La Russie d'Aujourd'hui

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Distribué avec

Les flammes de Sibérie brûlent les planches L’ensemble folklorique Ogonki, originaire de l’Altaï, invite au « Rendez-vous avec la Russie ». P.6

Le bio est promis à un bel avenir Les fermes bio et l’agriculture de ferme gagnent en popularité en Russie. P. 4

Produit de Russia Beyond the Headlines

Ce supplément est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta (Moscou, Russie) qui assume seule l'entière responsabilité de son contenu Mardi 30 avril 2013

SOCIÉTÉ

Transports Pistes cyclables, zones piétonnières et réorganisation des transports publics sont à l'agenda

Le chômage ? Pas mon problème !

Un éventail de solutions pour désengorger Moscou

© GETTY IMAGES/FOTOBANK

Les statistiques officielles montrent que le marché du travail russe a de quoi faire des jaloux eu Europe. Le nombre d'offres d’emploi augmente et le chômage régresse à Moscou. Mais toutes les régions ne sont pas aussi bien loties et certains secteurs ressentent la crise. Et les statistiques sont parfois douteuses... PAGE 2

OPINIONS © REUTERS

Moscou a imaginé un nouveau concept : le « vélo-politain » (jeu de mots avec « métropolitain »), qui prévoit entre autres des pistes cyclables le long de la rivière Moskva.

vite accueille 9 millions de passagers, selon le site officiel du réseau. Certaines stations, comme Vykhino ou Kitai-Gorod, voient passer quotidiennement jusqu’à 150 000 personnes. C’est le taux de fréquentation le plus élevé du monde. Sur la route, le ministère du Transport régional a identifié 53 zones d’engorgement pendant les heures de pointe, qui forment à chaque fois près de 300 km d’embouteillages. MêmeVladimir Poutine s’excuse du fait que ses convois présidentiels n’arrangent

Aux heures de pointe, 300 km de bouchons paralysent la capitale. Dans le métro, la congestion est également au rendez-vous. Les pouvoirs publics prennent le taureau par les cornes. BENJAMIN HUTTER LA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Moscou et son oblast comptent près de 20 millions d’habitants soit deux fois plus que l’agglomération parisienne et plus de dix fois la région de Bruxelles-Capitale. Cette population se déplace : tous les jours, le métro mosco-

pas la situation – comme après son investiture en mai 2012 dans une interview à la chaîne NTV. « Je regrette et présente mes excuses à ceux à qui nous causons des inconvénients. À vrai dire, ça me chagrine mais je dois travailler », avait indiqué le président avant d'ajouter que les rues de la capitale russe n'étaient pas prévues pour un nombre si important de véhicules. « Pour rentrer du travail en voiture depuis le métro Park Koultoury jusqu’à la station Belorusskaïa (8 km), le trajet me prend

Politique Bilan de la première année du troisième mandat

Poutine cherche à consolider son pouvoir À défaut de succès économiques importants, Vladimir Poutine réunit ses partisans autour des valeurs conservatrices. IOULIA PONOMAREVA

Vladimir Poutine reste l’homme politique le plus populaire du pays, mais les sondages montrent une érosion de sa popularité : son indice de confiance a diminué de 60% à 52% durant la première année de son troisième mandat. L’année dernière, M.Poutine a mené sa campagne électorale pour

© AP

LA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Vladimir Poutine.

la présidentielle dans le contexte de manifestations antigouvernementales sans précédent. Durant l’année qui a suivi le scrutin, la contestation s'est affaiblie. Avant la présidentielle, de nombreux analystes prédisaient qu’afin d'amadouer la classe moyenne, Poutine serait contraint d'évoluer et d'adoucir singulièrement son style de gouvernement. C'est l'inverse qui s'est produit. Les mesures prises par les autorités au cours de l’année passée, sont de plus en plus souvent qualifiées de répressives par l’opposition. « Poutine estime que si on change, on peut devenir vulnérable », note Alexeï Makarkine, vice-président du Centre des technologies politiques. « Il ne veut pas faire de concessions car il craint qu'en ce cas il sera forcé à en faire de nouvelles ». SUITE EN PAGE 2

entre 25 minutes… et sept heures ! Un jour en effet, je suis sortie du travail à 17h pour arriver chez moi à minuit », témoigne Natalia, 29 ans, journaliste. Souvent, sur la route, ce sont les accidents qui freinent la circulation. « Quand je rentre chez moi par Dmitrovskoe chaussée, pas un jour ne passe sans qu’au moins un ou deux accidents ponctuent mon trajet. Très souvent, une fois la zone de l’impact dépassée, le trafic revient à la normale », ajoute Anton, 27 ans, chimiste dans un laboratoire de recherches.

Après Boston, serrons-nous les coudes

Les 620 millions de passagers annuels du bus sont un peu mieux lotis mais leur nombre étant en constante augmentation, la menace de l’engorgement plane également sur ce moyen de transport très utilisé. L’été dernier, des voies de bus spéciales avaient été délimitées à Moscou mais elles sont peu respectées par les automobilistes, en dehors des zones où sont installées des caméras de surveillance.

L’attentat de Boston a de nouveau attiré l’attention sur la « guerre de Tchétchénie », le « séparatisme tchétchène » et les actes terroristes organisés par les organisations radicales du Caucase du Nord. Maintenant, Moscou et Washington doivent renforcer leur coopération en matière de sécurité pour démonter les stéréotypes, qui accompagnent toutes les discussions sur le Caucase du Nord.

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Politique & Société

ENTRETIEN AVEC PIERRE LOUVRIER

Poutine cherche à consolider son pouvoir

« Ils concilient modernité et valeurs très fortes »

SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE

EN RUSSIE DEPUIS TROIS ANS NOUS CONFIE CE QUI L'A SÉDUIT. Quels chemins mènent à Moscou ? J'ai travaillé à Bruxelles, Paris, Milan, Genève et j'ai rencontré beaucoup de Russes à travers mes activités personnelles. Certains sont devenus de proches amis et, de fil en aiguille, j'ai été invité à Moscou. C'était autour de 2002 / 2003. Je me souviens d'avoir été très ému lorsque j’ai vu le sol russe pour la première fois, alors que j'étais seul dans la classe affaires de l'avion, qui a tourné longuement autour de l’aéroport avant de s’y poser. J'ai été immédiatement conquis par le dynamisme et la vivacité des Russes. J'étais impressionné par la qualité et la chaleur des gens, par l'atmosphère de liberté. À partir de 2007, j'ai activé mes réseaux personnels à l'Est dans le but d'y développer mon activité professionnelle. Depuis mai 2010, je travaille en grande partie ici, tout en gardant des participations dans des projets en Europe de l'Ouest. Le capital-investissement reste peu développé en Russie. Quelles opportunités avez-vous trouvé au cours des trois dernières années ? À ce jour, avec CFG Capital, nous

participons à quatre projets : Rusgrain, un groupe agroalimentaire qui est le 2ème producteur d'oeufs en Russie. Je siège à son conseil d'administration. Nous avons aussi investi dans le secteur de la distribution de voitures premium, dans un groupe pharmaceutique et dans le projet des tours Hermitage de la Défense à Paris. Notre rôle consiste à aider des entreprises russes à atteindre une taille internationale, en finançant leur croissance, en procédant à des fusions et acquisitions, et améliorant la gouvernance d’entreprise. Pourquoi l’image de la Russie estelle si contrastée en Europe ? La réponse facile est de faire porter la faute aux journalistes. Mais ce ne sont que des catalyseurs de ce qu’une grande partie de la population pense à propos des Russes. Je crois que le plus grand facteur d’incompréhension tient à l’intensité, la profondeur et la force de la culture Russe, qui prend beaucoup de temps à être appréhendée. Pour essayer de comprendre la Russie, il faut pouvoir s’imaginer une réussite millénaire d’intégration d’ethnies et de reli-

© SERVICE DE PRESSE

INVESTISSEUR FINANCIER INSTALLÉ

gions différentes sous un même État. Cette réussite est telle qu’il y a en Russie infiniment moins de différences entre un Russe deVladivostok et un Russe de Saint-Pétersbourg situés à 9000km l’un de l’autre, qu’entre un habitant de Liège et un habitant de Lille qui, pourtant, parlent aussi la même langue et partagent aussi une histoire commune. Les Russes sont donc à la fois extrêmement modernes et ancrés dans des valeurs très fortes. C'est un équilibre qu'on n'arrive pas à trouver en Europe occidentale et cela suscite peutêtre parfois des jalousies. Les stéréotypes sur la Russie ont la vie dure… Oui, le Banya [bains russes] ou l'alcool, ce n’est pas nécessaire. Les femmes se maquillent, portent des jupes et hauts talons dès le matin, parce que c’est la façon dont elles épanouissent leur féminité, et c’est la seule raison. Je me sens infiniment plus en sécurité à Moscou qu’à Paris ou Bruxelles et, pour répondre à deux questions qui m'y sont souvent posées : les affaires avec un flingue, ça n'existe pas, et il n’y a pas d’ours dans les rues !

BIOGRAPHIE NATIONALITÉ : FRANCO-BELGE ÂGE: 39

Spécialisé dans le capital-investissement, Pierre Louvrier a été séduit autant par le caractère, le dynamisme et la culture des Russes que par les opportunités d’affaires.

Quels sont vos loisirs à Moscou ? La vie sociale et culturelle est intense, les Russes sont des gens passionnés. La vie théâtrale est très dense et Moscou est la meilleure place d’Europe pour la vie nocturne. Je fréquente les clubs Soho Rooms, Krisha Mira, Manon, Oblaka, Gypsie. Je lis aussi beaucoup, ce qui aide à participer aux vrais débats d’idées qui sont très fréquents ici. Il n’y a pas de politiquement correct, on peut librement parler de tout. Propos receuillis par Paul Duvernet

La première année du troisième mandat de Poutine a été riche en événements médiatisés. Pour preuve, le procès du groupe Pussy Riot, dont trois participantes ont été condamnées à deux ans de prison pour avoir interprété leur chanson « Vierge Marie, chasse Poutine » dans la Cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou. Fin 2012, les autorités russes ont adopté une loi interdisant l'adoption des enfants russes par les Américains. Les autorités ont en outre durci les lois sur les manifestations et ont lancé une campagne contre la « propagande de l’homosexualité auprès des mineurs ». Des manifestations anti-gouvernementales organisées le 6 mai, juste avant l’investiture de Poutine, ont dégénéré en émeutes ; 27 personnes, arrêtées par la police ce jour-là et soupçonnées d’avoir participé aux affrontements avec les policiers, comparaissent actuellement devant la justice. Alexeï Navalny, un des leaders de l’opposition anti-Poutine, a quant à lui été accusé de détournement de fonds. Toutes les ONG russes qui interviennent dans la sphère politique et bénéficient d’un financement étranger, ont été obligées par le gouvernement de se déclarer « agents de l’étranger », expression synonyme d'« espion » en russe. Parallèlement, M.Poutine a déployé sa nouvelle arme électorale : le Front populaire russe. Fondé en mai 2011 avec la participation du parti au pouvoir Russie unie, cette organisation réunit actuellement plus de 1 800 organisations communautaires. Sur 238 sièges obtenus par Russie unie aux élections à la Douma (chambre basse du parlement) en 2011, 80 ont été octroyés aux membres du Front.

© AFP/EAST NEWS

« Le Front populaire réunit des « personnalités de terrain » : des médecins, des enseignants, des ouvriers mineurs », analyse la sociologue Olga Krychtanovskaïa. « Poutine a décidé de consolider l'ensemble des forces qui lui sont alliées », souligne pour sa part Alexeï Makarkine. D’après les sociologues, les « alliés » de Poutine, son électorat de base, consistent essentiellement en résidents des petites villes et villages russes, ayant une éducation secondaire et n’utilisant pas Internet. Dans le contexte des nombreux scandales où trempent des membres du parti au pouvoir Russie unie, dont des actifs secrets à l’étranger ont été récemment révélés par les médias, M.Poutine a décidé de lancer une « patriotisation de l’élite ». Ainsi, les responsables russes ont été obligés de se débarrasser de comptes bancaires à l’étranger avant le 1er juillet. Pourtant, les fonctionnaires sont encore autorisés à détenir de l’immobilier hors la Russie. « Les mesures adoptées actuellement par Poutine ont pour objectif de forcer les fonctionnaires à rapatrier leurs actifs », dit Olga Krychtanovskaïa. « On leur propose de choisir : soit tu sers ton pays, soit tu quittes ton poste ».

