c. mortenol

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ECOLE ELEMENTAIRE DE GRAND CAMP PARC CLASSE DE Mme ELBOURG CM1/CM2 LA VIE DE CAMILLE MORTENOL


Exposé Camille MORTENOL

: CM2

1. Sa naissance en Guadeloupe


Qui est Camille MORTENOL?

Camille Sosthène Héliodore MORTENOL voit le jour le 29 novembre 1859 à Pointe-à-Pitre. « L’an 1859, le 7 décembre à 2 heures du soir Acte de naissance de Mortenol Sosthène Héliodore Camille, du sexe masculin né en cette ville le 29 novembre dernier à 6h 00 du soir, maison du Sieur Rodrigues rue traversière

n° 2 où demeure le père, du mariage de Mortenol André âgé de 50 ans, voilier, avec la dame Toussaint Julienne âgée de 25 ans, sans profession , tous deux domiciliés en cette ville. Constaté par nous Jules Alphonse Casimir HAMEL 3ème adjoint au maire, Officier de l’Etat Civil auquel l’enfant a été présenté Sur déclaration du père faite en présence des sieurs Yaël Suffren âgé de 28 ans clerc de notaire et Eugène Rémy âgé de 26 ans, commis, tous deux domiciliés en cette ville, lesquels ont signé avec le père et nous, le présent acte ». Issu d’un milieu très modeste, il est le 3ème enfant et dernier enfant d’André MORTENOL et de Julienne TOUSSAINT, tous deux anciens esclaves. Son père André né en Afrique vers 1809, sera affranchi le 23 juillet 1847 par un arrêté du gouverneur, soit un an avant l’abolition de l’esclavage. Il parvient à racheter sa liberté pour la somme de 2.400 FF et reçoit le patronyme de MORTENOL. Il exerce la profession de voilier, puis de maitre voilier.

Sosthène Héliodore Camille Mortenol est né à Pointe-à-Pitre, le 29 novembre 1859. Il est issu d'un milieu modeste, André, son père ancien esclave (libéré par rachat en 1847), exerçait le métier de voilier et sa mère, Julienne Toussaint, de couturière. Le jeune Camille fait ses études à Basse-Terre, chez les frères Ploërmel et au collège diocésain. Brillant élève, il pu, grâce à une bourse, partir pour la France continuer ses études au lycée de Bordeaux pour y préparer le concours d'accès aux grandes écoles. Ayant réussi le concours, il entre à l'école Polytechnique, en octobre 1880. A sa sortie à l’école Polytechnique en 1882, Camille Mortenol opte pour la Marine. Affecté à Brest, il embarque de 1882 à 1883, sur l'école de matelotage et de timonerie. Après cet apprentissage d'une année sur l'Alceste, Mortenol embarque à bord d'un cuirassé comme aspirant de 1ère classe. • la frégate Alceste, comme aspirant de 1ère classe pour suivre



Nous sommes le 6 septembre 1847. Charles Anatole Léger, premier adjoint au maire, voit entrer dans son bureau trois personnes : • André, 38 ans, voilier, né en Afrique, • assisté de Félix Paradère, 69 ans, sans profession, • et Denis Léonard Merantin, 27 ans, clerc d'avoué, nous a présenté l'extrait d'un arrêté de Mr le Gouverneur en date du 23 juillet dernier, qui déclare led. Déposant ayant appartenu comme esclave aux Srs. Delacroix et Vier (Vaultier) de Moyencourt, négociants, et ayant déposé à la caisse coloniale la somme de deux mille quatre cent six francs, prix fixé par la commission constituée par l'article 5 de la loi du 18 juillet 1845, pour son rachat et prenant désormais le nom patronymique de Mortenol et le prénom d'André, et demandé de faire inscrire au registre l'inscription présentée par l'article 5 de l'ordonnance royale du 12 juillet 1832. Tous signent, y compris bien sûr André Mortenol.

Vue de la ville de POINTE à PITRE à cette époque.


La scolarité de Camille Mortenol en Guadeloupe •

Sous l’impulsion de Victor Schoelcher, la IIe République adopta, le 27 avril 1848, un décret abolissant l’esclavage. Et, ainsi, près de 250.000 esclaves antillais, guyanais et réunionnais, devinrent des citoyens à part entière.

En Guadeloupe, un dénommé « André» n’avait pas eu à attendre l’application de ce décret puisqu’il avait été «affranchi» un an plus tôt par un arrêté du gouverneur de l’île et adopta « Mortenol » comme patronyme. Encore peu familiarisé avec son patronyme, il signe tous ses documents sous le nom de Motenoé. Il exerce la profession de voilier, puis de Maître voilier.

En novembre 1859, son épouse, Julienne TOUSSAINT, lui donna un fils, qu’il baptisa Sosthène Héliodore Camille.

