Citymag 65

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: Juin 2013 - N° 65

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Sécurité routière: le grand défi Citymag revient en septembre

Bonnes vacances!

p. 6-11

Également dans ce numéro:

Festival Assalamalekoum: le programme avec Monza p. 3 Itinéraire d’une carte de recharge p. 12-14 Vos rubriques jeux, poésie, agenda culturel, etc


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: interview

Monza: «Je rêve d’un festival

itinérant qui durerait 12 mois» En cinq éditions, Assalamalekoum Festival s’est imposé comme LE festival de musique à Nouakchott et en Mauritanie. À l’orée de la 6ème édition, (du 20 au 28 juin) rencontre avec son président, l’artiste musicien Monza. Propos recueillis par Claire Jeannerat

Citymag: - Avant de parler de l’édition 2013, jetons un coup d’œil dans le rétroviseur. Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru depuis 2008? - Monza: Nous sommes arrivés à une sorte d’aboutissement. Assalamalekoum Festival devait être le résultat d’un ensemble d’actions et de formations tout au long de l’année, pour qu’à la fin on puisse dire: “Voilà, c’est cela le résultat de tout ça”. Or ça ne s’est pas passé comme ça, on a lancé le festival directement en sortant du Festival Nomades. Mais finalement on a formé des gens, et nous nous sommes formés nous-mêmes sur le terrain. Et aujourd’hui on arrive à réaliser une tribune professionnelle du spectacle vivant. C’est un aboutissement aussi parce que le festival a permis à la Mauritanie d’avoir un certain rayonnement à l’étranger: nous faisons partie du réseau des festivals africains de musique; je fais partie du programme Équation Musique qui réunit des producteurs africains et nous permet de participer aux grandes rencontres internationales et d’y proposer des artistes mauritaniens; et cette année pour la première fois nous recevrons des professionnels du milieu de la musique en France pour identifier les besoins du festival en termes de structuration; il est même prévu d’accueillir un artiste et deux techniciens mauritaniens en résidence en France à la rentrée. Le festival a permis aussi à des artistes mauritaniens d’avoir une exposition à l’étranger, notamment au Festa 2H au Sénégal, Wassa Hip Hop au Niger et bientôt le Boulevard au Maroc. Je peux citer notamment les lauréats du tremplin Assalamalekoum Découvertes Black Fouta et Ziza, mais aussi Nas, Waraba et Franco Man. Ces deux derniers justement participent cette année grâce à ces différentes synergies à deux projets sousrégionaux qui seront présents à Assalamalekoum: Diversit’Art avec Franco Man aux côtés de Matador (Sénégal) et Kaf Lagaf (Niger) accompagnés de DJ Gee Bayss (Sénégal); et Urbanomades avec deux artistes sénégalais, Xuman et MC Mo, ainsi que Waraba et Roi Hems du groupe Force Trankil.

 Venons-en maintenant plus directement à cette édition 2013. Quels en seront les temps forts? - Déjà le festival, comme le veut sa tradition, proposera une tête d’affiche française. En 2009 nous avions eu Tunisiano, cette année nous recevrons tout son groupe, Sniper. Ensuite, en plus des projets sous-régionaux que j’ai mentionnés, nous aurons une programmation sénégalaise avec trois groupes: Carré d’As, les lauréats d’un concours, Mustaff accompagné du Danois DJ Exampler et Bogo Style. Pour la première fois, nous accueillerons également un rappeur américain, Kokayi. Et nous aurons aussi deux rappeuses maghrébines, une Tunisienne, Medusa, et une Marocaine, Sultana. À côté de cela nous aurons nos rendez-vous traditionnels: le tournoi de street basket, avec un match anti-corruption; les Prix Assalamalekoum du meilleur artiste, du meilleur album, etc, avec cette année la possibilité pour le public de voter par Internet; une résidence de création avec trois filles, les Mauritaniennes Ebène, Dioba et Lalish K; et une conférence avec le Pr Abdoulaye Sow.  Vous avez ajouté cette année au programme un nouveau volet qui s’appelle Alekoum Salam Nouakchott. De quoi s’agit-il? - C’est comme une réponse: Assalamalekoum (Festival) Alekoum Salam Nouakchott. Le festival a très peu bénéficié d’une reconnaissance des autorités nationales, à part le président de la CUN qui nous a toujours beaucoup soutenus. Le

BIO EXPRESS

Né Limam Kane, Monza (qu’il faudra bientôt rebaptiser EmOènZa pour de sombres histoires de droits d’auteur) a derrière lui trois albums: Incontextablement (2007), produit avec son groupe La Rue Publik, et Président 2la Rue Publik (2004) et Mauritaniana (2009), tous les deux en solo. Passionné de poésie et d’écriture, militant de la cause culturelle, il est impliqué dans bien trop de projets pour que l’on puisse les citer tous ici. Retenons tout de même qu’il a traduit la Déclaration universelle des droits de l’homme en peulh pour les Nations Unies et qu’il l’a chantée lors de la fête de la musique au Palais des Nations Unies à Genève; qu’il a créé sa maison de production (Zaza Productions) et fondé le Festival Assalamelekoum; qu’il travaille sur son prochain album, un live baptisé Le grand JE. Ministère nous a aidés en 2011 et nous accompagne dans l’ombre, puisqu’il leur arrive de parler de nous, mais quand ça les arrange. En tout cas aujourd’hui la ville de Nouakchott s’est approprié le festival, dans le sens où elle a compris sa force. Donc cette année ils nous répondent avec ce Alekoum Salam Nouakchott, qui débutera le 26 juin avec une rencontre entre les acteurs culturels afin de relancer le débat sur une politique culturelle au niveau de la ville et du pays. C’est aussi une façon d’ouvrir le festival sur d’autres styles de musique. On l’a fait l’année dernière et ça a été un peu mal perçu par le public hip hop qui n’est pas assez ouvert. Donc cette année on distingue, et pour cela nous aurons Viviane Chedid pour clore l’événement.  Depuis plusieurs années vous parlez de céder la responsabilité à des forces vives. Mais à chaque fois on vous retrouve à la tête de l’organisation. Que faut-il comprendre? Que la relève n’est pas prête ou que vous ne voulez pas lâcher? - Mon souhait c’est que ce festival se pérennise, ce qui est d’ailleurs en cours, et qu’il y ait des Mauritaniens qui comprennent l’importance de sauvegarder cet événement et de pouvoir passer la main à quelqu’un qui saurait le mener à bien. Mais pour l’instant comme vous dites, la relève n’est pas prête. Et je me sens entre le marteau et l’enclume, entre l’artiste que je suis et l’opérateur culturel qui doit veiller à ce que l’aventure Assalamalekoum continue. Mais une chose est sûre, je ne sacrifierai pas mes projets artistiques pour le festival.  Comment voyez-vous le Assalamalekoum Festival dans dix ans? - Je l’imagine porté par une association qui en ferait un festival itinérant qui durerait toute l’année, un mois par région, et la dernière qui se ferait simultanément avec Nouachott. (Après réflexion) C’est ambitieux, mais c’est possible. 

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: news

Hommage bis à Christopher Leggett

Nous remarquions dans notre édition du mois passé que le monument dressé au Ksar en 2010 en hommage à l’Américain Christopher Leggett, abattu dans la rue le 23 juin 2009, avait déjà disparu (voir Citymag n° 64, Les rues de Nouakchott par leur petit nom (2)). Réjouissons-nous donc: la Communauté urbaine de Nouakchott en a érigé un autre. Face à ses nouveaux locaux, une stèle portant le nom de Christopher Leggett avec ses dates de naissance et de mort proclame «Dieu est amour» en français, anglais et arabe. Espérons qu’elle tienne un peu plus longtemps que la précédente...