Emploi Le marché du travail russe connaît une embellie, en tous cas pour les demandeurs, qui sont de moins en moins nombreux

Le chômage ? Pas mon problème ! À l’heure où le taux de chômage enregistre des records en Europe, le marché du travail russe a de quoi faire des jaloux. En mars, le nombre de chômeurs a encore baissé. BENJAMIN HUTTER LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI

Après quelques jours passés à Moscou, quand un touriste européen a épuisé ses questions sur l’eau du robinet et la profondeur du métro, il demande généralement si le taux de chômage est important en Russie. La réponse est non. Selon un communiqué publié par le ministère du Travail le 5 avril, « le nombre de personnes inscrites auprès des services d’aide à l’emploi a encore reculé de 1,75% en mars, soit une baisse de 19 400 personnes ». Au total, 1,1 million de Russes sont enregistrés comme chômeurs. Le nombre total de personnes sans emploi en Russie s’élèverait toutefois à 4,3 millions de personnes soit 4,8% de la population active, selon l’agence de statistiques Rosstat.

Les indicateurs sont au vert « La Russie est bien sortie de la crise, tant en termes de croissance que sur le marché du travail », souligne Olga Koulaeva, spécialiste de l’emploi au Bureau de l’Organisation internationale du travail à Moscou (OIT). « Le taux de chômage avait atteint son maximum en février 2009, touchant 9,4% de la population active soit 7,1 millions de personnes. Fin mars 2012, il était déjà retombé à 6,5%, retrouvant ainsi son niveau d’avant la crise », rappelle-t-elle. L’offre d’emplois, elle, est à la hausse. Le portail Superjob.ru affirme ainsi qu’elle a augmenté de 2,2% en mars 2013 sur le site. Les postes les plus recherchés ? Ceux de vendeurs (23,2% des postes vacants), d’ouvriers dans l’industrie énergétique (8,6%) ou encore dans le secteur de la construction (6,6%).

Les Russes peu préoccupés par le chômage Qu’en pensent les principaux intéressés ? Ioulia, 29 ans, ne pense pas que le chômage soit un vrai

EN CHIFFRES

reflètent les résultats d’un sondage mené par le Centre de recherche sur l’opinion publique de Moscou (VTsIOM). En décembre 2012, 58% des personnes interrogées affirmaient que pendant les deux ou trois derniers mois, aucun de leurs proches n’avaient perdu leur travail : ils sont 67% à le dire en mars 2013.

Taux de chômage (%)

4,8%

Selon l’agence Rosstat, 4,8% de la population active serait sans emploi en Russie.

Inégalités et marché noir

2,2%

Le nombre de propositions d’emploi a augmenté de 2,2% sur le portail Superjob.ru en mars 2013.

50%

La moitié de la population active travaillerait au noir en Russie, selon la vicepremière ministre Olga Golodets.

Si le taux de chômage apparaît flatteur, il pourrait en fait être en décalage important avec la réalité

© ALENA REPKINA

problème à Moscou. « J’ai quitté mon poste d’assistante de production dans une chaîne de télévision et n’ait eu aucun mal à me reconvertir », témoigne-t-elle. Un mois après sa démission, elle avait déjà retrouvé un emploi. Roma,

42 ans, a déjà travaillé dans trois banques différentes ces deux dernières années. « Dans mon entourage, personne n’est resté au chômage plus de trois mois en cinq ans », témoigne-t-il. Une atmosphère générale que

Tout n’est pourtant pas si rose. Certaines régions semblent en effet peu touchées par le miracle économique moscovite. « Dans le Nord-Caucase, le chômage s’élève à 14,9% et à 32,3% en Tchétchénie », souligne Olga Koulaeva. Et si le taux d’emploi est important, la réalité est moins reluisante. « En Russie, la moitié de la population active travaille au noir », déplorait ainsi Olga Golodets, vice-première ministre, lors d’une conférence à la Haute école d’économie le 3 avril. « Cela vient du fait que dans de nombreuses régions du pays, il est difficile de trouver un emploi convenable dans le secteur formel », analyse Olga Koulaeva.

LES SUPPLÉMENTS SPÉCIAUX ET SECTIONS SUR LA RUSSIE SONT PRODUITS ET PUBLIÉS PAR RUSSIA BEYOND THE HEADLINES, UNE FILLIALE DE ROSSIYSKAYA GAZETA (RUSSIE), DANS LES QUOTIDIENS INTERNATIONAUX: • LE SOIR, BELGIQUE • LE FIGARO, FRANCE • THE DAILY TELEGRAPH, GRANDE BRETAGNE • SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, ALLEMAGNE • EL PAÍS, ESPAGNE • LA REPUBBLICA, ITALIE •DUMA, BULGARIE • POLITIKA, GEOPOLITIKA, SERBIE • THE WASHINGTON POST, THE NEW YORK TIMES ET THE WALL STREET JOURNAL, ÉTATS-UNIS • ECONOMIC TIMES, NAVBHARAT TIMES, INDE • MAINICHI SHIMBUN, JAPON • GLOBAL TIMES CHINE • SOUTH CHINA MORNING POST, CHINE (HONG KONG) • LA NATION, ARGENTINE • FOLHA DO SAO PAOLO, BRÉSIL • EL OBSERVADOR, URUGUAY • SYDNEY MORNING HERALD, THE AGE, AUSTRALIE • ELEUTHEROS TYPOS, GRÈCE • JOONGANG ILBO, CORÉE DU SUD • GULF NEWS, AL KHALEEJ, ÉMIRATS ARABES UNIS • NOVA MAKEDONIJA, MACÉDOINE. EMAIL : REDAC@LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE. POUR EN SAVOIR PLUS CONSULTEZ LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE. LE SOIR EST PUBLIÉ PAR SA ROSSEL ET CIE. RUE ROYALE. 100 - 1000 BRUXELLES - BELGIQUE . TÉL: 0032/2/225.55.55. IMPRESSION : ROSSEL PRINTING COMPANY SA. DIFFUSION : 94.800 EXEMPLAIRES


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Dossier

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Embouteillages et métro bondé

© ITAR-TASS

SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE

Que faire ? Marier tous les modes de déplacement pour que le transport des Moscovites soit plus fluide, répond Gamid Bougalov, chef du département Transport de Moscou. À ce sujet, le plan d’action des institutions compétentes est aussi ambitieux que le problème est important.

Fluidifier à tout prix D’ici la fin de l’année, 190 noeuds de transport « de niveau 1 » - ou hubs - devraient être créés à Moscou. En clair ? Il s’agirait d’abord de dégager l’accès des métros et des gares, aujourd’hui obstrué par des boutiques souvent illégales, pour aménager des parkings et des espaces verts. La transition entre voiture et transport en commun serait ainsi facilitée. Certaines stations, où plusieurs modes de transport cohabitent, seront également aménagées pour que le transfert s'effectue dans un seul et même bâtiment. Car aujourd’hui, si l’on veut prendre le train dans l’une des gares desservies par le métro Komsomolskaïa par exemple, il faut impérativement sortir dans la rue… et refaire la queue. L’objectif, à l’horizon 2020, est de créer 150 à 160 hubs à Moscou. Une ligne de chemin de fer située entre les deux périphériques de Moscou devrait voir le jour en 2015 et faciliter la transition. Coût de cette première étape : 65 millions de dollars par hub selon Gamid Bougalov ; 325 millions selon Sergueï Pak, directeur du développement des stations ferroviaires. « Le gouvernement de Moscou ne pourra pas tout financer seul », souligne Gamid Bougalov.