Élève de l’école communale tenue par les Frères de Ploërmel, le jeune garçon montra très tôt de grandes facilités intellectuelles, en particulier dans le domaine des mathématiques.

Il fut remarqué par Victor Schoelcher qui fit jouer de ses relations pour lui obtenir une bourse afin qu’il continue ses études au lycée Montaigne à Bordeaux.

Là, Camille Mortenol obtint son baccalauréat « ès Sciences » et prépara le concours d’entrée à l’École Polytechnique.


La maison natale des MORTENOL se situe rue Abbé Grégoire, à Pointe à Pitre. Les anciennes cases existent encore mais le principal immeuble a été rénové et abrite aujourd’hui des habitations et des commerces au rez- de chaussée. Une plaque commémorative y a été apposée.



Acceptation de la bourse et fiche de Polytechnicien


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Le collège diocésain, fondé par Mgr Lacarrière, a été inauguré en janvier 1852. Jusque-là, il n'existait pas de lycée et les jeunes garçons se rendaient en métropole pour effectuer leur étude et obtenir le baccalauréat. Avec la création des séminaires-collèges, les évêchés coloniaux se donnent les moyens d'un recrutement local du clergé mais l'oligarchie blanche s'est toujours opposée à cette idée. Les locaux sont d'abord installés dans l'ancien hôtel du gouvernement, mis à disposition par la Colonie. Devenus trop exigus, l'habitation Thillac, occupant un morne à proximité de la ville, est louée.

En 1856, Mgr Forcade fait construire un bâtiment neuf à l'arrière de la cathédrale, emplacement correspondant à l'ancien couvent des capucins. Le chantier, dirigé par le voyer de la ville Martin et l'ingénieur Lanrezac, est mené à terme en 18 mois pour 330 000 F. Les locaux sont bénis le 27 décembre 1856. Mgr Lacarrière avait acheté le terrain entre l'église SaintFrançois et la rivière ; la fabrique lui avait concédé le terrain du presbytère à charge de l'évêque de fournir aux curés de la paroisse un nouveau logement.

Sur le morne, se trouvait un bâtiment en U renfermant la chapelle, les salles d'études et de classes, le réfectoire et les chambres pour les professeurs. Le dortoir avait été installé dans un bâtiment construit derrière l'évêché. On arrivait primitivement au collège par un escalier de 60 marches, aménagé entre l'église et l'évêché. Cet escalier est détruit lors de la construction de la tour du Sacré-Cœur , l'entrée du collège est alors déplacée sur la petite place donnant sur la rue Bébian. Suite à la loi de séparation de l'Église et l'État, le collège, qui avait connu bien des problèmes financiers, est fermé en 1905.

Une partie des locaux est alors affectée à l'école Jeanne-d'Arc et les anciens dortoirs sont intégrés à l'évêché.

On accède aujourd'hui à la parcelle par la place du Père-Magloire. Il ne subsiste que l'aile nord. Il s'agit d'un bâtiment en bois en rez-de-chaussée, couvert par un toit à longs pans. La structure en bois s'élève sur un solin en maçonnerie Les façades nord et sud sont protégées par des galeries. Une partie des façades est protégée par des essentes. Le bâtiment qui a été remanié est divisé en 2 vastes salles de classe. La partie ouest est surmontée d'un étage de comble. Dans le jardin, on distingue des vestiges de mur qui pourrait correspondre aux 2 autres ailes du collège diocésain. Un escalier en pierre permet de rejoindre l'évêché.


Collège diocésain dit petit séminaire, puis école Jeanne d'Arc: enseignement catholique


Premier élève de couleur noire de Polytechnique, Camille Mortenol se distingua par ses résultats : il en sortit classé 18e sur 205. Sa scolarité à l’X terminée, il choisit de faire carrière dans la Marine, pourtant très élitiste et aristocratique à cette époque. Ce choix s’explique probablement par le métier de son père, qui était maître voilier. Devenu officier de marine, Camille Mortenol participa à « pacification » de Madgascar, où il fut repéré par le général Galliéni. En 1895, grâce à ses faits d’armes, il fut fait chevalier de la Légion d’Honneur. Par la suite, il prit part à de nombreuses autres campagnes militaires, dont l’expédition de l’Ogowé, au Gabon, en 1901. Puis, entre deux missions, il obtint son brevet de torpilleur, domaine dans lequel il se distinguera particulièrement. .


Sa carrière militaire • •

1880, Elève de l'École polytechnique, opte pour la Marine. 1882, nommé au grade d'aspirant de 1ère classe de la marine.

