Rapport d'activités 2013

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© Layla Aerts

Rapport d'activités 2013


Child Focus remercie la Fondation Roi Baudouin pour sa contribution à la réalisation de ce rapport annuel.

Child Focus remercie chaleureusement la Loterie Nationale : son plus généreux mécène !

Table des matières • Composition du Conseil d’Administration en 2013……………………………………………………………………………… 1 • Les chiffres 2009-2013 en un coup d’œil…………………………………………………………………………………………… 2 • Le mot de la direction et du président………………………………………………………………………………………………… 4 • 116 000 : le numéro d’appel d’urgence de Child Focus……………………………………………………………………… 5 • Les deux domaines d’action de Child Focus……………………………………………………………………………………… 6

1. Enfants disparus

7

• Fugues………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 11 • Enlèvements parentaux internationaux……………………………………………………………………………………………… 14 • Disparitions de mineurs étrangers non accompagnés (MENA)……………………………………………………… 16 • Disparitions non définies…………………………………………………………………………………………………………………… 17 • Enlèvements par des tiers…………………………………………………………………………………………………………………… 18 Actions de prévention et de sensibilisation………………………………………………………………………………………… 19

2. Enfants sexuellement exploités & e-safety

20

• Abus sexuels ……………………………………………………………………………………………………………………………………… 21 • Abus sexuels via les technologies de l’information et de la communication……………………………………25 • Abus sexuels organisés ou commercialisés………………………………………………………………………………………27 • Images d’abus sexuels (stopchildporno.be)………………………………………………………………………………………28 • e-safety (ligne d’aide)……………………………………………………………………………………………………………………… 30 Actions de prévention et de sensibilisation…………………………………………………………………………………………32 • Financement et comptes annuels………………………………………………………………………………………………………34 • Financement……………………………………………………………………………………………………………………………………34 • Comptes annuels………………………………………………………………………………………………………………………………36 • Rapport du Réviseur d'Entreprises……………………………………………………………………………………………………38 • Liste des partenaires………………………………………………………………………………………………………………………… 40

Rédactrice en chef : Maryse Rolland Rédaction : Nadège Bastiaenen, Hilde Demarré, Nadia Elmouden, Nathalie Fallon, Alexander Isakhanian, Kenny Kolijn, Brigitte Maca, Sofia Mahjoub, Lise-Laura Mattern, Melissa Palomo Lopez, Astrid Pouppez de Kettenis, Katrien Temmerman, Adinda Van Poucke, Elisa Van Speybroeck, Sandra Voet Conception graphique : Françoise Albertyn, Dominique Cabanac I www.wysiswyg.com Impression : impresor.be Traduction : igtv.be Comité de lecture : Heidi De Pauw, Dirk Depover, Nathalie Fallon, Stéphanie Leyn, Melissa Palomo Lopez, Miguel Torres Garcia, Mireille Perebooms Crédit photo : Layla Aerts I www.laylaaerts.be Editeur responsable : Heidi De Pauw, Avenue Houba de Strooper 292, B- 1020 Bruxelles


La Fondation pour Enfants Disparus et Sexuellement Exploités est une fondation d’utilité publique active sous le nom de Child Focus. 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, l’organisation met tout en œuvre pour retrouver les enfants disparus et lutter contre l’exploitation sexuelle des mineurs en ligne et hors ligne. Un seul numéro d’appel d’urgence gratuit, le 116 000, est à retenir pour signaler une disparition ou un cas d’exploitation sexuelle. Via le canal de chat « maintenantjenparle.be », les jeunes peuvent aborder le thème de l’abus sexuel en toute confiance. Les internautes sont invités à signaler anonymement tout matériel de pornographie enfantine découvert par hasard sur le Net au point de contact civil stopchildporno.be. Les fonds publics couvrent un tiers des besoins de Child Focus. Ces fonds sont négociés par projet ou sur base annuelle. Les entreprises et le grand public financent le reste.

Child Focus est membre de : . Réseau Belge de Fondations . Kinderrechtencoalitie Vlaanderen . Missing Children Europe (MCE) . International Centre for Missing and Exploited Children (ICMEC) . International Association of Internet Hotlines (INHOPE) . Réseau international de plateformes de sensibilisation à la sécurité sur Internet (INSAFE) . L’Association pour une Ethique dans la Récolte des Fonds (AERF) . Association pour le Volontariat . Asbl Het Punt . eNACSO

Sous la présidence d’honneur de S.M. la Reine Paola et, depuis le 31.01.2014, de S.M. la Reine Composition du Conseil d’Administration en 2013 Président Jean-Louis Duplat Vice-président Hilde Burie – Witters Membres Stef Anthoni Willy Bruggeman Vincent Bruyère Heidi De Pauw Jérôme Glorie Marina Maes Joël Moresco Benoît Parmentier Françoise Pissart Astrid Rubbens (jusqu’au 01.10.2013) Dirk Vanden Branden Jan Van Gils (jusqu’au 01.10.2013) Jean-Pierre Wellens Observateur désigné par le Gouvernement fédéral Jérémie Tojerow Observateurs désignés par les trois Communautés Margot Cloet Isabelle Pierret Marco Zinnen 1


Child Focus 2013 Rapport d’activités

Les chiffres 2009-2013 en un coup d’oeil Dossiers « disparitions » traités 2009-2013 2009 2010 2011 2012

p.11 Fugues

1 019

1 042

1 101

1 095

989

p.14 Enlèvements parentaux internationaux

467

470

508

455

383

p.16 Disparitions de mineurs étrangers non accompagnés

279

299

93

83

64

p.17 Disparitions non définies

29

32

61

77

82

p.18 Enlèvements par des tiers

36

29

31

17

33

1 830

1 873

1 794

1 727

1 551

227

253

294

279

282

p.10 Campagnes d’affichage

24

14

33

31

33

p.10 Campagnes de vignettage

57

47

54

75

60

81

61

87

106

93

TOTAL des dossiers de disparitions

TOTAL des disparitions inquiétantes (voir p.8 et p.10)

TOTAL campagnes de recherche

Dossiers « disparitions » traités par categorie 2013 927

62

250

133

6% TOTAL

TOTAL

35 %

Dossiers clôturés au 31.12.2013

56

26

TOTAL

46

18

82

989 94 %

65 %

68 %

Enlèvements parentaux internationaux

Disparitions non définies

Dossiers non clôturés

24

9 27%

28 %

32 %

383

Fugues

2

2013

TOTAL

TOTAL

72 %

73 %

64

Disparitions de mineurs étrangers non accompagnés

33

Enlèvements par des tiers


Child Focus 2013 Rapport d’activités

Nouveaux dossiers « exploitation sexuelle & e-safety » 2009-2013 2009 2010 2011 2012

p.21 Abus sexuels

2013

-

-

460

636

502

p.25 Abus sexuels via les TIC*

-

-

57

52

44

p.27 Abus sexuels organisés ou commercialisés

-

-

17

18

16

TOTAL des dossiers d’exploitation sexuelle

257 331 534 706 562

p.30 Contacts « Ligne d’aide » (via clicksafe.be)

112

78

113

p.30 Demandes relatives aux formations ou matériel pédagogique

338

2 064

1 025

782

1 500

338

2 064

1 137

860

1 613

1 839

1 320

1 479

1 394

1 232

TOTAL contacts et demandes “e-safety”

p.28 Dossiers « stopchildporno.be » *TIC: technologies de l’information et de la communication Avant 2011 : les dossiers d’exploitation sexuelle n’étaient pas subdivisés en catégories.

Dossiers « exploitation sexuelle » effectifs vs dossiers « exploitation sexuelle » préventifs 2009-2013 240

6

1 66% %

16

1%

94%

284

41

326

12 % 28% 2%

2009

2010

93 %

86 % 72%

5 203

471

1% 61 %

2011

Dossiers préventifs

219 2%

38 % 67 % 68%

Dossiers effectifs

16

2012

392

31 %

12

2% 70 %

2013

158 28 % 35%

65%

Autres (demandes d’informations/questions)

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Avant-propos

Je vous remercie et je vous félicite pour votre dévouement. Professionnels ou volontaires, vous accomplissez votre mission avec énormément de rigueur, mais aussi d’humanité

Une organisation est comme un navire sans gouvernail si ses objectifs ne s’appuient pas sur des valeurs…

ELIO DI RUPO, Premier ministre

Un rapport annuel est, par définition, une rétrospective. Les pages qui suivent vous en apprendront donc davantage sur notre démarche et les activités de prévention en matière de disparition et d’exploitation sexuelle d’enfants menées tout au long de 2013, qui fut une année de travail très intense et également une année charnière.

convaincre les parties concernées de parvenir à un accord à l’amiable car nous savons qu’il permet d’obtenir des résultats plus rapides et satisfaisants qu’en suivant les voies juridiques. Nous ne banaliserons jamais la fugue d’un enfant, même s’il est coutumier du fait. L’implication fait partie intégrante du professionnalisme.

coup à faire dans ce domaine en Belgique. Il s’agit en l’occurrence de lutter contre la réalisation et la diffusion d’images d’abus sexuels d’enfants (pornographie enfantine), la mise en confiance d’enfants à des fins sexuelles sur Internet (grooming), la prostitution d’enfants et de jeunes, ainsi que certaines formes de tourisme sexuel.

Quinze ans après la création de Child Focus, le Conseil d’Administration et toute l’équipe ont en effet défini ensemble des objectifs stratégiques pour la période 2014-2017. Les questions clés étaient : que voulons-nous faire et comment voulons-nous le faire ? Comme point de départ à notre réflexion, nous sommes partis de six valeurs qui nous tiennent à cœur. Vous pouvez en prendre connaissance à la dernière page de ce rapport d’activités.

Plus que jamais nous mettons l’accent sur l’exploitation sexuelle des enfants et avons un rôle de conseiller et d’interface-relais avec les organisations d’aide locales spécialisées et les services de police dans les dossiers d’abus sexuels. Nous n’avons en effet pas la prétention de pouvoir offrir une aide ou une thérapie de longue durée. Aussi veillerons-nous au cours de l’année 2014 à renforcer les liens avec d’autres organisations, de manière à pouvoir rediriger directement vers les services compétents les personnes qui ont besoin d’aide. Nous optons résolument pour le partenariat et la concertation.

Child Focus accorde depuis toujours une attention particulière aux parents et aux proches d’enfants disparus ou sexuellement exploités. À ce jour, les activités et les contacts visant directement les enfants et les jeunes étaient donc limités. Nous voulons cependant apporter divers changements à cet égard et allons diffuser, à terme, nos messages dans un langage susceptible de toucher ce public cible et via d’autres canaux. En impliquant activement les jeunes, en leur offrant la possibilité de faire entendre leur voix, nos actions de prévention et de sensibilisation gagneront en efficacité.

Heidi De Pauw, directrice générale

Nous voulons également mieux délimiter notre champ d’intervention et préciser notre rôle en matière de lutte contre l’exploitation sexuelle. Pour ce faire, nous nous appuyons sur la Convention de Lanzarote. Il reste beau-

Nous remercions chaleureusement tous les collaborateurs et volontaires pour leur engagement 365 jours et nuits par an.

Jean-Louis Duplat, président

Nous restons résolument focalisés sur les disparitions et l’exploitation d’enfants. Nous plaçons l’enfant, l’humain au centre de nos préoccupations et travaillons sans juger ni discriminer. Tout un chacun, en ce compris le plus vulnérable mineur étranger non accompagné porté disparu, a droit à la même attention. En matière d’enlèvements parentaux internationaux, nous tenterons toujours de

Child Focus a

15 ans!

Le 3 décembre 2013, Child Focus a soufflé ses 15 bougies. Pour l’occasion, les présidents de la Chambre et du Sénat, Monsieur André Flahaut et Madame Sabine de Bethune, ont ouvert les portes du Parlement fédéral à notre organisation et à ses quelque 250 convives du secteur de la protection sociale, du monde des entreprises, de la police, de la magistrature et de la politique. Notre présidente d’honneur (jusqu’au 31 janvier 2014), la Reine Paola et le Premier ministre, Elio Di Rupo nous ont également gratifié de leur présence. Cette soirée conviviale a été, pour la direction et le Conseil d’Administration de Child Focus, l’occasion de présenter les conclusions du récent exercice d’identité de l’organisation et le plan stratégique pour les quatre années à venir. 4


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116 000 et bientôt 116000.be

Le numéro d’appel d’urgence de Child Focus L’accessibilité reste l’un des atouts majeurs de Child Focus. L’organisation est joignable jour et nuit, sept jours sur sept, au numéro gratuit 116 000. Un numéro mis à la disposition de toute personne souhaitant signaler la disparition ou un cas d’exploitation sexuelle d’un mineur. L’équipe des huit responsables accueil est à l’écoute pour prendre en charge les appelants. Les responsables accueil : empathie et efficacité Les responsables accueil doivent discerner rapidement l’objet précis de l’appel. Une fois celui-ci défini, ils veillent à obtenir les informations essentielles. Ensuite, ils transfèrent l’appel à un conseiller « disparition » ou « exploitation sexuelle ». Les appels qui ne sont pas du ressort de Child Focus sont transmis à un conseiller « carte sociale ». Ce conseiller possède une connaissance étendue en matière de services d’aide et réoriente l’appelant rapidement vers l’organisation adéquate. En 2013, 617 appelants ont ainsi été redirigés vers le service le plus apte à répondre à leur demande. Au total, 37 359 appels ont été reçus au 116 000.

Evolution du profil des appelants Les parents, les membres de la famille et la police restent à l’origine de la plupart des signalements de disparition adressés au 116 000. Après une augmentation frappante des signalements par la police l’an dernier, nous constatons une nouvelle hausse d’environ 2 % de ces appels en 2013. Le nombre d’appels de parents et membres de la famille reste similaire à 2012. APPELS DE LA POLICE, DE MAGISTRATS :

14,4 % (12,3 % en 2012)

APPELS DE LA FAMILLE :

38 %

(37 % en 2012)

APPELS DE TÉMOINS :

1%

(1 % en 2012)

En 2012, le 116 000 était déjà disponible dans 22 pays européens. Fin 2013, ces pays étaient au nombre de 25 ! Depuis le lancement du 116 000 en Belgique en 2009, l’ancien numéro 110 est également resté actif. En 2013, nous avons cependant constaté que dans 90 % des cas, le 110 était composé par inadvertance ou malveillance. La décision de supprimer définitivement le 110 à partir du 1er janvier 2014 a donc été prise afin de permettre au 116 000 de s’installer dans la mémoire collective. En 2013, Child Focus a décidé de renforcer sa ligne d’urgence en y ajoutant un canal de chat. Diverses études pointent en effet l’utilisation grandissante des médias sociaux et des applications de chat. 116000.be, opérationnel le 25 mai 2014, fonctionnera selon les mêmes modalités que la ligne d’urgence 116000, mais ne sera pas accessible 24 h sur 24 ni 7 jours sur 7.

