Lcff magazine n°58 Les arts alternatifs

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Édito

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Florence Teste, rédactrice en chef

Bonjour à toutes et à tous,

LE QUÉBEC FAIT SON NOUVEAU CIRQUE AVEC ELOIZE

Janvier ! Voilà une nouvelle année qui commence, pleine d’espoir et d’enthousiasme ! LCFF vous réserve des surprises, des cadeaux, des événements ; 2018 sera une grande année, c’est sûr ! Et pour bien la commencer, nous vous avons préparé un numéro sur les arts, et plus exactement les « autres » arts. Pas les arts classiques comme la peinture, la sculpture ou la musique mais plutôt les arts de la rue (Portrait), les arts du cirque (Monde), les arts culinaires (Cuisine), l’art de recevoir (Quiz), l’art de la lettre (Imagier), les calligraffitis arabes (Monde). Nous nous sommes aussi intéressés à la définition de l’art : qu’est-ce que l’Art (Société) ?, et en particulier l’art conceptuel (Arts), ou encore le football est-il un art ? Vous découvrirez également un article sur Guillaume Apollinaire, l’inventeur du calligramme (Auteur), sur les lieux insolites où s’exprime la culture urbaine (Tourisme). Et vous retrouverez les rubriques Amériques, Livre, Destination Francophonie (TV5 Monde) et Langue. Enfin, nous avons souhaité rendre hommage à deux Français récemment disparus, Jean d’Ormesson et Johnny Hallyday.

MONDE

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JOHNNY EST PARTI ! MUSIQ UE

L’équipe de LCFF se joint à moi pour vous présenter nos meilleurs vœux pour cette Nouvelle Année ! Que 2018 soit pour vous l’année de tous les bonheurs et de toutes les réussites !

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Bonne lecture !

BANKSY ET MOI ELISE FONTENAILLE LIVRE

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LIVRE

DANS L’OBJECTIF DE JR ARTS

L’ART CONCEPTUEL SOCIÉTÉ

QU’EST-CE QUE L’ART ? MONDE

LES CALLIGRAFFITIS ARABES IMAGIER

L’ART DE LA LETTRE QUIZ

L’ART DE RECEVOIR AMÉRIQUES

UN LIVRE PAS COMME LES AUTRES

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LE FOOTBALL EST-IL UN ART ?

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JEUX

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LANGUE

PRÉPARATION AU TEF AUTEUR

GUILLAUME APPOLLINAIRE TV5MONDE

ÖSTERSUND SPORT

Les

DE L’ART À LA GARE TOU R I SME

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à

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articLes qui comportent ce

audio

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HOMMAGE

Le pictogramme en forme de Livre en haut de

Les

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JEAN D’ORMESSON

de L’articLe est représentée par

pictogramme existent en version

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BRUNO SCHNEBELIN ET LES ARTS DE LA RUE

articLes sont adaptés à des

niveaux

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L’ART CULINAIRE, UN ART QUI SE MANGE C U I SI NE



© www.cirque-eloize.com/fr/

Le Québec fait son nouveau cirque avec Eloize Monde

Assister à un spectacle du Cirque Eloize est l’assurance d’un beau moment à partager en famille ou entre amis. Troupe canadienne mondialement acclamée, le Cirque Eloize souffle cette année ses vingtcinq bougies et fait tourner sans relâche1 ses douze créations à la fois poétiques et décalées2. Né dans le sillage du Cirque du Soleil, qui a popularisé un cirque pluridisciplinaire, Eloize se démarque pourtant grandement de cette compagnie par des spectacles plus intimes au budget moins extravagant3. Il a su se tailler une place de choix4 dans un monde artistique révolutionné par la naissance du cirque contemporain en proposant des spectacles à la fois exigeants et accessibles, sur des thèmes qui varient d’une création à une autre. De plus, Eloize fut dès ses débuts l’une des premières compagnies à oser déloger le cirque des conventionnels chapiteaux pour l’amener en salle. Si les gestes sont toujours sûrs, les prouesses5 techniques ne sacrifient jamais la part de rêve que le public vient chercher. Compagnie internationale, les acrobates d’Eloize viennent de tous pays et de tous horizons. Ce sont

© Jim Mneymneh - Photosdecirque.com

Bien loin du cirque traditionnel avec clowns et numéros d’animaux, le Cirque Eloize est considéré comme l’un des chefs de file du cirque contemporain alliant avec brio et poésie les acrobaties à la musique, à la danse, aux nouvelles technologies et au théâtre.

des artistes complets qui excellent également dans une autre discipline artistique, comme la musique, la danse ou le théâtre. A ceux qui se demandent d’où vient le nom de la compagnie, ses fondateurs précisent que le terme Eloize est un mot du patois6 acadien7. Il peut se traduire par « éclair de chaleur » aux Iles-de-la-Madeleine, l’archipel canadien d’où était originaire la toute première troupe du Cirque Eloize. Ainsi, si vous en avez l’occasion, courez voir Cirkopolis ou Saloon, les dernières créations actuellement en tournée aux quatre coins du monde. Vous ne serez pas déçu par ce savant mélange de performance, de rythme et d’émotion…

Axelle Negrignat

Lexique 1. sans relâche : continuellement, sans cesse 2. décalées (adj. f.p.) : inattendues, surprenantes 3. extravagant (adj. m.s.) : extraordinaire, très important 4. de choix : importante

5. prouesses (n. f.p.) : performances 6. patois (adj. m.s.) : langage local 7. acadien (adj. m.s.) : de l’Acadie, région du Québec, Canada 7


Hommage

© Acento

Johnny est parti ! Musique Serge Gainsbourg lors d’une émission mémorable en 1986 (Apostrophes) avait déclaré que la chanson était un art « mineur », par opposition à la peinture, la musique ou encore la littérature en ceci qu’elles nécessitent une initiation. Il avait été ensuite contredit par Guy Béart et bien d’autres encore, pour qui la chanson est un art tout court. C’est toute la chanson française, et toute la France avec elle, qui sont en deuil1 depuis ce 6 décembre : Johnny Hallyday est décédé. Il avait soixante-quatorze ans et était atteint d’un cancer du poumon. Parmi les Français, tout le monde n’aimait pas Johnny Hallyday en tant que musicien. Pourtant, tout le monde s’accorde à dire qu’il était un phénomène à lui tout seul et les hommages sont unanimes. De grandes funérailles2 ont même été organisées : descente des Champs-Elysées, cortège de motos (sa passion), discours du président de la République, hommage de milliers de ses fans.

© Georges Biard

Sa carrière

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Tout d’abord, la carrière de Johnny, de son vrai nom Jean-Philippe Smet, a commencé en 1960, alors qu’il avait dix-sept ans. Très rapidement, il devient L’idole des jeunes, apportant une bouffée3 de rock’n’roll dans la chanson française. Il a continué la musique quasiment jusqu’à ses derniers jours puisqu’en novembre, il était encore en train d’enregistrer son prochain album. En presque soixante ans de carrière, il a su épouser les différentes modes musicales en travaillant avec ceux qui faisaient évoluer la musique : Charles Aznavour, Michel Berger, Jean-Jacques Goldman, Pascal Opispo, Zazie ou encore Gérald De Palmas. Il a également collaboré avec son fils David, avec qui il a sorti l’album Sang pour sang. Johnny a aussi joué dans une trentaine de films. En France, on a beaucoup comparé Johnny à Elvis Presley. Il a d’ailleurs adapté une vingtaine des titres du King Elvis et plus généralement, plus de deux cents morceaux de rock, blues et autres musiques américaines. Johnny Hallyday a vendu plus de cent dix millions d’albums. Il a également donné d’incroyables spectacles, remplissant des stades entiers. Il représentait la « rock’n’roll attitude », la puissance, l’énergie mais aussi la sensibilité et l’instinct.


Ses chansons

Johnny Hallyday a interprété plus d’un millier de chansons. Parmi elles, j’en ai choisi deux que j’aime particulièrement. Il s’agit de deux chansons écrites et composées par Michel Berger. La première date de 1981: Diego. On peut penser que l’auteur y dénonce les dictatures sud-américaines des années 80. Ce titre a déjà été chanté en 1981 par France Gall, l’épouse de Michel Berger, et par Michel Berger lui-même en 1983. Johnny le reprend en 1990. Il lui donne une atmosphère différente de celle d’origine, plus de puissance et d’intensité. Derrière des barreaux Pour quelques mots Qu’il pensait si fort Dehors il fait chaud Des milliers d’oiseaux S’envolent sans effort Quel est ce pays Où frappe la nuit La loi du plus fort ? Diego, libre dans sa tête Derrière sa fenêtre S’endort peut-etre… Et moi qui danse ma vie Qui chante et qui rit Je pense à lui Diego, libre dans sa tête Derrière sa fenêtre Déjà mort peut-être… La seconde a été composée en 1985, également par Michel Berger. Ce dernier connaît l’admiration de Johnny pour le dramaturge4 américain, auteur de Un tramway nommé désir, La chatte sur un toit brûlant ou encore La ménagerie de verre. Il lui écrit cette chanson qui restera l’une des préférées du public français. On a tous Quelque chose en nous de Tennessee Cette volonté de prolonger la nuit Ce désir fou de vivre une autre vie Ce rêve en nous avec ses mots à lui Quelque chose de Tennessee Cette force qui nous pousse vers l’infini Y a peu d’amour avec tell’ment d’envie Si peu d’amour avec tell’ment de bruit Quelque chose en nous de Tennessee Ainsi vivait Tennessee Le cœur en fièvre et le corps démoli Avec cette formidable envie de vie Ce rêve en nous c’était son cri à lui

Johnny Hallyday restera dans la mémoire des Français comme une véritable légende.