1884, nommé au grade d'enseigne de vaisseau. 1885, sur l'aviso Bisson, Division navale de l'Océan Indien (Louis POUDRA, Cdt). • 1889, nommé au grade de lieutenant de vaisseau. • 1894, combats de Madagascar et organisation de la colonie. • 1895, Chevalier de la Légion d'Honneur. • 1897, Second sur le croiseur Fabert, Division navale de l'Océan Indien (Pierre FORESTIER, Cdt). • 1899, Commandant un groupe de torpilleurs de la Défense mobile de Toulon. • 1900, Commandant l'aviso Alcyon, stationnaire au Congo. • 1903, Adjoint au Directeur des défenses sous-marines à Brest. • 1906, Second sur le cuirassé Redoutable, Division navale de l'Indochine. • 1907, Commandant la flottille des torpilleurs dans les mers de Chine. • 1910, État-Major du 2ème arrondissement maritime. • 1911, Commandant la Défense fixe à Cherbourg. • 1911, Officier de la Légion d'Honneur. • 1914, Commandant des défenses maritimes du front de mer à Brest. Appelé par le Général GALLIÉNI pour le seconder dans la Défense de Paris. • 1915, Directeur du Service d'aviation maritime du camp retranché de la capitale. • •


2.Sa carrière militaire


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A partir de juin 1884, il est envoyé comme aspirant sur l'aviso Bisson. Officier en second de la canonnière Capricorne de 1886 à 1887, il occupe les mêmes fonctions sur le ponton hôpital Alceste en Afrique de 1887 à 1889. Lieutenant de vaisseau, il commande le torpilleur Dehorter de la défense mobile de Cherbourg (18911892). Puis comme officier torpilleur sur le croiseur Cécille (1892-1893). Mortenol participe à la campagne de guerre de Madagascar de 1896 à 1898. Le 19 août 1895, il est fait chevalier de la légion d'honneur par le président Félix Faure à bord du Suffren.

De mai 1894 à mai 1898, il embarque comme officier en second sur le croiseur de 3e classe Fabert.

De retour en France après une mission, il s'inscrit à l’école des défenses sous-marines de Brest dont il sort breveté en décembre 1898. On lui confie alors, le commandement d'un torpilleur, le "176-219". Le 20 juin 1900, il reçoit le commandement de l'aviso de 2ème classe Alcyon, de la division navale de l'Atlantique. Puis il part pour l'Afrique et prend le commandement de la station locale du Congo français de 1900 à 1902. Entre 1904 et 1909, il sert sur des navires de la division navale de l'Indochine dans la division de réserve de Saïgon. En 1908, on lui confie le commandement de flottilles de torpilleurs des mers de Chine. Il quitte l'Indochine en juillet 1909 pour regagner la France et obtient un congé pour sa blessure à la jambe. Cette date marque sa dernière mission maritime et sa dernière campagne de guerre coloniale. En juillet 1911, il est fait officier de la légion d'honneur et capitaine de vaisseau (septembre 1912).



Capitaine de vaisseau. Troisième élève noir (antillais, guadeloupéen) reçu à l'École polytechnique, après Perinon (X 1832) et Wilkinson (X1849), tous les deux martiniquais. Gallieni avait pu apprécier le dévouement de Mortenol quand ils servaient ensemble à Madagascar. En 1914, le capitaine de vaisseau Mortenol est âgé de 55 ans quand il est choisi par le général Dubail, second successeur du général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, pour le seconder dans la défense de la capitale française. Il prit ses fonctions au GMP le 10 juillet 1915 et est directeur du service d'aviation maritime du camp retranché de Paris. II a la responsabilité de défendre Paris contre les attaques de l'aviation allemande. • Avec l'aide d'un service de renseignement éprouvé et d'énormes projecteurs de nuit, en particulier celui du Mont Valérien qui domine la capitale, il déjoue les attaques aériennes ennemies. Renforcer les moyens de défense • Lorsqu’il prend ses fonctions, Paris est soumis à des bombardements aériens répétés des fameux Zeppelin, puis par une aviation allemande – Taube, Aviatik – longtemps supérieure à la nôtre. • Mortenol ne peut que constater de sérieuses lacunes matérielles. Les canons antiaériens sont des 75 qui ne peuvent se redresser qu’à 45 degrés. Rapidement, il s’emploie à améliorer le fonctionnement de son service, à moderniser et à augmenter les moyens dont il dispose. On a installé un modèle expérimental, capable de se redresser à la verticale ; d’autres suivront. • Les postes de recherche aérienne ne disposent alors que d’un seul projecteur, de puissance réduite. Mortenol en obtient plusieurs, transférés d’autres secteurs ; plus tard, leur puissance éclairante est renforcée. De même, les transmissions se voient considérablement améliorées, doublées par des lignes de secours. •

À l’armistice, Mortenol commande à 10 000 hommes, dispose de 65 projecteurs de grand diamètre, de près de 200 canons réellement adaptés au combat antiaérien – contre 10 au début de la guerre.