Un soir, une dame âgée compose, par inadvertance, le 116 000 et d’une voix hésitante répète à plusieurs reprises : « Je suis tombée ». N’étant pas rassurée sur son état physique ni sur sa capacité immédiate à former le 100, je transfère l’appel et m’assure que l’opérateur soit en possession du numéro de téléphone de cette dame au cas où elle serait dans l’incapacité de donner son adresse exacte. Moins de dix minutes plus tard, le 100 me recontacte pour me signaler qu’une ambulance est en route vers son domicile. Le 116 000 est plus qu’une ligne d’urgence pour les enfants disparus et sexuellement exploités. C’est aussi un cœur qui agit au mieux, en cas de nécessité, pour toute personne en situation délicate.

BRIGITTE MACA, responsable accueil 5


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Les deux domaines

d’action de Child Focus

Une équipe multidisciplinaire (psychologues, juristes, criminologues, sociologues, pédagogues, sexologues et assistants sociaux), composée en tout de neuf conseillers, gère les dossiers de disparitions ainsi que les dossiers d’exploitation sexuelle. Deux analystes examinent en profondeur les phénomènes de disparitions et d’exploitation sexuelle d’enfants et réalisent régulièrement des recherches. Sans oublier les cinq responsables de projet qui ne ménagent pas leur peine pour développer des projets et outils de prévention afin de sensibiliser le grand public. Le conseiller « disparition » s’informe régulièrement des progrès de l’enquête policière, veille à ce que les parents et les victimes reçoivent une aide adéquate et qu’aucune information n’échappe à la vigilance des enquêteurs. Il n’est pas rare que le conseiller continue à entretenir des contacts avec les intéressés après la clôture du dossier. Si cela s’avère nécessaire, ils seront orientés vers des services d’aide où ils pourront bénéficier d’un suivi psychosocial plus spécialisé. Le conseiller « exploitation sexuelle et e-safety » recueille le témoignage de la personne avec empathie, tente d’en estimer la gravité, et sonde les besoins de la victime et de son entourage. Le conseiller informe l’appelant sur les possibilités d’aide et/ou de procédure judiciaire. Il place toujours les besoins de la victime au cœur de l’attention.

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En 2013, les conseillers ont traité 2 113 dossiers de disparitions et d’exploitation sexuelle (2 433 en 2012) impliquant au total 1 706 enfants, soit une diminution de près de 9 % du nombre total de dossiers traités par rapport à 2012 (320 dossiers). Child Focus ne peut donner d’explications précises à cette baisse de dossiers. Il serait prématuré de parler de tendance. Une tendance s’évaluant généralement sur cinq années.

NOMBRE DE DOSSIERS TRAITÉS :

UNE CHUTE DE PRÈS DE

9%

Le nombre de dossiers traités n’est pas toujours égal au nombre d’enfants impliqués. Par exemple, dans les dossiers de fugues (la catégorie la plus importante au vu du nombre de dossiers), certains jeunes ont fugué à plusieurs reprises. Quant aux dossiers d’exploitation sexuelle ou d’enlèvements parentaux internationaux, plusieurs enfants de la même famille sont parfois concernés.

Proportionnellement plus de disparitions inquiétantes Pour la première fois depuis la création de Child Focus, le nombre de dossiers de disparitions est passé sous la barre des 1 600 dossiers annuels (1 551). Ce sont les dossiers de fugues et d’enlèvements parentaux internationaux qui enregistrent les plus fortes baisses. En revanche, les dossiers d’enlèvements par des tiers ont pratiquement doublé (33 dossiers pour 17 en 2012). Il n’est donc pas surprenant que les disparitions inquiétantes soient proportionnellement plus nombreuses qu’en 2012 (18 % des dossiers contre 16 % en 2012).

Dossiers d’exploitation sexuelle en baisse 562 dossiers d’exploitation sexuelle ont été traités en 2013 soit 144 de moins qu’en 2012. Une baisse à imputer à la volonté de Child Focus de moins se profiler sur le terrain en matière d’abus sexuels, conformément à la nouvelle stratégie de l’organisation (voir éditorial).


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ENFANTS DISPARUS Les cas de disparitions d’enfants sont subdivisés en cinq catégories : fugues, enlèvements parentaux internationaux, disparitions de mineurs étrangers non accompagnés, enlèvements par des tiers et disparitions non définies. Diverses procédures s’appliquent en fonction du type de disparition. Il existe également différents accords de collaboration avec les services de police, les autorités judiciaires, les SPF Affaires étrangères et Justice ainsi que les services d’aide.

Quand parle-t-on de disparition inquiétante ? Une disparition est considérée comme inquiétante lorsqu’elle répond à un ou plusieurs des critères définis dans la directive ministérielle du 20 février 2002 concernant la recherche de personnes disparues : 1. La personne disparue a moins de 13 ans.

Les responsables accueil de la ligne d’urgence transfèrent les appels concernant les cas de disparitions d’enfants aux conseillers. Pour pouvoir constituer un dossier de disparition, quelle qu’en soit sa nature, Child Focus doit disposer d’un numéro de procès-verbal rédigé par la police locale. Cette procédure n’est pas obligatoire pour un enlèvement parental international.

2. La personne disparue présente un handicap mental ou physique ou manque d’autonomie. 3. La personne disparue suit un traitement médical ou doit prendre des médicaments. 4. La personne disparue se trouve peut-être en danger de mort.

Child Focus traite les disparitions de jeunes jusqu’à l’âge de 24 ans

5. La personne disparue se trouve peut-être en compagnie de tiers qui pourraient constituer une menace pour son bien-être ou risque d’être la victime d’un fait délictueux.

Child Focus traite aussi les disparitions de majeurs jusqu’à l’âge de 24 ans si au moins un des critères inquiétants

6. L’absence de la personne est en contradiction totale avec son comportement habituel.

repris dans la directive ministérielle relative à la recherche de personnes disparues est d’application.

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Que fait Child Focus en cas de

disparition inquiétante ? Un parent, un proche, un magistrat, un service de police ou une institution appelle la ligne d’urgence gratuite de Child Focus, le 116 000 (joignable 24h sur 24, 7 jours sur 7). Un responsable accueil réceptionne l’appel et le transfère à l’un des conseillers spécialisés en matière de disparitions.

Dans le cœur de tout parent, la disparition de son enfant est toujours inquiétante. Toutefois, l’expérience et une série de critères, définis dans une directive ministérielle concernant la recherche de personnes disparues, permettent à Child Focus d’évaluer la situation en toute objectivité. (voir p.7).

Rapidité et efficacité Comme Child Focus a un protocole de collaboration avec la police et la justice, le conseiller prend contact avec le service de police en charge de la disparition et vérifie si la Cellule des Personnes Disparues de la Police fédérale est au courant. La Cellule peut déployer, si nécessaire, des moyens lourds de recherche tels que des hélicoptères, chiens pisteurs, plongeurs, etc.

d’enfants en temps réel. Child Focus utilise également les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, YouTube…).

Utile discrétion Si, dans l’intérêt de l’enfant, il faut agir d’une façon plus discrète, Child Focus recourt à un vignettage plutôt qu’à un affichage. La vignette est une mini-affiche, facile à glisser dans un portefeuille ou sous un comptoir. La vignette est distribuée par les volontaires aux commerçants, en stipulant bien qu’elle ne doit être ni affichée ni distribuée à des tierces personnes. Elle peut également être distribuée, via notre réseau de partenaires structurels, à des personnes ayant une fonction de surveillance et côtoyant beaucoup de monde. Il s’agit par exemple d’accompagnateurs de train, d’agents de prévention ou de gardiens de la paix.

Indispensable collaboration

Quand la vie de l’enfant est en danger immédiat : CHILD ALERT Child Alert, créé en février 2011 à l’initiative de Child Focus, est un système ultra rapide de diffusion à grande échelle de l’avis de disparition d’un enfant dont la vie est en danger immédiat. Tous les moyens de communication possibles sont alors utilisés pendant une durée de 24 heures (maximum) : e-mails, réseaux sociaux, application pour smartphones, médias (radio et télévision), réseaux d’entreprises (écrans digitaux, bannières Web), panneaux électroniques d’information routière, etc. Tout un chacun peut s’abonner via childalert.be afin de recevoir et relayer un tel avis de disparition à ses réseaux (amis, clients, employés, lecteurs, auditeurs, spectateurs, etc). Les témoignages sont centralisés au 116 000 (ligne d’urgence de Child Focus) ou au 0800 30 300 (ligne de la Police fédérale). La décision de déclencher une Child Alert revient exclusivement au magistrat chargé du dossier de disparition. En 2013, aucune Child Alert n’a été lancée.

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Après concertation avec les enquêteurs et le magistrat en charge du dossier, le conseiller lance, le cas échéant, la procédure pour un affichage. L’équipe Réseau de Child Focus est alors prévenue et chargée de contacter le ou les coordinateurs de volontaires des zones ciblées ainsi que le ou les partenaires structurels choisis dans le cadre du dossier. Il s’agit d’organisations mettant leur réseau de distribution et de communication à la disposition de l’organisation lors de ses campagnes de recherche (voir p.10). Dans le même temps, l’équipe Affichage réalise et produit l’affiche papier ou numérique dans les quantités et formats demandés. Une société de coursiers livre les affiches imprimées aux volontaires et aux partenaires structurels. La presse constitue également un partenaire d’envergure : si opportun, les porte-parole de Child Focus tiennent les journalistes informés des actions de l’organisation tout au long de la disparition. Le flux RSS du site childfocus.be et d’autres canaux permettent aussi à tout un chacun de recevoir les avis de disparition

Tous les témoignages recueillis au 116 000 suite à une campagne de recherche sont directement transmis au service de police concerné et au magistrat en charge du dossier.

Soutenir les parents dans la tourmente Dès les premiers moments de la disparition, le conseiller se rend auprès des parents pour les soutenir et les informer de l’évolution de l’enquête. Si nécessaire, il fait appel aux services d’accueil et d’aide aux victimes. Il reste en contact étroit avec les enquêteurs. Une fois l’enfant retrouvé, le conseiller fait en sorte que l’enfant et sa famille puissent bénéficier, si besoin est, d’un soutien ou d’un accompagnement psychologique. Child Focus veille également à retirer tous les avis de recherche. Toute l’aide apportée est entièrement gratuite.


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Le coordinateur, la cheville ouvrière d’un groupe de volontaires

Nos volontaires : le plus solide maillon de la chaîne de solidarité de Child Focus !

Chacun des 26 groupes de volontaires est géré par un ou deux coordinateurs. Lui-même volontaire, le coordinateur se charge, entre autres, de l’organisation générale et pratique de son équipe de volontaires, de la communication et de l’entretien du relationnel avec celle-ci, du bon déroulement d’une campagne d’affichage, de vignettage ou de sensibilisation et de l’organisation d’événements locaux. Le coordinateur est la charnière entre les volontaires de son groupe et Child Focus. Il est, en outre et au même titre que tout volontaire de Child Focus, l’ambassadeur de notre organisation.

Fin 2013, ils étaient 1 000, répartis dans 26 groupes à travers toute la Belgique. Chaque équipe de volontaires est gérée par un ou deux coordinateur(s), eux-mêmes volontaires. L’équipe Réseau de Child Focus œuvre au quotidien pour encadrer et motiver ces volontaires et leur offrir une palette d’activités diversifiée mettant en valeur toute l’étendue de leurs compétences et répondant au mieux à leurs attentes.

Ils participent aux campagnes de disparition… Les volontaires apportent une aide concrète en cas de disparition inquiétante d’un enfant ou d’un jeune : ils apposent des affiches ou distribuent des vignettes de disparition dans les commerces et lieux récréatifs de leurs régions. En 2013, Child Focus a fait appel à ses volontaires pour 78 campagnes de recherche sur 93 campagnes menées par l’organisation.

…organisent des événements et stands… Les volontaires participent également à différents types d’événements et stands afin de mieux faire connaître l’organisation auprès du grand public ou de récolter des fonds. En 2013, nos volontaires ont été présents à une petite centaine d’événements propres ou organisés par des tiers. Au mois de janvier, ils ont distribué des bracelets d’identification pour enfants au Salon de l’Auto. Au printemps, ils ont vendu des articles Child Focus sur nombre de marchés et brocantes ou témoigné de leur engagement sur de grands salons dont celui du volontariat à Liège.

…s’engagent pour faire de la prévention et de la sensibilisation… Lorsque l’organisation mène des projets, programmes et campagnes de communication, de sensibilisation et de prévention, l’aide des volontaires est également précieuse. Par exemple, depuis fin 2011, Child Focus forme des volontaires pour devenir « Volontaires Ambassadeurs dans les Ecoles » (voir p.19).

…soutiennent les parents de fugueurs… En 2013, Child Focus, avec le soutien de Cera, a formé douze volontaires parents experts du vécu supplémentaires pour son « Equipe de Soutien ». (voir p.13).

…et aident les collaborateurs au sein de Child Focus Une dizaine de volontaires aident les collaborateurs de Child Focus à l’organisation même pour certaines tâches administratives, logistiques ou autres. Ils viennent de manière régulière ou à la demande. Child Focus mobilise ainsi des volontaires pour, notamment, s’occuper de la revue de presse, de la manutention lors d’envois d’outils de prévention, de la relecture orthographique de publications ou de la gestion des appels de la ligne d’urgence.

Après plus de deux années en tant que coordinatrice, je réalise combien cette tâche est importante pour faire parvenir rapidement les affiches ou vignettes aux volontaires afin de retrouver le plus vite possible les enfants ou jeunes adultes portés disparus. Nous formons également une équipe très soudée lors d’événements pour mieux faire connaître Child Focus et son numéro d’urgence, le 116 000. Je suis heureuse d’avoir endossé cette fonction car gérer une équipe de volontaires comme celle de Dendermonde est un véritable plaisir.

SONJA DEKUYPER, coordinatrice du groupe de volontaires de Dendermonde

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Nos partenaires structurels : incontournables lors des campagnes de recherche Outre ses volontaires, Child Focus peut aussi compter sur un solide réseau de partenaires structurels. Il s’agit d’entreprises avec lesquelles nous avons conclu un partenariat et à qui nous pouvons faire appel lors de campagnes de recherche. L’équipe Réseau de Child Focus est constamment à la recherche de nouveaux partenariats pour renforcer sa chaîne de solidarité. En 2013, neuf autres villes nous ont offert le soutien de leurs gardiens de la paix et nous avons signé de nouveaux accords avec Brussels South Charleroi Airport et Q-Lite. Chaque année, Child Focus procède à la diffusion de nombreuses affiches et vignettes de disparition et ce, tant en version digitale que papier. En 2013, il y a eu 282 disparitions inquiétantes (sur 1 551 dossiers de disparition soit 18 % des dossiers). 93 campagnes de recherche (33 actions d’affichage et 60 de vignettage) ont été lancées avec le soutien des volontaires et/ou des partenaires structurels. En vue de garantir une efficacité maximale sur le terrain, Child Focus a noué en 2012 des accords de collaboration avec les gardiens de la paix de plusieurs grandes villes. Ce réseau a été renforcé en 2013 par la conclusion de nouveaux accords avec Asse, Alost, Bruges, Charleroi, Termonde, Malines, Nivelles, Turnhout et Vilvorde. Dans ces villes également, Child Focus dispose donc à présent de partenaires vigilants et attentifs qui constituent un renfort précieux.

