Dans l'objectif de la communication

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DANS L’OBJECTIF DE LA COMMUNICATION

Avril 2017



#mot #redactrices

Le mot des rédactrices en chef C’est avec beaucoup de plaisir et un optimisme démesuré qu’Intercom vous présente pour la toute première fois un numéro complet sur le monde des communications. À travers ces pages, vous découvrirez des professionnels des communications passionnés par leur métier et leur carrière plus que stimulante. Nous traitons également de la publicité, des relations publiques, du journalisme, de la présence des arts dans le domaine, du design graphique et de l’évolution des médias. Cet éventail d’articles vous donnera sans aucun doute le goût de persévérer et de foncer pour atteindre vos plus beaux objectifs. Il est important pour nous de rester connecté à notre domaine en jetant un regard sur les différentes évolutions qui nous touchent de près ou de loin. Connaître son domaine, c’est être prêt à entrer dans l’univers professionnel des communications. Nous espérons que cette édition vous permettra d’apprécier et de découvrir plus concrètement les différentes facettes des communications. Camille Houle et Malika Schneider Rédactrices en chef

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#index

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#index #journalisme

#carriere

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Les métiers de réalisateur et de producteur à Radio-Canada

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Comment réussir en tant que pigiste ?

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Médias sportifs : l’éternel combat féminin ?

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Comment débuter en photojournalisme

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Animateur d’émission d’affaires publiques

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À chaque procès son histoire

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Le métier de journaliste scientifique

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Journalisme en temps de guerre : travailler aux côtés des militaires

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Vie professionnelle en région

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À la découverte du journalisme de données

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Les médias et les femmes : une relation à long terme

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Recherchiste : la passion de la curiosité

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Une journée dans les pas de Valérie Gaudreau

#implication #stages

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L’importance des stages dans le domaine des communications

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L’implication : au cœur même de l’apprentissage universitaire

#communication #medias

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Numérique et traditionnel : combinaison ou empiétement ?

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Blogueur professionnel, un métier issu de l’ère numérique

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La communication en contexte électoral

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La communication environnementale

#creativite #publicite

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Être créatif en communication publique

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Quand une image vaut mille mots : la publicité dans le monde artistique

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La pige en publicité ou l’art de rentabiliser son imagination

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Portrait : Designer graphique

#organisation #evenements

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L’événementiel de A à Z

#relations #publiques

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Mieux comprendre le métier de relationniste

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Les RP : du festival jusqu’en agence


#carriere


#carriere

Les métiers de réalisateur et de producteur à Radio-Canada RÉDACTRICE: LAURENCE BOURGET + RÉVISEUR : LOUIS-ALEXIS COUTURE

Avec la montée de la technologie ainsi que l’essor du privé dans le domaine de la télévision, plusieurs métiers se sont transformés avec les années. C’est le cas, entre autres, du métier de réalisateur chez Radio-Canada. Manon Boisvert, réalisatrice chez le diffuseur public depuis 32 ans, a débuté sa carrière dans les années où cet emploi était l’épine dorsale au niveau de la production des émissions de télévision. Avec l’entrée du privé dans le secteur télévisuel, les pratiques ont énormément évolué. Un fait déterminant appuie ces changements. En effet, la fonction du producteur au privé a englobé plusieurs des tâches que les réalisateurs exerçaient. AFIN DE SUIVRE L’ÉVOLUTION de ces changements, il est pertinent de comprendre le fonctionnement interne du diffuseur public. Dans un premier temps, le métier de réalisateur diffère beaucoup d’un secteur à l’autre, qu’il soit au niveau de la télévision générale ou celui de l’information. DANS CE BILLET, il sera question du premier volet. Étant donné que ce secteur appartient actuellement en majorité au domaine du privé, de moins en moins de réalisations sont faites dans les studios même de Radio-Canada. La quasi-totalité des émissions réalisées dans les studios du diffuseur public ne lui appartient pas. En effet, « Entrée principale » est la seule émission quotidienne qui est produite par Radio-Canada. Par souci budgétaire, le diffuseur est dans l’obligation d’acheter les autres émissions de télévision au privé puisque cela est moins dispendieux que de les réaliser par lui-même.

IL Y A UNE TRENTAINE D’ANNÉES, lorsqu’elle a commencé à œuvrer en tant que réalisatrice, madame Boisvert coordonnait la production télévisuelle pratiquement du début à la fin. Ses tâches consistaient, entre autres, à engager les acteurs, les recherchistes ainsi que les autres collaborateurs, s’occuper des décors, s’occuper du budget pour la réalisation de l’émission ainsi que de la mettre en ondes. Aujourd’hui, avec la privatisation du domaine de la télévision, les métiers se sont transformés, le réalisateur devenant principalement un metteur en ondes. Par contre, ce dernier peut encore réaliser quelques petits projets qui demandent moins de budget et de supervision, comme c’est le cas du projet Vox Pop que Manon a réalisé l’année dernière. LE MÉTIER DE PRODUCTEUR, quant à lui, a pris beaucoup d’importance depuis la montée de la télévision privée. C’est maintenant le métier pivot dans la production des émissions qui sont diffusées actuellement. C’est lui qui donne la ligne directrice de l’émission et qui, finalement, va dicter au réalisateur l’ordre de la mise en ondes. Par ailleurs, une directrice de production s’occupe tout autant des studios que des horaires des employés. LA PRODUCTION EN GÉNÉRAL s’occupe de trouver des projets et ensuite de trouver un diffuseur qui acceptera de diffuser ce dernier. Étant donné que nous sommes dans une économie capitaliste où le profit est important, les producteurs privés n’ont pas le choix de trouver des « vedettes » qui se joindront à leur projet afin d’avoir des cotes d’écoute plus appréciables. LE PRODUCTEUR DE L’ÉMISSION, quant à lui, va engager les recherchistes ainsi que le ou les réalisateurs. Ce qui auparavant ressemblait plus à un travail d’équipe où chaque personne était impliquée dans le processus de décisions ressemble davantage aujourd’hui à un travail individuel où chacun fait ses tâches.

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#carriere

Médias sportifs : l’éternel combat féminin? RÉDACTRICE: FÉLICIA FOURNIER + RÉVISEUR: LOUIS-ALEXIS COUTURE

Les femmes font de plus en plus leur place dans le milieu des médias sportifs. Même si elles sont davantage acceptées que par le passé, il reste qu’il peut être encore difficile pour certaines d’entre elles d’œuvrer dans cet univers traditionnellement masculin. Pourtant, les communicatrices travaillant dans le monde du sport peuvent autant apporter à ce milieu que leurs homologues du sexe opposé.

POUR CERTAINS, le journalisme sportif est un métier à part entière. Pour d’autres, une simple spécialité qui nécessite des connaissances particulières. Chose certaine, ce type de journalisme a toujours eu tendance à être écartés des autres types de journalisme. Ceux qui se consacrent à la couverture des sports n’ont d’ailleurs pas nécessairement la même crédibilité de la part du public. POURTANT, ils exercent les mêmes pratiques communicationnelles et ont appris les mêmes bases, même si le vocabulaire est plus précis et propre au sport analysé ou commenté. En général, les journalistes sportifs ne représentent que 10 % de tous ceux pratiquant le journalisme. Selon les chercheurs Bertrand Dargelos et Dominique Marchetti, parmi le peu de journalistes sportifs, environ 90 % d’entre eux sont de sexe masculin. Quant à elle, les femmes sont beaucoup moins représentées dans ce milieu comparativement aux autres branches du journalisme.


#carriere

UN PEU D’HISTOIRE

DU RENOUVEAU

Les nouvelles sportives sont apparues tôt dans l’histoire des médias, selon les chercheurs Daniel Beck et Louis Bosshart, alors que le Boston Gazette aux États-Unis faisait le portrait d’un combat de boxe opposant John Faulcomer et Bob Russel en 1733.

La situation est bel et bien différente aujourd’hui puisque les journalistes sportives reçoivent tout type d’affectations : hockey, baseball, football, aussi bien auprès des athlètes de tout genre. Elles ont aussi leurs propres chroniques dans les journaux et animent des émissions sportives à la télévision. De plus en plus, il est possible de voir des femmes commentatrices ou analystes dans les médias lors de compétitions sportives, peu importe la nature de celles-ci.

Toutefois, l’apparition des athlètes féminines dans la couverture des sports s’est faite beaucoup plus tard, soit au 20e siècle. Il était, du même coup, improbable de croiser une journaliste sportive sur une galerie de presse, espace qui leur était d’ailleurs interdit dans plusieurs endroits. Au fil des années, les femmes étaient plus présentes dans le monde du sport, ce qui a permis aux communicatrices de prendre leur place dans cette pratique journalistique distinctive. Les années 1970 ont été un point de référence, notamment en raison du mouvement féministe. Par contre, les femmes journalistes spécialisées dans le sport se faisaient encore rares. La plupart d’entre elles n’étaient pas prises au sérieux et se faisaient souvent confier la couverture de sports dans lesquels les athlètes féminines œuvraient.

Dans cet univers des médias sportifs, les femmes apportent beaucoup. En effet, le regard qu’elles portent sur un événement, par exemple, n’est pas nécessairement le même que celui d’un homme d’après le rédacteur sportif Ron Rapoport. Selon la doctorante en communication, Marilou St-Pierre, les communicatrices auraient une approche différente de celle de leurs homologues masculins avec les acteurs du monde du sport. Elles seraient effectivement davantage tentées de créer une histoire avec leurs reportages et d’y mettre de l’émotion. Selon l’auteur Jacques Marchand, « elles approchent [le reportage sportif] avec une sensibilité et une optique particulières, appréciées en général du public. » Aujourd’hui, les journalistes sportives sont de plus en plus nombreuses à tenter de se tailler une place dans ce milieu. Les femmes œuvrant dans le domaine des sports doivent toujours prouver qu’elles ont les compétences et les connaissances nécessaires pour exercer leur métier. Elles doivent continuellement tenter de s’intégrer au groupe, ce qui est difficile, car elles sont encore de nos jours en minorité.

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#carriere

Animateur d’émission d’affaires publiques RÉDACTEUR: JASON JOLY + RÉVISEURE : MALIKA SCHNEIDER

Le monde du journalisme ne se limite pas qu’à faire des reportages. Plusieurs professionnels ont l’opportunité de travailler en tant qu’animateurs ou animatrices, que ce soit pour un bulletin de nouvelles ou encore pour une émission d’affaires publiques.


#carriere

Andrée Martin fait partie de ces professionnels. Elle a commencé sa carrière en tant que journaliste pour TVA. Elle a d’abord travaillé en Gaspésie comme journaliste sur le terrain, puis à Rimouski et finalement à Québec. Il y a deux ans, la productrice de MAtv Québec l’a contacté. Puisque Pénélope Garon, l’animatrice de l’émission Mise À Jour, quittait son poste, Andrée Martin a immédiatement été invitée à prendre sa place. Cette dernière a accepté le poste parce qu’elle voulait relever ce défi : « Ça faisait partie des objectifs de carrière que je voulais réaliser. » Le métier d’animateur est quelque peu différent de celui de journaliste. Mise À Jour ne dure que trente minutes, mais un sujet est présenté durant l’intégralité de l’émission, sans interruption. Puisqu’il n’y a aucun montage, l’animatrice doit se débrouiller pour alimenter l’entrevue suffisamment longtemps afin qu’elle se maintienne durant toute la demi-heure. De ce fait, selon Andrée Martin, « l’animateur peut se permettre plus de commentaires qu’un journaliste. » Malgré tout, plusieurs similarités peuvent être énoncées entre les deux métiers, comme celle de l’objectivité. L’animateur doit s’assurer de l’impartialité de ses questions et de ses propos. De plus, comme le journaliste, l’animateur est responsable des informations qu’il diffuse. Il doit toujours garder en mémoire l’importance de poser des questions pertinentes qui sauront répondre aux interrogations des téléspectateurs.

DANS LE QUOTIDIEN DE MISE À JOUR AVEC ANDRÉE MARTIN Le quotidien d’un animateur est tout aussi mouvementé que celui d’un journaliste. Andrée Martin explique qu’une fois par semaine, son équipe et elle-même doivent se rencontrer afin de décider des sujets qui seront abordés dans les semaines à venir. Une fois le thème approuvé, les recherchistes contactent les invités et font une préentrevue avec eux au téléphone. Pendant ce temps, Mme Martin fait ses propres recherches et consulte tous les dossiers et toutes les nouvelles ayant le même sujet que celui sur lequel portera l’émission. Puis, une fois les préentrevues reçues, elle les écoute et prend des notes qui serviront à l’élaboration de ses questions et de son court texte de présentation en début d’émission. Avant l’enregistrement, elle finalise ses questions et rencontre les invités. Cette partie est très importante puisqu’elle permet de «  mettre en confiance les invités avant l’entrevue », déclare Andrée Martin. Finalement, l’émission est enregistrée sans interruption. Comme mentionné plus haut, les émissions d’affaires publiques demandent à l’animateur de bien s’informer sur une multitude de sujets qui répondent à l’intérêt public. Selon Andrée Martin, rester informé est la principale qualité que doit avoir un animateur. De plus, lors des entrevues, Mme Martin souligne qu’il faut se concentrer sur les propos de l’invité « sans jamais perdre de vue ce que l’on veut faire ressortir de l’entrevue. » Il est notamment très important de savoir gérer le temps de l’émission et des déclarations des invités. Avec humour, l’animatrice aime à dire qu’« animer c’est être un chef d’orchestre! » Le masculin a été utilisé afin d’alléger le texte.

