rivières lentes de plaines, chaudes en été, coulant ordinairement en bordure de prairies ou de cultures, avec souvent des délaissés et bras morts riches en végétation aquatique et dont le fond, en général stable sur toute son étendue, offre une faune nutritive plus ou moins riche à laquelle s’ajoute un plancton plus ou moins abondant). — Premier travail de type faunistique et écologique de Léger concernant les larves d’éphémères (réf. 84), avec l’idée exprimée que cette note pourra servir dans quelques années quand un chercheur se consacrera à la connaissance de ces insectes très fréquents et très abondants dans nos régions. Ce qui sera le cas avec les travaux de Charles Degrange.

Sur le pistachier térébinthe, on trouve quelquefois à l’extrémité de certaines branches deux ou trois élégantes cornes vertes qui contiennent à la fin de la

À côté des activités de recherche que j’évoque avec le plus de fidélité possible, il ne faudrait pas oublier les activités d’enseignement. Déjà à cette époque, en Sciences naturelles (zoologie, botanique et géologie), la formation des étudiants est orientée vers la préparation aux concours de l’enseignement secondaire et c’est assez souvent parmi les reçus que l’on recrute les quelques futurs enseignantschercheurs. Il convient de préciser qu’après la licence, on proposait aux étudiants la préparation d’un Diplôme d’Études supérieures (durée : une année universitaire). Cette formation se faisait au contact de la recherche, dans un laboratoire, avec un responsable de recherche et se terminait par la soutenance d’un mémoire. Les sujets ne sont pas tous pris dans le domaine des eaux douces comme l’atteste le travail ci-dessous.

belle saison des dizaines de petits insectes apparentés à nos punaises (Pemphigus cornicularis, insecte hémiptère). Il s’agit d’une zoocécidie, ou galle, réaction du végétal à la présence des œufs et des larves de l’insecte. La femelle fécondée vient pondre obligatoirement dans l’extrémité d’un rameau de pistachier.

— En 1923, Marcelle Guéraud présentait son mémoire intitulé : Études sur la morphologie de quelques cécidies des environs de Grenoble. En 1925, Louis léger est nommé Correspondant du Muséum national d’Histoire naturelle, en 1927, élu Correspondant de l’Académie d’Agriculture, et, en 1928, élu Membre Correspondant de l’Académie des Sciences. — Les travaux de Gallois et Morel en 1926 (réf. 85) sont adaptés à l’évolution des activités humaines. L’essor de l’industrie hydroélectrique suscite de toute part, en pays montagneux, la construction de barrages dont quelques-uns, très élevés, entraînent la formation de biefs de réserve d’une telle importance en superficie et en profondeur qu’ils constituent de véritables lacs artificiels (lacs de barrage). Ces lacs, par leurs caractères hydrologiques bien spéciaux, constituent un milieu biologique nouveau qu’il est du plus haut intérêt d’essayer de mettre en valeur du point de vue piscicole. Les divers essais qui ont été tentés dans ce but à l’étranger sont encore très peu nombreux et montrent, en raison de la diversité et de l’inconstance des résultats, que l’on ne peut encore, à cet effet, établir des règles communes d’aménagement et qu’il s’agit avant tout de questions d’espèces, en raison de la multiplicité des facteurs qui entrent en jeu dans ces opérations. Il y a donc tout intérêt à connaître les conditions si variées qui peuvent se présenter 64


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dans les divers lacs industriels (exemple, un projet d’aménagement dans la Haute Creuse). Un bassin fluvial doit être traité dans son ensemble depuis son embouchure jusqu’à sa source. Les problèmes posés par son aménagement hydraulique du point de vue piscicole doivent être résolus conformément à un plan général. Les poissons concernés sont : saumons, truites de mer, aloses, esturgeons, anguilles. Les barrages aménagés devront être munis de passes. Le système de la passe doit être en corrélation avec la biologie locale des migrateurs (passes type à bassins et type Denil). S’ensuit une discussion sur les aspects piscicoles de biefs. Une série de belles photographies enrichissent l’article de Kreitmann. Une attention particulière est portée au saumon (raison économique). L’établissement des passes se complique avec l’augmentation de la hauteur des barrages, d’où l’idée d’une écluse à poissons ne fonctionnant que pendant la période de migration. Le principe en est donné à l’aide d’un schéma (réf. 86 et 87). — De l’Université de Jassy (Roumanie), arrive au laboratoire, en 1925, un excellent chercheur roumain, Constantin Motas. Il va devenir le spécialiste mondial des hydracariens (arachnides aquatiques). Un bref historique constitue l’introduction à son important travail (réf. 88 et 89). Les hydracariens comprennent 6 familles : Limnocharidae, Eylaidae, Hydryphantidae, Hydrarachnidae, Hygrobatidae et Hydrovolziidae. Toujours de petite taille et toujours très abondants.

Passes à poissons. En haut barrage de l’usine hydroélectrique d’Eglisau (Suisse) avec épi d’aval

— Motas évoque aussi la consommation des œufs de poissons en Roumanie. En 1890, on a pêché dans le Danube un esturgeon (Huso huso) de 882 kg contenant 120 kg d’œufs ! On consomme les œufs des carpes, aloses, brochets, souvent crus, accompagnés d’une sauce. On prépare du caviar dans le delta du Danube : frais ou pressé (conservé).

contenant la passe. Au-dessous, exemple de passe à bassins.

— Perrin expérimente afin de connaître la nocivité de la sciure de bois chez les poissons (réf. 90). De nombreuses scieries déversent leurs déchets dans le cours d’eau dont le courant leur fournit l’énergie. Mode opératoire : macérations de sciure (1 heure) à température de 16 à 18 °C. Expériences sur truites et vairons. Poissons immergés une heure seulement dans l’eau de macération. Les résultats sont présentés dans un tableau mettant en évidence la nocivité des différentes sciures de bois en macération dans l’eau de type calcaire. Douze essences sont testées. Châtaignier le plus toxique puis cerisier, chêne, noyer, érable, sapin, hêtre, frêne, alisier, peuplier, charme et tilleul. Les salmonidés se montrent plus sensibles que les cyprinidés. — Dorier aborde son sujet de thèse sur la biologie des gordiacés (réf. 91). La larve de Gordius aquaticus L. est capable de s’enkyster dans l’eau immédiatement après sa sortie de l’œuf. Le kyste peut résister plusieurs semaines dans l’eau ou à l’air humide et, au bout de ce temps, mettre sa larve en liberté sous l’action du suc digestif de l’hôte approprié qui l’a ingéré. Ainsi est rendue possible l’infestation directe des hôtes du G. aquaticus, venant simplement pâturer sur des détritus exondés et sans qu’il soit nécessaire de faire intervenir un bain forcé ou un hôte intermédiaire. — Léger publie en 1925 ce qu’il appellera dorénavant les Leçons de l’Institut 65


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de Pisciculture de Grenoble. Cet article même sera diffusé sous la forme d’un petit manuel destiné aux personnes intéressées par la pisciculture et aussi à l’hydrobiologie fondamentale et appliquée (réf. 350). — La faune nutritive des cours d’eau à truites et la technique de sa recherche (réf. 93). 1) De la nécessité de connaître la faune d’un cours d’eau avant de procéder à sa mise en valeur piscicole. En pisciculture comme en agriculture, c’est la qualité du fond qui doit déterminer la nature et la quantité de la production et par conséquent la nature et la quantité de la semence. Ce qui fait la valeur d’une eau pour un poisson donné, c’est la qualité et la quantité de nourriture qu’il y trouvera ; 2) La nourriture naturelle de la truite et les dominantes de la faune nutritive. La nourriture de la truite se compose d’éléments animaux provenant de deux sources : de l’eau proprement dite, la nourriture endogène et, des rives, la nourriture exogène. Cette dernière est certainement d’un apport considérable en été où sauterelles, grillons, coléoptères, diptères, fourmis ailées, araignées, etc., viennent, victimes du vent ou de leur imprudence, s’offrir souvent à la bouche du poisson affamé. Il est important de tenir compte de la nature des rives dans l’appréciation de la capacité biogénique d’un cours d’eau. Mais la nourriture endogène, présente durant toute l’année, est primordiale. Principaux types zoologiques importants pour la truite : larves aquatiques d’insectes (éphémères, perles, trichoptères, diptères, névroptères, libellules, coléoptères), crustacés (crevettes, aselles), vers annelés (sangsues, oligochètes), mollusques, poissons, batraciens ; 3) Coup d’œil sur la répartition des principales dominantes. En haute montagne : larves de liponeure, de simulies et planaires. Dans les torrents de montagne : larves de perles et de phryganes un peu plus bas. Avec les premières végétations : la crevette d’eau douce, le némoure. Plus bas : larves d’éphémères, sangsues, puis ancyles, limnées, bithynies, planorbes, cyclas. Dans les eaux plus lentes, avec des rives riches en végétaux : libellules, larves et adultes ; dans les végétaux aquatiques : aselles, larves de chironome et enfin sur le fond en plaine : les tubifex (vers) ; 4) Valeur qualitative des dominantes. Parmi les éléments faunistiques les plus nourrissants, il faut citer, avant tout, les poissons, riches en protéines, plus ou moins riches en graisses et aliments de grand rendement. Puis viennent les larves de phryganes, de Rhyacophila, Hydropsyche, riches en graisse, celles des perlides, assez riches en graisses et en protéines. En conséquence, les cours d’eau qui montrent ces dominantes donnent des truites de croissance rapide et grasses. Les crevettes d’eau douce (gammares), les écrevisses, les caridines représentent un élément azoté de premier ordre et de teneur moyenne en graisse. Les crevettes, dominante fréquente des ruisseaux herbeux, méritent une mention spéciale en raison de la qualité qu’elles donnent à la chair de la truite qui en fait le fond de son alimentation. Cette chair est ferme, de bonne conservation et plus ou moins colorée en rouge orange par le pigment (caroténoïde) de la crevette. C’est la truite saumonée si appréciée des gourmets. Les rivières où dominent les larves d’éphémères, de diptères, sont d’un rendement moyen en truite. La chair blanche est d’excellente qualité, mais le poisson doit être consommé très frais. Les mollusques ne constituent pas une nourriture excellente pour les poissons ; 5) Comment on étudie la faune nutritive d’un cours d’eau ? Conditions générales des recherches : suivre rapidement le cours d’eau afin d’apprécier la physionomie biologique. Les points favorables se situent au voisinage immédiat du bord. Pas de

Utilisation du troubleau pour échantillonner les principaux éléments de la faune. Auguste Dorier.

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Les principaux représentants de la faune sont déposés dans une écuelle en aluminium de façon à procéder à un tri facile des échantillons à conserver. Louis Léger.

On recueille les animaux (surtout des larves) accrochés sous les pierres. Auguste Dorier.

Une pince est nécessaire pour détacher certains animaux accolés sous les pierres. Auguste Dorier.

Certains échantillons doivent être conservés dans l’alcool à 70 ° ou dans de l’eau formolée. Ici, Louis Léger et Auguste Dorier, dans le froid, procèdent à un prélèvement. Cela se produira régulièrement au fil des saisons.

sondage en temps de crue. L’époque convenable est la fin de l’hiver et le début du printemps. L’outillage se compose d’un filet à manche démontable, dit troubleau, de 30 cm de diamètre, d’une petite drague à main, d’une paire de pinces fines, d’un petit pinceau assez rigide, d’une assiette creuse en aluminium, d’un thermomètre, d’une série de tubes avec alcool à 90 ° ou formol à 10 %. Pour chaque opération, il faut soigneusement noter les divers paramètres propres au cours d’eau avec une attention particulière à la nature du fond ; 6) Le fond et la faune. Sur des fonds meubles, en l’absence de végétation, on utilise un troubleau. S’il y a de la végétation, le troubleau est manœuvré à contre-courant. Une liste des animaux récoltés est consignée sur un cahier. Sur des fonds résistants, si stabilisés on peut utiliser la drague, si instables, la recherche se fera à la main. Une liste des animaux récoltés dans ces conditions est dressée ; 7) Trois planches présentant à l’aide 67


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Principales espèces animales rencontrées dans nos ruisseaux et constituant des proies pour la truite. Dessins de Marcelle Gauthier.

de dessins les principaux types de la faune nutritive (planches de dessins par Marcelle Gauthier). À partir de 1926, le laboratoire s’intitule : laboratoire d’Hydrobiologie et de Pisciculture de l’Université de Grenoble. Les recherches fondamentales en hydrobiologie deviennent prépondérantes. Louis Léger met en avant Institut de Pisciculture plutôt que laboratoire de Pisciculture ou même laboratoire d’Hydrobiologie et de Pisciculture. Ainsi, en 1925, lors de l’Exposition internationale de la Houille blanche et du Tourisme, il présente son laboratoire dans le chalet de Pisciculture. — Dorier décrit un chironomide à larve commensale d’une nymphe d’éphémère (réf. 98). Description modèle du genre en 1926. La capture a été faite à SaintVérand. Bel exemple de commensalisme. Les schémas sont d’une précision et d’une beauté remarquables. Larve, nymphe et adulte de Dactylocladius brevipalpis, ectoparasite de l’éphémère, Rhithrogena semicolorata. — Dodero poursuit des études sur les produits minéraux de déversements des usines de mégisserie et tannerie (réf. 99). Mégisserie : préparation des peaux d’agneaux et de chevreaux pour la ganterie. Tannerie : préparation des peaux de chèvres, moutons, veaux et vaches pour l’industrie de la chaussure et la maroquinerie. Seize composés chimiques sont testés (quatrième série).