La Sgm cultive la solidarité Si vous vouliez voir un gestionnaire de compte ou une guichetière occupé(e) à vendre des aubergines et des oignons, il fallait vous rendre le samedi 25 mai sur le parking de la SGM, ä Tevragh Zeina. Dans le cadre de la Semaine de l’engagement solidaire déployée dans toutes les filiales de la banque à l’échelle mondiale, les employés de la Société générale de Mauritanie soutiennent depuis l’an dernier une coopérative agricole féminine à Touldé (Brakna). «En 2012, nous avons financé l’achat et aidé à l’installation d’un système d’irrigation goutte-à-goutte sur plus d’un hectare», explique Boussiré Kane, assistant marketing. Et cette année, les femmes de la coopérative sont venues vendre à Nouakchott le produit de leur récolte, avec toujours le coup de main des employés. Le bénéfice de

Prix Découverte RFI: Walfadjiri dans la course

Après Bakhan, finaliste en 2009, et Nasser, sélectionné l’année dernière, la Mauritanie sera à nouveau représentée au Prix Découvertes RFI-France 24. Le groupe Walfadjiri, qu’on ne présente plus aux Mauritaniens, est en effet dans les startingsblocks avec quatre titres, issus de son nouvel album à paraître début 2014: Yakhare (La femme, en soninké), N’dé pine mi fôf (À mon réveil, en pulaar), Thioukelel (Enfant, en pulaar) et Diguenabé (Les parents, en pulaar). Le lauréat de cette édition 2013 sera désigné d’ici la fin de l’année par un jury de spécialistes. Mais le public aura également son mot à dire via le site Internet www.prixdecouvertes.com (inutile de vous précipiter, les inscriptions ne sont pas terminées). Le vainqueur remportera un prix de de 10 000 euros, un concert promotionnel à Paris et une tournée en Afrique. Depuis 1995, le Prix Découvertes RFI-France 24 a distingué des artistes aussi célèbres que la Malienne Rokia Traoré, l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly ou le Sénégalais Didier Awady. Pas encore de Mauritanien dans la liste... mais on espère que cela change bientôt, inchaallah!

Diversité culturelle: la Mauritanie va ratifier la convention de l'UNESCO Voila une nouvelle qui fera plaisir aux hommes de culture mauritaniens. La Mauritanie va ratifier la convention de l’UNESCO de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité culturelle. L’annonce a été faite le 18 avril dernier à l’issue du Conseil des ministres. «L’adoption de cette convention offrira de nombreuses opportunités aux artistes et professionnels de la culture mauritaniens», affirme le journaliste culturel Yero Amel Ndiaye. «D’abord, la convention garantit la libre création et impose le respect de toute production culturelle quelle que soit l’appartenance sociale ou politique de son auteur», explique-t-il. «Ensuite, elle oblige les états membres à se doter d’une politique culturelle - il faut souligner que la Mauritanie n’a pas encore une politique culturelle - et à intégrer les industries culturelles dans leurs potentialités économiques pour leur développement harmonieux». Enfin, conclut-il, «les autres aspects peuvent se décliner en termes d’ouverture des frontières, d’accès à des sources de financements, de mobilité des artistes et de leurs produits, de renforcement des capacités des acteurs culturels, de mise en place d’un marché des arts, d’existence d’un mécénat culturel... Autant de paramètres qui sont totalement absents dans notre pays». Mais plus pour très longtemps, donc. Mamadou Oury Diallo

cette matinée ira à la construction d’un poste de santé dans le village. S’y ajouteront d’autres contributions, notamment un montant de 2000 € offert par le siège parisien de la SG, qui a récompensé le projet mauritanien du prix «Pertinence et fort impact». Ajoutons que dans le même cadre de la Semaine de l’engagement solidaire, les employés de la SGM ont fait don de jeux et de vêtements à une crèche située dans le quartier de Zaatar, à Nouakchott.

Mauritania Airlines décolle pour l’Europe «Mesdames et Messieurs, bon après-midi et bienvue à bord de notre vol Mauritania Airlines à destination de Nouadhibou et Las Palmas». Il était 13 heures, le 8 mai dernier, lorsque cette annonce a retenti à l’intérieur du Boeing 737/700 de la compagnie nationale. Deux ans après le lancement de ses activités, la MAI a ainsi démarré l’exploitation de sa première liaison aérienne à destination de l’Europe. Il aura fallu que l’Union européenne retire la Mauritanie de sa liste noire, où elle figurait depuis novembre 2010, pour que ce projet se réalise. Mauritania Airlines assure désormais trois liaisons hebdomadaires vers Las Palmas, soit un vol direct le dimanche et deux vols avec escale

Mercredi 8 mai 2013, aéroport de Las Palmas.

à Nouadhibou les mardis et mercredis. Le tarif de lancement est de 125’000 UM pour un vol Nouakchott-Las Palmas/ retour - mais renseignez-vous, on ne sait pas combien de temps ce tarif sera valable. Mais Mauritania Airlines ne s’arrêtera pas là: «Nous aurons un vol direct vers Paris dès le mois de juillet, annonce le directeur commercial de la compagnie Ahmedou Ould Ahmedou. Et la Tunisie est aussi prévue pour cette année».

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: À LA UNE

Sécurité routière «Il faut changer

Les visiteurs de la Mauritanie ne sont pas seulement abasourdis par la beauté envoûtante du désert ou la chaleur enveloppante de l’hospitalité. La Mauritanie se distingue aussi par l’anarchie qui règne sur ses routes et dans ses rues. Le guide de voyage «Le Petit futé» ne conseille-t-il pas à ses lecteurs de s’offrir les services d’un chauffeur, argumentant que «la conduite (...), en Mauritanie en particulier, étant très spéciale, il vous évitera de vous familiariser trop rudement avec l’interprétation très spécifique qu’ont les Mauritaniens du code de la route»? On peut en sourire, juger que la chose s’inscrit dans le folklore local, dire «On finit par s’y habituer». Sauf qu’il y a des conséquences, parfois fatales. La stratégie déployée par l’État suffira-t-elle à changer cet état de fait? 6

Claire Jeannerat


re: r les mentalités»

rond-point grâce à la stratégie du «un-centimètre-après-l’autreje-vais-y-arriver», qui supplante ici l’usage des règles de priorité. Me revoici dans l’axe, direction maison - ah non, pardon, j’allais trop vite, il faut que je suive cette voiture qui roule au pas en plein milieu de la chaussée, et qui obliquera à gauche sans prévenir juste au moment où j’envisageais un dépassement. Des petites scènes de vie ordinaire dans la circulation nouakchottoise comme celle-ci, tout le monde en a son lot. À ce sujet, on vous recommande vivement la lecture de l’excellent texte de la page 11, qui donne une idée assez exacte de la réalité du trafic dans les rues de Nouakchott. Tout comme cette anecdote: «Une nuit, j’étais en voiture avec un ami et il a brûlé un feu rouge, raconte le directeur de la sécurité routière Mohamed Ould Ely Ould Aoubeck. Quand je le lui ai fait remarquer, il m’a répondu: "Pas de problème, j’ai une assurance"»...