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Cette collaboration est double. D’une part, les gardiens de la paix reçoivent les vignettes des enfants disparus et sont invités à appeler notre numéro d’urgence 116 000 s’ils les voient. D’autre part, ils peuvent aider nos équipes de volontaires locales à distribuer les vignettes ou à accrocher les affiches lorsque cela s’avère nécessaire.

Deux nouveaux partenaires En 2013, deux nouveaux partenaires structurels sont venus s’ajouter à notre réseau. Brussels South Charleroi Airport met à notre disposition ses écrans numériques installés dans les différentes zones de l’aéroport : des milliers de passagers peuvent ainsi prendre connaissance des campagnes de communication et des avis de recherche de notre organisation. L’accord conclu avec Q-Lite, fabricant de panneaux d’affi-

chage LED extérieurs, nous permet également de toucher un large public puisqu’il possède lui aussi un important système d’information numérique. Les écrans et panneaux sont entre autres installés dans de grands espaces publics et assurent dès lors une excellente visibilité. Atrium, Belmedis, Belspeed/Fashionwheels, Carrefour, Colruyt/Spar, Defensie, Delhaize, De Lijn, Digitopia, Febelco, Laboratoria Flandria, Lidl, la STIB, la Loterie Nationale, la SNCB, Proximus, Securitas, les Mutualités socialistes du Brabant wallon, les TEC, Tempo-Team, Thalys, Tondeur Diffusion et Total complètent la liste actuelle de nos partenaires structurels. Il est à noter que ces partenaires n’hésitent pas à nous épauler en mettant à disposition leurs réseaux de distribution et de communication lors de campagnes de sensibilisation telle que la campagne annuelle du 25 mai, Journée Internationale des Enfants Disparus.

Etant donné que nos gardiens de la paix sont considérés comme les yeux et les oreilles de la ville d’Hasselt, ils peuvent également jouer un rôle important lors des recherches de Child Focus. En tant que service de prévention, collaborer ensemble était une évidence.

ANN CLAES, coordinatrice du Service de prévention d’Hasselt


Child Focus 2013 Rapport d’activités

Fugues : un nombre de dossiers historiquement bas Classification des dossiers de fugue en 2013

Moins inquiétant

Inquiétant

Total

Dossier préventif Fugue effective

13 808

2 166

15 974

Total

791

168

989

En 2013, Child Focus a traité 989 dossiers de fugue (contre 1 095 en 2012) impliquant 957 enfants (867 en 2012). Pour la première fois, le nombre de dossiers de fugue est donc inférieur à 1 000, ce qui représente une diminution d’un peu plus de 10 % par rapport aux années précédentes. Il faut noter que, de manière générale, Child Focus a été moins sollicitée en 2013. La diminution du nombre de dossiers de fugue est dès lors probablement liée à cette diminution globale (voir encadré p.6) et non au phénomène de fugue proprement dit. Child Focus est le plus souvent sollicitée lorsque l’enfant est déjà en fugue. Un dossier « effectif » est alors ouvert. Si les signalements concernent des jeunes qui projettent de fuguer ou dont les parents redoutent une fugue, l’organisation ouvre un dossier « préventif ». En 2013, 15 dossiers préventifs ont été traités (18 en 2012). Un chiffre presque insignifiant comparé aux 974 dossiers effectifs traités en 2013. Dans les années à venir, Child Focus veut dès lors mettre également l’accent sur des actions plus préventives, qui encourageront les jeunes en difficulté à contacter Child Focus ou un autre service d’aide avant de fuguer.

Hausse des fugues « à répétition » et d’institutions Chaque année, certains jeunes fuguent à plusieurs reprises. En 2013, 115 enfants (107 en 2012) ont fugué de 2 à 8 fois. Et ce chiffre augmente légèrement d’année en année, tout comme le nombre de jeunes qui s’enfuient d’une institution. Un tiers des dossiers traités

par Child Focus concernent d’ailleurs des jeunes placés en institution. Les conseillers qui gèrent ces dossiers difficiles doivent généralement faire preuve d’une grande créativité pour avancer des solutions, car ces jeunes sont souvent déjà passés par plusieurs services d’aide, de sorte que le champ des possibilités se restreint de plus en plus.

Une jeune fille est en fugue. Elle souhaite discuter avec une personne de confiance avant de se rendre au bureau de police car elle craint d’être placée en institution. Je l’encourage à aller tout de même à la police pour se mettre à l’abri d’éventuels risques encourus en rue. Je prends contact avec l’inspecteur de garde pour l’informer de sa venue et me mets en route pour la rejoindre. Je l’accompagne au Parquet, puis au Service d’Aide à la Jeunesse, et enfin, lui présente sa famille d’accueil où elle sera hébergée le temps que la situation à la maison se calme. Notre disponibilité 24h/24 est vraiment un atout dans ce genre de cas.

LISE-LAURA MATTERN, conseillère

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

Qui signale ? La police ou les parents

61 % avaient moins de 15 ans

Stabilité des fugues inquiétantes

La plupart des fugues sont signalées à Child Focus par la police et le parquet (47 %) ou par les parents (43 %). Dans plus de deux tiers des cas, c’est la mère qui appelle.

La tendance au rajeunissement observée ces dernières années se confirme. Sur les 957 enfants pour lesquels Child Focus a ouvert un dossier de fugue en 2013, 9 % avaient moins de 13 ans, 52 % étaient âgés de 13 à 15 ans et 34 % avaient 16-17 ans au moment de l’ouverture du dossier. 5 % étaient déjà majeurs. Child Focus ouvre un dossier de disparition pour un jeune âgé de 18 à 24 ans en présence d’un ou de plusieurs critères inquiétants tels que définis dans la directive ministérielle relative à la recherche de personnes disparues (voir p.7).

Un peu plus d’1 fugue sur 6 a été jugée inquiétante en 2013 (17 %). Cette proportion est restée stable par rapport à 2012.

Dans une minorité de cas, Child Focus ouvre un dossier de fugue à la demande d’un autre membre de la famille (8 %) ou du jeune lui-même (2 %) et encore plus rarement, à la demande d’une institution. Comme l’an dernier, la plupart des dossiers viennent de la province d’Anvers (21 %), suivie par le Hainaut (16 %) et Bruxelles (12 %). Viennent ensuite la Flandre orientale (9 %) et Liège (8 %).

En 2012, un peu plus de 50 % des fugueurs n’avaient pas 15 ans. En 2013, cette proportion était de 61 %.

Le graphique ci-dessous illustre les grandes différences relevées entre les provinces en ce qui concerne les auteurs de signalements à Child Focus. Dans la province d’Anvers, 4 fugues sur 5 ont été signalées à Child Focus par la police, ce qui explique le grand nombre de dossiers. À Bruxelles, près de la moitié des dossiers de fugue ont été signalés par la police alors que, dans le Hainaut, il ne s’agissait que d’1 dossier sur 5.

8 jeunes sur 10 reviennent dans la semaine En 2013, 40 % des fugueurs ont été retrouvés dans les 48 heures et 38 % dans la semaine. 15 % ont disparu entre 1 semaine et 1 mois, 7 % entre 1 et 6 mois.

Auteur du signalement par province en 2013

Un dossier de fugue est qualifié d’« inquiétant » en présence d’un ou de plusieurs critères tels que définis dans la directive ministérielle relative à la recherche de personnes disparues (voir p.7). Child Focus attache cependant autant d’importance aux disparitions dites « moins inquiétantes », auxquelles aucun de ces critères ne s’applique. Tous les dossiers sont traités avec le même professionnalisme.

Quasi autant de retours volontaires que d’enfants retrouvés Comme les années précédentes, les dossiers de fugue ont principalement été clôturés parce que l’enfant est revenu de lui-même (40 %), a été retrouvé par les services de police et les autorités judiciaires (39 %), par ses parents (7 %) ou par un tiers (6 %). D’autres raisons (8 %) ont également justifié la clôture d’un dossier : malentendus, enfants qui s’étaient perdus, décès ou départ volontaire d’un adulte (18-24 ans).

Nous sommes rarement appelés par des jeunes en situation de fugue. Nous pourrions pourtant les aiguiller vers des services d’aide, chercher ensemble des alternatives… (Belga, 3.12.2013)

DIRK DEPOVER, directeur de la communication et porte-parole

Evolution du nombre de dossiers de fugue 2002 - 2013

250 tiers (police, parquet) 200 1 093

enfant/parents/famille

1 244

1 345

1 324

1 101

1 255

150

1 041

1 019

1 042

1 101

1 095

2008

2009

2010

2011

2012

989

100 500

12

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0 2002

2003

2004

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2006

2007

2013


Child Focus 2013 Rapport d’activités

« Je vous comprends parce que j’ai vécu la même chose » L’Equipe de Soutien a vu le jour en mars 2011 avec le soutien actif de Cera. Cette équipe est composée exclusivement de parents ayant été confrontés à la fugue de leur enfant. Ils sont engagés sur base volontaire et bénéficient d’une formation sur mesure les préparant au mieux à leur mission. Ils renforcent la prise en charge des parents qui font appel à Child Focus lors de la fugue de leur enfant. Ils œuvrent en complémentarité avec les conseillers spécialisés. Leur mission est d’apporter un soutien moral aux parents dans la tourmente en leur rendant visite à leur domicile. Une écoute teintée de compréhension et de reconnaissance mutuelle est le principal ingrédient de ces rencontres. En 2013, huit parents « experts du vécu » ont mené 17 visites dans huit dossiers de fugue.

Chaque parent en désarroi exprime le même besoin : rencontrer une personne dénuée de préjugés. Quelqu’un qui soit juste là pour lui. C’est la plus-value de ce type d’aide : « Je vous comprends parce que j’ai vécu la même chose ». Ce sentiment lui permet de tenir le coup. J’ai été à la rencontre de quatre familles tourmentées par la fugue de leur enfant. J’ai le sentiment que mes visites leur ont fait beaucoup de bien. Cette impression renforce mon engagement dans l’Equipe de Soutien.

VEERLE, parent « expert du vécu »

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Enlèvements parentaux internationaux : une baisse de 15 % Les clichés ont la vie dure

Les dossiers d’enlèvements effectifs concernent principalement des pays européens.

En 2013, Child Focus a traité 383 dossiers d’enlèvements parentaux internationaux. Ces 383 dossiers concernaient 458 enfants : 233 filles et 225 garçons. 223 dossiers ont été ouverts en 2013. Les 160 autres avaient été ouverts auparavant, mais étaient toujours en cours en 2013. Il s’agit d’une diminution considérable par rapport aux années précédentes : 455 dossiers avaient en effet été traités en 2012, soit environ 15 % de plus.

Moins de dossiers préventifs Sur les 383 dossiers traités en 2013, 244 concernaient un enlèvement effectif (272 en 2012) et 138 un dossier préventif (183 en 2012). Un seul avait trait à une tentative d’enlèvement. Pour la deuxième année consécutive, nous constatons donc que la diminution concerne principalement les dossiers préventifs, tandis que le nombre d’enlèvements effectifs continue proportionnellement d’augmenter (65 %). 14

Le cliché selon lequel les enfants impliqués dans un enlèvement parental sont surtout emmenés vers un pays du Maghreb reste profondément ancré. Le top cinq des pays vers lesquels on craint un enlèvement inclut en effet pas moins de quatre destinations nord-africaines, à savoir le Maroc (18 %), la Turquie (9 %), l’Algérie (7 %) et la Tunisie (6 %). La France est cinquième, avec 5 % des dossiers préventifs. On cite beaucoup moins souvent d’autres destinations. Ces chiffres sont pourtant très éloignés de la réalité, étant donné que les dossiers d’enlèvements effectifs concernent principalement des pays européens. On trouve dans le top 5, quatre États membres de l’UE, parmi lesquels nos voisins immédiats : France (13 %), Allemagne (4 %), Pays-Bas (4 %) et Espagne (3,5 %). Le Maroc, qui occupe la troisième place (7 %), complète ce classement.

65 % de dossiers clôturés Sur les 383 dossiers traités, 250 – c’est-à-dire 65 % – ont été clôturés en 2013. Ce pourcentage est comparable à celui de 2012. Il faut parfois des semaines, des mois, voire des années pour trouver une solution dans un dossier d’enlèvement parental international. Ce délai s’explique par les procédures judiciaires internationales, mais aussi par les difficultés que pose l’exécution de la décision de retour lorsque le parent auteur de l’enlèvement refuse de collaborer. En 2014, Child Focus va dès lors s’atteler à un projet de médiation spécialement axé sur ces cas où l’exécution de la décision s’avère problématique.

Sur les 250 dossiers clôturés en 2013, 128 étaient des dossiers préventifs qui ont été clôturés dès que le demandeur a reçu toutes les informations requises sur les moyens permettant d’éviter un enlèvement.

de résoudre le problème par ses propres moyens ou en faisant appel à d’autres professionnels ; - le dossier ne concernait pas un enlèvement parental international (9 % des cas).

Les 122 autres dossiers ont été clôturés pour l’un des motifs suivants : - un accord à l’amiable entre les parents (17 % des cas) ; - une décision judiciaire (21 % des cas) ; - la localisation des enfants en Belgique. Il ne s’agissait donc pas d’un enlèvement parental international (14 % des cas) ; - une décision de Child Focus de clôturer le dossier (23 % des cas), le plus souvent parce que le parent n’était plus joignable ; - une décision du parent de clôturer le dossier (16 % des cas). Cela ne signifie pas nécessairement que ce parent a perdu tout espoir : il a peut-être décidé

« Je l’ai enlevé avant qu’il ne l’enlève ! » Dans la majorité des dossiers, l’auteur de l’enlèvement reste la mère. Ce pourcentage continue à augmenter au fil des années. En 2013, la mère a enlevé son/ses enfants dans près de 70 % des cas, le père dans un peu plus de 30 % des cas. Pourtant, ce sont principalement les mères qui redoutent un enlèvement par le père : 67 % des dossiers préventifs concernent ce cas de figure, 33 % sont ouverts par crainte d’un enlèvement par la mère. Une autre tendance se maintient : ce sont surtout des jeunes enfants qui sont enlevés. Plus de la moitié ont 5 ans ou moins, les trois quarts ont moins de 9 ans.