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#carriere

Le métier de journaliste scientifique RÉDACTEUR: JASON JOLY + RÉVISEURE: MALIKA SCHNEIDER

C’est bien connu, il existe plusieurs types de journalistes spécialisés. Dans les salles de rédaction, il est fréquent de voir des journalistes politiques, économiques, judiciaires et bien d’autres. Il existe notamment des professionnels qui couvrent un domaine à la fois très vaste et très important : la science. Celle-ci englobe les sujets traitant de la santé, des technologies, de l’environnement, de la faune, de la flore, etc. PLUSIEURS MÉDIAS, tous types confondus, abordent de nombreuses nouvelles scientifiques : l’Actualité, Protégez-vous et la Presse par exemple. Toutefois, ils existent des médias spécialisés comme Québec Science ou l’émission Découverte à Radio-Canada. Beaucoup de professionnels sont connus pour ne produire que des nouvelles traitant de sujets scientifiques. VALÉRIE BORDE fait partie de ces journalistes. Elle écrit presque à plein temps pour le magazine l’Actualité pour lequel elle fait des articles sur l’intelligence artificielle, sur les énergies vertes, sur les rêves, sur la chimiothérapie, etc. Elle est aussi chargée du cours Journalisme scientifique à l’Université Laval. DÉTENTRICE D’UNE MAITRISE en communication et d’une autre en chimie, elle s’est tout de même penchée vers le métier de journaliste puisqu’elle « aimait beaucoup les sciences, mais [elle a] compris qu’[elle] n’était pas faite pour en faire, mais plutôt pour en parler. » Elle a donc commencé à travailler comme journaliste en France pour le magazine Industrie et techniques. Puis, en 1993, elle vient s’installer au Québec et travaille comme pigiste pour plusieurs médias spécialisés dans la science.

« Le journaliste n’a pas besoin d’être un scientifique pour espérer percer dans ce domaine » - Valérie Borde

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#carriere

POUR CE QUI EST de la profession de journaliste scientifique, « dans l’exercice du métier, il n’y a pas vraiment de différence entre le journalisme scientifique et un autre type de journalisme », explique Mme Borde. Le devoir du professionnel est d’informer les lecteurs, les auditeurs ou les téléspectateurs sur des questions d’intérêt public. POUR BIEN TRAITER DU SUJET, le journaliste scientifique se doit de rencontrer des sources qui sont en grandes parties des scientifiques ou des chercheurs. Toutefois, d’autres sources peuvent être consultées, comme des médecins, des ingénieurs, des politiciens et même des patients, comme le ferait un journaliste en général. POUR TRAVAILLER comme journaliste scientifique, il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme en chimie ou en biologie par exemple. Tout journaliste peut faire du journalisme scientifique. Toutefois, la science étant parfois complexe, il est recommandé d’avoir une certaine formation afin de bien comprendre et de bien vulgariser les différents concepts. «Puisqu’il existe beaucoup de termes savants en science, il est important d’avoir « une bonne connaissance et de faire de bonnes recherches pour s’assurer que tout ce qui est dit est vrai », ajoute Valérie Borde. BREF, le journaliste n’a pas besoin d’être un scientifique pour espérer percer dans ce domaine. De plus, les étudiants ont de la chance puisque, comme le souligne Mme Borde, « il existe des formations en journalisme scientifique, alors on n’a plus à choisir entre avoir une formation en science ou avoir une formation en journalisme. » LE MÉTIER DE JOURNALISTE SCIENTIFIQUE est donc accessible à tous ceux, peu importe leur spécialisation, qui s’intéressent au vaste domaine de la science.

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Vie professionnelle en région RÉDACTRICE: CAMILLE TREMBLAY-ANTOINE + RÉVISEUR: BERTRAND KANGA

Que ce soit en début de carrière pour acquérir de l’expérience de travail ou en tant que professionnel pour faire valoir les intérêts des régions, travailler hors des grandes villes peut être grandement avantageux. Au cours de l’été 2016, j’ai eu l’incroyable opportunité d’effectuer un stage de trois mois en tant que journaliste à l’hebdomadaire des Îles-de-la-Madeleine, Le Radar. J’ai pu observer les divers avantages d’exercer mon métier en région.

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#carriere

AVANTAGES PROFESSIONNELS

AVANTAGES PERSONNELS

En choisissant de travailler au Radar, un petit journal de région, j’avais conscience que beaucoup de responsabilités me seraient confiées et que je disposerais d’une plus grande liberté que dans une grande salle de nouvelle. Ainsi, j’espérais acquérir davantage de compétences dans le domaine journalistique. Je suis heureuse de constater que cet objectif est totalement atteint. Au cours de mon été, j’ai réalisé, de manière accompagnée, plus de 70 articles journalistiques, jonglant entre plusieurs styles différents.

Autant d’un point de vue personnel que professionnel, un séjour aux Îles et au sein de la rédaction du Radar m’a permis d’entrer en contact avec le monde du journalisme, de faire maints apprentissages dans mon domaine d’étude ainsi que de découvrir une nouvelle région et une culture bien différente au sein même du Québec.

Causé souvent par un manque d’effectifs, les entreprises médiatiques régionales ou les succursales locales doivent confier davantage de responsabilités à leurs journalistes. Pour un jeune professionnel, il peut être très avantageux de se voir confier plusieurs tâches, de travailler sur diverses plateformes, d’obtenir plus rapidement une permanence ainsi que d’avoir plus de proximité avec les acteurs sociaux et les entreprises. Le milieu professionnel est plus libre et accessible en région, selon l’organisation Place aux jeunes en région, et donne rapidement une expérience au niveau de plusieurs aspects du travail de journaliste. D’ailleurs, le Bilan des perspectives de marché du travail 2014 de Jobboom était très positif quant au taux de placement en région pour les jeunes professionnels. Notamment, à la suite du vieillissement de la population et aux massifs départs à la retraite prévus dans les prochaines années, la directrice de l’information de Jobboom, Patricia Richard, affirme que « 75 % des jeunes sur les bancs d’école aujourd’hui occuperont un emploi à la suite du départ d’un retraité. »

Pour les amoureux de la nature, travailler en région représente l’opportunité de profiter au quotidien de la vue sur la campagne, la mer et les montagnes. Tous les sports de plein air sont évidemment plus accessibles! Selon l’organisation Place aux jeunes en région, la qualité de vie est également affectée de manière bénéfique par une absence ou diminution de trafic sur les routes, une diminution des temps d’attente pour les services, davantage de relations de proximité avec la communauté, etc. Bien entendu, comme dans tout choix de vie, il y a également des désavantages à la vie en région. Par contre, prendre le large pour un début de carrière offre beaucoup d’opportunités professionnelles en plus de peut-être découvrir de nouvelles manières d’exercer notre métier.

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#carriere

Les médias et les femmes : une relation à long terme RÉDACTRICE: ROXANE ST PIERRE-ROUSSEAU + RÉVISEUR: BERTRAND KANGA

Dans plusieurs métiers, on entend souvent « ah c’est un métier d’hommes », mais en 2017, est-ce vraiment encore d’actualité d’avoir de tels propos? Dans le domaine des communications et dans les médias, la présence masculine est bien marquée et il faut s’interroger sur la place des femmes. Josette Brun, professeure titulaire à l’Université Laval fait de ce sujet une importante partie dans ses cours et ses recherches. Les femmes ne sont pas représentées de la même façon dans les médias et n’ont pas droit à la même place accordée aux hommes. « Mais dans certains médias, dans certains contenus, ou à des moments précis de l’actualité, se faufilent d’autres représentations plus favorables aux femmes, et même aux discours féministes. », souligne madame Brun. On peut toutefois noter une grande présence masculine dans nos télévisions, et ce, même si les temps ont changé depuis ses débuts. Pourquoi les femmes n’ont-elles pas le droit au même temps d’antenne ou au même droit de parole? « Elles ont souvent été reléguées au second plan », mentionne Josette Brun.

« La dignité et les compétences des femmes ne sont pas encore reconnues à leur juste valeur, surtout quand elles sont jeunes. » - Josette Brun

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#carriere

Les femmes peuvent être sujettes à un certain jugement plus facile à porter qu’aux hommes, et elles doivent souvent accorder plus d’importance à leur apparence, bien que les informations qu’elles relaient au public soient ce qui est fondamentalement le plus important. « Accepterait-on de nos jours une chef d’antenne aux cheveux gris ? Rien n’est moins sûr », souligne la professeure. On voit encore aujourd’hui des sujets dits typiquement féminins accordés aux femmes et on retrouve une minorité de celles-ci dans la couverture de sujets traditionnellement donnés aux hommes, comme le sport. Cependant, Madame Brun nous explique que la présence des médias féminins et leurs publications ont contribué au progrès dans ce domaine : « Les sujets cuisine/ décoration/ mode dominaient, mais il y avait aussi de la place pour les revendications féministes, à divers degrés. » La professeure nomme, entre autres, le magazine Châtelaine qui, dans les années 1960-70 a défendu certains droits revendiqués par les femmes. LES COMMUNICATIONS ET LA PRÉSENCE MASCULINE On peut remarquer une présence majoritairement féminine au sein du Baccalauréat en communication publique, alors, pourquoi continue-t-on d’entendre que les communications sont pour les hommes ? Madame Brun nous explique qu’il existe encore de la discrimination dans le domaine des entreprises médiatiques, même si les pensées ont progressé. « La dignité et les compétences des femmes ne sont pas encore reconnues à leur juste valeur, surtout quand elles sont jeunes », précise la professeure. En 2017, les femmes n’ont pas encore accès au même traitement que les hommes aussi bien dans les communications que dans les différents médias d’information. Toutefois, il existe un certain espoir en raison des nombreuses prises de conscience quant à la place accordée aux femmes. Il ne faut pas oublier que plusieurs pionnières existent. Ces dernières ont fait du chemin pour permettre aux femmes de prendre la place qui leur revient dans ce domaine, comme la journaliste Judith Jasmin. « Elle tentait de faire valoir un journalisme empreint d’humanité qui donnait la parole aux femmes, s’éloignant ainsi des normes de l’époque. Elle a aussi milité à l’interne pour dénoncer les inégalités en emploi qui touchaient durement les femmes », précise Madame Brun. L’égalité des sexes dans les médias n’est peut-être pas encore atteinte, mais une chose est sûre, nous sommes sur la bonne voie. En effet, de plus en plus de femmes talentueuses et affirmées prennent la place à laquelle elles ont droit.

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Recherchiste : la passion de la curiosité RÉDACTRICE: SARAH LACHANCE + RÉVISEURE: MALIKA SCHNEIDER

Être recherchiste, qu’est-ce que c’est au juste ? Un emploi qui peut sembler nébuleux pour certain ? Oui. Généralement, ce sont des personnes qui travaillent dans l’ombre. Il n’en reste pas moins qu’être recherchiste est une profession dynamique et diversifiée. TROUVER DES INFORMATIONS, les vérifier et les transmettre à des professionnels pour qu’ils les communiquent au grand public, voilà la passion de Florence Breton. C’est entre autres ce qui l’a mené vers cette profession. Diplômée depuis avril dernier en journalisme à l’UQAM, Florence travaille maintenant à titre de recherchiste pour la boîte de production DATSIT Studios. Elle a gentiment accepté de nous partager son savoir afin de démystifier ce qu’est vraiment le métier de recherchiste.