Des nouveautés, partout Outre ce plan structurel, une attention particulière sera portée à chaque moyen de transport. L’année dernière, plus de 620 millions de passagers ont pris le bus. Le chiffre est en augmen-

tation et les autorités ont donc promis de mettre prochainement à disposition des Moscovites près d’un millier d’autobus améliorés, équipés d’un système d’appel direct relié au ministère des Transports régionaux pour que

Le financement des 190 nouvelles correspondances sera pris en charge par des investisseurs privés chaque passager puisse s’exprimer sur le service. En 2012, les trains régionaux ont assuré le transport de plus de 500 millions de passagers. Le ministère du Transport annonce que d’ici 2020, ce chiffre pourrait doubler. De nouvelles voies ferrées à partir des gares de Saviolovski, Kazanski, Iaroslavski, Kourski et Paveletski vont construites prochainement. Les trains seront équipés de wagons

neufs avec WC, fauteuils confortables, double vitrages et air climatisé. Il y a également le projet « Rex » : des trains régionaux directs desservant les villes les plus importantes de la région comme Mytischi, Ramenskoïe, Lobnia, Dolgoproudnoïe. De 2013 à 2030, 600 km de voies pour tramways devraient être également mises en place pour faciliter la liaison entre les grandes villes de la région de Moscou. Le tramway rapide, qui peut transporter 30 000 passagers par heure, permettra d’économiser du temps et de désengorger les routes. La première ligne, dont le chantier débutera cette année, reliera la station de métro Krasnogvardeïskaïa et l’aéroport de Domodedovo. Le métro, enfin, continue de s’étendre au-delà du périphérique : l’an dernier, la station Novokossino a été inaugurée dans la ville de Reoutov. En décembre 2013, celle de Kotelniki ouvrira également ses portes.

EN CHIFFRES

500

millions de passagers ont utilisé les trains régionaux en 2012. Ce chiffre va doubler d'ici 2020.

600 kilomètres de voies pour tramways devraient être mises en place vers 2030.

9 millions de passagers prennent le métro moscovite quotidiennement, un record mondial. © GAIA RUSSO; KOMMERSANT; RIA NOVOSTI

À la sortie du métro, le "vélo-politain" Les endroits où les cyclistes peuvent rouler confortablement restent rares, mais des projets existent de marquage des routes, de circulation et de législation relatives aux cyclistes. VLADIMIR KOZLOV THE MOSCOW NEWS

Les autorités de la capitale russe comptent avant tout dessiner trois pistes cyclables reliant différents quartiers, ainsi que des zones de stationnement pouvant accueillir 2 000 vélos. L’année dernière, une piste cyclable de 7,5 kilomètres a été tracée sur l’avenue Vernadskovo, dans le Sud-Ouest de Moscou, reliant les bâtiments de l’Université d’État de Moscou

à ses dortoirs. Cette piste est munie de 12 parkings pour une capacité totale de 216 bicyclettes. Cité plus tôt dans l’année par l'agence RIA Novosti, Piotr Birioukov, maire adjoint chargé du logement et des services communaux, a précisé que 23 kilomètres de pistes cyclables avaient été imaginés pour le District administratif central, alors que 11,3 kilomètres de tracé avaient déjà été mis en place cette année. Les résidents de la ville et sa communauté de cyclistes sont cependant loin de soutenir unanimement ces initiatives. « Je ne comprends pas tout-à-fait pourquoi le District administratif central a été choisi pour le pro-

jet pilote (de parkings à vélos) aux dépens d’autres secteurs plus périphériques mais avec autant de cyclistes, comme le District administratif Ouest ou celui de Zelenograd », indique Piotr Dvoriakine, responsable du mouvement cycliste Rusvelos. L’été dernier, la construction d’une piste cyclable au parc naturel Bitsevski, censée relier les stations de métro Beliaievo et Tchertanovskaïa, a notamment provoqué des actions de protestations de la part des résidents locaux. La raison de leur colère : les trous creusés pour placer des lampadaires et qui endommagent les racines des arbres. La construction d’un remblai

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pour la piste cyclable a été abandonnée, mais l’entrepreneur Dmitri Ougrioumov et l’architecte Alexandre Perov ont développé un projet bien plus ambitieux pour la même zone de la ville. Le « Velo-politain » (combinaison entre « vélo » et « métropolitain »), présenté pour la première fois au festival Arkhstoyanie l’été dernier, prévoit des tunnels qui seront construits contre le remblai en bord de fleuve. Ces tunnels seront composés de pistes cyclables dans les deux sens, ainsi que de passages pour les piétons et les personnes en chaise roulante. « Une entreprise de construction basée à Tver et spécialisée

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dans les passerelles piétonnes a estimé que le chantier coûterait 486 000 euros pour 100 mètres », précise une source proche du projet. « Nous avons besoin d’argent pour mettre en œuvre le projet, mais nous ne disposons pas de sponsors pour le moment. Sans le soutien des autorités moscovites, le projet n’obtiendrait pas les autorisations nécessaires ». Les militants cyclistes ont également proposé une série de mesures visant à améliorer les infrastructures de la ville. Selon Dvoriakine, la création d’un groupe d’experts comprenant des militants, sous l’égide du département chargé des transports pour la ville de Moscou, est un bon signe. Afin d’améliorer les infrastructures de la capitale, les militants cyclistes ont aussi proposé le développement d’un système de stationnement des bicyclettes dans des immeubles d’appartements et des cours.

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Économie

Consommation Les rayons des supermarchés russes découvrent les produits naturels

Le bio est promis à un bel avenir Les Russes optant pour un style de vie plus sain, l’alimentation bio n’est plus perçue comme un mode de consommation extravagant. En amont, les fermes biologiques se multiplient.

Votre potager bio en ligne !

