AGEC MAGAZINE SEPTEMBRE 2012

Page 1


SIEGE SOCIAL Plantades 63690—AVEZE Président Christian CONTINI 7 chemin des vignes 41100 COULOMMIERS LA TOUR contini.c.g@gmail.com Secrétaire Marc VAYSSIE Plantades 63690 AVEZE marcvayssie@orange.fr Trésorier Christian BRANA Route de Simorre 32450 SARAMON christian.brana@orange.fr Le MAGAZINE A.G.&C. est disponible en téléchargement sur l'espace web de l'association Gendarmes et Citoyens :

Numéro 35 - Septembre 2012 La Machine à Café, page 4 Un recours gagnant, page 8 Les promesses n’engagent que ceux qui les croient, page 14 Un témoignage qui vient du cœur, page 18 « Etoiles bleues », page 20

http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à la création, l'édition, la mise en page du bulletin d'information et celles qui ont proposé des articles, Malgré le soin apporté à sa rédaction, des erreurs typographiques ont pu nous échapper; nous vous prions de nous en excuser.

Directeur de publication : Christian CONTINI Comité de rédaction : Relecture Marc VAYSSIE, Maquette ACDC Articles : Christian CONTINI - Christian BRANA AG&C - Marc VAYSSIE - GENDSTAS Conception graphique – Photomontages – Mise en page : ACDC Photos : Médiathèque de l'AG&C - Images et photos libres de droits – Collection Christian CONTINI - Collection ACDC - Couverture : Dessin ACDC © - Photo JH Matelly : blog JH Matelly Dépôt légal : dès parution La reproduction des articles et photos est autorisée à la seule condition de nous en aviser. Contact : Gendarmes.citoyens@gmail.com

Notre volet social, page 21 Lu dans la presse, page 22 Audition du Gal Mignaux, page 24 RetEx D.G.G.N., page 28 Suicides en gendarmerie, page 30, le témoignage poignant d’une maman L’association Gendarmes de Cœur, page 32 Les risques du métier, page 34 Le gendarme Padchance, page 36 Nos publications, page 38 Adhésions, page 39

Régie publicitaire : ACPAS Agence Centrale de Publication Administrative et Sociale. 73-75 rue de la Plaine 75020 PARIS Téléphone: 01 43 67 90 52 acpas@gmail.com RCS Paris-Siret: FR 534 124 631 00019 / NAF 7311Z

————————————————————Saludos a nuestro amigo Antonio de la GC, : con toda nuestra amistad.


AG&C ouvre un volet social

C N

hers amis lecteurs, adhérents et sympathisants, vous allez constater la présence de pages publicitaires dans notre magazine et nous vous devons une explication. ous avons passé un contrat avec une société qui se charge des relations avec des annonceurs ou autres sponsors. Cette ressource va venir en complément des cotisations de nos adhérents pour assurer le fonctionnement de notre association mais elle va avant tout permettre d’apporter une aide financière aux familles de gendarmes dans le besoin, en priorité à celles qui ont perdu l’un des leurs en service. Par l ne s’agit pas de se substituer aux services sociaux ou autres associations, notre rôle se limitera à des actions Christian CONTINI Président de ponctuelles en fonction des crédits disponibles. Nous ne l’A.G.&C. manquerons pas de vous informer des actions les plus marquantes que nous allons mener. e magazine est celui de la rentrée, vous allez pouvoir constater que l’actualité de la période estivale s’est révélée très fournie. Nous vous faisons part ici de nos incompréhensions face à une réalité : Les expériences désastreuses que nous avons rencontrées récemment n’ont pas apporté les retours que les gendarmes auraient pu espérer en matière de sécurité des interventions. La hiérarchie préfère s’arc-bouter sur des règlements désuets pour imposer une discipline tellement violente qu’elle finit par se voir déjugée par les tribunaux. ous constaterez également que malgré les promesses électorales du président en exercice, le ministre de l’Intérieur (sous la signature de son chef de cabinet qui accrédite les écrits d’un général de gendarmerie) rejette totalement notre association avec pour seule raison, la « militarité » qui interdit les syndicats (ce que nous ne souhaitons pas). es espoirs d’un changement avec un droit d’association et d’expression des gendarmes sont de nouveau rendus au rang d’utopie. Si nous avions espéré dans les promesses électorales nous voici remis à notre place : Celle d’une association qui va continuer à se battre contre l’entêtement de gouvernants, soutenus par une hiérarchie rigide, qui estiment que les gendarmes n’ont que le droit de travailler sans limite et en silence avec de moins en moins de sécurité. es gendarmes veulent être des citoyens à part entière et qu’on arrête de les considérer comme des gens incapables de s’associer sans provoquer une révolution.

I

C

V L L


Ce que pourrait être la Défense pour les "ouvert" et en permettant "les échanges" avec l'environnement ce qui n’exclut pas des quinze ans à grilles pour la sécurité. Ce projet pour la révenir. Le président de la République a lancé la préparation du nouveau “ Livre blanc de la Défense ” pour redéfinir la stratégie et la capacité des armées pour les quinze années à venir. Il a évoqué des évolutions majeures, comme la crise économique et financière, ou de nouvelles formes du terrorisme dans le monde, imposant à la France de redéfinir sa stratégie et les capacités de ses armées tout en assurant que les besoins de notre défense nationale seront pris en compte. En entendant le chef d'état-major de l'Armée de Terre déclarer: " Faire des économies ? On ne fait que cela, année après année, y compris en cours d'année  ! Nous sommes arrivés à un plancher, je vous le garantis, et nous enlever encore 10 millions d'euros, affecterait notre capacité. On a rogné sur l'entretien, sur le stock de munitions, etc." Nous ne pouvons-nous empêcher de penser au directeur de la Gendarmerie qui avait déclaré au sujet de l'arme dont il avait la responsabilité: "la gendarmerie est arrivé à l'os (au niveau des effectifs)". Ceci n'empêche ni les uns ni les autres de rester soumis à la politique de casse de l'outil militaire et de poursuivre la démolition de nos armées pour plaire aux gouvernants. Mais il est vrai que dans les hautes sphères ils sont bien éloignés de la base qui prend les risques et subit la pression maximum.

Une caserne de gendarmerie géante qui se veut ouverte sur la ville. C’est Sathonay-Camp, petite commune près de Lyon, qui accueillera 1.500 nouveaux habitants, des gendarmes et leurs familles. Sur dix-sept hectares le nouvel établissement, pôle régional de la gendarmerie, se veut novateur en étant

gion lyonnaise peut présenter quelques intérêts pour ses futurs occupants mais il n’en reste pas moins que pas ou peu de choses vont changer pour les gendarmes de terrain qui devront être disponibles et travailler sans limite de temps. Ils devront surtout continuer à être bien silencieux, bien muets car on leur refuse toujours un véritable droit d’expression ou d’adhésion à des associations professionnelles (même non syndicales). Qu’est ce qui va changer pour les gendarmes de la périphérie lyonnaise ? On change leur cage et si elle va devenir plus confortable sous forme de petits immeubles colorés elle est encore loin d’être dorée comme les sept villas destinées aux officiers supérieurs.

Les gendarmes de la Vienne priés de réduire leur budget essence. Une note du 24 avril signée du commandant du groupement de gendarmerie de la Vienne (révélée le 21 juillet par le Courrier de l’Ouest) invite les gendarmes à rentabiliser les déplacements, réduire les kilométrages en voiture, privilégier les déplacements en train, allant jusqu’à préconiser plus de patrouilles à pied et à vélo. Les gendarmes ont été priés de réduire leur consommation d’essence par ces mesures drastiques. Ces restrictions et les mesures qu’elles imposent sont les mêmes qu’ont connu les gendarmes depuis le premier choc pétrolier il y a des dizaines d’années. Quoi qu’on puisse dire la Gendarmerie a toujours été très économe, sur l’opérationnel en tous cas. Moins de kilomètres ceci va réduire la surveillance dans l’espace car on voit mal une patrouille de gendarmerie à pied ou en VTT


couvrir les trois ou quatre cantons de sa communauté de brigades. Concernant les personnels, si les effectifs des militaires de base se sont réduits on ne peut en dire autant de ceux des officiers car en moyenne on en compte un pour treize femmes et hommes (civils et militaires administratifs compris). Si l’on veut faire des économies il y a certainement une piste à explorer. Un côté positif à retenir : les véhicules en mauvais état sont retirés de la circulation (faute de crédits pour les réparer) un progrès certain pour la sécurité…………des gendarmes. Vacances avec les gendarmes. Quand nous lisons dans les colonnes de la Nouvelle République (28.7.2012) le témoignage d’une jeune femme de 18 ans, « toute menue », qui va intégrer le service de la gendarmerie comme réserviste après quinze jours de stage, nous avons confirmation que la Gendarmerie est vraiment en manque de moyens. Quinze jours pour acquérir un semblant de formation et on enverra cette jeune femme en patrouille avec un sous -officier. Il serait temps que les dirigeants se rendent compte de l’aberration de ce qu’ils ont laissé se créer : des forces de l’ordre qui ne peuvent fonctionner sans des CDD gendarmes adjoints volontaire sous contrat et des « intérimaires » réservistes sans formation. N’oublions pas qu’à Collobrières ce sont deux gradées de gendarmerie parfaitement formées qui ont perdu la vie alors nous n'osons imaginer ce qui pourrait se produire avec une jeune femme qui ne possède que quinze jours de formation. http://www.lanouvellerepublique.fr/Loir-etCher/Actualite/24 -Heures/n/Contenus/