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#carriere

LES TÂCHES PRINCIPALES

« Être recherchiste c’est un travail stimulant, mais qui a souvent la réputation d’être perçu comme un tremplin, une transition avant de faire autre chose. Il n’y a pas de honte à exercer ce métier-là. » - Florence Breton

Contrairement à ce que l’on pourrait penser aux premiers abords, être recherchiste n’a rien de redondant. « C’est un métier qui varie beaucoup et qui a plusieurs contextes différents », mentionne Florence. Chaque jour présente de nouveaux défis à relever. Outre le fait que le contenu, les idées, les lieux et les intervenants changent beaucoup, à quoi doit-on s’attendre comme tâches à effectuer ? « Moi je m’occupe de la préparation, des plans et du booking des entrevues, des dossiers de recherche et de m’assurer de l’exactitude de toute l’information. En plus de faire les demandes de visuels et d’accueillir les invités », soutient-elle. Dans sa planification quotidienne, Florence se voit ajouter le mandat de prévoir les invités pour la journée suivante ainsi que ceux qui seront en ondes la fin de semaine. LES QUALITÉS ESSENTIELLES Faire une recherche sur Internet reste à la portée de tout le monde. Alors quel est l’essentiel si l’on veut faire briller nos compétences dans ce domaine ? Selon Florence, l’aptitude principale dont il faut faire preuve dans ce métier est la curiosité. Elle insiste pour dire que posséder une soif inépuisable du savoir demeure une nécessité. Autre qualité requise  : une bonne culture générale. Il va donc de soi que rester au courant de l’actualité est fondamental. L’IMPORTANCE DU FRANÇAIS Florence mentionne également qu’il ne faut pas sous-estimer l’importance de bien maîtriser la langue française, un aspect qui est souvent négligé. Une utilisation juste et exacte de la langue permet ainsi de bien mettre en valeur la nature de l’information. En plus, d’apporter de la crédibilité et d’assurer une fiabilité en tant que communicateur.

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#carriere SAVOIR TRAVAILLER EN ÉQUIPE Travailler comme recherchiste signifie également savoir travailler en équipe. Généralement, on peut penser que le recherchiste travaille seul, cependant « c’est vraiment un travail d’équipe. J’ai des meetings à chaque jour avec la chef de contenu, l’animatrice et la rédactrice. Tout le monde a quelque chose à dire et propose ses idées, même le réalisateur parfois », dit-elle. L’autonomie est plus présente quant au choix des intervenants pour les sujets de l’émission. L’ACTUALITÉ : LE DÉFI À RELEVER Savoir faire face à l’imprévu est primordial en tant que recherchiste. Florence affirme : « Il faut garder en tête que la télévision est quelque chose d’imprévisible. Tu ne le sais jamais d’avance, mais un invité peut annuler à la dernière minute. » Savoir gérer la pression avec professionnalisme requiert un bon degré d’autonomie, un bon sens de l’initiative et bien entendu de la débrouillardise. « On n’a pas non plus de contrôle sur l’actualité, mon travail est en direct, ce qui est assez demandant, mais j’aime travailler sous l’adrénaline  », déclare la recherchiste. LE CÔTÉ POSITIF DU MÉTIER Pour Florence, ce qui est le plus gratifiant dans la profession qu’elle exerce est l’unicité des rencontres qu’elle effectue quotidiennement. « Ça me nourrit beaucoup en tant que personne. J’aime rencontrer des gens passionnés et qui parlent de sujets qui leur tiennent à cœur. Chaque jour est différent et me permet d’apprendre des choses nouvelles dans plein de domaines différents », exprime-t-elle.

QUELQUES CONSEILS Florence conseille aux individus souhaitant exercer la profession de recherchiste d’ouvrir ses horizons, de poser des questions, de lire beaucoup et de ne pas hésiter à faire des recherches en profondeur. « C’est de rester à l’affût et de ne pas attendre pour aller voir ce qui a été fait », mentionne-t-elle. Autre recommandation : se créer un réseau de contacts. Le réseautage est indispensable, selon Florence puisque «  les contacts c’est quelque chose d’essentiel. Être en mesure de savoir qui contacter quand des événements importants surgissent dans l’actualité c’est indispensable. En gros, c’est ce qui te permet de te démarquer en tant que recherchiste. » Comme dernier conseil, elle suggère fortement de s’impliquer le plus possible dans le milieu. « C’est un métier qui ne s’apprend pas vraiment à l’école et il n’y a pas vraiment de formation officielle non plus. C’est pour ça que l’implication en dehors des cours et les stages sont importants », souligne-t-elle.

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#carriere

Une journée dans les pas de Valérie Gaudreau

RÉDACTRICE: MALIKA SCHNEIDER + RÉVISEURE: MARYSE ROBERT

Le journalisme est sans aucun conteste un domaine multidisciplinaire. En effet, les journalistes touchent à tout, mais certains d’entre eux ont la chance d’avoir une spécialisation. Valérie Gaudreau en fait d’ailleurs partie. Journaliste aux affaires municipales au Soleil, elle passe majoritairement son temps entre l’hôtel de ville de Québec, la salle des nouvelles et les différents lieux de rencontres lors des conférences de presse. En quelques lignes, voici les détails d’une journée surprenante dans la vie d’une journaliste passionnée par son métier.

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#carriere

9 h 45

10 h 44

Rendez-vous au Centre des congrès de Québec

Début de la période des questions des journalistes

10 h 00

10 h 48

Conférence de la Chambre des commerces « un modèle d’affaires et de gouvernance pour assurer la pérennité du pont de Québec ». Tout au long de la conférence, la journaliste, originaire de Québec, a utilisé son enregistreuse afin de pouvoir y revenir plus tard. De plus, un vidéaste était présent afin de récolter des prises de vues et des images à des fins de vidéo.

Première question de Valérie

10 h 00

11 h 00 Deuxième question de Valérie 11 h 05 Envoi du Breaking News à la salle des nouvelles du Soleil. 11 h 10

Premier tweet de Valérie Gaudreau

Mêlée de presse avec les différents experts.

10 h 04

11 h 50

Deuxième tweet de la matinée

Retour au sein de la salle des nouvelles du Soleil, en basse-ville.

10 h 15 Tout en suivant assidûment la conférence, Valérie Gaudreau commence à structurer son article et son lead. 10 h 35 L’angle de l’article est officiellement choisi : création de deux sociétés pour le Pont de Québec 10 h 37 Troisième tweet de Valérie sur la conférence 10 h 42 Remise du communiqué de presse officiel à Valérie de la part des acteurs (Mallette et les chambres de commerce de Québec et de Lévis)

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12 h 00 Fait cocasse : connexion à Twitter pour être à l’affût des annonces du Festival d’été de Québec. 12 h 01 Appel à l’attaché de presse du maire de Québec, Régis Labeaume, afin de recueillir ses impressions concernant l’annonce faite par la Chambre de commerce de Québec. 12 h 33 Découpage des enregistrements sonores à des fins d’utilisation pour la création du reportage vidéo.


#carriere

13 h 41 Briefing avec le chef des nouvelles, Sylvain Desmeules. Lors de cette rencontre, Valérie a expliqué son angle et sa stratégie journalistique afin de continuer à pousser la nouvelle.

Après quelques instants de réflexion et en considérant l’état de la circulation routière, Valérie Gaudreau est entrée en contact avec l’attaché de presse du RTC afin d’avoir plus détails. Finalement, aucun besoin de se déplacer.

14 h 00

« J’aime l’imprévisible »

Valérie reste en contact avec les autres journalistes de la salle des nouvelles pour parler des différentes entrevues que ces derniers vont faire avec des intervenants du sujet (par exemple le maire Labeaume).

- Valérie Gaudreau

15 h 39-45 Entrevue téléphonique avec M. Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social par téléphone.

16 h 26 La journaliste aux affaires municipales continue de recueillir les témoignages des entités concernées pour son article sur le pont de Québec. 17 h 13

16 h 00

L’article complet sur le RTC est complété et envoyé au chef de pupitre.

Réception du communiqué de presse officiel du Réseau de Transport de la Capitale (RTC) - annonce importante.

17 h 34

16 h 03 Le chef des nouvelles mentionne à la journaliste de préparer rapidement un Breaking news sur l’annonce officielle du RTC concernant l’entente sur les services essentiels. En l’espace de quelques secondes, la décision est prise : nous allons au point de rendez-vous pour la conférence de presse du RTC. Elle commence à 16h30. L’adrénaline était présente.

Aucune nouvelle de la part du Canadien National (CN) ou plus officiellement la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada pour l’article qui concerne le pont de Québec. 18 h 12 Après un après-midi d’attente, Valérie Gaudreau obtient des nouvelles de la part du CN. Cela permet à la journaliste de pouvoir finaliser son article avec un total de cinq sources. 20 h 00 Fin de la journée.

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#communication #medias

Numérique et traditionnel : combinaison ou empiétement? RÉDACTRICE: ROXANE ST PIERRE ROUSSEAU + RÉVISEUR: BERTRAND KANGA

Le numérique est omniprésent dans le quotidien de chacun, mais encore plus dans le domaine des médias et du journalisme. Plusieurs parlent d’ailleurs de journalisme 2.0 ou du nouveau journalisme, mais le traditionnel est toujours bien ancré. Le poids à accorder au numérique sur le traditionnel doit-il être plus grand ? Quels sont les risques qui y sont associés ? C’est un fait bien établi que les outils électroniques ont pris leur place ces dernières années dans le monde journalistique. Que ce soit ce qui touche les outils de travail des journalistes ou les plateformes utilisées pour la publication, tous les domaines sont atteints. Certains journalistes de la vieille école craignent l’empiétement du numérique sur le papier tandis que les plus jeunes vantent les bienfaits de ces nouvelles pratiques. Les journalistes ont désormais accès à de nouvelles pratiques de collecte de l’information. La classique conférence de presse fonctionne encore, mais qu’en est-il des tweets de certains politiciens ? Les journalistes doivent s’adapter : « les journalistes québécois sont actuellement dans une phase de transition et d’apprentissage en regard des nouvelles possibilités offertes par les réseaux socionumériques  », mentionne une étude réalisée par le Centre d’études sur les médias de l’Université Laval en 2015. C’est donc dire que le numérique prend tranquillement le dessus sur le traditionnel. Il n’y aura pas de retour en arrière, mais une adaptation est nécessaire autant du côté des journalistes que des entreprises médiatiques.

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#communication #medias

La qualité de l’information peut être mise en jeu, car les techniques de collecte de l’information évoluent en même temps. « [...] alors que [les journalistes] doivent régulièrement communiquer des informations en temps réel, le temps imparti au traitement et à l’analyse de ces informations s’avère pratiquement inexistant », souligne-t-on dans la même étude.

« Le web, les nouvelles techniques d’enregistrement et de diffusion sont des outils très précieux pour les journalistes. » ET L’AVENIR? La liberté d’expression est une notion fondamentale de la presse, mais les outils comme les téléphones cellulaires ou les nouvelles plateformes comme les blogues personnels apportent de nouveaux enjeux. « […] Le recours à des hashtags qui construisent un fil d’actualité propre à un événement ou une thématique, renouvellent les interactions entre producteurs d’information et citoyens », peut-on lire dans une recherche réalisée en 2014 par la Revue française des sciences de l’information et de la communication. Bien que la liberté d’expression soit pour tous, les informations qui sont alors divulguées sur certaines plateformes ne sont pas nécessairement les bonnes. Les journalistes qui travaillent pour des entreprises médiatiques ont accès à la plateforme de cette entreprise pour diffuser des informations d’intérêt public, qui sont divulguées en respectant l’éthique. Le numérique permet une large diffusion, mais permet également à plusieurs de s’improviser journalistes, il existe donc deux côtés à la médaille. Tout n’est pas noir, puisque le numérique apporte également son lot de points positifs. Par exemple, la rapidité de partage que fournissent les réseaux sociaux accélère et facilite la divulgation de l’information. La population peut donc rester informée en tout temps. L’impact environnemental est également à considérer, le papier étant moins utilisé. Seul l’avenir le dira, mais le numérique est déjà bien présent et semble être là pour rester. Le phénomène risque également de s’amplifier d’ici les prochaines années. Le web, les nouvelles techniques d’enregistrement et de diffusion sont des outils très précieux pour les journalistes. Ces derniers leur donnent la possibilité d’informer rapidement. Il faut cependant s’interroger sur les impacts que ces nouvelles technologies peuvent avoir sur la qualité de l’information et de l’actualité qui sont diffusées au grand public.

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#communication #medias

Blogueur professionnel, un métier issu de l’ère numérique RÉDACTRICE: VALÉRIE FORTIN BOILY + RÉVISEUR: BERTRAND KANGA

Influenceur, entrepreneur numérique, blogueur professionnel  ? Peu importe l’appellation, l’idée est de générer des revenus suffisants pour être capable d’en vivre. Alors que pour certains il s’agit d’un passe-temps, d’une échappatoire à la vie quotidienne ou d’un moyen de s’exprimer sur des sujets d’intérêts professionnels ou personnels, pour d’autres, il s’agit d’un gagne-pain. EN EFFET, il est possible de vivre des revenus tirés de son blogue, à condition d’avoir un public présent et engagé. Trouver sa niche et sa ligne éditoriale, publier fréquemment et de manière constante, être authentique et transparent permet de développer une communauté autour de son projet et d’éventuellement vivre de ce métier.

