AGEC MAGAZINE OCTOBRE 2012

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SIEGE SOCIAL Plantades 63690—AVEZE Président Christian CONTINI 7 chemin des vignes 41100 COULOMMIERS LA TOUR contini.c.g@gmail.com Secrétaire Marc VAYSSIE Plantades 63690 AVEZE marcvayssie@orange.fr Trésorier Christian BRANA Route de Simorre 32450 SARAMON christian.brana@orange.fr Le MAGAZINE A.G.&C. est disponible en téléchargement sur l'espace web de l'association Gendarmes et Citoyens : http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à la création, l'édition, la mise en page du bulletin d'information et celles qui ont proposé des articles, Malgré le soin apporté à sa rédaction, des erreurs typographiques ont pu nous échapper; nous vous prions de nous en excuser.

Directeur de publication : Christian CONTINI Comité de rédaction : Relecture Marc VAYSSIE, Maquette ACDC Articles : Christian CONTINI - AG&C - « POINT » GENDSTAS Conception graphique – Photomontages – Mise en page - Dessins : ACDC Photos : Médiathèque de l'AG&C - Images et photos libres de droits – Collection Christian CONTINI - Collection ACDC - Couverture : Dessin ACDC © - Dépôt légal : dès parution La reproduction des articles et photos est autorisée à la seule condition de nous en aviser.

Numéro 36 - Octobre 2012 La Machine à Café, page 4 Communiqué, proposition de Loi du député J.S. Vialatte, page 11 Laisser le temps au temps, page 13 AG&C, une association pour vous, mais pas sans vous, page 15 Criminalité, délinquance, répression, dissuasion, réinsertion, où est la vérité, page 18 Message à double sens, page 21 La qualité des effectifs de la gendarmerie, page 22 Affaire Sablé, lu dans la presse, page 24, notification MinDef, page 25 Flashback, page 26 Inondations de Sommières, page 28 Suicides en gendarmerie, page 32 Prime au mérite, un « marronnier », page 34

Contact : Gendarmes.citoyens@gmail.com

Les risques du métier, page 38 Régie publicitaire : ACPAS Agence Centrale de Publication Administrative et Sociale. 73-75 rue de la Plaine 75020 PARIS Téléphone: 01 43 67 90 52 acpas@gmail.com RCS Paris-Siret: FR 534 124 631 00019 / NAF 7311Z

Le gendarme Padchance, page 40 Nos publications, page 42 Adhésions, pages 43


Trois ans, c’est la rentrée...

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vec son numéro 36, notre magazine fête ses trois années d’existence. Il est de plus en plus lu par des citoyens lambda, des élus et des gendarmes bien entendu. On aurait pu espérer mieux avec une liste de diffusion plus conséquente mais il est inutile de ressasser les mauvais épisodes de l’aventure et il vaut mieux fonder nos espoirs sur ceux qui font connaître notre magazine en le rediffusant à leurs carnets d’adresses. e travail est celui d’une équipe (très) réduite car nous n’avons pas les moyens de la Gendarmerie. En plus du réalisateur graphique, je dois saluer ceux qui font l’effort de nous apporter leurs témoignages, leurs photographies, ou plus simplement les éléments et les idées qui nous permetPar tent de lancer un sujet. Ils sont de plus en plus nombreux, je Christian CONTINI les remercie mais c’est encore insuffisant. Président de rop de gendarmes sont encore frileux pour oser s’adresl’A.G.&C. ser à nous : peur du retour de bâton ? Crainte de ne pas voir leur anonymat préservé ? Résignation devant leur situation qui ne progresse pas? Ce comportement est particulièrement décevant. A une époque des gendarmes ont pris de gros risques pour créer une association. Des pionniers ont monté le forum Gendarmes et Citoyens, d’autres ont créé ce magazine. C’est autant de moyens donnés aux gendarmes pour s’exprimer. Nous sommes conscients que rien ne sera fait, quel que soit l’orientation du pouvoir en place, pour donner un véritable droit d’association et d’expression aux militaires. Nous sommes là pour assurer le relai. Un journaliste me disait récemment que, faute d’interlocuteurs crédibles pour représenter les gendarmes, notre association devenait incontournable. Profitez-en ! râce à notre partenariat avec l’ACPAS nos moyens sont plus importants et nous permettent de venir en aide, modestement, à ceux qui en ont besoin. C’est encore une façon de nous faire connaître autrement que comme des aigris déconnectés de la réalité, termes souvent employés pour marquer le mépris à notre égard (donc à l’égard des gendarmes) par ceux qui détiennent encore les renes et que nous gênons. l est encore temps de réagir pour combattre la lassitude que ressentent ceux qui s’investissent quotidiennement pour maintenir le mouvement « Gendarmes et Citoyens ». La balle est dans le camp de tous les gendarmes mais aussi des citoyens qui s’intéressent aux forces de l’ordre et qui veulent vivre en sécurité. Apportez vos témoignages ou rejoignez-nous. uit pour cent des ouvriers dont cinq pour cent de fonctionnaires sont syndiqués et arrivent à forcer l’écoute des gouvernants, pourquoi pas nous ?

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A chacun sa zone de sécurité. Déçu qu'un quartier de sa ville ne figure pas dans les quinze premières zones de sécurité prioritaires, le député-maire de Nice, M Estrosi, a décidé de créer la sienne. Il projette de faire appel à des agents de sécurité privés pour surveiller un quartier sensible. Rien de bien nouveau dans la mesure où cette ville est une des mieux « équipée » en police municipale et que cette privatisation de la sécurité reste dans le cadre de ce que préconisait le précédent gouvernement. Nous revenons à une sécurité à deux vitesses en fonction des moyens financiers dont dispose les villes pour s’offrir caméras et police municipale. Nous estimons que tous les contribuables doivent bénéficier de la même sécurité qui doit être avant tout de la responsabilité de l’état.

Révolution de la ministre de la justice garde des sceaux. Un article paru dans Le Monde du 20 août mérite que nous nous y attardions car, comme précisé en tête de l’article « C'est une révolution qui peut faire grincer quelques dents. Le ministère de la justice travaille discrètement sur un projet qui devrait bouleverser en profondeur le système pénal et vider les prisons d'une grande partie des courtes peines ». (Comme c’est la grande mode actuellement, au milieu des « commissions » des « réunions avec partenaires sociaux (sauf les gendarmes) elle va lancer une « conférence de consensus » avec experts et intervenants de terrain (Il serait surprenant qu’elle invite les syndicats de police et encore moins des représentants de la base Gendarmerie). Elle souhaite placer en détention les délinquants - il ne s'agit évidemment pas des criminels (encore une chance) "qu'en dernier recours", et de leur infliger une peine "dans la communauté", c'est-à-dire dans la société, et

non pas en prison. Le condamné aura des devoirs et des obligations, (il avait déjà pas mal de droits). Les gouvernements précédents auraient aggravé la récidive ces 10 dernières années à cause de la politique pénale (Peut-être que la réduction des moyens des forces de l’ordre n’y est pas étrangère non plus). On peut lire que des études de spécialistes de référence (autoproclamés certainement) démontrent l’inefficacité des stratégies punitives pour réduire la récidive. (Pourtant quand nos parents nous mettaient une gifle suite à une bêtise nous évitions de récidiver. Nous connaissons la valeur que nous pouvons accorder aux chiffres). Comme la probation se définit comme "une série d'activités et d'inter-

ventions qui impliquent suivi, conseil et assistance dans le but de réintégrer socialement l'auteur d'infraction dans la société et de contribuer à la sécurité collective", selon une recommandation du Conseil de l'Europe, les chercheurs (chercher c’est bien mais trouver serait mieux) proposent que soit créée une peine de probation, prononcée par un tribunal, qui en fixerait la durée et l'emprisonnement encouru en cas de non-respect, et qui se substituerait aux actuelles alternatives à la prison (on réinvente ce qui existait déjà). Ce serait aussi une idée de bon sens : est-il plus utile d'envoyer un chauffard en prison ou de le condamner à travailler un an dans une association contre la violence routière ? (les familles de victimes apprécieront). Comme l’a dit un juge favorable à la probation : « Il ne faut pas s'attendre à des sorties soudaines de la délinquance » (un peu de lucidité dans ce voyage au pays des «Bisounours »).


Le 21 Août, un jeune homme d’une moyens. Décidément l’argent du contribuable vingtaine d’année fausse compagnie est bien mal employé… aux gendarmes de Dieulouard (54). Il avait été interpellé à la suite d’un mandat Mutation disciplinaire en Lorraine, troisième épisode gagnant pour le sousd’arrêt pour ne pas officier. avoir regagné la prison alors qu’il bénéficiait d’une semi liberté (ce qui correspond à une évasion). Autorisé à sortir dans la cour pour fumer une cigarette il a subitement sauté le mur d’enceinte malgré ses menottes. On se souvient d’un cas semblable en mai 2008 ou un gendarme de Draguignan avait usé de son arme sur un homme qui avait pris la fuite dans les mêmes circonstances, entraînant des blessures mortelles. Il faut préciser que ce dernier représentait un réel danger pour le voisinage. Peut-être que la solution serait de créer un règlement interdisant aux personnes gardées à vue de fumer, ce serait aussi profitable à leur santé (risques de cancer ou de blessures mortelles).

