Citymag 71

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Gomme arabique:

Février 2014 - N° 71

le glorieux passé de la mauritanie . 4-8 p

Environnement :

Cuisinier avec le soleil

Portrait d’expat’: Sylvie Lansier

p.10-11

p.12-13


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L’étonnante histoire de la gomme arabique en Mauritanie Photo: récolte de la gomme arabique à Tambass (Trarza), en 2011

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: À la une

Qu'y a-t-il de commun entre le Coca-Cola, l'aquarelle, les bonbons Tic Tac et la colle à papier? Réponse: la gomme arabique. Cette résine issue de l'acacia entre dans la composition d'une incroyable variété de produits.Or, le saviez-vous? La Mauritanie fut le deuxième pays producteur de gomme arabique jusque dans les années 1970. Claire Jeannerat Wade

S

ans elle, le colorant noir du Coca-Cola remonterait à la surface, la pastille Valda n’aurait jamais vu le jour, les timbres-poste ne colleraient pas et les mascaras n’adhéreraient pas aux cils des belles. Elle, c’est la gomme arabique, une résine (un exsudat de sève, plus exactement) produite naturellement par l’acacia dont les usages sont à la fois très nombreux et très diversifiés (voir encadré «Bonne à tout faire» en page 6). Il s’en consomme chaque année plus de 100’000 tonnes dans le monde, dont la plus grande partie (plus de la moitié) provient du Soudan, suivi par le Tchad et le Nigeria. Une quinzaine d’autres pays, dont la Mauritanie, se partagent les miettes de ce marché. Une guerre de la gomme Mais il n’en a pas toujours été ainsi. «La Mauritanie était le second pays producteur en quantité après le Soudan, mais aussi le meilleur par la qualité», affirme Moustapha Ould Mohamed, expert forestier à la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) en Mauritanie. Et cette (quasi) suprématie n’est pas une anecdote de l’histoire puisqu’elle a traversé plusieurs siècles, des années 1600 jusqu’aux années 1970,

comme en témoignent de nombreux documents d’archives et travaux de chercheurs. «Au début du XVIIème siècle, les compagnies royales européennes commencèrent à troquer la gomme arabique collectée dans les émirats du Brakna et du Trarza du sud de la Mauritanie contemporaine», racontent ainsi les chercheurs John Friedman et Haripriya Rangan1. «Le produit le plus recherché, celui qui déclenche sans cesse les hostilités entre Européens est bien la gomme. On a pu parler, pour le XVIIIème siècle, d’une véritable ˮguerre de la gommeˮ», renchérit Christiane Vanacker dans Introduction à la Mauritanie2. Une guerre? Le mot n’est pas trop fort. «L’histoire mouvementée d’Arguin est significative», poursuit l’auteure. L’île fut successivement hollandaise, française, anglaise, et on en passe, avant que les rivalités s’apaisent et que les Français assurent leur main-mise sur la zone et, donc, sur le commerce de la gomme. «De la fin du XVIIème siècle jusqu’aux années 1870, la gomme arabique était l’un des principaux produits d’exportation des «intérêts» français stationnés dans des postes isolés le long de la côte semi-aride de la Mauritanie et le long des berges du fleuve Sénégal», selon Friedman et

«Les Maures du désert portant la gomme sur les bords du Sénégal» et «Les Maures occupés à ramasser la gomme dans une forêt de gommiers», illustrations de «Atlas pour servir au voyage du Sénégal», 1802.

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: À la une

La récolte de la gomme arabique à Tambass, dans le Trarza, en 2011.

Rangan. Elle était alors utilisée dans l’industrie textile européenne, ainsi que pour la fabrication de peintures, de médicaments et de certains aliments. Un commerce contrôlé par les Maures Indispensable aux Européens, la gomme arabique ne l’était pas moins aux commerçants maures qui contrôlaient le commerce: «La gomme fut pendant longtemps le seul produit d’échange que possédaient les tribus maures pour obtenir des traitants européens des tissus, des armes et des objets fabriqués», souligne en 1949 P. Bellouard, inspecteur principal des Eaux et Forêts des Colonies, dans son étude La gomme arabique en AOF. La cueillette était l’affaire des tributaires: «Du début du XVème siècle à la fin du XIXème siècle, les commerçants musulmans descendants des arabo-berbères envoyaient leurs captifs à l’intérieur des émirats du Trarza et du Brakna pour récolter la gomme», relatent Friedman et Rangan. L’explorateur René Caillié a décrit la cueillette en 1824: «Chaque matin, les esclaves remplissent d’eau leurs sacs de cuir et, équipés d’un grand bâton fourchu, traversent les champs à la recherche de la gomme; comme les arbres qui portent la gomme sont tous des épineux, le bâton permet de cueillir sur les branches les plus hautes les morceaux de gomme qui ne pourraient pas être atteints à la main». Au début du XVIIème siècle, les quantités exportées en provenance du sud de l’actuelle Mauritanie et de la zone du Ferlo, dans l’actuel Sénégal, s’élevaient à 500 ou 600 tonnes par an; dans les années 1830 elles atteignaient environ 2000

Bonne à tout faire

Consommée telle quelle dans les régions de production (en Mauritanie on la dissout dans du lait ou dans du thé par exemple pour calmer la toux), la gomme arabique entre dans la composition d’une foule de produits. Il y a même fort à parier que vous en consommez tous les jours sans le savoir, puisqu’elle était et est notamment utilisée:

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L v

Pour assurer la cohésion des bandages de momies par les Égyptiens. Comme émulsifiant dans certaines boissons gazeuses tel le Coca-Cola (dans l’agro-alimentaire la gomme arabique porte le nom de code E414). Pour amidonner les vêtements, notamment les bazins. Comme épaississant pour la fabrication de bonbons (dragées, pastilles Valda, Mentos, Tic Tac, etc). Comme liant dans la fabrication des aquarelles, gouaches et autres peintures Comme agent d’adhésion et stabilisant en cosmétique. Elle améliore la tenue des mascaras et des eye-liners, par exemple. En œnologie: elle permet entre autres de diminuer l’astringence des vins rouges. Dans l’industrie pharmaceutique pour l’enrobage des médicaments et comme stabilisteur et émusifiant de crèmes et lotions. Dans la composition de l’encre, aussi bien en procédé industriel que par les marabouts des écoles coraniques. Dans la fabrication de colles. Dans la fabrication du papier à rouler pour les fumeurs. Et on en a sûrement oublié...