Articles/2012/07/28/Vacances-avec-lesgendarmes

Zones de sécurité prioritaires, c’est parti. Le parisien révèle le 4 août les 15 zones de « sécurité prioritaires » qui concerneront 24 villes. Nous n’avons aucune raison de critiquer ni d’applaudir tant que nous ne saurons pas exactement en quoi va consister l’action des forces de l’ordre et les moyens qui leur seront donnés. Nous savons déjà qu’une grande partie des effectifs promis durant la campagne électorale seront donnés en priorité à ces secteurs et comme une cinquantaine de zones sont prévues les futurs moyens en personnels se trouvent largement hypothéqués. Nous pensons que peu de choses vont changer et que les moyens mis en place le seront sur le modèle des GIR (groupes d’intervention régionaux) qui permettent principalement de récupérer des effectifs gendarmerie en renfort de la zone police. Pour l’association Gendarmes et Citoyens, il est urgent d’attendre et de voir ce que sera la politique appliquée dans ces ZSP. Chat échaudé craint l’eau chaude et nous avons encore en mémoire les UTeQ (unité territoriales de quartiers) créées en 2008, mises en place « sur le papier » faute d’effectifs à leur consacrer et qui devaient être une centaine en 2011. Elles ont été abandonnées en 2010 pour être remplacées par les BST (brigades spécialisées de terrain) des créations qui consistent principalement à déshabiller Pierre pour habiller Paul. Concernant la Gendarmerie qui est concernée par le secteur de Lunel, nous observerons avec intérêt ce que pourra apporter le classement en ZSP.

Encore un tué en Afghanistan, c'est le quatre-vingt-huitième. C’est au cours d’un accrochage de bon matin que l'adjudant-chef Franck Bouzet, 45 ans, du 13ème bataillon de chasseurs alpins de Chambéry a été mortelle-

5


-ment blessé, touché à la gorge. Un infirmier Olivier de Vergnette de Lamotte, du Service de santé des armées, a été gravement blessé mais, heureusement, son pronostic vital n’est pas engagé. Nous aurions pu espérer qu’il n’y aurait plus de morts à déplorer sur ce théâtre d’opérations mais les talibans restent toujours aussi agressifs. Nous présentons nos sincères condoléances à l’épouse, aux enfants et aux proches de Franck Bouzet et nous souhaitons un prompt et complet rétablissement au blessé. Nous souhaitons aussi que tous ces sacrifices ne soient pas vains et qu’à l’issue du retrait des forces de la coalition l’Afghanistan retrouve la paix.

Une fois de plus un gendarme a refusé l’injustice et n’a pas hésité à saisir le tribunal administratif. Père de deux enfants mineurs, alors que son épouse souffre de sclérose en plaques le major P… n’a pas hésité à tenir tête à cette hiérarchie despotique dont les décisions nous permettent de mieux comprendre le fait qu’en gendarmerie on dénombre 70 % de punitions en plus que dans la police. Il est vrai que dans cette dernière les syndicats empêchent les excès que nous constatons en gendarmerie. Nous pouvons nous interroger sur l’attitude de nos gouvernants actuels qui ne cessent de prôner le dialogue avec les partenaires sociaux mais qui se satisfont pleinement d’une institution dans laquelle ils n’existent pas et dont les membres se retrouvent muets face à l’injustice. Nous suivons avec intérêt le cas du major P... Nouvelle équation gendarmerie : Punition + mutation + recours = suspen- qui bénéficie de tout notre soutien. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des sion de décision. développements de ce dossier. L’Est Républicain vient de publier un article sur un nouveau cas d’abus de pouvoir dans Président Hollande de Varces à Pierrel’Est de la France. Après Strasbourg c’est le tribunal administra- feu-du-Var : Un train de retard. tif de Nancy qui vient de suspendre une déci- Le 11 août, M. François Hollande s’est déplacé sion de mutation prise par de hauts responsa- à Varces (38) pour présider bles de la Gendarmerie. Après l’affaire de l’adjudant Sablé que nous l’hommage naavons déjà soulignée dans nos colonnes c’est tional rendu à celle du major P…, que nous suivions Franck Bouzet qui a été promu également, qui éclate au major à titre grand jour. posthume. Nous C’est en utilisant la détrouvons cette lation que la hiérarchie attitude tout à locale de ce gradé fait normale de la part du chef des armées et parfaitement noté, président de tous les français et nous rendons soutenue jusqu’au plus haut hommage au sacrifice de ce sous-officier des niveau, l’a puni d’abord de chasseurs alpins tué en 20 jours d’arrêts avant d’orAfghanistan. donner sa mutation. Il est vrai que la faute invoquée était impardonnable : avoir pris une Ce que nous trouvons moins normal et même heure sur son temps de travail (lui qui y tout à fait anormal, c’est que le chef de l’Etat consacre 50 heures par semaine sinon plus) se décide, seulement le 14 août, à rendre visipour aller encourager l’équipe de football lo- te à la brigade de Pierrefeu-du-Var, près de deux mois après les assassinats d' Audrey cale.


Dans un article du 15 août le journal VarMatin relate la visite de François Hollande à la brigade endeuillée par les disparitions d’Audrey Berthaut et Alicia Champlon. L’article numérique est visible sur ce lien http://www.varmatin.com/hyeres/visite-defrancois-hollande-a-pierrefeu-de-lacom m uni cat i on-pour-l esp r o c h e s . 9 4 9 6 0 9 . h t m l Berthaud et Alicia Champlon. Il est des erreurs, des oublis que l’on ne peut réparer comme avoir raté le train du 22 juin pour présider à Hyères l’hommage national à ces deux jeunes gradées. Le chef de l’Etat n’a pas jugé utile de se déplacer, il était particulièrement occupé par le conseil des ministres et la présentation des nouveaux membres nommés au gouvernement mais rien d’important n’a été traité lors de cette réunion. Les gendarmes sont militaires, ils sont disponibles, ils n’ont pas de réels représentants qui puissent s’exprimer pour eux, ce qui leur permettrait éventuellement de dire combien ils sont déçus de ne pas voir les engagements électoraux tenus. Les gendarmes ont aussi de la mémoire et ils se souviendront de leurs camarades assassinées hors des champs de bataille mais aussi de l’hommage national qui leur a été rendu sans la présence de leur chef suprême. Ces deux vaillants petits soldats ne méritaient -elles pas, elles aussi, une promotion à titre posthume ? Même si elles ont dû recevoir des majorations d’indices ou d’ancienneté pourquoi ne pas leur avoir donné, comme aux autres militaires tués en service, comme cela se produisait pour les gendarmes il y a quelques années, une nomination honoraire au grade de major ? Les gendarmes sont militaires pour subir les contraintes de leur militarité mais ils ne bénéficient pas, devant le sacrifice suprême, de la même reconnaissance que leurs camarades des autres armes, pas plus que des droits des autres forces de l’ordre du ministère de l’Intérieur.