Lexique 1. deuil (n. m.s.) : période après la mort de quelqu’un 2. funérailles (n. f.p.) : cérémonie pour célébrer une personne qui vient de mourir

Florence Teste

3. bouffée (n. f.s.) : dose, quantité 4. dramaturge (n. m.s.) : auteur de pièces de théâtre

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© arch2o.com

Banksy et moi Elise Fontenaille Livre

La production éditoriale en direction des adolescents et des jeunes adultes est très riche et très variée en France. Difficile souvent de la différencier de la littérature générale en terme de qualité narrative et littéraire. Les sujets collent effectivement plus aux intérêts des jeunes, mais chacun peut être touché par ces textes, souvent très sensibles. Je vous présente ce mois-ci Elise Fontenaille, une Française qui a vécu plusieurs années au Canada, une auteure dont l’amour pour la jeunesse transparaît dans chacun de ses livres. Ses récits vont vous familiariser avec un lexique familier, parfois argotique. Une langue oralisée1 qui permet au lecteur de rentrer dans le vif2 du sujet. Les phrases sont courtes, le rythme est souvent rapide, haletant3. L’empathie est quasiment immédiate et évidente avec les personnages qu’elle met sur le devant de la scène. Il peut s’agir de personnages fictifs mais une majorité de ses romans permet de connaître des personnalités rebelles de tous lieux et de tous temps, parfois extrêmement médiatisées, parfois quasiment inconnues. Son court roman Banksy et moi est à mon avis une excellente entrée dans la société française contemporaine, à hauteur d’adolescent. Plusieurs thé-

matiques sociales sont évoquées : les migrants et les clandestins, la réhabilitation4 des quartiers pauvres, les banlieues, et bien évidemment avec un titre pareil, le street-art. Les thèmes sont donc nombreux et le défaut du livre serait qu’ils ne sont pas forcément très approfondis. Comme le roman est assez court, on n’entre pas dans les détails et la fin semble un peu rapide. Mais le tout se lit facilement et permet de passer un bon moment ! Le personnage principal, Darwin, vit avec sa mère, immigrée d’origine somalienne, chauffeur de taxi la nuit. Ils habitent dans un quartier en rénovation. Un grand mur gris fait face à leur appartement. Le quotidien n’est pas toujours rose5 mais, un beau matin, Darwin découvre que le mur a été décoré par un graff qui pourrait être de Banksy et sa perception du monde se met à changer. Artiste graffeur britannique, l’un des représentants du street-art, Banksy est aussi connu pour ses pochoirs urbains que par le fait qu’il dissimule sa véritable identité depuis des années. Dans le roman, c’est le nom du rat domestique de Darwin, mais bien entendu, l’esprit frondeur6 et l’art subtil de la contestation pacifique et urbaine sont déclinés7 tout au long du livre. Au final, rien de lourd ou de glauque8, c’est plutôt l’espoir qui domine.

Lexique 1. oralisée (adj. f.s.) : adaptée à l’oral, peu formelle 2. dans le vif : directement 3. haletant (adj. m.s.) : qui a beaucoup de rythme 4. réhabilitation (n. f.s.) : rénovation 10

Christelle Ducrot

5. rose (adj. m.s.) : facile 6. frondeur (adj. m.s.) : insolent, rebelle 7. sont déclinés (v. décliner. Passif) : sont développés 8. glauque (adj. m.s.) : sale, négatif, dégradant

pexels photo



Antoine Bourdelle (1861-1929), Héraklès en position oblique, détouré avec gouache, négatif sur plaque de verre, Paris, Musée Bourdelle ; © musée Bourdelle/ Roger-Viollet. Graphisme : Wijntje van Rooijen & Pierre Péronnet

BOURD E L L E E T L’ANTI QU E

U N E PA S S I O N MODERNE

4 OCTOBRE 201 7 — 4 F É V R I E R 2 018 MU SÉ E BOU RDELLE

MUSÉE BOURDELLE — 18 RUE ANTOINE BOURDELLE 75015 PARIS — WWW.BOURDELLE.PARIS.FR

#ExpoBourdelle


© Yann Caradec

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Dans l’objectif de JR Livre JR. Si vous ne connaissez pas son nom, vous connaissez quelques-unes de ses oeuvres. Difficile de passer à côté tant elles ont été médiatisées. A moins que vous n’habitiez Marseille, Kibéra, Béthléem, une favela de Rio ou encore New-York et que vous ne profitiez de l’une de ses créations au coin d’une rue de votre quartier… Car JR est partout. Il se définit lui-même comme un colleur d’affiche. Ni photographe, ni graffeur, mais « photo-graffeur ». Artiste engagé1, il dénonce l’absurdité du mur qui sépare Israéliens et Palestiniens, il offre à voir aux passants la grandeur d’âme des regards de femmes et de vieillards et tourne au ridicule les préjugés sur les jeunes qui habitent la banlieue parisienne. Parmi ses traits caractéristiques, citons l’utilisation d’un objectif 28 millimètres pour photographier de près les hommes et les femmes qu’il rencontre, l’impression de ses portraits en grand format, et leur mise en valeur non pas dans des musées mais collés sur des façades d’immeubles, dans la rue, dans des escaliers, sur des palissades2, sur des trains… JR capture des émotions, des visages qui ont une histoire et les expose au monde. Chacun est invité à réfléchir. En 2004, il se fait connaître avec le projet « Portraits d’une génération » où les visages de jeunes de banlieue s’exposent en très grands formats. Les anonymes s’approprient la ville, l’art ur-

bain en devenant acteurs de projets d’art urbain. Sa popularité grandit et devient internationale suite au projet Face2Face. Le défi était immense puisqu’il s’agissait de mettre en regard des portraits d’Israéliens et de Palestiniens faisant le même métier dans huit villes et sur le mur qui les sépare. Les visages sont grimaçants3 ou hilares4, ceci afin de mettre en évidence leur ressemblance et leur humanité. L’ouvrage Dans l’objectif de JR, paru aux éditions Pyramid, est de très grande qualité ; à destination du jeune public, il a pour objectif de sensibiliser les enfants et les adolescents à l’œuvre de JR. Il est aussi parfaitement adapté à un public qui apprend le français. L’artiste répond à des questions qui permettent de mieux comprendre son travail mais aussi son engagement. Qu’est-ce qui le pousse à réaliser ses incroyables projets artistiques ? Qui sont ces personnes qui se font tirer le portrait5 dans le monde entier ? Comment sont réalisées ces œuvres titanesques6 ? JR nous dévoile son univers et l’origine de ses divers projets. L’ouvrage permet également de porter haut les voix7 de quelques-uns qui, à travers le monde, se sont fait photographier. A la fin du livre, les artistes en herbe8 peuvent exercer leur regard et tester à petite échelle les techniques de JR pour faire apparaître ses photos.

Lexique 1. engagé (adj. m.s.) : qui exprime ses opinions 2. palissades (n. f.p.) : murs de séparation, clôtures 3. grimaçants (adj. m.p.) : déformés 4. hilares (adj. m.p.) : riants

Christelle Ducrot

5. tirer le portrait : prendre en photo 6. titanesques (adj. f.p.) : extrêmement grandes 7. porter haut les voix : mettre en valeur 8. en herbe : débutant 13


De l’art à la gare

© Visual Hunt

Tourisme

La SNCF, la compagnie qui gère les transports ferroviaires en France, est propriétaire de beaucoup de terrains immobiliers (hangars, immeubles, terrains nus…). Pourtant, elle n’utilise pas tous ses sites. Depuis 2015, le programme d’ « urbanisme transitoire » a été instauré pour mettre à disposition de manière éphémère1 certains sites vacants2, dans l’attente de leur reconversion. Ces sites, généralement d’anciennes gares ou des hangars, sont principalement transformés en lieux culturels.

Partout en France

Par exemple, à l’occasion des Rencontres de la Photographie d’Arles, une ancienne halle de fret3 accueille des expositions artistiques. A Bordeaux, deux châteaux d’eau de la SNCF ont servi d’écran pour la projetction de vidéos. Un wagon a été transformé en œuvre d’art lors du festival « Rose Béton », dédié aux cultures urbaines à Toulouse. L’ancienne gare Saint-Sever de Rouen a été métamorphosée en espace de culture et de convivialité avec ses concerts, expositions, ateliers pédagogiques, ventes solidaires, lieu de restauration et même une boutique de tatouage !

L’Aérosol, à Paris

Le dernier né, au nord de Paris, d’août 2017 à janvier 2018, l’Aérosol, investit un grand hangar de la SNCF pour le transformer en temple de la culture urbaine. C’est avant tout un lieu de détente, avec une dizaine de petits stands qui proposent des cuisines du monde entier, une buvette, des tables et des

transats4, pour se retrouver entre amis. Les murs sont recouverts d’œuvres de street-art, et comme que nous sommes dans un hangar, les espaces sont vastes : les œuvres peuvent faire jusqu’à cinq mètres sur sept ! Il y a aussi une grande exposition permanente et une piste de patins à roulettes. Ce qui en fait un lieu encore plus spécial ? Tout le monde peut graffer partout ! On peut acheter des bombes de peintures de toutes les couleurs et graffer sur tous les recoins5 du sol et des murs (sauf sur les œuvres d’art). Dans ce nouveau haut-lieu6 de la culture urbaine, l’idée de l’éphémère est très importante, donc rien n’est figé7 : les stands de nourriture changent régulièrement, de même que les œuvres artistiques qui sont recouvertes par d’autres. On peut tagger sur l’existant pour mettre sa propre empreinte8. Tout se mélange, se superpose et surtout cohabite, voilà la vision du « vivre ensemble » que nous propose l’Aérosol.