C

ontact, démarrage. Après avoir slalomé entre les ravines creusées dans ma ruelle par les débordéments inopinés d’une fosse, je vire à gauche pour rejoindre l’avenue Charles-de-Gaulle. Au croisement, un taxi en pleine négociation avec une cliente potentielle me barre le chemin. Soupir, klaxon, la cliente embarque, il embraye. Je jette ma voiture dans le flot des véhicules qui se déverse depuis le feu rouge. Un 4x4 surgi de la droite m’oblige à freiner brutalement pour lui céder le passage (la raison du plus fort...). J’avance, aux aguets, le cœur légèrement battant. Rien d’extraordinaire à signaler jusqu’à la hauteur de la Société générale où, miracle, une place est libre. Je me gare, pénètre dans le bâtiment. À la sortie, surprise: un automobiliste moins chanceux ou moins scrupuleux que moi - n’y avait-il plus de place libre, ou a-t-il délibérément choisi la facilité? - s’est garé pile poil derrière ma voiture. Devant, un mur. À droite, un autre véhicule. À gauche, rien, mais impossible de manœuvrer dans ces conditions. Ouf, le véhicule à ma droite s’en va, me libérant un peu d’espace. Je m’extirpe de ma place, contemple un moment les voitures qui défilent devant moi en attendant un créneau dans lequel je pourrai m’engouffrer sans trop de risque. Demi-tour au

Mais au-delà de l’humour et du pittoresque, reste une vraie préoccupation - la sécurité routière - et la froide réalité des chiffres, résumée dans le graphique de la page suivante: 6752 accidents en 2012, 2542 blessés et 217 morts. La Mauritanie, indique un rapport du Ministère de l’équipement et des transports, «est considérée comme ayant un taux de mortalité par accident de la route des plus élevés, comme la plupart des pays africains, où ce taux pour 100’000 habitants est supérieur à 30». Or, souligne Mohamed Ould Ely Ould Aouebek, «90% des accidents entre 2010 et 2012 sont liés au comportement des chauffeurs, excès de vitesse et non-respect de la signalisation». Des hommes, des femmes, des pères, des mères, des fils, des filles meurent chaque année en Mauritanie pour cause de désinvolture avec le code de la route. L’accident n’est pas une fatalité Autrement dit, l’accident n’est pas (toujours) une fatalité. Mais quoi faire? Sensibiliser, répond l’État mauritanien. «La plupart des conducteurs, lorsqu’ils commettent une infraction, savent qu’ils sont en faute, assurent le directeur de la sécurité routière et son chef de service Seyni Ndaw. Mais du moment que personne ne les voit...» C’est donc «une question de mentalité, et faire changer les mentalités ça passe par la communication et la sensibilisation».

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: À LA UNE Les autorités mauritaniennes se sont attelées à la tâche depuis 2005, avec la refonte de l’ensemble de la législation sur la circulation routière (le Code de la route et les textes qui en découlent). L’année 2011 a vu l’adoption par le Conseil des ministres d’une Stratégie nationale de sécurité routière pour la période 20122016, financée par l’Union européenne. Son objectif (réduire de 25% le nombre d’accidents de la circulation) est ambitieux, d’autant plus que le parc automobile mauritanien ne cesse de s’accroître: estimé à 176’000 véhicules aujourd’hui, il augmente de 15% chaque année si l’on en croit les chiffres officiels. un «guide de la conduite» Mais la loi et la stratégie, c’est la théorie. Et sur le terrain? C’est qu’on part de loin, dans un pays où de nombreux automobilstes n’ont jamais passé leur permis... «Nous organisons maintenant des sessions d’examen pour le permis de conduire tous les trois mois, avec des sessions spéciales pour les chauffeurs professionnels», s’empresse de préciser Mohamed Ould Ely Ould Aoubeck. Mais lui et ses services savent bien qu’un permis de conduire (tout comme une assurance, d’ailleurs) n’a jamais suffi à prévenir les accidents, ni même à faire d’un automobiliste un conducteur responsable. On en revient donc à la sensibilisation: une campagne nationale, avec spots radio et TV et affichage dans les gares routières notamment, débutera dans le courant de ce mois (c’est la quatrième depuis 2011). À noter que cette campagne diffère de celle du GGSR (Groupement général de la sécurité des routes), qui a vu surgir il y a quelques semaines des panneaux qui exhortent les automobilistes à modérer leur vitesse, attacher leur ceinture de sécurité, s’abstenir de téléphoner au volant, etc. Mais les objectifs sont bien sûr les mêmes. La Direction générale des transports terrestres (DGTT) a également édité un Guide de la conduite. Tiré à 4000 exemplaires en français et autant en arabe, truffé de schémas et de rappels clairs et précis («Pour dépasser un véhicule, je dois avertir les autres de mon intention en utilisant le clignotant». Ou encore: «Les principales causes d’accident sont connues: (...) Nous agissons comme si nous étions tout seuls sur la route»), il se Feuille1 veut un outil de vulgarisation du code de la route. Destiné prio2010 2011 2012 ritairement aux chauffeurs professionnels et aux conducteurs de Nombre d'accidents 7538en outre7242 «tout-droit», il sera diffusé en 6752 version audio dans les quatre langues nationales. Nombre de morts 163 177 217 Nombre de blessés

8000

2659

2678

2542

Statistique des accidents

6000

La DGTT vise également le jeune public: elle a publié un Manuel de l’élève sur la sécurité routière, dans l’objectif de «faire grandir avec les enfants en bas âge une culture civique consciente». Mieux: les petits Nouakchottois auront bientôt à leur disposition une piste d’éducation routière. Elle est en cours d’aménagement près des futurs nouveaux locaux de la DGTT, sur la route de la Résistance (aussi connue sous le nom de «route Aziz», loin du centre-ville). Goudrons, vélos et autres véhicules, rien ne manquera aux bambins pour s’initier à la prévention des dangers de la route. Ce sera peut-être même un peu trop beau pour être comparé à la réalité du trafic nouakchottois...

Grâce aux chiffres déjà disponibles. on a tout de même une idée de la situation. D’abord, le réseau routier mauritanien est estimé à environ 3300 kilomètres de routes bitumées et 1200 kilomètres de route en terre «améliorées». Et ce sont les routes interurbaines, étroites et dépourvues d’accotements, qui sont les plus meurtrières: en 2012, 138 décès sur un total de 217 ont eu lieu entre deux agglomérations. Mais c’est bien en ville que surviennent la plupart des accidents (6058 sur un total de 6752).

5000 2010 2011 2012

6752

7242

7538

4000

2542

217

177

163

1000

2678

2659

2000

0 Nombre d'accidents

Nombre de morts

Nombre de blessés

Le nombre d’accidents a diminué entre 2010 et 2012, mais le nombre de morts a augmenté dans le même temps. Ceci s’explique par l’extension et l’amélioration du réseau routier, indique la Direction générale de la sécurité routière.

8

une piste d’éducation pour les enfants

Autre chose: la Direction de la sécurité routière va s’équiper d’un logiciel qui lui permettra de tenir à jour une base de données des accidents de la circulation. «Nous aurons ainsi des statistiques fiables, explique Mohamed Ould Ely Ould Aoubeck, et nous pourrons identifier les points noirs de notre réseau».

7000

3000

Un schéma extrait du «Guide de la conduite».

Ce mois de juin devrait voir également la pose de 154 panneaux de signalisation sur l’axe Nouakchott-Nouadhibou. Dans une étude, la Direction de la sécurité routière souligne en effet que «la signalisation horizontale et verticale en Mauritanie a toujours été insuffisante, voire absente sur certaines routes ou tronçons». Et pourtant, à en croire le même document, plusieurs actions ont déjà été entreprises dans ce sens, mais les résultats obtenus sont généralement insuffisants. Ainsi, l’Établissement national de l’entretien routier (ENER) a installé 800 panneaux en 2010; il devait en ajouter 1083 autres en 2011, mais s’est finalement limité à 400. L’État incrimine plusieurs facteurs: le manque de moyens financiers, le manque d’expertise pour établir des plans de signalisation, et le vandalisme. Même problème en ville: la Communauté urbaine de Nouakchott a signé un contrat avec une entreprise spécialisée pour la période 2008-2012. Seuls 500 panneaux sur 1700 prévus ont été installés; et de ces 500 panneaux, 200 seulement sont encore en place. Les autres ont été soit volés, soit arrachés lors de travaux sur la voirie... 