ALINA OUKOLOVA LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI

Les rayons d’aliments « organiques » ou « bio » prennent du volume dans les supermarchés russes. Les produits sans fertilisants ni additifs ont toujours existé en Russie mais il y a seulement cinq ans, les seuls fruits et légumes de ce type provenaient des potagers des datchas privées. Boris Akimov, le fondateur du magasin d’alimentation biologique Lavka, explique qu’il y a quatre ans, il avait du mal à trouver des agriculteurs susceptibles de lui assurer la fourniture régulière de ce type de nourriture de plus en plus recherché. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La situation s’est améliorée : l’agriculture de ferme gagne en popularité et ce sont désormais les fermiers qui appellent Lavka pour proposer des livraisons de produits bio. M. Akimov affirme que 99% des cultivateurs russes actuels de bio sont d’anciens citadins qui ont quitté la ville pour créer leur propre ferme. C’est le cas de Vladimir Lounyachin, de l’oblast de Penza à environ 600 km au sud-est de Moscou : grâce à un prêt de 230 000 euros obtenu de Rosselkhozbank, la banque agricole, il a construit un restauroute doté de son propre verger de pommes

© SERVICE DE PRESSE

Le complexe de serres situé dans le village d’Ostrovtsy, près de Moscou, accueille le projet iOgorod : n’importe qui peut louer un terrain, puis regarder par webcam des agronomes professionnels cultiver les produits qu’ils ont choisis. La récolte est livrée à domicile par un service de messagerie. iOgorod a opté pour l’agriculture biologique : pas d’herbicides chimiques ni de pesticides, de l’eau artésienne pour l’irrigation, et uniquement des engrais naturels. Le plaisir est loin d’être bon marché - le loyer mensuel pour six ares est de 150 euros. © NATALIA MIKHAYLENKO

Pour les fermiers russes le taux des prêts subventionnés est élevé : 5 à 6%, contre 2 à 3% en Europe

et d’un potager. Les ventes de fruits et légumes permettent de dégager un chiffre d’affaires mensuel d’environ 15 000 euros. Selon le directeur du Festival gastronomique de Moscou Igor Goubernskii, de telles réussites devraient se multiplier, car la Russie ne compte que 200 fermes bio. L’un des principaux problèmes des fermiers concerne le taux

élevé des prêts subventionnés : 5 à 6%, contre 2 à 3% en Europe, alors que l’investissement initial dans une ferme peut s’élever à 385 000 euros. Fondateur de l’organisme Ferma at Home, Maxime Livsiun explique qu’un taureau aux enchères pour la reproduction représente environ 23 000 euros, soit un coût semblable à celui de la formation des sols et

de la préparation à la semence de dix hectares. Il existe pourtant une forte demande de produits agricoles. Les sondages d’opinion montrent que 60% des résidents des deux capitales que sont Moscou et SaintPétersbourg sont prêts à payer plus cher pour de la nourriture « naturelle ». Selon l’organisme Ekocluster, le volume des produits

biologiques vendus en Russie, importés ou produits localement, atteindra 90 millions d'euros en 2013, soit une hausse de 20% par rapport à l’année dernière. On s’attend à l’avenir à une croissance des ventes de produits biologiques de 20-30% par an. Un projet de loi du ministère de l’Agriculture prévoit aussi l’homologation des producteurs bio.

QUESTIONS & RÉPONSES

Où en est la coopération gazière entre la Russie et l'UE ? bable. Le consommateur a aussi son mot à dire. Est-il prêt à vivre entouré de puits de forage ou préfère-t-il recevoir le gaz russe par un gazoduc invisible juste en tournant la manette de sa cuisinière ? En matière de concurrence sur le marché du gaz, d’autres facteurs sont davantage à prendre en considération : le gaz australien, iranien, qatari... ainsi que la récession économique mondiale.

Le 30 mai, Bruхelles accueillera laVIIIe Conférence internationale « Dialogue sur l'énergie Russie – Union européenne. L'aspect du gaz ». La conférence réunira les représentants du gouvernement russe, de l'UE et les dirigeants de grandes entreprises énergétiques telles Gazprom et Eurogas. Un mois avant la conférence, Valeri Yazev, président de la société gazière russe, répond aux questions de La Russie d'Aujourd'hui. Le prix du gaz russe en Europe est largement supérieur aux prix sur les marchés « spot ». Pourtant, Gazprom continue d’indexer ses prix sur les produits pétroliers. La compagnie a-t-elle l’intention d’ajuster ses tarifs aux marchés à court terme ? La formule de Groningue du prix du gaz doit davantage prendre en compte certaines caractéristiques, afin que l’évolution des tarifs corresponde au marché du produit réel, comme les variations

© AP

© ITAR-TASS

Valeri Yazev.

« Il faut éviter une réduction des investissements infrastructurels ».

Vers la fin du monopole de Gazprom ? L’idée de diviser Gazprom en deux sociétés distinctes, l’une chargée de la production, l’autre du transport, fait son chemin au sommet de l’État. Des discussions à ce sujet sont menées par les conseillers économiques du président avec les patrons de Gazprom et de ses

concurrents principaux : Novatek et Rosneft. C’est le sujet le plus débattu aujourd’hui, alors qu’il était encore tabou il y a six mois. Les experts y voient la conséquence de l’affaiblissement de Gazprom en Europe, dû au gaz de schiste et aux résistances de Bruxelles.

saisonnières ou climatiques. En 2012, Gazprom a procédé à une réduction des prix pour beaucoup de ses clients réguliers. En été et en fin d’année. Je pense qu’il n’est pas encore temps de se rattacher directement aux prix des marchés « spots ». Les tarifs indexés sur un produit virtuel ne peuvent pas être aussi objectifs que les prix fixés entre un client et un fournisseur de gaz réel. Quelle responsabilité porte le courtier en bourse sur la sécurité énergé-

tique ? Aucune. La responsabilité pèse sur les producteurs et les fournisseurs. Vous aimeriez que l’approvisionnement dépende entièrement des courtiers qui ne travaillent qu’avec un produit virtuel ? Pourquoi le scepticisme dominet-il en Russie face au boom du gaz de schiste ? Une concurrence directe entre le gaz russe et le gaz de schiste polonais ou chinois reste impro-

Pourquoi la Russie est-elle si hostile à l’égard du « troisième paquet énergie » de l’UE. Que craint-elle ? La concurrence ? La transparence ? Le troisième paquet énergie est surtout un problème d’équilibre d’intérêts entre l’UE et les économies nationales. Ce qui nous intéressait particulièrement lors des discussions autour du marché intérieur de l'énergie de l’UE ? La protection des investissements russes, surtout les investissements déjà effectués, pour éviter la confiscation, sous prétexte du principe de séparation des activités sur le marché gazier. Nous craignions également une réduction des investissements dans les infrastructures, sur des projets en cours comme North Stream et South Stream, où les investisseurs étrangers étaient déjà engagés. Cela mettait également en danger les contrats d’approvisionnement à long terme qui déterminent les plans de production, la prospection de nouveaux gisements, les contrats avec les fournisseurs, les transactions financières, etc. Propos recueillis par Denis Doubrovine