Lexique 14

1. éphémère (adj. f.s.) : qui ne dure pas 2. vacants (adj. m.p.) : vides, inutilisés 3. fret (n. m.s.) : transport des marchandises 4. transats (n. m.p.) : fauteuils pliables

Emilie Orzalesi

5. recoins (n. m.p.) : places 6. haut-lieu (n. m.s.) : lieu principal 7. n’est figé (v. figer. Passif) : n’est permanent 8. empreinte (n. f.s.) : trace du passage



Bruno Schnebelin et les arts de la rue Portrait

Ce mois-ci, LCFF a eu la chance de rencontrer Bruno Schnebelin, le directeur artistique de la compagnie des arts de la rue ilotopie. La compagnie ilotopie a créé le Citron jaune, l’un des douze centres nationaux des arts de la rue, situé à Port-Saint-Louis-du-Rhône, en Camargue. LCFF : Ilotopie, qu’est-ce que c’est ? BS : C’est une compagnie de théâtre ouvert, c’est-à-dire que nous proposons des spectacles qui se donnent dans des lieux ouverts, les rues, les places, les plans d’eau, ... Nous intervenons partout dans le monde, comme par exemple au Canada, en Colombie, en Autriche. Et en France aussi, souvent dans les festivals dédiés aux arts de la rue.

© Fous de Bassin, Keswick@Steve Eggleton - Eventdigital

LCFF : Qu’est-ce qu’on appelle les arts de la rue ? BS : Il est difficile de donner des limites strictes aux arts de la rue. On peut trouver dans nos spectacles du théâtre, de la danse, du mime1, des marionnettes2, des machines de spectacle, des parades3 de géants, etc. Personnellement, je suis acteur et metteur en scène.

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LCFF : Comment sont nés les arts de la rue ? BS : C’est dans les années soixante-dix que les arts de la rue ont commencé à se développer. Au début, il y avait une véritable dimension politique dans nos performances, même si aujourd’hui, elle s’est clairement affaiblie. Il s’agissait alors de faire bouger la société, de mettre le doigt sur certaines de ses contradictions. Nous voulions une société plus juste, plus égalitaire, plus accessible à tous. Nous voulons faire sortir la culture des lieux sacrés, comme peuvent l’être les théâtres. La rue est toujours le lieu tout indiqué. Mais dans la rue, il est difficile de mettre de la parole. L’amplification4 du son pose des problèmes techniques. Cela a favorisé du même coup le visuel, comme par exemple les grandes parades dans les rues.


LCFF : Est-ce que c’est un type de spectacle spécifiquement français ? BS : Non, il y a une sorte d’universel qui fait que l’on peut tout comprendre sans être gêné par le barrage de la langue. Les arts de la rue se sont développés dans divers pays, plutôt en Europe, comme les Pays-Bas, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Italie. Mais chaque pays a évolué différemment, chacun faisant face de manière différente aux difficultés nationales, crises économiques, sociales ou politiques. En France, il nous a fallu composer avec les collectivités locales pour trouver un modèle économique puisque nos spectacles sont gratuits pour les spectateurs. Et effectivement, une partie de nos revenus provient des Villes ou des Régions. D’une certaine manière, nous avons remplacé les majorettes5 et la fanfare6. LCFF : Du fait de la gratuité des spectacles, peut-on dire que votre public est justement celui qui ne fréquente pas habituellement les lieux de spectacle plus traditionnels ? Les arts de la rue donnentils accès à la culture aux plus défavorisés ? BS : Malheureusement, ce n’est pas complètement le cas. Aujourd’hui, les arts de la rue sont reconnus dans les circuits artistiques ; il y a des grands festivals connus dans le monde entier, qui sont courus7 par les amateurs. Mais il reste toujours ce que l’on appelle le « public empêché » ou « éloigné ». Dans notre cas, il ne s’agit pas de limitation par l’argent mais plutôt par l’accès à l’information. Nos spectacles sont annoncés dans la presse ou sur les réseaux sociaux. Les plus défavorisés ne sont pas toujours concernés par ces moyens de communication. Par conséquent, nos spectateurs font plutôt partie des classes moyennes, pour qui le cheminement culturel est un objectif en soi.

© AnApOs Cité Lacustre, Martigues MP13@Bruno Schnebelin

LCFF : Comment les arts de la rue s’inscrivent-ils dans l’Art ? BS : C’est de l’Art ou ça n’en est pas, ce n’est pas la bonne question. Nos spectacles recentrent le public sur ses propres interrogations. Nous essayons de créer un imaginaire commun à des milliers de personnes. Le rôle de l’art, c’est de soulever des questions, pas d’y répondre.

http://ilotopie.com/ https://www.facebook.com/Cieilotopie/

Lexique 1. mime (n. m.s.) : genre de comédie sans paroles 2. marionnettes (n. f.p.) : petits personnages animés avec les mains ou avec des ficelles 3. parades (n. f.p.) : défilés, rassemblements 4. amplification (n. f.s.) : renforcement de la puissance

Florence Teste

5. majorettes (n. f.p.) : groupe de femmes qui dansent en maniant des bâtons 6. fanfare (n. f.m.) : orchestre de musique qui joue dans les rues 7. sont courus (v. courir. Passif) : sont appréciés 17


L’art conceptuel

© Wagner T. Cassimiro

Arts

L’art conceptuel est un mouvement artistique qui marque un tournant décisif dans l’histoire de l’art en ceci qu’il a souligné avec insistance la question fondamentale : qu’est-ce que l’art ? L’art conceptuel s’inscrit dans l’évolution de la conception de l’Art. Ainsi, l’impressionisme, déjà, se détache du détail, enlève de plus en plus d’éléments pour, finalement, ne garder que l’impression qu’il laisse à l’observateur. L’art conceptuel poursuit cette déconstruction de l’Art et se prolongera à travers le cubisme, le futurisme, l’abstraction, ... L’art conceptuel trouve ses origines au début du XXe siècle. Une œuvre de Marcel Duchamp (1887-1968) marque l’invention des ready-made : Fontaine, un urinoir1 renversé, est présenté dans le catalogue d’œuvres d’art d’Arturo Schwarz, un critique d’art, essayiste et commissaire d’exposition italien alors qu’elle a été refusée lors de la première exposition de la Société des artistes indépendants de New York en 1917. Il s’agit probablement de l’œuvre d’art la plus controversée2 de tout le XXe siècle. Le principe du ready-made est de sortir de son contexte un objet usuel, que l’on reconnaît facilement et dont on sait qu’il a une utilité spécifique. Ce faisant, on montre le non-sens de l’objet lui-même. Il en devient absurde et non fonctionnel. A la même époque, Kasimir Malevitch propose son tableau Carré blanc sur fond blanc, un simple carré peint en blanc sur un fond blanc, souvent considéré comme le premier monochrome. Duchamp et Malevitch sont les précurseurs de ce mouvement qui s’est surtout épanoui dans les années 70. Dans le passé, l’accent était mis sur la performance

technique qui servait à représenter un personnage autant que sur la recherche de l’esthétique. Mais à partir de cette époque, tout cela devient caduc3. Des artistes comme Bernar Venet, Arman, Bertrand Lavier ou encore Yves Klein ont voulu montrer que l’art était uniquement le choix de l’artiste lui-même. Ce dernier fait œuvre de création en proposant une nouvelle lecture de l’ « objet » (assemblage, tableau, collage, peinture, sculpture, ...). Il s’exclut lui-même de la fabrication matérielle. L’art réside dans le choix de la pièce et non pas dans sa réalisation. C’est ce choix, poussé à l’extrême, qui est le véritable geste créatif. L’artiste est dans la réflexion et non pas dans l’unique réalisation ou contemplation esthétique. En exposant son Brandt sur Haffner (1984), Lavier propose une autre vision de l’Art. Il s’extrait totalement de la conception des objets qui composent son œuvre et invite à la réflexion. Il donne à voir tout ce qu’il y a à voir : une première lecture permet de reconnaître qu’il s’agit d’un réfrigérateur posé sur un coffre-fort ; cela peut, selon notre propre expérience, nous procurer tel souvenir, telle émotion. Une seconde lecture permet à chacun de « voir » un autre message : une « chose » en tant que telle, sans rappel de sa fonction, de sa forme ou encore de son esthétique. De même, Malevitch avec ses monochromes, Arman avec ses accumulations, ou Lavier avec ses objets quotidiens repeints. Chacun modifie la définition-même de l’Art.

Lexique 18

1. urinoir (n. m.s.) : installation sanitaire pour homme 2. controversée (adj. f.s.) : critiquée, qui a reçu une vive opposition

Fanny Touret

3. caduc (adj. m.s.) : non pertinent, périmé



Qu’est-ce que l’art ?

© Visual Hunt

Société

L’art est avant tout une pratique, une série d’actions que les femmes et les hommes font pour améliorer leur vie. Parmi toutes les pratiques humaines (économiques, amoureuses, familiales, sportives), l’art est celle qui cherche à créer des choses belles. La beauté existe partout dans la nature, mais l’art cherche à ajouter à la nature une beauté en plus. D’abord, on a embelli les objets du quotidien, les objets rituels, les lieux de culte et les habitats des nobles, puis on a commencé à faire des choses qui n’avaient pas d’autres finalités1 que d’être belles. Belles à voir (art plastique), belles à entendre (art musical), belles à lire (art littéraire). Ces choses belles, on les appelle des œuvres d’art. Elles ne servent à rien, elles n’ont aucune utilité pour la vie des gens, et pourtant elles ont une valeur supérieure car elles sont considérées comme belles. Ce paradoxe a été résumé par le philosophe allemand Emmanuel Kant : le beau est une « finalité sans fin ». C’est-àdire que l’artiste a un but quand il travaille à une œuvre, mais ce but n’a rien de pratique. Et quand nous contemplons une œuvre d’art, nous éprouvons un sentiment d’excitation et de satisfaction qui, à la différence de l’agrément du confort matériel, du plaisir gastronomique ou de la jouissance sexuelle, n’a pas d’autre utilité que lui-même. Tous les plaisirs servent à quelque chose d’autre (se nourrir, se