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: À LA UNE

Le goudron progresse

I

l va sans dire que l’état du réseau routier est aussi un facteur de sécurité essentiel. Quiconque a déjà parcouru le trajet NouakchottRosso, par exemple, sait de quoi nous parlons. Et si ce tronçon fait souvent la «une» des médias pour cause d’accident mortel, ce n’est assurément pas par hasard.

Chantiers en cours

Longueur

Montant des travaux

Montant en €

Fin prévue

(estimation)

des travaux

Atar-Tidjikja

372

40’529’797’588 UM

120’266’461

2015

Kiffa-Kankossa

83

7’950’769’243 UM

23’591’303

2014

Fdérik-Touajil

45

6’096’966’549 UM

18’091’888

2014

Néma-Bangou

63

1’308’796’710 UM + 13’764’735 €

17’648’404

2014

Desserte de Nouamghar

60

1’318’611’000 UM

3’912’792

2013

17

1’371’870’600 UM

40’70’832

2013

170

83’656’037 USD

64’775’421

2015

50

7’022’635’197 UM

20’838’680

2014

34

3’238’135’036 UM

9’608’709

2013

157

12’751’681’235 UM

37’838’816

2014

24

2’879’720’081 UM

8’545’163

2013

47

6’461’254’630 UM

19’172’862

2014

47

5’207’227’150 UM

15’451’712

2014

Niabina-Mbagne L’aménagement et l’entretien du réseau routier ne Route d’Aftout relèvent toutefois pas de la • Lot 1: El Ghayra-Barkeol Direction de la sécurité rou- • Lot 2: Chogar-Maletière, mais de la Direction Sawata) des infrastructures de Tiguent-Mederdra transport. Mohamed El Moctar, administrateur, et Desserte de Keur Macène Mohamed Mahmoud Ould Kiffa-Tintane Yahya, ingénieur, nous ont fourni l’état des travaux et Lexeiba-Monguel des projets en cours, reproduit dans les deux tableaux Emmat Leékarich -Amourj ci-contre. Près de 1200 Bombri-Rosso kilomètres en travaux, 660 qui devraient débuter d’ici Voirie Nouadhibou la fin de l’année: d’ici 2015, la Mauritanie devrait dis- Voirie Nouakchott poser d’un réseau routier Voirie Chami très nettement amélioré. Réjouissante et rassurante perspective. Un mot encore sur les poids lourds , qui ont leur part de responsabilité dans l’état de dégradation avancée dans lequel se trouvent certains tronçons. «En termes de pression sur le réseau routier, un camion équivaut à 250 voitures», remarque Seyni Ndaw, chef du Service de la sécurité routière. Le Bureau du contrôle veille au grain, en opérant des missions de contrôle régulières. Durant le 1er trimestre 2013, 1020 véhicules (véhicules personnels, cars, bus, camions, semi-remorques et tout-terrain) ont ainsi été contrôlés, et 399 infractions constatées, indique le responsable du Bureau Aboubecrin Lam. La plupart (198) transportaient plus de passagers qu’autorisé; un autre grand nombre (114) ne détenaient pas de bâches; et 64 étaient en défaut de visite technique. 

10

(en km)

10.5

3’218’788’923 UM

9’551’302

2013

13

1’334’722’192 UM

3’960’599

2013

5

1’137’215’227 UM

3’374’525

2014

Chantiers programmés

Longueur (en km)

Démarrage prévu des travaux

Mederdra-R’kiz

55

fin

2013

Ksar Torchane-Choum

40

fin

2013

Bangou-Bassiknou

137

fin

2013

Bassiknou-Fassala

64

fin

2013

Kaédi-Maghama

120

fin

2013

Ouenatt Zbil-Djigueni

80

fin

2013

Nouakchott-Bombri

145

fin

2013

Voirie Nouakchott

22

fin

2013


Le code de lanonroute écrit Il y a quelque temps, Cheikh Ould Tourad, président de l’association de prévention routière Seyr Amine, publiait sur Cridem ce petit bijou d’humour et d’authenticité. Nous le reproduisons ici avec son aimable autorisation.

Notre pays a, enfin, fait une invention originale. Aucun pays au monde n’y a pensé avant le nôtre. Pour une fois notre peuple a généré un système qui lui est propre. Viendra peut être, qui sait, le jour où nous inventerons notre propre mode de démocratie, notre propre solfège, au lieu de copier les autres... En effet, réfractaire visiblement à toute forme de discipline et d’organisation, notre peuple a inventé son propre code de la route, code non écrit comme la Constitution d’Angleterre, mais tellement adapté à la société qu’il n’a pas besoin d’être enseigné: il provient de l’ordre naturel des choses. Je relate ici quelques règles de ce code que j’adresse aux nouveaux conducteurs et aux étrangers qui essaient d’emprunter nos belles rues. Les anciens, eux, connaissent bien ces règles.

● Tout d’abord, sachez que vous avez le droit d’arrêter votre voiture à n’importe quel moment et n’importe où sur la route. Il faut juste le vouloir, en avoir le courage et l’impolitesse. D’ailleurs, vous ne gênerez personne, les autres usagers comprendront bien votre situation et se frayeront un passage d’une manière ou d’une autre. ● Je n’ai pas besoin de vous rappeler que vos rétroviseurs latéraux et interne, s’ils n’ont pas été chipés ou écrasés par un passant, ne doivent pas être ajustés, d’autant plus qu’ils ne vous serviront pas à grand-chose. Vous n’avez pas besoin d’y jeter un coup d’œil avant de vous rabattre à gauche ou à droite et encore moins d’utiliser vos clignotants, les conducteurs derrière vous s’en foutent pas mal, ils vont de toutes façons freiner, s’ils comprennent que vous êtes déterminé à prendre votre virage. PAssages piétons et feux de signalisation Les passages piétons sont tracés seulement au moment où les routes nouvellement réalisées sont réceptionnées; il n’y a généralement pas de ligne d’arrêt, ils disparaitront après quelques jours. Les feux de signalisation existent sur quelques axes mais sont souvent en panne, s’ils ne sont pas fauchés par des chauffeurs qui essayaient de les contourner. Donc, les règles préconisées par notre code de la route non écrit à ce niveau sont les suivantes: ● Il est strictement interdit de s’arrêter devant un feu rouge. Il faut de préférence le «brûler», sinon ne pas s’arrêter au bon endroit: il faut donc avancer suffisamment pour ne plus voir ce foutu feu, on vous avertira, de toutes les façons, quand il passera au vert. Vous pouvez aussi surveiller le feu de l’autre voie: dès qu’il passe au rouge, cela signifie que le vôtre passera au vert. ● Si vous n’êtes pas en première ligne, klaxonnez dès que le feu passe au vert. Mais si vous êtes en quatrième ou cinquième

position, faites en sorte de vous placer entre la voiture en première ligne et le feu de signalisation, ou placez-vous en double ou triple file, même si la route ne le permet pas. Dès que les klaxons commencent à claironner, foncez pour doubler la voiture placée en première ligne. La règle de priorité ● La règle de priorité n’existe pas, il vous suffit d’être plus déterminé à prendre le devant. Pour cela il faut tout simplement faire comprendre aux autres conducteurs que la priorité est évidement pour vous et ils se plieront à votre volonté, surtout si votre voiture porte les cicatrices bien visibles des combats qu’elle a remportés. Les chauffeurs de belles voitures se plient généralement rapidement à votre volonté de disposer de votre priorité naturelle à passer en premier. Il faut avoir à l’esprit que vous êtes pressé et que les autres ont tout leur temps, et ne sont là que pour vous céder le passage. ● Les bus, minibus, taxis, charrettes et parfois les ambulances ont toujours la priorité. Une autre pratique de priorité est à connaître: les axes les plus anciens sont toujours prioritaires par rapport aux nouveaux, donc méfiez-vous quand vous vous déplacez sur une nouvelle voie. ● En tout état de cause, il vous est interdit de vous arrêter derrière une voiture qui s’arrête devant vous et d’attendre votre tour pour passer: dès qu’une voiture s’arrête devant vous, il faut systématiquement la doubler par la gauche ou la droite, car elle peut être en panne ou peut-être que son chauffeur a changé d’avis et a décidé de finir là son périple. Il faut continuer à avancer sans vous soucier de la circulation. Si l’embouteillage arrive, il faut tout simplement klaxonner et klaxonner… ● Quand vous décidez de prendre la route, il n’est pas nécessaire de vérifier que la voie est libre, il faut tout simplement vous lancer et foncer. S’il y a une voiture derrière vous, elle s’arrêtera après avoir fait claironner son klaxon, mais qu’importe: vous serez déjà sur la voie et roulerez tranquillement. 