Dans notre dernier magazine nous évoquons, pages 8 à 12 le recours gagnant dans l’affaire de ce gradé de Lorraine muté par un « intérêt du service » contestable. http://issuu.com/agecassociation/docs/ agec_magazine_septembre_2012_255_mda Après le tribunal administratif de Strasbourg et le conseil d’Etat, c’est le ministère de l’Intérieur qui donne raison à ce militaire. Par une décision du 21 juillet 2012 le recours administratif préalable de l’adjudant est agréé et son ordre de mutation est annulé. Comme nous l'avions précisé dans notre magazine les décisions de la hiérarchie ne sont De l’argent pour les prisons. La France ne dispose pas d’argent pour cons- pas forcément inattaquables et des juridictruire des places de prison mais la réfection tions sont là pour la faire plier quand elle est des cuisines de la maison d’arrêt d’Argentan a en tort. englouti plus d’un million d’euros. Pour faire bonne mesure il Suicides, 10….20….30…. est prévu deux mil- On ne peut dire combien se sont donné la lions d’euros supplémort depuis le début de l’année. Le mentaires pour ins25 Août c’est un gendarme de 50 taller des écuries et ans, affecté à la brigade de Hazeun manège destibrouck (Nord) qui a utilisé son nés à la formation arme de service pour mettre fin équestre et équine à ses jours dans les locaux de son d e quelques détenus. Paral- unité. Peut-être connaîtrons-nous un jour les lèlement, des victimes, des enfants de victi- causes de ce geste mais pour l’instant rien ne mes ou d’autres personnes qui n’ont absolu- filtre. Nous partageons la douleur des familment rien à se reprocher rêvent de pouvoir les, des camarades et des proches et nous les s’adonner à l’équitation mais n’en ont pas les assurons de tout notre soutien.

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Manuel Valls ouvre "le chantier des in- les chiffres actuels sont tirés vers le bas « manuellement ». dicateurs de la délinquance". C’est un article du journal le Monde qui nous apprend que le ministre de l’Intérieur va demander aux responsables d'évaluer "les pratiques d'enregistrement statistique" et « l'application des règles de comptabilisation des crimes et délits". Il va mettre en place une concertation avec les commissions des lois du Sénat et de l'Assemblée nationale, l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) et le Conseil national de la statistique. (Beaucoup de monde impliqué et on ne doute pas que tous nos officiers d’état-major vont occuper leur longues journées de travail à bricoler tout ça. Tous ces gens qui coûtent très cher alors que l’argent manque). Le ministre veut combattre les "effets pervers" de la politique du chiffre. Il ne faut pas qu’il rêve car il faudra encore et toujours s’appuyer sur les chiffres pour obtenir l’évaluation des résultats. Et quand il est dit « il faut trouver un équilibre, avec des objectifs annuels accessibles" il ne fait aucun doute que ces « objectifs annuels » vont faire l’objet de directives précises de petits chefs qui imposerons leurs quotas et les magouilles pour arranger les chiffres. Un seul espoir : les nouveaux logiciels de rédaction de procédures avec remontée des statistiques automatisées avec suites pénales intégrées. Il faut espérer que ça ne poussera pas les membres des forces de l’ordre à renvoyer les plaignants vers la « maison d’en face ». Le ministère s’attend déjà à ce que ces nouvelles procédures puissent provoquer "mécaniquement, une augmentation des chiffres", ce qui voudrait dire qu’il est admis que

Salles de shoot pour les drogués. Des parlementaires au pouvoir et même la ministre de la santé reviennent vers cette mesure qui n’est autre que l’acceptation de la drogue si ce n'est pas encore la dépénalisation et pourquoi pas la légalisation. Alors qu'une majorité de français se plaint d'une insuffisance de la réponse pénale, on va créer des endroits pour que les héroïnomanes puiss e n t , sous contrôle de médecins qu'il faudra bien payer, s'injecter leur "saleté" au vu et au su de tous. Si certains croient encore que ça apportera une solution à ce très grave problème, nous leur souhaitons la bienvenue au pays des "Bisounours" alors qu'une étude vient de prouver que l'usage du simple cannabis provoquait des dégâts irrémédiables. Il est bon de rappeler que des structures existent pour ceux qui souhaitent sortir de cet enfer, leur fournir des seringues et des lieux où ils peuvent satisfaire leur addiction n’est certainement pas leur apporter de l’aide. De plus, ça ne changera rien au commerce lucratif qui fait les choux gras de marginaux qui deviennent de plus en plus violents pour protéger leur activité.

L’armée à la chasse aux trafiquants de drogue. Suite à un nouveau règlement de comptes à Marseille (quatorzième en 2012 selon les uns et dix-neuvième d’après d’autres), une sénatrice propose l’emploi de l’armée pour éradiquer le trafic de la drogue en bouclant les quartiers sensibles. Un élu d'une ville de Seine-Saint-Denis l’avait déjà demandé. Après tout pourquoi pas….


Ceci se produit bien dans certains pays d’Amérique du sud. C’est d’autant plus amusant que d’autres élus proposent l’ouverture de salles de shoot pour les drogués. Il y a cependant un gros problème, c’est que le format de l’armée est toujours plus réduit et qu’il va l’être encore avec de nouvelles destructions d’emplois. Il est intéressant de constater que certains élus sont plus émus par les exécu ti o n s en t re truands que par les victimes "innocentes" de la délinquance ordinaire. Pour être plus sérieux, il faut bien reconnaître qu’avec ses règlements de comptes incessants Marseille se distingue des autres villes françaises même si certaines tendent à se rapprocher de son modèle. Les visites de ministres de l’Intérieur, les renforts d’effectifs sitôt mis en place sitôt retirés, les changements de préfets, rien n’y fait. M. Valls dit qu’il n’y a pas d’ennemi intérieur et pourtant le trafic de drogue en est bien un qui mène à toutes sortes de crimes et délits. Dire que cette ville a été laissée à l’abandon est un peu exagéré quand on voit combien de ministres de l’Intérieur s’y sont succédé pour apporter la bonne parole et des solutions dignes d’un emplâtre sur une jambe de bois. De là à remettre en avant les zones de sécurité prioritaires il n’y avait qu’un pas allégrement franchi. Pour les créations d’emploi il faudra attendre car la formation d’un gendarme ou d’un policier demande beaucoup de temps et en gendarmerie une école sur deux a été ferm ée. Il reste les CDD, les emplois jeunes qui avaient permis la création des gendarmes adjoints volontaires mais vu leur nombre, ils vont bientôt être majoritaires dans les rangs de la maréchaussée qui fait encore (si peu) partie de l’armée. Dans une semaine tout sera réglé avec un nouveau comité interministériel

sur le problème Marseillais présidé par le premier ministre. La ministre de la Justice sera certainement invitée mais connaissant son allergie à la sanction pénale il ne faut pas espérer beaucoup de sa part. Peut être une solution : Jean-Paul Belmondo en flic (ou voyou) qui a montré combien il pouvait être efficace contre le banditisme (c’était au cinéma, dommage). Comme disaient les shadoks « En essayant continuellement on finit par réussir. Donc : Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche".

Nous avons frôlé la catastrophe à deux reprises. Le 1 er septembre à Villabon (18) Une patrouille de gendarmerie armée par deux gendarmes essuie des coups de feu, tirés d’une ferme isolée. C’est à la suite d’un différend qu’un homme alcoolisé appelle le centre de secours pour signaler qu’il va régler ses comptes avec son fusil de chasse. Une patrouille de gendarmerie, envoyée à proximité, essuie trois tirs alors qu’elle attend des renforts. On ne déplore aucun blessé mais le rétroviseur du véhicule a été touché par une des balles de type Brenneke couramment appelées « balles à sanglier ». Après un bouclage avec des moyens importants et des pourparlers, le quinquagénaire est interpellé au petit matin. On ne peut que se féliciter de la réaction des gendarmes visés par les tirs qui se sont immédiatement mis hors de portée en attendant l’arrivée de renforts. Le 2 septembre à Gélannes (10), c’est un nouvel épisode de violences avec armes contre des gendarmes qui s’est produit. Une femme avait dû fuir son domicile face à la violence de son conjoint. Craignant pour la sécurité de ses trois fillettes restées au domicile, elle fait appel aux gendarmes.Malgré les injonctions et les sommations l’homme met en joue les militaires, l’un d’eux fait usage de son arme et 7


blesse l’homme à l’abdomen. Nous regrettons amèrement le placement en garde à vue du gendarme. A quand une telle mesure contre les forces de l’ordre quand elles interviennent comme à Marignane, Neuilly-sur-Seine ou Toulouse ?