Dans l’édition papier nous avons noté cette réflexion dans l’article intitulé « Les proches des disparues prennent leurs distances avec la visite du Président » : Un membre de la cellule communication de l’Élysée a indiqué que le 22 juin, jour de l’hommage national rendu à Hyères, le président Hollande « rentrait du G20 et tenait un Conseil des ministres extraordinaire». Un argument qui ne convainc pas un gendarme, pour qui le président avait toute possibilité de déplacer la date. Hier vers 13 h, François Hollande a appelé personnellement la mère d ’Alicia Champlon. Une longue conversation par téléphone qui permettra peut-être de débloquer la situation difficile d’une famille en deuil. Nous balayons également l’excuse du conseil des ministres car il était possible pour le plus haut personnage de l’Etat soit de le déplacer cette réunion, soit de choisir une autre date pour l’hommage national.

Encore un suicide de policier. Nous ignorons comment il s’appelle, nous savons qu’il avait 26 ans, que son corps a été retrouvé dans les vestiaires de son commissariat à Bois-Colombes (92) le 13 août et qu'il a utilisé son arme de service. Une enquête rapide: Dès le lendemain on nous dit que ce serait pour cause personnelle qu’il aurait mis fin à ses jours alors qu'il n'aurait laissé aucun écrit. C’est un nouveau gâchis et nous partageons la douleur de sa famille ses proches et ses collègues.

7


P

our avoir un fort caractère un gradé de gendarmerie a vu sa vie de famille brisée par une hiérarchie fort rancunière et imbue de son autorité, qu'elle pensait incontestable. Les faits servant de support à l'ouverture du dossier disciplinaire : radé dans u n PSIG, un m i l i t a i re de la gendarmerie, le 06 novembre 2011, est en service à 06 heures du matin aux abords d'une discothèque et procède au contrôle d'un véhicule. e conducteur n'étant pas en mesure de présenter son per mis de conduire, le gradé chef de patrouille se rend avec lui au véhicule de service pour vérification de la détention d'un permis valide. Resté dans le véhicule, qui présente la particularité d'être une automobile à deux portes et d'avoir les vitres arrière teintées, un des passagers monte le volume de l'autoradio. Invité à baisser le son par

un des militaires (également gradé) de la patrouille, le passager refuse et profère des insultes. es fauteurs du trouble sont invités à sortir du véhicule pour être identifiés. Rien n'y fait et

L

G

L

des insultes continuent à être lancées aux membres de l a p a t r o u i l l e . Leur chef, qui se rend compte que la situation dégénère, se saisit d'une bombe lacrymogène et s'approche du véhicule. evant la nécessité de faire cesser le trouble et sans vouloir user de violences physiques, il projette un jet de gaz dans l'habitacle du véhicule. Cette action a pour effet immédiat de faire sortir les individus restés dans la voiture. Une violente

D


altercation verbale s'en suit. e pouvant formellement identifier l'auteur des insultes, les individus sont laissés libres de circuler. La patrouille se poursuit normalement. Sur un appel du COG, il est demandé à la patrouille de se rendre à quelques lieues de ces faits sur une agression d'une automobiliste. Cette dernière donne une description des agresseurs qui pourraient être les protagonistes des faits précédents, mais rien n'est formel et la victime refuse de déposer plainte. n compte rendu des évènements survenus est fait au COG et au commandant de compagnie. Le procureur de la République est également informé des faits et prescrit la rédaction d'un p ro c è s - ve r b a l de renseignements judiciaires.

N

U

ser du personnage sans autre forme de procès. - Le commandant de groupement, également de fort caractère, ne tolère pas qu'on puisse aller à l'encontre de ses idées et de ses convictions. Il est le chef, c'est établi et non négociable. - Le commandant de région n'a qu'une politique, celle du sabre, il excelle dans l'art de punir.

L

e dossier disciplinaire :

Pour arriver à ses fins, à savoir la mutation du gradé, la hiérarchie a besoin d'un motif légitime. L'affaire relatée va servir de prétexte pour initier un dossier disciplinaire. Nous sommes le 17 novembre 2011 lorsqu'une lettre d'observation est établie à l'encontre du militaire. Ce courrier intéresse le commandement qui saute sur l'occasion. Probablement piloté par le commandant de groupement, le commandant de compaes acteurs du dossier : gnie procède donc à l'ouverture dudit dossier - Le gradé, chef de patrouille, est en mettant en cause l'usage d'un fort caractère et d'une personde gaz lacrymogène lors du nalité affirmée, il ne s'en laisse pas contrôle routier du 06 novemconter lorsqu'il est dans ses droits. bre. Candidat à l'avancement dans un premier temps, il se rétracte (pour Le passé du militaire est épluché des raisons personnelles et familia- pour constituer un dossier à charge. les). Il ne gêne en rien l'élaboration Malgré le peu d’éléments trouvés, le de la liste d'avancement, il est dans militaire est sanctionné par une puniles délais pour le faire. Ce change- tion de 20 jours d'arrêts avec sursis. ment de position dérange le com- Bien que peu justifiée, elle est accepmandement, car cela aurait été cer- tée par le gradé qui veut bien recontainement l'occasion de se débarras- naître qu'il y ait une erreur de juge-

L

9


-ment de sa part dans son action, mais sans en être intiment convaincu. a hiérarchie, voyant certainement par cette acceptation sans contestation une opportunité pour se « débarrasser » de cet élément rebelle, lance un dossier de mutation dans l'intérêt du service. Un rapport est établi par le groupement. Cette pièce du dossier est un montage de faits et d'éléments non vérifiés, ni établis. Pour apporter de la crédibilité à l'ensemble, le parquet est sollicité pour établir une pièce qui doit comporter aussi la mention de nécessité d'une mutation du gendarme. 'ensemble des pièces est transmis au commandant de région, excellant dans l'art de punir à tout-va, qui dans le cas présent se fait une joie de prononcer une mutation dans l'intérêt du service à l'encontre de notre gradé. ette double peine (non justifiée par des faits tangibles) est à nouveau acceptée par le militaire, qui cette fois-ci pose une condition concernant la date et le lieu de la mutation en raison des problèmes familiaux que cela va engendrer au sein de sa famille (scolarité en cours de ses enfants et perte de l'emploi qu'occupe son épouse). ort de croire qu'il a l'emprise totale sur ce gendarme, le commandant de région oppose un refus

L

L

C

F

ferme à cette demande. Ce fut bien là son erreur, à trop vouloir nuit souvent au résultat final. e refus est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Le gradé n'ayant plus rien à perdre sollicite l'aide d'un conseil qui, aussitôt, et devant les incohérences manifestes du dossier, fait un recours devant le juge des référés du tribunal administratif de Nancy pour faire annuler cette mutation sans motifs établis. ne erreur de compétence territoriale de la juridiction retarde le jugement. L'ordre de mutation étant signifié, le militaire discipliné s'exécute et il s'en suit la perte de l'emploi de son épouse ainsi qu'une déstabilisation scolaire de ses enfants. Toutefois la procédure se poursuit à Strasbourg et finalement, malgré les arguments avancés par les représentants du ministère de la Défense et la Direction de la Gendarmerie, ces derniers sont déboutés, la mutation est suspendue et le gradé doit être réintégré dans son poste initial. Le tribunal administratif se prononcera sur l'ensemble du dossier et sur la légitimité de la première punition.

C

U


O

uvrons là une parenthèse, et supputons le fait que nos deux collègues féminines qui ont été sauvagement abattues récemment avaient eu connaissance de cette affaire. Elles auraient c e rta i ne m ent eu la même réaction que celle qui leur a valu de perdre la vie, à savoir ne pas faire usage d'armes, même non létales, par peur de représailles de la hiérarchie. ans notre affaire, le gradé a fait usage d'une arme non létale, ce qui a permis de montrer aux fauteurs de troubles que force doit rester à la loi tout en gardant le contrôle de la situation et permettant une conclusion sans heurt ni d'un côté ni de l'autre. Le chef de patrouille a mis en œuvre les enseignements de la formation sur les interventions professionnelles. ermons là cette douloureuse parenthèse.