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Itinéraire d’une ca des rues de Nouakc Cliché S. Oboukhoff, CNRS, USR 3225

: EN VILLE

Anthropologue et maître de conférences à La Sorbonne, Sébastien Boulay a vécu cinq ans en Mauritanie, de 2004 à 2009. En avril 2010, de retour à Nouakchott pour une brève mission, il achète pour 2000 UM une «guirlande» de cartes de recharge téléphonique dans la rue. Quelques mois plus tard, il expose et présente cette guirlande lors d’un colloque international à Nanterre. Ce sont des extraits de sa contribution* que nous publions ici. Quant à la guirlande, après avoir orné un moment le bureau de l’auteur rue Jacob, à Paris, elle a rejoint les collections ethnographiques du Muséum national d’Histoire naturelle. Autrement dit, elle appartient désormais au Patrimoine national français.

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* Boulay S., 2011. Ethnographier l’insignifiant? Itinéraire d’une guirlande singulière entre Nouakchott et Nanterre, pp.209-219 in F. Wateau, C. Perlès et P. Soulier (dir.), Profils d’objets. Approches d’anthropologues et d’archéologues, Paris, Maison René-Ginouvès de l’archéologie et de l’ethnologie, De Boccard, 316 p.


carte de recharge: kchott au Muséum

(

...) Cet objet avait très tôt éveillé ma curiosité, du fait certes de son originalité esthétique, mais aussi de son omniprésence dans le quotidien des Mauritaniens et de sa capacité à refléter un certain nombre de changements vécus par les habitants de Nouakchott depuis quelques années. Dès les premiers mois passés en Mauritanie, en 2004, j’avais commencé à constituer une petite collection personnelle de cartes de recharge, pris d’intérêt pour ce nouvel objet. (...)

Les guirlandes sont liées physiquement au vendeur de cartes, qui les fabrique et qui les garde ensuite pendant plusieurs mois. Chaque guirlande est unique et donc parfaitement reconnaissable par son «propriétaire». Cet acte individuel de création d’un nouvel objet à partir de cartes périmées, passant par leur altération physique, consolide ce lien entre le vendeur et la guirlande. Comme le remarque avec justesse Thierry Bonnot, «transformer l’objet ou s’en servir de façon incongrue, c’est se l’approprier encore un peu plus et lier plus étroitement sa propre existence à celle des choses1». Un objet à la fois visible et invisible socialement, élément d’une trame invisible de la société, qui renvoie au statut discriminant du vendeur de cartes, personnage «marginal» dans l’espace social, personnage des interstices urbaines. (...) Ces hommes et leurs objets «habitent» aujourd’hui l’espace public de cette ville saharienne. Leur présence balise et humanise progressivement des espaces extra-domestiques auparavant conçus comme «vides» et «stériles». Elle reconfigure le rapport des citadins à l’espace extérieur, déstabilise la frontière entre privé et public2. La rue devient un espace possible de relations sociales. (...) Une création inclassable et dérisoire Les rues de Nouakchott et les alentours des boutiques ou des vendeurs ambulants sont ainsi aujourd’hui parsemés de cartes usagées, qui ne tardent cependant pas à être recouvertes par le sable. Ces objets ont ainsi cette particularité de passer en quelques minutes de l’état de marchandise à celui de déchet: ce qui peut s’avérer déconcertant dans une société où seule la valeur d’usage des objets comptait, où tout artefact avait sa place, où l’on ne jetait que les objets qui avaient atteint le point extrême de leur

usure. Igor Kopytoff3 et Arjun Appadurai4 nous disent que l’objet de consommation circule sur le continuum situé entre ces deux pôles que sont la marchandise et le déchet, qu’il passe par différents régimes de valeur, pour en sortir parfois et entamer une autre «carrière»5. Dans le cas qui nous intéresse ici, la guirlande de cartes joue ni plus ni moins le rôle d’enseigne, rejoignant les innombrables affichages publicitaires qui habillent l’espace urbain, les amoncellements de pneus devant les boutiques des réparateurs, les musiques projetées dans la rue par les «standards», (...), etc.

La guirlande n’a pas de valeur d’échange, elle ne s’achète pas. La guirlande ne se dérobe pas à autrui, puisqu’elle ne suscite aucune convoitise, ni de jour ni de nuit! Elle n’a pas de nom, sauf celui que leur donnent les vendeurs: «seyr». On n’en parle pas. On la voit sans la regarder. C’est une «chose» parmi d’autres. Elle est autre chose qu’une marchandise et bien plus qu’un déchet: elle est un nouvel objet, personnalisé, une «création» unique, mais inclassable et dérisoire. Un déchet en sursis S’il en est ainsi de la guirlande de cartes aujourd’hui, c’est, pensons-nous, parce que ses éléments constitutifs sont passés par le statut et la condition de «déchet» (avant d’être sauvés). Si la guirlande échappe à la condition de déchet, cette situation semble momentanée, comme un sursis exceptionnel dans la carrière prédéterminée de la carte de recharge. Le déchet, dans la société mauritanienne, est perçu comme dangereux puisque l’on considère que le déchet et le lieu où il a été jeté sont «habités» (par les djinns). Le contact avec un déchet ou un lieu de dépôt sauvage est donc synonyme d’exposition à la maladie et à la perte de soi. Si donc réparer un objet abîmé ne pose pas de problème particulier, recycler un objet passé par le stade du déchet revêt une tout autre signification. La perception qu’ont les consommateurs de ces nouveaux objets tient enfin au statut conféré à la matière plastique, largement synonyme de futilité, d’insignifiance, par rapport à d’autres matières ou matériaux comme le bois, le cuir, le tissu ou le métal, conçus comme plus durables et plus facilement recyclables par le système technique local6.

reflets d’un patrimoine en construction

Si l’on s’intéresse à présent à la carte de recharge elle-même et à ce qu’on en fait, on peut se demander si son «secret» ne se loge pas, au fond, dans ce qui lui reste lorsqu’elle rejoint les cohortes de cartes à demi enfouies dans le sable des rues de la capitale, à savoir l’image qu’elle véhicule? N’est-ce pas leur pouvoir visuel qui fait de ces objets des acteurs du monde social (...)? Les cartes se signalent en effet par une diversité d’images, selon la gamme de crédit proposée et l’opérateur téléphonique qui les a mises en service. Chez Mauritel Mobiles, il s’agit plutôt de représentations de paysages emblématiques de différentes régions du pays: paysages de dunes de sable, de palmeraies, de canyons. L’autre opérateur historique a plutôt mis l’accent sur ce que l’on a pris l’habitude d’appeler le patrimoine culturel matériel: objets d’artisanat «traditionnels» comme la théière, la pipe ou le vêtement saharien; monuments. Cet opérateur a également lancé une collection de cartes consacrée aux quatre villes caravanières classées au patrimoine mondial de l’Unesco en 1996: Oualata, Tishît, Ouadane et Chinguetti, la plus connue. Mauritel a consacré l’une de ses cartes au Parc national du Banc d’Arguin, lui aussi classé par l’Unesco en 1989. Ces images renvoient, on l’aura compris, à des éléments clés d’un patrimoine national en construction, que l’on retrouve par exemple de façon récurrente dans les programmes de la chaîne de télévision nationale et officielle. Ce processus de patrimonialisation, débuté dans les années 1980 avec la création de la Fondation nationale de sauvegarde des villes anciennes, et consolidé par l’ouverture du pays au «tourisme culturel» et à l’«écotourisme» à la fin des années 1990, a consisté notamment en la sélection et l’emblématisation d’éléments conçus par l’élite maure au pouvoir comme dignes de représenter les principales richesses culturelles et naturelles du pays. Or, ces éléments écartaient clairement les cultures du sud du pays (wolof, peule et soninké) et les paysages de la vallée du fleuve, et ne représentaient donc qu’une partie de la population mauritanienne, celle cumulant les pouvoirs politique et économique du moment. Des signes identitaires que l’ensemble des Mauritaniens ne partagent pas et qui révèlent le caractère discriminant des