Un policier se donne la mort. Âgé de 47 ans ce fonctionnaire s’est suicidé, nuit du quatre au cinq septembre, à son domicile à Louresse-Rochemenier (Maine-et-Loire) avec son arme de service. Il avait pris ses nouvelles fonctions au commissariat de Saumur deux jours plus tôt. Condoléances à ses proches, à sa famille et soutien à ses collègues.

Mort d’un gendarme sur fond de drame familial. Le cinq septembre les corps d’un gendarme et de son épouse ont été découverts dans un logement de fonction de la direction de la Gendarmerie à Issy-lesMoulineaux. Des coups de feu ont été entendus par des voisins qui ont alerté les secours. On ignore les origines de ce drame mais la piste du problème familial est évoquée. Nous assurons les familles les proches et les camarades de toute notre compassion.

Quoi d’neuf docteur ? Le 6 septembre le docteur Ayrault s’est attardé au chevet de Marseille, cette ville ensoleillée malade de son insécurité. Ce n’est pas nouveau, ce n’est pas une maladie foudroyante mais chronique car elle a été diagnostiquée depuis des mois et même des années. Jusqu’à maintenant la guérison ne semble pas devoir être espérée pas même une rémission. Le docteur Ayrault n’a pas lésiné sur les moyens avec pas moins de dix-huit ministres pour l’assister dans l’opération. Nous

aurions pu espérer un traitement de choc, mais le résultat de cette grand messe n’apporte rien d e nouveau. Nous avons été gratifiés d’une démonstration de langue de bois dans un discours soporifique et répétitif. Le diagnostique est simple : en jouant principalement sur le logement, le transport et l’emploi on va remédier au problème mais ceci n’a rien d’un traitement de choc. On promet des renforts des forces de l’ordre et de l’administration judiciaire. On oublie de dire que les policiers et les gendarmes tout comme les magistrats doivent être formés et qu’ils ne seront pas opérationnels avant des mois. Il faudra donc déshabiller Paul pour habiller Jacques avec les deux cent cinq personnels promis. Il est bon aussi de se rappeler que des écoles ont été dissoutes et que leur capacité actuelle se limite à la formation d’un nombre minimum et nécessaire de policiers et de gendarmes. Dans ce cas il est évident que les zones de sécurité prioritaires (ZSP) vont ressembler aux autres créations antérieures. On tire des plans sur la comète, on annonce de nouvelles unités mais tout cela risque de rester au niveau de projets qui ne verront le jour que sur le papier faute de moyens réels. Si on évoque les règlements de comptes entre

voyous, on oublie les règlements de comptes entre politiques qui donnent d’eux une image pitoyable. En tous cas les seconds sont moins sanglants, pour l’instant, que les premiers. Il faut s’attendre à une nouvelle valse chez les préfets et même à une partie de chaises musicales puisque de nouveaux postes vont être créés. En conclusion ce comité interministériel, c’est la montagne qui accouche


d’une souris et il ne faut pas espérer des pro- obtenir cette qualification. En gendarmerie grès de la sécurité dans les mois à venir. Il va quatre écoles sur huit ont été fermées, où falloir aussi que ces ministres prévoient d’ex- vont être accueillis les effectifs supplémentaiporter leurs solutions sur le territoire national car il n’y a pas que la cité phocéenne qui est en proie à la violence, la délinquance et la criminalité.

Un officier parle pour défendre la genres sauf à raccourcir la durée de la formation darmerie c’est si rare (cyrard…) Le fait est assez rare pour qu’il mérite d’être souligné. Faisant suite au drame affreux de Chevaline (74) qui s’est produit le 5 septembre, une polémique s’est instaurée sur les délais de la découverte de la plus jeune des deux fillettes. Ne connaissant pas les détails de cette affaire nous nous garder o n s bien de donner un avis et laissons à chacun son opinion. Nous faisons cependant un constat encourageant, le « patron » de l’institut de recherches criminelles gendarmerie (IRCGN) s’est exprimé dans les médias. Il a remis les choses à leurs places en précisant bien qu’il ne faut pas confondre séries télévisées et réalités du terrain. Il nous a gratifiés d’un cours de vulgarisation particulièrement clair qui devrait calmer les ardeurs de certains syndicats toujours prompt à s’en prendre à la gendarmerie. Qu’il en soit remercié.

11 septembre, annonces du ministre de l’Intérieur sur une chaîne télévisée. Manuel Valls confirme la création prochaine de quinze zones de sécurité prioritaires suivies rapidement de cinquante autres. Il précise que ces soixante-cinq ZSP recevront les renforts de personnels qualifiés. On aurait aimé qu’il nous dise où il espère trouver ces personnels. Tout le monde sait qu’il faut une formation et une certaine ancienneté pour

qui le paiera en qualité? Au niveau des écoles d’officiers il ne semble pas qu’elles aient eu à subir les restrictions qu’ont du consentir celles qui forment les gens de la base. C’est peut être là que se trouve la solution pour trouver du personnel même si la qualification n’est pas garantie puisqu’il n’y a que le terrain pour l’obtenir vraiment.

Le ministre de l’Intérieur reçoit. 6 septembre Le ministre de l'Intérieur a reçu les présidents des associations de retraités (Trèfle, FNRG, SNAAG, UNPRG, CFARPG), mais aussi de réservistes de la gendarmerie (Anorgend) et des familles de gendarmes (AAMFG). Bien entendu l’Association Gendarmes & Citoyens (vilain canard noir) n’était pas conviée. Pourtant elle ne coûte rien au contribuable alors que d’autres perçoivent 8 695 € de subventions qui permettent d’investir et d’accepter « la charge » d’organiser le bal de prestige de la Gendarmerie de la Creuse.

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UN DÉPUTÉ REPREND LES PROPOSITIONS DE L’ASSOCIATION GENDARMES & CITOYENS EN VUE DE REDONNER L’AUTORITÉ AUX FORCES DE L’ORDRE ’ORDRE.. Nous avions lancé une campagne le 23 juin sur notre site : https://sites.google.com/site/ assogendarmesetcitoyens/COMMUNIQUES/l%E2%80% 99associationgendarmeetcitoyenvousproposedepartici perauneactiondesensibilisationdesparlementairesafin queledramedecollobrieresnepuisseserenouveler Cette campagne avait été diffusée à la presse et reprise dans notre magazine N° 34 d’août http://issuu.com/agecassociation/docs/ agec_magazine_aout_2012_217_mda De nombreux citoyens ont relayé notre appel et il a été entendu par Monsieur Jean-Sébastien Vialatte, député de la 7e circonscription du Var qui a déposé un projet de Loi dont nous vous proposons la copie.


ASSEMBLEE NATIONALE PROPOSITION DE LOI visant à rétablir et à imposer l’autorité des agents de la force publique face aux fauteurs de troubles en leur donnant les moyens d’agir efficacement et en sécurité PRÉSENTÉE Par M. Jean-Sébastien VIALATTE EXPOSÉ DES MOTIFS Mesdames, Messieurs, L’assassinat de deux jeunes femmes gendarmes à Collobrières (Var) en juin 2012 abattues par un forcené multirécidiviste, a une fois de plus, mis en lumière la nécessité de renforcer la sécurité des forces de l’ordre lorsque celles-ci sont confrontées à des individus violents et porteurs d'une arme ou d'un objet utilisé comme arme ou projectile. Intervenues pour tenter de mettre fin à un différend dans le village de Collobrières, les deux gendarmes en poste à la brigade territoriale de Pierrefeu ont été tuées par balles par un individu qui a pris l’arme de la militaire avant de l'abattre dans son appartement, puis de poursuivre la seconde et de la tuer en pleine rue. Connu par les forces de l’ordre et par la justice, l’assassin avait été condamné par le passé pour infraction à la législation sur les stupéfiants et vols avec violence, il était sorti de prison en septembre 2011, après six ans d'incarcération. Quelques jours avant le drame de Collobrières, cet individu avait été condamné à une peine de sursis-mise à l'épreuve pour violences commises sur sa mère. Ce drame prouve une fois de plus que l'obligation d'injonctions de personnes dépositaires de l’autorité publique avant toute intervention s’avère inadaptée dans les situations les plus exposées. Aussi, il convient de restituer aux membres des forces de l’ordre l’autorité et la légitimité qu’ils sont en droit d’attendre. Les membres des forces de l’ordre sont le seul rempart contre la manifestation d’actes de barbarie se déroulant maintenant dans les plus petits villages. Ce texte qui introduit un nouvel article dans le code de la sécurité intérieure ne remet pas en cause les principes de la légitime défense et ne porte pas atteinte aux libertés individuelles mais rétablira l’autorité des agents de la force publique. Telles sont les raisons de la proposition de loi qu'il vous est demandé, Mesdames, Messieurs, d'adopter. PROPOSITION DE LOI Article 1er L’article L214-5 du code de la sécurité intérieure est ainsi rédigé : « Quiconque refuse de se soumettre aux injonctions légitimes des représentants de la force publique peut être contraint par la force ou par l’emploi d’arme ou de matériel de neutralisation après une ou plusieurs sommations demeurées sans effet. Toutefois, les représentants de la force publique peuvent faire directement usage de la force ou d’armes et de matériels de neutralisation lorsqu’une opposition violente est exercée, que la personne concernée porte une arme ou un objet utilisé comme arme ou projectile, ou que des propos menaçants sont proférés, ou des violences exercées sur autrui. Sont : arme ou matériel de neutralisation : les dispositifs projetant des balles et objets non pénétrants, des gaz incapacitants ou émettant des impulsions électroniques ainsi que les ustensiles équipant les représentants de la force publique. » 11