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Des produits tunisiens de qualité à petits prix7 à la foire permanente des produits tunisiens (Akid)


: À la une tonnes par an2; par la suite elles n’ont cessé de progresser. En 1947, si l’on en croit l’inspecteur des Eaux et Forêts des Colonies déjà cité, l’Afrique occidentale française a produit 7452 tonnes de gomme, dont près de la moitié (3500 tonnes) provenait de Mauritanie, et plus précisément, énumère-t-il, du Trarza, du Brakna, de l’Assaba et du Cercle d’Aïounel-Atrouss. Souvenirs de la campagne de gomme Parmi les commerçants qui achetaient la gomme aux Maures pour la revendre aux Français, la Maison Boughaleb, à Rosso. De 1952 à 1962, le jeune Sidi Boughaleb a travaillé aux côtés de son oncle Brahim. Les campagnes de récolte de gomme arabique? Il s’en souvient comme si c’était hier. «C’était la France qui fixait les prix, raconte-t-il dans son salon du quartier de Medina R, à Nouakchott. La gomme était achetée par des sociétés comme Maurel et Prom, Devès et Chaumet, Buhan et Teisseire, la Compagnie française d’Afrique occidentale (CFAO), qui avaient leur siège à Saint-Louis et des succursales à Rosso. Dès que devait commencer la campagne, elles indiquaient le prix d’achat à leurs représentants. Nous, les intermédiaires, fixions nos prix sur cette base en diminuant de quelques francs, qui constituaient notre bénéfice». La campagne débutait vers le mois de novembre et durait trois mois environ. Durant cette période, «des caravanes provenant de l’intérieur arrivaient chaque jour à Rosso; elles pouvaient compter jusqu’à 100 ânes ou chameaux, chacun chargé de plusieurs sacs. Car c’était tout un village qui envoyait sa récolte; chacun marquait son nom sur ses sacs. Quarante-huit heures avant d’arriver, une ou deux personnes venaient en avance à Rosso faire la tournée des acquéreurs pour demander les prix et se mettre d’accord avec eux. Dès que la caravane rentrait, ils venaient déposer le chargement dans la cour et renvoyaient les animaux paître en brousse. Quelques hommes restaient pour le pesage». Une période d’intense activité: «On commençait à 8h du matin, et cela durait jusqu’au crépuscule parce qu’il nous fallait libérer la cour puisqu’une autre caravane allait arriver le lendemain matin. On pesait chaque sac et on notait le poids avec le nom de chaque vendeur». Chacun était ainsi payé selon la quantité qu’il avait livrée: «Les gens restaient pendant 5-6 jours, se souvient Sidi Boughaleb. On les hébergeait et on les nourrissait. Et lorsqu’ils avaient reçu leur argent ils faisaient leurs achats en ville: sel, thé, sucre, huile, etc. Ce qui leur manquait en brousse». Pendant ce temps, la livraison de gomme arabique suivait son parcours: elle était d’abord nettoyée - c’était le travail des femmes - avant d’être conditionnée dans des sacs marqués du nom de la société française à qui ils allaient être expédiés. «Ces sacs étaient ensuite stockés jusqu’à ce que cela fasse le chargement d’un camion, par exemple 12 tonnes, poursuit Sidi Boughaleb. On l’envoyait alors au port de Dakar, en passant par le Service des eaux et forêts qui délivrait les bons de sortie et faisait du même coup les statis-

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Plantation de gommiers à Msab Talhaya, dans l’Assaba (2009).

tiques. Une fois j’ai demandé les chiffres, ils m’ont dit que cette année-là ils avaient comptabilisé 3000 tonnes». «Et cela pour Rosso seulement, précise-t-il, or il y avait d’autres lieux. Nous par exemple on avait une succursale à Dagana». La fin de l’âge d’or Sidi Boughaleb a quitté Rosso pour Nouakchott en 1964, quelques années avant la sécheresse qui a sonné le glas de cet âge d’or de la gomme arabique en Mauritanie. Les forêts de gommiers (l’Acacia Senegal, on ne l’a pas encore dit) ont été décimées: d’après Friedman et Rangan, qui citent des études conduites par le Programme biologique international, «environ 70% des Acacia Senegal ont péri dans le nord du Sénégal entre 1969 et 1972». On peut probablement extrapoler ce chiffre au sud de la Mauritanie; en tout cas les chiffres que nous avons pu trouver font peine à lire, eu égard à tout ce qui précède: selon un document de la FAO, les exportations de gomme arabique de la Mauritanie à destination de l’Europe en 1993 s’élevaient à 55 tonnes... Des miettes, on vous le disait, sur un marché international qui pourtant ne s’est jamais aussi bien porté. Durant la dernière décennie, les exportations ont pratiquement été multipliées par trois, passant de 52 000 tonnes en 2001 à 142 000 tonnes3 en 2010. Sachant que le prix de vente moyen (tout dépend notamment de l’offre disponible et de la qualité de la gomme) de la gomme arabique de nos jours tourne autour de 3000 dollars la tonne, on vous laisse prendre la mesure de l’importance de ce marché. Un début de renouveau La page de la gomme arabique est-elle définitivement tournée en Mauritanie? Peut-être pas tout à fait. En tout cas