«  Je conseillerais d’abord de le faire par passion, par envie, car bien que ça semble très glamour de l’extérieur, ça demeure un métier. » - Jennifer Doré Dallas du blogue Moi, mes souliers IL FAUT DONC y mettre les efforts nécessaires. Marie Noelle Marineau, du blogue Marginale et heureuse, mentionne qu’il faut être patient et prendre le temps de bien faire les choses. Même si l’image populaire donne l’impression que d’être blogueur est facile et que c’est à portée de main de tout un chacun, il en est autrement dans la réalité. Il faut notamment de nombreuses connaissances — ou être en mesure de les acquérir ou de déléguer certaines tâches — pour pouvoir transformer

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un blogue en petite entreprise rentable. Rédaction, révision, édition, réseaux sociaux, SEO, marketing, ventes, graphisme, photographie, vidéo, etc. La liste est longue et pourrait continuer encore et encore.

« Ça te prend un côté entrepreneur, pas le choix. Et de savoir t’entourer des bonnes personnes, déléguer, prendre des risques. » - Josée-Anne Sarazin-Côté du blogue Bulles & Bottillons LES REVENUS POSSIBLES pour le blogueur sont tirés entre autres de la publicité, des articles commandités, des ventes qui proviennent de l’ajout d’une boutique en ligne sur le site du blogue ou encore des événements, formations, conférences ou séminaires organisés par le blogueur. Cette dynamique tend à définir le profil d’un entrepreneur, le blogue servant alors d’outil de communication pour mettre de l’avant les produits et services offerts.

«  Ça prend beaucoup de créativité, parce que si tu veux vivre de ton blogue aujourd’hui, il faut que tu sortes du moule et que tu crées tes propres sources de revenus. » - Josée-Anne Sarazin-Côté du blogue Bulles & Bottillons POUR CEUX ET CELLES qui voudraient en apprendre plus sur le démarrage d’un blogue, je vous suggère de vous inscrire à l’Académie du blogue, une série de formations gratuites élaborées par Josée-Anne Sarazin-Côté, ainsi que de joindre le groupe Facebook dédié au projet, qui permet l’entraide et le soutien entre blogueurs débutants et professionnels.


#communication #medias

La communication en contexte électoral

RÉDACTRICE: VALÉRIE FORTIN BOILY + RÉVISEUR: BERTRAND KANGA

Selon les données de l’Assemblée nationale, 6 012 440 électeurs étaient inscrits sur les listes électorales en 2014. L’un des principaux volets de la communication en contexte électoral est l’information. Il s’agit de renseigner l’électeur, par exemple pour qu’il puisse valider son inscription à la liste électorale, savoir à quel endroit se déplacer le jour du scrutin, connaître les différents modes de votes, etc.

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#communication #medias

Dans les bureaux du Directeur général des élections (DGE) du Québec, une petite équipe s’occupe des communications qui seront transmises dans toutes les résidences du Québec et de la publicité lors des élections. Le premier envoi informatif se fait une semaine et demie après le décret marquant le début d’une campagne électorale. Ainsi, la rapidité et la qualité d’exécution sont primordiales. De plus, la vigilance est de mise, puisque la moindre erreur sur les cartons d’information peut se révéler très coûteuse, impliquant une réimpression des avis de toute une circonscription, qui comporte en moyenne 48 000 individus. Un manuel de l’électeur est distribué avec le premier envoi et une version électronique est également disponible et traduite en 28 langues étrangères et huit langues autochtones. Le DGE a aussi comme mission d’inciter les gens à exercer leur droit de vote. En ce sens, diverses actions de communication sont prises tout au long de l’année. À titre d’exemple, le Directeur général des élections du Québec insiste sur la participation des jeunes aux enjeux démocratiques. Pour cause, aux élections de 2018, un tiers des électeurs inscrits feront partie du groupe des 18-35 ans, et « il a été prouvé qu’un électeur inscrit qui ne se prévaut pas de son droit de vote la première fois où il peut le faire a de bonnes chances de reproduire ce comportement et de prendre l’habitude de ne pas aller voter. » Plusieurs canaux sont donc utilisés pour rejoindre les jeunes et les intéresser aux enjeux électoraux, avant même qu’ils aient atteint l’âge de la majorité.

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DES DÉFIS PARTICULIERS Selon Andréanne Gélinas, chargée de projet en édition au DGE, « le plus gros défi de la communication dans un contexte électoral, c’est qu’il faut rejoindre l’entièreté de la population. Il n’y a pas de public cible, il faut s’adresser à tout le monde ». Et le faire afin que tous comprennent. Le Québec compte en effet un taux élevé d’analphabétisme et d’analphabétisme fonctionnel, ce qui fait que les communications écrites s’adressant à l’ensemble de la population doivent être formulées de manière simple et compréhensible. En raison de l’ampleur de la campagne d’information, la gestion des envois postaux est également un défi auquel doit faire face l’équipe du DGE. Approximativement 4 millions d’avis sont distribués à deux reprises pendant la campagne électorale, et l’ensemble des 125 circonscriptions doit obligatoirement recevoir les renseignements dans les délais prescrits, malgré la grande distance à parcourir dans certaines régions du Québec. Un autre défi majeur est la très courte durée dans le temps d’actions de communication lors des élections générales. En effet, le processus s’enclenche à l’instant même où la campagne électorale débute et se termine le jour du scrutin, soit 33 jours plus tard. Cette dynamique dicte considérablement les délais à respecter pour l’envoi des avis aux électeurs et des différentes actions d’information. « Nor­malement, une campagne de communication, dans un autre ministère par exemple, peut s’étendre dans le temps, tandis que nous avons des campagnes très courtes, mais à grand déploiement », explique Madame Gélinas.


La communication environnementale RÉDACTRICE: DANAÉ MALTAIS + RÉVISEURE: MARYSE ROBERT

Auparavant, l’environnement était perçu comme un domaine marginal. Aujourd’hui, les problèmes environnementaux ont atteint une importance capitale. Chaque jour, on peut observer dans les médias des informations alarmantes concernant le réchauffement climatique ou la pollution.

LES GENS deviennent donc de plus en plus conscients de la problématique et tentent d’aider cette cause en réduisant leur propre impact environnemental. Comment font-ils pour y parvenir ? Entre autres en achetant et en consommant des produits dans des entreprises « vertes », qui ne nuisent pas à l’environnement. C’est d’ailleurs à partir de ce phénomène qu’est née la communication environnementale.

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#communication #medias

PUISQUE L’ENVIRONNEMENT est maintenant une préoccupation d’intérêt public, la protection de celui-ci est devenu un critère de sélection. Xuân-Lan Vu, ancienne conseillère en communication de Hill+Knowlton Stratégies, précise que « les entreprises tendent de plus en plus à se conformer à des normes environnementales pour s’inscrire dans cette tendance qui se développe. [Celles-ci vont donc] insérer la sphère environnementale dans leurs stratégies de communication  ». Les entreprises vont ainsi tenter de valoriser leurs images en montrant qu’elles sont vertes. PAR CONTRE, pour qu’une communication environnementale soit bien réussie, il faut répondre à certains critères. Il ne suffit plus seulement de se déclarer entreprise verte, il faut le prouver en entreprenant des actions concrètes qui mènent à des résultats.

POUR FAIRE SES DÉBUTS en tant qu’entreprise verte, la compagnie doit commencer par se doter d’une politique environnementale. Elle doit ensuite établir une stratégie, des objectifs mesurables et doit aussi pouvoir quantifier son bilan environnemental. Après avoir réalisé ces étapes, l’entreprise sera enfin prête à développer une stratégie de communication environnementale efficace. POUR BIEN RÉUSSIR ce genre de communication, les relations publiques sont indispensables. Elles permettent de montrer au grand public les efforts que fait une entreprise afin d’accroître sa visibilité et sa notoriété. Xuân-Lan Vu ajoute que « les relations publiques sont là pour développer une approche stratégique. Il faut savoir choisir et doser la quantité d’information proposée ». Elles sont d’autant plus importantes lorsqu’elles sont là pour proposer aux entreprises des initiatives pour la communication environnementale. POUR AIDER les entreprises, il existe une norme sur la communication environnementale : ISO-14063. «  [Celle-ci] fournit des lignes directrices afin de mettre en valeur leurs performances en matière de protection de l’environnement  », note Xuân-Lan Vu. LA RÉUSSITE d’une bonne communication environnementale repose finalement sur les efforts et la volonté constante d’une entreprise à réduire son impact environnemental. En effet, il ne peut y avoir de réelle communication environnementale sans que l’entreprise ait préalablement établi une démarche de responsabilisation de ses activités.


#creativite #publicite

Être créatif en communication publique

RÉDACTRICE: KATIE CHARPENTIER + RÉVISEURE: MALIKA SCHNEIDER

La communication se doit d’être créative. C’est même essentiel. La communication commerciale peut facilement la submerger et la laisser croupir dans un trou. La communication publique évolue dans un monde contraint d’obligations médiatiques et professionnelles ; elle a donc l’obligation de se démarquer. L’IMPORTANCE DU PUBLIC Le public s’attend à être surpris. Il veut se sentir interpellé par l’innovation de formes et de concepts. La communication publique porte différents messages sur la vie institutionnelle, politique et privée. Elle entretient une relation étroite et importante avec son public. Selon Geoffrey Dorne, fondateur de Design & Human, « la communication doit être horizontale, pas pyramidale. » Il est primordial qu’elle vienne susciter de l’émotion chez son public. Le citoyen doit rire, pleurer, être autant heureux qu’en colère. Sa réaction aide la communication publique à se différencier et à s’améliorer.

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#creativite #publicite

« Être créatif c’est aussi être attentif au rapport entre le message et sa forme », précise-t-il. C’est être en position d’échanger avec le monde extérieur en élaborant des stratégies, des codes et un langage particulier. L’imagination créative permet d’explorer d’autres horizons, différents points de vue. Le rapport avec le public est très important puisqu’il constitue la base même de la mission de la communication publique. En effet, la communication publique, qui englobe le journalisme, la publicité et les relations publiques, a besoin d’une rétroaction active de son public pour évoluer. Tous les concepts sont basés sur la notion d’intérêt public. Pour toucher chaque public cible, il faut utiliser des techniques différentes, originales et créatives. L’APPORT PERSONNEL EN CRÉATION Pour créer de l’émotion, le communicateur doit connaître son concept par cœur. Il doit creuser profondément pour parvenir à savoir toutes les parcelles qui définissent le thème. Il peut alors aller au-delà du cadre pour éviter d’aller dans l’évidence. La créativité lui permet de progresser sur la conceptualisation des idées. Être créatif, c’est aussi de se permette de rêver, de voir au-delà de la forme telle quelle est. Il faut surtout ne pas avoir peur et faire preuve d’audace. Cela peut s’avérer difficile en considérant ce que les compagnies et les publics pensent. Ces derniers sont libres d’être critiques face à notre travail. Le concepteur doit développer une idée sans se mettre de barrières. Il faut avoir confiance, s’amuser, laisser sortir toutes les idées qui nous passent par la tête. La spontanéité est essentielle en création.

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DIFFÉRENTS TYPES DE CRÉATIVITÉ Selon le chercheur Arne Dietrich, il y a plusieurs sortes de créativité qui existent et permettent l’avancement de projets. La créativité cognitive délibérée est celle de l’essai-erreur pour inventer un concept à partir de ses connaissances. Quant à elle, la créativité cognitive spontanée permet de regrouper des idées durant des moments simples et reposants. C’est ce qu’on appelle la douche turque. Il existe aussi la créativité émotionnelle délibérée où le concepteur développe un projet en lien avec les émotions. On va placer ses émotions ou s’en inspirer pour créer. La créativité émotionnelle spontanée au contraire de la créativité délibérée ne se base pas sur ses propres connaissances, mais sur des émotions. La communication publique est aussi une façon de se divertir. Participer à des évènements, lire des articles intéressants et regarder des publicités innovantes apportent toujours un brin de plaisir autant en étant derrière la réalisation de ces projets qu’en étant le consommateur. La communication publique ne se veut pas uniquement informative, elle tente d’être amusante et enrichissante. La créativité en communication reste à être développée pour créer du renouveau dans l’imaginaire publicitaire et organisationnel. Elle crée une vision commune sur un concept important. Qu’est-ce que serait la communication publique sans la créativité ? Une communication peu originale, peu intéressante et peu inspirante.


#creativite #publicite

Quand une image vaut mille mots : la publicité dans le monde artistique RÉDACTRICE: LÉA-MARIE MONTREUIL + RÉVISEURE: MALIKA SCHNEIDER

La réflexion, l’expérience et la créativité sont des éléments importants lorsqu’il est question de faire de la publicité, et ce, peu importe l’objectif en tête. Tout est pensé pour apporter une certaine originalité : formes, couleurs, présentation, émotions, etc. Dans le monde artistique, et même en général, il est important de noter que la présentation de l’affiche ou de la vidéo promotionnelle est autant une question d’esthétique qu’une invitation à la découverte. Ce n’est pas pour rien que la fameuse citation « une image vaut mille mots » est toujours d’actualité!