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ous avons déjà fait part de la déception engendrée par les promesses de la campagne électorale non tenues. Pourtant nous avions apprécié cette belle envolée lyrique du candidat Hollande « Il est temps de reconnaître aux militaires qu’ils sont des citoyens à part entière ». Son spéc i a l i s t e « sécurité » de l’époque François Rebsamen avait même ajouté « la possibilité d’adhésion à des associations apolitiques et non syndicales fera l ’o bj et d’u ne étude…. » . ujourd’hui, après trois mois du « changement c’est maintenant », il semble qu’il faille laisser le temps au temps. Il faut être patient, espérer, continuer de rêver à ce changement… ’Association Gendarmes & Citoyens est bien éveillée elle ! Ses courriers au ministre de l’Intérieur étaient clairs et demandaient juste que les engagements pris soient tenus. Pour toute réponse, après un

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peu de langue de bois : « le ministre de l’Intérieur est attentif aux préoccupations des militaires de la Gendarmerie » il y a un mais : « Il est très attaché à ce corps et à son statut militaire » et le couperet tombe sans l’ombre d’une ouverture possible : « Par construction, ce statut exclut l’appartenance des militaires en activité à tout groupement professionnel à caractère syndical et, par analogie, à des associations visant à la défense des intérêts matériels et moraux ». ous en concluons que les gendarmes sont des citoyens à part entière qui n’ont pas le droit de défendre leurs intérêts matériels et moraux autrement que par des structures inféodées à la hiérarchie et plus particulièrement aux grands chefs qui gouvernent depuis Paris. ». Et pour qu’il y ait le moins de mécontents possible il faut toujours taper sur les mêmes (proverbe Shadok). Ce constat est particulièrement décevant pour ceux qui avaient fondé leurs espoirs sur cette alternance du pouvoir.

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aut-il en vouloir directement au président de la République et à son ministre de l’Intérieur ? Oui et non ! OUI car ce sont eux qui ont le pouvoir et qui devraient décider mais ils ont choisi de laisser la Gendarmerie entre les mains des mêmes généraux qui la dirigeaient déjà avant mai 2012. NON car il est clair que le courrier que l’Association Gendarmes et Citoyens à reçu en réponse à la lettre adressée au ministre de l’Intérieur n’est pas de la main de cette autorité. Ce courrier à été rédigé par son conseiller (général de Gendarmerie)

nantes pour qu’il nous répondre directement et qu’il a laissé ce soin à son « conseiller ». Nous laissons donc le temps au temps pour qu’il se rende compte que des femmes et des hommes espèrent encore avoir de la considération et ne plus êtres maternés par des généraux qui vivent dans les étoiles. aint-Cyr donne à nos armées ce que l’E.N.A. donne à nos gouvernements. Il est évident que les diplômes ou les brevets ne garantissent pas la qualité pas plus que la compétence et encore moins l’humanité de certains de ceux qui les possèdent.

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’ère Mitterrand avait laissé des pouvoirs importants à des officiers de Gendarmerie et les résultats avaient été catastrophiques avec l’affaire des « irlandais de Vincennes » et « les écoutes de l’Elysée », ne « Les montres molles » - Salvador DALI dit-on pas que l’histoire est un éternel recommenceet signé de la main de son chef de cament ? binet. eut-on considérer qu’il s’agit spérons qu’elle nous fera mentir. d’une marque de mépris de notre ministre ? ous le pourrions mais nous préférons croire que ses tâches sont trop nombreuses et trop pre-

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e suis gendarme d'active et fais maintenant partie de l' A.G.&C. pratiquement depuis ses débuts, en fait un peu après la démission sur ordre des célèbres ''huit de DAOULAS''.

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omme mes camarades d'aventure qui ont décidé de rester ou de rejoindre ses rangs, j'ai depuis été témoin du chemin parcouru et des avancées suscitées par elle, même si ces dernières ne sont pas assez significatives aux yeux de nos habituels détracteurs. Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, ne leur en déplaise, si l' A.G.&C n'est t o u j o u r s pa s o f f i c i e l l e m e n t ''reconnue'', elle est en revanche aujourd'hui parfaitement ''connue'', du plus isolé coin de la France profonde aux salons feutrés des ors de la République à PARIS, en passant par les bureaux de la D.G. à ceux des collaborateurs du locataire Élyséen du moment. Les réponses aux courriers qui ont été envoyés à certains d'entre eux en attestent, car adressées très officiellement à l'en-tête du Président de l'A.G&C sous le sceaux tout aussi ''officiel'' de leurs augustes signataires…

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ertains d'entre nous, et pas que des retrai-

tés, ont rencontré des Ministres, se sont entretenus avec des secrétaires d’État, des Sénateurs et des Députés. Ces entrevues ont d'ailleurs amené des parlementaires à poser quelques questions embarrassantes à notre Directeur Général au Sénat, questions qu'il a élégamment contournées puis éludées par les habituelles ''pirouettes oratoires'', dont l'art et la maîtrise sont visiblement parfaitement enseignés à SAINT-CYR comme à l' E.N.A. Mais comme vous, nous y sommes habitués et refusons de nous y résigner.

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ertes, nos interventions sur le forum Gendarmes & Citoyens sont fréquemment la cible d'attaques de la part de nos détracteurs ''préférés'', lesquels arguent régulièrement qu'une association comptant si peu de membres, composée de surcroît de ''retraités aigris et déconnectés du terrain'', d'une poignée de civils et de quelques gendarmes d'active probablement aigris eux aussi, ne peut se prévaloir de représenter ''les gendarmes'', et encore moins de se faire le relais de leurs problèmes et aspirations. A ceuxlà, je demande simplement : « Comment font -ils, tous ces


soi-disant ''aigris déconnectés'', pour alimenter un magazine mensuel unanimement reconnu par ceux de plus en plus nombreux qui le lisent, comme étant le rapporteur fidèle de ce que vivent, ce que subissent et ce que se disent les gendarmes sur le terrain ? ».

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isiblement ce magazine dérange pour son objectivité, dirigée j'en conviens, vers la défense des conditions de vie ''du gendarme'', surtout en regard de ce que coûte la parution trop ''politiquement c o r r e c t e ' ' ''Gendcom'', éditée sur papier glacé que pratiquement plus aucun gendarme ne lit, bien qu'elle soit ''gratuitement'' déposée sur son bureau tous les mois... En ce qui concerne la nôtre, nous pouvons au moins dire que 100 % de nos lecteurs ont choisi librement eux, de la lire ! Certains organismes ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, désireux d'y placer récemment leurs encarts publicitaires contre ''espèces sonnantes et trébuchantes'', sachant son succès grandissant et la portée qu'elle a auprès de ce qu'ils estiment être une couche saine de la population...

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ous avons ainsi grâce à eux pu mettre en place un budget de ''solidarité'', pour aider sans nous

substituer aux organismes ''légaux'', les familles de celles et ceux qui malheureusement nous quittent dans l'exercice de leurs missions ou à l'occasion de leur service, ainsi que pour aider ponctuellement ceux qui se retrouveront dans une situation difficile et ''avérée'', et à qui il ne restera plus que l'option du recours aux bonnes volontés.

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i je dresse aujourd'hui ce rapide bilan, ce n'est pas pour vous demander de choisir un camp entre ''détracteurs'' et ''partisans''. Ce n'est même pas pour vous ''faire l'article'' et vous demander d'adhérer à A.G&C., c'est juste pour vous demander de décrire votre quotidien, vos expériences, de faire part de vos difficultés, de vos espoirs ou désespoirs, de les écrire simplement en quelques lignes en les signant du pseudo que vous voudrez, pour alimenter ce magazine et lui permettre d'être encore plus près de vous, de vos réalités quotidiennes et de vos aspirations.

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insi, ceux à qui nous le diffusons chaque mois, notamment ceux qui visitent et se servent du forum Gendarmes & Citoyens comme d'un baromètre, qu'ils soient de la D.G. ou des bureaux chargés de renseigner la Présidence, seront obligés de faire constater à leurs ''employeurs'' que le discourt s'élargit et prend une réelle dimension. 25 15


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ar très honnêtement et depuis quelques temps déjà, à part une forte mobilisation dernièrement suite au drame ayant touché nos deux jeunes camarades du Var, que lisent-ils ces ''thermomètres'' du pouvoir, à part des sujets à propos des mutations, permutations, ou les éternels joutes sur le bien fondé ou l'injustice de l'avancement, de la mobilité ou encore de la prime au mérite ?