Les conseillers de Child Focus sont également là pour agir en amont afin que le drame d’un enlèvement parental international soit évité. Les parents peuvent ainsi nous contacter préventivement. Il leur sera par exemple conseillé de consulter un avocat pour obtenir un jugement qui va régler la situation parentale ou de demander un passeport à l’administration communale du domicile de l’enfant et de le conserver dans un endroit sécurisé… : de simples mais précieux conseils ! (RFI, 7 milliards de voisins, 18.04.2013)

MARYSE ROLLAND, responsable de la communication et porte-parole


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Le Réseau de médiateurs familiaux internationaux se renforce ! En 2013, le Réseau européen de médiateurs familiaux internationaux, fondé un an plus tôt, a accueilli ses premiers membres extérieurs à l’Union européenne : des médiateurs russes. En août 2013, l’union européenne a reconnu officiellement le Réseau. Depuis lors, le portail e-Justice européen dirige vers celui-ci les personnes qui cherchent un médiateur familial transfrontalier. En collaboration avec son partenaire allemand MiKK, Child Focus a donc décidé de rattacher, dès 2014, le Réseau à Missing Children Europe pour le doter d’une structure supranationale capable d’assurer son fonctionnement et son secrétariat. Child Focus va cependant continuer à suivre les activités du Réseau en sa qualité de membre constitutif.

Après trois mois de recherches policières, N. et M. ainsi que leur maman sont retrouvés au Portugal. La maman est arrêtée. Rien n’est prévu du côté des autorités belges pour rapatrier les deux enfants. N. et M. sont placés provisoirement dans un centre d’accueil. Nous organisons tout avec le papa, les Affaires étrangères et les autorités portugaises afin d’aller les chercher et les ramener en Belgique le plus rapidement possible. Après une semaine de démarches, ils sont enfin de retour !

SANDRA VOET, conseillère

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

Mineurs étrangers non accompagnés, des jeunes exposés à de multiples dangers Les mineurs étrangers non accompagnés (MENA) sont des enfants originaires d’un pays non membre de l’Espace économique européen qui arrivent en Belgique sans leurs parents ou représentants légaux. Un peu plus de 3 000 MENA sont signalés en Belgique chaque année. Enfants vulnérables

1 sur 3 retrouvé ou localisé

Depuis plusieurs années, Child Focus accorde une attention particulière au nombre élevé de mineurs étrangers non accompagnés qui, après une période plus ou moins longue, disparaissent sans laisser de traces. Ces jeunes constituent un groupe vulnérable et ont souvent vécu des événements traumatisants, vivent dans une situation de séjour précaire, sont privés d’encadrement familial et ont un besoin urgent de soutien psychologique et d’accompagnement pratique. Plus que les autres jeunes, ils encourent le risque d’être victimes de la traite des êtres humains et de diverses formes d’exploitation (sexuelle ou économique).

En 2013, Child Focus a traité 64 dossiers de MENA disparus, contre 83 en 2012. Cette diminution peut s’expliquer par la baisse globale du nombre d’appels à Child Focus (voir p. 6). Sur les 64 dossiers traités en 2013, 24 nouveaux dossiers ont été ouverts et 46 ont pu être clôturés. Dans la moitié des cas, le dossier a été clôturé parce que Child Focus ne pouvait plus apporter de valeur ajoutée dans le cadre de la recherche du mineur. Dans un tiers des dossiers, le mineur a été retrouvé et localisé, et 1 dossier sur 5 a été clôturé parce que le MENA en question était devenu majeur. Dès 2014, Child Focus

Un garçon afghan de 11 ans, de passage en Belgique afin de rejoindre sa famille au Royaume Uni, disparait. Sa disparition est tout de suite jugée très inquiétante à cause de son jeune âge mais également des soupçons selon lesquels son transfert vers l’Angleterre est peut-être organisé par un réseau. L’enfant est retrouvé une première fois en Belgique, mais s’enfuit à nouveau du centre dans lequel il a été placé. Nous insistons alors pour que la police anglaise et l’organisation Missing People, située à Londres, soient averties de cette disparition. Quelques mois plus tard, grâce à ce contact international, Child Focus est informée qu’il est arrivé sain et sauf en Angleterre et y a fait une demande d’asile.

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SANDRA VOET, conseillère

va réfléchir à l’opportunité de nouvelles conditions de clôture pour les dossiers de MENA.

Moins de 13 ans … Au moment de leur disparition, plus de 40 % des 64 MENA avaient moins de 13 ans, près 1 sur 5 avait entre 13 et 15 ans et 1 sur 3 était âgé de 16 ou 17 ans. Nous constatons que la plupart des dossiers traités par Child Focus concernent de jeunes enfants, alors que la plupart des MENA signalés sur le territoire belge sont âgés en moyenne de 16 à 17 ans. L’explication réside dans le fait que Child Focus n’ouvre un dossier que pour les disparations inquiétantes de MENA. Or, le fait d’être âgé de moins de 13 ans constitue un critère de disparition inquiétante (voir encadré p.7).

Age des MENA disparus en 2013 6% 42%

33%

… de sexe masculin… Parmi les MENA concernés, on dénombrait 44 garçons (70 %) et 20 filles (30 %).

19%

… originaires d’Afghanistan La plupart des dossiers de MENA traités par Child Focus en 2013 concernaient des mineurs originaires d’Afghanistan, contrairement à l’année 2012 où la plupart des dossiers concernaient des enfants originaires d’Afrique. Sur les 38 MENA dont l’origine était connue, la moitié venait d’Asie (principalement des Afghans), 1 sur 3 venait d’Afrique et une minorité était issue d’Amérique du Sud.

Moins de 13 ans Entre 13 et 15 ans 16 et 17 ans Inconnu


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Disparitions non définies

Sur les 82 dossiers traités, plus de 45 % des enfants étaient âgés de moins de 13 ans

des disparitions souvent très inquiétantes

Lorsqu’à l’ouverture d’un dossier, on ne dispose pas d’informations suffisantes quant à la nature d’une disparition, Child Focus la qualifie de « non définie ». Ces dossiers sont généralement inquiétants parce que l’on ignore si le mineur a été victime d’un acte malveillant ou d’un accident, s’il est parti de son plein gré, s’est égaré, voire suicidé. Sept corps retrouvés sans vie En 2013, Child Focus a traité 82 disparitions non définies (77 dossiers en 2012). Sur les 56 dossiers clôturés en 2013, 23 enfants ont été retrouvés sains et saufs par la police, les parents ou des tierces personnes connues et 7 enfants sont revenus d’euxmêmes. Les dossiers comptaient 9 malentendus et 4 enfants égarés. Après enquête, il s’est avéré que 3 jeunes (18-24 ans) étaient partis de leur plein gré. 3 dossiers ont été clôturés car plus aucune action n’était possible en Belgique ou parce que le parent n’était plus joignable. Dans 7 autres dossiers, 5 jeunes adultes et 2 jeunes enfants ont été retrouvés sans vie. Ce chiffre est équivalent à celui de 2012.

Souvent de jeunes enfants ou de jeunes adultes Sur les 82 dossiers traités, plus de 45 % des enfants étaient âgés de moins de 13 ans. Un tout petit peu plus de 10 % avaient entre 13 et 16 ans, et 45 % avaient 18 ans ou plus. Comme l’an dernier, ces dossiers concernaient donc souvent de jeunes enfants (égarés, malentendus) et de jeunes adultes (malentendus, disparitions volontaires, accidents, suicides).

Un jeune garçon disparait dans d’inquiétantes circonstances. Je me rends auprès de sa famille. La rencontre est chargée d’émotions. Les questions des parents se bousculent, je ne peux répondre à toutes. Mais dans un premier temps, pour eux, le plus important est de pouvoir mettre un visage sur Child Focus et sentir que l’organisation ne reste pas en retrait. Hélas, quelques jours plus tard, le corps sans vie de leur enfant est retrouvé. Il s’est suicidé. Je continue à prendre régulièrement de leurs nouvelles.

GRIET IVENS, conseillère 17


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Enlèvements par des tiers : Le nombre d’enlèvements par des tiers connus a doublé Child Focus définit l’enlèvement par un tiers comme la soustraction illégitime d’un mineur à la garde du parent légal ou du tuteur. Ces dossiers ne concernent donc pas seulement des enlèvements criminels, mais aussi et surtout des enlèvements commis par exemple par des parents biologiques (mais non reconnus comme tels), des parents déchus de leurs droits ou des membres de la famille qui n’exercent pas l’autorité parentale sur le mineur. En 2013, Child Focus a traité 28 dossiers d’enlèvement par « un tiers connu », soit plus de deux fois le nombre de dossiers traités en 2012. Il s’agissait de 22 enlèvements effectifs et de 6 dossiers préventifs dans lesquels l’appelant craignait l’enlèvement de son enfant. Child Focus a également traité 5 dossiers dans lesquels il était question d’enlèvement ou de tentative d’enlèvement par un tiers inconnu. Il s’agissait d’1 enlèvement effectif (datant de 2011 mais clôturé en 2013) et de 4 tentatives d’enlèvement. Comme chaque année, ces dossiers concernent principalement de jeunes enfants. Dans plus de deux tiers des cas, il s’agissait d’enfants de moins de 7 ans.

Enlèvement par des tiers N = 33 Tiers inconnu 1 Tiers connu

4 22 Enlèvements effectifs

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6 Tentatives échouées

Dossiers préventifs


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Actions de prévention et de sensibilisation Douzième édition de la Journée Internationale des Enfants Disparus : Partagez les avis de disparition Ensemble retrouvons-les !

25 mai : JournEE intErnationalE dEs Enfants disparus Aidez-nous à retrouver les enfants disparus. Partagez les avis de recherche de Child Focus via Facebook et Twitter et téléchargez l’application pour smartphones. Ce 25 mai, portez aussi un myosotis ou participez à l’un de nos nombreux événements ! Plus d’infos sur childfocus.be

une journée placée sous le signe du partage Depuis douze ans, le mois de mai est rythmé par la campagne que mène Child Focus à l’occasion de la Journée Internationale des Enfants Disparus, le 25 mai de chaque année. Présence dans les médias, distribution de myosotis, opération Carrefour, événements… la nouveauté ? Le « Big Tweet » !

Les deux semaines précédant le 25 mai, nos volontaires ont sillonné le pays pour distribuer plus de 500 000 broches et autocollants myosotis et apposer l’affiche de la campagne dans tout le pays. La société Ricoh a imprimé gracieusement plus de 20 000 exemplaires de ladite affiche. Quant à nos partenaires structurels (voir p. 10), ils l’ont largement diffusée à travers leurs réseaux de gares, dépôts, magasins, boutiques, pharmacies, stations-service, véhicules et écrans digitaux.

Rassemblements et actions locales Des volontaires et citoyens des quatre coins de la Belgique ont répondu présent. Une quinzaine d’activités ont eu lieu. Les volontaires du groupe de Dinant se sont particulièrement démarqués en proposant tout au long de la journée des concerts et des animations et en réalisant un 116 000 humain géant.

La fidélité de Carrefour et des grandes marques paie Carrefour et de grandes marques se sont à nouveau associés pour soutenir Child Focus. Par tranche d’achat de 10 euros des produits de ces marques, 1 euro a été reversé à l’organisation. Grâce à la générosité des clients de Carrefour, 98 000 euros ont été récoltés. Cette somme a été consacrée au développement d’un jeu éducatif en ligne ayant pour but de sensibiliser les jeunes à un usage sûr et responsable du Net. Ce jeu, baptisé « Master F.I.N.D. », verra le jour au mois de mai 2014.

Partage sur les réseaux sociaux et « Big Tweet » L’un des objectifs principaux de la campagne 2013 était d’inviter les internautes à partager nos avis de disparition sur Facebook et Twitter. Un objectif largement atteint car le nombre de fans de notre page Facebook est passé de 6 000 à plus de 12 000 en quelques semaines (17 000 fin décembre 2013). Autant de personnes prêtes à partager nos avis de disparition. De nombreux twitteurs, dont le premier Ministre Elio Di Rupo et Vincent Kompany, n’ont pas hésité à prendre part à notre Big Tweet en retweetant les messages relayant une disparition non élucidée que Child Focus émettait toute les demiheures lors de cette journée.

247 classes ont reçu la visite d’un Volontaire Ambassadeur dans les Ecoles ! Depuis plus de deux ans, Child Focus propose, pour les enfants de 10 à 12 ans, des séances d’information et de sensibilisation abordant les principales thématiques qu’elle traite : les disparitions d’enfants, avec une attention particulière pour la fugue, l’exploitation sexuelle et la sécurité en ligne. Des Volontaires Ambassadeurs dans les Ecoles (VAE), formés avec soin, animent ces séances en classe à l’aide de supports didactiques adéquats et ce, gratuitement. L’année écoulée, 16 volontaires ont été certifiés en tant qu’Ambassadeur dans les Ecoles après avoir suivi avec succès l’une des trois formations organisées en nos locaux. Au cours de ces formations, les volontaires suivent des modules théoriques et participent à des ateliers pratiques. Les techniques de communication et de gestion de groupes d’enfants font l’objet d’une attention particulière. Nos nouvelles recrues ont rejoint avec enthousiasme les 25 VAE déjà actifs sur le terrain.

Pas moins de 247 classes (5 054 élèves) ont reçu la visite d’un VAE.

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

ENFANTS SEXUELLEMENT EXPLOITÉS ET E-SAFETY Child Focus regroupe cinq types de signalements sous la dénomination « Exploitation sexuelle & e-safety » : abus sexuels, abus sexuels liés aux technologies de l’information et de la communication, abus sexuels organisés ou commercialisés, images d’abus sexuels et questions/ signalements de problèmes relatifs à la sécurité en ligne des enfants.

Pour chacun de ces thèmes, Child Focus est à la fois un point de signalement auquel le citoyen peut adresser ses questions ou problèmes et un centre d’expertise qui combat et prévient l’exploitation sexuelle de mineurs et les risques d’Internet à travers des études, des projets de prévention et un travail de lobbying destiné à influencer les politiques.

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

Abus sexuels : toujours plus de dossiers effectifs Les citoyens peuvent signaler 24h sur 24 des cas avérés ou présumés d’abus sexuels de mineurs au numéro gratuit 116 000. Ces signalements peuvent viser des abus intrafamiliaux (inceste) ou extrafamiliaux, commis par des tiers connus ou inconnus de la famille, des faits uniques ou des abus prolongés, des attouchements inappropriés ou des viols. Child Focus traite tous les signalements d’abus impliquant des mineurs, même si la victime est devenue majeure au moment du signalement. Parallèlement à ce numéro gratuit, d’autres canaux sont à la disposition du citoyen. Celui-ci peut nous contacter par mail et par courrier, ou nous rendre visite. Début 2012, nous avons également lancé un canal de chat destiné aux jeunes. En tant que point de signalement d’abus sexuels facilement accessible, notre rôle principal est d’offrir un soutien de qualité et de réorienter l’appelant, au besoin, vers les services spécialisés de la police, de la justice et/ou de l’aide sociale. En 2013, Child Focus a reçu, tous canaux confondus, 615 questions ou signalements liés à des abus sexuels. Soit une baisse de 24 % par rapport à 2012, où nous avions dénombré 806 signalements. 562 dossiers ont été ouverts, ce qui représente près de 11 dossiers par semaine, soit une baisse de 20 % par rapport à 2012, où 706 dossiers avaient été ouverts (14 par semaine). En 2012, le nombre de dossiers avait augmenté de 32 % (172) par rapport à 2011. Le lancement du chat « maintenantjenparle.be », début 2012,

Dans 47 % des cas d’abus sexuels, l’auteur présumé est un membre de la famille.

explique en grande partie cette augmentation. En 2013, le canal de chat a été moins promu (voir encadré p. 6 et p.23).