quelques initiatives s’efforcent de relancer l’activité. Entre 2009 et 2012, les Nations Unies ont ainsi entrepris la régénération de 800 hectares de gommiers (16 sites de 50 hectares chacun) dans le Trarza, le Brakna et l’Assaba. «Il restait entre 10 et 15 plantes par hectare», indique Moustapha Ould Mohamed, qui est intervenu comme expert forestier sur ce projet. Des arbres rares, et en outre trop stressés par les agressions des animaux (qui les mangent) et des hommes (qui les coupent) pour produire encore de la gomme. Mais le «miracle» s’est produit: «Nous avons mis ces reliques en défens (c’est-à-dire clôturé les parcelles, ndlr). Et très rapidement ils se sont mis à produire». En parallèle, les sites ont été replantés en gommiers. Mais il faut 5 ans pour qu’un Acacia Senegal se mette à «suer» de la gomme. Le programme n’a donc pas encore déployé ses pleins effets, même si Moustapha Ould Mohamed se réjouit de voir que «les communautés se sont approprié le projet». Il en faudrait évidemment beaucoup plus pour redonner à la Mauritanie sa place d’antan sur le marché mondial de la gomme arabique et, du même coup, améliorer les conditions de vie des communautés vulnérables qui vivent dans les zones de production. Mais à l’heure où la demande se fait de plus en plus forte, et où des pays comme le Tchad, le Sénégal ou le Mali ont vu leurs exportations de gomme arabique vers l’Europe exploser entre 2002 et 2008, il y a là un beau défi à relever. 

1 Dans Defense of Livelihood: Comparative Studies in Environmental Action, 1993 2 Publié par le Centre de recherches et d’études sur les sociétés méditerranéennes et Centre d’étude d’Afrique noire 3 http://www.unctad.info (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement)


: City Guide Marées

Les marées indiquées sont valables au niveau de Tiwilit, 80 km au nord de Nouakchott, en horaire GMT. Pour Nouadhibou, ajoutez une heure (+ 1h). Pour Saint Louis (Sénégal), retranchez une heure.

Février

N uméros utiles

Gendarmerie Etat major Brigade mixte

Brigade douanière

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Aéroport Tevragh Zeina Arafat El Mina Sebkha Voie publique

45 25 21 83 45 25 23 10 45 25 10 13 45 25 12 97 45 25 38 21 45 25 29 65

Police

Services

publics

Aéroport de NKT Ch. de commerce C.I.M.D.E.T. C.N.S.S. Douanes Etat civil Mauripost Somelec S.N.D.E. Université de NKT

45 25 83 19 45 25 22 14 45 29 28 82 45 25 16 29 45 25 63 04 45 25 75 44 45 25 72 27 45 25 23 08 45 25 22 48 45 25 39 77

Ambassades Algérie Allemagne Afrique du Sud Chine

Egypte Espagne Etats-Unis France Japon Mali Maroc Russie Sénégal Syrie Tunisie

Les numéros d’urgence quelques tarifs (au 2 février 2014)

1 euro 1 dollar 1 dirham marocain 5000 CFA 1 taxi (course moyenne) 1 litre de gasoil 1 sandwich chawarma

388 UM 289 UM 35 UM 2970 UM 200 UM 384 UM 800 UM

Police secours : 17 Pompiers: 18 Urgences hôpital: 45 25 21 35 Médecin: Dr Cherif 45 25 15 71 Médecin: Dr Hanna 45 25 23 98 Gynéco: Dr Tandia-Diagana 45 29 27 27 Opht.: Dr Kansao 45 25 24 33 Dent.: Dr Hoballah 45 25 14 48 Pharmacie: Kennedy 45 25 36 93 Vétérinaire: Dr Ba 45 25 68 88

45 25 40 07 45 25 17 29 45 24 55 90 45 25 20 70 45 25 21 92 45 25 20 80 45 25 11 41 45 29 96 99 45 25 09 77 45 25 40 78 45 25 14 11 45 25 19 73 45 25 72 90 45 25 27 54 45 25 21 24

Rép. dém. Congo Délégation CE

Consulats

Autriche Belgique/Pays-Bas Canada Côte d’Ivoire France Italie Mexique Royaume Uni Suisse

Compagnies aériennes Air Algérie Air France Mauritania Airlines Sénégal Airlines Royal Air Maroc Tunisair Régatours

Hôpitaux

Hôpital national Hôpital militaire

Divers

IFM C.C. marocain Lycée Th. Monod DHL

Atar

Com. de police Aéroport

Nouadhibou

Brigade douanière

BAC DE ROSSO Tous les jours de 8h30 à 12h et de 15h à 18h. Gratuit pour les piétons Tarif indicatif pour une voiture: • Aller simple: 5000 UM • Police: 500 UM • Douane: 1000 UM •Taxe communale 500 UM • Police sénégalaise: 1000 FCFA • Passavant: 2500 FCFA • Taxe communale 500 UM

45 25 28 36 45 25 27 24 45 25 49 70 45 25 24 82 45 29 26 98 45 25 15 56 45 29 96 99 45 25 56 56 45 25 11 11 45 25 22 02 45 24 28 66 45 25 20 59 45 25 18 08 45 25 47 67 45 29 63 63 45 25 35 64 45 25 87 62 45 24 04 22 45 25 21 35 45 25 70 15 45 29 96 31 47 13 69 20 45 25 18 50 45 25 47 06 45 46 43 22 45 46 50 08 45 74 51 49

: Citymag Magazine édité par Seaside Media RCS 51200 - Nouakchott citymag@citymag.mr

Tél: 46 04 97 00 Directeur de la publication: Patrick Flouriot Rédactrice en cheffe: Claire Jeannerat Wade A collaboré à ce numéro: Alioune Fall Imprimé à La Rochette, Dakar (Sénégal)

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: Portrait d’Expat’

Sylvie Lansier: «J’a ici l’hospitalité des

Il y a longtemps, ils ont choisi la Mauritanie - ou la Mauritanie les a choisis, peut-être. Qui sont ces expatrié(e)s qui ont transplanté leurs racines dans le sable du Sahara? Citymag vous invite désormais chaque mois à faire connaissance avec l’un d’eux.