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our les sujet plus sérieux, ils peuvent encore lire sans s'émouvoir davantage, les critiques des uns ou des autres, sur les intentions de changement voulus par la Ministre de la Justice, sur l'amélioration des conditions de vie carcérale aux ''frais'' du contribuable, sur les promesses électorales non tenues ou la visite tardive, opération de rattrapage médiatique dans le Var de M. HOLLANDE, Président normal... En fait, rien ''d'anormal'' qui nécessiterait finalement qu’on se hâte de changer les choses, même pour plus de 20.000 inscrits G&C, dont moins d'une cinquantaine intervient régulièrement. Et même si le Président normal a

maintes fois répété aux Français crédules : « Le changement c'est maintenant ! » en fait, il fallait comprendre que de son point de vue tout repose sur l'estimation du ''temps'' de réaction des électeurs, pour comprendre que dans sa bouche ''maintenant'' ne veut pas forcément d ire ''tout de suite'' (Monsieur HOLLANDE a peutêtre d'anciens gènes helvétiques ?), et que de toute façon ''le changement'' , ce n'est pas pour nous les gendarmes…

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lors oui, je viens vous demander de prendre un peu de votre temps, même si c'est celui déjà trop court que vous laisse votre boulot pour vous consacrer à votre petite famille. Car ces ''retraités aigris", ces "sympathiques civils sympathisants'' et les quelques camarades actifs à l' A.G&C, investissent eux une énorme part de leur temps libre pour défendre votre condition, et ce au réel détriment pour certains, d'une vie de famille ou de la tranquillité d'une retraite pourtant amplement méritée… Sans un soutien effectif si modeste soit-il, j’ai peur que leur bonne vo-


-lonté ne s'use, sachant comme tout le monde qu'ils ne sont pas non plus ''éternels''…

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lors s'il vous plait, faites un geste ! D'abord pour vous, car ceux qu'ils soutiennent en premier lieu, c'est bien vous, nous tous, gendarmes d'active. Aidez-les en leur donnant les mots, vos mots, qu'ils puissent continuer à en faire des armes pour dé-

fendre au mieux nos militaires, afin que vive et perdure la Gendarmerie, pour qu'elle devienne ou redevienne enfin une réelle ''force humaine'', à ''dimension humaines'' basées sur l'écoute, l'échange et la réflexion.

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moins que naïvement vous ne préfériez persister à croire aveuglément, que le CFMG aura un jour le pouvoir d'être entendu et de défendre votre condition, donnez à l' A.G&C le poids qui lui permettrait de vraiment vous faire entendre.

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ue vous en soyez ou non membres, dites-vous bien que l' A.G&C est ''votre'' association et qu'à ce titre, sans que vous ne vous en soyez rendus-compte, c'est ''vous'' sur G&C qui en avez fait ce qu'elle est, comme la Gendarmerie d'ailleurs, et c'est encore ''vous'' qui en ferez ou non ce qu'elle peut devenir... car autant ne pas se mentir, sans ''bonnes volontés'', sans ''vous'', elle ne sera plus rien et mourra.

Signé « . » Membre de l’AG&C Inscrit sur le forum G&C

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'utilisation des statistiques est un jeu d'équilibriste dont il faut se méfier. On pourrait avoir 2 000 homicides de plus en France sans que cela ne crée de réels troubles à l'ordre public si ce sont des crimes non crapuleux car personne ne peut les maîtriser : leurs causes sont ponctuelles et instantanées et se reproduisent très rarement pour le même auteur : jalousie, folie, violences familiales. r, le chiffre global des crimes de sang ne distingue pas la nature des homicides. l est évident que plus il circule d'armes dans une population plus les usages illicites ou incontrôlés seront nombreux et c'est le cas aux U.S.A. par rapport à la France. n France, il faudrait pouvoir analyser la montée de "l'armement" dans les zones à risque, c'est-à-dire les banlieues de nos grandes villes pour étudier l'accroissement ou non des crimes de sang crapuleux. l ne faut pas oublier qu'après la Deuxième guerre mondiale, les armes abondaient dans les greniers et les caves de nos provinces (il en reste encore une quantité non négligeable) et que cela n'a guère eu de conséquences sur la délinquance si ce n'est sur les suicides et le braconnage. La différence majeure entre la France et les USA ne tient pas à la quantité d'armes déte-

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nues par la population car quiconque veut détenir une arme y parvient sans beaucoup de difficulté, surtout si on a peu de scrupules ou suffisamment d'argent mais à l'autorisation constitutionnelle de porter une arme. Une arme démontée au fond d'un coffre ne pose aucun problème mais laisser n'importe qui se balader avec un calibre, c'est autre chose. n outre, la délinquance la plus violente s'exerce dans les zones les plus urbanisées. Là encore, la France rivalise difficilement avec les plus grandes villes américaines. Mais la délinquance à Paris ou à Marseille est bien supérieure à la délinquance de la campagne américaine. e que l'on constate, c'est qu'en France, l'homicide crapuleux est peu fréquent. Mais dire que c'est la justice qui est dissuasive, c'est lui accorder un rôle qu'elle n'a pas, ou plutôt plus. A l'époque de la peine de mort, il existait en France une grande délinquance qui constituait "le Milieu" avec ses figures et ses règles. Pour les caïds, tuer un flic, par exemple, était une erreur car ils savaient qu'ils "n'y couperaient pas". Et cette tradition date probablement de l'époque où les exécutions capitales avaient lieu en place publique. Il était alors constaté que la criminalité diminuait durablement après chaque exécu-

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-tion publique. ême si beaucoup de criminels n'ont pas un équilibre psychiatrique particulièrement brillant, ils ont quelques réflexes et ils savent bien que plus un crime est important, plus la réponse policière et pénale sera importante. Pourquoi seraient-ils tellement stupides qu'ils feraient en sorte d'avoir la cavalerie en permanence à leurs trousses ? uant aux règlements de compte, personnellement, ils sont loin de me gêner car bien souvent le ou les auteurs sont découverts et comme la victime ne vaut pas mieux, c'est toujours quelques poids en moins pour la société. n ce qui concerne le taux de détention, comment peut-on affirmer que la justice est dissuasive et réinsère quand plusieurs millions de crimes et délits sont commis chaque année en France ? ous avons environ 65 000 détenus, c'est-à-dire une surpopulation permanente. Le premier constat enfantin, comment peut-on s'étonner de cela quand la population a fortement augmentée pendant des décennies sans qu'aucune place de prison n'accompagne la progression démographique ? Ni le nombre de juges ou de membres des forces de l'ordre dans le même temps. euxième constat élémentaire, la criminalité se concentre sur les zones urbaines et périurbaines, or la France a abandonné la ruralité entre 1950 et la fin des années 60. Quelle a été la réponse pénale : faute de moyens, on a inventé une pseudo-

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répression, des mesures éducatives dont on ne met en avant que les effets bénéfiques et jamais les nombreux échecs, des peines de substitution qui servent principalement à masquer l'impossibilité d'une réponse dissuasive et ce n'est pas fini car il est beaucoup trop tard pour espérer remettre les choses à niveau. lors oui, la France a beaucoup moins de prisonniers, toutes proportions gardées, que les U.S.A mais alors où sont les auteurs des crimes et des délits les plus graves ? Certainement pas en prison car ils ne sont que 65 000. r, il y a en France par année de 1 500 à 2 000 homicides, environ 10 000 viols, 121 000 actes de violences crapuleuses, 17 000 actes de violences contre des enfants, 27 000 contre des agents de la force publique, 300 000 cambriolages, des centain e s de milliers d'escroqueries et de faux, environ 6 000 trafiquants de stupéfiants arrêtés, plus de 32 000 porteurs d'armes appréhendés, plus de 400 proxénètes et 300 interdits de séjour. près cette liste, il ne reste que la délinquance la plus volumineuse, celle qui pourrit le quotidien de beaucoup : vols, dégradations, fraudes, etc … C'est-à-dire la délinquance pour laquelle il n'y a plus de place en prison, ni pour grand chose d'autre, faute de moyens et de personnels, et qui n'entraîne une détention qu'avec un palmarès "indécent" ou un comportement outrageant vis-à-vis des juges. 13 19

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a vraie comparaison, ce n'est pas de dire que nous sommes "meilleurs" que les Etats Unis, c'est de dire que par rapport aux crimes et délits dont on devrait pouvoir neutraliser durablement les auteurs, nous sommes loin du compte, nous sommes très mauvais.

la fréquentation scolaire des plus jeunes ?

