Inauguration du Macte

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"Le Mémorial ACTe, Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage, est le plus grand lieu muséal au monde dédié à l’histoire de l’esclavage. Le parcours de son exposition permanente fait dialoguer de manière innovante Histoire, objets patrimoniaux, nouvelles technologies et art contemporain. Son projet est de participer à la création d’une mémoire collective partagée de l’histoire de l’esclavage afin d’œuvrer au Vivre ensemble. Il propose également des expositions temporaires de société.« Il a été bâti sur les ruines d’une ancienne sucrerie « Darboussier » à POINTE A PITRE.


Plan du Macte


Le Macte



Inauguration du Mémorial Acte •

Le premier centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage » : c’est en ces termes que François Hollande a qualifié le mémorial le plus grand au monde, un lieu dédié à la mémoire collective qui ouvrira au public le 7 juillet. Selon lui, ce lieu est un autre acte de reconnaissance de la France des crimes contre l’humanité.

En effet, 14 ans auparavant, la loi Taubira avait dénoncé la condition tyrannique et la violation des droits fondamentaux. Il est resté cependant ferme sur une éventuelle indemnisation financière : « La seule dette qui doit être réglée, c’est de faire avancer l’humanité ».

Cette journée, que la France est seule à avoir décrétée, était l’occasion pour de nombreuses personnes de commémorer ensemble la traite négrière partout sur le territoire national.


François Hollande a inauguré dimanche à Pointe-à-Pitre le Mémorial ACTe, centre caribéen d'expressions et de mémoire de la traite et de l'esclavage, au son grave des tambours et des conques, avec lesquels communiquaient les esclaves. Le chef de l'État a coupé le ruban tricolore, sous un jeu d'ombre et de lumière distillé par le treillage métallique qui coiffe le bâtiment, entouré des ministres et d’autres personnalités : * * * * * * * *

Ségolène Royal (Écologie), Christiane Taubira (Justice), Fleur Pellerin (Culture), George Pau-Langevin (Outre-mer), Brigitte Girardin (Francophonie), Président de l'Assemblée Claude Bartolone, Président de la région Guadeloupe Victorin Lurel Maire de Pointe-à-Pitre Jacques Bangou.

Le président est ensuite entré dans le bâtiment, passant d'abord devant une sculpture monumentale dans le patio central, un arbre métallique symbolisant le "poto mitan", pilier des cultures antillaises et métaphore des racines de notre race.


"Les œuvres exposées, les faits restitués, les personnages rappelés et surtout le souvenir des femmes, hommes, enfants victimes de la traite nous font obligation de ne rien oublier et de lutter encore aujourd'hui pour la dignité humaine", a écrit M. Hollande dans le livre d'or, faisant part de son "émotion". Le 10 mai, journée nationale de commémoration de la traite et de l'abolition de l'esclavage M. Hollande avait déjà fait une visite très privée samedi soir en compagnie de M. Lurel, porteur du projet et ancien ministre des Outre-mer, de la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Michaëlle Jean, et du président haïtien Michel Martély, de Macky Sall, président du Sénégal, admirant ainsi les éclairages nocturnes qui donnent au Mémorial ACTe l'allure d'un phare à l'entrée de la baie de Pointe-à-Pitre. La cérémonie d'inauguration devait ensuite se poursuivre avec des allocutions en présence d'une vingtaine de chefs d'État, dont ceux du Sénégal, du Mali, du Bénin et d'Haïti, ou chefs de gouvernement de tous les États de la Caraïbe. Élus, intellectuels, artistes, représentants de toutes les religions, chefs d'entreprise et simples citoyens ont aussi été conviés à ce 10 mai, journée nationale de commémoration de la traite et de l'abolition de l'esclavage, aux allures internationales cette année.





