Russia Beyond The Headlines (France)

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Mercredi 30 mars 2016

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Visions de la Russie

Ce cahier de quatre pages est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta (Russie), qui assume l’entière responsabilité de son contenu

PARMI LES AUTRES PARTENAIRES DE DISTRIBUTION: THE DAILY TELEGRAPH, THE NEW YORK TIMES, GLOBAL TIMES, LE JEUDI, ETC.

ESPACE L’exploration conjointe de la Planète rouge rapproche l’Europe et la Russie

EN BREF

À la conquête de Mars

AVIGNON AFFICHE « LES ÂMES MORTES »

Mars abrite-t-elle ou a-t-elle abrité une vie biologique ? Lancée le 14 mars depuis Baïkonour, la sonde ExoMars est appelée à apporter une réponse à cette question multi séculaire. PAUL DUVERNET POUR RBTH

REUTERS

À LIRE EN LIGNE

Une première collaboration à grande échelle qui confirme que depuis l’espace, les frontières politiques sont invisibles

plus important dans la deuxième phase : elle créera une plateforme d’atterrissage permettant au rover européen Pasteur d’atteindre la surface de la planète. « Un ensemble d’équipements scientifiques fabriqués en Russie seront installés sur cette plateforme, qui permettront son utilisation sur Mars. En outre, la Russie équipera le rover de deux instruments scientifiques et de générateurs thermoélectriques radio-isotopiques », poursuit M. Zeleny. Deux stations russes terrestres seront utilisées pour le pilotage des appareils. « ExoMars est la première collaboration importante entre les deux agences spatiales, où il n’est pas seulement question d’installation d’équipements sur des appareils, mais de travail conjoint du début à la fin », note l’académicien. Roscosmos veut utiliser l’expérience de forage sur deux mètres de profondeur qui sera réalisé par Pasteur pour ses futures expéditions lunaires, préciset-il. « Pour ne pas réinventer la roue et économiser les ressources, nous négocions avec l’ESA la possibilité d’adapter l’équipement de forage pour notre expédition lunaire Luna-Ressource ». Igor Komarov, directeur de Roscomos, « espère que cette excellente coopération se développera dans le futur, sur des programmes lunaires, humains, ou d’exploration de l’espace profond, voire d’une mission visant à ramener des échantillons martiens sur Terre. Cette collaboration nous aide dans nos efforts, et aussi à laisser sur Terre les problèmes qui nous séparent ».

CES FRANÇAISES QUI ONT CHOISI LA SIBÉRIE

Les épouses françaises des nobles impliqués dans le soulèvement des décembristes choisirent de suivre leurs conjoints au bagne. FR.RBTH.COM/572815

ALENA REPKINA

C’est parti pour le premier grand projet d’exploration spatiale conjoint entre la Russie et l’Union européenne (UE). La sonde ExoMars TGO (acronyme pour Trace Gas Orbiter) file désormais en direction la Planète rouge pour un voyage de sept mois. La mission conjointe entre l’Agence spatiale européenne (ESA) et sa contrepartie russe Roscosmos doit étudier l’atmosphère de Mars et déterminer en particulier l’origine du méthane détecté sur la planète. La participation russe à ExoMars démarre en 2012, juste après l’abandon du projet de la NASA faute d’un budget suffisant. Appelé à la rescousse par l’ESA, Roscosmos prend la fusée en marche et devient le nouveau partenaire du programme. La Russie se charge de fournir son lanceur lourd Proton, une partie de l’instrumentation scientifique de l’orbiteur ExoMars TGO. Nouvelle mission, prévue pour 2018 : Roscosmos fournira encore un Proton, ainsi que le véhicule de rentrée et de descente sur Mars qui contiendra le rover (ou astromobile, véhicule d’exploration) européen. L’expérience russe sera cruciale pour l’ESA, qui est loin de jouir d’une pratique aussi riche que la Russie en matière de vols automatisés. En vérité, l’invitation de l’ESA n’a pas immédiatement fait mouche à Moscou, comme le rappelle l’expert de l’espace Anatoli Zak. « La proposition [européenne, ndlr] était controversée étant donné que la Russie avait depuis longtemps abandonné l’usage du Proton pour les missions scientifiques, en raison de son coût élevé et de la forte demande commerciale pour ce lanceur ». Au départ, Moscou n’était pas chaud pour ne figurer que comme « transporteur », recevant en échange quelques informations scientifiques. Après une série de négociations, Roscosmos obtint une plus grande intégration scientifique et technique dans ExoMars et un accord final fut trouvé fin 2012. ExoMars permet aux Européens de repartir à la conquête de Mars après un premier succès en 2003, et aux Russes de caresser leur rêve d’explorer la Planète rouge. La collaboration a traversé sans encombre les importants remous politiques créés par les sanctions réciproques que s’imposent l’UE et la Russie depuis 2014. Depuis l’espace, les frontières politiques sont invisibles. « C’est la première coopération à grande échelle entre l’ESA et Roscosmos », a indiqué Lev Zeleny, directeur de l’institut des recherches spatiales à l’Académie des sciences de Russie, à Rossiyskaya Gazeta. Le rôle de la Russie sera