D

F C C

L I

U L

e temps de la totale prédominance du pot de fer (la hiérarchie) sur le pot de terre (les subordonnés) semble bien révolu. Fini le temps du béni-ouioui. Messieurs les chefs, vos gars sont maintenant des personnes qui connais-

onclusion :

ette mutation aura forcément un coût financier, une double mutation aux frais de l’État, et selon la décision finale du TA, une demande d'indemnisation suite à la perte de l'emploi de l'épouse et qui sait, une indemnisation pour le préjudice moral subit plus le payement des frais de justice. En période de restriction budgétaire, il y a mieux à faire. l ressort de cette action en justice que rien n'empêche un subordonné militaire de contester une décision de la hiérarchie, si cette décision n'est ni mo-

I

tivée, ni justifiée par des faits réellement établis. 'aide d'un conseil permet d'ester en justice sereinement en se garantissant d'une issue favorable (sans être forcément gagnante). Elle oblige la partie adverse (la hiérarchie) à être crédible. l est à noter qu'un autre cas de mutation abusive dans un dossier tout aussi mal ficelé et injustifié a été annulé par un autre juge des référés à Nancy (une autre juridiction, donc pas de lien entre les deux magistrats). n volet judiciaire au pénal pourrait être aussi ouvert et pour garantir les droits du militaire mis en cause par la hiérarchie, nous ne nous étendrons pas plus sur ce cas.

sent le droit administratif et savent en user pour se protéger des abus. La discipline est acceptée, mais les baïonnettes ne sont pas qu'intelligentes, elles sont aussi procédurières et elles ne se privent pas d'en user. 11


I

l appartient à toutes et tous, quel que soit le grade, de ne plus se laisser tondre comme des moutons, mais de faire valoir nos droits de citoyens au même titre que toutes p e r s o n n e s lons aussi le cas de l’adjudant Arnaud qui travail- CHADELAT, sanctionné pour avoir égralent. tigné le chef de l’Etat dans un poème. Il a été suspendu de ses fonctions puis ertes, nous ne pouvons pas aller s’est vu appliquer une peine compléaux prud'hommes mais lorsqu'il y a mentaire : mutation dans un service des recours possibles, alors utilisons les administratif sédentaire ce qui lui retià bon escient. Plus grand sera le nom- rait toute possibilité d’exploiter ses bre de recours, moins grand sera le compétences judiciaires. On ne peut nombre d'abus. Peut-être aussi que ces négliger une autre peine pour tous ces actions auront pour effet de réduire le militaires, le ralentissement ou le blocanombre de punitions de gendarmes qui ge pur et simple de leur avancement. est de 70 % supérieur à celui des policiers, selon une enquête de la Cour des ans ces affaires la mutation ne Comptes. pouvait pas spécialement atteindre les militaires en question (aucun l est à remarquer que dans les deux impact sur le plan familial) alors l'objeccas ci-dessus la hiérarchie locale, avec tif choisi fut le plan financier. le consentement de la DG, use de la mutation (qui engendre de réels troubles familiaux) envers les militaires J.L. PROVOT pour les sanctionner doublement. Nous avons aussi des cas où c'est sur le plan financier que les militaires sont sanc- * Un nouveau revers pour le ministère de la tionnés par le biais soit de la radiation Défense : Une ordonnance du Conseil d’Etat ou de la suspension de leurs fonctions en date du 8 août 2012 rejette le pourvoi du ministre de la Défense en vue de faire annuler (la radiation pour le CE MATELLY, et la l’ordonnance du tribunal administratif de suspension pour le major Cordoba, ain- Strasbourg et de mettre fin à la suspension de si que pour un officier qui a organisé un l’exécution de la décision de mutation de l’adrepas de cohésion sans en avoir deman- judant S. dé l'autorisation à son colonel); rappe-

C

D

I


13


A

l’occasion de la campagne électorale, Monsieur Rebsamen avait répondu au courrier que nous avions adressé au candidat Hollande. A la lecture de ce document les gendarmes avaient de quoi fonder de grands espoirs dans l’élection d’un président de gauche. Nous vous proposons deux extraits significatifs :

D U

ans ce premier paragraphe l’expression de la lassitude et la fatigue est entendue. Le constat de la dégradation du nombre et de la qualité des effectifs de terrain est mis en avant. n second extrait fait suite au projet (évoqué) de révision des missions et de la refonte de certaines unités.


L

’extrait du discours de François Hollande (11 mars 2012) est clair « La participation à la vie citoyenne et la liberté professionnelle sont encore obscures », « Il est temps de reconnaître aux militaires qu’ils sont des citoyens à part entière » (ce que nous revendiquons de longue date et que nous opposons à la situation actuelle de citoyens entièrement à part ).

C

e document évoque également des « moyens d’expressions différents d’aujourd’hui ». Le porte-parole du candidat Hollande, M. Rebsamen propose également l’élection des membres du CFMG mais surtout « la possibilité d’adhésion à des associations apolitiques et non syndicales ».

T

ous les gendarmes de la base avaient l’impression d’avoir été entendus et notre association croyait voir enfin le bout du tunnel. Malheureusement la réponse du directeur de cabinet de M. Valls (aux courriers que nous lui avions adressés) a rapidement étouffé nos espoirs.

C C P

e courrier est très clair : « rien de nouveau à espérer ». omment expliquer cette différence d’approche entre la campagne électorale et la position du gouvernement une fois installé au pouvoir. eut-être un début d’explication dans l’en-tête du courrier du ministère de l’Intérieur :

15


L

’impression des gendarmes reposait sur l’espoir de voir un candidat insuffler une politique allant vers plus de liberté et de droit d’expression pour les gendarmes.

C Q

’était une petite révolution.

ue s’est il passé depuis. Les officiers généraux placés à la tête de la gendarmerie ont repris le pouvoir. Pas question pour ces officiers sortis de la plus grande école de guerre, SaintCyr-Coëtquidan, destinés à mener les troupes au combat, relégués au commandement d’une petite partie des forces de l’ordre, de s’abaisser à laisser la troupe s’exprimer autrement que par leur seule et unique voix.

U

n prochain directeur de la Gendarmerie est déjà prépositionné comme conseiller du

ministre de l’Intérieur, les autres tiennent toutes les directions des différents services de la gendarmerie qu’ils laissent mourir à petit feu.

C

omme disait un humoriste « Allez hop, circulez, il n’y a rien à voir ».

D

écevant de se laisser amener au conformisme de la part d'un ministre qu'on aurait pu croire capable d'imposer des vues originales et d'ouverture.

C. CONTINI - GENDSTAS


17


N U N

ous voudrions revenir aujourd’hui sur l’assassinat d’Audrey et Alicia à Collobrières . n témoignage de leur commandant de communauté de brigades, particulièrement poignant a circulé sur internet et dans la presse. ous n’allons pas reproduire ici le long courrier de cet officier mais seulement quelques éléments qui nous paraissent essentiels, pour montrer quelle est la vie d’une brigade et surtout le choc que représente un drame comme celui qui s’est produit le 17 juin. out d’abord ce commandant de COB remercie toutes les personnes qui ont apporté leur amitié et leur soutien. Pour couper court aux « âneries » que les médias ont publiées, il «affirme haut et fort qu'aucune de « ses deux filles » n'a commis d'erreur ou n'a pris la fuite. Elles sont tombées dans un traquenard tendu par un tordu qui n'avait qu'une seule envie : tuer du bleu ! » l relate le traumatisme de la découverte des corps, l’engagement sans retenue de tout le personnel (permissionnaires et repos compris) pour participer à l’enquête en professionnels et arriver à l’interpellation des auteurs. Ce n’est qu’ensuite qu’ils ont pu « craquer ». râce à l’aide de toute la chaîne hiérarchique, de la base jusqu’à la direction de la Gendarmerie, celle des familles, des épouses, bien que touchés durement ils ont pu rester soudés et le groupe s’est même renforcé. et officier, déchiré entre l’envie de partir pour ne plus risquer d’avoir à revivre des pertes aussi douloureuses et l’envie de rester, à choisi la seconde solu-

T

I

G C

tion pour venir en aide à ceux qui veulent quitter cette unité et appuyer ceux qui ont décidé d'y rester. « Un capitaine ne quitte pas le navire pendant la tempête » « Nous avions plein de projets avec Alicia et Audrey et nous mettons un point d'honneur à les mener à leur terme ». l nous énumère les qualités de ses deux gradées, l’attachement qu’il avait pour elles et qui « faisaient l’unanimité tant chez nous qu’à l’extérieur ». « C’était vraiment deux femmes extraordinaires et leur destin les a liées jusque dans la mort ». « Sur 27 personnels, 9 sont des militaires féminins. Si j'avais le malheur de dire à l'une d'entre elles que je ne pouvais pas les faire sortir seules, elles m'auraient vertement traité de misogyne. Je ne veux surtout pas que vous preniez cela pour une justification de ma part, simplement une explication ». « Si j'avais un instant pensé qu'un tel drame puisse arriver, nous aurions été 27 comme un seul homme à vouloir y aller ». « La blessure est profonde, indélébile et douloureuse. Il ne passe pas une minute sans que l'on sente leur présence ou que l'on se remémore une anecdote les liant à nous » « Continuez à faire vivre le lien « Alicia et Audrey » pour que l'on n'oublie jamais et prenez garde à vous ». e court résumé d’un long message a pour but de faire comprendre le déchirement qu’a été ce drame, les difficultés et les dangers du métier de gendarme.