Sylvie Lansier dans le coin-détente de son Écolodge du Maure bleu.

Elle aimait les voyages, elle a adoré Chinguetti. Au point de quitter la France et son métier d’infirmière pour ouvrir son auberge dans la cité des sables. Mais fin 2007, le rêve se fissure lorsque quatre touristes français sont assassinés près d’Aleg: rapidement, le tourisme coule à pic... Mais il en faudrait bien plus pour que Sylvie Lansier baisse les bras. Il faut dire qu’elle compte parmi les véritables amoureux de la Mauritanie. Propos recueillis par Claire Jeannerat Wade

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 Citymag: Racontez-nous votre première fois en Mauritanie? - Sylvie Lansier: En 1996 je suis venue en voyage organisé avec une association de sahariens. Je m’étais inscrite parce que j’avais vu un film sur FR3 qui s’appelait Chinguetti, mémoire vivante du désert. On a fait onze jours en 4x4 dans l’Adrar et le Tagant. Et là je me suis sentie frustrée: en onze jours on n’a pas le temps de voir tout ce qu’on voudrait voir ni de rencontrer vraiment les gens. Alors j’ai dit: «Je reviendrai». Et c’est ce que j’ai fait, quelques mois plus tard. À ce moment-là j’étais infirmière, mais je songeais déjà à une reconversion dans le tourisme. J’avais flashé sur Chinguetti, et quand je suis revenue j’avais une idée derrière la tête. Cette fois je me suis baladée dans les campements autour de Chinguetti, et cette authenticité qui était encore courante à cette époque (ce n’est plus autant le cas maintenant) m’a vraiment séduite. À ce


’ai vraiment ressenti s Sahariens» moment-là, j’ai rencontré des Mauritaniens qui m’ont conseillé de m’installer ici plutôt qu’au Sud-Maroc auquel je pensais... et je dois dire que j’ai changé d’avis sans difficulté.  Donc au deuxième voyage la décision était prise? - Disons que j’ai pensé que ça pouvait être possible. Mais pour être bien sûre de mon, choix, je suis repartie et revenue passer quatre mois, histoire de voir si je pouvais m’adapter à la vie à l’année ici. Là encore, je suis partie vivre dans les campements, j’ai rencontré les chameliers, je suis partie à la poursuite des chamelles perdues... cela reste très fort dans mes souvenirs, parce qu’après, avec le travail, je n’ai plus eu le temps pour ce type de découvertes. Bref, j’ai fait quatre mois, et à ce moment-là la décision était prise. Je suis allée chercher mes bagages et ma voiture, et au mois de décembre 1997 je suis descendue par la route pour m’installer. J’ai commencé par organiser des circuits à partir de Nouakchott. Puis en 1999 j’ai ouvert une première auberge à Chinguetti en association avec un Mauritanien; et en 2001 j’ai ouvert ma propre auberge, le Maure bleu, tout en continuant à être agence réceptive pour la marque Désert qui faisait partie du groupe Voyageurs du monde.

où l’on efforce de maintenir une petite structure conviviale.  Qu’est-ce qui vous a fait et vous fait encore aujourd’hui rester dans ce pays, malgré tous ces aléas? - On en parlait dernièrement avec des amis installés comme moi depuis un certain temps en Mauritanie, et on était tous d’accord: si on nous demande pourquoi on est resté ici, c’est difficile à expliquer. Mais on s’y trouve bien. Il y a une phrase sur un blog que j’ai bien aimée: «La Mauritanie n’est pas un pays qui attire, mais c’est un pays qui retient». Pour moi personnellement, il y a aussi la possibilité d’être en pleine nature, avec une qualité de vie appréciable. Et la population mauritanienne, qui est accueillante, ça joue aussi en grande partie pour qu’on s’y sente bien. J’ai vraiment ressenti ici la véracité de ces mots qu’on entend si souvent: l’hospitalité des Sahariens. Je pense qu’elle se vérifie particulièrement ici.

«Depuis

sept ans je nomadise...»

 C’étaient les bonnes années... - En effet. On a le «avant Aleg» et le «après Aleg», dans le tourisme. L’auberge s’améliorait tous les ans, de même que les plantations, d’arbres fruitiers notamment, auxquelles je tenais beaucoup. En 2004 on a ouvert un campement de charme dans une vallée proche de Terjit en coopération avec Voyageurs du Monde... Et fin 2007, les tours opérateurs ont arrêté la destination; en janvier 2008 on démontait le campement et mi-2008 on a arrêté les activités réceptives pour ne garder que le Maure bleu, qu’on a fermé fin février 2011 pour ouvrir l’Écolodge du Maure bleu au Diawling. En fait je connaissais très peu le Diawling. J’avais réalisé qu’il y avait un potentiel quand on avait fait un Educ’Tour dans le cadre d’un projet financé par l’Agence française de développement. Le Parc national du Diawling, c’est le jumeau du Parc du Djoudj, au Sénégal. Or tout le monde connaît le Djoudj, alors que personne ne connaît le Diawling. Pourtant ils sont complémentaires, c’est dommage de n’en visi-ter qu’un. On a fait deux saisons et demi au Diawling, de février 2011 à fin mai 2013. C’était très chouette, mais trop loin de Nouakchott pour la clientèle qui était quand même principalement nouakchottoise - le tourisme, il n’y en a plus beaucoup... Et voilà, depuis fin décembre 2013 l’Écolodge du Maure bleu est sur la plage à 12 kilomètres au nord de Nouakchott; un lieu tranquille

Donnez-moi trois mots pour dire ce que représente la Mauritanie à vos yeux. - Une nature sauvage mais accueillante; la simplicité du mode de vie, parce que dans nos civilisations hyperbranchées on a un peu oublié ce côté-là; et puis le climat, parce que pour quelqu’un qui vient d’Europe, c’est quand même sympa.