La délégation présente en Guadeloupe









Quelques vues des collections permanentes à l’intérieur du Macte



Le devenir du Macte: Après cette inauguration , le Macte a reçu des visiteurs venus de la Guadeloupe, de la Caraïbe et aussi de France. Une importante exposition temporaire (Le modèle noir ) s’est tenue dans ce musée et nous avons été conviés à un séminaire afin de nous préparer à cette visite exceptionnelle avec nos élèves.


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EXPOSITION TEMPORAIRE // LE MODÈLE NOIR (14/09 – 29/12) 14 – Septembre 2019 Le Modèle noir, de Géricault à Picasso est une exposition organisée par le Mémorial ACTe, Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage, grâce au concours exceptionnel de la Région Guadeloupe, en collaboration étroite avec les musées d’Orsay et de l’Orangerie, Paris, et en partenariat avec la Miriam et Ira D. Wallach Art Gallery, New York. En une trentaine d’années, « la représentation des Noirs » est devenue un objet d’histoire de l’art très présent des deux côtés de l’Atlantique, et les travaux liés aux « black studies » se multiplient. Ils visent, pour une part significative, à montrer comment le monde des images fut imprégné par le processus historique qui, en Europe, de l’instauration de la traite négrière à nos jours, vit l’inéluctable affirmation d’une identité noire. Aucune exposition à ce jour n’avait tenté d’explorer ce phénomène de civilisation multiséculaire à partir de l’iconographie foisonnante, tous media confondus, qu’il a engendré, ce à quoi s’emploie Le modèle noir, de Géricault à Picasso. La première historique que constitue la présentation d’une telle exposition en Guadeloupe, après New York et Paris, est donc l’occasion de donner accès à des chefs d’œuvres de l’histoire de l’art à un public historiquement et géographiquement aliéné de cette opportunité. Elle est aussi l’occasion d’apporter de nouveaux éléments et de nouvelles expériences culturelles à même de nourrir le débat entre art et société. En adoptant une approche multidisciplinaire à l’interface de l’histoire de l’art et de l’histoire des idées, cette exposition se penche sur des problématiques esthétiques, politiques, sociales et raciales ainsi que sur l’imaginaire révélé par la représentation des figures noires dans les arts visuels européens. Un imaginaire qui participe de la construction d’un récit collectif et d’une perception partagée de l’altérité au sein de nos sociétés modernes. Comment se sont construites, déconstruites et reconstruites les images des hommes et femmes « de couleur » au cours des temps ? C’est aux changements de représentation des Noirs vivant en Europe que s’intéresse Le modèle noir, de Géricault à Picasso. Des Noirs dont certains exerçaient l’activité de modèle pour artistes et qui jouèrent un rôle fondateur dans le développement de l’art moderne. Joseph, Madeleine, l’abbé Moussa, Aspasie, Laure, Carmen Lahens, Aïcha Goblet, Ady Fidelin, Jenny Alpha…, nombreux sont les hommes et les femmes noirs ou métis à avoir croisé le chemin des Benoist, Géricault, Delacroix, Chassériau, Cordier, Carpeaux, Manet, Bazille, Beaudelaire, Nadar, Man Ray, Picabia, Matisse, Picasso. Qui sont-elles, qui sont-ils ? Qui sont ces acteurs souvent oubliés du grand récit des avant-gardes ? Notre projet est de faire émerger et d’explorer, avec notre public à la fois nouveau mais aussi profondément concerné, de nouvelles pistes et de nouvelles compréhensions de notre sujet qui puissent nourrir le débat sociétal contemporain que l’art et la culture instruisent si puissamment et que porte le Mémorial ACTe dans son dialogue avec la modernité.