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reproduire, se cultiver, etc.) qui dépasse ce plaisir. L’émotion artistique, elle, se suffit à elle-même. C’est la raison pour laquelle, depuis l’antiquité, il existe des artistes qui se spécialisent dans la production d’œuvres d’art. Avec le temps, on a rangé les pratiques artistiques en deux grandes catégories : Les arts décoratifs qui concernent les objets utiles (architecture, mobilier, décoration, calligraphie, design, etc.) Les Beaux-arts, qui sont constitués des œuvres d’art « inutiles » des grands domaines artistiques : la sculpture et la peinture, etc. L’art est très ancien, peut-être même plus ancien que les langages articulés. Que l’on pense aux plus anciennes grottes habitées par des groupes humains. Il y a plus de trente mille ans, l’espèce humaine était


encore très fragile et luttait pour sa survie. Et pourtant, sur les parois2 des murs de leurs cavernes, des hommes faisaient des dessins et des peintures extraordinaires, fruits de leurs désirs, de leur imagination et de leurs observations. Pourquoi faisaient-ils cela ? Le philosophe français Georges Bataille pense qu’ils peignaient de grands animaux dangereux pour exprimer leur peur et pour essayer de contrôler leurs émotions. En réalité, on ne le sait pas avec certitude. On peut seulement imaginer que les premiers hommes étaient attirés par la création artistique et qu’ils étaient motivés par l’envie d’ajouter au monde naturel qui les environnait, une beauté terrible et puissante. Guillaume Thouroude, University of Nizwa

Lexique 1. finalités (n. f.p.) : buts, objectifs

2. parois (n. f.p.) : murs

« Par l’art seulement, nous pouvons sortir de nous-mêmes ». Marcel Proust (1871-1922)

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© Remi Jouan

Les calligraffitis arabes Monde Création esthétique, parfois provocatrice, mêlant tradition et techniques modernes, le calligraffiti est un art de précision demandant une vision globale de la part de l’artiste : du message qu’il essaie de transmettre au dessin des lettres qui forment l’image. Le calligraffiti est un art qui mélange la calligraphie et le graffiti. S’il existe depuis les années 80, c’est en 2007 que le mouvement a été officiellement lancé par le néerlandais Niels Shoe Meulman. Plus spécifiquement, c’est un art visuel qui tente de communiquer un message par l’écriture maniée de façon artistique pour la rendre attractive à la vue. L’art de la belle écriture La calligraphie a toujours joué un rôle central dans l’art arabo-musulman en raison des restrictions1 religieuses de représentation figurée d’êtres vivants. En conséquence, la calligraphie est devenue un moyen d’expression artistique et donc, l’élément essentiel de la décoration islamique, un outil servant à embellir2 la parole de Dieu et un mécanisme d’expansion. D’après l’UNESCO, « la calligraphie arabo-musulmane est une stylisation de la pensée, sa-

crée par essence, selon un principe de base : la forme accompagne le fond ». Elle est un moyen d’expression, de communication et de figuration qui a fait la gloire de la civilisation arabo-musulmane. Elle continue à être développée, notamment en adoptant les nouvelles techniques et les courants artistiques, comme le graffiti, qui s’est propagé en tant que moyen de contestation des régimes autoritaires et lors des conflits, comme la première Intifada et la guerre civile libanaise. Le calligraffiti dans le monde arabe a été le résultat de l’influence des mouvements abstraits du siècle dernier sur l’art de la calligraphie. Parmi ces mouvements, on retrouve le Hurufiyya, du mot harf (lettre), créé à la fin des années 40 par l’artiste syrienne Madiha Omar dans lequel des mots arabes ou des lettres isolées sont transformés en une image.

© Abecedarian Gallery

Véhiculer un message pour l’humanité

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Aujourd’hui, le calligraffiti est utilisé par des artistes de renom comme eL Seed, artiste français d’origine tunisienne, ou encore le Palestinien Yazeed al-Talaa.


© Ouahid Berrehouma

Inspiré par Hassan Massoudy, peintre et calligraphe irakien du milieu du XXe siècle et passionné par la question identitaire, eL Seed utilise sa double culture comme une force créative pour diffuser au travers de ses œuvres un message de paix universelle : il écrit des citations ou des poésies, en accord avec la localisation de l’œuvre. Parmi ses créations les plus symboliques, on retrouve le calligraffiti du minaret de la mosquée principale de Gabès en Tunisie, où il a repris un verset3 du Coran sur l’enseignement de la tolérance. Un autre exemple est l’anamorphose4. C’est une image déformée qui se recompose uniquement depuis un point de vue précis, comme ici, par exemple, le toit de la cafétéria de l’Église Saint-Simon : fruit d’une année de travail, à laquelle ont participé une trentaine de personnes, cette œuvre recouvre près de cinquante-deux bâtiments du quartier pauvre de la communauté copte de Zaraeeb au Caire. À travers le calligraffiti, eL Seed a voulu mettre en lumière une communauté victime d’idées reçues et de préjugés, en utilisant une citation d’Athanase d’Alexandrie, évêque copte de l’Antiquité. En effet, les gens de cette communauté sont appelés péjorativement « Zabaleen » (les gens des poubelles), car ils ramassent et recyclent

les déchets de la capitale depuis des décennies. Toutefois, d’après l’artiste, « ces personnes ne vivent pas dans la poubelle, mais d’elle ». De son côté, Yazeed al-Talaa utilise son art pour montrer un côté plus positif de la vie aux habitants du camp de réfugiés d’al-Maghazi (Gaza). En effet, plusieurs Gazaouis5 l’ont approché pour lui demander de créer une œuvre d’art dans leurs propres maisons, après avoir aimé son travail en le voyant dans la rue. Il dessine des calligraffitis pour que les habitants sourient malgré les souffrances éprouvées jour après jour. Peut-être n’a-t-il pas accès à des outils de qualité, mais il a ceux de base : une formation solide acquise à l’Université Al-Aqsa, et surtout la volonté de créer des œuvres qui reflètent la beauté et le potentiel de Gaza. Le calligraffiti est un art qui marie tradition et modernité, et qui, dans le monde arabe (et pas seulement), contribue à montrer l’esthétique de la langue arabe et la beauté de l’art de la calligraphie pour qu’ils se perpétuent6 en transmettant des messages d’espoir et de fraternité à l’humanité toute entière.

Laura Tejeda Meza

Lexique 1. restrictions (n. f.p.) : limitations 2. embellir (v.) : rendre belle 3. verset (n. m.s.) : phrase du Coran 4. anamorphose (n. f.s.) : œuvre qui prend sa forme uniquement depuis un point déterminé

5. Gazaouis (n. m.p.) : habitants de Gaza 6. se perpétuent (v. se perpétuer) : continuent à exister

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L'art de la lettre A a B b Cc Dd

Jj K k L l Mm N

S s T t U u Vv W


Ee F f Gg Hh Ii

N n O o P p Q q Rr

W w Xx Yy Z z



Quiz

L’art de recevoir © Kaboom

Dans la longue liste de « l’art de ... », on peut trouver beaucoup de choses. Par exemple, Victor Hugo a écrit un magnifique recueil de poèmes intitulé L’art d’être grand-père, dans lequel il évoque son amour pour ses petits-enfants. On peut aussi trouver « l’art de la guerre », ce qui concerne la stratégie militaire. On parle également d’art de vivre, qui désigne de manière générale la façon de vivre et de profiter de la vie. Et dans cet art de vivre, il y a l’art de la table ou encore l’art de recevoir. Voyons ce que vous connaissez des « bonnes manières » à la française. Attention, ces règles correspondent à celles de la « bonne société française » et ne sont pas valables partout. Mais cela ne rend pas les autres façons de faire impolies..

3 4

L’invitation a été faite pour 20h. J’arrive à 19h45. J’arrive à 20h, très exactement. J’arrive à 20h10.

2

Dois-je apporter un cadeau ? Oui, du chocolat ou des fleurs. Oui, du vin ou du champagne. Non, ce n’est pas nécessaire.

On me présente le plat.

Je choisis le morceau selon mon appétit. Je prends le morceau devant moi sans choisir. Je prends un morceau au hasard.

Il y a plusieurs cuillères, plusieurs couteaux, plusieurs fourchettes. Lesquels choisir ? Je prends les couverts au hasard. Je prends les couverts les plus éloignés de l’assiette. Je prends les couverts les plus proches de l’assiette.

5

© Pexels

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Je suis l'invité(e)

Quand puis-je commencer à manger ?

Dès que je suis servi(e). Dès que le maître de maison est servi. Dès que la maîtresse de maison commence à manger.

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6

Puis-je me resservir de salade ? Oui Non

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Entre deux plats, je pose mes coudes sur la table. mes poignets sur la table. mes mains sur mes genoux.

Je suis le/la maître(sse) de maison

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Un invité m’apporte un cadeau.

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Où place-t-on le couteau ? à droite de l’assiette à gauche de l’assiette entre l’assiette et le verre

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Plusieurs de mes invités ne se connaissent pas. Je fais les présentations : le plus jeune au plus âgé le plus âgé au plus jeune une femme à un homme

© Terje Sollie

Je l’ouvre immédiatement. J’attends, je l’ouvrirai plus tard. J’attends que tous les invités m’aient offert leur cadeau et je les ouvre tous en même temps.

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Qui porte un toast ? l’invité(e) le maître de maison la maîtresse de maison

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Je présente le plat aux invités

à leur droite et ils se servent eux-mêmes. à gauche et je les sers moi-même. à leur gauche et ils se servent eux-mêmes.

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Je propose des fruits de mer.

© Helena

Je dépose un grand rince-doigts collectif au centre de la table. Je mets un peu d’eau tiède et citronnée dans une coupelle individuelle à gauche de chaque assiette. Je dépose de petites serviettes en papier spécifiques à droite de chaque assiette.

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Eau de Paris présente

L’eau au coeur de la science 9

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Oct.