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#creativite #publicite

L’OMNIPRÉSENCE DE LA PUBLICITÉ

REJOINDRE LES MULTIPLES PUBLICS

Que ce soit dans le journal, sur notre écran d’ordinateur ou en se promenant dans les rues de la ville, « la publicité […] a envahi notre champ visuel quotidien », selon Philip Wickham, Coordonnateur du département art dramatique du Cégep de SaintLaurent. Il faut croire que le bouche-à-oreille et la publicité dans les journaux lors du Moyen Âge ne sont plus les seules techniques possibles pour propager les nouvelles du monde du spectacle.

Lorsqu’il est question de publicité dans le domaine artistique, il est également important de s’assurer qu’elle rejoint le plus de personnes possibles (tout dépendant du contenu du spectacle, bien sûr). En effet, autant la communauté scolaire que les adultes assistent aux différentes performances de scène. Il faut donc parfois faire des compromis.

Il faut prendre en considération qu’il y a également d’autres moyens de publicité à concevoir. Par exemple, la production de dépliants donnant de l’information sur les acteurs, les chanteurs et les prochains spectacles à venir. Il est important de noter qu’une « entreprise privée […] consacre généralement 10 à 12 % de son budget » au champ de la communication, explique M. Wickham. Tout cela pour permettre une vente grandissante du nombre de billets, et par le fait même obtenir des critiques, positives ou négatives. Il faut donc porter attention à la qualité de la publicité, car ce n’est pas seulement l’œuvre du spectacle qui est pris en compte.

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Pour s’assurer que la publicité ait du succès pour les différents publics, il faut que l’idée principale soit claire pour ensuite en venir à un concept. Selon Dumas marketing, « ce concept s’est concrétisé en un montage final émotif et possiblement vendeur ». Prendre le temps de bien faire sa recherche et de créer tout en innovant, ça rapporte beaucoup, autant en expérience qu’en fierté ! LE PUBLIC PARTICIPE AUSSI À LA PUB ! Avant toute chose, il faut se rappeler que les informations et les images à insérer dans la publicité ne doivent pas être « de trop » et ainsi étourdir le public ciblé. La simplicité est toujours gagnante, tout comme les designs apportant des questionnements. En général, c’est ce qui attire davantage les gens. Même s’ils ne sont pas nécessairement intéressés par le contenu, ils vont avoir une plus grande chance de s’arrêter et de lire, et ainsi en faire part à leur entourage. Alors oui, même le public y participe ! Une augmentation accrue de promo. Eh voilà!


#creativite #publicite

La pige en publicité ou l’art de rentabiliser son imagination RÉDACTEUR: ALEX PROULX-RIVARD + RÉVISEURE: MALIKA SCHNEIDER

L’univers de la publicité, plus précisément de la conception-rédaction, n’est pas un domaine aussi précis que d’autres. C’est pourtant vers ce domaine que je vais me tourner une fois mon diplôme en poche. J’ai toujours pensé que les emplois de conception se trouvaient majoritairement en agence, jusqu’à ce que je rencontre Daniel Sandoval, un homme qui pratique ma future profession, mais dans le confort de sa maison. ENTREPRENEUR, Daniel est une personne dynamique qui aime relever des défis, et qui n’a pas peur de se lancer dans l’inconnu. À la fin de son baccalauréat, il s’est fait adopter par le département de communication, plus précisément par le département de publicité, qui lui a donné goût de poursuivre dans cette veine. Il a réalisé qu’il pouvait jumeler sa passion pour les arts et son intérêt pour les communications sans devoir sacrifier sa personnalité. AUDACIEUX COMME TOUJOURS, il décide de ne pas rejoindre les rangs d’une agence, mais bien de devenir pigiste, pour travailler à son compte, à son rythme. Il a d’abord fait de la pige pour des agences, puis une fois son portfolio rempli, il a utilisé le réseautage pour aller chercher ses propres clients.

«  Ce n’est pas facile commencer comme pigiste. Il te faut une bonne base de liquidité pour produire tes contrats, mais aussi pour vivre, manger, etc. C’est pour cela que ce n’est pas rare de voir des pigistes avec des emplois à temps partiel. En même temps, il n’est pas toujours facile de trouver un employeur qui pourra comprendre ta situation. J’ai été chanceux ! » MALGRÉ CELA, son parcours n’est pas ce que l’on pourrait qualifier d’habituel ; un peu comme le personnage qu’est Daniel ! S’il n’est pas parti à l’autre bout du monde, il travaille sur d’autres projets, il ne reste jamais statique bien longtemps!

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#creativite #publicite

« J’avais commencé à me faire une clientèle, puis j’ai ouvert un café, en même temps ! Après avoir mené ce projet à terme, je me suis concentré à nouveau sur la pige : en gros, j’ai recommencé depuis le début  ! Quand tu es seul, tu apprends à fur et à mesure de tes erreurs et de tes succès ! »

IL PENSE un jour lancer sa propre entreprise, et former sa propre équipe. Bien qu’il aime le défi de devoir travailler seul, il mentionne aussi que le travail d’équipe est une partie importante pour le développement de tout concepteur-rédacteur. Pouvoir se lancer des idées et les faire évoluer à plusieurs est l’un des atouts de travailler en agence, et c’est ce côté qu’y lui manque le plus.

ÊTRE SEUL n’est donc pas pour lui un obstacle. Bien au contraire, cela le stimule, l’encourage à se dépasser. Il explique qu’il adore le fait d’être à la fois le chargé de projet, le concepteur, le designer et le producteur de ses projets. Il n’hésite pas à mentionner qu’il faut apprendre à savoir demander de l’aide aux autres, car une personne ne peut pas être experte dans tous les domaines à la fois !

« Je fais un métier formidable. Que tu travailles en agence ou seul, il n’y a rien de plus gratifiant que de voir une publicité, un site web, une affiche ou autre qui sort de ton cru. Te dire que tu es la personne qui a pensé à cela, et que les gens apprécient (ou pas) ton idée est un sentiment indescriptible. »

« Lorsqu’il y a un problème, tu ne peux pas t’en remettre à quelqu’un d’autre que toi-même, et c’est vraiment stimulant ! Quand tu manques ton coup, tu le manques seul. Mais tu apprends aussi à mieux te relever, et cela fait de toi, au final, une personne plus forte. »

LES UNIVERS de la publicité et de la conception-rédaction ne sont pas des domaines toujours précis, et le chemin vers le succès est parsemé d’embuches. Malgré tout, ma rencontre avec cet homme n’a fait que renforcer ma détermination et qui sait ; peut-être, un jour, ferais-je parti de son équipe. Si une telle chose devait arriver, les Lions de Cannes n’auraient qu’à bien se tenir!

IL EST PAR CONTRE DIFFICILE de prendre du recul. Avec son emploi, plus ses contrats, il travaille en double. Il mentionne qu’il faut apprendre à prendre du temps pour soi. Bien qu’il ne considère pas le temps passé à travailler sur ses projets comme étant une corvée, il doit s’accorder quand même du repos.

« Je travaille 30-35 heures à mon emploi, et quand je reviens à la maison, je travaille jusqu’à tard dans la nuit sur mes projets. Je peux faire cela pendant des jours d’affilés sans m’en rendre compte, car le temps passe vite lorsque je fais quelque chose qui me passionne. »

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Portrait : Designer graphique RÉDACTRICE: ANDREA ROY + RÉVISEURE: MARYSE ROBERT

Les designers graphiques font partie du monde de la communication. Ils sont des spécialistes de la communication visuelle, que ce soit sur des supports imprimés ou virtuels. Leur travail et leur rôle au sein d’une équipe sont, pour les « moldus », difficiles à saisir. Pourtant, tous les acteurs du monde de la communication gagneraient à mieux comprendre le métier de designer graphique.

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#creativite #publicite

INFOGRAPHISTE, GRAPHISTE OU DESIGNER GRAPHIQUE ?

DE TRAVAILLEUR AUTONOME À L’EMPLOYÉ D’AGENCE

Si les caractéristiques du métier sont imprécises pour plusieurs, ces différents termes viendront certainement alourdir le mystère. Principalement, ces appellations désignent le professionnel selon ses études : l’infographiste a complété un DEP, le graphiste a fait une technique au collégial et le designer a étudié au baccalauréat. Dans une agence de communication de grande taille, leurs tâches sont toutefois bien distinctes.

Bien sûr, le rôle de ces trois professionnels de la communication visuelle varie selon leur lieu de travail. Lorsque l’agence ou l’entreprise est de petite taille, il peut y avoir un seul graphiste qui se charge de l’entièreté du processus graphique, donc de l’élaboration du concept jusqu’à la conception technique d’un projet. Tout dépend du fonctionnement et de la taille de l’entreprise ainsi que de la personnalité et des forces de chacun des membres de l’équipe.

Le designer graphique est un concepteur : il travaille de pair avec le directeur de création et participe à la recherche, à la résolution de problème et à l’élaboration des concepts d’un projet. Le graphiste donne vie au concept graphique élaboré par le designer et le directeur de création : il concrétise la facture graphique d’un projet et en effectue les déclinaisons. L’infographiste est le producteur technique : il maîtrise les logiciels à la perfection, il fait la production des documents complets selon les normes établies et il s’assure que chaque détail technique est en ordre.

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UN POUR TOUS, TOUS POUR UN Les designers graphiques sont des créatifs (mais attention, ils ne sont pas des artistes). Ils débordent généralement d’idées et savent les articuler. N’hésitez pas à les faire participer au brain storm d’un projet et aux rendez-vous clients  ! Leurs connaissances des limites graphiques selon un budget ou certains outils peuvent être bien utiles lors de l’élaboration d’un projet et vous éviter des pertes de temps. Vous gagnerez les impliquer à toutes les phases d’un projet.


#creativite #publicite

DE LA MAGIE S’IL VOUS PLAIT !

CHACUN SES FORCES

Ils créent des choses incroyables, mais ils ne sont pas magiciens pour autant. Pour produire un travail de qualité, il faut des outils de qualité (logiciels, fichiers, etc.), du temps et un maximum d’informations sur le produit ou le service. Même si c’est un travail qui peut sembler amusant et facile, c’est un métier comme un autre. Il est nécessaire de travailler très fort pour obtenir des résultats de qualité.

Le métier de designer est en constante évolution depuis son apparition puisque les technologies tout comme les méthodes de communications se développent à grande vitesse. De plus, selon les années et le lieu de ses études ainsi que de ses spécialisations, chaque designer a ses forces. Certains sont aussi illustrateurs, photographes ou motion designer (animation graphique). Assurez-vous de connaître les talents de votre collègue de travail pour ainsi exploiter ses véritables forces et tirer le meilleur de chaque projet.

LA VALORISATION DU MÉTIER Pour les mêmes raisons, les designers graphiques méritent un vrai salaire et non pas seulement de la promotion de leur travail. Les gens qui font appel à un designer pour la première fois sont souvent surpris par le prix des services. Il est vrai qu’il est difficile d’imaginer tout le travail derrière une affiche épurée ou un logo bien structuré. Il ne faut pas sous-estimer le temps ainsi que l’expertise nécessaire pour concevoir des projets graphiques de qualité et qui perdurent à travers le temps. N’oubliez pas qu’un bon design est celui qui passe inaperçu, par sa riche subtilité.

UN BON DESIGNER GRAPHIQUE EST… Selon Maude Gravel, designer graphique et illustratrice pour Intercom, quelqu’un qui souhaite percer dans le domaine doit être ouvert, donc curieux de ce qui l’entoure et à l’écoute de ses clients et de son équipe. Un bon designer graphique se doit aussi d’être polyvalent, authentique et surtout passionné !

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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE D’ÉLECTIONS Mercredi 12 avril à 11h30 au CSL – 3172 Il est maintenant temps d’élire les membres du comité exécutif de l’AÉCPUL. Ce sont ces étudiants qui vous représenteront tout au long de l’année 2017-2018. Neuf (9) postes seront en élection : + Présidence + Secrétaire-trésorier + Vice-présidence aux affaires externes + Vice-présidence aux affaires pédagogiques + Vice-présidence aux affaires socioculturelles et sportives + Représentant de la relève étudiante et professionnelle + Vice-présidence aux communications + Vice-présidence aux affaires internes + Vice-présidence aux comités


#journalisme

Comment réussir en tant que pigiste? RÉDACTRICE: FÉLICIA FOURNIER + RÉVISEUR: LOUIS-ALEXIS COUTURE

Les travailleurs indépendants sont de plus en plus nombreux dans le monde des communications. Effectivement, plusieurs préfèrent travailler par contrat avec un ou plusieurs médias, ce qui leur permet une plus grande autonomie. En considérant les changements qui s’opèrent dans le monde du journalisme depuis quelques années, certains professionnels sont d’avis que cette branche est la voie du futur dans ce métier. LE JOURNALISME indépendant, aussi appelé journalisme à la pige, se veut être une forme du métier qui permet au travailleur d’avoir une certaine liberté dans son emploi. En effet, selon les propos d’Émilie Dubreuil, sur le site du Conseil de Presse du Québec, le journaliste indépendant décide des sujets sur lesquels il travaille et des médias dans lesquels ses textes sont publiés. LE DOCUMENTARISTE Moïse Marcoux-Chabot affirme à son tour que le pigiste est libre dans son temps, c’est-àdire qu’il choisit lui-même les heures et les journées dans lesquelles il consacre son énergie au travail. Il n’est pas obligé de se rendre sur les lieux d’un événement qui l’interpelle moins. JOHANNE FOURNIER, journaliste indépendante, est un excellent exemple de réussite dans ce domaine. Elle est correspondante au journal Le Soleil, elle collabore aussi avec d’autres hebdomadaires tels La Terre de chez nous et le Journal de l’Est. Ayant étudié en communication à l’Université Laval, cette pigiste couvre particulièrement l’actualité du Bas-SaintLaurent, de la Gaspésie et des Îles-de-laMadeleine. Elle agit notamment à titre de présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) au sein de la section de la Gaspésie-Île-de-la-Madeleine.