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politiques officielles de la mémoire en Mauritanie, en particulier depuis l’arrivée des militaires au pouvoir en 19787. On s’aperçoit que les cartes et les choix faits par les opérateurs suivent les politiques officielles du pouvoir en matière de construction de la mémoire nationale et de valorisation du patrimoine, politiques excluant ouvertement, et ce depuis plusieurs décennies, une partie importante de la population du pays. Des cartes qui sont autant d’échantillons d’une version très officielle de la mémoire. Ces images sont censées répondre à la demande de mémoire d’une société récemment urbanisée, nostalgique de la vie nomade dans le désert ou de la vie au village, et constituer une suture symbolique à la plaie ouverte laissée dans les esprits de bon nombre de citadins de Nouakchott par la sédentarisation. Dans les faits, les images portées par les cartes rappellent à celui ou celle qui les considère sa place plus ou moins favorable dans la nation mauritanienne, selon sa culture, sa langue, sa région d’origine. Lorsqu’on circule dans la ville, on est frappé par autant d’archives, d’échantillons d’un patrimoine national qui s’invitent dans un espace urbain dépourvu de monuments, une ville à la recherche de son passé. On est saisi également par le statut paradoxal de ces objets dérisoires, par ces déchets, qui gardent une forte charge mémorielle et émotionnelle. Même «déchargés» (de leur crédit et de leur valeur) et jetés à même le sol, ces objets

continuent à agir, à rappeler (le passé), à évoquer (un paysage, une région). Bref, maintenus à la vue des citadins, ils restent dotés d’un pouvoir de mémoire, «hantent et freinent le travail de deuil et d’oubli» comme le suggèrent justement Octave Debary et Laurier Turgeon8. Ils semblent pallier l’absence de monuments d’une capitale trop vite sortie des sables et qui n’aurait pas eu le temps de se soucier de son rôle de vitrine de la nation. L’omniprésence de ces objets à Nouakchott nous semble enfin révélatrice d’un changement à l’œuvre dans la société mauritanienne: la mémoire, qu’elle soit familiale ou nationale, qui se construit et se transmet par la tradition orale et par la parole, se fabrique de plus en plus aujourd’hui par le recours à l’objet ou à l’image. Cette évolution, même si elle s’accompagne également d’un renouveau de l’oralité, est à n’en pas douter l’une des conséquences culturelles majeures de la sédentarisation et de l’urbanisation de la société mauritanienne depuis les années 1970. Le glas va-t-il sonner? Depuis quelque temps, l’existence de ces cartes semble «menacée»: le crédit se dématérialise et la profession change. D’un simple vendeur de marchandises, de biens matériels, le vendeur devient une sorte de courtier en crédit téléphonique: il accumule du crédit lors des périodes promotionnelles (100 %), propo-

sées régulièrement par les opérateurs de téléphonie mobile, et le revend au client en lui adressant le montant désiré directement depuis son téléphone portable. L’«objet» de l’échange, le crédit, est par conséquent de moins en moins matérialisé par la carte de recharge. C’est désormais le téléphone mobile du revendeur qui fait l’intermédiation. Cette évolution signe-t-elle la mort de la carte de recharge? On peut le penser si l’on songe à d’autres pays où les cartes de recharge ont eu tendance à disparaître quelques années seulement après leur mise en circulation, suscitant même la constitution de collections privées par des amateurs nostalgiques. Quant aux guirlandes de cartes utilisées par les vendeurs de Nouakchott, vont-elles résister à leur disparition en cas de dématérialisation totale du crédit téléphonique? Si tel était le cas, les vendeurs de crédit devraient trouver un autre moyen de signifier aux consommateurs urbains leur activité… 1. Bonnot 2002, p. 168. 2. Monnet et Staszak 2008. 3. Kopytoff 2006. 4. Appadurai 1986. 5. Sur ce concept de « carrière d’objet », voir également Bromberger et Chevalier 1999. 6. Sur ces questions d’appropriation technique et culturelle de nouvelles matières ou de nouveaux objets dans les sociétés sahariennes, voir les travaux forts stimulants de Tatiana Benfoughal (Benfoughal 1996 et 2002). 7. Cheikh 2010. 8. Debary et Turgeon 2007, p. 1.

La première adresse de rencontres d’affaires Route de Nouadhibou - eN face de l’hôtel emiRa tél: 45 24 89 87 - 43 44 44 17 ouveRt tous les jouRs de 12h à miNuit PâtisseRie ouveRte de 7h à miNuit


: POÉSIE

La Belle et la banque rouge par B aba O uld M okhtar O uld Ould Heddar (1948-2005)

Abidine Ould Mohamed

A

près celui du mois d’avril, un deuxième poème de Baba de la famille des Ehel Heddar pour sa charmante évocation d’une belle dans une banque… rouge. Cette dernière fait référence à une expression consacrée des années 1970 qui désignait la BNM. Et le poète, maître de son art, de nous parler des sentiments qui l’agitent sans pourtant en faire directement mention.

‫البنك الحمر‬

Quand arrive enfin le quinze du mois Un sentiment étrange m’emporte. A la banque rouge s’en vont mes pas. Je me trouve alors devant sa porte Avant que d’entrer l’heure ce ne soit. Et du salaire à Teslem je m’enquiers : Est-il rentré? - Et là, je vois Haja Et combien? Continue mon affaire. Pourtant je sais qu’arrivé il n’est pas Et sais bien le montant du salaire.

Hanane

‫يوقع ل شعدت إفك�ر‬ ‫ساع كاع اعييت انج فم‬ ‫عن لخلص انسو�ل تسلم‬ ‫وانخر�ص فم انستفهم‬ ‫ل نعرف كم‬ � ‫م‬ � ‫لخلص أ‬

‫يوم أخمس طعش افكل أشهر‬ ‫نمش شور البنك الحمر‬ ‫خر‬ � ‫كبل الوقت ال نتأ‬ ‫ر حاج‬8 ‫ج وان‬ 8 ‫يكان‬ ‫ج‬ 8 ‫ن ما‬ � ‫ نعرف ع‬8‫وان‬

Vernissage b

Jeudi 6 juin à 17h00 bijoux

fusion africaine

pièces uniques inspirés par les perles africaines, l'Orient et la modernité

Dragui-Transports – Tevragh Zeina Ilot K Extension BP 5588 - Nouakchott

Vernissage b

Patricia Mariaca pommier de Sodome

zeinartconcept

46 51 74 65 www.zeinart.com

Ilot C, Nouakchott

Jeudi 13 juin à 17h00 Peinture et sculpture

exposition du 13 au 29 juin 2013

juin 2013

Nouakchott Ville Propre 15


TASIAST MAURITANIE Une Filiale de Kinross

LA FORMATION, GAGE DU PLEIN EMPLOI DES JEUNES

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: city guide

T ous

les vols

Air France • Nouakchott → Paris: lundi, mardi, jeudi et samedi Départ de NKC: 22h30 - arrivée à Paris: 5h30 • Paris → Nouakchott: lundi, mardi, jeudi et samedi Départ de Paris: 10h55 - arrivée à NKC: 14h15 Renseignements et réservations au 45 25 18 08 Mauritania Airlines Renseignements et réservations au 45 25 67 47 Sénégal Airlines