Les Âmes mortes de Kirill Serebrennikov, inspiré de l’œuvre de Nikolaï Gogol, sera présenté dans le cadre du programme principal du 70ème festival d’Avignon, annonce le Centre Gogol de Moscou, sur la scène duquel le spectacle a été créé. Dans cette mise en scène différentes époques se côtoient et chaque acteur joue plusieurs rôles (incarnant successivement un propriétaire foncier, une grand-mère, un campagnard alcoolique ou encore une meute de chiens) selon la description qu’en donnent les créateurs. « L’œuvre de Gogol est la clé pour comprendre la vie russe », considère Kirill Serebrennikov, metteur en scène et directeur du Centre Gogol. Pour la deuxième année consécutive, ce centre représentera le théâtre russe à Avignon. L’année dernière, Kirill Serebrennikov avait présenté au festival sa mise en scène des Idiots, inspirée du film éponyme de Lars Von Trier. La première des Âmes mortes est prévue le 20 juillet, et sera suivie de trois autres représentations.

3 FAITS SUR EXOMARS

1

Le programme comprend trois engins spatiaux qui doivent être lancés vers Mars dans le cadre de deux missions.

2

L’objectf scientifique de la mission est triple : recherche d’indices de vie, détection de gaz et étude géochimique.

DIX ŒUVRES D’UN ARTISTE MAUDIT

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Roscosmos fournit deux lanceurs Proton, une partie de l’instrumentation scientifique et le véhicule de rentrée et de descente.

2016 marque le 160ème anniversaire de la naissance du peintre Mikhaïl Vroubel, auteur de chefs-d’œuvre tels que La Princesse cygne. FR.RBTH.COM/576609

ARTS SCÉNIQUES Le célèbre ballet moscovite diffusé en direct dans les salles obscures européennes un département de

« Don Quichotte » : quand les étoiles russes crèvent l’écran Début février, le ballet moscovite par excellence a fait un retour très attendu sur la scène « historique » du théâtre Bolchoï. Il vient à vous sur grand écran. SVETLANA ISTOMINA POUR RBTH

Les stupéfiants jetés de Kitri, la passion espagnole dans son intrigue amoureuse et la partition enchanteresse de Ludwig Minkus : le 10 avril, le public français pourra voir le joyau du théâtre Bolchoï, le ballet Don Quichotte, qui sera retransmis en direct dans les cinémas de Pathé Live. Ce spectacle, qui a lancé la carrière

internationale de Rudolf Noureev et dans lequel a brillé la sublime Maïa Plissetskaïa, incarne aujourd’hui le ballet moscovite. Don Quichotte a une signification particulière pour le public moscovite, car c’est le seul ballet classique, avec le Lac des Cygnes, dont la première s’est déroulée à Moscou, et non à Saint-Pétersbourg ou à Paris. La joie qui en jaillit, son mépris des canons, son tempérament impulsif et la difficulté technique extrême forment le « style moscovite », imbibé en outre du tempérament méditerranéen de Marius Petipa.

En ligne

Le Bolchoï en quête de nouveaux chorégraphes

À l’été 1869, ce chorégraphe français fut envoyé de Saint-Pétersbourg à Moscou afin d’y préparer un nouveau ballet pour la première danseuse du Bolchoï, Anna Sobechtchanskaïa. À l’époque, le Bolchoï était le parent pauvre du ballet pétersbourgeois et la régie des théâtres impériaux avait coutume d’envoyer Petipa dans l’ancienne capitale pour un mois, le chargeant d’y adapter rapidement à la troupe locale deux ou trois vieux spectacles mis en scène à Saint-Pétersbourg. Mais en l’occurrence, changement de décor. Pour la première fois, la glaciale et sauvage seconde ville de l’empire souffla à Petipa de se souvenir de sa propre jeunesse impétueuse en Espagne, qu’il avait visitée lorsqu’il n’était encore qu’un danseur ambulant errant de par le monde.

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Mercredi 30 mars 2016

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Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Figaro

POLITIQUE & SOCIÉTÉ

SYRIE Le Kremlin rebat les cartes du conflit en procédant à un retrait militaire partiel

AVIS D’EXPERT

De la bonne définition des « objectifs atteints »

MOSCOU FACE À LA DÉLICATE QUESTION D’UN KURDISTAN SYRIEN

D

La décision de Vladimir Poutine, en sa qualité de commandant en chef, de réduire la présence militaire russe en Syrie, et le moment choisi pour le faire, sont diversement interprétés. VLADIMIR MIKHEEV POUR RBTH

Des dividendes à assurer La décision russe cache-t-elle un motif inavoué ? Serait-ce la crainte de se retrouver face à des soldats turcs et saoudiens sur le terrain ? Ou une manœuvre soigneusement calculée visant à assurer les dividendes de l’intervention militaire et diplomatique dans la guerre civile syrienne ? La logique serait la suivante : assumons la responsabilité, avec les États-Unis dans le cadre de leur coparrainage de la trêve, d’une partition de la Syrie qui deviendra une « fédération » avec, à Damas, un nouveau régime qui ne sera pas nécessairement hostile, et un Kurdistan syrien plus ou moins sensible aux intérêts stratégiques de Moscou. Grigori Kossatch, spécialiste de la politique dans le monde arabe et profes-

RIA NOVOSTI

À première vue, tout semble assez convaincant. Le président russe a annoncé le retrait du contingent principal, l’armée ayant « largement atteint ses objectifs ». De leur côté, les diplomates reprennent la main sur le dialogue inter-syrien visant à mettre fin à la guerre civile. Moscou a fait prévaloir l’idée de réunir l’ensemble des participants à ce drame national, dont les Kurdes syriens, pour les associer aux négociations sur l’avenir du pays. « Il est évident que les pourparlers doivent inclure tout l’éventail des forces politiques syriennes, sans quoi ce ne sera pas un forum représentatif », a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Les Kurdes syriens comme les alaouites (la minorité chiite au pouvoir en Syrie) et les sunnites fidèles à Assad ont lieu d’être en partie reconnaissants à Moscou d’avoir inversé le cours de la guerre en leur faveur. Et là pourrait se situer la principale explication de cette volte-face soudaine au milieu d’une guerre inachevée.