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oilà pourquoi les membres des forces de l'ordre ne peuvent pas accepter l'angélisme de certains. La meilleure preuve de tout cela, elle est simple : pourquoi policiers et gendarmes 'est 150 000 à 250 000 places de connaissent-ils le nom et le prénom de prison dont devrait disposer les ju- la plupart des mineurs qu'ils arrêtent à ges contre ceux dont le comportement longueur d'année ? ne justifie qu'une seule peine, la détention. n peut dire la même chose de la plupart des majeurs délinquants. nfin, en ce qui concerne la réinsertion ou les mesures éducatives, notamment pour les mineurs, comment oser dire que nous sommes performants alors que notre système n'est GENDSTAS même pas capable de s'assurer du suivi sérieux des mesures prononcées ou de

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Si vous le lisez de haut en bas, vous y trouverez tous les espoirs des gendarmes dans un renouveau de leur institution. Si vous le lisez de bas en haut, vous y trouverez la triste réalité, bien loin des engagements électoraux. A la direction de la Gendarmerie nous accomplissons ce que nous promettons seuls les imbéciles peuvent croire que nous ne lutterons pas pour le bien-être du gendarme. la concertation est fondamentale pour atteindre nos idéaux nous démontrerons que c’est une grande stupidité de croire que les gendarmes seront exploités comme par le passé. nous assurons, sans l’ombre d’un doute, que la justice sociale sera le but principal de nos engagements. malgré cela, il y a encore des gens stupides qui s’imaginent que l’on puisse continuer à diriger avec les injustices du passé. maintenant que nous dépendons du ministère de l’Intérieur, nous faisons tout pour que soit mis fin à la disparité entre la police et la gendarmerie. nous ne permettrons d’aucune façon que vos familles souffrent nous accomplirons nos desseins même si les budgets se vident complètement. nous exercerons le commandement jusqu’à ce que vous aurez compris qu’à partir de maintenant nous sommes avec le Ministère de l’Intérieur « la nouvelle gendarmerie ».

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l m’est arrivé de me voir critiqué lorsque j’évoquais la baisse de qualité des effectifs qui composent la Gendarmerie. Il me semble normal de préciser sur quoi je base cette affirmation.

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u début des années 1970 on comptait 90 000 gendarmes tous grades confondus qui tenaient tous les postes de l’institution. A la même époque sont arrivés les gendarmes auxiliaires, de jeunes appelés du contingent, qui venaient effectuer leur service militaire en gendarmerie. A leur arrivée il était bien précisé que c’était des renforts et qu’ils n’avaient pas vocation à remplacer des postes de gendarmes. Pourtant, insidieusement, des postes de sous-officiers n’ont pas été comblés (autrement que par des GA) et après quelques années les commandants d’unités ont dû composer avec ces appelés pour arriver à commander leur service.

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n 1997 les emplois jeunes, sensés combattre le chômage, on fait leur

apparition dans l’administration. Des contrats de un an (renouvelables quatre fois) n’avaient pour seule obligation que la fourniture d’un emploi à ces jeunes au terme de leur engagement. Cette mesure arrivant à la même époque que la professionnalisation de l’armée, il a bien fallu faire appel à ces emplois jeunes pour remplacer les GA qui étaient devenus nécessaires au bon fonctionnement de la gendarmerie, ainsi sont nés les gendarmes adjoints volontaires (GAV).

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uand le recours aux emplois jeunes a cessé dans l’administration la gendarmerie a conservé ses GAV sans lesquels elle était incapable de fonctionner (aujourd’hui encore, en 2012 il y avait 7 000 recrutements de GAV pour 2 500 recrutements de sousofficiers). la même époque la professionnalisation de l’armée à vu la disparition de régiments entiers et des militaires sous contrats renvoyés vers la gendarmerie pour y créer le corps de

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la gendarmerie (CSTAGN).

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ien que n’agissant pas sur le terrain ces CSTAGN ont remplacé de nouveaux postes de sous-officiers de même que de nombreux civils qui ont intégré les états-majors. Lorsqu’un officier ou gradé de terrain contacte le commandement régional pour un problème à résoudre, il est courant que ce soit un civil (madame ou monsieur « x ») qui réponde et se montre aussi autoritaire que le commandant de région en personne. La finalité de tous ces remplacements (qui ont commencé bien avant la crise et la RGPP) c’était l’économie en mettant du personnel moins qualifié (souvent) mais moins cher (toujours) à la place de sousofficiers.

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n ne peut laisser de côté la réserve opérationnelle créée dans le même souci d’économie. Elle se compose d’anciens gendarmes retraités mais surtout de jeunes gens volontaires. On prend une jeune fille ou un jeune garçon de 16 ans, on lui donne 15 jours de formation, on lui met un pistolet au ceinturon et on l’envoie en service avec un sous-officier.

ver face une brute épaisse sans retenue. Si l’on tient compte de l’engagement, de la volonté ou du courage, tous trois ont la même valeur mais en ce qui concerne l’intervention et ses suites, c’est toujours le sous-officier, mieux qualifié, qui assumera le travail et se retrouvera responsable de tout ce qui peut se produire, y compris le pire.

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e n’est pas la multiplication des officiers supérieurs et des généraux qui amènera quoi que ce soit sur l’intervention de contact face à la délinquance et la criminalité. On doit quand même reconnaître à ces officiers supérieurs une réelle qualité celle de gestionnaire car, depuis des années, ils ont réussi à maintenir l’activité de la gendarmerie en réduisant sont coût même si sur le plan humain la facture est démentielle et j’espère que l’avenir me donnera tort quand je dis que ce coût va encore augmenter.

Christian CONTINI

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n an de formation pour un sousofficier, trois mois pour un GAV et quinze jours pour un réserviste, tous trois sont susceptible d’armer (à deux) une même patrouille et de se retrou23


Article paru dans le « Républicain Lorrain » du 31-08-2012


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Nous vous proposons cette nouvelle rubrique. Nous avons l’intention de revenir sur des articles, des propositions que nous avons publiées et faire ainsi le point sur la qualité de nos prévisions la justesse de nos estimations ou les erreurs de jugements que nous avons pu commettre. Pour débuter cette rubrique nous vous renoyons à un article du bulletin N° 5 de février 2010. http://fr.calameo.com/ read/0000869210daae5244fa8


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l s’agissait de la reprise de l’intervention du directeur de la Gendarmerie en février 2009 à Metz. On remarquera la tirade sur les chefs qui sont les responsables syndicaux des gendarmes à mourir de rire… l’époque, Jean-Luc PROVOT, aujourd’hui vice-président de notre association, avait posé une question précise sur le droit des gendarmes d’adhérer à notre association; il avait été

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répondu que le problème serait « vu ». u’en est-il aujourd’hui ?

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’il n’y a jamais eu de réponse du directeur de la Gendarmerie, si ce n’est la suspension du major CORDOBA lorsqu’il a été élu vice président de notre association au printemps 2012, nous avons eu celle du général conseiller du ministre de l’Intérieur, qui a rédigé le courrier signé du chef de cabinet : « Pas d’associations ». onclusion : Après « Le changement c’est maintenant » nous voici dans la période « Il faut laisser le temps au temps ».

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out d’abord merci à ce’agissant des locaux ils lui qui nous a adressé ont été remplacés par informations et photogra- des baraques de chantier. phies. Vous constaterez la présence de sanitaires style e 9 septembre 2002, la « cabane au fond du jarpetite ville de Sommiè- din » de Francis Cabrel en res (30) subissait une inon- version moderne. dation catastrophique. Parmi les habitations endomous constaterez égalemagées se trouvait la Genment que nos gendardarmerie. Les dégâts étaient mes ne manquent pas d’hutels que cette brigade devait mour car ils ont placé bien être reconstruite. En décem- en évidence un panneau bre 2010 une réunion s’était « port du casque obligatenue sur un projet de cons- toire » à l’entrée de leurs truction sur la commune de bureaux. Villevieille. ne seule certitude u’en est-il aujourd’hui ? dans cette affaire, c’est Le terrain existe, il est que cette brigade doit être en friches et, de temps en importante sans quoi nos temps, on y met des mou- grands gestionnaires de la tons pour une tonte écologi- Gendarmerie auraient déjà que mais surtout silencieuse décidé de la dissoudre. comme nous l’a confirmé un riverain.

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« Le suicide. Ce moyen qui nous soustrait à

la persécution des hommes »

François François--René de Chateaubriand Essai sur les Révolutions


Suite à notre dossier paru dans le magazine de septembre 2011, nous avons eu de nombreux contacts et reçu des témoignages pour nous demander de maintenir une certaine « pression », afin que le problème récurrent des autolyses soit mieux pris en compte dans l’armée en général, et la gendarmerie en particulier. D’où ce simple texte, destiné à ne pas oublier ni occulter ce drame violent et permanent qui frappe, malheureusement quasi-quotidiennement, nombre de familles au sein de notre société. Cette page leur est dédiée.

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ette « prime en fonction des résultats » est un sujet qui revient tous les ans au moment de la « distribution » de l’enveloppe attribuée au commandement. (Nous l’avions déjà évoquée dans un de nos magazines).