 Y a-t-il une chose à laquelle vous n'avez pas pu vous habituer? - Je me suis habituée à tout, mais c’est sûr que malgré les années passées, on garde des réflexes de comportement de notre culture d’origine qui parfois sont un peu déphasés... Et ça, parfois, ça pose problème, surtout dans le travail. Heureusement moi j’ai de la chance avec mon équipe.  Quels liens gardez-vous avec votre pays d’origine? - Des liens réguliers, j’y retourne tous les étés, en général pour trois mois, pour voir ma famille et mes amis. J’ai besoin de ça, de retrouver les proches, la culture aussi un petit peu. À chaque fois que s’approche le moment du départ, je suis contente; mais à chaque fois aussi, je suis contente de rentrer ici.  Où vous voyez-vous dans 10 ans? Ici ou ailleurs? - Je m’imaginerais bien ici, tant que ma santé sera suffisamment bonne pour me permettre de garder l’autonomie nécessaire. Que je puisse passer ma retraite à Chinguetti, que j’en profite un peu quand même! Parce que c’était quand même ça le but au départ, vivre à Chinguetti. Or depuis sept ans je n’y suis allée qu’à quelques rares occasions. Le reste du temps je nomadise... ce qui veut dire que je me suis bien adaptée à la Mauritanie!  > Sylvie Lansier, Écolodge du Maure bleu, 44 12 03 79 Sur facebook: Lodge du Maure bleu

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: Environnement

Quand le soleil

remplace le charbon Se servir de la chaleur du soleil pour cuire pain et pâtisserie, tieboudienne et poulet, riz et méchoui: dans le quartier de Kebbe, à Nouakchott, ce n’est plus une utopie, mais une réalité, grâce à l’Association Nazaha pour la santé et l’environnement. Claire Jeannerat Wade

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oleil ou pas soleil? Dans le quartier de Kebbe, dans la moughataa d’El Mina à Nouakchott, la question n’est pas anodine. De la réponse dépend en effet... la méthode de cuisson qu’emploieront les ménagères pour la préparation de leurs repas. Si le soleil brille, pas besoin d’allumer le charbon ou le gaz: c’est l’astre du jour qui se chargera de la cuisson du plat!

Depuis 2012 en effet, une quarantaine de cuiseurs solaires circulent dans les familles du quartier, à l’initiative de l’Association Nazaha pour la santé et l’environnement. Des «boîtes» (c’est


À gauche: Aïssata Kane, présidente de l’association Nazaha, et Ahmed Salem, coordinateur des AGR, font la démonstration de l’efficacité des cuiseurs solaires et du four villageois. Ci-dessus: Le four villageois où sont fabriqués les pains et pâtisseries commercialisés par l’association.

d’ailleurs ainsi qu’on les appelle familièrement) qui capturent la lumière du soleil et la transforment en chaleur capable de cuire les aliments. Si ça marche? Il n’y a qu’à entendre les membres de l’association: «Tu peux partir n’importe où, ça ne brûle jamais», affirme la présidente Aïssata Kane. «C’est très efficace et très économe à la fois. Même si on utilise le gaz, on peut terminer la cuisson avec ça», renchérit une autre femme. «À chaque fois qu’il y a du soleil, j’utilise ça. Avant j’achetais deux bouteilles de gaz par mois, maintenant une seule suffit», ajoute une troisième. Deux arbres par an Réduire la consommation de gaz et de charbon des ménages, c’est bien là l’objectif de l’association. «En 2012, nous avons mené une enquête auprès de 100 foyers. Elle a révélé que chaque famille consommait sept sacs de charbon par an, ce qui équivaut à deux arbres», explique le Dr Moussa Keita, sociologue, qui encadre bénévolement l’association Nazaha avec le Dr Naim Liniger-Janmohamed, établie en Suisse. Le projet vise ainsi un double objectif: la réduction des gaz à effet de serre, et celle des coûts pour les ménages.

En haut: le «cuiseur sans feu» permet de terminer la cuisson d’un plat grâce au principe de l’isolation, sans aucune source de chaleur. En bas: une cuisse de poulet en train de griller sur une parabole solaire.

faisant l’acquisition de 250 cuiseurs solaires destinés à équiper les ménages du quartier. Mais dans l’arsenal de Nazaha, il n’y a pas que les «boîtes». Vingt paraboles solaires sont également en test (elles permettent entre autres de griller la viande, voir photo ci-dessus); par ailleurs, l’association fabrique des cuiseurs sans feu (voir également ci-dessus); mentionneons enfin les «fourneaux efficaces», qui limitent la déperdition de chaleur du feu. Last but not least, l’association a fait l’acquisition, grâce à l’appui financier du Small Grant Program du Programme des Nations Unies pour le développement (www.pnud. mr/sgp), d’un four villageois dans lequel elle confectionne des pains et des pâtisseries mis en vente dans les boutiques du quartier. La technique est au point, mais le succès est mitigé, concède Moussa Keita, car le pain fabriqué par l’association est moins blanc que celui auquel sont habituées les populations. Sensibilisation ou engagement d’un boulanger professionnel, Nazaha réfléchit à la meilleure solution.