MOT DU PRÉSIDENT DE LA RÉGION GUADELOUPE

Cette exposition a une histoire. Elle a fait une première étape à la Wallach Art Gallery de New York, de la Columbia University. Elle a été scrutée par 450 000 visiteurs du Musée d’Orsay. C’est une première dans un musée français. Elle trouvera un écrin le 13 septembre 2019 dans ce geste architectural exceptionnel qu’est le Mémorial ACTe. Elle s’appuie sur des éléments d’archives, photographies, correspondances, pour nous montrer à travers les œuvres des grands peintres l’évolution des modes de représentation des noirs. Elle n’a pas pour objet le groupe social. Elle s’intéresse au « modèle », en tant qu’individu représenté par l’artiste mais aussi en tant qu’exemple, porteur de valeur. Elle permettra aux guadeloupéens et aux visiteurs de passage de briser le silence et l’ignorance dans lesquels ont été tenus jusqu’ici ces hommes et ces femmes qui n’ont pas été de simples objets muets et passifs de l’histoire de l’art moderne. A partir de cette exposition, ces oubliés du récit des avant-gardes ont une histoire, une identité. Ils appartiennent à une lignée. La guadeloupéenne, la « négresse Madeleine », « Marianne » de la révolution française, avec un prénom, entre dans le récit national.

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Le « nègre Joseph », modèle professionnel à l’école des beaux-arts, modèle de prédilection de Géricault n’habite plus un long silence. La guadeloupéenne Ady Fidelin, compagne de Man Ray, première femme de couleur à apparaitre dans le célèbre magazine de mode Le Harper’s Bazaar (Etats-Unis) en 1937, fait le lien avec l’histoire universelle ; alors que les idéologies racistes se sont faites plus virulentes qu’en 1848. Il est venu le temps de s’interroger sur les silences de l’histoire. Cette exposition d’envergure internationale nous tend un miroir. Elle nous incite à nous interroger sur ces points aveugles, sur l’engagement citoyen qui doit être le nôtre pour forger un vivre ensemble et un dialogue entre toutes les composantes de notre cité. Laure, personnage de la domestique au second plan dans l’Olympia d’Edouard Manet (1863) est un de ces « modèles noirs » révélés par l’exposition Le Modèle Noir de Géricault à Picasso. En partenariat avec des institutions aussi prestigieuses que le Musée d’Orsay et l’Orangerie à Paris et la Miriam D Wallach Art Gallery à New York cette exposition s’appuie sur des éléments d’archives, photographies, correspondances, pour nous montrer à travers les œuvres des grands peintres l’évolution des modes de représentation des noirs. Le concours exceptionnel de la région Guadeloupe, permettra aux guadeloupéens mais également aux visiteurs de passage dans notre archipel de briser le silence et l’ignorance dans lesquelles ont été tenus jusqu’ici ces hommes et ces femmes qui n’ont pas été de simples objets muets et passifs de l’histoire de l’art moderne. Ils y ont contribué ne serait- ce que par les interactions qu’ils ont eu avec ceux qui les ont choisis comme modèles. Il est temps que notre société interroge les silences de l’histoire. Les visages, les destins, le moindre indice recueilli par les historiens de l’art force ce silence qui s’est imposé jusqu’içi comme indiscutable. Et nous voilà poussé à changer notre regard et à nous interroger. Cette exposition est éminemment politique au sens où elle tend à la cité un miroir afin qu’elle interroge ses points aveugles. J’invite la Guadeloupe entière à se montrer à la hauteur de l’enjeu en visitant en nombre cette exposition d’envergure internationale. A l’heure où de la démocratisation de la culture émerge la revendication des droits culturels, l’occasion est donnée à la population de s’approprier cette exposition en la plébiscitant. C’est un acte citoyen pour nourrir la pensée et le projet politique qui ne saurai être porté par les seuls hommes politiques, mais par l’engagement et le dialogue citoyen entre toutes les composantes de la cité.