Retrouvailles entre les pilotes, de retour en Russie, et leurs proches.

Il l’a dit

«

Il n’y a pas vraiment lieu de s’étonner. Poutine ne va jusqu’au bout que dans les situations où la sécurité de la Russie est en jeu ».

DIMITRI EVSTAFIEV POLITOLOGUE

seur à l’Université d’État des sciences humaines de Russie, penche pour la seconde option : « Moscou pourrait compter sur la préservation de son influence avec l’aide des autorités qui contrôleraient deux vastes territoires, l’un s’étendant de Damas à Alep tout le long de la côte méditerranéenne, l’autre englobant les régions du nord, peuplées principalement de Kurdes. Cela constituerait la 'mise à ramasser' et serait probablement suffisant ». Comment cela s’inscrit-il dans l’objectif initial qui était de porter un coup fatal à Daech et aux autres groupes terroristes ? « On pourrait affirmer que l’implication militaire russe a empêché les djihadistes de saisir une partie importante de la Syrie », rétorque le professeur Kossatch. Moscou considère probablement avoir atteint ses objectifs dans la mesure où il s’agissait pour la Russie de reprendre son rôle d’artisan de la paix et de médiateur dans le règlement des conflits dans une région du monde très particulière. La position russe souvent invoquée se vérifie : dans le cas de conflits

régionaux relativement proches de ses frontières, Moscou a les moyens de peser sur les parties belligérantes et d’ouvrir la voie à un règlement.

Deux thèses en présence Pour les sceptiques, le repli militaire russe, alors que les hostilités entre les parties prenantes à la guerre civile en Syrie font encore rage, pourrait être interprété comme la reconnaissance tacite d’un échec. C’est une retraite. Les fidèles de Moscou y voient au contraire la preuve que la double approche, le renforcement des capacités militaires du régime d’Assad d’un côté, et le recours à la diplomatie avec ses adversaires modérés de l’autre, a payé. Pour ces derniers, c’est un retrait, à distinguer soigneusement de la « retraite », terme qui renvoie l’image d’une fuite forcée. Le retrait, au contraire, est une manœuvre préméditée avec un objectif à long terme. Quant au moment choisi, il fait penser à la tactique du courtier en actions : on achète quand le marché baisse, on vend quand il est en hausse.

ans le conflit syrien, le soutien apporté par la Russie aux Kurdes est un outil tactique de nature conjoncturelle : Moscou s’est surtout intéressé à cette minorité ethnique à la suite de la détérioration de ses relations avec Ankara en novembre dernier. Et la décision SERGUEÏ russe d’ouvrir une représentation des DEMIDENKO Kurdes syriens [la première au monde, ORIENTALISTE ndlr] à Moscou en février 2016 s’explique par le désir de titiller les Turcs. Par ailleurs, la Russie est indiscutableProfesseur agrégé ment consciente que parmi les forces de la faculté Libepolitiques syriennes, les Kurdes sont ral Arts College de un acteur important de la lutte contre l’Académie préles islamistes radicaux. De toute évisidentielle russe dence, les Kurdes ne sont pas suscepd’économie natiotibles de changer de position dans le nale et d’adminisconflit car pour la plupart, ce ne sont tration publique pas des musulmans, mais des yézidis, représentants d’un groupe qui suit une religion basée sur le zoroastrisme. Aux yeux des extrémistes de Daech, les yézidis sont des hérétiques qui doivent être islamisés ou exterminés. En même temps, les Kurdes posent également des problèmes à la Russie, car ils dérangent les relations assez harmonieuses que Moscou entretient actuellement avec le régime de Damas. En cause, bien entendu, l’annonce de la création d’une région fédérale kurde dans le nord du pays qui entraînerait le fractionnement de facto de la Syrie. Concernant la fédéralisation de la Syrie, Moscou se retrouve dans une position délicate, car tant les Kurdes que le gouvernement de Bachar el-Assad sont des alliés de la Russie. Dans cette situation, Moscou, coincé entre deux alliés qu’il lui faut ménager, s’en tiendra à des déclarations les plus lapidaires possibles, car en réalité, l’éventuelle fédéralisation de la Syrie lui importe peu. La Russie dispose d’un arsenal important de ressources au service des Kurdes syriens, allant du soutien diplomatique à la fourniture d’armes. Elle leur vient notamment en aide grâce aux forces En ligne aériennes qu’elle maintient en Syrie. Cependant, les Kurdes sont également soutenus par les États-Unis, ce qui leur Le texte intégral est laisse une plus grande marge de madisponible sur nœuvre et réduit leur dépendance visfr.rbth.com/578695 à-vis de la Russie. Moscou doit donc naviguer avec prudence.