2017

Mars

2018

Entrée libre

Exposition au Pavillon de l’eau De 10h à 18h du lundi au vendredi 77 avenue de Versailles - Paris 16e www.eaudeparis.fr

Exposition réalisée par :

Avec le soutien de :


© Remi Jouan

Un livre pas comme les autres Amériques

Une autobiographie commentée ornée de dessins, voilà l’œuvre peu conventionnelle que je voudrais vous présenter aujourd’hui. Elle est en anglais mais le personnage qu’elle dépeint est universel. J’ai rencontré Robbin Legere Henderson en 1959. Nous avons commencé en même temps nos quatre années d’études à l’Université. Nous étions dans le même groupe d’orientation où les nouveaux étudiants étaient encouragés à discuter sur un large éventail1 de sujets. J’avais choisi Reed College en Oregon parce qu’il était réputé pour attirer des étudiants bien préparés et non-conformistes durant leurs études secondaires. Grâce à Robbin, j’ai été immédiatement immergé2 dans ce nouvel environnement. Elle était très présente dans toutes les discussions, elle ne nous dissimulait aucune de ses opinions sur la religion, le mariage, le sexe, l’histoire ou la politique des Etats-Unis. Ses idées ne correspondaient pas du tout à la tendance générale. Très tôt, les influences qui avaient formé tout son être, ses idées et sa personnalité m’étaient apparues clairement : elles venaient

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principalement de sa grandmère. L’adoration que Robbin a toujours montrée pour cette femme hors du commun3 a abouti à la publication du livre Immigrant girl, radical woman : a memoire of the 20th century * (Cornell University Press) en octobre 2017. Cet ouvrage est un hommage à sa grand-mère : Matilda Rabinowitz (1897-1963), organisatrice syndicale, socialiste, féministe, pacifiste, athée4, mère célibataire, écrivaine et partisane infatigable des travailleurs, des pauvres, des immigrants et des Noirs. En 1963, à la mort de Matilda, sa famille découvre l’autographie que celle-ci a rédigée. Robbin l’augmente alors de cent soixante illustrations qu’elle a réalisées elle-même et y ajoute des commentaires fondés sur les recherches qu’elle a menées sur cette période. Voici l’histoire de Matilda. Matilda est née à Lityn en Ukraine dans une communauté pauvre et juive. Son père étudiait pour devenir rabbin. Sa mère était pieuse et analphabète. Quand Matilda avait huit ans, son père est parti, sans papiers, pour l’Amérique où il a renoncé à la religion. Il est devenu ouvrier pour gagner de l’argent afin de faire venir sa famille aux Etats-Unis.


Matilda est arrivée à New York à l’âge de treize ans, accompagnée de sa mère et de ses quatre frères. Là, la famille, à nouveau réunie, s’est installée dans un quartier où habitaient des milliers de nouveaux immigrants pauvres qui cherchaient du travail. Matilda travaillait dans de grandes usines dix heures par jour, cinq jours et demi par semaine. Les tâches étaient pénibles5 et l’environnement malsain6. C’est cette forme de misère, avec d’autres aspects de la dure vie qu’elle expérimentait, qui l’a très certainement radicalisée. Elle s’est mise à chercher des solutions collectives. Matilda s’est alors impliquée dans les Industrial workers of the world (Travailleurs industriels du monde), un syndicat révolutionnaire qui, en 1912, lui a demandé de soutenir les travailleurs dans les Little Falls Textile Mills. Elle devait remplacer les dirigeants du syndicat qui avaient été emprisonnés pour avoir incité7 les travailleurs à faire grève. Matilda, qui avait vingt-trois ans, pesait quarante-cinq kilos et mesurait moins d’un mètre cinquante, s’est alors chargée de gérer les piquets de grève8, les recours légaux pour les emprisonnés, la publicité, la recherche de fonds9 et ... la cuisine. Le syndicat a embauché Matilda pour les trois années suivantes. Intrépide10, elle faisait des discours devant les usines qui attiraient parfois plus de trois mille travailleurs pendant leur pause-repas. Son action a déclenché11 la première grève

dans l’industrie automobile. Les médias la décrivaient comme « la petite beauté russe » ou « la fille organisatrice », essayant ainsi de dévaloriser sa puissance morale. Mais les patrons des usines n’étaient pas impressionnés et l’ont fait arrêter à plusieurs reprises. Matilda a eu une relation amoureuse avec un autre organisateur syndical socialiste. Il était déjà marié et avait deux enfants. Elle a décidé d’avoir elle aussi un enfant et de s’en occuper seule, hors mariage. Et c’est ainsi qu’elle a donné naissance à Vita, la mère de Robbin. A cette époque-là, de tels choix étaient extrêmement rares. Robbin m’a dit qu’elle pensait souvent à l’amour que lui montrait Matilda en tant que grand-mère : « J’adore mes petits-enfants et j’essaye toujours de me modeler sur sa tendresse. Elle a dévoué sa vie au bien-être d’autrui12. C’est une bonne leçon pour nous. Car les grands problèmes de notre génération ont aussi besoin de solutions collectives. »

* Fille immigrante, femme radicale : mémoire du XXe siècle. Peter Haberfeld

Lexique 1. éventail (n. m.s.) : gamm, choix 2. ai été immergé (v. immerger. Passif) : ai été plongé, entouré totalement 3. hors du commun : différente des autres 4. athée (adj.f.s.) : qui ne croit pas en l’existence d’un dieu 5. pénibles (adj.f.p.) : difficiles 6. malsain (adj.m.s.) : mauvais pour la santé

7. incité (v. inciter. Part. passé) : poussé 8. piquets de grève (n. m.p.) : grêves qui paralysent l’outil de production 9. fonds (n. m.p.) : financements 10. intrépide (adj.f.s.) : courageuse, qui n’a peur de rien 11. a déclenché (v. déclencher) : a commencé 12. autrui (pr. indéfini) : les autres en général

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Préparation au TEF Langue Habituellement, nous vous proposons des entraînements au DELF-DALF. Mais ce mois-ci, ce sera le TEF, le Test d’évaluation du Français. Il a été créé en 1998 par le Centre de Langue Française de la Chambre de Commerce de Paris-Île de France. Il permet d’évaluer le niveau en français dans le but détudier à l’université, d’obtenir la nationalité française, d’immigrer vers le Québec et le Canada, ou encore d’attester du niveau dans un cadre professionnel en vue d’un recrutement ou une mobilité. Contrairement au DELF-DALF dans lequel le candidat doit se positionner lui-même au départ (il choisit par exemple de présenter le DELF A2, ou B1, ou B2), le TEF demande de passer la totalité des épreuves et c’est le score qui atteste du niveau atteint. La validité de cette certification est limitée à un an puisque l’apprenant évolue dans sa connaissance de la langue. COMPREHENSION ECRITE - B1 Le voyage de la lecture Une étude menée en 2010 affirme que lire seulement six minutes d’un récit qui passionne réduit le stress de 60 %. En effet, les livres nous proposent des voyages incomparables, offrant de merveilleux « transports émotionnels ». Pour Régine Detambel, écrivaine et kinésithérapeute, la lecture est une expérience qui engage tout le corps : « On veut nous faire croire que c’est une activité intellectuelle, mais en réalité ce qu’on lit résonne physiquement, altère notre souffle, s’imprime dans notre inconscient ». Lorsqu’un texte est conçu dans le but d’influencer le lecteur, comme les messages de prévention du tabac notamment, l’effet attendu est beaucoup moins durable que celui apporté par la fiction. En effet, les vrais récits sont des refuges où l’on peut mettre de côté ses défenses : le lecteur peut y traverser toutes sortes d’émotions en toute liberté car il est sans obligation vis-à-vis des personnages. D’après Le Figaro QUESTIONS 1. L’auteur affirme que a. lire permet de voyager plus facilement. b. il ne faut pas lire trop longtemps. c. lire des récits nous détend. d. il faut lire quand on voyage. 32

2. Selon Régine Detambel, a. la lecture est une activité physique. b. les gens pensent que la lecture se passe uniquement dans le cerveau. c. la lecture a un effet sur notre intelligence. d. on peut vivre la même chose que dans les livres.

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3. D’après l’auteur, a. quand on veut s’arrêter de fumer, il faut lire beaucoup. b. les textes publicitaires sont moins efficaces que les récits. c. le lecteur ne ressent pas d’émotions en lisant un récit. d. dans un récit, on ne connaît pas les personnages. COMPREHENSION ECRITE - B2 Le changement d’heure Le changement d’heure impacte plus de soixante-dix pays à travers le monde. Au départ destiné à économiser de l’énergie, il est aujourd’hui remis en question. En effet, si les foyers paient en moyenne un peu plus d’électricité le matin, ils en économisent quasiment autant le soir. Cette mesure est, selon les pays, assez impopulaire. En France, 54% de la population seraient contre cette pratique, mettant en avant un impact négatif sur leur sommeil, leur alimentation ou leur humeur. En effet, certaines conséquences néfastes ont été pointées par différentes études, notamment sur la santé : l’une souligne que cette dernière est affectée par le changement des rythmes biologiques du corps, provoquant des troubles du sommeil et de l’humeur. Une autre constate une augmentation significative du risque de crise cardiaque dans la semaine suivant le changement d’heure. En matière de sécurité routière, les études apportent des points de vue souvent contradictoires : certains rapports suggèrent que le changement d’heure améliore la sécurité routière grâce à une meilleure visibilité à certaines périodes de l’année et de la journée, d’autres démontrent une augmentation potentielle des accidents de la route à cause des troubles du sommeil. D’après Le Monde