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e ferai une simple observation : jeune gendarme certains automobilistes verbalisés disaient « c’est normal vous avez des chiffres imposés »; ce à quoi je répondais : « C’est faux, aussi faux que de dire que nous recevons des primes….. ». u’en est-il aujourd’hui ? La culture du chiffre et des primes pour « les plus méritants ? », tout est en place.

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Un sujet ouvert sur le Forum Gendarmes & Citoyens a reçu plus de 3000 visites. http://gendarmes -encolere.forum2discussion.net/t26228prime-au-merite?highlight=prime

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ne certitude, cette prime, loin de faire l’unanimité, a une forte tendance à montrer une forte opposition entre les uns et les autres, certainement pas de quoi renforcer la cohésion chez les gendarmes.

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ous avions déjà évoqué les primes en Gendarmerie et la zizanie qu’elles engendraient. Ne dit-on pas diviser pour mieux régner. Ce problème faisait l’objet d’un dossier dans notre magazine N° 22 d’août 2011.

Christian CONTINI

« Bravo a tous les personnels qui travaillent en état major , en groupement et en compagnie qui ont tous les ans la prime au mérite grâce au travail exceptionnel qu'ils fournissent quotidiennement...Je sais que les fins de mois sont difficiles pour vous et je souhaite que cette prime soit augmenté l'année prochaine pour que vous puissiez compenser les heures que vous faites par quelques euros bien mérités... Je pense très fort à vous, lorsque je bosse comme un damné durant les week ends où vous êtes tranquillement en train de faire un barbecue en famille, lorsque je me lève à 03 heures du matin pour aller m'occuper des cas socles du coin pendant que vous faites de beaux et doux rêves dans votre lit en pensant à la prochaine note de service ou au prochain tableau que vous allez demander aux brigadiers le lendemain... Encore merci et buvez un coup à ma santé avec cette prime...de m..de Bravo quand même aux méritants, ils se reconnaitront »


« L’article 2 du décret du 22 décembre 2008 prévoit que « la prime de fonctions et de résultats comprend deux parts : - une part tenant compte des responsabilités, du niveau d’expertise et des sujétions spéciales liées aux fonctions exercées ; - une part tenant compte des résultats de la procédure d’évaluation individuelle prévue par la réglementation en vigueur et de la manière de servir ». Si la première part est stable, rattachée à la fonction occupée, la seconde part est « liée aux résultats (et) déterminée au regard notamment du compte rendu de l’entretien d’évaluation », elle a ainsi « vocation ... à évoluer chaque année à la suite de cet entretien . Selon la circulaire, « ces deux parts sont cumulables et modulables indépendamment l’une de l’autre par application de coefficients multiplicateurs à un montant annuel de référence (exprimé en euros) » Ce qui doit être souligné n’est pas tant l’idée d’une "prime au mérite" que le fait que « la PFR répond aux objectifs de politique de gestion des ressources humaines ». Si les formes d’un appel à la servilité et à la docilité y apparaissent, l’enjeu de la PFR est surtout d’instrumentaliser les corps des fonctionnaires et de les soumettre à l’autorité de l’Etat. La notion de fonctionnaire-citoyen se voit progressivement recalée, l’idée de "serviteur de l’Etat" se trouve, elle, surélevée. La circulaire du 14 avril 2009 précise ainsi qu’il s’agit, par le jeu d’attribution de la PFR, de : « - valoriser les fonctions exercées au quotidien, qui intègrent des sujétions de diverse nature, par rapport à l’appartenance d’un agent à un corps, afin de bien prendre en compte ces deux dimensions, le grade et l’emploi, au fondement de la fonction publique de carrière ; - assurer une reconnaissance du mérite et de la performance individuelle des agents, de la façon la plus objective possible, c’est-à-dire en se fondant sur le processus de fixation des objectifs professionnels et d’évaluation des résultats obtenus ; - faire de l’instrument indemnitaire un outil efficace d’accompagnement dans le cadre de parcours professionnels cohérents, facilitant la mobilité entre les ministères et en leur sein ; - enfin, simplifier l’architecture indemnitaire pour la rendre à la fois plus cohérente, souple et transparente ».c'est à peu près ça............................. »

« Perso, je l'ai eu deux fois, à ma grande surprise d'ailleurs. Je ne me considère aucunement plus méritant que d'autres. Je fais tout simplement mon taf, sans plus. Je ne fais pas de lèche. Je sais l'ouvrir quand il le faut en y mettant les formes. La plupart du temps, je ne suis pas trop regardant sur les horaires (Quand je suis au taf, je suis au taf mais quand je ne bosse pas, je ne bosse pas). Bien que petit APJ sans perspective particulière de carrière, je bouge régulièrement. Lorsque j'ai été logé pendant quelques années à l'extérieur, je n'ai jamais râlé quand je ne pouvais pas obtenir un VL de service pour rentrer chez moi, trop content de savourer le bonheur que me procurait ce logement hors caserne (le beurre et l'argent du ....... voyez où je veux en venir ...). J'ai la chance de ne compter que deux tous petits arrêts maladie (Arrêts justifiés je précise) ». 35


La réponse : « Non, mais Légifrance ou le mémorial c'est bien, mais comment ça se passe chez vous ? Quels sont les ratios terrain / bureaux ? Vous tenez des statistiques ? Non, parce que je sais que les état-majors, groupements et compagnies sont remplis d'inutiles dont le seul but dans la vie est d'embêter les gens des brigades, mais j'aimerais qu'on me dise comme est répartie l'enveloppe globale, suivant quels critères pour mettre en relief cette fameuse escroquerie dont sont victimes tant de gendarmes excellentissimes. Parce que tous ces gens sont excellents, cela va sans dire. Comme tous les personnels en état-major (civils et CSTAGN compris) sont des carrément mauvais (et on fait des appels à la cohésion les yeux embués) » » « « En fait, pour être tout à fait franc, je trouve que cette PRE met un tel « bronx » chaque année qu'on devrait clairement réfléchir sur ses effets. Ensuite, alors qu'on demande aux unités de faire des économies de tout, on va distribuer des milliers d'euros et favoriser les clivages au sein d'unités. Enfin, les modalités sont tellement floues qu'on lit systématiquement (on entend aussi) des critiques stéréotypées dont la plus répandue concerne la qualité des "méritants", car les déçus trouvent très facilement des têtes de turc... en toute subjectivité puisque chaque unité se voit attribuer une somme tenant compte de ses effectifs. Et une prime systématique, à toutes unités de terrain (ou à une partie), ça existe et ça apparait sur la feuille de solde... »

« Déjà, il y a un gros problème. C'est de voir que les différents échelons de commandement se servent . Alors après il reste quelques miettes pour les sous officiers de terrain. Après, il y a également les primes exceptionnelles. Quand je vois les gradés qui la touchent, ca me bouffe. Comment un colonel peut toucher cette prime et après demander aux hommes de terrain qui se font manger à toutes les sauces de rester motivés. Il serait temps de penser à un nouveau mode de distribution de cette prime et pourquoi pas une prime aux unités pour permettre de travailler dans de meilleures conditions. »

« Tout ça pour dire que je trace ma route "tranquillou". Alors, cette p..... de prime et bien, on me la donne, je la prends c'est tout. Je ne me pose même pas la question du qu'en dira-t-on ou de savoir qui va me baver dessus ... Quelqu'un a estimé (avec les critères qu'il veut d'ailleurs) que je pouvais en bénéficier, point barre ».


« Je suis OPJ en BT depuis de nombreuse années, je n'ai jamais fait de bureau, bien que cela ne soit pas pour moi une tare. Néanmoins et malgré ce que tu dis les services sont au service des unités et pas le contraire. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la DG Les unités territoriales sont la cheville ouvrière de notre institution, sans petit personnel il n'y a pas de chef. En ce qui me concerne, je ne suis pas contre la prime lorsqu'elle récompense un personnel qui a beaucoup donné (absence de vie familiale, repas impayés, horaires de fou et résultat...). Cependant ayant eu l'occasion de voir des listes de propositions je suis assez dégouté de m'entendre dire qu'un tel est proposé parce qu'il ou elle plait bien, alors qu'il n'y a aucun motif professionnel. Je ne pense pas que l'on puisse mettre au même niveau des unités de terrain, qui se font insulter, menacer, agresser, qui sortent la nuit, les jours fériés, les week-end et qui font prêt de 70 heures sinon plus par semaine avec des services qui prennent leur journées pour la cohésion pédestre ou qui ferment pour RTT le vendredi matin. Un gars qui a de très nombreuses années de service, sur le terrain. »

« Si seulement cette prime pouvait se transformer en.... Essuie-glace pour le véhicule de la brigade, un train de pneu..... des cartouches pour aller au tir, de l 'essence pour patrouiller..... des tasers pour se défendre..... »