HUMANITAIRE Deux ans après le début du conflit dans le Donbass, les conditions deviennent difficiles pour les demandeurs d’asile

La lutte des réfugiés ukrainiens en quête d’insertion Ils ont fui les combats pour en affronter un autre : celui qu’il leur faut livrer pour avoir de quoi vivre ou obtenir un permis de séjour permanent. ANASTASSIA SEMENOVITCH POUR RBTH

Ioulia Katchalova a quitté Gorlovka (région de Donetsk) pour Saint-Pétersbourg avec son enfant et son époux il y a un an et demi. Ils ne connaissaient personne en Russie, mais comme leur maison avait été détruite, ils ont décidé de partir à leurs risques et périls. Une fois sur place, le mari de Ioulia a trouvé un emploi dans le secteur du BTP. Ses documents n’étant pas tout à fait en règle, il n’a pu décrocher un emploi légal, assorti d’un contrat. Son employeur le paie au lance-pierres, car les réfugiés prêts à travailler pour un salaire de misère sont innombrables. Pour compléter ses très maigres revenus, Ioulia s’est mise à cuisiner des pizzas « recette du Donbass » et du bortsch ukrainien [soupe à la betterave, ndlr] sur commande. Le jeune ménage n’avait pas d’autres moyens de subsistance.

Asile temporaire En chiffres

900 000 personnes ont quitté l’Ukraine depuis le début du conflit, selon l’Onu.

750 000 citoyens ukrainiens sont partis en Russie.

80 000 Ukrainiens sont partis en Biélorussie et 5 000 dans d’autres pays d’Europe.

Pendant la phase la plus aiguë du conflit dans l’Est de l’Ukraine, les autorités russes ont fourni des logements gratuits aux réfugiés. Mais depuis le début 2015, les Ukrainiens vivent en Russie selon les mêmes règles que les autres étrangers – pas plus de 90 jours par tranche de 180 jours. Les réfugiés ont dû libérer les logements temporaires. Désormais, pour renouveler leur carte migratoire, ils doivent obtenir un statut officiel avant la fin du troisième mois sur le sol russe. « Il est très difficile de l’obtenir, constate Ioulia. Nous avons fait la queue dans de longues files d’attente et des tournées de nuit pour conserver notre place. Au final, une fois tous les trois mois, nous sommes obligés de partir en Ukraine pour obtenir un nouveau permis d’entrée ». Toutefois, ce problème ne se pose que dans les régions métropolitaines qui ont épuisé leur quota d’admissions des étrangers.Valentina Jeleznaïa, militante de Ciel paisible [organisation civile qui aide les réfugiés, ndlr], explique qu’en dehors de Moscou et de Saint-Pétersbourg, on peut toujours obtenir l’asile et que les files

d’attente n’y sont pas aussi longues. Il n’est pas aisé d’obtenir le statut de réfugié, le plus sécurisant sur le long terme. Mais il n’a été accordé qu’à 325 Ukrainiens, alors que 369 580 autres n’ont obtenu qu’un asile temporaire. Le Service fédéral des migrations peut décider de ne pas reconduire le statut de réfugié temporaire si l’État estime que le conflit en Ukraine est fini. C’est ce qui s’est produit dans le cas d’Anton Pogodaïev, originaire de Lougansk. Le jeune homme a obtenu l’asile pour un an dans la région de Samara (Volga), puis est parti à Saint-Pétersbourg à la recherche d’un travail. Au bout d’un an, on a refusé de renouveler ses papiers. « J’ai été arrêté et, le 9 mars 2016, le tribunal a ordonné mon extradition. Mais ma maison est détruite par les tirs. Je n’ai nulle part où aller », raconte Anton. Or, les militants de Ciel paisible sont convaincus que l’État a déjà inscrit suffisamment d’exceptions dans la loi concernant les migrants. « La carte migratoire peut être renouvelée, même si la personne n’a pas demandé le statut officiel, explique Mme Jeleznaïa. Géné-

49 convois Les trois premiers convois d’aide sont partis dans le sud-est de l’Ukraine en août 2014 pour y apporter de la nourriture, des médicaments, des générateurs, des vêtements chauds et de l’eau potable. Au total, le ministère des Situations d’urgence a envoyé 49 convois dans le Donbass qui ont transporté 59 000 tonnes d’aide humanitaire dont quelque 43 000 tonnes de nourriture.

ralement, elle est toujours renouvelée, si la personne n’a pas enfreint la loi et veut à terme obtenir la nationalité russe ».

Pas de temps pour les papiers Aujourd’hui, la plupart des réfugiés ukrainiens ont trouvé un emploi et un logement, malgré les difficultés. Que devient Ioulia ? Pendant quelque temps, la famille a vécu uniquement grâce aux modestes revenus générés par ses livraisons de plats cuisinés à domicile, une activité non déclarée. La jeune femme livrait ses plats elle-même en installant les boîtes de pizza sur la poussette, puisqu’elle n’avait personne qui puisse garder son enfant. « J’avais des clients merveilleux, raconte Ioulia. Tout le monde essayait de m’aider. Mais cavaler avec un enfant est très difficile, j’arrivais à peine à rentabiliser le voyage ». Séparée aujourd’hui de son mari, elle est obligée de travailler d’arrache-pied pour nourrir son enfant et elle-même. Elle n’a pas de carte de séjour en Russie. Elle dit qu’elle n’a pas le temps de réunir tous les papiers nécessaires. Pour le moment, elle se contente de l’asile temporaire.