Ary CHALUS


MOT DE GEORGES BREDENT, PRÉSIDENT DE L’EPCC MACTE

La France d’aujourd’hui est le fruit d’une histoire plurielle. Celle de la période coloniale et des immigrations. Celle de la période post-coloniale aussi. Pourtant pendant très longtemps, ce carrefour des syncrétismes a nié sa diversité. Et il a fallu que les arts visuels soient convoqués pour qu’il en aille autrement. Mais à quel prix et à quel rythme ? L’image du Noir dans l’art occidental a connu des facettes contrastées. Cet être, longtemps assimilé à la nuit, au monde des ténèbres, aux forces du mal, a pu repousser et en même temps fasciner. La peinture, autant que la photographie a devancé l’histoire en participant activement à l’émancipation des populations noires, sans pour autant effacer, d’un coup de pinceau, l’indignité de ceux qui ont toujours été relégués dans la basse-fosse de la condition humaine. De l’iconographie de l’esclavage et de son abolition à une thématique plus générale de l’orientalisme et de l’exotisme, l’infériorité du Noir ne sera vraiment remise en question que par la révolution plastique du vingtième siècle (jusqu’alors, l’image du Noir n’avait pas encore été discutée, glosée, extrapolée et intégrée à la culture visuelle.) Cette remarquable exposition -« Le modèle noir, de Géricault à Picasso »- que le Memorial Acte a choisi d’accueillir dans ses murs accompagne l’exposition permanente sur un axe sociétal pour refléter le positionnement d’artistes contemporains qui vont hisser au final, le corps noir en tant que héros. Le MACTe donne ainsi l’occasion à ses publics de s’interroger sur ce qu’est un Noir au regard des débats sur son ‘essence’ et sur les termes susceptibles de définir les hommes et les femmes originaires d’Afrique ou descendants d’Africains. Dans ce sens, le Mémorial propose une exposition qui associe les figures dominantes de l’histoire de l’art, les idées processuelles du siècle dernier et une approche critique contemporaine qui relève d’un positionnement social, politique voire activiste. Et toutes ces composantes redéfinissent les représentations de l’image du Noir loin des clichés jusqu’alors véhiculés par les blancs. Les œuvres contemporaines qui ont été sélectionnées opèrent tantôt par le ‘détournement’ d’une œuvre existante, tantôt par l’imaginaire. Jean-Pierre Schneider rend hommage à l’Olympia de Manet en déclinant plusieurs variations mi- abstraites, mi -figuratives, mettant notamment en avant la servante confinée à l’arrière-plan du tableau original par une approche essentiellement picturale des formes et des masses. Wenjue Zhang et Marielle Plaisir déplacent la figure noire d’un corps social à un autre par la réinterprétation en renforçant leur place centrale et en modifiant leur décorum. Elles font du corps de la femme noire, par le truchement de la mise en scène, un corps politique non asservi (illustration de notre propos :‘l’Olympia’ de Manet, récusant le fait établi que la femme noire est là pour servir la supériorité de la femme blanche, ou encore, le portrait de ‘Madeleine’ de Marie Guillemine Benoist réinterprété) Dans sa série ‘Poupées Noires’, Mirtho Linguet explore les principes du pictorialisme et de la Négritude à travers la manipulation d’images photographiques et de mises-en scènes dans lesquelles le corps absorbe de façon incisive et excessive la couleur noire. Ces oeuvres contemporaines permettent de lire, dans ses grandes lignes, et forcement simplifiée, l’histoire mouvementée des représentations du Noir dans l’illustration ainsi que dans les imaginaires. Elles permettent – croyons-nous- de suivre les attitudes changeantes et d’aborder par le biais des arts visuels le problème de la confrontation des cultures. Ce qu’il est intéressant de constater à travers toutes ces œuvres c’est l’universalité du sujet qui est traité par des artistes qui n’ont pas forcément un lien identitaire avec l’histoire de l’esclavage et sa mémoire mais qui sont habités par le même souffle humaniste.Et il est heureux que ce soit Le MACTe, lieu de convergence de toutes les cultures qui défendent la mémoire de l’être humain déshumanisé, qui permette cette rencontre. Mais rien de surprenant, au fond car le MACTe, espace de dialogue entre Histoire, Art et Société, s’est aussi donné pour mission de montrer des œuvres qui éclairent les enjeux et les conséquences de l’histoire de tous ceux qui, abonnés à la souffrance, ont su convertir leur cauchemar en lumière d’espérance.