Étude descriptive de la nymphe d’un diptère commensale d’éphémère.

— Motas et Angelier décrivent 62 espèces d’hydracariens, 16 pages avec de nombreux schémas (réf. 108). Travail de spécialistes. Il s’agit d’un remarquable travail de base, uniquement de la faunistique, comment les reconnaître et où on les trouve. — Léger entreprend un travail proposé (et financé) par le ministère de l’Agriculture 68


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sur la demande de la Société de pêche du lac de Nantua (réf. 102). Cette étude de biologie piscicole a pour objet l’amélioration de la production du lac et non une étude d’hydrobiologie pure cherchant à décrire de nouvelles espèces animales. Cela consiste à déterminer les conditions physiques et biologiques générales du lac et à illustrer le travail par des schémas et des photographies. L’épuration s’avère insuffisante en profondeur à cause des égouts de Nantua. On envisage la faune du lac dans ses rapports avec l’alimentation des poissons. À cela s’ajoute une étude de la faune du fond et du plancton. On termine avec la présence des espèces de poissons et leur biologie : gardon blanc et perche, truite (rare), vairon et suiffe. L’ablette, introduite, est en développement. — Recherche des causes du fléchissement de certaines espèces. La perche et la truite sont présentes en populations stables depuis 1859. Le gardon blanc est présent alors que le rotengle ou gardon rouge est très rare. Brème, carpe et tanche sont très rares. Le brochet absent. Étude écologique et piscicole du lac de Nantua.

— Puis viennent des précisions sur la restauration et sur les aménagements piscicoles : cyprinidés et salmonidés peuvent cohabiter et ainsi faire en sorte que ce lac soit très productif. Les aménagements des frayères (claies en bois) sont fortement conseillés pour l’échatout (gardon blanc). Il est recommandé de procéder à des déversements d’alevins de truite. Les bases d’une exploitation piscicole rationnelle sont jetées et dans une prose exceptionnelle ! — Léger publie la carte piscicole de l’Ain. Document de statistique et d’économie piscicole départementale qui indique la répartition des poissons dans les cours d’eau (réf. 110).

Lac de Nantua (1930). Aménagements sommaires en

— Léger étudie en 1929 une espèce de champignon microscopique qui s’attaque aux truites. La culture de sphérules (spores) dans un bouillon de truite gélosé

vue de la pêche à la ligne.

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Carte piscicole du département de l’Ain (réf. 361). 1926. Très beau document et riche en informations sur la présence des poissons dans les principaux cours d’eau.


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permet l’obtention d’une belle culture en broussaille. Dessins de la germination, de la sexualité de ce champignon et de la formation du zygote. Ce champignon du type Basidiobolus se trouve chez les poissons, les amphibiens et les reptiles (réf. 111). — Les maladies et malformations des poissons intéressent Léger (réf. 112). L’examen de truites pêchées présentant un gros ventre par suite de la dilatation de l’estomac, ont, dans la partie cardiale de l’estomac, une pseudotumeur fibreuse, en surface des tubes mycéliens appartenant au type Basidiobolus et aussi des débris appartenant à de la peau de mammifères (petit rongeur tombé à l’eau et avalé par une grosse truite affamée ou bien rejets de mégisseries). — En collaboration avec Motas, Léger étudie un chironomide dans la nappe d’eau du château de Vizille, Cricotopus biformis, petit orthocladiaire, les larves représentent un excellent aliment pour l’alevinage naturel (réf. 114). Les auteurs proposent des dessins du mâle et de la femelle, décrivent les techniques d’élevage et pour finir présentent une description précise du cycle biologique. S’ajoute une évocation du parasitisme temporaire d’un hydracrien Piona disparilis. Il se fait transporter sur les pontes pour dévorer les larves. L’intérêt réside dans une recherche pure et appliquée, le rôle des larves dans la nourriture des premiers stades de développement de la truite constituant une donnée importante en pisciculture. — Dorier continue à s’intéresser aux gordiacés. Il en signale 4 espèces rencontrées dans la région grenobloise. Gordius aquaticus L., appelé antérieurement le dragonneau, présent dans tous les ruisseaux de la région. Parachordodes violaceus, idem. Parachordodes gemmatus, peu fréquent. Parachordodes alpestris, peu fréquent. — Motas publie en 1930 les résultats de ses recherches sur les hydracariens français (réf. 116). Première partie : animaux appartenant à l’embranchement des arthropodes et à la classe des arachnides, autrement dit une parenté certaine avec les araignées et les scorpions (anciennement appelés hydrachnes ou mites aquatiques). Motas, grâce au gouvernement roumain qui lui a accordé une longue mission d’étude à Grenoble, a réalisé un travail remarquable. L’étude a porté sur la détermination et la répartition des espèces récoltées, sur la biologie générale de ces espèces et sur les caractéristiques de leurs milieux de vie. Des collaborations aussi développées qu’aujourd’hui malgré de nombreux obstacles à l’époque. Une grande quantité de dessins à la main tous d’une qualité surprenante font que l’iconographie de ce travail est exceptionnelle. Comme pour tout chef-d’œuvre, il est impossible de le résumer, on ne peut que le commenter, le présenter. Ce travail a fait date et constitue, dans ce domaine, un des fleurons des publications de cette première moitié du siècle. Le laboratoire de Grenoble atteint son plein rayonnement, non seulement au plan national, mais aussi international, avec une mention particulière pour les relations avec l’Allemagne et les pays d’Europe centrale et du Nord. Cela en raison des larges compétences et des éminentes qualités de leader du directeur, le professeur Léger.

Terrible hiver 1929 à Grenoble : les recherches dans les ruisseaux et rivières sont interrompues pendant deux mois ! Véritable débâcle, l’Isère charrie d’énormes plaques de glace !

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Nous donnons ci-dessous une analyse sommaire du travail : Présentation de ce qui est connu depuis 1762. À l’aspect exhaustif s’ajoute une discussion sur la validité des espèces, un peu rapidement décrites comme nouvelles pour la science ! Historique remarquable. L’auteur ambitionne de faire une étude écologique moderne, autrement dit d’envisager les hydracariens dans leurs milieux. Plus particulièrement, la morphologie et la biologie seront considérées. 1) Action mécanique de l’eau sur la morphologie des hydracariens. En eaux stagnantes, c’est l’adaptation à la nage qui domine. En eaux courantes c’est l’acquisition de la faculté de se cramponner au substratum et de résister à l’entraînement qui s’est développée, la marche sur le fond à la place de la nage. Forme du corps, relation entre la forme du corps et le mouvement de l’eau, chitinisation cutanée, organes propulseurs et organes de rétention (longueur des pattes et modes de locomotion, soies natatoires, griffes) ; 2) Influence des conditions thermiques. Eurythermie (20 °C d’amplitude supportée) et sténothermie (10 °C d’amplitude). Influence des saisons sur l’activité vitale des hydracariens. Influence de la température sur le nombre et la taille des œufs, sur leur coloration ; 3) Influence des conditions chimiques : teneur en calcaire des eaux. Appauvrissement notable de la faune hydracarienne si teneur élevée en carbonate de calcium ; 4) Biologie des hydracariens. Ils sont carnassiers et cannibales sauf quelques rares espèces phytophages. Leur appareil buccal est conformé pour percer et sucer ensuite le milieu intérieur liquide de la proie. En eaux stagnantes ce sont surtout les crustacés qui sont leurs proies et en eaux courantes les larves d’insectes (surtout diptères, éphémères, perlidés). Nombreuses illustrations (dessins au trait remarquables). Les hydracariens sont à leur tour des proies pour des larves ou des adultes d’insectes aquatiques (odonates, hémiptères) mais également pour des jeunes alevins de cyprinidés. Enfin sur les pattes peuvent se fixer des vorticelles (protozoaires). Au moment de la reproduction, il y a accouplement et émission de spermatophores par le mâle. Description du développement larvaire de quelques espèces accompagnée de dessins précis (voir plus bas).

Hydracarien surprenant par les ornementations (soies) qui entourent son corps.

La diversité morphologique et anatomique des hydracariens défie l’imagination du naturaliste !

— En 1930, Léger a donné le nom de « sphérosporose » à une maladie parasitaire sévissant particulièrement sur les jeunes tanches de l’année et provoquée par un protozoaire du groupe des myxosporidies, le Sphaerospora pernicialis n. sp. (réf. 117). Les poissons périclitent lentement, les différents systèmes physiologiques étant atteints. Maladie très contagieuse : il est recommandé, pour un étang infesté, de détruire les poissons morts et de procéder à un assec suivi d’un traitement du fond à la chaux vive. La sanguinicolose est une maladie due à un minuscule trématode vivant dans le sang, le Sanginicola inermis, dont les œufs s’accumulent dans les capillaires sanguins des branchies (d’où s’échappent les larves Miracidium) et ailleurs dans le corps (foie, rein). Cela entraîne un état de misère physiologique se traduisant au bout de quelques mois par la mort. — Kreitmann étudie l’action nocive sur les poissons des eaux résiduaires provenant de la fabrication de l’acétylène (réf. 122). La fabrication de l’acide acétique avec celle de l’aldéhyde acétique comme produit intermédiaire est obtenue par oxydation de l’acétylène. Ce corps est lui-même préparé par l’action de l’eau sur le carbure de calcium. Les eaux résiduaires contiennent des composés chimiques 72


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toxiques (action surtout au niveau des branchies) pour les poissons. Action de la chaux (CaO) : diverses doses sont testées, dose minimale mortelle 0,05 g de chaux anhydre par litre d’eau. Hydrogène sulfuré : la dose de 0,186 g/l suffit pour tuer une truitelle. Ammoniaque : les doses mortelles de gaz ammoniac sont de l’ordre de 0,1 g à 0,2 g par litre d’eau, suivant qu’il s’agit d’une eau peu ou assez chargée en carbonate de calcium. — Arrive la publication de la seconde partie du travail de C. Motas, contribution à la connaissance des hydracariens français (réf. 124). Il est évident qu’on est encore loin d’une classification naturelle de ces petits animaux, car l’origine de ceux-ci doit être polyphylétique, et l’ontogénie de la plupart des espèces n’est pas encore bien connue. Hydracariens recueillis dans le sud-est de la France et description de quelques espèces nouvelles ou rares. Pour terminer : liste des espèces d’hydracariens signalées en France à ce jour (1930). Impressionnant travail d’un hydrobiologiste de grand talent formé à l’école grenobloise sous la direction de Léger.

Tout animal aquatique d’une certaine taille abrite presque toujours des hydracariens,

— Thèse de Doctorat d’État d’Auguste Dorier (1930) : Recherches biologiques et systématiques sur les Gordiacés (réf. 125). Les gordiacés constituent l’ordre des nématomorphes, placé, avec les nématodes et les acanthocéphales, dans la classe des némathelminthes. Le genre Gordius a été décrit pour la première fois par Dujardin en 1842. Les gordiacés (appelés aussi les dragonneaux) adultes se reproduisent dans l’eau (sources, torrents, ruisseaux, fontaines, abreuvoirs, écoulements temporaires après de fortes pluies et mares) pendant la belle saison d’avril à septembre. Souvent, les individus s’agglutinent (jusqu’à 50 vers, de plusieurs dm de longueur) et forment des pelotons, des nœuds. Les larves issues d’œufs naissent dans cet élément, on les retrouve ensuite dans des hôtes variés sous forme de kystes. Les jeunes Gordius se rencontrent fréquemment en parasites chez des arthropodes terrestres puis, devenus adultes, ils s’échappent de leur hôte pour aller se reproduire dans l’eau. C’est ce cycle biologique compliqué que l’auteur s’est attaché à décrire au moyen d’observations et d’expériences. Chapitre I : observations sur la biologie des gordiacés adultes, leur vie aquatique, leur sortie de l’hôte (la partie antérieure s’échappe la première et la sortie se situe à l’extrémité postérieure perforée de l’hôte). Le contact de l’hôte infesté avec l’eau est-il purement accidentel ou bien existe-t-il un déterminisme causé par la présence du parasite qui pousse l’animal terrestre à rechercher l’eau à un moment donné ? Ce problème sera repris quatre décennies plus tard et apportera la confirmation de cette deuxième hypothèse (travaux de Claude Combe). Aujourd’hui, il arrive que des sauterelles adoptent comme milieu naturel une piscine ! Leur résistance aux conditions de milieu, enfin leur reproduction, l’accouplement (le mâle dépose un spermatophore sur l’extrémité postérieure du corps où se trouve l’orifice génital de la femelle), la ponte (fragments cylindriques de quelques mm de longueur) pouvant contenir jusqu’à quelques millions d’œufs dont la taille est autour de 50 micromètres, l’incubation des œufs (une esquisse du développement est donnée à l’aide de schémas), l’éclosion des larves, etc. Chapitre II : étude morphologique et anatomique de la larve de Gordius aquaticus Duj., (schémas de grande qualité qui ont fait autorité et se trouvent dans

ici les branchies d’un bivalve d’eau douce : l’anodonte.