Pour boucler la boucle enfin, l’association plante des arbres dans le quartier, destinés à remplacer ceux qui partent chaque année en fumée pour la cuisson des aliments. L’association est passée récem- Plus d’un millier d’arbres ont été ment à la vitesse supérieure en plantés.à ce jour. 

Des briques? Non, des bouteilles

Des bouteilles en plastique remplies de sable à la place des briques: la technique a déjà été vue ailleurs, mais en Mauritanie? «C’est la première construction de ce genre dans le pays», affirme Moussa Keita. C’est en tout cas une première pour le maçon recruté par l’Association Nazaha pour la construction de son nouveau siège. Mais la méthode ne présente pas de difficulté majeure, assure-t-il, encore qu’il faille orienter judicieusement les rangées de bouteilles pour assurer la stabilité de l’ensemble. Les «briqueilles» lui sont fournies par les femmes de l’association qui récoltent ou achètent les bouteilles vides et les remplissent de sable. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la construction compte déjà plus de 23’000 bouteilles!


: Sortir à Nouakchott INSTITUT FRANÇAIS DE MAURITANIE Tél: 45 29 96 31

// DÉBAT D’IDÉES // Mardi 18 février à 18h30 Samir Aïta : La Syrie, le tournant du «printemps arabe» Plus de deux ans après leurs révolutions, le nouveau contrat social peine à s’écrire en Tunisie, en Égypte, en Lybie ou au Yémen. C’est en Syrie qu’il s’écrit… et au prix fort. Samir Aïta est économiste, spécialiste de la Syrie, ex-responsable de l’édition arabe du Monde diplomatique et actuellement président du Cercle des économistes arabes.

// EXPOSITION // Du 9 au 27 février Photographies : Paysages Désirés Partagés Vernissage le dimanche 9 février à 18h30 Transformation du lieu en image,

la photographie donne un cadre à l’indéfini, au mouvement, à l’illimité et à l’invisible. L’IFM propose une exposition de quatre artistes combinant différentes pratiques photographiques. Avec Catherine Poncin, Thibaut Cuisset, Claire Lesteven et Yero Djigo, photographe nouakchottois qui propose une nouvelle vision des paysages mauritaniens et des pays frontaliers.

Dimanche 23 février à 18h Douk’s Dans le cadre du Festival international soninké, l’IFM accueille le rappeur malien Douk’s. Mélangeant les chants traditionnels soninkés au R&B contemporain, Douk’s s’est créé un propre style avec succès. En première partie, les rappeurs mauritaniens Lenkiremnu, Rimsoninke et Gueyga City.

// MUSIQUE //

Du 25 au 27 février à 19h30

Jeudi 13 février à 20h Nasser & Dialoudi Yéla (avec Fama Mbaye Ndiyam Concert 100% mauritanien à l’IFM: Native de Mbagne, Fama Mbaye Ndiyam se produit sur scène depuis 2006. Le public de l’Institut français a notamment pu lors l’entredre le 8 mars 2011 à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Quant à Nasser, né à Nouakchott, il est notamment connu pour avoir été sélectionné parmi les dix finalistes du Prix Découvertes RFI/France 24 en 2012. Il a à son actif un album intitulé Ailleurs.

Patricia Mariaca balayer le désert video / photographie

vernissage jeudi 6 février à 17h00 exposition du 6 février au 10 mars 2014

zeinartconcept Ilot C, Nouakchott 46 51 74 65 www.zeinart.com 14

méconnu de la culture mauritanienne à découvrir, toujours autour de trois verres de thé, sous la khaïma de l’IFM. L’heure du conte Les jeudis 6, 13, 20 et 27 février À la découverte des histoires traditionnelles et actuelles.

// CINÉMA // Cinéma du monde Lundi 3 février à 19h30 La désintégration, de Philippe Faucon (France, 2012). 1h18 Ali, Nasser et Hamza, la vingtaine, vivent dans une cité de l’agglomération lilloise quand ils rencontrent Djamel, un grand manipulateur.

Écoute! Tremplin de la jeune scène musicale mauritanienne Dans le cadre de son soutien aux jeunes artistes et pour les accompagner à l’international, l’IFM organise du 25 au 27 février le Tremplin «Écoute!» pour les jeunes groupes mauritaniens de musiques traditionnelles ou actuelles (modernes). Venez découvrir et soutenir ces artistes en devenir. Neuf groupes seront présentés pendant trois soirées face au public et à un jury de professionnels. Le lauréat bénéficiera d’une formation au Boultek (L’Boulevard) à Casablanca.

Lundi 10 février à 19h30 Rendez-vous à Kiruna, d’Anne Novion (France, 2013). 1h37 Ernest décide d’entreprendre un long voyage pour reconnaître le corps d’un parfait étranger, son fils qu’il n’a jamais connu. Lundi 17 février à 19h30 Une bouteille à la mer, de Thierry Binisti (France/Israël, 2012). 1h39 Sur fond de conflit israélo-palestinien, deux adolescents entreprennent une relation épistolaire. Lundi 24 février à 19h30 Autour de la maison rose, de Joana Hadjthomas et Khalil Joreige (France/Liban/Canada, 2000). 1h32 La guerre est terminée. La ville reprend ses droits. Une maison rose criblée de balle va être détruite.

// LITTÉRATURE //

Cinéma-Jeunesse

Paroles d’écrits Jeudi 20 février à 18h La littérature soninkée mauritanienne Invités : Tijane Diagana et M’Bouhb Séta Diagana

Lundi 3 et mercredi 5 février à 16h30 Brendan et le secret de Kells, de Tomm Moore (France/Belgique/ Irlande, 2009). 1h15 Avec ses autres frères, Brendan aide à la construction d’une enceinte pour protéger l’abbaye des assauts réguliers des Vikings.