70 % de dossiers effectifs Sur un total de 565 dossiers d’abus sexuels, Child Focus a traité l’an dernier 392 dossiers effectifs (70 %). Soit 79 dossiers de moins qu’en 2012, où 471 dossiers sur 706 (67 %) étaient des dossiers effectifs. On constate donc une augmentation proportionnelle du nombre de dossiers effectifs de 3 % par rapport à 2012. Ce pourcentage est en hausse depuis 2012. L’appellation « dossiers effectifs » fait référence aux situations dans lesquelles un abus s’est effectivement produit. Outre ces dossiers, Child Focus a traité, en 2013, 158 dossiers préventifs, soit 28 % du nombre total de dossiers. En 2012, nous avions traité 219 dossiers préventifs (31 %). Les dossiers préventifs impliquent le signalement d’une situation à risque (65 dossiers) ou un abus sexuel présumé (93 dossiers). Un nombre réduit de dossiers (12) ne sont ni préventifs ni effectifs, mais concernent par exemple une demande d’information.

Si l’abus sexuel est intra-familial et que l’agresseur n’est pas majeur (quatre cas sur dix), ce dernier sera redirigé vers des services d’aide spécifiques, tandis que la victime et la famille seront soutenues par Child Focus et d’autres organisations, comme SOS Enfants. Je suis convaincue que si des parents qui s’interrogent sur le comportement suspect de leur enfant savaient où s’adresser, le mineur pourrait être soigné plus tôt et des drames seraient ainsi évités. (La Dernière Heure. 22.11.2013)

BÉLINDA NOÉ, coordinatrice « Exploitation sexuelle et e-safety » 21


Child Focus 2013 Rapport d’activités

Qui signale ? Principalement les mères En 2013, comme en 2012, un peu plus de la moitié (53 %) des signalements d’abus sexuels (présumés) émane des membres de la famille de la victime réelle ou potentielle. Les appels proviennent de la mère (31 %), du père (12 %) ou d’autres membres de la famille (11 %) de la victime. Un peu moins d’un quart des signalements émane des victimes elles-mêmes (133 signalements ou 24 %). Les signalements par des tiers représentent près d’un quart des dossiers : 119 dossiers ou 21 %.

Qui sont les victimes ? Surtout des adolescentes Les 562 dossiers de 2013 concernaient au total 565 enfants. Les dossiers préventifs concernant des situations à risque et des abus présumés, nous ne présentons ici que les données relatives aux enfants impliqués dans des dossiers effectifs. Un signalement peut concerner plusieurs enfants. Ainsi, sur les 392 signalements effectifs en 2013, nous avons reçu des

informations sur 420 enfants impliqués au total. Les victimes sont surtout des filles : 320 filles, soit 76 %. En 2012, elles étaient 365 (soit 77 %). Un peu moins d’un quart des victimes sont des garçons : 93 garçons, soit 22 %. Dans quelques cas seulement (7 enfants ou 2 %), nous ne connaissons pas le sexe de l’enfant impliqué, par exemple quand un appelant relate les faits de manière totalement anonyme. En 2013, nous avons reçu proportionnellement plus de signalements impliquant de jeunes enfants qu’en 2012. Le pourcentage de signalements concernant des victimes dont nous ne connaissons pas l’âge n’a pas évolué : 13 %. Environ 19 % des victimes sont de jeunes enfants de 0 à 6 ans (78 enfants). En 2012, ils étaient 15 %. 23 % des victimes (95 enfants) ont entre 7 et 12 ans, soit une légère hausse par rapport à 2012 (21 % des victimes appartenaient alors à cette tranche d’âge). Le groupe

principal est celui des 13-15 ans : 116 victimes (28 %) appartenaient à cette tranche d’âge (25 % en 2012). Les jeunes de 16-17 ans (23 victimes) représentent 5 % du total, soit une baisse de 7 % par rapport à l’année précédente.

grave, le rendant incapable de se gérer lui-même ainsi que ses biens, il est placé sous le statut de minorité prolongée) ou d’adultes ayant été victimes d’abus dans leur enfance. Nous ne disposons d’aucune information concernant l’âge de 59 enfants (soit 13 %).

En 2013, nous avons reçu 49 signalements d’abus sexuels effectifs (12 %) impliquant des personnes de plus de 18 ans. Il s’agissait de mineurs prolongés (NDLR : lorsque le mineur est frappé d’une arriération mentale

Si on prend en considération les catégories d’âge, on constate que 70 % des victimes avaient 15 ans ou moins, soit une hausse par rapport à 2012 puisque le pourcentage était alors de 61 %.

Au téléphone, presque aucun jeune ne nous appelait. Ils préféraient garder leurs secrets. Très vite ils se sont montrés réceptifs à l’idée de communiquer via le chat maintenantjenparle.be. Quand ils se sentent à l’aise, ils ne tournent pas autour du pot comme le font les adultes qui préfèrent recontextualiser. On assiste à un véritable tsunami émotionnel lors de ces permanences chat. (Le Soir 14.08.2013)

BÉLINDA NOÉ, coordinatrice « Exploitation sexuelle et e-safety »

Qui signale les abus sexuels ?

Nombre et type de dossiers

Tous les nouveaux dossiers (N = 562)

Tous les nouveaux dossiers 2009-2013

Mère (173)

24 %

Victime (133)

21 %

Tiers (119)

400

12 %

Père (66)

300

11 %

Autre membre (61) de la famille

200

2%

Autres

700

31 %

Signalements préventifs

600

Inconnu (10)

Signalements effectifs

500

100 2009

22

2010

2011

2012

2013


Child Focus 2013 Rapport d’activités

maintenantjenparle.be : moins de signalements… Depuis 2012, les jeunes peuvent contacter Child Focus via le chat « maintenantjenparle.be » (« nupraatikerover.be » pour les néerlandophones). Cette réponse sur mesure a été créée parce que nous avions constaté qu’autrefois, seule une petite minorité des signalements émanait des victimes elles-mêmes. Ce canal de discussion en tête à tête permet aux jeunes de prendre plus facilement contact que par téléphone.

chat était fermé ou occupé. Pour assurer la prise en charge des jeunes confrontés à cette situation, le site Web propose une adresse e-mail (chat@childfocus.org) et un formulaire à compléter. Ces 6 dossiers ont donc été traités par e-mail ultérieurement. En fin de compte, 76 dossiers ont été traités via le chat, soit une baisse de 31 % par rapport à 2012, où 110 dossiers avaient été traités par ce moyen.

…mais davantage émanant de victimes En 2013, le nombre de signalements via le chat a baissé de 37 %. Child Focus a reçu 118 signalements via les deux sites dédiés au chat, contre 186 en 2012. Un dossier a été créé et traité par nos soins dans 82 cas. Dans 36 cas, Child Focus n’était pas un interlocuteur compétent et les jeunes ont été redirigés vers une organisation plus spécialisée.

92 % des signalements via le chat émanaient de la victime elle-même (70 signalements). Une hausse de 8 % par rapport à 2012, où 84 % des signalements via le chat provenaient des victimes. 2 signalements ont été effectués par des tiers (3 %), 1 par la mère (1 %) et 1 par un membre de la famille autre que le père (1 %). Dans 2 cas (3 %), l’appelant était inconnu.

Sur les 82 situations ayant conduit à l’ouverture d’un dossier, 6 demandes sont arrivées à un moment où le

Les signalements traités via le chat étaient à nouveau presque exclusivement des signalements effec-

Sexe des victimes

Âge des victimes

Type de dossiers

Dossiers effectifs (N = 392)

Dossiers effectifs (N = 392)

Comparaison téléphone et chat

76 %

Filles

22 %

Garçons

2%

Inconnu

Autres

100%

inconnu 18 ans ou + 16-17 ans

13 %

19 %

0-6 ans

12 %

Signalements préventifs 80%

Signalements effectifs

60%

5%

13-15 ans

23 %

7-12 ans

40%

28 % 20%

Téléphone (N = 410)

Chat (N = 76)

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

Soutenir, informer et réorienter si nécessaire Child Focus se donne pour mission de soutenir et d’informer les citoyens qui font appel à ses services en cas d’abus sexuels et, si nécessaire, les réoriente vers les services les plus aptes à les aider.

Les signalements par téléphone étaient des signalements effectifs dans 69 % des cas (281 sur 410 signalements par téléphone) et des signalements préventifs dans 30 % des cas (123). 5 signalements n’étaient ni effectifs ni préventifs. En 2012, il y a eu 63 % de signalements effectifs (319 sur 507), 35 % (179) de signalements préventifs et 2 % « autres » (ni préventifs ni effectifs).

En 2013, 95 % des nouveaux dossiers étaient clôturés pour la fin de l’année.

48 % des signalements par téléphone concernaient une situation d’abus intrafamilial (197 signalements), contre 53 % (40 signalements) via le chat. En 2012, ce fut le cas pour 43 % des dossiers (219 signalements) traités par téléphone et pour 52 % (57 signalements) des dossiers traités via le chat.

Depuis 2012, nous conservons des données plus détaillées sur les organisations vers lesquelles nous redirigeons certains appelants. En 2013, l’appelant a été redirigé dans 143 cas ou 25 % du nombre total de dossiers vers la police. Il s’agit d’une baisse de 6 % par rapport à 2012. Dans 75 cas (13 %), nous avons redirigé l’appelant vers le service d’accueil des victimes auprès des parquets. Dans 16 % des cas, nous avons conseillé à l’appelant de prendre contact avec un service d’aide spécialisé. 32 dossiers ont ainsi été traités par un Vertrouwenscentrum Kindermishandeling et 58 par une équipe SOS Enfants. En 2012, 25 % des dossiers avaient été traités par un service d’aide spécialisé. Nous constatons donc une baisse de 9 %. Les appelants ont également été régulièrement réorientés vers un Centrum voor Algemeen Welzijnswerk (26 fois), un Jongerenadviescentrum (8 fois), un Service d’Aide à la Jeunesse (11 fois) et un Service d’Aide aux Victimes (9 fois). Un même dossier a parfois été redirigé vers différentes organisations. 24

tifs. Ce fut le cas pour 68 dossiers (90 %). Les chiffres étaient similaires en 2012 (91 %). Outre les dossiers effectifs, nous avons traité 4 dossiers préventifs (5 %) et 4 dossiers qui n’étaient ni effectifs ni préventifs (5 %).

Les situations d’abus extrafamilial représentaient 38 % des signalements par téléphone (154 dossiers) et 24% via le chat (18 dossiers). Le nombre de dossiers dans lesquels le contexte de l’abus était inconnu était moins élevé dans les signalements par téléphone (59 signalements ou 14 %) que dans les signalements via le chat (18 signalements ou 24 %). L’année précédente, la situation était tout autre puisque le contexte de l’abus n’était pas connu dans 24 % des signalements par téléphone, et dans 20 % des signalements par le chat.

Qui sont les auteurs ? Surtout des adultes… Les 565 signalements enregistrés en 2013 impliquaient au total 458 auteurs présumés. Dans 85 % des cas, l’auteur présumé était une personne connue de la victime. Si l’on regarde l’âge de l’auteur présumé, on constate que dans 68 % des cas, il s’agis-

sait de personnes majeures (313) et de mineurs dans 18 % des cas (82). Nous ne disposons d’aucune information sur l’âge de l’auteur présumé dans 14 % des cas (63). Il est frappant de constater qu’en 2013, le nombre d’auteurs présumés mineurs a augmenté. Ces derniers étaient mineurs dans 82 cas contre 70 en 2012. Proportionnellement, ils étaient donc 12 % en 2012 et 18 % en 2013. En 2012, 69 % des auteurs présumés étaient majeurs (418) et 12 % mineurs (70). Dans 19 % des cas (115), nous n’avions pas d’information sur l’âge de l’auteur présumé.

…de sexe masculin… L’auteur présumé était de sexe masculin dans la majorité des cas : 86 % ou 395 personnes. Soit une hausse de 3 % par rapport à 2012 où 83 % (499) des auteurs présumés étaient des hommes. Dans quelques cas (18 personnes ou 4 %), l’auteur présumé était une femme. Dans 45 cas ou 10 %, nous ne savions rien du sexe de l’auteur présumé.

…appartenant au cercle familial Comme en 2012, dans près de la moitié des cas, l’auteur présumé était un membre de la famille de l’enfant : 216 auteurs présumés ou 47 %. Il s’agissait d’un parent (26 %), d’un frère ou une sœur (6 %), d’un grand-parent (4 %), d’un cousin ou une cousine (4 %), d’un oncle ou une tante (4 %) ou d’un autre membre de la famille (3 %). Au total, 38 % des auteurs présumés étaient un tiers extérieur à la famille (176 personnes). Il s’agissait dans 35 cas d’une personne ayant un lien professionnel avec l’enfant (par exemple un enseignant ou un éducateur). Dans 141 cas, la personne n’avait aucun lien professionnel avec le mineur. Pour 66 dossiers ou 15 %, nous ne disposions d’aucune information sur le lien avec l’enfant.


Child Focus 2013 Rapport d’activités

Abus sexuels liés aux technologies de l’information et de la communication (TIC) : près d’un dossier par semaine Désigné « Centre belge pour la sécurité en ligne » par la Commission européenne, Child Focus a acquis une expérience considérable en matière de sécurité en ligne des mineurs. Cette expertise est également précieuse dans le cadre du traitement des signalements d’abus sexuels. En 2013, il existait un lien avec les technologies de l’information et de la communication dans 8 % des signalements (562), ce qui correspond à 44 dossiers ou un peu moins d’un dossier par semaine. Ce chiffre est comparable à celui de l’an dernier où 52 dossiers (7 %) sur les 706 traités étaient en lien avec les TIC. Il peut s’agir d’un aspect spécifique d’un abus commis dans la vie réelle (diffusion d’images par exemple), mais aussi d’abus commis via Internet ou d’autres canaux. On pense ici au grooming en ligne (voir encadré p.26) ou aux relations sexuelles forcées via Webcam.

Abus sexuels via les TIC

Dossiers d’abus sexuels liés aux TIC (N = 44) vs non TIC (N = 518)

Les réseaux sociaux en pole position Comme l’an dernier, la plupart des signalements concernaient des comportements sexuels déplacés (réels ou présumés) ou des abus via les réseaux sociaux. Nous avons reçu 26 signalements, une hausse par rapport à 2012 où 19 cas nous avaient été rapportés. Les canaux de chat ont joué un rôle dans 4 cas seulement, contre 17 en 2012. Des abus (réels ou présumés) liés à l’utilisation de la Webcam (4 cas) et du GSM (2 cas) nous ont également été signalés. Plusieurs technologies peuvent être impliquées dans un même dossier lorsque, par exemple, des images à connotation sexuelles sont enregistrées avec un Smartphone ou une Webcam et sont ensuite diffusées sur les réseaux sociaux sans le consentement des intéressés.