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Opinions

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CORÉE DU NORD : LE JEU ET L’ENJEU Andreï Lankov POLITOLOGUE

n remaniement surprenant a eu lieu début avril au sein des plus hautes sphères du pouvoir en Corée du Nord. Ces derniers jours, l’attention des médias était tout entière focalisée sur l’escalade de la tension, ignorant d’importants faits nouveaux à l’intérieur du pays. L’an dernier, les hauts responsables militaires nord-coréens ont commencé à perdre de l’influence, sous la pression du Parti du travail. Les autorités ont continué d’apporter un soutien de façade à la politique de Songun (doctrine donnant la priorité à l’armée), mais les forces militaires ont subi une purge sans précédent. Des quatre généraux qui escortaient la dépouille de Kim Jong-il lors de ses funérailles, trois ont disparu soudainement sans laisser de traces. Le quatrième a été relégué à un poste civil insignifiant. De nombreux officiers supérieurs de l’armée nord-coréenne ont été limogés. L’armée est tombée sous le contrôle de bureaucrates civils. C’est ainsi que Choe Ryong Hae, apparatchik du Parti du travail, s’est vu décerner le titre du vicemaréchal. Choe, un ex-secrétaire de province, est devenu l’officier le plus gradé du parti, devant les militaires de carrière. Mais la plus grande surprise fut le retour de Pak Pong-ju au poste de Premier ministre. Pak est l’un des auteurs des réformes économiques de 2002 – à ce jour, la tentative la plus radicale de restructurer une économie anachronique. La réaction hostile des autorités au « réformisme » de Pak lui a valu d’être écarté en 2005. Il doit son retour à Kim Jong-un. Que signifient ces changements ? Le limogeage des généraux mentionnés, considérés

U

© IORSH

APRÈS BOSTON, SERRONS NOUS LES COUDES Sergueï Markedonov POLITOLOGUE

’attentat de Boston a de nouveau attiré l’attention du public sur les problèmes du Caucase russe. Les publications des médias et des blogs américains à la suite de la tragédie de Boston en sont la démonstration. L’accent est de nouveau mis sur la « guerre de Tchétchénie », bien que les combats actifs y soient terminés depuis 2002 et que le nombre d’attentats organisés dans la république soit inférieur à ce que l'on voit dans les régions voisines, notamment au Daguestan et en Ingouchie. À titre de comparaison : en 2012, la violence politique a affecté 695 personnes (dont 405 tuées) au Daguestan et 174 personnes (82 morts) en Tchétchénie. On parle à nouveau du « séparatisme tchétchène », bien qu’après l’attentat de Beslan de 2004, tous les actes terroristes organisés par les organisations radicales du Caucase du Nord (comme l’attentat de Domodedovo en 2011 et les explosions dans le métro de Moscou en 2010) aient été commis non pas au nom de l’autodétermination ethnique et politique, mais sous la bannière de l’islamisme radical, qui est imprégné d’anti-américanisme. Discutant de la nature du radicalisme au Caucase du Nord (Caucase russe), les experts américains citent habituellement deux raisons : la politique répressive

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menée par la Russie et la situation économique instable de la région. Ce qui n'est pas exact pour la tragédie de Boston : les Tsarnaev ont depuis longtemps quitté la Tchétchénie. En plus, les deux frères ont vécu pendant longtemps en dehors de la Russie, exempts de l’influence de la « machine répressive » de la Russie et du bas niveau de vie. Il faut en outre noter que même avant l’attentat de Boston, l’Europe avait déjà souffert d'actes similaires commis par des terroristes d’origine nord-caucasienne. Un homme d’origine tchétchène, Lors Jokhaev, fut arrêté en septembre 2010 à Copenhague pour avoir tenté d’organiser un attentat contre un journal danois qui avait publié des caricatures du prophète Mahomet. Avant cet incident, Jokhaev avait résidé pendant six ans en Belgique. En mai 2011, la police de la République tchèque a arrêté plusieurs membres de la nébuleuse terroriste daghestanaise Jamaat Shariat. Et en mars 2011, les autorités de la Norvège, pays célèbre auparavant pour son attitude plutôt favorable aux immigrés en provenance du Caucase du Nord, ont organisé une déportation de masse d’ex-résidents nord-caucasiens. Malheureusement, les pays occidentaux ont durant longtemps ignoré la radicalisation croissante au sein des communautés d’immigrants, y compris l’attitude négative pas tellement envers la Russie, mais plutôt à l'égard de

l’Occident. En cherchant la réponse aux questions « D'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? », les jeunes gens s’adressent à leurs copains habitant dans leur patrie d’origine. Et les réponses qu’ils reçoivent sont loin de ce qui serait acceptable pour les États-Unis ou les pays européens. Le mouvement

Les actes terroristes du Caucase sont commis sous la bannière d'un islamisme imprégné d’antiaméricanisme

L’opinion publique aux États-Unis est aussi déterminante que les décisions des autorités et de la diplomatie de contestation du Caucase du Nord s’islamise actuellement très rapidement, et cela veut dire que les États-Unis, l’Europe et Israël sont désormais considérés comme les ennemis luttant contre les fidèles musulmans. Et pour explorer ces idées, il n’est pas du tout nécessaire de devenir membre d’une organisation terroriste de la région ou bien d’Al-Qaeda. Il suffit d’avoir accès à Internet et aux réseaux sociaux.

Un islamiste n’est pas formé par l’apparence ou les normes religieuses, même pas par une formation djihadiste dans un centre afghan ou daghestanais. La quête idéologique autonome et la déception dans sa nouvelle maison, c'est tout ce qui est nécessaire. Ainsi, il serait au moins naïf de croire que la vie relativement bonne loin des régions dangereuses assure automatiquement la loyauté et l’adhésion aux valeurs occidentales. Après l’attentat de Boston, les médias appelaient Moscou et Washington à renforcer leur coopération en matière de sécurité. C’est très raisonnable, bien sûr. Mais il serait erroné de parler seulement de la coopération des services spéciaux. Cette coopération ne sera pas efficace sans un changement du contexte social et sans un renforcement de la confiance. Les experts et hommes politiques russes doivent coopérer plus activement avec les parlementaires, médias et universités américains. Sinon, les images stéréotypées de « séparatistes tchétchènes » et de « guerre de Tchétchénie » accompagneront toutes les discussions sur le Caucase du Nord. L’opinion publique aux États-Unis est aussi déterminante que les décisions des autorités, de la diplomatie ou des services de renseignement.