Gordiacé s’échappant d’un coléoptère, en haut, d’une sauterelle en bas.

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Larve d’un gordiacé (Gordius aquaticus). Première étude descriptive pour la Science en 1930.

Myxosporidie (Chloromyxum legeri) : la structure précise ne peut pas apparaître, les techniques d’observations ne le permettent pas. Il faudra attendre les clichés pris à l’aide du microscope électronique à transmission ou à balayage.

les ouvrages de zoologie à caractère encyclopédique). La taille de cette larve est d’environ 0, 125 mm sur 0,02 mm. Elle peut se mouvoir grâce à la présence de crochets dans la partie antérieure du corps. L’enkystement dans l’eau est un phénomène rapide qui suit immédiatement l’éclosion. Il existe une résistance des kystes dans l’air humide (un à deux mois). La rupture du kyste et le retour à la vie active de la larve se produisent sous l’action des sucs digestifs de divers arthropodes terrestres et aquatiques ayant ingéré ce kyste (expériences menées sur des insectes, des myriapodes, des crustacés, des mollusques et des poissons). Chapitre III : étude de la question de la pénétration active de la larve de G. aquaticus dans ses hôtes et divers essais d’infection d’animaux terrestres et aquatiques. Il existe trois stades dans la vie des gordiacés : le stade larvaire libre, le stade juvénile parasite et le stade adulte libre. Pendant les premier et dernier stades, les vers mènent une vie aquatique libre, ne s’alimentent pas et ne subissent aucun changement. Pendant le deuxième stade, ils vivent dans le corps graisseux d’un arthropode (insecte ou myriapode) et élaborent leurs principaux organes, en particulier l’appareil reproducteur, à partir du tissu graisseux, ce qui empêche le développement des glandes génitales de l’hôte. L’auteur présente ensuite la liste des hôtes de Gordius aquaticus : des orthoptères, des trichoptères, des coléoptères et des myriapodes, ensuite des listes pour d’autres espèces de gordiacés. On remarque que les hôtes sont des insectes ou des myriapodes uniquement, donc 74


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principalement des animaux terrestres. Enfin, est étudiée la pénétration active des larves dans des animaux aquatiques. Pour l’auteur, les larves de gordiacés sont avalées et ensuite traversent la paroi du tube digestif pour aller se loger dans la cavité générale (elles utilisent le puissant appareil perforant qu’elles portent à l’extrémité antérieure du corps). Lorsque la larve d’un Gordius est parvenue à l’intérieur du corps d’un animal (mollusques, larves d’insectes aquatiques, hirudinées, oligochètes, poissons, batraciens), deux cas peuvent se présenter. Si le milieu qui l’entoure présente les conditions nécessaires à son développement, elle grossit et se transforme en un jeune ver blanchâtre et cylindrique qui, peu à peu, prend les caractères de l’adulte. Dans le cas contraire, elle sécrète une enveloppe de mucus, se replie sur elle-même et s’enkyste dans le tissu conjonctif de la paroi du tube digestif. Les arthropodes terrestres herbivores s’infestent en absorbant avec leur nourriture des kystes très résistants aux variations du milieu. Chapitre IV : révision systématique des espèces françaises de gordiacés. Mise en évidence de quelques caractères nouveaux pouvant être utilisés pour la détermination des espèces (ornementation de la cuticule, forme des extrémités antérieure et postérieure). Liste des espèces : Gordius aquaticus, Parachordodes violaceus, P. alpestris, P. gemmatus, P. pustulosus, P. tolosanus, Paragordius tricuspidatus. La bibliographie, remarquable dans son exhaustivité, permet de trouver tous les travaux effectués sur les gordiacés de 1834 à 1930. Quatre planches de photographies illustrent cet excellent travail des années 1924-1930. Nymphe (stade arrivant après

— Léger demande à ses collaborateurs – ici F. Touraine – des recherches sur les protozoaires et en particulier sur les parasites. Chloromyxum legeri n.sp., myxosporidie biliaire observée dans les carpes d’élevage (réf. 127). La carpe est un récepteur de myxosporidies. Léger a été le spécialiste de ce groupe, d’où ce nom d’espèce. Une planche de schémas étaye la description des différentes formes qui apparaissent au cours du développement.

le dernier stade larvaire et à partir duquel se produira l’émergence de l’insecte parfait ou imago) d’éphémère (Epeorus alpicola).

— Marcelle Gauthier étudie l’alimentation de l’omble chevalier acclimaté dans les lacs d’altitude du Dauphiné (réf. 130). Ce travail met en évidence la diversité du régime alimentaire de ce poisson. En l’absence de la nourriture fondamentalement carnassière qui représente la base de son alimentation normale, l’omble s’accommode facilement des proies les plus variées, notamment de petits crustacés et d’insectes, larves, nymphes et adultes. Une espèce torrenticole très commune, Epeorus alpicola, est décrite en détail. — Léger focalise ses recherches sur les myxosporidies nouvelles ou peu connues du genre Myxidium trouvées chez les poissons d’eau douce (réf. 131). — Léger publie en 1931 ses considérations générales sur les repeuplements en salmonidés et en cyprinidés (réf. 133). I) Les sociétés de pêche et le repeuplement des cours d’eau. Les poissons sont de moins en moins nombreux au fil des ans : cette question inquiétante est soulevée et des solutions sont proposées à la lumière des recherches fondamentales et appliquées menées à Grenoble à l’Institut de pisciculture. Ainsi, on assiste à cette époque à une floraison nouvelle de sociétés de Pêche, 75


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de groupements de sociétés, de fédérations, etc. Cela représente une réelle force agissante capable d’attirer l’attention des pouvoirs publics. On a alors procédé à des repeuplements, mais réalisés souvent dans de mauvaises conditions, d’où une certaine inefficacité quelquefois dénoncée, mais finalement les déversements sont à poursuivre et à améliorer. L’auteur propose d’apporter dans les rivières appauvries des quantités rationnelles d’alevins (de truite le plus souvent). Les lancements doivent être effectués après une analyse minutieuse du milieu et une estimation de ses possibilités. Il convient donc de se référer aux travaux du laboratoire. Sur le terrain, il est recommandé de respecter, de protéger et de conserver jalousement les frayères naturelles tout à fait efficaces pour assurer la densité optimale en poissons en un lieu donné. II) À propos de déversements de poissons blancs en vue du repeuplement de pièces d’eau, de rivières ou de lacs. Les échecs constatés peuvent se rapporter à trois cas : a) introduction de poissons (gardon blanc, carpe, tanche) sains dans des eaux défavorables ; b) introduction de poissons tarés dans des eaux défavorables ou peu favorables ; c) poissons tarés introduits dans des eaux favorables. Louis Léger, grâce à ses recherches très en pointe pour l’époque, était capable d’un diagnostic vétérinaire exceptionnel, il était devenu un médecin spécialiste des maladies des poissons d’eau douce. Spécialité unique en France ! Il est souligné que les méthodes de déversements d’alevins diffèrent suivant que l’on s’adresse à des salmonidés (truite) ou à des cyprinidés (gardon, carpe, tanche). — Dorier publie désormais sur d’autres sujets que celui présenté dans sa thèse (réf. 136). La loche franche, appelée dormille ou chatouille, extrêmement répandue, se plaît particulièrement dans les petits ruisseaux herbeux. Cette famille (cobitidés) est représentée en France par deux autres espèces : la loche de rivière et la loche d’étang très fréquente en Dauphiné. — Angelier travaille en collaboration avec Motas (réf. 142). Après une première étude menée dans la région grenobloise (lac de Saint-André), Motas a permis à l’auteur d’entreprendre une recherche pionnière et d’envergure en région parisienne : les acariens de la boucle de la Marne à Saint-Maur. Il y a là une grande diversité de milieux biologiques d’eau douce. D’où une richesse exceptionnelle en espèces, richesse comparable à celle observée dans les lacs. Toutes les espèces rencontrées sont décrites et/ou présentées par des photographies. — Une fiche de renseignements est mise au point par Léger pour mieux enquêter sur les maladies des poissons, et ce, au niveau national (réf. 143). La pathologie piscicole a pris une place importante. C’est grâce à elle qu’il est possible d’apprécier l’état sanitaire des poissons dans la nature et dans les élevages et aussi des alevins destinés aux repeuplements. À la suite de nombreux examens de poissons malades, Léger a établi une fiche type à remplir (4 pages), modèle dans son genre et existant pour la première fois en France. — En collaboration avec L. Kreitmann, conservateur des Eaux et Forêts, Léger publie en 1931 la carte piscicole du département de la Haute-Savoie (réf. 144). Une telle carte est destinée à mettre en évidence l’ensemble des eaux piscicoles de ce département et le caractère économique de chacune d’elles, c’est-à-dire, 76


Carte piscicole du dĂŠpartement de Haute-Savoie (rĂŠf. 362).


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pour chaque cours d’eau, les poissons qui l’habitent et leur répartition, la largeur et la profondeur moyenne, enfin la potentialité nutritive ou capacité biogénique d’où l’on déduit aisément la productivité. — Léger rédige en 1932 son Introduction à la pratique de la petite salmoniculture fermière (réf. 145 et 353). Il n’est pas de petite surface d’eau convenable qui ne puisse être utilisée pour la production de poisson. 1) Choix de l’espèce à cultiver dans les petits élevages de truite : la truite arc-en-ciel (Trutta iridea) est beaucoup plus robuste que la truite indigène (Trutta fario) et doit donc être choisie dans les piscicultures familiales. Le saumon de fontaine est à élever dans des eaux fraîches (température toujours inférieure à 15 °C), ce qui limite les lieux d’élevage. 2) L’eau propice à l’élevage de la truite. a) de l’eau courante sous forme de ruisseau, rivière ou canal, ou de bassin ou étang à eau constamment renouvelée ; b) que cette eau ne soit pas susceptible d’être souillée par des résidus industriels ou ménagers ; c) que cette eau soit fraîche et ne dépasse pas 18 à 20 °C en été. Les meilleurs bassins d’élevage sont, avec une profondeur de 0, 60 m à 1 m, les bassins en pleine terre, à fond naturel imperméable et résistant, avec, si possible, quelque peu, mais pas trop de végétation aquatique favorable sur les bords. — Kreitmann met en évidence les conséquences des activités humaines sur les cours d’eau importants (réf. 146). La construction d’une usine (production d’électricité ou de composés chimiques) utilisant la force motrice du courant se traduit par l’édification d’un barrage et d’un canal d’amenée. La rivière est ainsi profondément modifiée quant à son débit sur le tronçon compris entre la prise du canal et sa confluence au-delà de l’usine. Cas particuliers : Dranse du Chablais, Doron de Pralognan, Haute Isère. Kreitmann donne les grandes lignes de l’économie piscicole du bassin français du Rhône (réf. 152). Le bassin présente 4 zones : 1) la zone à truite comprend les torrents de haute montagne, les ruisseaux de montagne, les rivières et petits fleuves en moyenne altitude, dont les eaux sont claires, vives et froides, et dont le lit est formé au fond de blocs rocheux ou de gros graviers ; la végétation est celle des mousses et des algues, la faune adaptée à ce milieu ; 2) la zone à ombre commun succède à la précédente et s’étend sur des longueurs variables ; 3) la zone à barbeau est largement représentée, par exemple : le Rhône de Lyon à son embouchure ; 4) la zone à brème localisée dans les cours d’eau lents et étangs naturels dont les eaux se réchauffent sensiblement en été. — Léger publie en 1935 la pratique rationnelle de la petite salmoniculture fermière (réf. 153 et 353). La charge d’un petit bassin d’élevage, en intensive condensée, sera déterminée avant tout par le débit d’eau qui alimente le bassin, soit, par litre d’eau minute, 10 à 12 truitelles ou 20 ou 25 gros alevins ou 30 ou 40 petits alevins. Les alevins sont nourris avec de la rate de bœuf soigneusement broyée et tamisée (additionnée parfois de jaune d’œuf ou de foie). Ce n’est pas la nourriture naturelle, mais elle s’en rapproche au plan alimentaire. Puis, à partir de six mois, la nourriture sera constituée de viande cuite ou crue et/ou de chair de poisson. Les truitelles reçoivent uniquement une nourriture animale finement hachée et débarrassée des graisses et tendons, additionnée de farine, en résumé de la meilleure qualité 78