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Georges BREDENT


MOT DE JACQUES MARTIAL, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION • Le Modèle noir, de Géricault à Picasso est une exposition exceptionnelle organisée par le Mémorial ACTe, en collaboration étroite avec les musées d’Orsay et de l’Orangerie, Paris, et en partenariat avec la Miriam et Ira D. Wallach Art Gallery, New York. • Peintures, sculptures, photographies, documents d’époques, ce sont plus de cent chefs-d’œuvre de l’histoire des arts visuels en Europe, de la fin du 18 ème siècle à la fin de la première moitié du 20 ème siècle et jusqu’à nos jours qui ont été rassemblés pour être présentés pour la première fois au public guadeloupéen dans une exposition internationale unique à ce jour. • Afin de réunir ce corpus, ce sont quelques 40 musées, du musée d’Orsay au musée du Louvre aux grands musées de province ou internationaux, institutions publiques, —la Bibliothèque Nationale de France, la Collectivité Territoriale de Martinique—, et collectionneurs privés qui ont ouverts et mis à disposition leurs collections. • L’approche multidisciplinaire de Le modèle noir de Géricault à Picasso se penche sur des problématiques esthétiques, politiques, sociales et raciales ainsi que sur l’imaginaire révélé par la représentation des figures noires dans les arts visuels européens. Un imaginaire qui participe de la construction d’un récit collectif et d’une perception partagée de l’altérité au sein de nos sociétés modernes. • Comment se sont construites, déconstruites et reconstruites les images des hommes et femmes « de couleur » au cours des temps ? C’est aux changements de représentation de ces Noirs qui vivaient déjà en Europe en ces temps-là, que s’intéresse l’exposition. Des Noirs dont certains exerçaient l’activité de modèle pour artistes et qui jouèrent, à ce titre, un rôle fondateur dans le développement de l’art moderne. • Joseph, Madeleine, l’abbé Moussa, Aspasie, Laure, Carmen Lahens, Aïcha Goblet, Ady Fidelin, Jenny Alpha…, ont ainsi croisé le chemin des Benoist, Géricault, Delacroix, Chassériau, Cordier, Carpeaux, Manet, Bazille, Beaudelaire, Nadar, Man Ray, Picabia, Matisse, Picasso. Qui sont-elles, qui sont-ils ? C’est à leur rencontre et à leur découverte que convie cette exposition événement qui se propose, avec le public de Guadeloupe, de faire émerger et d’explorer de nouvelles pistes et de nouvelles compréhensions de notre sujet qui puissent nourrir le débat sociétal contemporain que l’art et la culture instruisent si puissamment et que porte le Mémorial ACTe dans son dialogue avec la modernité.


Après New York et le musée d'Orsay, à Paris, l'exposition Le Modèle noir, de Géricault à Picasso arrive au Mémorial ACTe, Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage.


Nous avons été conviés à au Séminaire au Macte du 2 au 3 octobre 2019, pour préparer des visites scolaires.


Les intervenants


Moments d ’échanges autour de la traite négrière et des abolitions avec les différents intervenants du jour et nous, les professeurs en formation.



Denise Murell , une ancienne élève d'Ashbrook High, université de Columbia a transformé sa thèse sur la représentation des femmes noires dans l'art moderne, en une exposition révolutionnaire à New York, puis à Paris et à Pointe à Pitre. Elle était présente lors de l’expo.


Denise Murrell devant une peinture de Manet, "Jeanne Duval,” la maîtresse de Baudelaire .