« alors chez nous le commandant de grpt on est jamais si bien servi que par soi même les habituels mecs travaillant dans les bureaux vous savez ceux qui finissent à 12h le vendredi ont tous leur weekend et reprenne le lundi vers 10 h... des catgn aussi et surtout des réservistes alors là je peux vous dire que la base , elle bien gendarme , trouve cela complètement injuste et c'est un minimum !! Franchement filer 500 euros à un mec qui n'a de mérite que de poser son cul pendant 4/5/6 heures dans un vl en prenant mini 80 euros net d impôt je trouve cela vraiment grotesque 37


14 Août, Arrens-Marsous (65) enquêtant sur un vol, les gendarmes se sont présentés chez un père et son fils. Devant l’attitude agressive de ces personnes le renfort de la police a été demandé ce qui n’a pas calmé les individus. Deux policiers et deux gendarmes ont été blessés. 16 Août, Cagnes-sur-Mer (06), sur les lieux d’un cambriolage, un Hongrois d’une quarantaine d’années, multi-récidiviste tente de s'emparer de l'arme d'une policière sans y parvenir heureusement. 18 Août, Argentan (61), lors du contrôle d’un véhicule en excès de vitesse par deux policiers, le conducteur a percuté l’un d’eux en redémarrant pour pour prendre la fuite. Motif, récidiviste de la délinquance routière, il venait de repasser son permis et se trouvait sous l’emprise de l’alcool. 19 Août, Seysses (31), à la suite d’un contrôle d’alcoolémie positif un conducteur et sa passagère, membres des gens du voyage, on fait appel à des renforts pour s’attaquer aux gendarmes dont l’un a été mordu alors qu’un autre à reçu un coup de poing au visage. 20 Août Evreux (27), voulant interpeller des personnes soupçonnées d’un carjacking violent, des policiers ont été agressés à la suite de l’attroupement provoqué par leur intervention. L’un d’eux a été gravement blessé d’un coup de bouteille à la tête. 22 Août Saint-Etienne (42), lors d’un contrôle des policiers ont été agressés et deux d’entre eux ont été blessés. 22 Août Cahors (46) intervenant suite à des violences intrafamiliales, les policiers ont été agressés par un homme qui leur a jeté divers objets dont un extincteur depuis la fenêtre de son appartement avant de se ruer sur les fonctionnaires armé d’un sabre japonais. Il sera neutralisé par l’utilisation d’un taser. 23 Août Nantes (44), lors d’un contrôle d’un automobiliste qui circulait en grand excès de vitesse, l’homme s’arrête tout d’abord avant de redémarrer en trompe en heurtant deux policiers qui seront légèrement blessés.


24 Août, Wissous (91) Un policier a été sérieusement blessé après avoir été heurté par un véhicule dont le conducteur, qui avait commis des infractions, a refusé de s’arrêter.et a réussi à prendre la fuite. 24 au 25 Août Grigny (91), deux policiers ont été blessés au visage par des plombs de chasse. Les forces de l’ordre ont également essuyé des jets divers, dont de mortiers d’artifices et des cocktails molotov. Elles intervenaient à la suite d’une rixe et se sont trouvées opposées à une quinzaine de personnes. 25 Août Pleudaniel (22). Une conductrice de 22 ans, contrôlée positive lors d’un contrôle d’alcoolémie à la suite d’un accident s’est opposée à sa conduite à la brigade en giflant et griffant un gendarme. 26 Août Mimizan (40). Les fêtes annuelles ont été écourtées en raison de violences. 50 fêtards se sont opposés à autant de gendarmes dont un a été blessé. Comme souvent c’est à la suite d’une rixe que les forces de l’ordre sont intervenues et les bagarreurs en était d’ébriété ont fait cause commune contre les gendarmes. 27 Août Castelsarrasin (82), arrivés les premiers sur un incendie dans une HLM, deux policiers n’ont pas hésité à mettre leur vie en danger pour arracher quatre enfants à l’immeuble en feu alors que c’était un compteur à gaz qui était la proie des flammes et pouvait provoquer une explosion. 28 Août Montpellier (34), lors de l’interpellation d’un jeune de 14 ans qui poussait un scooter volé, trois fonctionnaires de la BAC ont été pris à partie par la famille de l’adolescent et des amis venus en renfort. Agressés à coups de barre de fer les trois policiers présentent des blessures diverses. 30 Août Montpellier (34), un policier municipal qui intervenait sur un tapage nocturne a été mis KO d’un coup de poing à la mâchoire. 10 septembre,Saint-Denis (93), alors qu’un policier s’approchait d’un véhicule suspect pour un contrôle, le conducteur a démarré et renversé le fonctionnaire qui a été hospitalisé.

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PADCHANCE ET LA DOUCEUR TOURANGELLE (32)

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uel que soit le travail, son importance et le temps qu’on lui consacre, il est bon de « souffler » de temps en temps de faire des break. En Touraine la convivialité n’est pas un vain mot si Padchance l’a déjà vérifié dans sa période chinonaise cet état d’esprit se confirmera durant son séjour à Tours. Lors de la corvée du dimanche matin les trois de permanence, partageaient un casse-croûte auquel s’invitaient quelques camarades des autres services, parfois le commandant de compagnie en personne. la Brigade des recherches une habitude avait été prise, celle du méchoui annuel. Michel et Mimile assuraient la logistique et se chargeaient de faire cuire le mouton parfois un cochon de lait (méchoui breton). Les épouses et les enfants partageaient ce repas mais aussi les anciens de la brigade des recherches et leurs familles qui étaient conviés. Comme tout se passait aux abords d’un champ de tir, un terrain militaire, pas de problème de voisinage et les enfants pouvaient même s’entraîner au parcours du combattant. es moments de convivialité se partageaient aussi avec les magistrats du parquet et de l’instruction. La galette annuelle était un exemple. Cette habitude était née d’un nouvel an très chargé judiciairement où les magistrats s’étaient trouvés (comme les gendarmes) employés à traiter une affaire importante. La réflexion d’une greffière déclarant que les gendarmes devraient « payer le champagne » pour avoir fait travailler les magistrats un jour de fête avait été prise au mot. Quelques jours plus tard juges, parquetiers, greffiers et secrétaires avaient été invités à partager une galette des rois avec les « bulles » qui accompagnaient ce gâteau.

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’année suivante c’est les magistrats qui avaient invité la BR et depuis, tous les ans et à tour de rôle, les uns invitaient les autres à « tirer les rois ». Les départs, les belles affaires réussies étaient aussi l’occasion de trinquer, sans excès bien évidemment. a Gendarmerie ne possède pas de comité d’entreprise et si les gendarmes veulent que leurs enfants bénéficient d’un arbre de Noël il faut qu’ils s’investissent pour trouver les fonds nécessaires. A Tours était organisée une soirée « cabaret » qui demandait beaucoup de travail de préparation. Tous les amis et les proches de la Gendarmerie étaient invités. La soirée comprenait un repas, un spectacle avec numéros visuels et humoristiques, le tout suivi d’une partie danse animée par des D.J. Une autre occasion de se rencontrer se présentait en été avec une journée champêtre comprenant repas et animations diverses pour le plaisir des petits et des grands. La troisième manifestation était l’arbre de Noël. Là encore un spectacle était offert aux enfants avec goû-

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ter et distribution de jouets, il est même arrivé que, profitant d’un vol d’entretien technique, le père Noël soit déposé par hélicoptère.


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adchance, père de trois enfants, s’était retrouvé tout naturellement président du comité des fêtes. Il fallait jongler avec les horaires de travail pour arriver à consacrer du temps à cette organisation, la responsabilité n’était pas négligeable dans la mesure où la moindre faute aurait été gravissime de la part de gendarmes. Pour mener de front le travail et cette activité bénévole il fallait piocher dans le temps de repos et s’assurer la collaboration de quelques épouses. Comme toujours il fallait gérer les éternels insatisfaits, ceux qui ne participaient à rien mais se plaignaient de tout. La récompense était inestimable, elle tenait aux remerciements de quelques-uns mais surtout à la joie des enfants le jour de

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ue reste-t-il de ces manifestations de cohésion, les gendarmes ont-ils encore un peu de temps à leur consacrer? En ontils envie ? Y sont-ils encouragés ? Que sont devenus les comités des fêtes rebaptisés comités d’organisation ? Je me garderai bien de vouloir apporter une réponse sachant qu’en gendarmerie il y a autant de situations que de brigades mais surtout de commandements. ’échange et l’amitié ont caractérisé le séjour de Padchance en Touraine. Il faut croire que ses trois enfants ont été imprégnés de cette douceur tourangelle puisque le jour où il devra subir une nouvelle mutation, ils choisiront de rester dans cette ville si accueillante.

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la petite fête qui leur était consacrée. l faut croire que ce travail ne rebutait ni Padchance ni son épouse car, dans les affectations suivantes, à Gien puis Vendôme, ils ont exporté ces soirées festives pour la joie de tous.

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ous n’en sommes pas encore à la mutation et après cet intermède festif il faut se remettre au travail car les criminels et les délinquants ne chôment pas, même au pays de Rabelais.

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