Reconnaissance d’un héros : Camille MORTENOL est un grand héros de guerre et son souvenir est très présent dans la mémoire des guadeloupéens et de tous les antillais. •

De nombreux hommages lui sont rendus :

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Une plaque commémorative célébrant le centenaire de sa naissance est apposée en 1959 sur sa maison natale à Pointe-à-pitre (angle des rues Nozières et Abbé Grégoire) Une rue à Pointe-à-Pitre porte le nom de Camille Mortenol. Elle va de la place de la Victoire au rondpoint Mortenol. En novembre 1984, une rue du Commandant Mortenol est inaugurée par Jacques Chirac dans le 10ème arrondissement Le 3 décembre 1995, une statue à l’effigie de Camille Mortenol est érigée sur les quais du Port autonome à Pointe-à-Pitre. Le quartier Est situé dans la nouvelle ville de Pointe-à-Pitre porte le nom de cité Mortenol.

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Une vedette de la Société Nationale de Sauvetage en Mer à Hendaye porte son nom En novembre 2010, une salle de réunion de la sous-préfecture de Pointe- à-Pitre porte son nom.

En 2018, un timbre « Sosthène Mortenol » est émis par la Poste

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En Juillet 2020, une plaque à l’effigie de Camille Mortenol est inaugurée sur la façade du Lycée Victor Duruy, Boulevard des Invalides, à Paris.

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Parmi les nombreux hommages rendus au Commandant MORTENOL, la Poste a émis un timbre à son effigie.


Le 21 mars 1915, ces moyens permirent de déjouer une tentative de raid allemand sur Paris. Le général Galliéni écrivit : « L’attaque a permis de constater le bon fonctionnement de la défense contre aéronefs… Le système des postes de guet, transmissions téléphoniques , a donné son plein rendement. Les projecteurs ont constamment tenu sous leurs feux les objectifs aériens… L’artillerie a ouvert le feu sitôt l’ennemi en vue mais les difficultés de réglage n’ont pas permis de donner au tir toute l’efficacité désirable. Les escadrilles, volant de nuit, on fait preuve de hardiesse…

Le Général de division adresse ses félicitations à tout le personnel de la DCA et du Service de l‘Aéronautique… et appelle l’attention sur la nécessité de perfectionner et d’améliorer le tir et d’obtenir plus de rapidité dans la manœuvre. »

En 1917, atteint par la limite d’âge de son grade, le capitaine de vaisseau Mortenol est maintenu dans ses fonctions, mais avec les galons de colonel d’artillerie de réserve. La guerre terminée, il prit sa retraite définitive en 1919 et fut fait commandeur de la Légion d’Honneur un an plus tard, avec cette citation : « Officier supérieur du plus grand mérite, à son poste jour et nuit pour veiller sur Paris, assure ses fonctions avec un rare dévouement et une compétence éclairée. »

Viscéralement attaché aux valeurs de la République, il eut la tentation, pendant un temps, d’avoir des activités politiques.

Il s’éteindra le 22 décembre 1930, à Paris.


Pendant la première guerre mondiale, Mortenol pensait occuper un poste important mais la réalité fut toute autre.

Le 5 juillet 1915, Mortenol se rend à Paris, car il est "désigné pour continuer ses services au camp retranché de Paris". Point de commandement en vue pour Camille Mortenol, le rêve de conduire une flotte disparut. En mai 1917, il est détaché de la marine et pourvu " d’un emploi de colonel de réserve d’artillerie" jusqu’à sa retraite, en mai 1919. Après la guerre, le 16 juin 1920, il est fait commandeur de la légion d’honneur au titre de colonel d’artillerie. Camille Mortenol passe sa retraite à Paris, amer de ne pas avoir été honoré par la marine ou l’armée française. Il s’investit alors sur la question noire. Il milite au sein de la Ligue Universelle pour la Défense de la Race Noire , puis au Comité de la Défense de la Race Nègre et de la Ligue de la Défense de la Race Nègre de 1919 à 1936. Il se préoccupe du sort réservé à la fin de la guerre aux compatriotes militaires blessés ou isolés dans Paris.

En 1922, il occupera la fonction de président de l’association France-Colonies qui « vise à faire mieux connaitre les colonies dans la métropole, à resserrer les liens de solidarité (…) qui doivent unir les Français du continent à ceux d’Outre-mer. » Il s’engage également dans le mouvement nègre assimilationniste auprès de Gratien Candace et René Maran.

Le 22 décembre 1930, Camille Mortenol meurt à l’âge de 74 ans à Paris.


Plan de PAP: Quartier de mortenol

Morte nol


Extrait d’un ouvrage sur Camille MORTENOL




Chaque année le 29 .11, en Guadeloupe , on commémore le souvenir de C.MORTENOL devant sa statue à POINTE à PITRE, sur les quais du port autonome.


La presse locale fait écho des faits d’armes de Camille MORTENOL


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