L'instigateur du double attentat de Boston, Tamerlan Tsernaev, est sur le radar des services secrets russes et américains depuis 2011. Néanmoins, il a réussi à passer à l'acte sans entrave, soulevant de nombreuses questions sur cet "échec" du renseignement. Contrairement à ce qui se serait passé en Russie, le pouvoir américain n'a pas cherché à tirer profit, politiquement, de la tragédie, dont les dessous demeurent enveloppés de mystère. Préparé par Veronika Dorman

Andreï Lankov est un spécialiste de la Corée.

Sergueï Markedonov – Chercheur invité au Centre pour les recherches stratégiques et internationales de Washington.

LU DANS LA PRESSE DERRIÈRE LES ATTENTATS DE BOSTON

comme des jusqu’au-boutistes, ouvre la voie à des changements et à une tentative d’imiter la Chine. On dit souvent que des réformes économiques en Corée du Nord ne sont pas compatibles avec l’histrionisme du pays sur la scène internationale. Les auteurs des réformes seront plutôt obligés de trouver un moyen d’empêcher l’émergence d’une opposition active. Or, il pourrait être logique pour le pays d’attiser de temps à autre les tensions : après tout, rappeler « la menace extérieure » toujours présente à la population est un bon moyen de la rendre plus docile. En d’autres termes, cette rhétorique du « danger imminent » est un instrument pour stabiliser l’État. Selon un autre argument populaire, le sauvetage de l’économie nord-coréenne nécessitera des investissements étrangers importants. Les tensions nuisent donc aux affaires. Mais de telles affirmations ne se vérifient pas nécessairement. L’argent en provenance de la Corée du Sud et des ÉtatsUnis pourrait être bénéfique pour la croissance économique, mais de tels investissements représentent en même temps une menace, car nul doute qu’ils s’accompagneraient de la diffusion d’informations confirmant la prospérité de la Corée du Sud. Au cours des premières étapes des reformes, ces données pourraient avoir des effets destabilisants pour Pyongyang. Allons-nous assister à une réforme de l’économie nord-coréenne, combinant une évolution progressive vers une économie de marché avec des tentatives épisodiques d’intimidation ? Il serait prématuré de se ranger aujourd’hui à une telle conclusion. Mais celle-ci s’apuie sur une hypothèse qui n’est sans doute pas si improbable qu’on le croit.

"CONNECTÉ" AVEC L'ENNEMI

RÉACTION AU SANG

LA PISTE GÉORGIENNE

Guéorgui Bovt GAZETA.RU / 22.04

Éditorial VEDOMOSTI / 22.04

Anastassia Kachevarova

À l'avenir, les services spéciaux de beaucoup de pays vont accroître la surveillance des réseaux sociaux. Le FBI et le FSB étaient au courant de l'intérêt de Tamerlan Tsarnaev pour les sites extrémistes. Les approches russes et américaines sont différentes. Les Américains n'interdisent ni ne limitent rien sur Internet. Ils surveillent les visiteurs des sites suspects, rassemblents des dossiers. En Russie, on interdit, on bloque les sites, on punit les blogueurs qui auraient tenu des propos "extrémistes". Cette tactique semble moins efficace pour déceler les liens entre les terroristes, les sites, les réseaux. Elle "forme" les criminels, qui apprennent à s'adapter plus vite.

Le pouvoir américain n'a pas cherché à utiliser l'attentat terroriste à des fins politiques. Obama a exprimé sa compassion envers les Américains, il n'a pas rassemblé les chefs des services spéciaux, les ministres et les gouverneurs devant les médiaux pour leur passer un savon en public. Les policiers n'exigeaient pas un alourdissement des punitions ; les membres du Congrès n'ont pas rédigé immédiatement une nouvelle loi sur les évènements sportifs. Le pouvoir et les médias n'ont pas rejeté la faute sur une 5e colonne qui agirait de l'étranger. Les terroristes ne sont donc pas parvenus à effrayer la société et les leaders se sont comportés de façon responsable.

Selon des documents du contre-espionnage géorgien, la "Fondation caucasienne", en collaboration avec l'ONG américaine "Jamestown", a organisé une série de séminaires pour les jeunes pendant l'été 2012, auxquels aurait participé Tamerlan Tsarnaev durant son séjour en Russie, entre janvier et juillet 2012. L'objectif de la Fondation est de recruter la jeunesse et l'intelligentsia du Caucase du Nord pour accroître l'instabilité et l'extrémisme dans les régions méridionales de la Russie. La rapport révèle aussi que les services secrets géorgiens se servent de la fondation pour recruter des Tchétchènes solidaires de la cause géorgienne et les préparer à l'activité terroriste.

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Culture & Loisirs

Danse L'ensemble folklorique russe Ogonki présente un spectacle hors du commun à Bruxelles les 1er et 2 juin

Les flammes de Sibérie brûlent les planches Capter l’âme d’un village, d’une rivière ou d’un paysage pour le danser : c’est le travail quotidien de l’ensemble Ogonki, originaire de l’Altaï. Rencontre avec Irina Menialina, sa chorégraphe. VENIAMINE GORKOVSKII LA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Dès les premières mesures de balalaïka, quand la première artiste apparaît sur la scène, on comprend qu’il s’agit de la Russie. Les costumes, les coiffures, les techniques chorégraphiques – comme la prissiadka, exécutée les genoux pliés - créent une danse unique. La structure de nos drames a également un modèle propre avec son prologue, son apogée, sa fin et son épilogue », résume-t-elle.