Mon alter ego – Olympia noire En tant que jeune artiste qui vit et travaille en occident, ma recherche sur le corps féminin dans la représentation de l’art est liée inévitablement à la question raciale. Par mon propre désir et le besoin, j’ai créé mon alter ego – Olympia noire, dans mon autoportrait nommé After Olympia. Un remake de l’œuvre originale Olympia d’Édouard Manet. Je me suis grimée en Olympia noire allongée sur un divan tandis qu’une fille blanche posait pour la servante. Olympia noire récuse le fait établi que la femme noire soit là pour servir la supériorité de la femme blanche. Dans le reflet du miroir placé en face, il apparaît que je déclenche l’appareil photo avec l’aide d’un câble. Ainsi, c’est l’Olympia noire elle-même qui déclenche l’appareil photo afin de construire sa propre image et placer sa figure sur cette fameuse scène de l’histoire de l’art. Le détournement du rapport de pouvoir est ici radical ; la mise-en-abyme de cet autoportrait, le regard frontal d’Olympia noire nue sur les spectateurs/spectatrices. En effet l’image d’Olympia noire nous regarde, comme une interrogation, une confrontation. On pourra bien imaginer que l’Olympia noire est aussi une courtisane comme la peinture originale de Manet le suggère, elle nous regarde avec son identité, bien consciente de notre regard sur sa nudité. C’est ce qui fit scandale en 1865. Le regard direct vers le public sort de la fiction, pour renvoyer au réel, ce qui exclut l’intimité. Dans mon autoportrait After Olympia, la sexualité d’Olympia noire ne sert plus à la consommation imaginaire, elle s’exprime par le désir immédiat. La mise à nu n’est pas seulement dans la représentation, elle est ici une stratégie performative qui fonctionne aussi bien pendant la prise de vue que pendant l’exposition. C’est également vrai pour le regard de la femme blanche qui, avec celui des spectateurs/spectatrices, est au service du plaisir auto-érotique de l’Olympia noire. Dans Peau noire, masques blancs, Frantz Fanon argumente que c’est la relation entre « noir » et « blanc » qui définit le noir en tant que « noir ». Sans le corps noir pour la distinguer, la blancheur semble invisible dans la culture blanche, parce que le blanc est un être neutre et qu’un corps blanc n’est pas considéré comme une marque de race. C’est le rapport du pouvoir entre « noir » et « blanc » qui entretient la politique raciste. L’inversion des couleurs dans cette photographie mise-en-scène révèle que la relation de pouvoir dans l’œuvre originale n’est qu’une construction politique. Le blanc et le noir ne peuvent être différents que l’un par rapport à l’autre ; une personne ne peut être différente à elle seule. Ainsi, la différence ne pourrait se comprendre que par rapport à l’altérité. Deuxièmement, il subsiste une ambiguïté dans mon autoportrait After Olympia : le déguisement. Cette ambiguïté complexe fait ressortir tout l’intérêt de ce travail. Bien que presque similaire à l’original, le personnage déguisé n’est jamais un sujet authentique. À travers mon alter ego – Olympia noire, je me représente, et ma présence devient performative. Cette hypothèse qu’Olympia noire est plus qu’une simple mimique montre qu’il s’agit ici d’une transgression de la représentation raciale, dans un processus de déconstruction, puis de reconstruction, de mon identité d’artiste. Qu’elle soit sexuelle, raciale ou culturelle, je considère la « différence » d’Olympia comme le symbole de mes propres différences. J’utilise l’image de mon corps comme une arme qui révèle silencieusement cette différence et les différences établies. C’est pourquoi Olympia noire incarne parfaitement mes revendications à la fois féministe et antiraciste. Néanmoins, l’usage de la photographie dans la fabrication de mes images apparaît paradoxal. Si la photographie est censée fixer l’identité de la personne portraiturée, revendiquant la réalité du sujet comme une sorte de preuve de son existence, dans mes démarches, je m’en sers pour l’effacement de mon identité inhérente et fixe. Dans le contexte du racisme, le changement d’identité raciale à travers le déguisement peut fonctionner comme une stratégie pour échapper à la représentation stéréotypée et transgresser des conceptions raciales. Cette présence performative est une critique ironique du processus politique de la différenciation, la discrimination et la marginalisation sociale. Mais grâce à cette identité performative, je n’ai jamais une identité stable et fixe façonnant mon corps comme une imitation sans originale, construisant une identité mouvante par-delà du dualisme des identités sexuelles, raciales et hiérarchiques, ceci afin de déstabiliser les codes dominants et de reconstituer une politique non sexiste, non raciste.