I

C

M

erci mon capitaine.


19



21


Publié avec l’autorisation de VAR-MATIN


Publié avec l’autorisation de VAR-MATIN

23


L

e 10 juillet 2012 le général MIGNAUX a été entendu à l’Ass e m b l é e N a t i o n a l e : http : / / w w w. a s s e mb le e nationale.fr/14/cr -cdef/11-12/ c1112003.asp#P4_192 ue peut en retirer l’Association Gendarmes et Citoyens en dehors des échanges de politesse habituels ? ous pouvons déjà noter une appréciation de la présidente de la commission de la Défense Nationale et des forces armées, Madame Patricia Adam. Elle juge la gendarmerie p ar ti c u liè re ment vertueuse dans la mise en œuvre des efforts demandés par la RGPP. Un bon point pour le directeur (avec dix bons points il aura droit à une image). i le directeur affirme que la richesse de la gendarmerie repose sur son personnel, il constate que ses effectifs se sont réduits par rapport à 2000 alors que la population n’a cessé de croître en zone gendarmerie à tel point qu’il manque 1 410 personnels dans les brigades territoriales. Ceci ne l’empêchera pas de déclarer ensuite, dans ses réponses, que le recrutement est satisfaisant. l indique que les capacités d’investissement « contractées de 56

Q

N

S

I

% » engendrent une situation très tendue (nous dirions catastrophique) dans les domaines de l’immobilier, de l'informatique et du parc automobile. Bien entendu il était impossible d’échapper à une série de chiffres sur les résultats de la gendarmerie, ce qu’aucun des parlementaires présents ce jour-là n’a pu retenir. Il se contenterait de qualifier cette énumération de « parenthèse d’autosatisfaction » qui prouve, si cela s'avérait nécessaire, que la réduction des moyens et des effectifs était parfaitement justifiée puisque malgré toute cette casse la gendarmerie n’a cessé de faire progresser ses résultats. essieurs les gendarmes de terrain si vous ignorez à quoi servent les chiffres qui vous sont réclamés à longueur d’année….Voilà la réponse. ’agissant de la concertation interne il était impossible d’échapper à une seconde vague d’autosatisfaction. n réponse à M. Le Bris qui avait pourtant conclu, avec M. Mourrut, à la nécessité d’ouvrir le droit d’associations, le directeur de la Gendarmerie s’est une nouvelle fois déclaré satisfait de sa réforme du

M S

E


« dialogue interne » (échanges entre sourds et muets). Il se dit l’interprète des gendarmes en affirmant qu’ils ne veulent en aucun cas d’une forme de syndicalisme. ’Association Gendarmes et Citoyens, qui milite pour des associations « apolitiques » avait semblé recevoir une écoute favorable des politiques actuellement au pouvoir. Malheureusement c’était pendant la campagne électorale et les réponses des ministres de tutelle se sont révélées des plus simples : le ministre de la Défense a renvoyé la patate

L

chaude vers le ministre de l’Intérieur lequel a dit « NIET ». es ministres qui ont « à cœur de faire vivre le dialogue »... Une petite note d’espoir au sujet du ministre de la Défense qui a indiqué, lors de la session plénière du dernier Conseil supérieur de la fonction militaire, qu’il allait se pencher sur la crédibilité et la légitimité des instances nationales de concertation. Pour l’instant nous pourrions reprendre une vieille formule « le seul syndicaliste de la gendarmerie c’est le directeur » formation Syndicale à Saint -Cyr. ous notons également la réflexion du directeur de la Gendarmerie suite au drame de Collobrières. Il dit que dans les écoles d’intervention professionnelle, on in-

D

N

siste sur l’usage des armements non létaux, comme le pistolet à impul-

sion électrique, très efficace. Ceci va tout à fait dans le sens de la campagne que nous avons lancée pour que de tels moyens soient mis à disposition des personnels mais surtout pour que leur emploi ne soit plus sujet à d’éternelles poursuites pour violences. Nous espérons que les parlementaires présents ( et qui ont été destinataires de notre courriel) en ont pris bonne note. voquant les 3 600 sanctions annuelles visant les gendarmes (70 % de plus que dans la police), le DGGN les minimise sans pour autant arriver à les justifier réellement: il aurait pu dire « qui aime bien châtie bien » mais il est peu probable que les gendarmes punis pour des broutilles apprécient cette formule. e retrait d’Afghanistan se fera, pour les gendarmes, dans les mêmes conditions que pour le reste des forces armées. « Mais, notre mission de formation ne prendra toutefois pas fin avec le retrait de nos troupes : elle continuera dans le cadre du traité franco-afghan, sous diverses formes qui restent à arrêter ». Attendons ! uite à la question de M. Alain Moyne-Bressand qui avait été chargé de l’évaluation de (sa) Loi de 2009 sur le rattachement de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur la réponse est presque claire : «Il y aura peut-être encore quelques petits aménagements mais la réflexion sur la sécurité intérieure doit désormais être consolidée et progresser sur la base des grands équillibres 25

E

L

S


existants ». ’agissant du fonctionnement des communautés de brigade et du maillage territorial, il n’existe

S

de gendarmes adjoints volontaires (…) . our les gendarmes, le ratio actuel de sept candidatures pour un recrutement est satisfaisant., alors que le ratio correspondant pour les adjoints était tombé il y a deux ans en dessous de deux candidatures pour un recrutement, il est aujourd’hui de trois pour un, ce qui est bien ». i nous revenons au chiffres du recrutement 2012 qui était de 2 500 sous-officiers et 7 500 gendarmes adjoints volontaires, qu’on sait que la grande majorité de ces derniers souhaitent faire une carrière de sous-officier, on comprend vite où se situent la majorité des 7 volontaires pour un recrutement de sous-officier et combien de ces jeunes engagés « à durée déterminée » seront déçus de ne pouvoir concrétiser leurs espoirs.

P S

pas de plan de dissolution de brigade mais il y a toujours eu ces dernières années des ajustements, avec la suppression de 280 brigades, la plupart en zone police, qui ont permis un redéploiement en zone périurbaine ou rurale. Nous avons bien compris, il n’y a pas de dissolutions mais juste des réajustements (avec au résultat une réduction des effectifs) d’autant plus que le directeur déclare : « Il faut une analyse et une intelligence locale des situations, en liaison avec les préfets et les élus locaux, mais je réaffirme qu’il n’y a pas de plan de suppression de brigades ». onclusion : nous avons eu des suppressions, mais sans plan. Concernant le recrutement quelques chiffres qui nous interrogent : « Nous n’avons pas aujourd’hui de difficulté à recruter des effectifs, qu’il s’agisse de sous-officiers ou

C

N

ous ne pouvons développer ici tous les sujets évoqués lors de cette audition mais les principaux (à nos yeux) l’ont été et nous ne trouvons rien qui puisse amener les gendarmes à espérer des jours meilleurs.