• Nouakchott → Dakar: ma et me: départ de NKC: 21h10 - arrivée à Dakar: 22h20 ve, di: départ de NKC: 13h50 - arrivée à Dakar: 15h • Dakar → Nouakchott: ma et me: départ de Dakar: 19h20 - arrivée à NKC: 20h30 ve et di: départ de Dakar: 12h00 - arrivée à NKC: 13h10 Renseignements et réservations au 45 29 63 63 / 45 29 53 53 Turkish airlines

• Nouakchott → Dakar → Istanbul: je et di: départ de NKC: 18h35 - arrivée à Dakar: 19h35 - arr vée à Istanbul: 6h35 me et sa: départ de NKC: 5h40 - arrivée à Dakar: 6h40 - arrivée à Istanbul: 17h40 • Istanbul → Nouakchott: je et di: départ d’Istanbul: 13h45 - arrivée à NKC: 17h45 me et sa: départ d’Istanbul: 00h45 - arrivée à NKC: 4h50 Renseignements et réservations au 45 24 20 12 Royal Air Maroc Renseignements et réservations au 45 25 35 64 / 45 25 30 94 Tunisair • Nouakchott → Tunis: lundi, mercredi, vendredi et samedi Départ de NKC: 00h30 - arrivée à Tunis: 5h45 • Tunis → Nouakchott: dimanche, mardi, jeudi et vendredi Départ de Tunis: 19h45 - arrivée à NKC: 23h35 Renseignements et réservations au 45 25 87 62 Air Algérie • Nouakchott → Alger: lundi et mercredi Départ de NKC: 23h55 - arrivée à Alger: 4h35 • Alger → Nouakchott: lundi et mercredi Départ d’Alger: 19h45 - arrivée à Nouakchott: 23h05 Renseignements et réservations: 45 29 09 92 / www.airalgerie.dz Ibéria • Nouakchott → Las Palmas → Madrid: mercredi et samedi Départ de NKC: 17h15 - arrivée à Las Palmas: 20h05 - arrivée à Madrid: 00h40 • Madrid → Las Palmas → Nouakchott: mercredi et samedi Départ de Madrid: 12h30 - arrivée à Las Palmas: 15h10 - arr vée à NKC: 16h05 Renseignements et réservations au 45 25 15 36

: Citymag

Magazine édité par Seaside Media RCS 51200 - Villa 61 Socogim Tevragh Zeina - Nouakchott citymag@citymag.mr

Tél: 46 04 97 00

Directeur de la publication: Patrick Flouriot Rédactrice en cheffe: Claire Jeannerat Ont collaboré à ce numéro: Mamadou Oury Diallo, Cheikh Ould Tourad, Sébastien Boulay, Abdel Vetah Ould Mohamed, Manuel Bengoéchéa, Alioune Fall Imprimé à La Rochette, Dakar (Sénégal)

Les numéros d’urgence Police secours : Pompiers: Urgences hôpital: Médecin: Dr Cherif Médecin: Dr Hanna Gynéco: Dr Tandia-Diagana Opht.: Dr Kansao Dent.: Dr Hoballah Pharmacie: Kennedy Vétérinaire: Dr Ba

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RADIOS Al Jazeera 96.5 FM BBC 106.9 FM Mauritanid FM 100.5 FM à Nouakchott / 101.5 à Nouadhibou Monte Carlo 90.2 FM Radio Coran 98 FM Radio Chine Internationale 95.7 FM Radio Jeunesse 90.1 FM

cityma : Radio Mauritanie 93.3 FM

Radio-Nouakchott 99.5 FM RFI 103.3 FM à Nouakchott Tenwir 97.1 FM

quelques tarifs (au 26 mai 2013)

1 euro 1 dollar 1 dirham marocain 1000 CFA 1 taxi (course moyenne) 1 taxi-brousse / bus pour Atar 1 location 4x4 Hilux (jour) 1 litre de gasoil 1 sandwich chawarma 1 salaire mensuel d’ouvrier

338 UM 261 UM 30 UM 515 UM 200 UM 4’500 UM 18’000 UM 382 UM 800 UM 30’000 UM

BAC DE ROSSO Tous les jours de 8h30 à 12h et de 15h à 18h. Gratuit pour les passagers. Tarif indicatif pour une voiture: • Aller simple: 5000 UM • Douane: 1000 UM •Taxe communale 500 UM • Police sénégalaise: 2000 FCFA • Passavant: 2500 FCFA

Horaires des marées

Les marées indiquées sont valables au niveau de Tiwilit, 80 km au nord de Nouakchott, en horaire GMT. Pour Nouadhibou, ajoutez une heure (+ 1h). Pour Saint Louis (Sénégal), retranchez une heure.

juin - Juillet


: sortir à nouakchott INSTITUT FRANÇAIS DE MAURITANIE

intègre le groupe Guillotine avec Artdo et Killer en 2006 et sort deux albums, dont Tcheto en 2007.

// ÉVÉNEMENT //

• Skorpa (France / Mauritanie) Skorpa est un jeune Français d’origine mauritanienne. Son univers musical est imprégné par les couleurs de son pays et les difficultés quotidiennes de la jeunesse des banlieues de Paris. Son tout premier album solo Fleurs du mal s’inspirant de l’œuvre poétique de Charles Baudelaire est sorti en 2008.

Tél: 45 29 96 31

Fête de la musique

Vendredi 21 juin dès 19h

Assalamalekoum Festival Voir p. 3

Deux semaines pour le jeune public

• Les danseurs de Mass Techno (Mauritanie) • Le lauréat d’Assalamalekoum Découverte (Mauritanie) • Maestro (Mauritanie) Artiste de Nouadhibou, Maestro compte déjà deux albums à son actif, Ya Mohamed Ya Rassoulalah et Bandia Atwar. • Nasser (Mauritanie) Jeune artiste né à Nouakchott, Nasser sort un premier album en 2009 intitulé Ailleurs. En 2012, il est finaliste du Prix Découvertes RFI-France 24. • Ousmane Gangué (Mauritanie) Après de nombreux concerts avec son groupe le Koodé Pinal, il a été distingué comme l’un des meilleurs artistes mauritaniens par le Sénégalais Ismaël Lô. • Diversit’Art: 3 artistes autour d’un projet (Mauritanie, Sénégal, Niger) - Franco Man (Mauritanie) Artiste au flow hors pair et à la technique sans faille, Franco Man débute le rap en 1996 avec son titre Ounsourya. Il assure les premières parties de Simon et Magic System et prépare actuellement son premier album. - Matador (Sénégal) Matador est un artiste qui fait du rap mais aussi du slam. On ne le présente plus au Sénégal. Il a réussi à se forger un nom et fait désormais partie des têtes d’affiche du mouvement hiphop. - Kaf Lagaf (Niger) Kaf Lagaf est un artiste au flow engagé. Grand défenseur de l’identité africaine, il donne une grande place à la langue locale dans son rap devenant le porte-parole des jeunes de banlieue. Kaf Lagaf

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• CINéMA Arthur la trilogie, de Luc Besson - Dimanche 30 juin et 7 juillet à 16h30: Arthur et les Minimoys - Lundi 1er et 8 juillet à 16h30 Arthur et la Vengeance de Maltazard - Mardi 2 et 9 juillet à 16h30 Arthur 3: La guerre des deux mondes • ANIMATIONS au fil de l’eau - Lectures avec Marie Louise: Lundi 1er, mercredi 3 et lundi 8 et mercredi 10 juillet à 11h Avec Marie Louise, partagez vos coups de cœur et surtout votre goût pour la lecture. Et si, toi aussi, tu apportais un texte à lire ?