Quelles sont les TIC utilisés ?

8%

5 26

Pas de lien avec les TIC (518) Lien avec les TIC (44) 92%

5

Réseaux sociaux Chat GSM

4

Webcam Autre

2 4

Inconnu

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

Lutte contre le grooming en ligne Le grooming en ligne consiste pour un adulte à solliciter et à manipuler un mineur sur Internet, généralement via le chat, en vue de l’abuser sexuellement. De plus en plus, ce phénomène fait l’objet d’une attention particulière en Belgique et à l’étranger. Des propositions de loi visant à lutter contre cette pratique ont d’ailleurs été déposées en 2013 à la Chambre et au Sénat. Child Focus suit attentivement ces initiatives législatives. La lutte contre le grooming et les autres formes d’abus sexuels en ligne doit s’intensifier. Une affaire d’abus sexuels qui a fait grand bruit aux Pays-Bas nous l’a encore douloureusement rappelé. L’auteur a manipulé, via Webcam, des centaines d’enfants à des fins sexuelles et les a enregistrés (photos et vidéos). Il a également abusé physiquement plusieurs d’entre eux lors de rendez-vous. Des enfants belges comptent parmi les victimes. Pour Child Focus, la lutte contre les abus et l’exploitation sexuelle en ligne doit devenir une priorité. Il s’agit d’une responsabilité commune dans laquelle divers acteurs ont un rôle à jouer.

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

Abus sexuels organisés ou commercialisés : 3 % des dossiers Child Focus traite également les signalements d’abus sexuels organisés ou commercialisés. Il s’agit de dossiers de prostitution (réelle ou présumée) d’enfants ou d’adolescents, de traite d’enfants et de tourisme sexuel impliquant des enfants. Ces phénomènes se produisent souvent à l’étranger ou dans des milieux clandestins, de sorte qu’il est difficile de sanctionner les auteurs et d’identifier toutes les victimes. Child Focus traite principalement ces signalements en collaboration avec le Service Traite des êtres humains de la Police fédérale et le Parquet fédéral. En 2013, 16 situations signalées à Child Focus avaient un caractère organisé ou commercial. Sur ces 16 dossiers, 15 étaient liés à la prostitution enfantine (réelle ou présumée) et 1 au tourisme sexuel (impliquant de la prostitution enfantine). Il peut en effet être question de plusieurs formes d’exploitation dans un même dossier. En raison du caractère clandestin de ces formes d’abus, la collaboration avec d’autres partenaires

est indispensable. Child Focus est donc un membre actif du groupe de travail Stop Prostitution Enfantine, coordonné par ECPAT Belgique (End Child Prostitution, Child Pornography an Trafficking of Children for sexual purposes), en collaboration avec, entre autres, la Police fédérale, la SNCB, le SPF Affaires étrangères et le Service de la Politique criminelle. En 2013, nous avons préparé un protocole de collaboration avec ECPAT Belgique et avons continué à mener un travail de lobbying, tant au niveau national qu’international.

Abus sexuels organisés ou commercialisés Tous les dossiers traités (562) 3% 97 % Pas de caractère organisé ou commercial (546) Caractère organisé ou commercial (16)

Child Focus offre une voix et un visage aux victimes Child Focus s’est déjà constituée partie civile à plus de dix reprises dans des dossiers de traite d’enfants, prostitution enfantine, tourisme sexuel et pédopornographie. Nos avocats s’investissent tout particulièrement pour représenter les victimes, souvent non identifiées, de ces abus. Nous voulons ainsi offrir un visage et une voix aux mineurs qui n’ont pas la possibilité d’agir personnellement. Child Focus tente également de sensibiliser le grand public à la gravité de ce phénomène : derrière chaque photo à caractère pédopornographique, il y a un enfant de chair et de sang qui a été abusé sexuellement. 27


Child Focus 2013 Rapport d’activités

Images d’abus sexuels : de plus en plus au tréfonds du Web stopchildporno.be est le point de contact civil en ligne de Child Focus. Les citoyens peuvent signaler des images d’abus sexuels sur mineurs découvertes sur Internet en complétant un formulaire sur le site et ce, dans l’anonymat complet s’ils le souhaitent. Nous proposons ainsi un canal facilement accessible et complémentaire au point de contact policier. Les collaborateurs de Child Focus ne traitent pas les signalements mais les renvoient à la Police fédérale, conformément au protocole de collaboration. Si un signalement contient suffisamment d’informations, il est transmis au point de contact de la Federal Computer Crime Unit de la Police fédérale, ecops.be. Les experts de la Cellule Traite des êtres humains extraient ces signalements de la banque de données dans le cadre de leurs enquêtes. Le point de contact civil permet aussi d’informer les citoyens sur la législation relative aux images d’abus sexuels, en précisant ce qui est punissable et pour quelles raisons. Le site donne également des informations sur les différents partenaires avec lesquels Child Focus collabore, en Belgique et à l’échelon international. Les questions concrètes, portant par exemple sur la législation ou la politique menée, peuvent être adressées via l’adresse e-mail info_scp@childfocus.org.

Au-delà des frontières Internet étant un espace qui ne connaît aucune frontière géographique, la mise en place d’une collaboration renforcée s’impose sur le plan international.

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Si un internaute belge découvre une image d’abus sexuel impliquant un enfant, cela ne signifie pas que la source de cette image soit en Belgique. Pour faciliter l’échange d’informations et d’expertise, plusieurs points de contacts ont donc été créés dans d’autres pays. Le point de contact stopchildporno.be fait partie du réseau international INHOPE qui lutte contre les contenus illégaux sur Internet et compte déjà 46 points de contacts dans 40 pays.

24 signalements par semaine En 2013, le point de contact civil en ligne a reçu 1 232 signalements, soit 24 par semaine en moyenne. Ce chiffre se situe dans le même ordre de grandeur que les statistiques des années précédentes. Comme l’an dernier, on constate que les signalements ne concernent pas exclusivement des images d’abus sexuels de mineurs. Les appelants signalent aussi des profils suspects sur les réseaux sociaux. Child Focus

Les concepteurs de Tor défendent leur logiciel en arguant que les dissidents en Syrie et dans d’autres zones problématiques peuvent l’utiliser pour communiquer. Rien ne permet toutefois de réguler son utilisation. Ce réseau permet dès lors d’abuser d’enfants en toute impunité et de gagner ainsi de l’argent. L’abus est déjà suffisamment pénible en soi, mais Tor permet de surcroît d’en diffuser les images à travers le monde, pour la plus grande satisfaction des pédophiles. Les victimes éprouvent quant à elles l’impression d’être abusées encore une fois. Souvent, les « voyeurs » finissent également par passer à l’acte car ils veulent devenir eux-mêmes de ‘véritables’ pédophiles. (De Standaard 04.04.2013)

HEIDI DE PAUW, directrice générale


Child Focus 2013 Rapport d’activités

travaille donc en collaboration avec la Police fédérale sur la création d’un nouveau formulaire de signalement, plus clair et plus facile à compléter. Un volet distinct sera réservé aux réseaux sociaux, ce qui permettra d’obtenir des statistiques plus précises.

effet, dans le monde entier, l’offre et l’échange de ces images d’enfants abusés sexuellement migrent du Web public vers des réseaux obscurs, c’est-à-dire des réseaux peer-to-peer sur lesquels ces images sont souvent cryptées et échangées via des canaux indétectables.

La partie émergée de l’iceberg Il est important de souligner que le nombre de signalements reçus par les points de contacts civils ou policiers n’est en aucun cas représentatif du nombre total d’images d’enfants abusés sexuellement en circulation sur Internet. Avoir une idée précise de l’ampleur réelle du phénomène est extrêmement compliqué. En

Les personnes qui surfent sur Internet en toute bonne foi sont donc rarement confrontées à ces images, ce qui explique la stagnation du nombre de ces signalements. Cela ne signifie toutefois pas que l’offre de pédopornographie soit en baisse.

Signalements sur stopchildporno.be

Sites Web (URL, réseaux sociaux...) Autres canaux (P2P, e-mails indésirables...)

1400 1200 1000 800 600 400 200 1 320 signalements en 2010

1 479 signalements en 2011

1 394 signalements en 2012

1 232 signalements en 2013

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

e-safety : la « ligne d’aide pour un Internet plus sûr » a la cote ! Lancée en juin 2011, la ligne d’aide pour un Internet plus sûr de Child Focus voit son nombre d’appel croitre de jour en jour. Cette ligne d’aide est accessible par e-mail, formulaire de contact en ligne et téléphone (le 116 000). Elle s’adresse à toute personne (enfant, adolescent, parent ou professionnel) ayant une question ou un problème concernant l’usage du Net par les jeunes. Des conseillers spécialisés sont là pour écouter, conseiller et réorienter si besoin.

Une jeune fille de 13 ans a envoyé à un ami, via Facebook, une photo d’elle nue. Elle n’ose plus aller à l’école de crainte que l’ami ne montre ladite photo à tout le monde. L’assistante sociale qui la prend en charge, me demande conseil. Je détermine toutes les étapes à entreprendre pour limiter les risques et la soutiens dans l’encadrement psychologique de la famille. Elle me remercie de « l’avoir aidée en ces moments difficiles ». Nous sommes là pour ça !

JULIE VAN BOXSTAEL , conseillère

En quête d’information

Sur la toile, les apparences peuvent être trompeuses, les propos déformés, les images interprétées… raisons pour lesquelles, il faut être très attentif à ce que l’on poste comme information sur soi-même mais également sur les autres. (RTBF. La Première. 5.02.2013)

MARYSE ROLLAND, responsable de la communication et porte-parole

Il faut toujours demander aux enfants de réflechir à la question suivante : est-ce que leur grand-mère mettrait cette photo d’eux dans son salon ? Si la réponse est non, mieux vaut ne pas publier la photo en ligne ! (RTL-TVI. Le journal. 18.09.2013) ASTRID POUPPEZ, responsable de projet

30

En 2013, l’organisation a ouvert 113 dossiers relatifs à la sécurité en ligne, soit près de 40 % de plus qu’en 2012. Une augmentation due assurément à la campagne de communication relative à l’existence de cette ligne d’aide menée sur les réseaux sociaux (« Charlie » voir p.32) mais également dans les écoles belges : plus de 6 000 posters ont été distribués grâce au soutien du ministère de l’éducation néerlandophone et à l’aide précieuse de volontaires de Child Focus.

Parmi les 113 dossiers ouverts dans le courant de l’année 2013, 55 d’entre-eux (49 %) concernaient une demande d’information. Ce chiffre est en légère hausse par rapport à 2012. 3 dossiers mettaient en exergue une situation présentant un risque pour l’internaute. 44 dossiers ont nécessité une réorientation vers d’autres instances (centre PMS, SOS Enfants, etc.) Dans 11 dossiers, l’appelant n’a pas donné suite à la solution proposée. Child Focus a reçu des informations à propos de 33 enfants impliqués dans les dossiers. Il s’agissait majoritairement de filles (24 filles et 9 garçons). La plupart avaient entre 13 et 15 ans (48%). La deuxième catégorie concerne des enfants entre 7 et 12 ans (30%). Seulement 7 enfants étaient âgés de 16 ans ou plus.

Ces chiffres s’inscrivent dans la lignée des années précédentes.

Le cyber-harcèlement au cœur des préoccupations Comme nous le montre le graphique ci-contre, 52 dossiers concernaient la thématique du cyberharcèlement. Cela représente une augmentation de près de 20% par rapport à 2012. 32 dossiers avaient trait à l’éducation aux médias. Sur le total des dossiers, 76 concernaient les réseaux sociaux (Facebook, Ask.fm…). Viennent ensuite les sites (16), appareils mobiles (6), chat (6), e-mails (4), Webcam (4) et les jeux (1).

Qui contacte la ligne d’aide ? Un des challenges de la ligne d’aide pour 2013 était de parvenir à encourager davantage de jeunes à nous contacter. Challenge réussi : en 2012, 6 jeunes nous avaient directement contactés, en 2013, ils étaient 16. Les principaux appelants restent cependant les parents, et majoritairement les mères (36%) contre 8% des pères, ainsi que les tierces personnes (37%) (directeurs, enseignants ou professionnels en lien avec l’enfant).


Child Focus 2013 Rapport d’activités

Pourquoi la ligne d’aide est-elle contactée ? (N = 138) 52

Cyber-hacèlement

5

Filtres

32

Education aux médias

1

Rien ne vaut le dialogue entre le parent et son enfant car aucune solution technique ne peut empêcher le harcèlement en ligne ou un rendez-vous pris avec un inconnu rencontré sur le Web. (VivaCité. 6.09.2013)

11

Contact non-désiré

10

Contenu indésirable Autre

DIRK DEPOVER, directeur de la communication et porte-parole

11

Vie privée

Addiction au Net

10

Harcèlement sexuel

Avec le smartphone, l’Internet a déménagé du salon vers la poche du pantalon de votre garçon ou le sac à main de votre fille. Si, en tant que parents, vous vous intéressez à l’utilisation que font vos enfants de ces technologies, si vous leur montrez que vous savez comment fonctionnent Facebook, Twitter et compagnie, ils seront plus enclins à vous raconter ce qu’ils expérimentent ou avec qui ils entrent en contact en ligne. (Het Nieuwsblad. 2.01.2013)

6

NADÈGE BASTIAENEN, responsable de projet

Qui contacte la ligne d’aide ? (N = 109)

La ligne d’aide et ses collaborations efficaces Child Focus a établi une étroite collaboration avec divers réseaux sociaux comme Twitter, Facebook, Ask.fm… afin de pouvoir agir le plus rapidement possible en cas

37 %

Tiers (44)

de situation dérangeante sur la

36 %

Mère (61)

toile (demande de suppression de

13 %

Enfant concerné (16)

8%

Père (9)

6%

Autre membre (7) de la famille

contenus indésirables…).

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

Actions de prévention et de sensibilisation Safer Internet Day 2013 : « Connectés ? Respectez ! »

« Cadre global Sexualité et Politique » pour l’enseignement flamand

Le mardi 5 février 2013, à l’occasion de la dixième édition du Safer Internet, l’ « e-safety cube » de Child Focus a pris place dans la gare centrale de Bruxelles. Ce cube, représentant un ordinateur, expose sur ses faces externes des conseils pour chatter en toute sécurité. A l’intérieur, des miroirs déformants destinés à faire réfléchir les passants sur l’image qu’ils reflètent d’eux-mêmes en ligne. Cette journée de sensibilisation a mis l’accent sur les droits et responsabilités de tout un chacun sur le Net.

Le 30 janvier 2013, notre présidente d’honneur, la Reine Paola a pu découvrir, en primeur, le fameux « e-safety cube ».

En 2013, Child Focus et Sensoa ont collaboré à l’élaboration du « Raamwerk Seksualiteit en Beleid » (Cadre global Sexualité et Politique) à l’intention du secteur de l’enseignement flamand. Ce document détaillé est destiné à tous les secteurs qui sont en contact avec des enfants, des adolescents ou des adultes (vulnérables).