Les 1er et 2 juin à Bruxelles Les danseurs des JO de 1980, c’était eux Comme beaucoup, Irina Menialina a fait ses premiers pas de danse populaire à un âge précoce. « Les danses traditionnelles sont très populaires en Russie et sur le territoire de l’Altaï. À Barnaul, notre capitale, beaucoup d’enfants apprennent leurs premiers pas dès l’âge de 5 ou 6 ans : je ne fais pas exception ». En 1970 la troupe d’Ogonki, qui a déjà trois ans, repère Irina Menialina et l’embauche. Une se-

« Rendez-vous avec la Russie » Les 1er et 2 juin, Bruxelles accueillera le grand festival russo-européen "Rendezvous avec la Russie". Ce festival est organisé pour la troisième fois. Cette année, outre la fête nationale - le Jour de la Russie -, il se-

La bière belge trouve enfin son public

© SERVICE DE PRESSE

SVETLANA BOROCHILOVA RESTOCLUB.RU

« Les restaurateurs ont fait de notre ville, plus grande que Dublin, la capitale des pubs irlandais, explique Vladimir Postnitchenko. Maintenant, c'est au tour des brasseries belges ! ». Cette année les propriétaires inaugurent un deuxième bar à Saint-Pétersbourg (le premier s'est ouvert en 2009), cette fois dans le quartier Primorski. « La galerie où le café a été ouvert pro-

pose de la cuisine italienne, japonaise, et des bars à cocktails. Il manquait un bar de qualité proposant de la bière belge ». Si le premier KwakInn se situe au soussol, le deuxième est niché sous les toits. Installés sur des canapés près de la baie vitrée en pente inclinée, les clients du bar planent littéralement au-dessus de la rue. À l'intérieur, l'agencement est plutôt épuré : briques et bois de merisier constituent le décor. L'entrée du bar est indiquée en grand sur le mur. La Grand-Place de Bruxelles y est représentée. Le choix de bières proposées au pub est impressionnant : une quinzaine d’entre elles sont servies à la pinte (de 6,5 à 7,5 euros) quand près de quatre-vingt re-

9 MAI : UN FILM SUR LA GRANDE GUERRE PATRIOTIQUE

EXPOSITION DE SCULPTURE RUSSE CONTEMPORAINE

LE 7 MAI, UNIVERSITÉ DE MONS, BELGIQUE

DU 29 MAI AU 27 OCTOBRE, MUSEUM BEELDEN AAN ZEE, LA HAYE, PAYS-BAS

À l’occasion du jour de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le 9 mai, le Centre russe se joint à la commémoration en diffusant un film russe audacieux et émouvant : Quand passent les cigognes.

La Haye accueillera une exposition de sculpture russe. Les principaux domaines sont l'avant-garde russe et le sots-art, une interprétation ironique de l'art de l'époque stalinienne. Parmi les participants figurent le groupe AES + F, Oleg Koulik et d'autres.

› www.larussiedaujourdhui.be/23273

› www.beeldenaanzee.nl

L'an passé, l'ensemble Ogonki a célébré son 45e anniversaire.

Brasserie Des moules-frites à la Venise du Nord

Après le succès de leur premier café belge dans le centre-ville, Roman Navrotskoï et Vladimir Postnitchenko, ont ouvert un deuxième pub KwakInn à SaintPétersbourg.

maine plus tard, elle danse déjà dans sept numéros. « Pour moi c’était incroyable : j’allais danser dans toute la Russie, et même au Kremlin… », raconte-t-elle. En 1980, Ogonki dansera pour l’ouverture et la fermeture des Jeux olympiques de Moscou. À l’exposition universelle de Malte en 1989, tous les représentants des autres pays les inviteront à danser autour de leur pavillon, séduits. Séduits par quoi ? « La danse russe est toujours reconnaissable.

Pour atteindre ce niveau, il faut s’entraîner. Dur. « Comme pour toutes les danses, il faut une formation sérieuse. Pas seulement pour intégrer les éléments techniques extrêmement complexes mais aussi parce qu’il s’agit d’une performance spéciale, où l’âme est inséparable des pas que l’on réalise. Notre répétiteur Sergueï Guerassimov aime répéter que la vie d’un danseur se résume à : encore une fois, et encore une fois, et encore une fois ». Les 1er et 2 juin 2013, Ogonki se déplacera à Bruxelles dans le cadre du festival « Rendez-vous avec la Russie ». « Les festivals internationaux sont une grande responsabilité car nous représentons notre pays. Cela stimule, évidemment, notre envie de progresser », conclut Irina Menialina.

© SERVICE DE PRESSE(2)

« La danse classique vous dit : regardez ce beau rêve. Nous crions - vive la vie ! ». Pour Irina Menialina, chorégraphe principale de l’ensemble Ogonki, la danse traditionnelle n’est pas qu’une affaire de folklore. Sur les planches, les danseurs incarnent l’âme de la Sibérie, de chaque villageois, perpétuent une tradition mais surtout racontent une terre et ses hommes. Ogonki ? C’est le nom d’une fleur orange vif qui pousse au pied du massif de l’Altaï. Elle figure aujourd’hui parmi les espèces menacées. « Plus vous consacrez de temps à ces danses de caractère russe, plus vous réalisez combien elles parlent de la vie même du peuple russe », souligne-t-elle. Pour Irina Menialina, c’est un art à part entière, basé sur une recherche intense de beauté et d’authenticité. « Nous dansons toutes les danses de Sibérie : les danses lyriques, des soirées galantes, les danses du feu ou encore des cho-

régraphies incluant des sketchs humoristiques. Chaque danse esquisse la psychologie et la vie d’un village de Sibérie : nous devons donc faire des recherches personnelles sur les chansons, les histoires, les costumes, les pas, pour préserver l’âme originelle des hommes et des femmes de notre terre », précise-t-elle. Les expéditions d’ethnographes dans l'Altaï sont pour Ogonki une ressource précieuse.

cettes peuvent être dégustées à la bouteille (de 5,25 à 18,75 euros). La carte propose bien sûr la Pauwel Kwak qui a inspiré le nom de l'établissement, une ale houblonnée au goût légèrement sucré et fruité, réputée comme l'une des meilleures de Belgique. La carte de visite culinaire de l'établissement n'est autre que le traditionnel plat de moules fraîches en provenance de la mer noire que les propriétaires récupèrent en main propre à l'aéroport de Poulkovo chaque semaine. Il faut ensuite choisir entre la marinière, arrosée de vin blanc, accompagnée d'ail et de céleri (8,9 euros) et la version dite provençale, cuite au four avec des épinards et du fromage bleu (8,5 euros). Les frites belges avec sauce au choix font bien entendu partie des spécialités aux côtés des gaufres à l'ancienne. L’intérêt porté à la culture de la bière belge a considérablement augmenté ces dernières années. Outre les différents types de bières belges disponibles dans presque tous les pubs, tous horizons confondus, des établissements spécialisés dans les bières belges sont apparus : le Trappiste a ouvert ses portes rue Radichtchev, la Brasserie de Métropole s’est installée rue Sadovaïa tandis que la Brasserie Kriev accueille ses clients sur la perspective Maly et rue Italianskaïa.

ra consacré à un événement important : le 160e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et la Belgique. Dans le cadre du Festival auront lieu un spectacle de l'ensemble Ogonki, des foires et des expositions ainsi que l'"arc-en-ciel des Talents créatifs" de nos compatriotes.

À L’AFFICHE Calendrier des événements et activités à caractère culturel larussiedaujourdhui.be /a_laffiche

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