1. Selon l’auteur, a. les dépenses en énergie du matin sont très supérieures à celles du soir. b. la raison à l’origine du changement d’heure n’est pas justifiée. c. le changement d’heure permet de faire des économies en énergie. d. le changement d’heure est une nécessité économique. 2. D’après l’auteur, a. les Français affirment que le changement d’heure a une influence sur leurs horaires de repas. b. les Français sont plutôt favorables au changement d’heure. c. les Français pensent qu’ils dorment moins bien après le changement d’heure. d. dans tous les pays qui y ont recours, le changement d’heure est très controversé. 3. Les problèmes de santé occasionnés par le changement d’heure sont a. une modification des cycles du sommeil. b. un accroissement des troubles cardiaques. c. un bouleversement des habitudes alimentaires. d. contestés par certaines études. 4. Selon l’auteur, a. le changement d’heure est totalement favorable à la sécurité routière. b. le changement d’heure n’a pas d’incidence sur le nombre d’accident de la circulation. c. on ne sait pas si le changement d’heure a un impact positif sur la sécurité routière. d. un temps plus long de lumière du jour favoriserait l’augmentation du nombre d’accidents. 33


ERIC JEHELMANN PHILIPPE ROUSSELET ET J É R Ô M E S E Y D O U X PRÉSENTENT

LE CHEF-D’ŒUVRE DE ROMAIN GARY

C H A R LOT T E GAINSBOURG

PIERRE NINEY

UN FILM DE

PHOTOS JULIEN PANIE

ERIC BARBIER DIDIER BOURDON JEAN-PIERRE DARROUSSIN C AT H E R I N E M c C O R M A C K F I N N E G A N O L D F I E L D PAW E L P U C H A L S K I N E M O S C H I F F M A N

D’APRÈS L’ŒUVRE DE ROMAIN GARY PARUE AUX ÉDITIONS GALLIMARD SCÉNARIO, ADAPTATION, DIALOGUES ERIC BARBIER ET MARIE EYNARD DIRECTEUR DE PRODUCTION JEAN-JACQUES ALBERT IMAGE GLYNN SPEECKAERT CHEF DÉCORATEUR PIERRE RENSON MONTAGE JENNIFER AUGE CASTING GIGI AKOKA COSTUMES CATHERINE BOUCHARD SON FRANÇOIS MAUREL KEN YASUMOTO MARC DOISNE PRODUIT PAR ERIC JEHELMANN ET PHILIPPE ROUSSELET COPRODUIT PAR ROMAIN LE GRAND VIVIEN ASLANIAN JONATHAN BLUMENTAL COPRODUIT PAR SYLVAIN GOLDBERG ET SERGE DE POUCQUES UNE COPRODUCTION JERICO PATHÉ TF1 FILMS PRODUCTION NEXUS FACTORY UMEDIA LORETTE CINÉMA AVEC LA PARTICIPATION DE LA RÉGION BRUXELLES-CAPITALE EN ASSOCIATION AVEC UFUND AVEC LA PARTICIPATION DE CANAL+ OCS ET TF1 AVEC LE SOUTIEN DE INDÉFILMS 5 PALATINE ÉTOILE 14 CINÉMAGE 11 MANON 7 A PLUS IMAGE 7 SOFITVCINE 4 AVEC LE SOUTIEN DU TAX SHELTER DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL DE BELGIQUE ET DES INVESTISSEURS TAX SHELTER


Hommage à

Jean d’Ormesson © Georges Seguin

C’était en juin dernier, un lundi ; il était presque 13h. J’étais à table chez moi avec deux amis, en train de peler consciencieusement une mandarine. Tout d’un coup, mon téléphone a sonné. A cette heure-là, j’ai pensé que c’était probablement du démarchage1 pour une cuisine ou une salle de bains. D’autant plus qu’il s’agissait d’un « numéro secret ». Mais je me sentais dans un état d’esprit calme et positif, je me suis levée pour répondre. - « Allô ? - Bonjour. Je suis Jean d’Ormesson. - ... (silence). - Allô ? - Oui, bonjour. - Je suis Jean d’Ormesson. Je voudrais parler à Florence Teste. - Oui, c’est bien moi. Mais il m’est un peu difficile de croire que c’est bien vous. - Si si, je vous assure. J’ai bien reçu le magazine que vous m’avez envoyé. Je l’ai trouvé très bien fait et très intéressant. Que puis-je faire pour vous ? » Si j’avais su, j’aurais réfléchi à ce que je pouvais répondre au cas où on me poserait cette question. Oui, le mois précédent, j’avais envoyé le dernier numéro de notre magazine à chacun des Académiciens en espérant que l’un ou l’autre se manifesterait. Mais au fond, je n’avais pas imaginé que l’un d’entre eux me téléphonerait. Et bien, voilà qui était fait. C’était Jean d’Ormesson en personne qui me téléphonait. J’étais en train de parler à Jean d’Ormesson ! Et effectivement, il était très facile de reconnaître cette voix distinguée2, ce phrasé3 impeccable. Je me suis sentie immédiatement impressionnée malgré ce ton chaleureux et cette invitation à m’exprimer. Après avoir copieusement4 bafouillé5, je lui ai expliqué la situation de notre magazine et je lui ai demandé d’en parler à ses amis de la presse afin qu’ils s’intéressent à nous. Nous avons parlé de manière très simple pendant quelques minutes. Et quand la conversation a été terminée, il m’a simplement dit : - « Chère madame, je vous présente mes hommages ». Et il a raccroché. J’ai rejoint mes amis et leur ai lancé, encore tout éberluée6 : « Essayez de deviner qui vient de m’appeler ». Evidemment, ils n’ont pas trouvé ! Ceux d’entre vous qui ne connaissent pas Jean d’Ormesson doivent se demander qui est cet homme qui suscite tant d’admiration. Jean d’Ormesson était un écrivain français. Je dis « était » car il est décédé au début décembre. Il a écrit une quarantaine d’ouvrages en soixante ans de carrière. Il a été élu à l’Académie Française en 1973, il était alors âgé de quarante-huit ans et le benjamin7 des Immortels. A sa disparition, il était le plus anciennement élu. Publiée dans la collection de La Pléiade du vivant de son auteur, ce qui est extrêmement rare, l’œuvre de Jean d’Ormesson est emplie d’optimisme et de légèreté, sans aucune mièvrerie8 ni superficialité. Son décès est une grande perte pour la France.

Lexique 1. démarchage (n. m.s.) : technique de vente par téléphone 2. distinguée (adj. f.s.) : élégante 3. phrasé (n. m.s.) : façon de prononcer les mots 4. copieusement (adv.) : beaucoup

Florence Teste

5. bafouillé (v. bafouiller. Part. passé) : parlé indistinctement, bégayé 6. éberluée (adj. f.s.) : étonnée, surprise 7. benjamin (n. m.s.) : le plus jeune 35 8. mièvrerie (n. f.s.) : manque de force, d’intensité, fade


L'ORAL, C'EST QUOI AU FAIT ?

25 & 26 MAI 2018

UNIVERSITÉ PAUL VALÉRY ORGANISÉ PAR LCF IEFE MONTPELLIER

09 84 18 14 65 CONTACT@LCF-MAGAZINE.FR

La corporéisation de l’oral La compréhension orale La production orale L’improvisation théâtrale le labo multimédia Les accents régionaux L’évaluation de l’oral

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Guillaume Apollinaire Auteur Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, est né en 1880 à Rome, d’une mère polonaise. Son père ne le reconnaissant pas1, celle-ci s’installe dans le sud de la France où Guillaume passera son enfance et fera de brillantes études. À l’âge de dix-sept ans, il commence à écrire des poèmes et des contes, qui sont tous refusés par les journaux auxquels il les envoie pour publication. Après un voyage en Allemagne où il est précepteur2, il vit à Paris, où il se lie d’amitié avec Pablo Picasso et Max Jacob. Il a une liaison amoureuse avec la peintre Marie Laurencin. Il s’intéresse à de nouvelles théories artistiques, comme le cubisme. Au début de la Première guerre mondiale, il s’engage dans l’armée française. Il est naturalisé français en 1916. Peu de temps après, il est blessé à la tempe3 par un éclat d’obus4. Transporté à Paris, il y sera trépané5. Reclassé dans les services auxiliaires de l’armée, il vit à Paris où il continue une intense carrière littéraire : il écrit des poèmes, des articles pour les journaux, des pièces de théâtre, un scénario pour le cinéma. Il meurt en 1918 de la grippe espagnole, affaibli par les suites de ses blessures de guerre.

L’œuvre d’Apollinaire est résolument nouvelle dans la littérature française. Son originalité lui permet de n’appartenir à aucune école. Il souhaite s’affranchir6 des contraintes imposées par les règles traditionnelles. Selon lui, « l’art doit avoir pour fondement la sincérité de l’émotion et la spontanéité de l’expression ». Il est d’ailleurs l’inventeur du mot « surréalisme ». Il est le précurseur de la révolution littéraire qui aura lieu vers le milieu du XXe siècle. Il est également le créateur des calligrammes, type de poèmes qui modifie l’accès au texte puisqu’il y a une sorte de simultanéité dans la lecture du poème que l’on voit dans sa globalité ; de plus, il s’agit d’une création artistique visuelle où l’image obtenue représente le contenu du texte.