Chaque année, Child Focus encourage également tous les acteurs de l’éducation aux médias à mettre sur pied une ou plusieurs actions de prévention. Plus d’une trentaine d’activités ont été organisées.

Ce cadre global pose les jalons pour l’élaboration d’une politique ou une adaptation de la politique actuelle en matière d’intégrité physique et de sexualité. La version de base du document avait été lancée début 2012. Le gouvernement flamand a par ailleurs signé une déclaration d’engagement avec les secteurs qui s’impliquent en faveur du bien-être, du sport, de l’enseignement et de la jeunesse afin de lutter contre les abus sexuels d’enfants, tous domaines stratégiques confondus.

Indispensable collaboration avec l’industrie du Web

Fin 2012, quatre nouvelles versions (adaptations) du cadre global ont été présentées, respectivement pour les organisations sportives, les organisations de jeunesse, l’accueil des enfants et les secteurs de l’aide à la jeunesse en Flandre (‘Integrale Jeugdhulp’). La version destinée à l’enseignement flamand sera lancée en 2014.

Le Web ne pourrait pas être un espace d’enrichissement et de développement pour les jeunes sans l’implication de ceux qui le créent : les fournisseurs de contenu, de services en ligne et d’accès. Raison pour laquelle Child Focus considère la collaboration et la sensibilisation des acteurs de l’industrie du Web comme une priorité dans son travail de prévention Web.

Spots « Charlie »

Pour inviter ces entreprises à développer des applications plus adaptées aux besoins des jeunes internautes, Child Focus mène une stratégie à plusieurs niveaux. D’abord, l’organisation prend part activement à divers débats internationaux tels que la CEO et ICT Coalitions où les acteurs des télécommunications sont présents. Il s’agit de deux initiatives mises en place par la Commission européenne pour donner la possibilité à la société civile de faire entendre sa voix auprès de ces grandes industries du Web. Ensuite, Child Focus participe également à la politique sociale de certaines sociétés en inscrivant la question du bon usage d’Internet par les enfants dans leur stratégie d’entreprise. Un bel exemple sont les ateliers « e-safety » avec Microsoft et Belgacom. Comme chaque année, Microsoft et Belgacom proposent aux écoles primaires de Belgique des ateliers « Internet : du fun en tout sécurité » animés bénévolement par leurs propres employés. Child Focus a évidemment soutenu cette démarche en élaborant le contenu du matériel didactique et en formant les employés-volontaires. En 2013, ce sont plus de 150 personnes qui se sont impliquées dans ce vaste programme de prévention pour plus de 17 000 enfants sensibilisés. 32

Par le biais de quatre spots humoristiques baptisés, « Charlie », Child Focus souhaite sensibiliser les jeunes et moins jeunes aux problèmes que peuvent rencontrer les enfants et adolescents en ligne. Charlie aborde les thématiques de la recherche d’informations, du grooming, du sexting ou encore de la pornographie,

de façon didactique et amusante. Il encourage les internautes à poser leurs questions et à parler d’éventuelles situations difficiles. Lancés début décembre 2013, les quatre spots ont été vus près de 2 000 fois en moins d’un mois.


Child Focus 2013 Rapport d’activités

Le catalogue « clicksafe » et son DVD

Les formations « e-safety » de Child Focus

Le catalogue « clicksafe » centralise tous les outils éducatifs de Child Focus en matière de bon usage d’Internet. Il est destiné aux professionnels travaillant directement avec des enfants et adolescents et qui souhaitent aborder la question de l’éducation aux médias en ligne avec eux.

Child Focus veut sensibiliser les éducateurs clés (parents, enseignants, animateurs, psychologues, assistants sociaux...) de notre société afin que ceux-ci soient impliqués dans l’éducation, au sens large, des enfants et élèves aux médias en ligne.

Ce catalogue a été édité en 2012 et mis à jour en 2013. Il offre donc des ressources pédagogiques supplémentaires dont un DVD compilant des spots vidéo de sensibilisation développés par Child Focus et d’autres organisations. Le catalogue « clicksafe » et son DVD peuvent être consultés ou commandés gratuitement via clicksafe.be.

Des outils de prévention pour tous En 2013, Child Focus a renforcé son approche inclusive dans son travail de prévention en matière de médias en ligne : ne pas développer des outils spécifiquement destinés à des enfants vulnérables ou porteurs d’une différence, mais adapter les outils existants ou en concevoir de nouveaux afin qu’ils n’excluent personne et tiennent ainsi également compte des besoins particuliers des différents groupes vulnérables de la société.

• Jungle Web Dans cette optique, Jungle Web a vu le jour en 2013. Il s’agit d’un jeu éducatif de rapidité, d’observation et de connaissance sur le sujet du Web. Il a pour objectif d’encourager le dialogue sur le bon usage d’Internet au sein de la famille dans un esprit positif. Child Focus a produit 10 000 exemplaires du jeu. Jungle Web peut être commandé via clicksafe.be. • Enseignement spécialisé Child Focus en partenariat avec le Centre de recherche, Fondation Travail Université, a également entrepris en 2013 une recherche–action « L’éducation aux médias en ligne dans l’enseignement spécialisé ». L’idée était de cibler les besoins en éducation aux technologies en ligne de l’enseignement spécialisé. Les résultats de cette analyse vont permettre, en 2014, de développer un nouvel outil pédagogique en matière de sécurité en ligne destiné aux professionnels travaillant avec des enfants porteurs d’un handicap.

• Formation pour parents Dès lors, depuis quelques années déjà, l’organisation offre aux parents et aux grands-parents un programme éducatif en matière de sécurité en ligne intitulé « Webetic » pour les francophones, « Veilig online » pour les néerlandophones et « Durchklick » pour les germanophones. Child Focus a ainsi informé

en 2013 plus de 6 000 parents grâce à plus de 200 séances d’information dans toute la Belgique. • Formation pour professionnels Parallèlement, Child Focus forme et outille les professionnels de l’enfance, de l’enseignement et de l’aide à la jeunesse avec des ressources éducatives pour les aider à aborder la question du bon usage d’Internet avec les jeunes. En 2013, Child Focus a sillonné toute la Belgique et informé pas moins de 1 000 professionnels issus de l’éducation formelle et non-formelle, ordinaire et spécialisée.

A l’écoute des jeunes En 2013, les réseaux sociaux nous ont permis de générer très facilement un système de consultation néerlandophone et francophone, un « Youth Panel » spécifiquement orienté vers les jeunes et plus particulièrement les 13-16 ans. Désormais, ces jeunes peuvent nous donner des conseils et des informations afin que l’équipe e-safety puisse créer des outils en parfaite adéquation avec ce groupe cible. Nous essayons également d’impliquer un maximum de jeunes « hors ligne », en organisant des panels « physiques ».

Outil cyber-harcèlement Child Focus a développé un mini-site comprenant quatre vidéos d’animation qui présentent des situations d’harcèlement et des réactions possibles de parents. Des conseils et une foire aux questions complètent ces vidéos. Cet outil est disponible surclicksafe.be.

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

Financement et comptes annuels En 2013, Child Focus a encaissé 4,27 millions d’euros, en provenance de 5 sources de financement différentes, à savoir :

1 259.500 €

Subsides de la Loterie Nationale

823.898 € 19,27%

Autres subsides publics Dons et autres contributions d’organismes privés (en espèces et en nature)

1 085.738 €

25,39%

Dons du grand public (libéralités, legs et ventes nettes d’articles)

1 034.849 €

24,20%

72.235 €

1,69%

4 276.221 €

100,0%

Produits financiers nets Total

Depuis 2001, la Loterie Nationale soutient Child Focus par le biais d’une dotation importante, qui représente la contribution du Gouvernement fédéral à Child Focus. Cette contribution a été indexée de 2 % en 2012, puis rabotée de 5 % en 2013 (au même titre que toutes les ONG soutenues par la Loterie Nationale). Le Fédéral couvre également une partie des besoins en formation de Child Focus (IFO) et apporte un soutien financier à l’emploi (Plan Activa). Au niveau régional, le Gouvernement de Bruxelles-Capitale, depuis la création de Child Focus, finance le salaire de 5,5 collaborateurs (ACS) ; quant au Gouvernement flamand, il verse une allocation d’insertion pour un collaborateur et a également soutenu deux projets de Child Focus : les formations e-safety pour les parents (en collaboration avec le Gezinsbond, voir p.33) et l’élaboration d’un accord-cadre destiné aux responsables d’organismes s’occupant de jeunes (en collaboration avec Sensoa,

34

29,45%

voir p.32). 24 communes et provinces ont également versé un subside dans le cadre des activités des volontaires de Child Focus.

La Commission européenne : un soutien appréciable... Du côté de la Commission européenne, ses subsides se sont élevés à 588 000 euros en 2013 et concernent essentiellement quatre projets dont deux ont été finalisés fin 2012 et début 2013. Un premier projet, dans le cadre du programme Safer Internet Plus, permet à Child Focus de poursuivre sa mission de point de signalement civil d’images d’abus sexuels d’enfants sur Internet (voir p.28), de développer également son centre d’expertise autour de l’éducation au Net ainsi que la gestion d’une ligne d’aide pour répondre aux questions des jeunes, des enseignants ou des parents concernant le Net (voir p.30) ; ce projet sera prolon-

gé jusqu’à fin 2014. Un deuxième projet financé par la Commission européenne (ligne budgétaire Daphné) permet d’améliorer la qualité de nos services liés au numéro d’urgence 116000 ; le solde du subside de ce projet, finalisé fin 2012, a été versé en 2013. Une prolongation de ce projet 116000 a débuté en mars 2013 pour s’étaler sur une période de deux ans. Et pour être complet, suite à la finalisation, début 2013, du projet « ch@dvice » (mise en place d’un chat pour permettre aux jeunes, abusés sexuellement, de joindre Child Focus, voir p.13), la Commission a payé le solde de son subside en 2013.

…tout comme celui du secteur privé En ce qui concerne le secteur privé, Child Focus a pu une fois de plus compter sur l’appui d’un de ses fondateurs, la Fondation Roi Baudouin, ainsi que sur celui de ses partenaires financiers privilégiés : Allen & Ove-

ry, Belgacom, buy aid, Carrefour, D’Ieteren (Volkswagen), Grey, ING, Hewlett-Packard, Microsoft, Mutas et Ricoh. S’est ajoutée à cette liste, la société coopérative CERA, qui nous soutient depuis 2007, tout d’abord dans un projet théâtral de trois ans proposé aux écoles et centré autour de la fugue des adolescents, suivi d’un deuxième projet qui a permis à Child Focus de mettre en place une équipe de parents, « experts du vécu », prêts à soutenir les parents qui vivent aujourd’hui le drame d’un enfant en fugue (voir p.13). Plus d’une centaine d’autres entreprises ont également financé Child Focus, soit directement, soit au travers d’opérations spéciales - comme, par exemple : le versement d’un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé pendant une période déterminée (l’Opération Carrefour en collaboration avec Kimberly-Clark, Bongrain, Henkel, Mondelez Kraft, Pietercil Delbys, Snack Venture Pepsico, Tropicana Looza et Yoplait), le financement d’un projet ou d’un


Child Focus 2013 Rapport d’activités

événement particulier (AG Insurance, Le Petit Coup de Pouce de Belgacom, BNP Paribas Fortis Foundation, Sodexo), soit encore sous forme d’un soutien (mécénat de compétences, dons en nature ou fortes réductions de prix) - comme par exemple : lors de formations e-safety dans les écoles (employés-bénévoles de Belgacom et de Microsoft), de conseils immobiliers (Bopro), de la gestion de chèques-repas (Sodexo), de la gestion des déchets (Bruxelles-Propreté) ou lors de l’acquisition de mobilier (Pami Solution), de tickets de transport en commun (SNCB), de boissons (Coca Cola, Rombouts, Spadel), etc. Il ne faut pas oublier non plus les milliers de PME et d’indépendants, qui, en achetant des post-it, bics, papiers collants, friandises et cartes de vœux à buy aid, apportent leur soutien à Child Focus à concurrence de 10 % du montant de leurs achats. Quant aux tombolas, Child Focus, en collaboration avec des partenaires commerciaux, a pu en organiser 14 en 2013, essentiellement avec ING et Afibel.

…et du grand public Le grand public a, comme chaque année, soutenu Child Focus au travers de dons ponctuels ou mensuels, d’achats d’articles Child Focus mais également au travers d’opérations et d’évènements spéciaux. En voici 5 exemples : - Fin 2013, Child Focus comptait 13 000 donateurs qui lui versent mensuellement un montant fixe. Ces donateurs ont été contactés chez eux ou, plus rarement, à l’entrée des hypermarchés Carrefour par les collaborateurs de la société Direct Dialogue Fundraising (jusqu’en février 2012) et Pepperminds (dès avril 2013). Ceux-ci, la plupart du temps des étudiants sous contrat de job de vacances, ont encouragé ces donateurs à faire des dons directement sur le compte de Child Focus. - En décembre, la Sicav « ING Invest Solidarity / Child

Focus» - lancée par ING en juin 1999 - a payé un dividende net de 3,225 e (4,3 e bruts) par part au profit de Child Focus. Fin décembre 2013, pour des raisons internes propres, ING a décidé de fermer cette sicav en remboursant leurs parts aux quelques 130 investisseurs-donateurs, tout en les encourageant à rester fidèle à Child Focus et à trouver d’autres moyens de soutien (dons ponctuels, ordres permanents, legs…). En compensation et vu la relation datant des débuts de Child Focus, ING s’est engagé à verser une dotation annuelle substantielle à Child Focus, au moins pour les 5 années à venir.

seulement de récolter des fonds mais également de faire de la sensibilisation et de la prévention auprès de nos citoyens. - Et finalement, 3 personnes ont généreusement pensé à Child Focus lors de la rédaction de leur testament ou lors de leur souscription à une assurance vie ; elles ont ainsi pris l’initiative de léguer tout ou partie de leurs biens à Child Focus lors de leur décès. Un de ces dossiers de legs a pu être finalisé en 2013 et a ainsi contribué au financement des missions de Child Focus.

- L’administrateur d’une société a demandé que ses jetons de présence soient versés à Child Focus. - Nos vaillants volontaires ont organisé cette année près d’une centaine de stands d’information un peu partout en Belgique permettant à Child Focus non

Journée des Volontaires 2013 : dépaysement et remerciement Afin de remercier ses volontaires, Child Focus a eu le plaisir de les inviter ainsi que leurs proches, le samedi 27 avril dans le splendide jardin zoologique Pairi Daiza. L’organisation de cet événement a été possible grâce au soutien de nombreux sponsors. Pairi Daiza a ainsi offert une belle remise sur les billets d’entrée et les Provinces de Hainaut, Liège, Luxembourg, Brabant flamand et Flandre Occidentale ont apporté une contribution financière significative.