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possible. En extensive, la charge doit s’effectuer avec des truitelles, sachant qu’il faut tenir compte de la surface de l’étang et de sa capacité biogénique. On peut attendre de 50 à 70 kg de truite à l’hectare (rendement faible). Quelques réponses sont données à des problèmes fréquents touchant à une croissance trop lente, une qualité inférieure des produits, un déchet numérique excessif ou une mortalité plus ou moins considérable au cours de l’élevage. Les principales maladies des alevins, des truitelles et des truites sont décrites (costiase, athrepsie, catarrhe intestinal, maladie de la mousse, furonculose, entérite, dégénérescence lipoïde du foie, tournis, ichthyophonose, fin-rot ou pourriture des nageoires, exophtalmie). Pour la désinfection des bassins et des étangs, on peut employer le permanganate de potasse ou la chaux vive. — Sornay présente une étude hydrobiologique piscicole des lacs de barrage de Beaumont-Monteux et de Pizançon sur Isère (réf. 154). Deux barrages édifiés sur l’Isère pour les besoins de l’industrie (usines hydroélectriques) constituent des obstacles infranchissables pour le poisson migrateur (appareils de franchissement ou passes absents). La migration pour certaines espèces, vers l’amont, pour atteindre les frayères n’est plus possible. À l’amont de ces barrages se trouvent créés des lacs de retenue, d’ordinaire des milieux favorables à la vie des poissons et, en procédant à des déversements annuels d’alevins de truite ou de truitelles, on peut pallier les inconvénients évoqués précédemment. Les poissons blancs, eux, se reproduisent facilement, d’où un enrichissement global en poissons par rapport au cours autrefois existant de l’Isère. — Léger publie : Études d’hydrobiologie piscicole alpine. Cours d’eau et lacs du département des Hautes-Alpes avec une carte au 1/200 000 en 3 couleurs (réf. 162). La carte piscicole du département des Hautes-Alpes sort en 1935. Cette carte est destinée à mettre en évidence l’ensemble des cours d’eau piscicoles avec leurs conditions biologiques et économiques, en indiquant pour chacun d’eux la répartition et la fréquence des diverses espèces de poissons qui s’y rencontrent, puis leur largeur et profondeur moyennes, enfin leur capacité biogénique. — A. Dorier apporte, en 1939, sa contribution à la connaissance de la biologie des eaux contaminées par des matières organiques (réf. 165). À la suite de recherches nombreuses et approfondies, l’auteur est parvenu à dégager une méthode dite d’analyse biologique qui permet, par l’étude de la flore et de la faune d’une eau contaminée organiquement, d’apprécier l’importance de cette pollution. Elle est, de ce fait, appelée à rendre de grands services, dans des cas malheureusement trop nombreux, à la pisciculture, à la pêche et à l’hygiène des eaux. Il s’agit de l’étude d’une pollution d’un petit système hydrographique des environs de Grenoble (sur les communes de St Egrève - St Robert et du Fontanil) par les eaux résiduaires d’une brasserie. La mise en évidence des caractères physico-chimiques des zones saprobies du ruisseau de Saint-Robert éclaire la situation. Une étude biologique (avec listes des espèces végétales et animales trouvées) des zones saprobies du ruisseau de Saint-Robert (zone oligosaprobie amont, zone polysaprobie, zone mésosaprobie et zone oligosaprobie aval) caractérise bien ce milieu. Les limites coïncident avec d’importants apports d’eau pure. 79


Carte piscicole du dĂŠpartement des HautesAlpes (rĂŠf. 363).


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En haut : canal de déversement, à ciel ouvert, des brasseries. On distingue un chenal central et des atterrissements vaseux partiellement envahis par la végétation. En bas : confluent du canal de déversement de l’usine et du ruisseau de Saint-Robert. La pollution est manifeste sur le fond du ruisseau.

En haut : zone dite polysaprobie avec des colonies de bactéries filamenteuses (Sphaerotilus).

— Kreitmann présente une étude hydrobiologique et ensuite l’aménagement piscicole de trois lacs du Jura utilisés industriellement (réf. 166). Le lac de Chalain est sur le territoire de la commune de Fontenu (à 17 km de Lons-leSaunier). La Société industrielle « l’Union électrique » s’installe en 1904 et produit de l’électricité. On enregistre des variations importantes du niveau des eaux du lac (de 5 à 10 m) d’où des perturbations sévères dans la composition de la flore et de la faune surtout en zone littorale. L’appauvrissement de la masse végétale en ceinture se traduit par la diminution très forte de la quantité de poissons (brochet, perche, gardon, rotengle, chevesne, truite et anguille). Le lac de Saint-Point, élargissement du Doubs, se trouve à 8 km au sud de Pontarlier. Il existe un barrage qui régularise le cours du Haut Doubs au moyen de vannes permettant une amplitude de 3 m au maximum. Il en résulte un éboulement des berges et une perturbation de la ceinture de flore aquatique. Quand celleci diminue, les poissons ne trouvent plus des quantités de nourriture suffisante pour maintenir leur abondance antérieure. Poissons de ce lac : truite, perche, rotengle, gardon, vandoise, tanche, carpe, brochet, le vairon et l’anguille ont disparu. On peut essayer de favoriser la propagation du brochet et du gardon. Le lac de barrage de Cize-Bolozon, sur la rivière Ain, englobe les communes de Corveissiat, de Saint-Maurice-d’Echazeau, de Thoirette, de Coisiat sur la rive droite et de Granges et Matafelon sur la rive gauche (villages appartenant aux 2 départements limitrophes : Ain et Jura). Les variations du niveau du lac ne dépassent pas 1 m d’amplitude. Si les truites sont devenues moins abondantes, en revanche le brochet semble prospérer. Ces lacs étudiés, en pleine perturbation due aux variations fréquentes et toujours néfastes de leur niveau, voient un nouvel équilibre biologique atteint au bout de 4 à 5 années. La flore littorale tient une place prépondérante dans l’économie générale du lac. La richesse piscicole dépend de son maintien.

En bas : denses colonies en dentelle de bactéries (Beggiatoa).

— Léger signale l’octomitose, maladie épidémique des alevins de truite, due à un minuscule flagellé parasite de l’intestin des poissons (Octomitus intestinalis 81


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Duj.) (réf. 167). Les truites arc-en-ciel infestées ont une croissance lente, mais ne présentent pas de mortalité appréciable. Il en est tout autrement chez les jeunes alevins (3 mois). Pas encore de médicament, seulement une conduite rationnelle à tenir. — Séguy, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (MNHN), en collaboration avec Dorier, donne une description d’une nouvelle espèce de simulie récoltée en Dauphiné : Simulium rupicolum n. sp. Description du mâle, de la femelle, de la nymphe et de la larve en s’appuyant sur des planches de schémas de grande qualité (réf. 168). De 1938 à 1944 : la guerre, la seconde pour le Laboratoire ! Dorier et Léger ne vont publier que de courtes notes sur des sujets déjà en partie avancés. Les restrictions diverses se traduisent par une baisse de l’activité. — Un travail, uniquement descriptif, sur l’œuf de brochet s’ajoute à toute une série de recherches chez l’œuf de poisson menées à cette époque (réf. 169). Des considérations sur l’alimentation de la truite : la truite trouve sa nourriture dans l’eau, mais elle ingurgite aussi insectes, mollusques, annélides et même vertébrés qui tombent dans le courant : c’est ce que l’on peut facilement observer en examinant le contenu stomacal avant de consommer le poisson. La présence d’une végétation abondante sur le bord des rivières (des arbres en particulier) contribue très fortement à l’apport de nourriture (augmentation de la capacité biogénique).

Exemple d’étude descriptive d’une nouvelle espèce animale (ici une petite mouche, simulie, dont les larves et

— Léger, suite à une demande d’analyse, indique que le protozoaire Eimeria cyprinii Plehn est la cause d’une maladie (entérite) des carpes et autres poissons blancs d’étangs (ici la Dombes, Ain). Cette coccidiose n’est vaincue que par la destruction des poissons malades et par un traitement à la chaux du fond asséché de l’étang (réf. 171).

nymphes se développent dans les torrents).

— On expérimente dans les bassins du laboratoire en effectuant des croisements interspécifiques (réf. 172). Le vomer est un os impair situé sur le plafond de la cavité buccale des salmonidés. La morphologie de cet os varie suivant les espèces. On a croisé le saumon de fontaine (femelle) avec la truite indigène (mâle) et la conclusion provisoire met en évidence que chez l’hybride les caractères maternels l’emportent. — C’est en 1942 que Léger publie un document pédagogique remarquable qui fera florès : la Rose d’Amour (réf. 173). Représentation graphique de la période de frai des poissons d’eau douce. Excellente présentation pédagogique qui sera reprise à maintes reprises dans les enseignements. Une description très détaillée des phénomènes accompagne cet original tableau. — Un étudiant, Charles Bocquet prépare, en 1942-43, son D.E.S. (Diplôme d’études supérieures) pour présenter l’Agrégation de Sciences naturelles (réf. 175). Il deviendra par la suite professeur à l’Université de Caen. C’est un exemple parmi d’autres pour souligner la qualité des enseignements et de la recherche 82


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Étude descriptive de la nymphe d’un plécoptère. De cette nymphe aquatique émergera l’insecte parfait ou imago. Dessins au trait.

à Grenoble en Biologie. Au cours de ce travail, Bocquet s’est intéressé aux plécoptères (insectes à vie larvaire aquatique) de la région de Valence (Drôme). Les descriptions détaillées sont remarquables de précision. — Léger a observé en laboratoire qu’une eau sursaturée de gaz atmosphérique sous forte pression se comporte comme un poison violent vis-à-vis des jeunes poissons et surtout des alevins en élevage (réf. 176). Les eaux urbaines en particulier peuvent présenter ce défaut à la suite de travaux ou de modifications dans les réseaux d’alimentation en eau potable. Dans les piscicultures, ouvrir en grand les robinets peut conduire à la perte des poissons ainsi traités. L’auteur conseille l’installation d’une pisciculture en campagne en utilisant un courant d’eau naturel. Il apporte quelques précisions au sujet de la pêche aux nasses-frayères en osier disposées sur des frayères artificielles constituées par des branches de sapin : 83


Carte piscicole du dĂŠpartement de Savoie (rĂŠf. 364).


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bien que non légale en eaux du domaine public et non permise en période d’interdiction administrative, elle n’est pas susceptible, telle qu’elle est pratiquée à Charavines, de porter un grave préjudice au repeuplement du lac en gardons et par conséquent à son rendement (réf. 178). Ce préjudice est largement compensé par le fonctionnement des nasses comme frayères complémentaires et, étant donné l’extraordinaire prolificité des gardons, on conçoit que ce procédé ait pu être pratiqué depuis les temps anciens sans qu’il soit apparu le moindre fléchissement dans le rendement du lac pour ce poisson. Cela se rattache à la mémoire du lac le plus grand du Dauphiné (5 x 1 km). — Léger publie la carte piscicole de la Savoie en 1944 (réf. 180 et 364). Elle complète la série des cartes piscicoles départementales publiées antérieurement. Elle répond à un double but : apporter une foule de renseignements aux pêcheurs et également être un outil de travail pour l’Administration des Eaux et Forêts. La présentation de la carte est un modèle du genre. Le fascicule de 1945-48 était sous presse au moment du décès du professeur Léger (7 juillet 1948). Les premières pages sont celles écrites par le professeur Dorier, texte de son discours prononcé aux obsèques (réf. 181). À partir de cette date, les travaux du laboratoire sont publiés sous la direction d’Auguste Dorier. — La carte piscicole du Rhône, dressée par Léger en 1947, vient compléter la série des cartes départementales (réf. 182 et 365). L’originalité ici se traduit par la présence d’eaux à cyprinidés. La Saône est étudiée avec beaucoup de précisions, son intérêt piscicole est de premier plan. Trente-six espèces de poissons reconnues sur l’ensemble du réseau. À cela, il faut ajouter deux espèces d’écrevisses. Très beau travail mis à la disposition des pêcheurs et de l’Administration des Eaux et Forêts après une période de guerre peu propice à la recherche. — La répartition des simulies (insectes diptères) en France est très peu connue. Dorier entreprend une étude de vaste envergure, d’abord en Dauphiné (réf. 183). Les régions visitées sont : le Massif de Belledonne, le Massif du Taillefer, le Massif des Rousses, le Massif du Pelvoux, le Briançonnais, le Vercors, la Chartreuse, le Champsaur, le Dévoluy, le Trièves, la Matheysine, la Bièvre, les Terres froides et les environs de Grenoble. Une liste des 11 espèces récoltées est présentée. — Bernard a recensé plus de 40 espèces animales dans les différents biotopes des Cuves de Sassenage (nom des grottes creusées dans le calcaire du Vercors), des invertébrés aux mammifères (réf. 184). L’espèce Lithobius speluncarum Fanzago (myriapodes) a fait l’objet d’une étude détaillée. Étude pionnière concernant ce milieu, une fois de plus. — Pour la première fois, une étude expérimentale est envisagée par Dorier et Vaillant pour quantifier la résistance des animaux aquatiques à l’entraînement par le courant. Utilisation du tube de Pitot (réf. 185).