NOUS REMERCIONS NOTRE PARTENAIRE L'A.N.A.S. (ASSOCIATION N NAATIONALE D'ACTION SOCIALE DES PERSONNELS DE LA POLICE NATI NATIOONALE ET DU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR), POUR AVOIR PRÉSENTÉ NOTRE ASSOCIATION DANS SON N° 28 DE L'ÉCHO DU POLICIER :

http://www.anas.asso.fr/documents/pdf/echo28.pdf 21 27


U

ne note, datée du 25 juillet, signée du directeur général de la Gendarmerie a été portée à notre connaissance. Sachant que de nombreux directeurs et sous-directeurs ont été associés, cette note de 5 pages suivie de 4 pages d’un plan d’action nous laisse sur notre faim. En tous cas il n’y a rien d’une démarche réaliste et pragmatique comme évoqué dans le préambule. e document, s’il rappelle bien les fondamentaux et les règles élémentaires, n’apporte rien pour une meilleure sécurisation des interventions. On nous annonce que la doctrine d’emploi de la Gendarmerie est claire et les règles bien définies nous n’avions rien à espérer en terme de pistes de progrès, tout juste nous rappelle-t-on la collection de circulaires et autres notes dans lesquelles il faut piocher pour obtenir justification de la conduite aberrante de la politique de sécurité de la Gendarmerie. n constat (non suivi d’effet) : il est bien précisé que les patrouilles sont également armées de gendarmes adjoints volontaires et de réservistes. La solution préconisée pour résoudre ce problème : « rappel des règles » instructions, instructions et instructions… com-

C

U

me si les personnels étaient des ânes sans jugeote. lus grave : On rappelle que la finalité essentielle du service c’est d’occuper le terrain pour « « dissuader les délinquants, rassurer la population et garantir l’intervention « H24 » sur de vastes territoires » » lus grave encore : « Notre organisation et notre mode de fonctionnement ne permettent pas de fixer comme socle minimum pour nos équipes d’intervention l’effectif de 3 ou 4 ». Le constat que nous faisons est clair : priorité à la visibilité et à la couverture du territoire, la sécurité des personnels passe au second plan. onsieur le directeur, cette stratégie est scandaleuse, un patron qui se respecte aurait du dire haut et fort à son (ou ses) ministre (s) de tutelle « Nous venons de vivre un drame et les moyens que vous mettez à ma disposition ne permettent pas d’écarter le renouvellement de ce gâchis ». e reste de cette note évoque « des études qui doivent être faites », « des formations qui sont essentielles et devront être améliorées », « du contrôle de la condition physique », « des moyens de communications à améliorer ».

P

P

M L


U

n summum : l’augmentation significative envisagée de la dotation en téléphones portables alors qu’il y a peu de temps cette dotation avait subi une réduction drastique par souci d’économies. oncernant l’armement on en revient toujours à l’instruction à parfaire mais on signale que chaque patrouille partant en service devra être dotée d’un diffuseur lacrymogène haute capacité. S’agissant du pistolet à impulsion électrique (Taser) il reste réservé aux « unités territoriales sensibles ». Nous estimons que comme pour le diffuseur lacrymogène chaque patrouille devrait en disposer. ous ne pouvons éviter le paragraphe des échelons de responsabilité : « La DGGN veille à la doctrine » et pour le reste la patate chaude est renvoyée aux échelons de base jusqu'au chef de patrouille en passant par les commandants de région, de groupement de compagnie et de brigades. Chacun doit suivre la « doctrine » et c’est aux échelons intermédiaires jusqu’à la base d’analyser, de prévoir, de rendre disponibles et concentrer les moyens, de planifier le service, de bannir la routine. Pour conclure, si des réponses peuvent être apportées sans délai (lesquelles ?) d’autres problématiques nécessitent des études approfondies auxquelles doivent être associés le CFMG et le groupe de travail « gendarmerie départementale ». S’en suit un plan d’action destiné à améliorer la résilience du gendarme et celle des unités territoriales. l reprend les problèmes évoqués supra mais évoque surtout « une réflexion qui sera conduite », « des études

C

N

I

qui seront menées », « d’analyse et d’examen à venir », « des films pédagogiques qui seront réalisés et diffusés » et même un audit sur l’effectivité et les modalités de la formation avec contrôles. On nous rappelle même que les manipulations des armes sont faites dans le tube à sable et que si un coup de feu survient à ce moment le militaire ne doit pas être sanctionné. ne étincelle de clairvoyance apparaît quand il est dit que chaque gendarme en patrouille sera doté d’un poste radio portable mais que cette cible ne sera atteinte que progressivement « au regard des contraintes budgétaires » a majorité des « directions » seront concernées par ce programme ce qui va donner de l’occupation à quelques généraux mais il est à craindre que les gendarmes de base, en plus de leur activité débordante sur le terrain, vont avoir à subir des enquêtes suspicieuses. our conclure ce constat n’apporte aucune amélioration immédiate, on se croirait de retour à la campagne électorale faite de prospectives et de promesses. es sujets importants comme les effectifs insuffisants, leur qualité qui régresse, la dotation et l’emploi de l’armement non létal sont à peine effleurés. Quant au plan d’action, nous cherchons toujours où se situe l’action.

U L

P L

AG&C 29


« Le suicide. Ce moyen qui nous soustrait à

la persécution des hommes »

François François--René de Chateaubriand Essai sur les Révolutions


Il s’appelait Julian, il avait 27 ans, c’était mon fils

M

uté à la brigade de Magny-en-Vexin en mars 2009, il a choisi de mettre fin à ses jours. Je suis en colère contre certains commandants quand on vous annonce brutalement (par téléphone) un lundi 27 juillet 2009 à 18h que votre fils s'est suicidé...Deux mois auparavant Julian avait eu un entretien avec son commandant pour lui signifier qu'il ne supportait plus cette vie et son travail, qu’il n’en voulait plus et qu'il voulait démissionner, qu'il ne pouvait plus supporter la misère des gens qu'il auditionnait ou les plaintes qu'il prenait. Il ne se sentait plus à sa place en Gendarmerie s’estimant incompris de ses nouveaux camarades de travail. près 9 années de gendarmerie mobile à Satory, Julian s’était retrouvé muté en gendarmerie départementale. Il avait dû quitter ses anciens collègues qui le soutenaient en cas de problème. Malgré la différence des missions à assurer on ne lui avait donné aucune formation pour passer de l’une à l’autre. Même pas un mois ou deux, RIEN !, manque de budget ou manque d’intérêt de la part des grands « pontes » de la Gendarmerie qui laissent les jeunes gendarmes seuls face aux difficultés à trouver leurs marques. ette brigade de Magny en Vexin (95) est froide. Quand mon mari, mes deux autres fils et moi sommes venus pour essayer d’obtenir des explications, du réconfort, un soutien, un peu d’humanité nous n’avons RIEN obtenu. Nous avons été séparés pour subir deux heures d’interrogatoires, comme si c’était nous les coupables. NON ! Nous sommes les victimes, comme Julian. Il a subi le manque d’intérêt de ses chefs, ils n’ont pas hésité à le salir, dans sa dignité dans sa mémoire dans son métier de gendarme qu'il adorait à l’époque où il était à Satory dans sa grande famille de gendarmes mobiles. lus jamais ça ! Je pleure tous les jours mon fils, je sais que cela ne me le rendra pas, mon mari qui se battait contre le cancer a abandonné son combat et il a choisi de rejoindre « Juju ». Je souhaite que plus jamais un gendarme ne mette fin à ses jours, que les chefs les entendent lorsqu’ils demandent un entretien comme mon fils, qu'ils préviennent les familles quand un élément aussi important apparaît : Julian avait déjà utilisé son arme de service pour tenter de mettre fin à ses jours deux mois plus tôt dans la cour de sa brigade, on ne lui a pas retiré son arme, on ne l’a pas confié à un psychologue, on ne nous a pas alertés. RIEN, le silence, « la grande muette ». ulian repose en paix et je suis très fière de mon fils le Gendarme Larchevêque que personne ne doit oublier, pour son dévouement et sa gentillesse, un ange qui a porté l'uniforme de la Gendarmerie avec fierté. Je soutiens les gendarmes qui se dévouent pour les citoyens, les horaires de malades qu'ils ont, la vie de famille inexistante, le stress quotidien, j'admire leur dévotion et leur courage. e suis de tout ooeur avec les familles en deuil de gendarmes décédés au service de la France.

A C

P J J

Dominique Larchevêque (une maman qui a perdu un fils gendarme)

31


L

'association "Gendarmes de Cœur" a vu le jour le 27 décembre 2005 et elle a pour but de venir en aide aux familles des militaires de la gendarmerie. l me semble important de rappeler que notre rôle n'est pas de nous substituer aux services existants déjà, mais d'apporter une aide complémentaire avec nos modestes moyens. Il est primordial d'assurer à nos familles parrainées un soutien tant financier que moral et de les réconforter en prenant régulièrement de leurs nouvelles. a solidarité est plus que nécessaire de nos jours, personne ne devrait tourner le dos à des collègues ou à des amis durement éprouvés par la vie car celle-ci réserve souvent bien des surprises. Tout à chacun a droit à une oreille attentive pour confier son malheur, à une épaule sur laquelle s'appuyer ou à des mains tendues pour ne pas sombrer dans l'indifférence. 011 a été une année très chargée pour les "Gendarmes de Cœur" car ils ont pu mener plus d'actions que les années précédentes grâce à la mobilisation de nombreux gendarmes. En effet quelques unités et plusieurs écoles ont décidé de les soutenir par le biais de manifestations diverses. Merci à eux pour leur investissement personnel qui a permis à l'association d'aider plus de familles. Par ailleurs, il est dommage que les adhésions n'augmentent pas.