A écouter

A lire

Biographie

L’enregistrement de Le pont Mirabeau par Apollinaire luimême, en 1913

L’œuvre

Bibliographie choisie Alcools, 1913 Calligrammes, 1918 Ombre de mon amour, publié en 1947 Lettres à Lou, publié en 1969 (correspondance)

https://www.decitre.fr/media/pdf/feuilletage/9/7/8/2/0/7/0/1/9782070147021.pdf

https://www.youtube.com/watch?v=Imx35h6BerE

La version chantée par Marc Lavoine https://www.youtube.com/watch?v=DvOeX9b4Tp4

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LE PONT MIRABEAU Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu’il m’en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure7 Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe Des éternels regards l’onde8 si lasse Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure L’amour s’en va comme cette eau courante L’amour s’en va Comme la vie est lente Et comme l’Espérance est violente Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure

Florence Teste

Lexique 1. ne le reconnaissant pas (v. reconnaître. part. prés.) : refusant de dire qu’il était le père 2. précepteur (n. m.s.) : professeur particulier 3. tempe (n. f.s.) : partie de la tête, sur le côté, à l’extérieur de l’œil 4. obus (n. m.s.) : bombe

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5. sera trépané (v. trépaner. Passif) : subira une opération chirurgicale au cerveau 6. s’affranchir (v.) : se libérer 7. demeure (v. demeurer) : reste 8. onde (n. f.s.) : eau


IL PLEUT

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Östersund TV5 Monde

Östersund. Un nom a priori difficile à prononcer et c’est vrai que je m’y suis mis à plusieurs fois pour bien le dire lors de l’enregistrement de l’émission. C’était au mois d’avril et il neigeait encore. Le printemps avait encore bien du mal à venir, les magnifiques lacs autour de la ville étaient encore gelés. Et pourtant, Östersund n’est pas la ville la plus au nord de la Suède. C’est dans ce paysage glacé et au milieu d’une population décontractée et chaleureuse que j’ai voulu présenter un projet porté par l’Institut français de Suède. Plus qu’un projet, un pari : redonner envie aux jeunes Suédois d’apprendre le français grâce à de nouveaux manuels plus attractifs pour eux. Pour réussir ce pari, l’Institut français n’est pas tout seul : une banque française a décidé d’apporter son soutien. L’intervention du secteur privé pour développer la francophonie est assez rare pour être soulignée. C’est pour cela que je vous invite à découvrir cette Destination Östersund ! Ivan Kabacoff

Répondez aux questions suivantes et vérifiez leur réponse (en page 51) AVANT de regarder la vidéo. Attention : certaines questions proposent plusieurs bonnes réponses. 1. Que signifie l’expression « être en passe » de réussir ? avoir déjà réussi avoir l’objectif de réussir être sur le point de réussir 2. Quand on sillonne le pays, on voyage dans toutes les régions. on visite une région en particulier. on quitte un lieu.

4. Citez au moins 2 clichés au sujet de la Suède. ............................................................................... .............................................................................. ............................................................................... 5. Que signifie l’expression « faire un pari » ? supposer que quelque chose va avoir du succès gagner beaucoup d’argent faire une visite touristique

3. Quel est le nom de cet animal ? un renne un élan un cerf 41


Lisez les questions suivantes puis regardez la vidéo pour y répondre. Les réponses se trouvent en page 51. Attention, certaines questions ont plusieurs réponses correctes. 6. Où se trouve Östersund ? au nord de la Suède au centre de la Suède au sud de la Suèdes 7. Quelle est la mission de Nathalie Hirschprung ? Choisir les manuels scolaires Promouvoir la langue française auprès des Suédois Animer les lycées français 8. Quels sont les besoins des enseignants de français en Suède ? ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… 9. Quelle est la spécificité des nouveaux manuels ? ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… 10. Citez au moins 2 langues étudiées par les Suédois. ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… 11. Combien de lycées participent à cette opération ? 26 66 106

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12. Quel est le symbole de la culture française pour la plupart des Suédois ? ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… 13. A travers cette opération, quel est l’objectif final de l’Institut Français ? mettre en avant la culture française traditionnelle montrer que la France est aussi un pays moderne et dynamique attirer plus d’étudiants dans les universités françaises 14. Quelles méthodes d’apprentissage proposent ces nouveaux manuels ? des ressources audio des ressources vidéo des ressources écrites 15. Quel est le nom de l’entreprise qui accompagne l’Institut Français dans cette opération ? ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… 16. Pourquoi cette entreprise a-t-elle accepté de participer à cette opération ? ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… Florence Teste


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© Dina Said

L’art culinaire, un art qui se mange Cuisine

L’art culinaire... un Art ? Certains vous diront que oui, bien sûr ! En effet, un bon cuisinier, et à plus forte raison un grand chef, va bien plus loin que faire seulement à manger pour les convives. Il apporte quelque chose de plus, un élément intangible1 qui transcende2 la matière première.

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fait intervenir ensuite le spectateur qui devient à son tour un acteur au moment où il déguste l’œuvre. Avez-vous entendu parler de Paul Pairet, ce chef qui, dans son restaurant Ultraviolet de Shanghai, propose une véritable expérience multisensorielle : la nourriture n’est que l’une des composantes des sollicitations puisqu’il associe à la saveur de ses plats, la vidéo, la musique, la projection de parfums. La mise en scène est un spectacle complet. L’œuvre d’art agit sur tous les sens en même temps de manière à provoquer une interaction unique.

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Un Art à part Si l’on part du principe que l’Art a pour objectif de provoquer des émotions, on peut répondre avec certitude que la cuisine est véritablement un Art. En effet, tous les sens sont sollicités et manifestent leur plaisir (ou pas...). L’odorat peut marquer le premier contact ; il y a déjà du plaisir à humer3 le parfum sucré d’un gâteau en train de dorer ou l’odeur des oignons qui rissolent4 dans le beurre. Ensuite, voilà le plat : de belles couleurs, des éléments disposés élégamment et harmonieusement. L’ouïe5 entre en jeu avec le pain qui croustille, le frottement doux de la cuillère dans la sauce ou encore le couteau qui coupe la viande. Une consistance légère, moëlleuse, ferme ou craquante apporte la composante kinesthésique6. Enfin, la saveur se répand dans la bouche et inonde l’être en s’associant à toutes les autres sensations. Qui n’a pas envie de dire merci à l’artiste qui a réalisé ce mélange d’émotions ? Ajoutons que l’art culinaire comporte une dimension qui échappe aux arts plus « conventionnels » : la dégustation. En effet, la musique, la peinture, la sculpture sont pratiquées par les artistes eux-mêmes, puis écoutées, vues, observées, par les spectateurs. Mais la cuisine, elle,


Certains restaurants proposent de déguster leurs plats accompagnés de divers styles de musique. On s’aperçoit ainsi que la musique modifie l’appréhension8 que l’on a du goût. Le même plat savouré sur du jazz ou sur de la musique classique donne des sensations différentes.

La peinture Quoi qu’il en soit, la nourriture a toujours inspiré la peinture. De tout temps, on a dessiné ce qu’on mangeait. Voyez les animaux sur les grottes préhistoriques, et plus tard, les natures mortes. Les fruits, les légumes, le gibier, le poisson, tout peut être sujet d’un tableau. Il peut s’agir d’une performance technique qui fait que l’on arrive à reproduire les choses de la manière la plus réaliste possible, comme la Corbeille de fruits de Le Caravage à la fin du XVIe siècle. Ou d’une manière plus stylisée qui apporte davantage d’ « impressions », comme pour La raie de Chardin, peinte en 1725, que les plus grands, de Diderot à Matisse, ont décrite comme un pur chef d’œuvre. Il en est de même pour les scènes de cuisine et de repas qui jalonnent7 l’histoire de l’art depuis le Moyen-Âge jusqu’à la peinture contemporaine.

Le quotidien Bien sûr, si l’on parle d’art culinaire, il faut faire la distinction entre la cuisine de tous les jours, celle qui répond à nos besoins primaires de nourriture comme fourniture d’énergie à notre corps, et la cuisine du plaisir, celle de la gastronomie. La première est un acte quotidien obligatoire. Dans nos vies trépidantes9, nous n’avons que quelques minutes pour préparer un aliment qui sera avalé tout aussi rapidement ; nous n’avons pas toujours le temps de « faire de l’art ». Difficile dans ce cas, de laisser parler l’artiste qui est nous… La seconde est un mélange de matières premières d’exception et de savoir-faire plus spécifiques, à quoi est ajouté ce supplément d’âme que détient le Cuisinier. Et ce miracle ne saurait avoir lieu dans la précipitation.

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La musique Observez le vocabulaire culinaire, il a beaucoup de points communs avec la musique : le piano est le grand fourneau sur lequel les professionnels de la cuisine travaillent ; l’ensemble des casseroles s’appelle une batterie de cuisine ; la grande fourchette à deux dents est une fourchette diapason, etc. Par ailleurs, on voit aujourd’hui de grands chefs s’associer avec des musiciens pour faire de la musique. La couleur d’un aliment représentant une note, on compose ainsi toute une mélodie.

Florence Teste

Lexique 1. intangible (adj. m.s.) : qu’on ne peut pas toucher 2. transcende (v. transcender) : dépasse, magnifie 3. humer (v.) : sentir 4. rissolent (v. rissoler) : cuisent doucement, mijotent 5. ouïe (n. f.s.) : sens qui permet d’entendre

6. kinesthésique (adj. f.s.) : relative au toucher 7. jalonnent (v. jalonner) : sont des étapes 8. appréhension (n. f.s.) : façon dont on perçoit 9. trépidantes (adj. f.p.) : qui sont toujours en mouvement

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Réponses Quiz (page 38) JE SUIS L’INVITE(E) 1. Il ne faut pas arriver en avance, ni à l’heure très exacte. Dix minutes de retard permettent à vos hôtes d’être complètement prêts. Mais attention « Le quart d’heure de politesse » est le maximum autorisé. 2. Il n’est pas obligatoire d’apporter un cadeau mais c’est tout de même préférable. Du chocolat ou des fleurs, très bien mais plutôt des fleurs en pot car si elles sont coupées, la maîtresse de maison doit prendre le temps d’aller les mettre dans un vase. Du vin, oui, mais il est préférable de s’entendre avec les hôtes sur le choix du vin (blanc, rouge,…). Du champagne, plutôt si vous avez quelque chose à fêter. 3. Il ne faut pas choisir mais prendre le morceau qui est devant soi. 4. S’il y a plusieurs couverts, prenez-les de l’extérieur vers l’intérieur. Ils ont été posés dans l’ordre dans lequels ils doivent être utilisés. Un truc : patientez un peu et imitez les autres invités, ceux qui ont l’air de savoir comment faire. 5. C’est la maîtresse de maison qui donne le signal en commençant elle-même. 6. Non. Tous les plats sont présentés deux fois sauf le potage, la salade et le fromage. 7. Il est très impoli de mettre ses mains sous la table ou ses coudes sur la table. La position idéale est de poser ses poignets de part et d’autre de l’assiette. JE SUIS LE/LA MAÎTRE(SSE) DE MAISON 8. Il faut ouvrir le cadeau immédiatement, devant la personne qui l’a offert, mais plutôt discrètement de façon à ne pas mettre mal à l’aise ceux qui n’en auraient pas apporté. 9. On place le couteau à droite de l’assiette, lame tournée vers l’intérieur. A sa droite, on dépose la cuillère à soupe. A gauche de l’assiette, la fourchette. 10. Seul un homme, en général le maître de maison, porte un toast en fin de repas. Pendant ce temps, les invités s’arrêtent de manger et de boire. A la fin du toast, tous les invités se lèvent, tendent leur verre et boivent la première gorgée ensemble. 11. On présente toujours un homme à une femme, un plus jeune à un plus âgé, une personne au statut moins important à un plus élevé socialement. M. Dupont, je vous présente Eric Durand, un ami de l’université. (M. Dupond est votre patron). Isabelle, voici Pierre Martin, un collègue de bureau. (Isabelle est votre belle-mère). 12. Dans le service à la française, on présente le plat à la droite des invités et ils se servent eux-mêmes. 13. Je mets un peu d’eau tiède et citronnée dans une coupelle individuelle à gauche de chaque assiette.