85



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Graphique piscicole du département de l’Isère. 1947.

— Quelques mois avant sa disparition, Léger reprend, en l’enrichissant, un travail effectué en 1924 (réf. 186). Le graphique piscicole présenté nous apparaît véritablement étonnant par la mine de renseignements qu’il présente dans la plus grande clarté. Sont indiquées pour chaque cours d’eau : la fréquence des poissons, la largeur L et la profondeur P. Et surtout est indiquée la capacité biogénique (échelle de I à X) qui permet d’en apprécier la productivité K en kilogramme par kilomètre en fonction de la largeur moyenne L selon la formule K = ß x L pour les rivières ou les zones à salmonidés et K = 2ß x L pour les rivières ou les zones à cyprinidés.

< Carte piscicole du département du Rhône (réf. 365). 87


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Grenoble, p. 760, 1904.

phototypie. Grenoble, Allier frères, 1908.

6. L. Léger. – Hémoflagellés des Poissons d’eau

19. L. Léger. – Sur la présence d’un 134

33. L. Léger. – Manuel pratique du déversement


références bibliographiques

d’alevins dans les cours d’eau. Conférences faites au

de ce cours d’eau aux environs de Grenoble. P. 243

Sangsue et Adelina octospora n. sp. Nouvelle Coccidie

Laboratoire de Pisciculture sur le repeuplement des

à 249.

des Oligochètes aquatiques. P. 393 à 399.

eaux douces. Grenoble, Allier frères, 1908. 34. L. Léger. – Création de Bassins d’essai de Salmoniculture en montagne. Leur rôle et leur

4. L. Léger et O. Duboscq. – Protozoaires parasites de l’intestin du Homard. P. 229 à 233.

19. L. Léger et Ed. Hesse. – Cnidosporidies des larves d’Éphémères. P. 169 à 172.

5. Edmond Hesse. – Sur le minimum d’eau

20. L. Léger et O. Duboscq. – Champignons

intérêt pratique. Étude monographique du Bassin

nécessaire pour un petit élevage de Salmonidés à

parasites des Crustacés. – Sur les Eccrinides des

n° 5 (altitude 1100 mètres). Rendement en Truite

une température constante de 12 °C. P. 1 à 6.

Crustacés Décapodes. P. 1-3.

indigène, arc-en-ciel et Saumon de fontaine. Annales

Fascicule 2

de l’Université de Grenoble, 1908.

6. Louis Léger. – La Costiase et son traitement

21. Victor Piraud. – Dossiers piscicoles des cours d’eau alpins. – Monographie et Carte

35. E. Hesse. – Étude monographique du Bassin

chez les jeunes alevins de Truite. P. 437 à 440.

d’essai de Salmoniculture n° 2 (altitude 400 mètres).

7. Victor Piraud. – Sur la nouvelle maladie

Rendement en truite indigène et arc-en-ciel. Ibidem.

coccidienne de la Tanche décrite par Elmassian. P.

à 400.

1 à 4.

1912

36. E. Hesse. – Sur le minimum d’eau nécessaire pour un petit élevage de Salmonidés à une température constante de 12 °C. Ibidem. 37. L. Léger. – Expériences sur la Salmonisation de la chair des Salmonides d’eau douce. Ibidem. 38. L. Léger. – Présence du Barbeau méridional (Barbus meridionalis) dans les Alpes. Ibidem. 39. L. Léger. – Les bases rationnelles du repeuplement des cours d’eau. Ibidem. 40. V. Piraud. – Notes sur la faune de l’Isère

hydrobiologiques piscicoles des bassins de Roize et de Vence et des ruisseaux du Saint-Eynard. P. 365

8. Louis Léger. – Rapports sur deux réserves

22. Louis Léger. – Études sur l’action nocive

pour la reproduction du poisson situées dans le

des produits de déversements industriels chimiques

département de l’Isère. P. 5 à 7.

dans les eaux douces (2e série: eaux de décapage

9. Léon Perrier. – Repeuplement des cours d’eau dans le département de l’Isère. – Documents

des métaux). 1913 23. L. Eynard. – Première contribution à l’étude

statistiques et considérations générales sur les déversements d’alevins effectués pendant la

de la faune des Cladocères des étangs de Nantoin

campagne 1909. P. 9 à 18.

(Isère). P. 595 à 602. 24. L. Léger. – Étude sur les conséquences

10. Louis Léger. – Poissons et Pisciculture dans

considérée au point de vue de la capacité biogénique

le Dauphiné. P. 19 à 91.

de l’industrialisation d’un lac au point de vue de

de ce cours d’eau, aux environs de Grenoble. Ibidem.

1910

l’hygiène et de la pisciculture. P. 1 à 52.

Références concernant les Travaux du

25. V. Piraud. – Dossiers piscicoles des cours

11. L. Léger et O. Duboscq. – Sur la signification

laboratoire publiés sous la direction de L.

des Rhabdospora prétendus Sporozoaires parasites

d’eau alpins. Monographie et Carte hydrobiologiques

Léger, A. Dorier et C. Degrange, professeurs à

des poissons. P. 173 à 176.

piscicoles des cours d’eau de la partie sud du Massif

la Faculté des Sciences, directeurs successifs du laboratoire Publications de 1909 à 1981. 1909 Fascicule 1 1. Louis Léger. – Études sur le rendement cultural des eaux alpines : I. Création de bassins d’essai de Salmoniculture en montagne. Leur rôle et leur intérêt pratique. II. Étude monographique du bassin d’essai de Salmoniculture n° 1 et expériences de rendement. III. Étude monographique du bassin d’essai de Salmoniculture n° 5 et expériences de rendement. IV. Étude monographique du bassin d’essai de Salmoniculture n° 2 et expériences de rendement (observations de E. Hesse). P. 195 à 221. 2. Léon Perrier. – Une station rhodanienne de Branchiura sowerbii, Annélide Oligochète. P. 235 à 242. 3. Victor Piraud. – Note sur la faune de l’Isère considérée au point de vue de la capacité biogénique

12. Louis Léger. – Sur la présence du Barbeau méridional dans les Alpes du Dauphiné. P. 1 à 7.

de Belledonne. P. 323 à 358. 1914 26. L. Léger. – Essai sur la mise en valeur

13. Louis Léger. – Principes de la méthode rationnelle du peuplement des cours d’eau à

piscicole des lacs alpins de haute altitude.

Salmonidés P. 532 à 568.

Expériences et conclusions. P. 1 à 25. 27. L. Léger. – Élevage intensif de la Truite en

14. Louis Léger. – Dossiers piscicoles des cours d’eau alpins. – Monographie et Carte

espace limité. Conditions nécessaires à sa réalisation.

hydrobiologiques piscicoles du Furon et du Ruisset.

P. 527 à 535. 28. A. - Ch. Hollande. – Valeur nutritive de la

P. 569 à 608. 1911 15. Louis Léger. – Le goût de vase chez les

chair de quelques poissons exotiques acclimatés en France. P. 537 à 540. 29. L. Léger et O. Duboscq. – Le cycle évolutif

Poissons d’eau douce. P. 1 à 4. 16. L. Léger et O. Duboscq. – Sporozoaires

de Porospora portunidarum Frenzel. P. 1 à 4. 30. L. Léger et O. Duboscq. – Sur les premiers

parasites des Crustacés. – Deux nouvelles espèces de Grégarines appartenant au genre Porospora. P.

stades du développement des Grégarines du genre

401 à 404.

Porospora (= Nematopsis). C. R. Acad. Sci. 1913, p. 95. 31. L. Léger et O. Duboscq. – Sur une nouvelle

17. L. Léger et O. Duboscq. – Deux Grégarines de Crustacés. Porospora portunidarum Frenz. et

Schizogrégarine à stades épidermiques et à spores

Cephaloidophora maculata n. sp. P. 59 à 70.

monozoïques. P. 187 à 189.

18. Ed. Hesse. – Protozoaires nouveaux

32. Léon Perrier. – Dossiers piscicoles des

parasites des animaux d’eau douce. Un Flagellé

cours d’eau alpins. – Monographie hydrobiologique

Trypanoplasma vaginalis n. sp. Parasite du vagin de la

piscicole du bassin de la Romanche. P. 191 à 233 et

135


références bibliographiques

une carte hydrobiologique piscicole du bassin de la

guerre. P. 1 à 17. 1918 44. L. Léger. – L’industrialisation des cours d’eau

Romanche.

et leur rendement piscicole. Annales de l’Université de De 1909 à 1914, les fascicules ont été imprimés par

Grenoble, Tome XXIX, nº 3, 1917. P. 407 à 422. 12. 1918.

Typographie et lithographie Allier Frères à Grenoble. 1914 à 1920 : fascicule de guerre

45. Ch. Watier. – La pêche de l’Alose au Maroc. P. 97 à 120 et 1 pl. de photographies. 1918.

33. L. Léger et O. Duboscq. – Pseudoklossia

46. L. Léger. – Moustiques de Camargue. Un

En 1921, le fascicule a été imprimé par Imprimerie Joseph Allier à Grenoble. 1924 59. S. Stankovitch. – Alimentation naturelle de la Truite dans les cours d’eau alpins. P. 115 à 191. 60. S. Stankovitch. – Systématique et répartition des Coccidies des Poissons d’eau douce. Annales de

glomerata n. g. n. sp., coccidie de lamellibranche.

Anophéline nouveau pour la Faune française le

l’Université de Grenoble, Tome XXXIII, 2, 1921. P. 343

Archives de Zoologie expérimentale et générale, 1915,

Myzorhynchus sinensis Wied. P. 387 à 388. 1920.

à 361.

47. M. Gauthier. – Présence d’un Infusoire dans

Tome 55, Notes et revue, N° 1, pages 7 à 16. 1915. 34. L. Léger. – Injections hypodermiques

l’estomac d’un Saumon de fontaine. Comptes rendus

d’oxygène dans le traitement du tétanos. Note

des Séances de la Société de Biologie, décembre 1920,

présentée à la Société de Biologie de Paris le 22 janvier

Tome LXXXIII (p. 1607), 2 pages. 1920. Autres travaux du Laboratoire parus de 1914

1915 et Annales de l’Université de Grenoble, Tome XXVIII, nº 3, 1916. 3 pages. 1915.

à 1920 et n’ayant pu être insérés dans le présent

35. L. Léger et O. Duboscq. – Sur les Eccrinides

fascicule: 48. Léger. – Sur un nouveau Protiste du genre

des Hydrophilides. Archives de Zoologie expérimentale et générale, 1916, Tome 56, Notes et revue nº 2, pages 21

Dermocystidium parasite de la Truite C. R. Acad. Sci.

à 31. 1916.

Paris, 1914.

36. L. Léger et E. Hesse. – Mrazekia, genre

49. Léger et Duboscq. – Porospora. nephropis n.

nouveau de Microsporidies à spores tubuleuses.

sp. C. R. Soc. Biologie. Paris, juin 1915. 50. Léger et Duboscq. – Mitochondries du

Comptes rendus des séances de la Société de Biologie.

61. Rutkiewicz. – Contribution à l’étude des nerfs crâniens d’Ameiurus nebulosus Le Sueur. P. 1 à 49. 62. L. Léger et E. Hesse. – Microsporidies nouvelles, parasites des animaux d’eau douce et essai de Systématique du groupe. P. 49 à 56. 63. L. Léger et E. Hesse. – Coccidies d’oiseaux palustres. Le genre Jarrina. P. 57 à 60. 64. L. Léger et Ch. Hollande. – Coccidies de l’intestin de l’Anguille. P. 61 à 64. 65. L. Léger. – Pêche et Pisciculture dans le département de l’Ain. P. 65 à 68. Bibliographie. P. 69. 1925 66. L. Léger et E. Hesse. – Sur un champignon

Mai 1916, Tome LXXIX (p.345), 4 pages et 1 planche de

Balantidium elongatum. C. R. Soc. Biologie. Paris,

du type Ichthyophonus, parasite de l’intestin de la

dessins au trait. 1916.

janvier 1916.