RUSSIA BEYOND THE HEADLINES (RBTH) PUBLIE 37 SUPPLÉMENTS DANS 29 PAYS POUR UN LECTORAT TOTAL DE 27,2 MILLIONS DE PERSONNES ET GÈRE 22 SITES INTERNET EN 17 LANGUES. LES SUPPLÉMENTS ET CAHIERS SPÉCIAUX SUR LA RUSSIE SONT PRODUITS ET PUBLIÉS PAR RUSSIA BEYOND THE HEADLINES, UNE FILIALE DE ROSSIYSKAYA GAZETA (RUSSIE), ET DIFFUSÉS DANS LES QUOTIDIENS INTERNATIONAUX SUIVANTS : • LE FIGARO, FRANCE • THE DAILY TELEGRAPH, GRANDE BRETAGNE • HANDELSBLATT, ALLEMAGNE • EL PAÍS, ESPAGNE • NOVA MAKEDONIJA, MACÉDOINE • NEDELJNIK, GEOPOLITIKA, SERBIE • LE JEUDI, TAGEBLATT, LUXEMBOURG • THE NEW YORK TIMES ET FOREIGN POLICY, ÉTATS-UNIS • DESHBANDHU, INDE • MAINICHI SHIMBUN, JAPON • HUANQIU SHIBAO, CHINE • EL OBSERVADOR, URUGUAY • LA RAZON, BOLIVIE • EL PERUANO, PÉROU • THE NATION, PHUKET GAZETT, THAÏLANDE. COURRIEL : FR@RBTH.COM. POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS, CONSULTER FR.RBTH.COM. LE FIGARO EST PUBLIÉ PAR DASSAULT MÉDIAS, 14 BOULEVARD HAUSSMANN 75009 PARIS. TÉL: 01 57 08 50 00. IMPRESSION : L’IMPRIMERIE, 79, RUE DE ROISSY 93290 TREMBLAY-EN-FRANCE. MIDI PRINT 30600 GALLARGUES-LE-MONTUEUX. DIFFUSION : 321 101 EXEMPLAIRES (OJD PV DFP 2011)


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DOSSIER INTERNATIONAL Le Sommet de Washington sans la Russie

Sécurité nucléaire : Moscou reste ferme sur son engagement En dépit de son absence au prochain rendez-vous, la Russie reste attachée au régime de non-prolifération et au retrait des matériaux nucléaires. NADEJDA DOMBROVSKAÏA POUR RBTH

La Russie a choisi de ne pas assister à la session finale du Sommet sur la sécurité nucléaire prévu du 31 mars au 1er avril à Washington. Or, cette absence notable ne signifie pas que Moscou renonce à sa coopération avec la communauté internationale sous les auspices de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à l’interaction avec Washington au sein de l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire, ni à ses efforts visant à renforcer le régime de non-prolifération. La Russie a apporté une contribution importante à la promotion des résolutions adoptées par les trois précédents sommets organisés à Washington (2010), Séoul (2012) et La Haye (2014). Par ailleurs, dans la pratique, la Russie était directement impliquée dans le retrait progressif d’uranium hautement enrichi (UHE) et de plutonium séparé.

Contre toute tentative d’influence La pierre d’achoppement semble avoir émergé quand, au sommet de 2014, un groupe de 35 pays, tous signataires de la déclaration commune sur le Renforcement de la mise en œuvre de la sécurité nucléaire, a formulé l’objectif ambitieux de fournir, pour l’AIEA, des orientations sous la forme de recommandations. Moscou y a décelé une tentative d’influencer le programme de l’Agence, mais

En chiffres

68

tonnes de plutonium sont suffisantes pour fabriquer environ 17 000 ogives nucléaires.

24

pays disposent à ce jour de matériaux utilisables pour la fabrication d’armes nucléaires. Il y a encore cinq ans, ils étaient au nombre de 32.

aussi de l’Onu, d’Interpol et de l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire, qui figuraient sur la liste des « cibles ». Les autorités russes soupçonnent un groupe sélectif de nations de vouloir placer, sous leur juridiction « internationale », un stock de matériaux utilisables appartenant à d’autres pays. En novembre 2015, le ministère russe des Affaires étrangères a détaillé les raisons de son abstention du Sommet de Washington en mettant l’accent sur les règles de procédure, qui accordaient des privilèges aux nations ayant accueilli les précédents sommets au détriment des autres participants. Ces droits excessifs n’auraient pas permis la prise en compte des opinions divergentes dans la formulation des résolutions du sommet, stipule le communiqué ministériel.

RIA NOVOSTI

La centrale de Leningrad située à Sosnovy Bor, au bord du golfe de Finlande.

américain Barack Obama n’a pas caché son étonnement que Moscou ait été si disponible et coopératif dans le contexte « des divergences majeures que nous avons actuellement au sujet de l’Ukraine ».