COMME CHAQUE MÉTIER, celui de journaliste à la pige comporte son lot d’avantages et d’inconvénients. Ayant vécu les deux côtés de la médaille, soit le « journalisme salarié » et le journalisme indépendant, Johanne Fournier est bien en mesure de donner de bons conseils pour ceux qui désirent travailler à leur compte.

« Selon madame Fournier, l’avenir de la profession de journaliste se trouve dans le journalisme indépendant. » SELON ELLE, avant de commencer dans le métier en tant que pigiste, il est important de travailler dans un média, car « même s’il y a de nombreux avantages à être un électron libre, vous êtes laissés à vous-mêmes, ce qui peut être épeurant quand on commence dans la profession. » L’ENCADREMENT et les conseils reçus par des collègues de travail sont des outils dont ne disposent pas le journaliste indépendant, c’est pourquoi œuvrer au sein d’une équipe s’avère être une excellente base. Par la suite, les médias avec qui le journaliste aura travaillé seront plus ouverts à lui offrir des contrats de pigiste pour couvrir différents événements qu’il souhaite par lui-même explorer. En effet, les employeurs en question connaissent déjà ses compétences journalistiques. MÊME SI le monde du journalisme est fortement affecté par des phénomènes comme la concentration de la propriété des médias ou l’essor des nouvelles technologies qui amène l’univers du blogue notamment, le travail de pigiste reste populaire et plusieurs pigistes réussissent très bien à gagner leur vie. Selon madame Fournier, l’avenir de la profession de journaliste se trouve dans le journalisme indépendant. « Il est important de ne pas avoir de préjugés envers ce métier », souligne-t-elle.

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#journalisme

Comment débuter en photojournalisme RÉDACTRICE: ANNE-SOPHIE MALTAIS + RÉVISEURE: MARYSE ROBERT

Raconter une histoire avec simplement des images ? C’est possible, mais pas n’importe comment. Afin de vous aider à vous retrouver dans cet art qu’est le photojournalisme, notre rédactrice donne quelques pistes tirées des conseils de Philippe Renault, photographe d’expérience.

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Avant de commencer à faire un photoreportage, il est nécessaire de faire des recherches sur le sujet. Visualiser les lieux où vous irez prendre des photos sur Internet est un excellent moyen de vous préparer. Cela permet aussi de voir ce qui a déjà été fait sur le sujet. Le sujet du reportage est donc présenté d’une manière unique, même s’il a déjà été traité.


#journalisme

PRÉPARATION Certains endroits nécessitent des autorisations spéciales. Par exemple, les piscines publiques et les écoles exigent une permission pour pouvoir y prendre des images. Ces démarches peuvent nécessiter du temps. Une bonne recherche permet de ne pas être pris au dépourvu et optimise les résultats désirés. Comme c’est le cas dans un article journalistique, un photoreportage doit respecter un angle défini. Il faut choisir des photos qui vont respecter un thème bien précis et qui n’est pas trop général. De plus, les images sélectionnées doivent suivre le fil conducteur du reportage. Si l’une des images ou même plusieurs n’illustrent pas bien le sujet, il faut repartir à zéro. La première question à se poser est la suivante : que vais-je mettre dans ma photo ? En photojournalisme, chaque idée équivaut à une image. Le sujet de chacune d’elles doit donc être réfléchi de façon active. Il faut arriver à imager un sentiment ou une ambiance à travers la photo, sans toutefois se répéter ou illustrer des éléments inutiles à la compréhension du lecteur. ACTION Sur le terrain, il est important de prendre plusieurs photos. Diversifier les prises de vue permet de créer une atmosphère différente pour chaque photo. De plus, davantage d’options seront disponibles lorsque viendra le temps de sélectionner les images qui constitueront le photoreportage. S’il y a des personnes mises en scène, il ne faut pas hésiter à se rapprocher.

Il est important de proposer au lecteur des images qui parlent. Au lieu de photographier le recteur de l’Université immobile devant sa bibliothèque, il est préférable de le capter lorsqu’il est train de parler, par exemple. La position de ses mains et les traits de son visage peuvent très bien illustrer un sentiment ou une ambiance. Cela contribue à la compréhension du lecteur, à condition que la photo s’harmonise avec le texte. Sur une photo, il est préférable de nettoyer l’arrière-plan, c’est-à-dire d’enlever tous les détails superflus qui viennent alourdir le sujet de la photo. Il est plus facile de comprendre rapidement une photo si elle est moindrement épurée. La lumière naturelle joue aussi un très grand rôle dans la photographie. Il est mieux de prendre les photos de jour ou dans des lieux bien éclairés si cela est possible. CONCLUSION Lorsque l’heure est venue de mettre en page le reportage en question, quelques règles sont à respecter. Tout d’abord, il est important de commencer le photoreportage avec la meilleure photo. L’image qui parle le plus et qui est la plus esthétique attirera certainement l’œil du lecteur. Il faut aussi s’assurer de choisir des photos qui ne se ressemblent pas. Chacune doit représenter un élément différent du sujet et l’ensemble doit former un tout. Finalement, il ne faut pas négliger d’écrire le nom de l’auteur des photos et de les numéroter. Les légendes des photos ne doivent pas décrire la photo, mais ajouter un élément nouveau afin de les compléter, ce qui aide à raconter une histoire.

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#journalisme

À chaque procès son histoire RÉDACTRICE: ANNE-SOPHIE MALTAIS + RÉVISEURE: MARYSE ROBERT

Armés d’un calepin et d’un crayon, les journalistes judiciaires sont témoins quotidiennement de comparutions en tout genre. À travers pleurs et soupirs, ils ont l’obligation d’informer le public en traduisant le langage juridique. Regard sur quelques aspects du métier. Pour un journaliste judiciaire, les journées sont semblables, mais ne se ressemblent pas. Chaque matin, il consulte la liste des comparutions de la journée. Isabelle Richer, journaliste judiciaire à Radio-Canada, affirme que les causes qui sont choisies font l’unanimité. Les grands crimes de l’heure, les crimes qui interpellent le public ou les grandes décisions de la cour sont au menu des journalistes judiciaire. Le journaliste doit donc choisir les causes qu’il souhaite couvrir. Il peut arriver que des comparutions surviennent au même moment, mais dans des salles différentes. Dans ce cas, le journaliste fait un choix ou échange des informations avec d’autres journalistes présents au Palais de justice. Comme le langage juridique est complexe et précis, le journaliste peut aller à la rencontre des avocats pour éclairer ses incompréhensions. L’avocat peut aussi aider le journaliste à choisir les bons mots à écrire dans un article, afin d’éviter d’éventuelles poursuites. Après avoir assisté aux différentes comparutions, le journaliste se dirige à son bureau, où il fera la rédaction des articles de la journée.

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LE JURY Il peut arriver que pour énoncer un jugement, le juge nécessite l’aide d’un jury. Un jury est composé de 12 jurés. N’importe qui peut devenir juré, à condition d’être inscrit sur la liste électorale. Ces personnes sont choisies au hasard et ont l’obligation de participer à toutes les étapes d’un procès. Peu importe le métier pratiqué et les connaissances en droit de ces personnes, elles doivent participer au processus judiciaire. Il s’agit d’un devoir en tant que citoyen canadien. Ces personnes sont importantes, car elles analysent la situation de façon objective. Pendant toute la durée du procès, les jurés composant le jury ne sont pas informés par les médias de la cause qu’ils traitent. Ils sont en quelque sorte exclus de leur vie normale, afin d’assurer un jugement objectif qui n’est aucunement modifié par des influences extérieures. L’ORDONNANCE DE NON-PUBLICATION Afin de ne pas déranger un procès en cours, les journalistes sont parfois soumis à une règle stricte : l’ordonnance de non-publication. Cet ordre du tribunal fait en sorte que le journaliste peut assister à l’audience et écouter ce qui est dit, mais ne peut cependant pas diffuser ce qu’il y entend.


#journalisme

TROIS CHOSES À SAVOIR SUR LE JOURNALISME JUDICIAIRE #01 Tout comme le journaliste, le public peut en tout temps (sauf si le juge en décide autrement) assister aux audiences qui ont lieux aux palais de justice. Au Québec, le droit est public.

#02 Le journaliste qui utilise le langage juridique de façon erronée peut lui aussi faire face à des accusations. Il est donc important de bien vérifier les textes avant la publication.

#03 Depuis 2005, les journalistes ne peuvent plus filmer à n’importe quel endroit au Palais de justice. Ils doivent maintenant respecter des limites précises lorsqu’ils font des entrevues. Ces limites sont indiquées par des lignes vertes sur le sol.

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Journalisme en temps de guerre : travailler aux côtés des militaires RÉDACTRICE: CAMILLE TREMBLAY-ANTOINE + RÉVISEUR: BERTRAND KANGA

La pratique du journalisme intégré à des unités militaires, apparue lors de la guerre en Irak, est toujours courante. La relation actuelle entre les militaires et les journalistes fait face à plusieurs défis, dont la sécurité des journalistes, la censure faite par les Forces armées et l’intégrité journalistique. Luc Chartrand, ancien journaliste intégré a observé le risque de dérives de cette pratique.

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#journalisme

Certains journalistes sélectionnés sont intégrés à une unité militaire particulière afin de pouvoir couvrir le conflit. Cette pratique, le journalisme intégré, nommé embedding dans le milieu, est définie par Aimé-Jules Bizimana, professeur au Département des sciences sociales à l’Université du Québec en Outaouais, comme étant « le processus d’intégration des journalistes dans des unités militaires en vue de couvrir les opérations de l’armée durant une période donnée. »

EFFETS NÉFASTES D’UN ACCÈS DIFFICILE À L’INFORMATION

Actuellement, les journalistes jouent un rôle primordial dans la prévention, le suivi et le dénouement des conflits armés dans le monde. L’information est également un enjeu d’importance qui peut être instrumentalisé, censuré ou utilisé comme objet de propagande. C’est pourquoi il est important de porter un regard critique sur le rapport entre les journalistes et les forces armées.

Pour communiquer avec les journalistes intégrés, plusieurs armées ont formé des officiers en relation publique et en communication. Le service d’information militaire doit relayer le message de l’armée avec des communiqués qui sont souvent construits de manière à répondre directement aux besoins des journalistes intégrés.

Luc Chartrand, journaliste pour Radio-Canada, est un vétéran du métier et a notamment couvert, en 2003, l’invasion de l’Irak en tant que journaliste intégré à une unité militaire américaine. Il considère que l’embedded est la manière la plus sécuritaire d’avoir un réel accès aux zones de conflits. Néanmoins, en rétrospection, M. Chartrand déplore le manque de vision globale engendré par ce type de couverture médiatique étant un « accès partiel et limité seulement à une unité, même s’il ne se passe rien dans celle où on est assigné. » Le journaliste de Radio-Canada a également observé un risque de dérive dans cette pratique pour les journalistes intégrés à une unité de l’armée de leur propre pays. Particulièrement pour la guerre en Irak, plusieurs journalistes américains suivaient des unités des États-Unis, ce qui peut biaiser le traitement médiatique et teinter les contenus de patriotisme.

La tangente observée lors des dernières années est la diminution de l’accès à l’information et au terrain. Selon la Presse Canadienne, le gouvernement conservateur dirigé par Stephen Harper de 2006 à 2015 a interdit aux journalistes, à plusieurs reprises, de prendre des images ou d’interviewer des militaires canadiens participant à certaines interventions.

Selon Luc Chartrand, cette problématique n’est cependant pas spécifique aux relations entre les journalistes et les militaires : « Avec la spécialisation du service d’information militaire, oui, ils sont mieux formés, plus habitués à communiquer avec les journalistes et connaissent davantage les besoins des journalistes. Mais les relations publiques représentent une problématique de manière générale dans l’information. Donc, le contrôle de l’information n’est pas pire et n’est pas spécifique dans la relation entre les journalistes et les militaires. » La sécurité des journalistes demeure un enjeu important alors que, selon le Committee to Protect Journalists, 47 journalistes sont morts depuis le début de l’année 2015. Un des moyens mis en place pour améliorer la sécurité des journalistes est de les familiariser avec le terrain avant leur départ.