Truite. P. 7 à 10.

37. L. Léger et O. Duboscq. – Sur la structure

51. Léger et Hesse. – Une nouvelle Coccidie

67. M. Gauthier. – Les dominantes planctoniques

de la spore des Microsporidies. Comptes rendus des

parasite de la Truite indigène. C. R. Acad. Sci. Paris,

des lacs de Nantua et de Sylans dans leurs rapports

Séances de la Société de Biologie, décembre 1916, Tome

p. 904, 1919.

avec la faune piscicole. P. 11 à 17.

52. Léger. – Jeunes stades d’eau douce et

LXXIX (p.1049), 4 pages. 1917. 38. L. Léger et E. Hesse. – Sur les Microsporidies de la Crevette d’eau douce. Comptes rendus des

biologie de la Lamproie marine. C. R. Acad. Sci. Paris, 1920. 53. Léger. – Sur la multiplication endogène de

séances de la Société de Biologie, janvier 1917, Tome XXX (p. 12), 4 pages. 1917.

Chloromyxum truttae Léger, Myxosporidie biliaire de

39. L. Léger et A. Ch. Hollande. – Sur un

la Truite. C. R. Acad. Sci. Paris, novembre 1920.

nouveau Protiste à facies de Chytridiopsis, parasite

68. M. Gauthier. – La Cyathocéphalose dans les élevages de Truite. P. 19 à 24. 69. E. Hesse et P. Paris. – Sur la présence de Branchiura sowerbyi, Oligochète limicole, dans la Côte d’Or. P. 25 à 29. 70. L. Léger. – Note sur deux stations nouvelles de Branchiures en Savoie et en Dauphiné et rôle du

des ovules de l’Huître. Comptes rendus des Séances de

En 1920, le fascicule 1914-1920 a été imprimé par

Branchiure en économie piscicole. P. 29 à 32 et 2

la Société de Biologie, janvier 1917, Tome LXXX (p. 61),

Imprimerie Allier Père et Fils à Grenoble.

planches de photographies.

4 pages. 1917.

1921

40. L. Léger. – Premiers résultats d’une

54. L. Léger. – Études préliminaires pour la mise

campagne antipaludique entreprise en 1917 dans

en valeur des eaux à Cyprinidés. P. I à V. 55. S. Stankovitch. – Étude sur la morphologie

le sud-est de la France. Annales de l’Université de Grenoble, Tome XXIX, nº 3, 1917, 7 pages. 1916.

et la nutrition des alevins de poissons Cyprinidés. P.

41. L. Léger et G. Mouriquand. – Sur la

1 à 182. 56. M. Gauthier. – Coccidies du Chabot de

répartition des stations d’Anophèles dans le secteur médical Grenoble, Gap, Briançon et indications

rivière (Cottus gobio L.). C. R. Acad. Sci. Paris 1921, P.

prophylactiques qui en découlent. P. 3 à 14. 1917.

183 à 186.

42. L. Léger et G. Mouriquand. – Sur

57. L. Léger et S. Stankovitch. – Fécondation

l’hibernation des Anophèles en Dauphiné. Annales de

artificielle et développement de l’Apron (Aspro asper

l’Université de Grenoble, Tome XXIX, nº 3, 1917. P. 1 à 4.

L.). P. 187 à 196.

43. L. Léger, G. Mouriquand et A. de Kerdrel.

58. L. Léger et S. Stankovitch. – L’entérite

– Manifestations du paludisme en France depuis la

coccidienne des alevins de Carpe. P. 191 à 194. 136

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références bibliographiques

différentiels des alevins de quelques Salmonidés.

1927

Première partie. P. 87 à 106.

À partir de 1926, le laboratoire s’intitule:

76. A. Dorier. – Caractères morphologiques différentiels des alevins de quelques Salmonidés. 77. L. Léger. – Jeunes stades d’eau douce et

de déchet des mégisseries dans les cours d’eau à

de l’Université de Grenoble

Truite. P. 21 à 23.

95. L. Léger. – Sur Trichoduboscquia epeori Léger, Microsporidie parasite des larves d’Éphémérides. P. 96. L. Kreitmann. – La dystrophie des opercules 97. L. Moret. – Considération sur le plancton des

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115. A. Dorier. - Notes de faunistique. Quelques stations de Gordiacés en Dauphiné. P. 42 à 47. 116. C. Motas. - Contribution à la connaissance des Hydracariens français (première partie). P. 49 à

lacs alpins de Savoie et du Dauphiné. P. 23 à 62.

164.

98. A. Dorier. – Un Chironomide à larve

1930

la direction de L. Léger. Stations de larves d’Éphémérides rares. P. 141 à 145.

Chironomide. P. 25 à 42.

chez les Salmonidés d’élevage. P. 15 à 21.

Petromyzon fluviatilis. P. 135 à 140. 79. A. Dorier. – Notes de faunistique sous

114. L. Léger et C. Motas. - Biologie d’un

9 à 14.

78. L. Léger. – Valeur spécifique des trois sortes de Lamproies d’Europe et stades jeunes de

113. L. Léger. - Singulière nocivité d’un produit

Laboratoire d’Hydrobiologie et de Pisciculture

Deuxième partie. P. 107 à 129. biologie de la Lamproie marine. P. 131 à 134.

alimentaire. P. 13 à 20.

117. L. Léger. – Une nouvelle maladie parasitaire

commensale d’une nymphe d’Éphéméride. P. 63 à 73.

funeste aux élevages de Tanches : la Sphérosporose. 99. M. Dodero. – Étude de l’action nocive sur les

P. 7 à 14. 118. L. Léger. – Sur la «Sanguinicolose», maladie

Poissons des produits de déversements industriels chimiques. P. 75 à 99.

parasitaire de la Carpe d’élevage. P. 15 à 20.

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119. L. Léger. et O. Duboscq. – Protistes

de l’Isère avec une carte en 3 couleurs. Parution en

nouveaux ou peu connus de sud-est de la France. P.

parasites des larves aquatiques d’Insectes. I. -

1924.

101 à 199.

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1926 83. L. Léger. – Acclimatation de l’Omble chevalier dans les lacs alpins de haute altitude. P. 7 à 15. 84. L. Léger. – Notes de faunistique. II. Quelques stations de larves d’Éphémérides. P. 17 à 21. 85. C. Gallois et C. Morel. – Aménagement piscicole d’un lac de barrage industriel. P. 23 à 45. 86. L. Kreitmann. – Passes à poissons et lacs de barrage en Suisse. P. 47 à 89. 87. L. Kreitmann. – Une écluse à poissons pour barrages de toutes hauteurs. P. 91 à 94. 88. C. Motas. – Introduction à l’étude des Hydracariens. P. 95 à 140. 89. C. Motas. – La consommation des œufs de poisson en Roumanie. P. 141 à 144. 90. L.-J. Perrin. – Étude de l’action nocive sur le poisson, de la sciure de différentes sortes de bois forestiers en macération dans l’eau. P. 145 à 149. 91. A. Dorier. – L’enkystement dans l’eau de la larve de Gordius aquaticus L. P. 151 à 153. 92. A. Dorier. – Dermite mortelle à infusoires

101. C. Walter. – Hydracariens nouveaux de Madagascar. P. 201 à 209.

Paramoebidium, nouveau genre d’Eccrinides, parasite

1928

des larves aquatiques d’Insectes. P. 15 à 28.

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d’Éphémérides rapportées au genre Iron. P. 113 à 115. 107. C. Motas. – Un Hydracarien rare: Momonia falcipalpis Halb. P. 117 à 120.

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153. L. Léger. – La pratique rationnelle de la

la sanguinicolose dans le foie et le rein de Carpe. P.

petite salmoniculture fermière. P. 1 à 103. 154. J. Sornay. – Étude hydrobiologique piscicole

25 à 34. 136. M. Gauthier. – Étude sur la composition planctonique de quelques étangs piscicoles de la 137. A. Dorier. – Sur la présence de la Loche d’étang (Misgurnus fossilis L.) dans le département de l’Isère. P. 51 à 54. 138. A. Dorier. – Infection de Truites arc-en-ciel d’élevage par des Echinorhynques. P. 55 à 61.

1942 169. A. Dorier. – Les mouvements rythmiques de l’œuf de Brochet pendant le développement embryonnaire. P. 1 à 26. 170. L. Léger. – Sur l’intérêt au point de vue agricole et piscicole de la connaissance de l’alimentation naturelle de la Truite et technique de

Pizançon sur Isère. P. 105 à 120.

son étude. P. 27 à 44. 171. P. Vivier et F. Colin. – Sur une épidémie de

quelques Orthocladinae recueillis en Dauphiné. P.

Coccidiose attribuée à Eimeria cyprini Plehn., dans un

121 à 145.

étang à Carpes de la Dombes. P. 45 à 51.

156. A. Dorier. – Sur la biologie et les

172. A. Dorier. – Sur le vomer des hybrides de

métamorphoses de Psectrocladius obvius Walek

Saumon de fontaine et de Truite indigène. P. 53 à 57.

(Chironomides). P. 135 à 145.

139. Goetghebuer et A. Dorier. – Les

Imprimerie Allier Père et Fils à Grenoble.

des lacs de barrage de Beaumont-Monteux et de 155. A. Dorier. – Les métamorphoses de

Dombes. P. 35 à 50.

De 1924 à 1939, les fascicules ont été imprimés par

173. L. Léger. – Les œufs et les pontes de nos

157. A. Dorier. – Étude biologique et

poissons d’eau douce, nouvelle représentation

métamorphoses d’Orthocladius (Dactylocladus) dorieri

morphologique de la larve de Parachordodes

graphique des périodes de pontes. P. 59 à 78.

Goetghebuer. P. 61 à 65.

gemmatus Villot. P. 147 à 162.

140. L. Léger et M. Gauthier. – Orphella coronata n. g. n.sp., Entomophyte parasite des larves de

158. L. Léger et M. Gauthier. – La spore des Harpellacées. P. 163 à 166. 159. M. Gauthier. – Etude descriptive de la

Némurides. P. 67 à 72. 141. L. Léger et T. Bory. – Développement et

nymphe de Baetis pumilus Burm. P. 167 à 174. 160. C. Motas et P. Blaive. – Sur la présence

évolution de l’Eimeria pigra Léger et Bory, Coccidie du Gardon rouge. P. 73 à 81.

de l’Hydracarien Partunia steinmanni Walter en

142. C. Angelier. – Contribution à l’étude de la

Dauphiné. P. 177 à 180. 161. P. Blaive. – Une nouvelle station de Barbeau

faune hydracarienne de la Marne. P. 83 à 136. 143. L. Léger. – Un modèle de fiches pour

méridional en Dauphiné. P. 181 à 186. 162. L. Léger. – Études d’hydrobiologie piscicole

l’examen sanitaire des poissons. P. 137 à 144. 144. L. Léger et L. Kreitmann. – Études

alpine. Cours d’eau et lacs du département des

174. A. Dorier. – La ponte du Chabot de rivière (Cottus gobio L.) et l’évolution morphologique de l’alevin. P. 79 à 86. 1944 175. Ch. Bocquet. – Liste des Plécoptères de la région de Valence (Drôme) et description de trois nymphes nouvelles. P. 1 à 14. 176. L. Léger. – Mortalité massive des alevins par embolie gazeuse dans les élevages urbains. P. 15 à 24. 177. P. Vivier. – Température et oxygène dissous dans le Léman français. P. 25 à 35.

d’hydrobiologie piscicole des eaux alpines (suite).

Hautes-Alpes (avec une carte au 1/200 000 en 3

Carte piscicole du département de la Haute-Savoie

couleurs). P. 187 à 212.

préjudiciable de pêche au Gardon en temps de frai

par L. Kreitmann. P. 145 à 155.

1939

dans un lac fermé. P. 37 à 41.

1933

163. L. Moret. – Contribution à la biologie des

145. L. Léger. – Introduction à la pratique de la

algues « lithophages » d’eau douce. P. 1 à 24. 164. A. Dorier. – Notes faunistiques sur quelques

petite salmoniculture fermière. P. 1 à 32. 146. L. Kreitmann. – Le maintien de la truite

lacs du Massif de Chambeyron (Basses Alpes). P. 138

178. L. Léger. – Un mode ingénieux et peu

179. L. Léger et P. Journet. – Nocivité des déversements de chaux hydratée dans les rivières. P. 43 à 49. 180. L. Léger. – Étude sur l’hydrographie et


références bibliographiques

l’économie piscicoles du département de la Savoie avec une carte et un graphique. P. 51 à 66. 1948 181. A. Dorier. – Nécrologie : Louis Léger 18661948. Une photographie et 4 pages. À partir de cette date, les Travaux du laboratoire sont publiés par A. Dorier. 182. L. Léger. – Étude sur l’hydrobiologie et l’économie piscicoles du département du Rhône (avec une carte et un graphique). P. 1 à 14. 183. A. Dorier et J. Freychet. – Stations de larves et de nymphes de Simulies en Dauphiné. P. 15 à 21. 184. F. Bernard. – Observations faunistiques et

1952 dans les Alpes du Dauphiné. P. 1 à 22. 198. F. Vaillant. – Les larves d’Hermione. P. 23 à 38.

des cours d’eau du département de l’Isère. P. 45 à 49. 187. L. Léger. – Économie biologique et

216. F. Vaillant. – Quelques Pericoma nouveaux

(Diptères). P. 39 à 46.