Le football est-il un art ? Sport

Il est assez évident de se demander si la cuisine, le cirque ou la calligraphie sont des arts. Il est moins courant de se poser cette même question au sujet d’un sport aussi populaire et commercial que le football. Pourtant c’est ce qu’a osé faire l’émission Stupéfiant ! présentée par Léa Salamé sur TF1, diffusée le 30 octobre 2017. Moi qui suis un véritable amateur de football, je vous recommande de voir cette émission sur le net. Elle permet de prendre du recul par rapport à ce sport qui n’est pas, contrairement à ce que pensent certains, uniquement le lieu où quelques jeunes gens particulièrement doués1 gagnent des millions. On pourrait aussi dire qu’il s’agit d’un nouveau mode et d’un nouveau lieu d’affrontement des identités nationales ou régionales. Mais selon moi, ce n’est pas que cela. Pendant longtemps, le football a été méprisé par l’intelligentsia2. Les gens cultivés estimaient qu’il était « populaire » dans le mauvais sens du mot, c’est-à-dire destiné à des personnes peu instruites, faciles à enthousiasmer car il était simple (mettre avec ses pieds un ballon dans un cage...) et permettait d’exprimer l’agressivité contenue en chacun. La Coupe du Monde de 1998, gagnée par les Fran-

çais, semble avoir changé la donne3. A partir de cette date-là, on a pu voir des supporters décomplexés afficher leur amour pour le football, y compris chez les femmes et les intellectuels. Et on s’est aperçu que le football était un sport plus subtil que ce que l’on imaginait. De là à se demander s’il y a de l’art dans le football... Parmi les footballeurs eux-mêmes, très peu s’assument4 en tant qu’artistes. Eric Cantona est peut-être le seul à l’avoir toujours revendiqué. Il peignait déjà depuis son enfance et quand il a abandonné le football, il s’est lancé dans une carrière d’acteur, de photographe et de collectionneur d’art. Pourtant, quand on regarde les performances de certains joueurs, on peut facilement les rapprocher de celles des danseurs, dont personne ne doute qu’ils soient des artistes. Certains gestes sont comparables dans leur déroulement, leur amplitude, leur puissance et leur précision. Toutefois, ce qui diffère profondément, c’est que dans la danse, le geste est mille fois répété, jusqu’à atteindre sa perfection. Dans le cas du football, le geste ne peut être qu’improvisé, il est lié à une situation qui ne se reproduira jamais de manière exactement identique. La beauté du geste est parfois indéniable5. Ne serait-ce donc pas suffisant pour dire que le football est un art ?

Lexique 1. doués (adj. m.p.) : talentueux 2. intelligentsia (n. f.s.) : ensemble des intellectuels d’un pays 3. changé la donne : modifié la situation

Khiem Tran-Dinh

4. s’assument (v. s’assumer) : s’acceptent comme tels 5. indéniable (adj. f.s.) : qu’on ne peut pas nier, qu’on est obligé de reconnaître 47



Jeux de mots

pexels pho

1. MOTS EN VRAC Replacez les lettres dans l’ordre pour trouver les couleurs AUJNE NORAMR USHFIA TOIVLE

__________ __________ __________ __________

NALBC GUORE VUAME AYNC

__________ __________ __________ __________

Réponses Jeux p 52

2. POÈME Ajoutez les voyelles pour reconstituer les vers de Victor Hugo (1802-1885) tirés du recueil de poèmes Les châtiments (1853). L’_rt, c’_st l_ gl_ _r_ _t l_ j_ _ _. D_ns l_ t_mp_t_ _l fl_mb_ _ _ ; _l _cl_ _r_ l_ c_ _l bl_ _.

3. DICTÉE Retrouvez les huit fautes d’orthographe du mail d’Anne à Julien (y compris les accents).

Julien

Bonjour, Julien En février, je doit aller au sports d’hiver avec un groupe d’ami. Je suis trés contente parce que se sera la première fois que je vais skié. Et toi, qu’est-ce que tu as prévu pour les vacanses ? Il reste une place dans le chalet que nous avons reservé ; est-ce que tu voudrais venir avec nous ? Répond-moi avant le 15 janvier. A bientôt ! Anne 49


Réponses TEF (page 32) SOLUTIONS B2 1. B 2. C 3. B 4. C

SOLUTIONS B1 1. C 2. A 3. B

Réponses TV5 Monde (page 42) 1. L’expression « être en passe » de réussir signifie « être sur le point de réussir ». 2. Quand on sillonne le pays, on voyage dans toutes les régions. 3. C’est un élan. 4. Les clichés véhiculés par la Suède : les petits ports de plaisance, les petites maisons en bois entourées de clôtures blanches, les ruelles pavées, les forêts, les lacs. 5. L’expression « faire un pari » signifie que l’on suppose que quelque chose va avoir du succès. 6. Östersund se trouve au centre de la Suède (« au cœur de la Suède »). 7. La mission de Nathalie Hirschprung est de promouvoir la langue française, spécialement auprès des Suédois. 8. Les enseignants de français en Suède souhaitent disposer de nouveaux outils d’apprentissage pour motiver leurs élèves. 9. Les nouveaux manuels proposent une image contemporaine de la France et de la francophonie, avec des sujets qui intéressent directement les lycéens. 10. En Suède, il y a une forte concurrence du français avec l’anglais, l’allemand et l’espagnol. 11. 26 lycées ont adopté ces nouveaux manuels. 12. Edith Piaf est le symbole de la culture française pour la plupart des Suédois. 13. A travers cette opération, l’objectif final de l’Institut Français est de montrer que la France est aussi un pays moderne et dynamique. 14. Ces nouveaux manuels proposent des méthodes d’apprentissage très variées : des ressources audio, vidéo et écrites (toutes les réponses sont correctes). 15. La banque « Le crédit agricole »accompagne l’Institut Français dans cette opération. 16. Cette entreprise a accepté de participer à cette opération parce qu’elle est en cohérence avec ses valeurs.


Réponses Jeux (page 49)

1. MOTS MÉLÉS

Edition

Langue et Cultures Françaises et Francophones ISSN : 2551-1467 n° CPPAP : 1018 K 91889 SIRET : 799 544 846 00022 Siège : 17, rue Durand 34000 Montpellier contact@lcf-magazine.fr

Directrice de publication

AUJNE NORAMR USHFIA TOIVLE NALBC GUORE VUAME AYNC

JAUNE MARRON FUSHIA VIOLET BLANC ROUGE MAUVE CYAN

Florence TESTE - direction@lcf-magazine.fr

Directeur artistique Rémi ORZALESI

Rédactrice en chef Florence TESTE

Comité de relecture Florence TESTE Khiem TRAN-DINH

Assistante de publication Michèle LESEL

Lecture audios Marion PREITE

Rédacteurs Christelle DUCROT Peter HABERFELD Charlotte KLEINEIDAM Axelle NÉGRIGNAT Emilie ORZALESI Laura TEJEDA MEZA Florence TESTE Guillaume THOUROUDE Khiem TRAN-DINH Fanny TOURET

2. POÈME

L’art, c’est la gloire et la joie. Dans la tempête il flamboie ; Il éclaire le ciel bleu.

3. DICTÉE

En février, je dois aller aux sports d’hiver avec un groupe d’amis. Je suis très contente parce que ce sera la première fois que je vais skier. Et toi, qu’est-ce que tu as prévu pour les vacances ? Il reste une place dans le chalet que nous avons réservé ; est-ce que tu voudrais venir avec nous ? Réponds-moi avant le 15 janvier. A bientôt ! Anne

Graphiste

Charlotte KLEINEIDAM

Promotion et communication

Michèle LESEL - contact@lcf-magazine.fr

Impression

Impact Impression 483, ZAC des Vautes 34980 Saint-Gély-du-Fesc

Routage

Sud Routage 110, route de Rouquairol 30900 Nîmes

Remerciements

Richard BOSSUET - TV5 MONDE Ivan KABACOFF - TV5 MONDE Bruno SCHNEBELIN - ilotopie

En produisant sa version papier, LCFF Magazine veut participer à la protection de la planète. Pour cela, nous avons choisi de faire confiance à un imprimeur qui travaille dans le respect des labels écologiques :


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philharmoniedeparis.fr 01 44 84 44 84 Porte de Pantin

Conception graphique : Marina Ilic-Coquio

Exposition du 5 décembre 2017 au 29 avril 2018

Photo : © Thomas Robin

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Licences ES : 1-1041550, 2-041546, 3-1041547.

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