A la bibliothèque jeunesse - Les rendez-vous de Siré Camara Mardi 2 juillet à 11h; mercredi 3 et jeudi 4 juillet à 16h; mardi 9 juillet à 11h; mercredi 10 et jeudi 11 juillet à 16h Siré Camara sait faire beaucoup de choses: conter, chanter, et surtout jouer la comédie... Il nous propose ici des animations au fil de l’eau, ludiques, divertissantes et pleines de surprises! A la bibliothèque jeunesse - L’heure du conte Jeudi 4 et jeudi 11 juillet à 18h Ces deux derniers rendez-vous de la saison seront animés par Oumar Abderrahmane Diallo et Siré Camara avec des contes autour de l’eau.

// CINÉMA // En musique Lundi 3 juin à 20h30 La môme, d’Olivier Dahan, avec Marion Cotillard, Jean-Pierre Martins, Gérard Depardieu, (France, 2007). Lundi 10 juin à 20h30 Gainsbourg (Vie héroïque), de Joann Sfar, avec Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta (France, 2010). Ciné-Jeunes Lundi 3, mercredi 12 et lundi 17 juin à 16h30 Princes et princesses, de Michel Ocelot, avec Arlette Mirapeu,

Philippe Cheytion, François Voisin (France, 2000) A partir de 6 ans Mercredi 5 et lundi 10 juin à 16h30 Yamakasi, d’Ariel Zeitoun Châu avec Belle Dinh, Williams Belle, Malik Diouf (France, 2001) A partir de 12 ans

// THéÂTRE // Jeudi 4 juillet à 20h Dia Ogo et la femme presque parfaite Par la compagnie Vents de Sable Entrée libre

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Dia Ogo est un jeune homme qui veut enterrer sa vie de célibataire. Le destin fait croiser son chemin à celui d’une épouse «presque» parfaite… Véritable hymne à l’ouverture, à l’amour et au métissage, ce spectacle revendique une Mauritanie qui assume sa diversité et sa richesse culturelle. Distribution: La Cie Vents de sable et l’Atelier Théâtre de l’IFM - Idée originale: Samba Dia - Mise en scène Daouda Kane.

// EXPOSITION // En juillet (dates à préciser) L’eau au cœur de la science Du lac Tchad au Mékong, du bassin méditerranéen aux vallées andines, l’exposition L’eau au cœur de la science présente des grands chantiers de la recherche française dans le domaine de l’eau.

M M E

: LIRE

Il était une fois Nouakchott

Dans le Nouakchott d’avant, il y avait des cinémas, des communistes, des pigeons et même des cochons. L’avenue Gemal Abdel Nasser était connue comme l’«avenue de la Dune», la langue la plus répandue était le français et les riches fumaient des Craven A. C’était dans les années 1960 -1970 (à vous donc de trouver avant quoi), et Elemine Ould Mohamed Baba n’était pas encore un professeur d’histoire, mais un petit garçon, puis un adolescent, curieux et observateur. Quelques années plus tard (2000 et 2001), ses souvenirs serviront de matière à une chronique qui paraîtra «presque régulièrement» dans Le Calame, et qui elle-même alimentera un recueil, De mémoire de Nouakchottois, Chronique du temps qui passe. Les plus attentifs auront noté que ce sous-titre fait écho à celui des Mauritanides d’Habib Ould Mahfoudh (Chroniques du temps qui ne passe pas). C’est exact qu’une fois les deux livres refermés, l’impression qu’il en reste est parfaitement inverse. Autant nous avons pu écrire à propos des Mauritanides que «ces textes n’ont pas pris une ride» (Citymag n° 63, avril 2013), autant l’ouvrage d’Elemine Ould Mohamed Baba nous plonge dans un Nouakchott qui n’existe plus, un Nouakchott presque villageois, que l’on regrette par moments de n’avoir pas connu. Comme lorsqu’on lit que «la confusion des langues, les fêtes, les bruits et les odeurs faisaient de Nouakchott une authentique héritière de Saint-Louis»... : De mémoire de Nouakchottois, chronique du temps qui passe, Elemine Ould Mohamed Baba, L’Harmattan, 2004.

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Voici une énigme que certains d’entre vous connaissent peut-être déjà, parce qu’ils ont lu Les fourmis de Bernard Werber par exemple:

Devinette: Ça commence par «e», ça finit par «e» et ça ne contient qu’une seule lettre... bon sang mais c’est bien sûr, une enveloppe!

Comment relier ces neuf points en quatre lignes droites sans jamais lever son crayon?

Jeu de logique: Voici le domino manquant dans la série:

Un indice? Think different!

Devinette

Je suis un homme, je suis une femme. Je ne suis ni un homme ni une femme. Qui suis-je? Vous aurez deviné qu’il y a une subtilité... Vous avez jusqu’en septembre pour découvrir laquelle!

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Pour suivre l’explication, munissezvous de votre Citymag du mois passé, ce sera plus simple. Voici: dans la 3e colonne, le chiffre sur la partie gauche du domino correspond à la somme des chiffres de gauche des deux autres dominos de la ligne. Et le chiffre de droite correspond à la différence entre les chiffres de droite.

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Un

vendredi à la plage

«

Une tente est fabriquée avec un morceau de toile et des fers, les matelas et coussins sont par terre. Le vent souffle de la mer et il fait frais. L toile nous protège du vent mais nous cache la mer. Une énorme bassine en fer contient le charbon et l’huile dans la casserole est chaude. Neha cuisine des beignets et regarde le désert devant elle, pendant qu’Ahmed prépare un verre de thé et que les enfants vont et viennent de l’eau. C’était un vendredi à la plage avec Mohamed et à sa famille.»

Artiste d’origine portugaise, Isabel Fiadeiro vit à Nouakchott depuis de nombreuses années. Elle réalise ses croquis in situ dans des carnets qu’elle emmène partout avec elle.

: santé avec les plantes Acacia ehrenbergiana

Description

Famille: mimosacées Noms africains: temât (hassaniya), bacancili (pulaar)

Indications

On ne peut parler de santé en Afrique sans traiter des plantes médicinales. L’objectif d’Alioune Brahim Fall, élève de Michel Thouzery et auteur de cette rubrique, est de vous permettre d’utiliser les plantes courantes qui vous entourent dans certaines situations. Parfois, là où la médecine moderne échoue, la plante se révèle simple et efficace. Alioune Fall (37 20 07 15 - 46 57 34 68)

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• Kératites (usages populaires recueillis dans l’Adrar): - 1ère méthode: écraser la gomme de temât et mettre la poudre obtenue dans l’œil. - 2ème méthode: faire bouillir l’écorce de la tige écrasée et ajouter une pincée de gomme. Quand le mélange est tiède, mettre quelques gouttes dans l’œil. - 3ème méthode: appliquer sur l’œil une bouillie tiède de feuilles de temât, puis une poudre constituée d’un mélange de gomme, de temât et de kôhl. Le traitement peut durer plusieurs semaines, matin et soir. • Traite également les taies qui recouvrent l’œil (trachome). • Action anthelminthique (antiparasitaire) • Action vulnéraire de la poudre de feuilles dans les brûlures et les blessures • La gomme de temât soigne l’iguendi • Action calmante de la gomme dans le mal de dents • Les fleurs sont reconstituantes après l’accouchement • On fait un plâtre pour les fractures avec la gomme mélangée à de l’eau et des poils de chameau.


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