Alors que dans la ville de Nouakchott les préparatifs se terminent pour le lancement de la 3ème édition du Festival international soninké, Paroles d’écrits s’associe à la fête et se propose de vous présenter, grâce à deux spécialistes en la matière, toutes les richesses de cette littérature soninkée en Mauritanie. Du grand fonds oral, statique et classique, aux nouvelles tendances en format .mp3, en passant par les livres édités ces vingt dernières années. Un pan

Lundi 10 et mercredi 12 février à 16h30 L’enfant au grelot, de JacquesRémy Girerd (France, 1998). 28 min Après une tempête de neige, un bébé abandonné est retrouvé par un facteur au milieu de la forêt. Lundi 17 et mercredi 19 février à 16h30 Arthur et les Minimoys, de Luc Besson (France, 2006). 1h43 Arthur est fasciné par les histoires que lui raconte sa grand-mère pour l’endormir.


Lundi 24 et mercredi 26 février à 16h30 Jean de la Lune, de Stephan Schesch (France/Irlande/ Allemagne, 2012). 1h35 Jean de la Lune s’ennuie tout seul sur la Lune. Il décide de visiter la Terre.

ZEINART CONCEPT Tél: 46 51 74 65

Du 6 février au 10 mars Balayer le désert Patricia Mariaca (photo et vidéo) Vernissage le 6 février à 17h Jeudi 13 mars Variations en soie et coton Birgitte Daddah (art textile)

CENTRE CULTUREL MAROCAIN

Même si le rôle de la société civile est indispensable, certains acteurs de cette dernière dévient malheureusement de leur mission principale qui est le service du citoyen. Comment se présente la société civile actuellement en Mauritanie ? Et comment peut-elle mieux jouer son rôle dans le développement économique, social et culturel du pays ?

Samedi 22 février à 15h

Mardi 25 février à 17h30

// CINÉMA //

Le soufisme dans le Pays Chinguetti : référence coranique et méthodes pédagogiques pendant les 12ème et 13ème siècles de l’Hégire par le Dr Tarba Bent Amar, professeur à l’Université de Nouakchott et directrice-adjointe à la Direction de la culture et des arts

Dimanche 2 février à 18h Gran Torino, de Clint Eastwood (2009). 111 mn

Le soufisme a constitué le lien culturel et spirituel le plus important et le plus dynamique entre les pays de l’Occident musulman. En effet, les confréries soufies jouaient le rôle vital de véhiculeur du savoir des écoles religieuses et ce, depuis Fezzan en Libye vers T’ouate au sud de l’Algérie, Chinguetti en Mauritanie, Tombouctou au Mali et Fès au Maroc…

Tél: 45 29 47 45

// ÉVÉNEMENT //

// LITTÉRATURE //

Quinzaine «tolérance zéro» face

Ateliers de traduction poétique Chaque mercredi de 18h à 19h30 Nous continuons en février la nouvelle session de traduction du français vers l’arabe de la poésie mauritanienne francophone. Toujours en compagnie d’érudits et d’amateurs de littérature jeunes et moins jeunes, nous traduirons ce mois-ci deux textes d’Ousmane Moussa Diagana. Mercredi 5 février : Notules de rêves pour une symphonie amoureuse (extrait) Mercredi 12 février : Notules de rêves pour une symphonie amoureuse (extrait), suite Mercredi 19 février : Cherguiya, ode lyrique à une femme du Sahel (extrait) Mercredi 26 février : Cherguiya, ode lyrique à une femme du Sahel (extrait), suite // CONFÉRENCES // (en arabe) Mardi 11 février à 17h30 La société civile en Mauritanie, naissance et évolution par Mohamed Abdallahi dit Belil

aux mutilations génitales féminines

Jeudi 13 février à 16h

Suite à la belle réussite de la première journée des Concours Génies en Herbe & Épelle – moi du mois de janvier, nous entamons le samedi 22 février la seconde rencontre toujours avec plein d’énergie des animateurs, des élèves et des superviseurs. Onze écoles participent.

Walt Kowalski, vétéran de la guerre de Corée, est un homme inflexible, amer et pétri de préjugés. Il vit seul dans un quartier peuplé d’immigrés. Un jour, sous la pression d’un gang, un adolescent tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino... Walt fait face à la bande et devient malgré lui le héros du quartier. Sue, la sœur aînée de Thao, insiste pour que ce dernier se rachète en travaillant pour Walt. C’est le début d’une amitié inattendue. Dimanche 9 février à 18h Un homme d’exception, de Ron Howard (2002). 134 mn En 1947, étudiant les mathématiques à l’université de Princeton, John Forbes Nash Jr., un brillant élève, élabore sa théorie économique des jeux. Au début des années cinquante, ses travaux et son enseignement au Massachusetts Institute of Technology ne passent pas inaperçus et un représentant du Département de la Défense,

William Parcher, se présente à lui pour lui proposer d’aider secrètement les États-Unis. Dimanche 16 février à 18h Iron Man 3, de Shane Black (2013). 131 mn Lorsque son univers personnel est détruit, Tony Stark, l’industriel flamboyant qui est aussi Iron Man, se lance dans une quête acharnée pour retrouver les coupables. Alors qu’il se jette dans la bataille, Stark va enfin découvrir la réponse à la question qui le hante secrètement depuis si longtemps: est-ce l’homme qui fait le costume ou bien le costume qui fait l’homme? Dimanche 23 février à 18h 3h10 pour Yuma, de James Mangold (2008). 122 mn Revenu blessé de la guerre de Sécession, Dan Evans a établi sa famille dans un ranch. À la suite d’une attaque de diligence, le célèbre bandit Ben Wade passe par la ville de Bisbee. Recherché pour ses hold-up et ses meurtres répétés, Wade doit être convoyé vers Contention, à trois jours de cheval, pour embarquer sur un train à destination de Yuma, où se trouve le Tribunal fédéral. Contre une prime qui peut sauver son ranch, Evans s’engage dans l’escorte qui doit accompagner le dangereux criminel. Il est bientôt rejoint par son fils Will.