I

L

2

E

n 2011 l'association n'a pas réussi à atteindre les 400 adhérents comme l’année précédente car plus d'un tiers de ses de membres n'a pas répondu au courrier de renouvellement d'adhésion. Rejoindre les "Gendarmes de cœur" sur le coup de l'émotion parce qu'ils ont aidé un camarade, c'est noble et généreux, c'est un beau geste de solidarité, mais pouvoir compter sur le soutien des gendarmes dans la durée pour aider plus de familles, ce serait tellement mieux. e suis heureux de voir que l'association commence à être reconnue dans le milieu civil et Gendarmerie malgré le nombre peu représentatif des gendarmes d’active adhérents (0,3 % environ). Il ne faut pas oublier qu'elle vient en aide, sur tout le territoire français, aux gendarmes d’active, GAV, et réserviste sans distinction, ainsi qu'à leurs familles, dans des moments douloureux qui peuvent malheureusement arriver à tout à chacun et à toutes périodes de la vie. haque année, les « Gendarmes de Cœur » parrainent de nouvelles familles (16 de plus en 2012), mais comme nos subsides ne nous permettent pas d’aider toutes les familles qui en ont besoin en même temps, avec le comité nous sommes obligés de faire patienter certaines d'entre elles et sachez que choisir telle famille plutôt que telle autre nous est insupportable car nous avons la douloureuse respon-

J

C


-sabilité de défavoriser un enfant en l'empêchant d'accéder à des soins nécessaires à l'amélioration de son état et qui ne sont pas pris en charges par les organismes de santé. Chaque jour, nous nous battons pour trouver plus de sources de revenus pour que notre association puisse vous venir en aide plus rapidement et répondre au mieux à vos besoins. Nous ferons simplement une remarque, il y a environ 100.000 gendarmes en France, si chacun d'entre eux donnait seulement un euro par an à notre association, nous pourrions aider tellement plus de monde. haque année nous publions une revue dans laquelle figurent toutes les actions que nous avons menées durant les douze derniers mois et aussi celles que plusieurs unités et écoles de gendarmerie ont organisées en faveur de notre association. Nous aimerions que 2012 voie le nombre d'adhésions augmenter de façon significative et pour cela nous avons besoin de compter sur votre fidèle soutien. Peutêtre, irez-vous jusqu'à faire adhérer un ami ou un parent en découvrant sur notre site Internet toutes les familles que nous parrainons. Vous pourrez vous rendre compte que beaucoup ont besoin d'une aide financière à laquelle nous ne pouvons pas répondre immédiatement par manque de fonds. Il me semble, toutefois, très important de souligner que l'association Gendarmes de Cœur a déjà reversé aux familles de gendarmes environ 398 000 € depuis sa création en décembre 2005. e budget 2012 est déjà bouclé et toutes les familles qui ont besoin d'une aide financière ne pourront pas

C

L

être soutenues comme nous le voudrions car l'argent manque. Les dates de nos futures remises d'aide sont consultables sur notre site Internet à la rubrique nos actions et vous pourrez aussi feuilleter nos précédentes revues dans la rubrique "publication revue". ous espérons sincèrement que vous serez sensibilisé par nos actions et que vous vous mobiliserez pour nous soutenir dans la durée car le président a pris la décision de dissoudre purement et simplement l'association si le 27 décembre 2013 elle n'a pas atteint mille adhérents, ce qui représente à peu près 1% de l'effectif total de la gendarmerie. Sans le soutien des gendarmes, cette association n'a plus lieu d'exister.

N

MERCI A TOUS

Association Gendarmes de Cœur 10, rue des deux flacons 57310 GUENANGE Contact : contact@associationgendarmesdecoeur.org Téléphone : 09 71 40 42 00 - Gsm : 06 42 96 88 15 Site Internet: http://www.associationgendarmesdecoeur.org 33


15 juillet Le Puy-en Velay (43) .Un homme a été jugé, en comparution immédiate après avoir frappé une policière, qu'il avait tenté d'embrasser de force.

16 juillet Bouguenais (44). Quatre policiers ont été blessés dont un grièvement. Ils poursuivaient un véhicule qui s’était soustrait à leur contrôle. C’est en arrivant dans un camp de gens du voyage qu’ils ont été agressés à coups de pieds, de poing et de bâton.

17 juillet Albi (81), poursuivi par des policiers alors qu’il roulait sur un scooter sans plaque d’immatriculation, le conducteur n’a pas hésité à heurter un policier avec son engin. Lors de son interpellation il se rebelle et en tout ce sont quatre policiers qui seront blessés.

20 juillet Belfort (90). C’est à la suite d’une course poursuite après un délit de fuite qu’une jeune femme de 21 ans (connue des services de police) a percuté une voiture de police. On ne déplore aucun blessé.

20 juillet, Toulouse (31), il a fallu une herse pour mettre fin à la poursuite d’un véhicule volé conduit par un garçon de 15 ans. L’adolescent n’a pas hésité à foncer sur le policier qui a déployé la herse sans le toucher. Il était accompagné de jeunes de 16 et 18 ans.

21 juillet Alençon (61), un éleveur de chevaux alcoolisé et conduisant malgré un permis annulé a frappé un gendarme au moment de son interpellation.

26.07 Lille (59) deux policiers roués de coups. Une petite émeute s’est produite quand les fonctionnaires ont voulu contrôler 3 individus au comportement suspect.

25.juillet Marseille (13), lors d’un contrôle d’une femme voilée une altercation a éclaté à la suite de laquelle trois policiers ont été blessés. La jeune musulmane de 18 ans, LouiseMarie, a mordu un policier, elle a été remise en liberté « par soucis d’apaisement » pendant le ramadan, sur décision du Parquet.

25 juillet, Nantes (44), alors qu’ils intervenaient sur un conflit de voisinage, deux policiers ont été agressés par un enfant de 8 ans et blessés. L’enfant a utilisé une bombe lacrymogène et un marteau.

26 juillet, Saint-André-de-la-Roche (06), deux gendarmes ont été blessés en maîtrisant un forcené qui menaçait de se suicider. L’individu a agressé les gendarmes avec un couteau.

26 juillet, Saint-Martin-d’Hères (38), le conducteur d’un scooter en infraction qui s’est révélé volé, a jeté son engin sur un gendarme pour protéger sa fuite. Le militaire a été blessé.


4 Aôut, Annemasse (74), le conducteur d’une voiture volée, âgé de 28 ans, a délibérément foncé sur des agents de police à l’approche d’un contrôle routier. Un policier a été blessé à un bras. Le délinquant s’est rebellé lors de son arrestation.

5 Août, Amiens (80) vers une heure, des véhicules sont endommagés, des poubelles incendiées et une cinquantaine de policiers essuient des jets de projectiles de la part d’une soixantaine de personnes hostiles. Les heurts se sont poursuivis durant plusieurs heures avant de reprendre en soirée.

5 Août, Potigny (14), lors d’un contrôle d’alcoolémie un automobiliste fonce sur les gendarmes et prend la fuite. Le conducteur âgé de 28 ans, qui était sous l’emprise de l’alcool, a été condamné à une peine de 5 mois de prison ferme.

6 Août, Chauray (79), trois policiers sont légèrement blessés lors de l’interpellation de trois jeunes de la communauté des gens du voyage qui avaient été surpris par des vigiles pour vols à l’étalage.

7 août, Brenac (11), lors de l’intervention sur un tapage nocturne par des habitués, un homme de 29 ans, fortement alcoolisé, a mordu un gendarme et frappé un second.

8 Aôut, Coutances (50), lors de sa condamnation en comparution immédiat pour violences, un homme de 27 ans a tenté de se saisir de l’arme d’un gendarme d’escorte au grand émoi des magistrats. L’homme a été maîtrisé manu-militari.

9 Août, Monclar (84) trois policiers ont été blessés à coups de pierres lors de l’interpellation d’un individu de 21 ans trouvé porteur de drogue.

11 Août, Perpignan, trois policiers municipaux ont été légèrement blessés à coups de pieds et de poings par le frère d’un jeune de 17 ans et un comparse. Le mineur s’était rebellé lors d’un contrôle alors qu’il circulait sans casque et faisait du tapage avec son scooter.