La coopération se poursuit Or, les contacts entre les régulateurs des deux principaux acteurs dans le domaine nucléaire n’ont pas été rompus : récemment, un responsable de la Maison blanche, informé que la Russie n’assisterait pas au Sommet, a confirmé que Moscou continuait à travailler « avec Washington de manière constructive » sur les projets visant à retirer les matériaux nucléaires des pays tiers. En outre, rien n’empêche ni ralentit la destruction massive des 68 tonnes de plutonium, conduite conformément à l’accord conclu par les États en 2000. Par ailleurs, le Programme de renvoi du combustible d’origine russe pour réacteurs de recherche (conduit par Moscou en coopération avec Washington et l’AIEA) a été un succès. Plus de 60 opérations de retrait, conduites dans 14 pays, ont permis de rapatrier en Russie près de 2 160 kg d’UHE, initialement fourni par l’URSS. Dix des 14 nations n’ont plus désormais d’UHE.

L’AIEA, clé de voûte des régimes de réglementation La Russie dit accorder la plus grande priorité à la coordination des efforts visant à renforcer la sécurité nucléaire avec l’institution compétente, l’AIEA. Elle a salué les activités de surveillance de cette dernière, qui ont conduit au premier rapport sur la mise en œuvre par l’Iran de ses obligations en vertu de l’accord nucléaire conclu avec le groupe P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne) en 2015. Moscou a joué un rôle important dans le règlement de cette question litigieuse, sachant qu’il a fallu 12 ans pour trouver une solution durable et acceptable pour toutes les parties. Dans un entretien avec le NewYork Times, le président

Qui plus est, la Russie a fait preuve de son expertise en matière de la sécurité nucléaire quand, en 2003, la Hongrie a demandé une assistance dans la récupération et le retraitement ultérieur des assemblages combustibles irradiés à l’unité 2 de la centrale Paks. La compagnie russe TVEL a éliminé les conséquences de l’accident grave (niveau 3 à l’échelle internationale INES), permettant à la Hongrie de reprendre ses activités commerciales à Paks-2. Aujourd’hui, la Russie applique des techniques de pointe pour transformer les matériaux nucléaires. L’usine de Rosatom à Jeleznogorsk (région de Krasnoïarsk), précédemment spécialisée dans le plutonium de qualité militaire, a lancé la fabrication d’un combustible innovant pour les centrales électriques équipées de réacteurs à neutrons rapides (voir notre article ci-dessous). L’usine utilisera l’uranium régénéré et le plutonium obtenu après le retraitement du combustible nucléaire usé. La technologie de pointe aidera la Russie à respecter ses engagements, en parallèle avec les États-Unis, portant sur la destruction ou, mieux encore, le retraitement des 34 tonnes de plutonium définies comme « excessives » par rapports aux besoins de la défense.

AVIS D’EXPERT INDUSTRIE Le MOX, un combustible d’avant-garde

Non-prolifération : appel à l’unité

L’énergie propre se substitue aux missiles NUCLEAR REGULATORY COMMISSION/FLICKR.COM

Avec le remplacement du plutonium militaire par le MOX, un combustible réduisant les déchets, l’industrie nucléaire s’ouvre une nouvelle voie dans la ville sibérienne de Jeleznogorsk. HENRY KENNETT POUR RBTH

La production de MOX (Mixed Oxyde Fuel) – une nouvelle génération de combustible pour réacteurs à neutrons rapides – a été lancée l’automne dernier à Jeleznogorsk. Dans cette ville du Territoire de Krasnoïarsk, à la pointe du nucléaire et connue pour son complexe industriel actuellement sans équivalent dans le monde, la nouvelle technique de production permet de réduire le volume de déchets radioactifs et ouvre la voie à la mise au point d’une technologie débouchant sur une absence de déchets dans les centrales. « Nos collègues français, qui ont récemment visité notre usine, ont salué ce qu’ils ont vu, explique Piotr Gavrilov, directeur du Combinat minier et chimique (CMC) qui accueille l’unité de production. Ils ont même avoué que notre technologie relevait non pas de la troisième génération, mais de la quatrième ».

Le passé enterré L’ouverture de l’unité de production de MOX est un événement important et pour une bonne part symbolique. C’est à Jeleznogorsk que le CMC souterrain fut secrètement créé au milieu des années 1950 pour produire du plutonium de qualité militaire. Il fallut alors construire des kilomètres de tunnels et créer des ateliers souterrains pour accueillir trois réacteurs industriels et une unité de production radiochimique complète dans les entrailles d’une montagne.

L

Le combustible MOX est un mélange d’oxyde d’uranium et d’oxyde de plutonium.

Pendant des décennies, les trois réacteurs souterrains du CMC produisirent le plutonium-239 destiné aux têtes nucléaires des missiles balistiques soviétiques. Mais, à la suite d’une série d’accords entre la Russie et les États-Unis (et précédemment entre Soviétiques et Américains), il fut décidé de supprimer progressivement tous les réacteurs produisant du plutonium dans les deux pays. L’Accord sur la gestion et l’élimination du plutonium a par ailleurs obligé les États-Unis à collaborer avec la Russie à la conversion du plutonium de qualité militaire en combustible nucléaire à oxydes mixtes (MOX). C’est pourquoi, après la mise hors service du dernier des trois réacteurs de Jeleznogorsk, il a été décidé de transformer les ateliers souterrains en unité de production de MOX. Prévue par la feuille de route de l’accord russo-américain, la création du complexe MOX et d’une centrale dotée d’un réacteur à neutrons rapides, le BN-800, a été la condition la plus difficile à satisfaire. La Russie, qui a surmonté sa part des difficultés, en attend autant des États-Unis. L’Accord sur la gestion et l’élimination du plutonium entrera en vigueur en 2018.