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#journalisme

À la découverte du journalisme de données

RÉDACTRICE: MALIKA SCHNEIDER + RÉVISEURE: MARYSE ROBERT

Code, programmation, méthodologie et patience. Selon Naël Shiab, journaliste de données à l’Actualité, il s’agit des clés de la réussite pour le journalisme de données. Pratique pourtant peu courante, le journalisme de données fait sa place dans les grandes rédactions nord-américaines et européennes.

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#journalisme

Le journalisme dit « traditionnel » rapporte un événement précis et ponctuel. Au regard des évènements, les journalistes creusent au maximum afin de recueillir de nombreux témoignages de la part des acteurs concernés. Cette dynamique se rapporte à une forme d’étude qualitative. Quant à elle, « l’approche du journalisme de données c’est de dire, cet événement n’est pas unique, il y en a pleins d’autres et il s’inscrit dans quelque chose de plus grand. Il s’inscrit dans un système », précise Naël Shiab, journaliste de données à l’Actualité. Cette tendance se définit par le fait même de mettre ensemble un maximum d’évènements similaires afin d’établir s’il existe ou non un phénomène systémique, vérifier s’il existe une tendance. À LA RECHERCHE DE DONNÉES « On a souvent l’impression que c’est difficile d’avoir accès à des données gouvernementales, mais en fait, ce sont les plus simples », mentionne Naël Shiab. Il précise en contrepartie que les entreprises privées conservent leurs données secrètes en raison des gains qu’elles peuvent en tirer. Dans le cadre de ses différents reportages, le journaliste de données a usé de données strictement publiques. Selon M. Shiab, « ce qui est compliqué, c’est que les données ne sont pas dans des formats facilement traitables. » Lors de l’un de ses derniers reportages, il avait des rapports datant des années 1990, disponibles uniquement en format papier. La difficulté principale subsiste dans le fait qu’il faut «  d’abord trouver cette copie papier et ensuite, il faut numériser les pages intéressantes, faire la conversion en chiffres et en lettres et nettoyer le document pour réussir à traiter ces données », explique le journaliste.

Il tient à préciser que pour obtenir des résultats probants, il est nécessaire pour tout journaliste de données de croiser plusieurs données. Au lieu de définir uniquement un palmarès ou une situation quelconque, on contextualise les données. UN TRAVAIL SUR LE LONG TERME Le journalisme de données s’avère être un complément d’information par rapport au journalisme dit «  traditionnel  ». Celui-ci nécessite toutefois beaucoup de temps de préparation avant d’être disponible au public. En effet, les journalistes de données doivent faire face à une certaine routine. Retrouver des documents, les trier, discerner les données tirées de ces documents, croiser les données, comprendre les informations comprises dans les données, coder le tout, visualiser le reportage et le publier. Un reportage, issu du journalisme de données, peut nécessiter plus ou moins de temps.


#journalisme

DES DÉFIS À LONG TERME Cette pratique journalistique nécessite beaucoup d’investissements et de temps de la part des journalistes. Le cas de Naël Shiab est bien particulier. En effet, il fait part d’une démarche scientifique avec une méthodologie précise (hypothèses, protocoles, etc.). Dans sa pratique, il expose ses stratégies à des professeurs, des experts du domaine à des fins de vérifications. Selon ses propres mots, il effectue « une sorte de mini-recherche académique. »

« Honnêtement, entre un journaliste de données qui code et un autre qui ne code pas, il y a des années-lumière de différence »

L’un des défis auxquels Naël Shiab doit faire face est celui de la vérification. Étant donné qu’il existe encore aujourd’hui très peu de journalistes de données, il ne se fie qu’à sa méthodologie.

« Au Québec, on est vraiment en retard par rapport au reste de l’Amérique du Nord et même de l’Europe. Il est plus que temps qu’on ait des cours de journalisme de données dans les universités, parce qu’on est vraiment en retard », explique Naël Shiab. Il soutient notamment que de savoir coder est un véritable avantage aujourd’hui pour les journalistes.

« On est tellement peu nombreux à en faire,on est un petit peu des extra­terrestres dans le milieu journalistique » - Naël Shiab QUI NE TENTE RIEN N’A RIEN Un seul constat. Les journalistes de données actuels sont tous des autodidactes, ils ont appris par eux-mêmes. De plus en plus, les établissements d’enseignement supérieur offrent quelques cours sur le journalisme de données. Selon Naël Shiab, il est nécessaire d’apprendre à utiliser Excel. Selon le journaliste de l’Actualité, il est notamment important de toujours réfléchir à organiser et structurer son travail. Il considère également que le fait d’apprendre à coder fait toute une différence dans sa pratique professionnelle.

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- Naël Shiab.

QUALITÉS Comme tout journaliste, les qualités pour devenir un journaliste de données sont la persévérance, la rigueur, ne pas avoir de jugement trop hâtif et travailler d’arrache-pied. «  Que tu veuilles être un extraordinaire journaliste culturel, un journaliste d’enquête politique ou un journaliste données, ce sont toujours ces qualités-là qui vont être importantes. Avoir de la discipline, vouloir être utile à la société, faire comprendre le monde dans lequel on vit en ce moment », spécifie Naël Shiab.


L’importance des stages dans le domaine des communications RÉDACTRICE: DANAÉ MALTAIS + RÉVISEURE: MARYSE ROBERT

Le domaine des communications est un milieu très contin­ genté. Pour parvenir à avoir un bon emploi après avoir terminé ses études, il faut être motivé, persévérant et se démar­quer des autres candidats. L’une des façons d’y parvenir est de réaliser un ou des stage(s) lors de son parcours universitaire.

Les stages sont d’une importance capitale en communication. En effet, comme le mentionne Mme Janet Dufour, responsable des stages en communication publique à l’Université Laval, les stages permettent un niveau d’apprentissage plus concret et appliqué que les matières apprises en classe. Elle mentionne que les cours en classe « permettent à l’étudiant d’avoir des connaissances en 2D, alors que les stages appliquent ces mêmes connaissances en 3D. »

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#implication #stages

Selon Mme Dufour, les stages permettent également de faire du réseautage très effectif. Les professionnels voient, en effet, les compétences qu’ont les étudiants, et l’on devient en quelque sorte « une version vivante de notre curriculum vitæ », ce qui crée des contacts importants et permanents. De plus, réaliser une expérience de stage permet de voir si l’on aime réellement le domaine vers lequel on s’oriente. C’est toujours intéressant de voir en quoi consiste concrètement l’emploi que l’on souhaite occuper dans le futur.

« Les stages permettent également de faire du réseautage très effectif » - Janet Dufour Si vous souhaitez réaliser un stage lors de votre cursus universitaire, que ce soit dans le cadre du baccalauréat ou du certificat en communication publique, plusieurs options s’offrent à vous. Premièrement, après avoir réalisé 45 crédits dans le baccalauréat (ou 12 crédits dans le certificat), il est possible de faire un stage qui sera encadré par l’Université Laval. L’étudiant doit alors avoir une cote minimum de 3 points sur 4,33. Dans un parcours universitaire, l’étudiant n’a droit qu’à un stage de la sorte. Ce stage est une période de formation pratique d’une durée minimale de 30 jours dans une entreprise, qui équivaut à 6 crédits dans le programme de communication publique. Il existe toutefois une autre façon d’obtenir un stage durant son cursus universitaire. Les étudiants inscrits au Baccalauréat et au certificat en communication publique peuvent soumettre leur candidature aux stages offerts par le Gala de la relève en communication.

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D’AUTRES POSSIBILITÉS Le Gala de la relève en communication est composé d’un comité étudiant qui vise à récompenser l’excellence et l’implication des étudiants du Baccalauréat en communication publique en remettant aux récipiendaires une cinquantaine de stages en journalisme, en relations publiques et en publicité. La durée des stages varie d’une journée d’observation à plusieurs mois. Pour les étudiants souhaitant réaliser des stages mais n’ayant pas les critères requis, d’autres options s’offre à vous. Une façon un peu plus rare pour obtenir un stage est de contacter soi-même les entreprises dans lesquelles on voudrait être stagiaire. Cette méthode s’avère un peu plus risquée. Effectivement, l’étudiant n’a pas accès à un encadrement aussi soutenu durant le processus de demandes de stage. Il est notamment plus difficile pour l’étudiant de s’intégrer dans une entreprise sans avoir préalablement un réseau de contacts. Toutefois, cette technique peut s’avérer très payante, en considérant la motivation de l’étudiant. Il est d’ailleurs possible de commencer à construire son réseau dès le début de ses études en s’impliquant bénévolement dans certaines organisations, au sein même du campus universitaire. Cette option peut se révéler très intéressante, notamment auprès des employeurs. Ces derniers apprécient les étudiants qui s’investissent dans divers projets et qui sont socialement engagés. Mme Janet Dufour rappelle qu’il est important de commencer à travailler fort dès le début des études afin d’avoir la cote requise pour réaliser un stage. Les contacts qu’il est possible de se faire lors d’un stage resteront toute la vie.


#implication #stages

L’implication : au cœur même de l’apprentissage universitaire RÉDACTRICE: MALIKA SCHNEIDER + RÉVISEURE: MARYSE ROBERT

Obtenir de l’expérience sans faire de stages ? Est-ce possible ? La réponse est oui ! Le bénévolat et l’implication dans différentes organisations s’avèrent être des ressources plus qu’enrichissantes pour tous ceux qui s’y mettent. Moi, la première. Dans le domaine des communications et du journalisme, les opportunités sont nombreuses. Que ce soit au sein même du campus universitaire ou à l’extérieur, il en existe pour tous les goûts. Il suffit de bien s’informer et de regarder les ouvertures autour de soi.

d’autres étudiants s’avère très bénéfique. Il est possible que ces personnes, que vous côtoyez chaque jour, deviennent plus tard de futurs collègues ou de futurs employeurs. L’université est sans aucun doute un lieu d’échange dont il faut faire usage.

UN C.V. BIEN GARNI

UN TEST ULTIME

Il est inévitable qu’en sortant de l’université, nous n’ayons pas tous deux ans d’expérience à notre actif. Il s’agit d’ailleurs d’un critère important pour certains employeurs dans le domaine des communications. Toutefois, ces expériences professionnelles valent leur pesant d’or. En effet, il va de soi que les implications de tous sont valables, et ce, d’une façon unique. Cela renforce nos expériences professionnelles, même si elles sont effectuées bénévolement. L’employeur sera d’autant plus impressionné que vous ayez pris autant d’initiatives.

En s’impliquant dès les premières sessions dans différents comités ou médias, cela peut permettre à bon nombre d’entre vous de définir ce qu’il souhaite réellement. En effet, en essayant de toucher à plein d’aspects et particularités possibles d’un domaine, il est possible de définir nos préférences, tôt dans notre apprentissage. Cela peut d’ailleurs s’avérer très efficace. Plusieurs étudiants arrivent ainsi à définir leur envie professionnelle.

TOUT UN RÉSEAU DE CONTACTS L’implication est sans aucun doute un moyen incontournable et efficace pour se créer un réseau de contacts personnalisés. En effet, le fait d’être étudiant ouvre énormément de portes auprès des différentes entreprises. De plus, travailler avec

«  M’impliquer est, sans aucun doute possible, la meilleure décision que j’aie prise durant mon cursus universitaire »

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#implication #stages

DES BÉNÉFICES PERSONNELS Durant mes deux dernières années d’université, l’implication était mon quotidien. J’ai accepté les mandats les uns après les autres tout en adaptant mon rythme de vie et de travail. M’impliquer est, sans aucun doute possible, la meilleure décision que j’aie prise durant mon cursus universitaire. C’est à travers ces implications que j’ai forgé mon éthique professionnelle et mes expériences. J’ai énormément grandi professionnellement grâce aux personnes qui m’ont épaulée durant tous ces mandats. En m’impliquant autant, j’ai pu découvrir plusieurs facettes du milieu de la communication que je n’avais encore jamais décelées. Cela m’a d’ailleurs permis de m’ouvrir et de faire ma place dans ce milieu si compétitif. Le fait de voir que plusieurs de mes projets se concrétisaient, au fur et à mesure, est un sentiment extraordinaire. Je me sens prête, plus que jamais, pour aller découvrir les merveilles du milieu du travail.

DES SACRIFICES QUI EN VALENT LA PEINE Au fil des années et des mandats, le bénévolat peut parfois devenir difficile. Cela nécessite énormément de motivation, d’efforts et de disponibilités pour pouvoir en tirer profit. L’expérience, qui ressort de ces sacrifices, n’est aucunement remplaçable. Il faut ainsi savoir définir nos priorités et s’adapter à nos propres besoins et objectifs.