Wenjue zhang Artiste- peintre qui a revisité cette toile: Olympia


Les photos sont interdites à l’intérieur du Macte . Nous avons photographié les activités en extérieur, autour du bâtiment.


Nos classes de CM1/CM2 ont eu le temps de faire 2 visites au Macte; l’une d’entre elles a eu lieu lors de l’exposition «Le modèle noir».



En Guadeloupe, la directrice du Macte suspendue de ses fonctions: Laurella Rinçon nie les accusations portées à son encontre. Laurella Rinçon, directrice générale du musée national de l'esclavage en Guadeloupe, le Mémorial ACTe, a été suspendue de ses fonctions en raison d'irrégularités financières, dont des frais de taxis. Laurella Rinçon, directrice générale du musée national de l'esclavage en Guadeloupe, le Mémorial ACTe, a été suspendue de ses fonctions en raison d'irrégularités financières, dont des frais de taxis, a indiqué Georges Brédent, le président du conseil d'administration, à l'AFP mardi 23 mars. La suspension de Laurella Rinçon de ses fonctions à titre conservatoire, qui lui a été notifiée mardi par lettre d'huissier, est justifiée par «des irrégularités financières liées à des déplacements entre le domicile de la directrice et son lieu de travail» , ainsi que par un«durcissement des relations entre la direction et les salariés, rendant impossible le fonctionnement de l'établissement» , a précisé le président. Lors de sa prise de poste, en octobre 2019, la directrice générale était dépourvue de permis de conduire, ce qui l'aurait contrainte à prendre le taxi qu'elle facturait au mémorial. Elle avait eu, pour ce faire, l'accord initial du conseil d'administration. Mais «cette prise en charge devait être temporaire» , assure M. Brédent qui explique également «ne pas avoir été informé du recrutement d'un chauffeur en 2020» . Interrogée par l'AFP, la directrice générale du MACTe a dénoncé «des propos calomnieux», rappelant avoir «autorité pour recruter des CDD».«Sa suspension va apporter un peu de sérénité. C'est triste, mais elle n'a pas compris son rôle», a commenté auprès de l'AFP le secrétaire général CFTC, Mario Varo. La CFTC avait porté plainte contre X le 10 février, accusant le MACTe de «harcèlement moral, de détournement de fonds et (de recours à des) emplois fictifs». Depuis, Laurella Rinçon a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse contre la CFTC. Mi-février, Mme Rinçon avait signalé au procureur un «défaut de reversement» de plus de 420.000 euros de la part de la région Guadeloupe, qui assure la régie des recettes de la billetterie de l'établissement public de coopération culturelle. Le président du conseil d'administration a assuré à l'AFP que «cette somme était en cours de traitement» Le Macte est actuellement fermé jusqu’à nouvel ordre ce qui annule nos visites prévues à la rentrée.


Laurella YSSAP RINCON: Petite fille du saintannais Eugène Yssap, elle est passée par une classe préparatoire au lycée Chaptal à Paris, avant de faire Histoire à la Sorbonne et l’école du Louvre dont elle sortira diplômée. Elle a œuvré au Brooklyn Museum de New York, au Museum of african art de Washington (États-Unis), au musée des arts africains et océaniens de Paris, au musée Saint-John-Perse de Pointeà-Pitre, au musée national des cultures du monde de Göteborg (Suède), au musée national d’ethnologie de Leyde (Pays-Bas), au Louvre et à la Cité des sciences. Aux dernières nouvelles , la justice l’aurait rétablie dans ses fonctions car il y aurait eu méprise!!! En attendant le Macte reste fermé au public.


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