PIOTR TOPYTCHKANOV HISTORIEN

Membre du programme Problèmes de la non-prolifération au Carnegie Center de Moscou

Le texte intégral en anglais est disponible sur russia-direct.org

es dirigeants russes et occidentaux ne se font pas confiance. C’est ce qui ressort de leurs récentes déclarations. La guerre des sanctions, les évocations d’une nouvelle « guerre froide » et les déclarations va-t-en-guerre aggravent le problème. Or, ce qui distingue le monde d’aujourd’hui de l’époque de la guerre froide, c’est l’existence d’une compréhension universelle de menaces communes à la sécurité, bien que leur interprétation puisse varier entre Moscou, Washington et Bruxelles. Ainsi, la montée de groupes terroristes comme Daech a recentré l’attention de la Russie et de l’Occident sur les risques de la prolifération nucléaire. Et la coopération dans ce domaine ne reste pas un vain mot. Par exemple, en dépit du désaccord sur le dossier syrien, Moscou et Washington ont accepté ensemble de contribuer au démantèlement des armes chimiques de Syrie et forcé le régime d’Assad à ratifier la Convention appropriée en 2013. De même, le Kremlin et la Maison blanche ont pu tomber d’accord sur les sanctions contre l’Iran et la Corée du Nord concernant leurs essais nucléaires et leurs tentatives d’acquérir des technologiques nucléaires. Un exemple récent d’un tel compromis est la Résolution 2270 du Conseil de sécurité, adoptée le 2 mars, qui renforce les sanctions contre Pyongyang. Il existe bien d’autres exemples prouvant que la Russie et l’Occident continuent de partager une même compréhension des principaux défis du régime de non-prolifération. Les parties ne veulent pas que de nouveaux États accèdent aux armes nucléaires et ils ne veulent surtout pas que des acteurs nonétatiques puissent mettre la main sur les armes de destruction massive.

Coopération et confrontation Moscou, Washington et Bruxelles semblent avoir accepté l’idée de coo-

pérer sur les questions de non-prolifération, mais peuvent en même temps avoir des relations conflictuelles. Les exemples positifs de coopération ne doivent pas être trompeurs. Une incompréhension entre les États-Unis et la Russie pourrait mettre en péril l’effort international de non-prolifération pour quatre raisons principales. Tout d’abord, le partenariat de désarmement russo-américain est gelé. Certains peuvent l’interpréter comme un signal les autorisant à s’armer. Ensuite, les accusations mutuelles de violations du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire de 1987 poussent d’autres membres de la communauté internationale à poser la question de la responsabilité de Moscou et Washington, du respect de leurs engagements et de leur capacité à négocier efficacement. De plus, l’absence de canaux de communication entre les communautés politiques, militaires et celles du renseignement, russes et occidentales, les laisse sans moyens de détecter les menaces de prolifération et de coopérer en faveur de la contre-prolifération. Enfin, la rhétorique agressive de certains politiciens et haut-gradés russes et américains donne un mauvais exemple aux dirigeants d’autres pays, qui pourraient se laisser aller aux mêmes excès de langage. Malgré plusieurs succès dans le secteur de la non-prolifération, la Russie et l’Occident créent les conditions permettant l’apparition de nouvelles menaces de prolifération et ne se dotent que d’instruments limités pour les anticiper. La confrontation qui prévaut dans les relations entre la Russie et les Occidentaux continuera d’affaiblir le régime de non-prolifération. Mais des tentatives, même modestes, visant à privilégier des approches coopératives en opposition à la confrontation, auront un impact positif à long terme.


Mercredi 30 mars 2016

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Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Figaro

CULTURE

Plein écran : les étoiles du Bolchoï

DAMIR YUSUPOV/ BOLCHOÏ (2)

SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE

Des années plus tard, le maître de ballet décrirait avec délices dans ses mémoires les ardentes danses espagnoles, les sérénades sous les fenêtres des belles dames et les duels qui l’obligèrent à quitter ce pays inoubliable. Le scénario, inspiré du roman de Cervantès, s’éloigne rapidement de l’original : ce n’est pas le romantique chevalier Don Quichotte qui en est le héros, mais la jeune Kitri, fille d’un aubergiste, et son amoureux, le coiffeur Basile. Petipa a intégré dans cette histoire d’amour toute sa passion pour les danses espagnoles, basant son ballet sur les danses populaires. Deux ans plus tard, il copia ce spectacle réussi à Saint-Pétersbourg en changeant largement sa structure. C’est sous cette forme que le ballet de Petipa devint un classique. En 1900, le jeune danseur et professeur Alexandre Gorski transforma ce ballet traditionnel pour l’adapter à l’air du temps : il lui donna une couleur nationale espagnole, brisa la stricte architecture du ballet de Petipa et effraya les habitués du ballet avec une foule colorée vêtue de haillons qui provoqua la fureur du créateur du spectacle. « La décadence et l’ignorance sur une scène exemplaire », écrivaient alors les journaux. C’est sans doute à ce moment que le solide Don Quichotte en trois actes

Calendrier

DIFFUSION Le ballet Don Quichotte sera retransmis en direct le dimanche 10 avril à 17h00 dans plus de 150 salles de cinéma en France en direct du Bolchoï. Cette projection marque la fin de la saison 20152016 des Ballets du Bolchoï au cinéma, qui a été un véritable succès auprès du public, selon Raphaël Lemée, résponsable de la communication chez Pathé Live. La saison 20162017 sera très prochainement annoncée.

devint une arène d’expression libertaire pour plusieurs générations de danseurs et de chorégraphes. Les ajouts, changements et corrections apportés au spectacle s’accumulèrent durant des décennies, jusqu’à ce qu’en 1999, Alexeï Fadeetchev compose à partir de ces éléments disparates une mosaïque harmonieuse. Il devint même le metteur en scène d’une version mise à jour, dont la première s’est tenue en février dernier.