VILLAGE DE LA BIODIVERSITÉ

Comme chaque année, l’ONG Tél: 36 31 ACTIONS célèbre la quinzaine de 67 15 «Tolérance zéro» face aux mutilations génitales féminines. Cette Ouvert quinzaine est programmée cette tous les année du 6 au 21 février au niveau natioire nal. Dans ce cadre, L’ONG ACTIONS en collaboration avec les élèves des établissements scolaires «Ce lundi 10 juillet, je dors seul dans la chambre à coupartenaires cher de l’étage de la Résidence». C’était le 10 juillet 1978, la nuit du coup organise au d’État qui a renversé le premier président de la République islamique de Centre culturel Mauritanie, et le narrateur n’est autre que le principal protagoniste de cet marocain une épisode, Moktar Ould Daddah. C’est sur le récit de cet épisode et de quinze activité intitulée mois de détention qui l’ont suivi que s’ouvrent les mémoires du père de «Les jeunes la nation, parues en 2003, quelques jours après sa mort survenue le 14 octobre, à l’âge de 79 ans environ. Environ, car ainsi qu’il le raconte, le face aux vioprésident ne connaissait pas précisément sa date de naissance. N’était-il lences basées pas un petit bédouin, né sous la tente à quelques pas de Boutimilit? sur le genre y compris les De cette tente aux plus hautes fonctions de la République, c’est tout cet MGF»

:L

Les mémoires

du père de la nation

Concours Génies en Herbe / Épelle-moi / Super crack

itinéraire que retrace, avec une précision d’horloger, Moktar Ould Daddah, au fil des 664 pages de La Mauritanie contre vents et marées. C’est aussi tout le récit de la mise en place d’un État et de ses premiers pas sur la scène internationale. Autant dire que c’est un document incontournable pour qui prétend parler de l’histoire moderne de la Mauritanie.

: La Mauritanie contre vents et marées, de Moktar Ould Daddah, Éditions Karthala, 2003.

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: Sortir jours de 9h à 18h pour le grand public et les écoliers, le week-end pour les activités des associations Du 20 au 24 février Festival international soninké

: Annuaire Mobilier

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De fibre et de cuir Élément essentiel de l’aménagement de la khaima, la natte mauritanienne reflète un savoir-faire traditionnel unique. De palmier, ronier ou graminées, leur tressage s’est anobli avec le temps de fibres de cuir naturelles ou colorées. Venez les admirer à partir du mercredi 12 février à 17 h.

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Formule midi 3500 mro Près clinique Kissi Facebook : Crêperie Ty Breizh Nouakchott

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http://mauritania-isabel.blogspot.com

: Le dessin d’Isabel Fiadeiro

Lalla, Lemrabbot et

: Santé avec les plantes

Malouma

«

En Mauritanie, la musique est transmise oralement des parents aux enfants. Mike Herting, compositeur, conducteur d’orchestre et pianiste de jazz allemand, était à Nouakchott pour travailler avec Malouma mint Meidah dans l’enregistrement et l’écriture de la musique traditionnelle maure. Dans la petite salle d’enregistrement ou dans le salon de la Fondation Malouma, j’ai dessiné ces artistes qui jouaient sans ampli et en totale concentration. Pour voir d’autres dessins, rendez-vous sur mon blog.»

Artiste d’origine portugaise, Isabel Fiadeiro vit à Nouakchott depuis de nombreuses années. Elle réalise ses croquis in situ dans des carnets qu’elle emmène partout avec elle.

Capparis decidua

Description

Famille: capparidacées Nom vulgaire: câprier d’Afrique Noms africains: eîgnîn (fruit : bogrelli) (hassaniya), goumie (pulaar), gourmel (wolof)

On ne peut parler de santé en Afrique sans traiter des plantes médicinales. L’objectif d’Alioune Brahim Fall, élève de Michel Thouzery et auteur de cette rubrique, est de vous permettre d’utiliser les plantes courantes qui vous entourent dans certaines situations. Parfois, là où la médecine moderne échoue, la plante se révèle simple et efficace. Alioune Fall 37 20 07 15 - 46 57 34 68

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C’est un arbuste ou buisson à feuilles très réduites, présentes seulement en saison des pluies, portant de longues épines. Les rameaux sont vert-bleutés. Les fleurs sont rouges avec l’ovaire porté au-delà des étamines par un long pédoncule. Le fruit a la forme d’une baie rouge entourant une graine jaune, généralement mûr en été.

Ecologie

et répartition On le rencontre dans toute l’Afrique semi-aride où il se trouve dans les plaines sablo-argileuses, sur les dunes consolidées, sur les sols rocheux, argileux, pierreux ou latéritiques. Dans l’Adrar il est fréquent aux abords des oueds.

Usages

médicinaux • L’écorce est utilisée comme remède de la blennorragie • Le fruit est consommé. Sa saveur est douceâtre dans un premier temps puis poivrée, on le dit bon pour les maux de ventre (aourak) • Pour traiter la kératite, on mâche les bourgeons deux fois: la première mastication produit un liquide amer que l’on crache, la deuxième mastication produit une pâte mélangée à de la salive que l’on applique sur l’oeil.


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