#organisation #evenements

L’événementiel de A à Z RÉDACTRICE: CAMILLE HOULE + RÉVISEUR: LOUIS-ALEXIS COUTURE

Dans le milieu de l’événementiel, les conseillers sont amenés à organiser, coordonner, créer et livrer un événement d’envergure axé sur les objectifs de leur client. Il ne s’agit pas seulement de faire la fête avec un verre de vin en prenant de jolies photos. Le véritable travail, c’est tous les petits détails durant le processus qui mène à la réalisation d’un événement et d’un projet rassembleur. Conseiller en événementiel à son compte, François Pouliot, qui souhaite prochainement élargir son équipe, explique que son rôle principal consiste à créer et à planifier un programme répondant aux attentes, aux objectifs et au message que l’organisation ou le client essaie de communiquer au public. «  En événementiel, les organisateurs d’événements travaillent sur une courte ou une longue période pour exécuter tous les aspects reliés à une variété d’événements : corporatif, caritatif, sportif, mariage, party de bureau, salon, 5 à 7, congrès, activation de commandites, spectacle, etc. », explique-t-il. L’un des avantages d’avoir collaboré avec plusieurs organisations au fil des années et de travailler à son compte maintenant, c’est la chance de s’être bâti un grand réseau de contacts et de maintenir de bonnes relations avec chacun d’entre eux. « En connaissant plusieurs fournisseurs, on sait avec qui on veut faire affaire pour tel ou tel événement, avec qui on est à l’aise de travailler et avec qui on a une grande confiance. Je peux donc les suggérer à mon client au besoin », mentionne M. Pouliot.

LE CONSEILLER EN ÉVÉNEMENTIEL DOIT : #01 Évaluer les ressources et les outils qu’il aura besoin

#02 Trouver le lieu idéal où l’événement prendra vie

#03 Définir les fournisseurs avec qui il fera affaire

#04 Suivre et/ou monter un échéancier pour arriver à temps dans les délais prescrits.

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#organisation #evenements QUE FAIT UN CONSEILLER EN ÉVÉNEMENTIEL ? « De la planification, au montage, à la coordination, au démontage, le conseiller en événementiel est comme un chef d’orchestre. Il aime mettre son nez un peu partout, il s’intéresse à tout et il aime voir le résultat de ses efforts à l’événement », mentionne François Pouliot. Dans ses fonctions, la première étape consiste à rencontrer le client et à s’intéresser à son entreprise et à son environnement afin de comprendre la nature de l’événement dont il est question. À partir de ces indications, il trouve une stratégie pour atteindre les objectifs du client en modifiant certaines choses et en mettant sa touche personnelle pour créer un événement réussi. Sommairement, la deuxième étape est de négocier avec les différents fournisseurs pour le service traiteur, les rafraîchissements, les mobiliers, la décoration et tous les autres ajouts à l’espace qui coïncident avec le thème ou la nature de l’événement afin d’avoir la meilleure entente côté prix, mais surtout, côté qualité.

Crédit photo : Maryse Cléro-Nobréga

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Enfin, la dernière étape est l’exécution et l’orientation durant l’événement. Globalement, il s’agit de préparer l’événement au jour J avec toute l’équipe qui y est assignée. Il faut s’assurer que tout est en place avant l’arrivée des convives pour ensuite les diriger l’heure venue et coordonner le programme mis en place. « Si un imprévu surgit, c’est à moi de trouver une solution au problème rapidement », raconte-t-il. UN CONSEIL POUR BIEN EXERCER LE MÉTIER « En événementiel, même si on vit des situations vraiment intenses, il faut rester calme. Si on est stressé, et qu’on a l’air stressé, le client va s’en rendre compte. Il va penser que quelque chose ne marche pas et il va être stressé lui aussi. Il faut retenir que tout se règle et qu’il n’y a rien d’irréparable. Alors on garde le sourire et on gère ! », conclut M. Pouliot.


#relations #publiques

Mieux comprendre le métier de relationniste RÉDACTRICE: CAMILLE HOULE + RÉVISEUR: LOUIS-ALEXIS COUTURE

Les métiers en relations publiques sont bien souvent méconnus du public. Attachés de presse, conseillers en relations publiques ou relationnistes, on retrouve bien souvent le résultat du travail de ces professionnels des communications dans les médias. Bien que nous n’ayons pas toujours connaissance de qui sont ces professionnels, les RP sont des piliers très importants pour les entreprises, les organisations et les personnalités publiques qui souhaitent vendre un produit, lancer un événement ou faire passer un message.

Crédit photo : Caroline Grégoire

« Les entreprises font appel à des services de relations publiques pour que l’opinion de la population leur soit favorable. Elles veulent obtenir ou maintenir une bonne réputation et une belle image de marque », souligne Myranie Tremblay, relationniste au sein de l’agence Tac Tic Marketing.

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#relations #publiques Il s’agit pour les professionnels des relations publiques d’entretenir de bonnes relations avec les journalistes pour que leurs clients soient valorisés dans les médias, mais surtout, pour être en mesure de contrôler le message véhiculé dans l’espace public. UNE JOURNÉE TYPIQUE AU BUREAU Travailler dans le domaine des communications signifie qu’il faut constamment être au courant de l’actualité et de ce qui se dit dans les médias. « Chaque matin, je fais le “ tour ” des médias. Je lis les journaux, je regarde de quoi on parle sur les médias sociaux et je regarde les nouvelles du matin à la télévision. Lorsque je me rends au bureau, j’écoute la radio tout en essayant de ne pas toujours écouter la même chaîne », explique-t-elle. Une fois que cela est fait, c’est le moment de répondre aux courriels. Globalement, il s’agit de faire les suivis, les demandes et de répondre aux questions qui proviennent des clients et des médias. Puis, il vient le temps de s’occuper des dossiers qui consistent en grande partie à rédiger et à organiser des conférences de presse. Mis à part le travail au bureau, les relationnistes sont présents sur le terrain lors des événements et des conférences de presse de leurs clients afin de s’assurer que le tout fonctionne comme prévu. DES TÂCHES VARIÉES Dans l’ensemble, le relationniste a comme principale tâche d’établir une stratégie de communication et de conseiller son client selon ses besoins, la nature de son entreprise et le message qu’il souhaite véhiculer. « Lorsque la stratégie est établie, on parle généralement de tâches telles que la rédaction (communiqué de presse, convocation aux médias, invitation, scénarios, allocutions, etc.), l’organisation de conférences de presse, la sollicitation d’entrevues et de couverture auprès des médias, l’organisation et la gestion d’événements, la gestion des médias sociaux (à l’occasion) et la gestion de crise dans certains cas », mentionne Myranie Tremblay.

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En somme, les tâches d’un relationniste sont très diversifiées, et ce, surtout dans une petite agence. « On doit être très versatile et polyvalent. Il m’arrive parfois de devoir me transformer en graphiste ou en coach de vie… », conclut la relationniste. UN CLIENT SATISFAIT C’EST UNE STRATÉGIE DE RP RÉUSSIE Selon madame Tremblay, les bonnes stratégies sont au cœur de la réussite des actions en relations publiques. Au final, l’important est la qualité des publications qui parlent de leurs clients au lieu de la quantité. « On veut que le message véhiculé soit clair et percutant. On veut que ce soit les médias les plus pertinents qui en parlent. On veut que ce soit les publics cibles qui y soient exposés », justifie-t-elle. LES TENDANCES À SURVEILLER Un phénomène récent qui continue de faire sa place : les influenceurs Web et les blogueurs. «  On doit maintenant inclure dans nos stratégies des ”  offensives  ” envers ses rois du Web et c’est non négligeable », note la relationniste de Tac Tic Marketing. Considérant le fait que les gens changent constamment leur manière de consommer l’information, les professionnels en relations publiques auront comme défi, dans les prochaines années, d’axer leurs stratégies davantage vers le Web et d’être davantage créatifs pour se démarquer. « Une chose est sûre, les gens auront toujours soif d’information, je ne suis donc pas inquiète pour ma profession! », s’enthousiasme Myranie Tremblay.


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Les RP : du festival jusqu’en agence RÉDACTRICE: CAMILLE HOULE + RÉVISEUR: LOUIS-ALEXIS COUTURE

Faire son stage de « fin de bac » dans une grande organisation réputée comme le Festival d’été de Québec (FEQ) signifie être impliqué dans tout le processus d’un événement de renommée internationale. C’est ce que Myranie Tremblay, diplômée du baccalauréat en communication publique, a pu constater au cours de son expérience avec l’équipe des relations de presse. Maintenant relationniste pour l’agence Tac Tic Marketing, Myranie nous fait part de ses deux expériences, antérieure et actuelle, toutes deux enrichissantes et passionnantes.

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« Je suis sincèrement amoureuse de mon travail dans sa totalité » - Myranie Tremblay Un stage au FEQ dans l’équipe des relations de presse consiste principalement à décider des personnes qui peuvent bénéficier des laissez-passer «  Média  ». «  Je devais évaluer les demandes, faire de la recherche et me servir de mon bon jugement selon certaines données telles que l’importance du média, sa portée, sa crédibilité, etc. », explique-t-elle. Comme n’importe quel professionnel des relations publiques, les tâches connexes comprennent la rédaction de communiqués de presse et d’infolettres, la gestion des entrevues avec les artistes et surveiller les restrictions des médias pendant les spectacles.

Cependant, l’organisation doit constamment maintenir leur image et leur réputation tout en gérant certaines crises durant l’année. «  Pendant mon stage, j’ai été témoin de la « crise des bouteilles d’eau » qui a fait parler énormément. Il y avait aussi eu un attentat à Nice où un camion avait roulé sur une foule de gens. Ce sont des éléments que le public ne voit pas parfois, mais un grand travail au niveau des communications est fait à ce niveau et le temps de réaction doit être très rapide », souligne Myranie Tremblay. À l’agence Tac Tic Marketing, il faut être plus créatif. Effectivement, les agences n’ont pas toujours le client ou l’entreprise le plus populaire et doivent donc être réellement stratégiques dans leur façon de structurer leurs nouvelles et dans leur façon de cibler les médias qui seront susceptibles d’être les plus intéressés. « Quand tu réussis à faire un buzz médiatique avec une nouvelle qui semble anodine…c’est incroyablement stimulant et motivant », précise la relationniste. AIMER SON MÉTIER, C’EST ÊTRE PASSIONNÉ PAR CE QUE L’ON FAIT

À l’inverse, en agence, les mandats et les clients sont plus diversifiés, ce qui rend le travail tout sauf routinier. « Au cours de la même semaine, je peux très bien faire un lancement de marque hyper glamour et deux jours plus tard, j’ai les deux pieds dans la boue pour inaugurer un chantier », spécifie la relationniste.

Que ce soit en entreprise, dans une organisation, dans une petite ou une grosse agence, les relationnistes travaillent fort pour élaborer de bonnes stratégies et les mettre en place. Ce qu’ils préfèrent le plus? Le moment où tous leurs efforts sont récompensés : la conférence de presse, l’inauguration ou le lancement de leur client.

DES RÉALITÉS ET DES DÉFIS DIVERGENTS

« Je suis sincèrement amoureuse de mon travail dans sa totalité. J’aime aussi beaucoup les rencontres avec les clients où on reçoit le brief. C’est très stimulant et on a des idées plein la tête! », mentionne-t-elle.

Le Festival d’été de Québec et l’agence Tac Tic Marketing sont deux réalités et deux défis différents en matière de relations de presse. Chaque année, le FEQ suscite beaucoup l’intérêt du public et l’attention des médias du monde entier considérant les artistes invités et sa notoriété. En tant que relationniste, il est donc plus évident de solliciter les médias pour obtenir une couverture.

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nouvelles dates

12 et 13 avril 2017 Pavillon Alphonse-Desjardins


#equipe #intercom

L’équipe d’ Rédactrices en chef

Relations publiques

Camille Houle

Katie Charpentier

Malika Schneider

Marie-Pier Vallières

VP Communications de l’AÉCPUL

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Olivia Tremblay

Alex Proulx-Rivard Katie Charpentier Léa-Marie Montreuil

Rédacteurs Camille Tremblay-Antoine Roxane St-Pierre Rousseau Jason Joly Anne-Sophie Maltais Valérie Fortin Boily Félicia Fournier Danaé Maltais Laurence Bourget Sarah Lachance

Designers graphiques Maude Gravel Andrea Roy Photographies du magazine Malika Schneider Léa-Marie Montreuil Andrea Roy Webmestre

Réviseurs Maryse Robert Bertrand Kanga Louis-Alexis Couture Malika Schneider Camille Tremblay-Antoine Roxane St-Pierre Rousseau

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Saad Zine-Filali L’entièreté du magazine est imprimé sur du papier et du carton recyclés contenants 100 % de matières recyclées post-consommation. Papier et carton certifiés FSC.


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TĂŠl.: 418-574-1088

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