à 71.

200. A. Dorier et G. Bellon. – Sur l’organe palatin des Cyprinidés. P. 47 à 60. 201. F. Bernard. – La digestion chez les Poissons.

217. R. Raffin-Peyloz. – Étude histologique des barbillons de quelques poissons d’eau douce. P. 73 à 97. 218. A. Dorier. – Insémination artificielle interne,

P. 61 à 95. 202. A. Dorier. – Emploi de laitance diluée et 101.

186. L. Léger. – Graphique piscicole explicatif

de la France. P. 47 à 51. de la zone paléarctique (Diptera Psychodidae). P. 53

conservée de Truite arc-en-ciel et sex-ratio. P. 97 à

39 à 44.

Siphlonurus (Éphéméroptères) dans le quart sud-est

199. F. Vaillant. – Les larves hygropétriques et

38. au courant de quelques Invertébrés rhéophiles. P.

215. A. Dorier et Ch. Degrange. – Stations nouvelles de Torleya, d’Oligoneuriella et de

les nymphes de quelques Empididae Atalantinae

biologiques faites aux Cuves de Sassenage. P. 23 à 185. A. Dorier et F. Vaillant. – Sur la résistance

planches). P. 35 à 45.

197. M. Gauthier. – Stations d’Éphéméroptères

203. A. Dorier. – Toxicité pour les Poissons du cyanure de sodium industriel. P. 103 à 106.

suivie de fécondation chez la Truite arc-en-ciel (Salmo irideus Gibb.). P. 99 à 107. 219. A. Dorier. – Action des basses températures sur la laitance de Truite arc-en-ciel (Salmo irideus Gibb.). P. 109 à 111.

204. L. Léger. – Action du chlorate de soude sur

220. A. Dorier. – Carte piscicole du département

les Poissons. P. 107 à 110.

de la Drôme. Planche unique.

1954

1957

205. A. Dorier et F. Vaillant. – Observations et

221. Ch. Degrange et R. Perrier. – L’œuf et

productivité de nos rivières à Cyprinides. Extrait du

expériences relatives à la résistance du courant de

la larve néonate de Rhithrogena semitincta Pictet

Bulletin français de Pisciculture, n° 139. P. 1 à 21.

divers Invertébrés aquatiques. (2 planches). P. 9 à 31.

(Éphéméroptère). P. 9 à 16.

1951 188. A. Dorier et R. Heilmann. – Sur la résistance des poissons et des Invertébrés aquatiques dans les eaux souillées par l’ypérite. P. 9 à 17. 189. A. Dorier et R. Heilmann. – Sur la résistance des poissons dans les eaux souillées par la lewisite. P. 18 à 23. 190. F. Bernard.- Anatomie comparée des caecums pyloriques chez les Salmonidés (1 planche). P. 27 à 42. 191. F. Vaillant. – Sur Orimarga hygropetrica n. sp. (Diptère Limnobiidae Hellini) (1 planche). P. 43 à 47. 192. F. Vaillant. – Contribution à l’étude des Empididae atalantinae des Alpes françaises. P. 50 à 57. 193. H. Hoestland et F. Gouin. – L’Eriocheir sinensis Milne Edwards en Alsace (2 figures). P. 59 à 64. 194. A. Dorier. – Présence de Glossosiphonia heteroclita sub-sp. Hyalina (O.F.M.) dans la cavité palléale de Limnaea stagnalis. P. 65 à 67. 195. A. Dorier. – Action du liquide cœlomique

206. F. Vaillant. – Les Trichoptères à larves hygropétriques. (6 planches). P. 33 à 48. 207. M. Gauthier. – Anomalie de l’artère sternale

Baetidae). P. 17 à 31. 223. Ch. Degrange. – Note de synonymie :

chez Potamobius leptodactylus Esch. (1planche). P. 49 à 53. 208. C. Ducros. – Les barbillons et l’organe

Caenis incus Bengtsson, 1912 = Caenis robusta Eaton, 1884 (Ephemeropta). P. 33 à 36. 224. Ch. Degrange. – L’œuf et le mode

palatin de Misgurnus fossilis L. et de Cobitis barbatula L. (1 planche). P. 55 à 70.

d’éclosion de quelques Plécoptères. P. 37 à 49.

209. F. Bernard. – La fixation de Cyathocephalus

225. J. Riondy. – Les genitalia et l’accouplement

truncatus Pallas dans les caecums pyloriques de

de Tinodes waeneri L. (Trichoptères, Psychomyidae).

Salmo fario L. et les réactions de l’hôte. Étude

P. 51 à 55. 226. J. Riondy. – L’édéage de quelques

histologique (1 planche). P. 71 à 82. 210. A. Dorier. – Présence de la Bouvière

Trichoptères. P. 57 à 62. 227. M. Terrier. – Stations d’Hydrocanthares en

(Rhodeus amarus L.) dans le département de l’Isère. P. 83 à 86.

Dauphiné (Coléoptères). P. 63 à 70.

211. J. Blache. – Sur la nutrition de quelques

228. F. Vaillant. – Les larves de quelques

Poissons des eaux douces du Cambodge. P. 87 à 98.

espèces de Telmatoscopus et de Pericoma de la zone

1955

paléarctique (Diptera Psychodidae). P. 71 à 108.

212. J. Dusaugey. – Les Gammares du Dauphiné et leur répartition. P. 9 à 18. 213. Ch. Degrange. – Étude morphologique de

sur les spermatozoïdes de Truite arc-en-ciel. P.69

la nymphe et de l’imago d’Ephemera glaucops Pictet

à 73.

(3 planches). P. 19 à 33.

196. A. Dorier. – Conservation de la vitalité et

222. Ch. Degrange. – Description de l’adulte et de la nymphe de Baetis dorieri sp. n. (Ephemeroptera-

214. Ch. Degrange. – Étude comparative

du pouvoir fécondant des spermatozoïdes de Truite

des larves et adultes de Siphlonurus aestivalis Etn.

arc-en-ciel. P. 75 à 85.

et Siphlonurus lacustris Etn. Ephéméroptères (2

229. F. Bernard. – Recherches sur l’organogenèse de la bouche, des fentes branchiales et du cœlome antérieur chez l’embryon de Truite (Salmo trutta L.). P. 109 à 141 et 6 planches de photographies. 230. A. Dorier. – Répartition du Barbeau méridional (Barbus meridionalis Risso) dans le sud-est de la France. P. 141 à 149. 231. A. Dorier. – Carte piscicole du département

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nourrissant d’escargots morts. P. 131 à 139. 250. F. Bernard. – Localisation de l’activité

reproduction des Éphéméroptères P. 7 à 193. 233. A. Dorier et P. Grenier. – Une nouvelle Simulie (S. degrangei n. sp.) (Diptera, Simuliidae) 234. P. Grenier et A. Dorier. – Deux Simulies

266. Ch. Degrange et M.-D. Seassau. – Recherches sur la croissance de l’Odonate Anisoptère Aeschna cyanea Muller. P. 85 à 103.

lipasique dans l’intestin de la Truite (Salmo trutta L.).

1967

P. 141 à 145.

Travaux du laboratoire publiés par A. Dorier et

251. A. Dorier et Ch. Tissot. – Synostose

récoltée en Savoie. P. 195 à 204.

aequilobata n. sp. P. 81 à 84.

vertébrale chez une Truite sauvage (Salmo trutta L.).

Ch. Degrange 267. F. Vaillant. – Sur le choix des espèces

nouvelles (S. bertrandi n. sp. et S. carthusiense n. sp.)

P. 147 à 151.

indicatrices pour une zonation des eaux courantes.

du groupe latipes, récoltées en France et en Espagne.

1963

P. 7 à 15.

252. A. Dorier. – Documents pour servir à la

P. 205 à 223. 235. M. Gauthier. – Un nouveau Trichomycète rameux parasite des larves de Baëtis pumilus Burm.

chromosomiques de cinq espèces françaises de

P. 7 à 79.

Gyrinidae. P. 17 à 24.

253. D. Georges. – Les premiers stades de

P. 225 à 227. 1961

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236. A. Dorier et Ch. Degrange. – L’évolution

à 95. 254. P. Mandaron. – Accouplement, ponte et

de l’Ichthyosporidium (Ichthyophonus) hoferi Plehn et Mulsow chez les Salmonidés d’élevage (Truite arc-

premier stade larvaire de Thaumalea testacea Ruthe

en-ciel et Saumon de fontaine). P. 7 à 44.

(Diptères Nématocères). P. 97 à 107.

237. M. Gauthier. – Une nouvelle espèce de

255. F. Vaillant. – Contribution à l’étude des

Stachylina : S. minuta n. sp. parasite des larves de

Diptères Psychodidae d’Europe. P. 109 à 121. 256. B. Serra-Tosio. – Larves et nymphes de

Chironomides tanytarsiens. P. 45 à 48. 238. B. Serra Tosio. – Deux stations nouvelles

Simuliidae (Diptera) du bassin de l’Ardèche. P. 123 à

de la Méduse d’eau douce Craspedacusta sowerbyi

142. 257. Ch. Degrange et J. Bouvet. – Odonates du

Lankester dans le sud-est de la France. P. 49 à 52. 239. Ch. Degrange. – Processus cinétique de

Vaucluse. P. 143 à 153. 258. Ch. Degrange et A. Chevallier. –

l’éclosion chez les Éphémères. P. 53 à 58. 240. Ch. Degrange. – Les premiers stades

268. R. Saxod et J. Tétart. – Étude de garnitures

connaissance des Simulidae du sud-est de la France.

Hémiptères aquatiques de la région grenobloise. P.

269. G. Marlier et F. Vaillant. – Un Allotrichia nouveau du Congo. P. 25 à 28. 270. J. Giudicelli et F. Vaillant. – La larve et la nymphe d’Allotrichia pallicornis Eaton (Trichoptera). P. 29 à 36. 271. F. Vaillant. – Quelques Trichoptères des Alpes et du Massif Central. P. 37 à 50. 272. M. Gachet. – Un Diptère Limoniidae nouveau et ses premiers stades. P. 51 à 55. 273. M.-Th. Bellier. – Les Diptères Psychodidae des eaux à cours lent et des étangs. P. 57 à 63. 274. B. Serra-Tosio. – Taxonomie et écologie des Diamesina du groupe lattarsis (Diptera, Chironomidae). P. 65 à 91. 275. B. Serra-Tosio. – Un Chironomide boréal

larvaires de l’Éphéméroptère Oligoneuriella rhenana

155 à 176.

nouveau pour l’Europe : Diamesa gregsoni Edwards

Imh. P. 59 à 67.

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(Diptera). P. 93 à 96.

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276. B. Serra-Tosio. – La prise de nourriture

Zygoptères Agrion puella L. et Enallagma cyathigerum

histologique des organes adhésifs du Brochet (Esox

chez la larve de Prosimulium inflatum Davies, 1957

Charp. P. 69 à 76.

lucius L.). P. 7 à 16.

(Diptera, Simuliidae). P. 97 à 103.

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substriatus Steph. P. 17 à 28.

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244. A. Dorier et P. Grenier. – Description de

Description de quatre espèces nouvelles. P. 29 à 52. 262. B. Serra-Tosio. – Prodiamesina

l’imago et de la larve de Simulium gaudi Grenier et Faure. P. 87 à 91. 245. A. Dorier et P. Grenier. – Description de deux formes nouvelles de Simulies : Simulium 246. D. Georges. – Diptères Psychodidae

279. B. Serra-Tosio. – Sels minéraux dissous et densité des populations de Chironomides dans les

grenobloise. P. 53 à 59.

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récolté en Dauphiné Wiedemannia (Chamaedipsia)

140

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315. F. Vaillant et Ch. Degrange. – La faune du Rhône et de quelques-uns de ses tributaires. P. 25 à 48. 316. M. Gachet. – Étude des fluctuations de la faune ripicole macroscopique dans quelques étangs de la région grenobloise. I. Variations physiques du biotope marginal émergé. P. 49 à 97.