12 Août Aix-en-Provence (13) deux policiers de la BAC ont été hospitalisés après avoir été agressés à coups de bouteilles par deux jeunes de 17 et 18 ans, soupçonnés de vols, qui se sont opposés à leur interpellation.

Amiens (80), 13 au 14 Août nuit de violences. Des événements particulièrement graves puisque 16 policiers ont été blessés dont certains par des tirs de chevrotines. Ces heurts violents font suite à des premiers incidents qui se sont produits le 12 Août. On déplore des véhicules et du mobilier urbain mais surtout des bâtiments publics incendiés, les dégâts s’élèvent à plus d’un million d’euros de dégâts.

35


PADCHANCE ET LES EXPERTS (31)

E

n neuf années à la brigade des recherches de Tours, Padchance aura l’occasion de connaître des changements dans l’équipe. En général les gens qui tra-

vaillent en unité recherches sont très souvent des volontaires qui sont passionnés par le judiciaire, il arrive aussi que certains soient surtout intéressés par la position géographique car ces BR sont toujours implantées au chef-lieu de département ou d’arrondissement. a majeure partie du personnel est composée d’enquêteurs, d’autres sont des techniciens en investigations criminelles appelés TIC. Ce sont eux qui procèdent le plus souvent aux recherches d’indices, prélèvements, relevés d’empreintes, photographies. Dans les années 80 nous étions bien éloignés des laboratoires suréquipés des experts judiciaires de la télévision. eux de la BR de Tours : Guy, Gilles, Bernard puis d’autres savaient se montrer méticuleux car le travail qu’ils effectuaient sur les scènes de crimes, exploité ensuite par le laboratoire de Rosny-sous

L

C

-Bois ou d’autres experts permettaient souvent de résoudre des affaires. L’un d’eux, Guy, faisait l’admiration de beaucoup de gendarmes mais aussi des magistrats. Sans être un graphologue il effectuait des comparaisons d’écritures manuelles ou en provenance de machines à écrire qui arrivaient à emporter la conviction des juges. Il montait des dossiers dans lesquels figuraient les pièces comparées, le tout accompagné de macrophotographies des défauts ou des particularités relevés dans ces documents. A l’époque il effectuait lui-même les dossiers de comparaisons d’empreintes de la même façon, sans recours à l’informatique: empreinte de question comparée à l’empreinte de réponse (les cellules épithéliales de nos experts télévisuels). Il avait son laboratoire photographique et il n’était pas question d’aller lui dire ce qu’il avait à faire. l existait un autre expert Mimile, le seul gendarme non officier de police judiciaire de la brigade. C’était le secrétaire malgré son écriture souvent difficile à déchiffrer. Il se chargeait du travail fastidieux, entre autres la tenue à jour du fichier manuel qu’on appelait le FARC (fichier alphabétique de renseignements) dans lequel aurait dû figurer toutes les personnes nées ou domiciliées dans la ville avec leur situation militaire ou les procédures et condamnations dont elles avaient fait l’objet. La mise à jour exigeait à elle seul un courrier et des vérifications en mairie particulièrement fastidieuses. Aujourd’hui ce fichier est informatisé et le travail consenti pendant des décennies par les gendarmes a été détruit.

I


M

imile était aussi le chargé des gardes à vues. Il ne pouvait prendre lui-même ces mesures coercitives mais, lorsqu’elles se produisaient, il apportait une aide phénoménale. Il soulageait les enquêteurs d’une bonne partie de la « paperasse » car il ne faut pas oublier que si les spécialistes des séries télévisées font tout sans jamais rien écrire, il n’en est pas de même dans la réalité ou chaque acte fait l’objet d’une pièce de procédure et où une erreur de retranscription peut entrainer la nullité des actes entrepris, y compris s’agissant des dossiers d’expertise. Mimile contrôlait et tenait à jour le registre de garde à vue où tout doit être consigné, les heures d’auditions, de repos, la participation aux perquisitions, le temps passé en cellule. Il remplaçait les enquêteurs pendant qu’ils allaient manger où se reposer quelques heures. Il se chargeait du ravitaillement des personnes gardées à vue en allant chercher les repas dans une caserne de la résidence. Il s’occupait aussi de nourrir les collègues qui venaient de l’extérieur pour participer à des enquêtes. Il se chargeait de renseigner des tas de documents fastidieux à compléter. Lors d’une de ces enquêtes complexes, Padchance avait mis la pression sur le commandement pour que Mimile reçoive des félicitations écrites pour sa « participation déterminante » : juste retour des choses. a BR c’était avant tout une bande de « copains » et entre le lundi matin avec briefing et sport et le weekend où les gens d e permanence faisaient le ménage des locaux, tout coulait sans problème ou presque. Les enquêteurs, JeanFrançois, Marcel, Michel, Patrick, Alain e t d’autres qui se sont succédés, géraient leurs dossiers. Les difficultés tenaient déjà au manque de moyens, trois voitures c’était peu et il arrivait que l’un ou l’autre utilise son véhicule personnel, pour les filatures en particulier. l fallait parfois avoir recours à des concessions automobiles qui prêtaient alors généreusement des les leurs véhicules. Il y avait aussi possibilité de location, mais le côté onéreux en limitait l’usage. Lorsque le commandement a affecté deux cyclomo-

L

I

teurs, inutile de vous dire comment cette mesure a été prise dans une brigade qui couvre un département, ces superbes machines étaient protégées par une belle couche de poussière. l’époque, les téléphones portables n’existaient pas et il n’était p a s toujours évident de communiquer. Lors d’une filature à pied, Marcel et Padchance se sont retrouvés à la gare où leurs « clients » venaient d’acheter des billets. Un appel de la radio portable vers la BR pour annoncer qu’ils embarquaient dans le train, et demander qu’à l’arrivée à Paris ils puissent disposer d’une voiture et de ’une l'assistance d’un OPJ territorialement compétent, et ils se retrouvaient face au contrôleur pour acheter les billets en cours de route. A l’arrivée à la capitale, Jacques était déjà là avec un véhicule « d’emprunt » et deux gendarmes locaux pour assister l’équipe. Filature dans Paris, la nuit, à des vitesses complètement folles avant de se faire semer et de devoir attendre dans le froid glacial à la gare le retour des trafiquants de drogue : angine assurée. l’arrivée à Tours lors de l’interpellation des trafiquants : Les gendarmes se retrouvent bredouilles, pas un gramme de drogue. L’explication est simple, les personnes suivies avait utilisé un taxi clandestin, d’où la vitesse à laquelle il se déplaçaient, mais c’est à la gare que l e s gendarmes avaient été « retapissés » (repérés). Lors d’un petit tour de sécurité les personnes suivies s’étaient rendues compte de la filature, car un des deux gendarmes parisiens avait un pantalon presque blanc facile à repérer en hiver.

A

A

’enquête avait abouti grâce à tous les renseignements déjà accumulés mais le flagrant délit espéré était tombé à l’eau. Par soucis d’économie mais aussi d’efficacité, il est évident que le système « D » a eu de beaux jours.

L

37


L’ A.G.&C. publie, depuis 2009, un bulletin d’information en ligne, mensuel et gratuit. Vous pouvez consulter librement l’intégralité des parutions en cliquant sur le lien ci ci-dessous : MAGAZINES D’INFORMATION A.G&C.


L’ASSOCIATION GENDARMES ET CITOYENS (LOI 1901), COMPOSÉE DE GENDARMES D’ACTIVE, DE GENDARMES EN RETRAITE ET DE CITOYENS DE TOUS LES HORIZONS, A POUR OBJET DE FAVORISER L’EXPRESSION ET L’INFORMATION DES GENDARMES ET DES CITOYENS SUR LA SITUATION ET LE FONCTIONNEMENT DES FORCES DE SÉCURITÉ. ELLE ENTEND, PAR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE, RENFORCER LES LIENS QUI UNISSENT LES CITOYENS ET LES PERSONNES CHARGÉS DE MAINTENIR L’ORDRE PUBLIC POUR L’INTÉRÊT DE TOUS ET CONFORMÉMENT AUX PRINCIPES POSÉS PAR LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN.

ALORS, POURQUOI NE PAS NOUS REJOINDRE ? TELECHARGEZ LE FORMULAIRE D’ADHESION

Les demandes d'adhésions sont à adresser directement à l'adresse suivante : Secrétariat AG&C Chez M. VAYSSIE, Marc Plantades 63690 AVEZE. mail : marcvayssie@orange.fr

Notre site :

http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens/accueil/adhesions

39





Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.