Un tremplin pour les plus grands Don Quichotte est depuis un siècle une rampe de lancement pour les grandes carrières du ballet et a été dans ce but raffiné à la perfection. Il a permis à Lepechinskaïa de briller d’une énergie si ardente que la ballerine finit un jour une figure dans la fosse de l’orchestre. Plissetskaïa et Vladimir Vassiliev y rivalisèrent de virtuosité. Encore récemment, le spectacle moscovite révéla au monde Natalia Ossipova et Ivan Vassiliev, qui semblent être nés pour danser ce Don Quichotte : leur charisme, leur tempérament ardent, leur volontarisme artistique, leur technique incroyable et leur capacité à ne pas sauter, mais bel et bien vivre dans les airs lui conviennent parfaitement. Désormais, Don Quichotte est ouvert à une nouvelle génération d’interprètes,

Ekaterina Kryssanova dans le rôle de Kitri (la composition de la troupe est susceptible de changer).

ceux qui ont commencé à lui donner vie avec la reprise du spectacle en février. Dans cette production, qui sera retransmise dans des dizaines de pays, le théâtre Bolchoï déploie toute sa collection de jeunes étoiles. Olga Smirnova (25 ans) qui, malgré sa jeunesse, a déjà incarné sur scène Odette/Odile du Lac des Cygnes, y tiendra le rôle classique de la Reine des Dryades. Son opposée sera la très théâtrale Anna Tikhomirova, qui jouera la Danseuse des rues. Son toréador Espada sera interprété par Rouslan Skvort-

EN BREF

AFFAIRES À SUIVRE

« UNE VITRINE DE LA CIVILISATION RUSSE »

LE MUSÉE POUCHKINE AU SALON DU DESSIN

La construction du Centre spirituel et culturel orthodoxe à Paris entre dans sa phase finale : le 19 mars, la future cathédrale russe de Paris s’est vue coiffer du premier des cinq bulbes dorés. L’inauguration officielle du complexe quai Branly est prévue en octobre prochain. Le Centre est appelé à devenir « une vitrine de la civilisation russe », dit l’ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, ajoutant qu’il attirera « non seulement nos compatriotes, mais aussi les Français et les touristes intéressés par la culture russe. En plus de la Cathédrale de la Sainte-Trinité, il comprendra des salles d’expositions, un café (...), et une salle de conférence pour 200 personnes ». Sans oublier une école primaire franco-russe prévue pour accueillir 150 élèves.

Une exposition inédite ! Le Musée des beaux-arts Pouchkine, invité privilégié de la 25ème édition du Salon du dessin, présentera 26 œuvres uniques à Paris – 17 dessins russes portant les signatures de Répine, Serebriakov, Bakst, ainsi que des artistes occidentaux. Pour le musée Pouchkine, ce salon parisien est l’occasion de promouvoir une collection dont la formation a commencé en 1862, lorsque Alexandre II a offert au Musée Roumiantsev 20 000 gravures du fonds de l’Ermitage. Tout au long de son histoire, le musée Roumiantsev a vu s’enrichir son fonds de dessin via des dons provenant de particuliers. Parmi les plus significatifs, il convient de mentionner une importante collection de dessins de Matisse et des œuvres de Marc Chagall. Après la fermeture du musée en 1924, la collection a été léguée au Musée Pouchkine.

Le premier dôme doré de la cathédrale de la Sainte-Trinité.

LES GOUVERNEURS DE RÉGIONS RUSSES À PARIS

Ouvrières du textile, étude au tableau du même titre, Alexander Deïneka. 1927.

En ligne

Sept distractions surprenantes des tsars russes

25 AVRIL 2016 MEDEF - 55, AVENUE BOSQUET Les dirigeants de neuf régions russes présenteront le potentiel d’investissement de leurs territoires et mèneront des entretiens individuels avec des entreprises françaises désireuses de travailler en Russie. La manifestation aura lieu le 25 avril, de 8h30 à 13h00, au MEDEF, et sera ouverte à tous les représentants d’entreprises. La participation est gratuite. Inscriptions auprès de l’Observatoire franco-russe avant le 18 avril 2016 à l’adresse suivante :

fr.rbth.com/569855

sov, l’un des jeunes premiers les plus marquants et créatifs du théâtre. L’aérienne Kitri sera interprétée par Ekaterina Kryssanova qui, durant ces dernières saisons au Bolchoï, a dépassé son rôle de ballerine classique pour devenir une danseuse universelle possédant un colossal diapason de possibilités artistiques ; son Basile sera incarné par Semion Choudine. Le choix de ce duo pour le Don Quichotte du Bolchoï n’est pas tout à fait inhabituel. Mais c’est une occasion de comprendre pourquoi ce couple est considéré comme le plus intrigant du ballet moscovite.

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