287. M.-Th. Bellier. – L’accouplement et le

302. A. Maire. – Une nouvelle technique

début du développement de Pericoma trivialis Eaton

pour prélever quantitativement des populations

(Diptera Psychodidae). P. 185 à 193.

d’Arthropodes en eau stagnante. P. 7 à 15. 303. M. Gachet. – Étude des fluctuations de la

chromosomiques de Gyrinus substriatus Steph. et

faune ripicole macroscopique d’un étang astatique

Gyrinus paykulli Ochs (Coléoptères Gyrinidés). P. 196

de la région grenobloise. P. 17 à 57. 304. Ch. Degrange et M.-D. Seassau. – Une introduction accidentelle : Dreissena polymorpha

des Alpes françaises. II. Dina lineata O. F. Müller

Pallas, 1771 (Mollusque Lamellibranche) au Grand

1774 (Sous-ordre des Pharyngobdellae, famille des

Lac de Laffrey. P. 60 à 73. 305. J. Tétart. – Étude de quelques populations

1969

d’Ostracodes, dans des milieux astatiques de la

Travaux publiés par Ch. Degrange

vallée de l’Isère. P. 75 à 130.

290. Ch. Degrange. – Hommage à Auguste

1971 et 1972). P. 7 à 24.

pontes, de l’ultrastructure des membranes de l’œuf 1971

Erpobdellidae). P. 203 à 206.

quantitative du Grand Lac de Laffrey (années 1970,

Ostracodes d’eau douce : étude de l’évolution des et du processus d’éclosion. P. 189 à 209.

289. J. Bouvet. – Notes sur les Hirudinées

314. M. Gachet, B. Serra-Tosio et J. Tétart. – Études physico-chimiques et planctonologique

Empidide nouveau de Cuba (Diptera). P. 185 à 188.

et de l’imago. Anatomie de la larve. P. 165 à 184.

à 202.

1974

Diptères Psychodidae nouveaux de Cuba. P. 173 à

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317. A. Maire. – Analyse de quelques milieux aquatiques de la vallée de Kathmandu en période de mousson (Août-Septembre 1971). P. 99 à 108. 318. J. Tétart. – Les Entomostracés des milieux peu profonds de la vallée du Rhône. Essai d’étude écologique : composition des associations et répartition des espèces. P. 109 à 245. 319. J. Tétart. – Note préliminaire sur la présence de Phyllopodes Anostracés dans le sud-est de la France. P. 247 à 249. 320. Ch. Degrange. – Sur la présence en Dauphiné de Potamopyrgus jenkinsi (Smith) (Gastéropode Prosobranche Hydrobiidae). P. 64 à 65. 321. P. Bourrelly. – Quelques algues fixées sur des animaux torrenticoles. P.259 à 261.

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Dorier. Liste des 95 publications. P. 7 à 16.

ephippiger Burmeister, 1839 (Odonata, Anisoptera,

électronique à balayage de l’œuf de Gyrinus

Photographie d’A. Dorier.

Aeschnidae). P. 131 à 145.

substriatus Steph. P. 263 à 267.

291. F. Vaillant. – Transformation de la faune de l’Isère à Grenoble sous l’effet de la pollution. P. 17 à 32. 292. B. Serra-Tosio. – Quelques aspects écologiques du peuplement d’une petite mare. P. 33 à 67. 293. M. Gachet, B. Serra-Tosio et J. Tétart. – Données préliminaires sur le plancton du Grand Lac de Laffrey. P. 68 à 76. 294. Ch. Degrange et M.-D. Seassau. – Première capture en Europe de la larve de Hemianax ephippiger Burm., 1839 (Odonata, Anisoptera, Aeschnidae). P. 77 à 87. 295. Ch. et M.-D. Seassau. – Odonates de quelques hautes tourbières et étangs à sphaignes du Dauphiné. P. 89 à 106. 296. B. Serra-Tosio. – Les Diamesa du groupe dampfi. Description d’une espèce nouvelle (Diptera, Chironomidae). P. 107 à 146.

307. B. Serra-Tosio. – Deux Diamesini nouveaux d’Espagne (Diptera, Chironomidae). P. 147 à 167. 308. S. Krek. – Les Telmatoscopini de la Bosnie (Diptera, Psychodidae, Psychodinae). P. 169 à 188.

323. Ch. Degrange. – L’œuf et l’éclosion de Calopteryx virgo L. (Odonata, Zygoptera, Calopterygidae). Considérations générales sur l’éclosion des larves des Odonates. P. 269 à 286.

1973 309. B. Serra-Tosio. – Écologie et Biogéographie

324. Ch. Degrange et M.-D. Seassau. – Odonates Corduliidae de Savoie et du Dauphiné. P. 289 à 308.

des Diamesini d’Europe (Diptera, Chironomidae). P. 5 à 175. 310. F. Vaillant. – Une zonation thermique des cours d’eau alpestres basée sur la répartition de

De 1942 à 1974, les fascicules ont été imprimés par l’Imprimerie Allier à Grenoble. 1977 325. M. Gachet. – Étude des fluctuations de la

quelques Invertébrés. P. 177 à 188. 311. F. Vaillant, Ch. Degrange et B. Serra-Tosio.

faune ripicole macroscopique dans quelques étangs

– La faune de l’Isère et de quelques-uns de ses

de la région grenobloise. II. Variations physico-

tributaires. P. 189 à 213.

chimiques du biotope marginal émergé. P. 7 à 82.

312. Ch. Degrange. – Le développement

326. B. Serra-Tosio. – Note sur les diptères

des Cysticercoïdes du genre Tatria (Cestodes

Chironomides de quelques rivières polluées dans la

Cyclophyllidae) chez les larves d’Odonates. P. 215 à

région de Grenoble. P. 83 à 88. 327. J. Bouvet. – Notes sur les Hirudinées des

251. 313. L. Decloitre. – Notes sur les

Alpes françaises. III. Erpobdella octoculata L. (sous141


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des Cyprinidae (genres Cypris, Cyprois, Heterocypris,

Laurent près des installations nucléaires de Gentilly

Herpetocypris, Hyodromus, Notodromas) et famille des

douce. La Rose d’Amour. Nouvelle présentation

(Québec). P. 95 à 118.

Darwinulidae. P. 125 à 178.

graphique des périodes de pontes. Leçons de

329. J.-G. Wasson. – Quelques aspects de

342. Ch. Degrange. – Hétéroptères aquatiques

l’écologie d’une rivière polluée : l’Isère dans la région

des milieux artificiels temporaires. P. 179 à 193. 343. S. Salman et F. Vaillant. – Les stades

grenobloise. P. 119 à 161.

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l’Institut de Pisciculture de Grenoble. Imprimerie Allier Père et fils. Grenoble. 1941. 22 pages et une planche.

1978

larvaires de Jungiella ripicola Bellier (Diptera,

Travaux publiés par Ch. Degrange et B. Serra-

Psychodidae, Psychodinae, Telmatoscopini). P. 195 à

salmoniculture. Imprimerie Allier. Grenoble. 1949.

Tosio

202.

163 pages.

330. M. Gachet. – Étude des fluctuations de la

355. Pratique rationnelle de la petite

344. F. Vaillant. – Les antennes des Diptères

faune ripicole macroscopique dans quelques étangs

Psychodidae de la sous-famille des Psychodinae. P.

Dossiers piscicoles des cours d’eau alpins :

de la région grenobloise. III. Etude qualitative et

203 à 210.

12 cartes

345. F. Vaillant. – Quelques précisions au sujet

dynamique des populations dans l’étang de Brié (Isère). P. 7 à 32. 331. M. Gachet. – Étude des fluctuations de la

hydrobiologique piscicoles du Furon et du Ruisset.

P. 211 à 217.

Trav. Lab. Pisc. Univ. Grenoble. Fasc. I. 1910.

346. F. Vaillant. – Les larves de Psychoda cinerea

faune ripicole macroscopique dans quelques étangs

356. Louis Léger. – Monographie et carte

de cinq genres de Psychodidae Psychodinae (Diptera).

357. Victor Piraud. – Monographie et carte

de la région grenobloise. IV. Etude faunistique

Banks et la classification des Psychodidae Psychodinae

hydrobiologique piscicoles des bassins de Roize et de

comparative de trois séries de mesures à l’étang de

(Diptera). P. 219 à 229.

Vence et des Ruisseaux du Saint-Eynard. Trav. Lab.

347. S. Salman et F. Vaillant. – Révision des

Brié (Isère). P. 33 à 69. 332. M. Yacine-Kassab. – Les Gastéropodes de

larves néonates des Diptères Psychodidae de la sous-

quelques milieux aquatiques de la vallée du Rhône :

famille des Psychodinae. P. 231 à 254. 348. B. Serra-Tosio. – Mode de préparation

étude préliminaire. P. 71 à 96. 333. B. Serra-Tosio et C. Gay. – Les Diptères

simplifié des imagos mâles de Diptères

Chironomidés du Lac de Petichet (Isère). P. 97 à 105.

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334. B. Serra-Tosio. – Une station méridionale

Pisc. Univ. Grenoble. Fasc. II. P. 365 à 391. 1910. 358. Victor Piraud. – Monographie et carte hydrobiologique piscicoles des cours d’eau de la partie sud du Massif de Belledonne. Trav. Lab. Pisc. Univ. Grenoble. P. 323 à 358. 1912. 359. Léon Perrier. – Monographie et carte hydrobiologique piscicoles du bassin de la

du Triton ponctué (Triturus vulgaris). P. 107 à 109. 335. J. Tétart. – Description d’une station type à

En 1982, le fascicule a été imprimé par l’Imprimerie

Romanche. Trav. Lab. Pisc. Univ. Grenoble. P. 191 à

Louis Jean à Gap.

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et sportive dans le département de l’Isère. Avec une

pratique publiés par Louis Léger.

notice sur la pêche en Dauphiné. Imprimerie Allier,

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Chirocephalus stagnalis Shaw (Phyllopode Anostracé) des Alpes du Nord. P. 11 à 112. 336. J. Tétart. – Les garnitures chromosomiques

349. Principe de la méthode rationnelle du

des Ostracodes d’eau douce. P. 113 à 140.

Peuplement des cours d’eau alpins. 74 pages.

Grenoble 1924. 361. Louis Léger. – Carte piscicole du

En 1977 et 1978, les fascicules ont été imprimés par

Grenoble. Typographie et lithographie Allier Frères.

département de l’Ain. Trav. Lab. Hydrobiol. Pisc. Univ.

l’Imprimerie Commérot à Grenoble.

1910. Carte piscicole, Furon et Ruisset.

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1982

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362. Louis Léger et L. Kreitmann. – Études

Leçons de l’Institut de Pisciculture de Grenoble.

d’hydrobiologie piscicole des eaux alpines (suite).

d’un torrent des Alpes françaises : l’Eau d’Olle

Allier Père et fils. Grenoble. 1926. 40 pages et 3

Carte piscicole du département de la Haute-Savoie.

(Isère). P. 7 à 31.

planches.

Trav Lab. Hydrobiol. Pisc. Univ. Grenoble. P. 145 à 155.

338. C. Gay. – La faune benthique d’un torrent

351. La pratique du déversement d’alevins

glaciaire des Alpes françaises : la Romanche au Plan

dans les cours d’eau. Allier Père et Fils Imprimeurs.

de l’Alpe (Hautes-Alpes). P. 33 à 44.

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339. C. Gay et B. Serra-Tosio. – L’influence de

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Université de Grenoble 1339-1939. Imprimerie Allier, Grenoble. 1939. Institut Polytechnique de l’Université de

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Editions CIRIG, Grenoble. 2009.

Selenidium metchnikowi n. sp. Extrait des Annales de l’Institut Pasteur. Tome XXXI, nº 2. 1917.

143


Depuis le filet troubleau jusqu’à la séquence d’ADN, les outils les plus divers ont permis à des générations de chercheurs d’apporter leur pierre au vaste édifice de l’Écologie scientifique. C’est à l’étude du milieu des eaux douces et de la montagne que les Grenoblois ont consacré tout leur dynamisme : il était indispensable de mieux connaître (pour mieux les gérer) ces milieux naturels, d’une richesse extrême mais aussi très fragiles et rapidement agressés par les activités humaines. Le présent ouvrage relate l’histoire d’un laboratoire de la Faculté des Sciences, dont les découvertes sur un siècle de temps ont contribué au développement de l’écologie à une époque où elle ne bénéficiait pas encore des concepts et méthodologies modernes. À travers l’évocation des travaux de ses enseignantschercheurs depuis la fin du XIXe siècle, riche de près de 200 illustrations, le livre met en relief une histoire grenobloise de l’étude scientifique des populations aquatiques naturelles, au service des hommes et de la nature.

www.editions-libel.fr Dépôt légal : mai 2011 25,00 euros TTC ISBN 978-2-917659-15-1

9 782917 659151

Un siècle d’écologie UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER à l’université de Grenoble JEAN BOUVET

JEAN BOUVET UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER

Un siècle d’écologie à l’université de Grenoble


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