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

BILAN

Comptes 31/12/13 31/12/12 Actifs immobilisés nets Immobilisations incorporelles 21 40.052,27 131.427,20 Aménagements et Installations 23 1.705,50 2.558,25 Mobilier et Matériel 24 106.910,46 110.771,73 Garanties 28 111,33 111,33 148.779,56 244.868,51 Actifs circulants Créances 40/1 65.283,47 72.720,82 Placements de Trésorerie 50/3 5.340.709,79 5.657.058,98 Valeurs disponibles 54/8 289.354,17 130.831,71 Charges à reporter et Produits acquis 490/1 61.083,49 75.830,84 5.756.430,92 5.936.442,35 TOTAL ACTIF 5.905.210,48 6.181.310,86 Fonds social Fonds associatifs 10 1.810.699,85 1.810.699,85 Fonds affecté pour Investissements 13 79.717,58 86.005,86 Fonds affecté pour Passif social 13 1.539.478,25 1.549.824,17 Fonds affecté pour Récolte de fonds 13 90.000,00 340.000,00 Résultat reporté 14 1.492.535,98 1.442.423,75 Subsides en capital 15 69.061,98 158.862,72 5.081.493,64 5.387.816,35 Provisions pour risques et charges 160/5 89.787,33 73.061,61 Dettes Avances Actiris 17 14.410,22 16.547,02 Dettes commerciale 44 169.017,17 111.911,42 Impôts 450/3 40.578,40 86.270,39 Rémunération et charges sociales 454/9 54.392,28 39.056,65 Pécules de Vacances 456 273.587,84 297.921,23 Autres dettes 48 0,00 20.229,56 Charges à Imputer 492 1.956,72 7.934,43 Produits à reporter 493 179.986,88 140.562,20 733.929,51 720.432,90 5.905.210,48 6.181.310,86 TOTAL PASSIF

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

COMPTE DE RESULTATS

Comptes 2013 2012 Produits Subsides 73 1.936.184,57 2.352.421,61 Dons en nature 73 531.459,02 573.653,20 Dons en espèces 73 1.677.700,61 2.095.412,08 Récupération de Frais / Exonération de Précompte Professionnel 74 38.909,14 45.009,72 4.184.253,34 5.066.496,61 Dépenses Locaux 61 261.707,95 311.338,66 Déplacements 61 69.848,39 118.763,68 Poste et Téléphonie 61 111.217,54 102.202,00 Matériel et Fournitures 61 71.761,62 60.462,03 Vivres & boissons 61 32.868,42 26.719,52 Documentation 61 68.040,82 48.391,42 Publications et Campagnes d’information 61 253.145,01 231.486,52 Honoraires 61 693.306,98 475.610,37 Aides financières ponctuelles 61 122.812,18 97.547,25 Rémunérations / Charges sociales 62 2.549.062,32 2.691.545,95 Amortissements et moins-values sur immobilisés 63 223.059,42 255.075,17 Dotation / Utilisation Provision pour risques et charges 635/8 16.725,72 11.672,13 4.473.556,37 4.430.814,70 Produits financiers nets 75/65 72.815,63 85.992,62 Produits (Charges) exceptionnel(le)s net(te)s 76/66 (34,59) 3,72 Bénéfice (Perte) de l’exercice avant affectations (216.521,99) 721.678,25 Décision arrêtée par le Conseil d’administration en sa séance du 25 mars 2014 Résultat reporté de l’exercice antérieur 1. Résultat de l’année 2. Prélevements nets (Affectations nettes) Fonds affecté pour Investissements Fonds affecté pour Passif social Fonds affecté pour Récolte de fonds Résultat à reporter

1.442.423,75 (216.521,99)

1.095.562,89 721.678,25

6.288,30 10.345,92 250.000,00 1.492.535,98

(12.677,09) (22.140,30) (340.000,00) 1.442.423,75

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Child Focus 2013 Rapport d’activités

Rapport du réviseur RAPPORT DU COMMISSAIRE AUX MEMBRES DU CONSEIL D’AMINISTRATION DE LA

Bedrijfsrevisoren - Reviseurs d’Entreprises - Registered Auditors

“FONDATION POUR ENFANTS DISPARUS ET SEXUELLEMENT EXPLOITES”

West Point Park ’t Hofveld 6 C3 1702 Groot-Bijgaarden Tel: 02 464 20 50

Avenue Houba de Stropper 292 – 1020 Bruxelles

SUR LES COMPTES ANNUELS POUR L’EXERCICE CLOS LE 31 DECEMBRE 2013 Conformément aux dispositions légales et statutaires, nous vous faisons rapport dans le cadre du mandat de commissaire que vous nous avez confié. Le rapport inclut notre opinion sur les comptes annuels ainsi que les mentions complémentaires requises. Attestation sans réserve des comptes annuels Nous avons procédé au contrôle des comptes annuels pour l’exercice clos le 31 décembre 2013 établis sur la base du référentiel comptable applicable en Belgique, dont le total du bilan s’élève à € 5.905.210,48 et dont le compte de résultats se solde par une perte de l’exercice de € 216.521,99 avant prélèvement et affectation aux fonds affectés Responsabilité de l’organe de gestion L’établissement des comptes annuels relève de la responsabilité de l’organe de gestion. Cette responsabilité comprend : la conception, la mise en place et le suivi d’un contrôle interne relatif à l’établissement et la présentation sincère des comptes annuels ne comportant pas d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs ; le choix et l’application de règles d’évaluation appropriées ainsi que la détermination d’estimations comptables raisonnables au regard des circonstances. Responsabilité du Commissaire Notre responsabilité est d’exprimer une opinion sur ces comptes sur la base de notre contrôle. Nous avons effectué notre contrôle conformément aux dispositions légales et selon les normes de révision applicables en Belgique, telles qu’édictées par l’Institut des Réviseurs d’Entreprises. Ces normes de révision requièrent que notre contrôle soit organisé et exécuté de manière à obtenir une assurance raisonnable que les comptes annuels ne comportent pas d’anomalies significatives.

Nous avons également évalué le bien-fondé des règles d’évaluation, le caractère raisonnable des estimations comptables faites par la fondation, ainsi que la présentation des comptes annuels dans leur ensemble. Enfin, nous avons obtenu du conseil d’administration et des préposés de la fondation les explications requises pour notre contrôle. Nous estimons que les éléments probants recueillis fournissent une base raisonnable à l’expression de notre opinion. Opinion A notre avis, les comptes annuels clos le 31 décembre 2013 donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de la fondation, conformément au référentiel comptable applicable en Belgique. Mentions complémentaires Le respect par la Fondation de la Loi du 27 juin 1921 sur les associations (internationales) sans but lucratif et sur les fondations notamment, ainsi que des statuts, relèvent de la responsabilité de l’organe de gestion. Notre responsabilité est d’inclure dans notre rapport les mentions complémentaires suivantes qui ne sont pas de nature à modifier la portée de l’attestation des comptes annuels: • S ans préjudice d’aspects formels d’importance mineure, la comptabilité est tenue conformément aux dispositions légales et réglementaires applicables en Belgique. • P our le reste, nous n’avons pas eu connaissance d’opération conclue ou de décision prise en violation des statuts ou de la Loi du 27 juin 1921 sur les associations (internationales) sans but lucratif et sur les fondations. Bruxelles, le 25 mars 2014

Conformément aux normes de révision précitées, nous avons mis en oeuvre des procédures de contrôle en vue de recueillir des éléments probants concernant les montants et informations fournis dans les comptes annuels. Le choix de ces procédures relève de notre jugement, y compris l’évaluation du risque que les comptes annuels contiennent des anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs. Dans le cadre de cette évaluation de risque, nous avons tenu compte du contrôle interne en vigueur dans la fondation pour l’établissement et la présentation sincère des comptes annuels afin de définir les procédures de contrôle appropriées en la circonstance, et non dans le but d’exprimer une opinion sur l’efficacité du contrôle interne de la fondation. VRC BEDRIJFSREVISOREN – VRC REVISEURS D’ENTREPRISES – VRC REGISTERED AUDITORS Burgerlijke vennootschap onder de vorm van een cooperatieve vennootschap met beperkte aansprakelijkheid / Société Civile sous forme d’une société coopérative à responsabilité limitée Maatschappelijke zetel | Siège social | Registered address: 8820 Torhout, Lichterveldestraat 39A • BTW | TVA | VAT BE 462 836 191 – RPR | RPM Ger. Arr. | Arr. Jud. 0462 836 191 Vennoten | Associés | Partners: Vander Donckt Hedwig – Roobrouck Bart – Christiaens Yves – Geeroms Andre – Motte Brigitte – Van Steenberge Bart – Vander Donckt Frederik

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VRC Réviseurs d’Entreprises SC s.f.d. SCRL Représentée par Brigitte Motte


Child Focus 2013 Rapport d’activités

Règles d’évalutation et impacts comptables en 2013 Voici les règles d’évaluation particulières en vigueur actuellement à Child Focus ainsi que leurs impacts sur la comptabilité 2013 :

Immobilisations (in)corporelles, Subsides en capital et Fonds affecté pour Investissements Régulièrement Child Focus acquiert un bien immobilisé grâce à un donateur (public ou privé) qui manifeste sa volonté pour que son don, en espèce ou en nature, soit affecté à cet investissement. D’un point de vue comptable, ces actifs, évalués à leur prix marché (tva comprise), sont valorisés dans le compte d’Immobilisation (in)corporelle et les montants correspondants des dons sont repris au passif dans le compte de Subsides en capital. Pour les autres immobilisations (in)corporelles, celles acquises grâce à des dons sans affectation précise, le Conseil d’Administration réserve le montant nécessaire à ces acquisitions par une affectation des bénéfices sur le compte Fonds affecté pour Investissements. Les Immobilisations (in)corporelles inscrites à l’Actif et leurs financements inscrits au Passif dans les comptes Subsides en Capital et Fonds affecté pour Investissements sont amortis de façon linéaire en tenant compte des durées de vie suivantes : 2 ans pour les productions audio-visuelles, 3 ans pour le matériel et les logiciels ICT, 4 ans pour le matériel de bureau et 10 ans pour le mobilier.

ration substantielle ou de fermeture de la Fondation. Le Conseil d’Administration se garde la liberté de continuer à alimenter ce Fonds par affectation des résultats d’un exercice ou au contraire à diminuer ce Fonds au cas où il s’avérait être trop élevé par rapport aux indemnités dues, estimées en date du 31 décembre de chaque année. Fin 2013, un montant de 10.345,92 e a été repris de ce fonds et transféré au compte de résultats ; ce Fonds s’élève donc maintenant à 1.539.478,25 e.

Autre Fonds affecté pour Récolte de Fonds Le Conseil d’Administration, en sa séance du 26 mars 2013, avait décidé d’ouvrir un nouveau Fonds affecté pour assurer la pérennité financière de Child Focus, et tout particulièrement pour financer le démarrage d’une campagne de récolte de fonds orchestrée par la société Peperminds. Depuis avril 2013, cette société encourage le grand public à soutenir financièrement Child Focus par le biais de dons mensuels. Il faut compter environ 3 années pour que cette nouvelle activité devienne une source de financement effective pour Child Focus. Dès lors, le Conseil d’Administration avait décidé de prélever 340.000 e sur les résultats 2012 pour les doter à ce nouveau Fonds. En 2013, comme prévu par le Conseil d’Administration, 250.000 e ont été transférés de ce Fonds vers les résultats de l’année. A la fin 2013, ce Fonds s’élève encore à 90.000 e.

Provision pour risques et charges A la fin 2013, le solde net des Actifs Immobilisés s’élevait à 148.779,56 e (contre 244.868,51 e en 2012) et était couvert à concurrence de 69.061,98 e€par le compte Subsides en capital et à concurrence de 79.717,58 e par le compte Fonds affecté pour Investissements.

Le Conseil d’Administration a décidé de constituer annuellement des provisions pour risques et charges sur base d’une évaluation des risques à la date de clôture, soit 89.787,33 e fin 2013 (contre 73.061,61 e à la fin 2012). Ces provisions seront reprises dès que la charge aura été prise en compte ou dès que le risque n’existera plus sur base d’une nouvelle évaluation.

Placements de Trésorerie

Dons en nature

La trésorerie est principalement placée en livrets d’épargne ou comptes courants spéciaux, ouverts auprès de 4 banques. Ils s’élevaient à 5.147.669.80 e à fin 2013. Le solde des placements se retrouve dans un portefeuille-titres d’une valeur de 193.039,99 e, essentiellement composé d’obligations et dans une moindre mesure de sicav obligataires ; ces titres sont valorisés à leur prix d’acquisition ou au prix marché si celui-ci est inférieur.

Toute dépense d’exploitation est toujours évaluée à son prix marché, tva incluse (ou la valeur de remplacement de ce bien ou service pour Child Focus) et non au prix effectivement payé. Dès lors la différence éventuelle, qui représente, soit une ristourne, soit une mise à disposition totalement gratuite d’un bien ou d’un service, est comptabilisée en Dons en Nature.

Fonds affecté pour Passif social

En 2013, le total de ces dons en nature était estimé à 531.459,02 e (contre 573.653,20 e en 2012) et « finançait » des dépenses telles que des loyers, des honoraires, des services d’entretien, des tickets de transport en commun, des boissons, etc… ainsi que les amortissements de l’année en cours sur les investissements reçus en nature.

En 2006, le Conseil d’Administration a exprimé sa volonté de créer un Fonds affecté pour Passif social, reprenant un montant réservé aux collaborateurs de Child Focus et correspondant aux indemnités dues en cas de restructu-

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Liste des partenaires Autorités

Partenaires financiers privilégiés

Commission européenne

Belgacom

Afibel Cera

Belgacom Mobile (Proximus) Gouvernement fédéral

Partenaires financiers

Coca-Cola Enterprises Belgium Computer Associates

buy aid

Danone Belgium Delacre

Carrefour Gouvernement de la Région de Bruxelles Capitale

Banque Nationale de Belgique Grey Worldwide Belgium Hewlett-Packart Belgium

Partenaires privilégiés Loterie Nationale

ING Belgium Microsoft

Fondation Roi Baudouin

Ricoh Belgium D’Ieteren

Mutas Allen & Overy

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Ethias Assurances

NMBS Pami Office Solutions Sodexo Pass Belgium Spadel State Street Foundation


Nous plaçons l’humain et l’enfant au centre de nos préoccupations Nous optons pour le partenariat et la concertation

Nous ne fuyons pas les sujets difficiles

Nous allons droit au but Nous nous focalisons sur les disparitions et l’exploitation sexuelle des enfants avec toujours plus de professionnalisme et d’innovation

Nous comptons sur la solidarité de tous


Child Focus Fondation d’utilité publique Bâtiment Belgacom Avenue Houba - de Strooper 292 1020 Bruxelles - Belgique Tél.: +32 (2) 475 44 11 - Fax: +32 (2) 475 44 01 Numéro d’urgence : 116 000 (24 heures sur 24) Numéro d’urgence depuis l’étranger : +32 2 475 44 99 (24 heures sur 24) childfocus.be childalert.be maintenantjenparle.be stopchildporno.be clicksafe.be 116000.be Numéro de compte : BE51 3101 2117 00 62 Les dons à partir de 40 euros par an sont fiscalement déductibles.


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