présentation zen

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Présentation Zen Au salon de l’e­marketing 2010, j’ai assisté à une présentation dont je garderai un souvenir impérissable. L’orateur semblait particulièrement peu organisé et commença son discours en disant que ce n’était pas à lui de présenter et donc qu’il n’a eu que très peu de temps de préparation. Belle mise en condition du public pour obtenir une écoute favorable, vous ne trouvez pas ! ! Deuxième accroc, un problème technique, ce sont pas moins de trois ordinateur qui ont été branchés sur le projecteur avant de pouvoir enfin découvrir les slides de la présentation ppt. Troisième accroc, plus commun celui­là. Le powerpoint en question consistait en une série de slide avec des listes à puces. Le 5ème slides est venu à bout de ma patience et mon intérêt s’était complètement estompé. Je me suis donc éclipsé le plus discrètement possible. C’est de cela que je voudrais vous parler, mettre un terme à la tyrannie des célébrissimes listes à puces. Ce n’est définitivement pas la bonne manière de réaliser un soutien efficace à une présentation. Alors vous allez me dire comment faire une bonne présentation et un bon ppt ? Je vais essayer, pour la suite, de reprendre les idées développées dans le livre présentation zen. Tout d’abord, identifiez l(es)’idée(s) centrale(s) que vous voulez faire passer à votre auditoire. Cette démarche est ANERIEURE à la réalisation du ppt. Demandez­vous : « si les personnes qui assistent à la présentation ne devaient en retenir qu’une seule chose, qu’elle serait­elle ? » Une fois cette idée identifiée, il est primordial de communiquer sur son importance pour votre public. Dans le cadre de ce billet, c’est bien évidemment que vous puissiez améliorer vos présentations parce qu’au travers de votre présentation les personnes qui y assistent vont se faire une idée de vous. Si votre présentation est réussie, cette idée sera positive tandis que si vous ne parvenez qu’à les ennuyer pendant près d’une heure, votre image en aura pris un sacré coup ! Lors de la préparation d’une présentation, il convient de préparer trois documents. Le powerpoint, vos notes personnelles et le document imprimé que vous remettrez à la fin de la présentation à votre public. Ce dernier document est important et il est important de signaler qu’il sera remis aux auditeurs. En effet, cela leur évite de prendre des notes et leur permet d’être parfaitement concentré sur vous et ce que vous allez exposer. Le powerpoint n’est donc pas un document qui se suffit à lui­même !! Lors de la conception de votre ppt, pensez à 4 aspects importants, Essayez de surprendre l’auditoire ; reposez votre élément sur des faits concrets, il convient d’éviter les abstractions ; pouvoir toucher les cordes sensibles ouvre les portes d’une meilleure rétention de l’information et enfin vous devez être crédible. Il y a quelques temps sur mon blog, je vous ai parlé de Taro (http://vansnick.isexl.com/2010/01/29/save­taro­les­reseaux­sociaux­au­service­des­causes/ ) ce jeune homme japonais qui était à la recherche d’une greffe de foie.


Les amis et la famille de Taro, pour financer la greffe très onéreuse : 600.000$, ont utilisé les réseaux sociaux pour tenter de réunir ce montant. Grâce à un site/blog, ils sont parvenus à ce qu’un certain nombre de personnes se sentent concernées par ce drame lointain. Montrer les images de Taro, de son combat contre la maladie, de sa famille, publier les comptes rendus médicaux chaque jour. Même si ce n’était pas vraiment dans le cadre d’une présentation, tous les éléments pour le succès de l’opération étaient réunis. Le plus gros écueil a été celui de la crédibilité mais l’activité de Mr Beccari sur Twitter notamment a permis de rendre cette histoire crédible. Résultat financier de l’opération plus de 120.000$ avaient été récoltés.. Malheureusement, ce beau combat s’est avéré inutile puisque Taro est décédé avant de pouvoir bénéficier de la greffe  Si ces quatre aspect sont importants, il en est un autre qui est primordial : la simplicité. Efforcez­vous de simplifier au maximum. Pour chaque slide posez­vous la question de son utilité dans le cadre de l’idée que vous voulez faire passer. Et sur chacun des slides, vérifiez bien que toutes les informations reprises sont indispensables !! Un exemple tiré du livre quant à la simplicité à adopter : Un marchand de poisson veut poser une enseigne sur son magasin avec le texte suivant : nous vendons du poisson frais, ici. A l’examen, le nous vendons est superflu parce qu’il centre le message sur le vendeur plutôt que le produit. Le ICI est superflu car il est évident que c’est ici qu’est le commerce et pas ailleurs. Que le poisson soit frais est un impératif, c’est donc évident. Et enfin qu’il s’agisse de poisson se sent à l’approche du magasin… Second élément primordial, incluez des histoires dans vos présentations. Ce sont les histoires que les gens aiment écouter. Et s’ils aiment vous écouter il y a plus de chances qu’ils retiennent ce que vous aurez dit. Souvent dans mes cours, j’essaie de raconter des évènements pour faire passer le message que j’estime important. Vous noterez que les histoires ont aussi pour vertu de rendre les choses concrètes, crédibles, ou encore de sensibiliser et d’étonner. Pour raconter ces histoires et plus généralement pour votre présentation, utilisez un style conversationnel pour votre voix. Vous pouvez utiliser des techniques telles que de moduler les intonations ou de marque des pauses mais cela doit rester proche du naturel. Dans les slides qui vont suivre, je vous propose d’étudier quelques aspects techniques, le premier d’entre eux, optimisez le rapport du signal au bruit. Cela rejoint l’idée de simplicité. Beaucoup de présentateurs aiment les graphiques en trois dimensions. Ceux­ci sont demandent plus d’attention avant d’être compris. Cela représente des secondes pendant lesquels ils seront moins attentifs à votre propos. Retirez toutes les informations inutiles au message que vous voulez délivrer. Cela ne constitue qu’un élément distracteur et fait perdre de l’attention à vos auditeurs. Préférez toujours les images au texte. L’image doit venir en support de votre parole. Si vous mettez du texte, le public devra faire le choix entre vous écouter ou lire le texte. Nous avons deux hémisphères qui fonctionnent différemment. C’est Roger Sperry qui a reçu le prix Nobel en 1981 pour ses travaux sur l’asymétrie de fonctionnement du cerveau. Il est parvenu à mettre en évidence que l’hémisphère gauche est analytique, c’est celui qui écoute mais aussi


celui qui lit. Tandis que le droit est globalisant, c’est celui qui voit. Une information vue ET entendue est 2,5 fois mieux mémorisée. Un slide tout blanc, une erreur de ma part ? non bien sur. Je veux simplement souligner que les espaces vides sont un allié. La tentation est grande pour les présentateurs de remplir ces espaces par un logo, une image, un commentaire. C’est un tort, cela ne fait qu’augmenter le bruit et noie votre information. Votre auditoire mettra plus de temps à trouver la bonne information et cela réduit d’autant l’écoute. Laisser des vides sur vos slides car ils sont un atout !! Mieux encore, utilisez ces vides de manière harmonieuse pour répartir les espaces occupés. L’auteur conseille de tracer 4 lignes imaginaires. C’est au croisement de ces lignes qu’il convient de placer vos images ou éventuellement un chiffre ou un texte. Si vous utilisez des personnages ou animaux, soyez attentifs au fait qu’il ne doivent pas avoir le « dos tourné » à votre information. Dans l’exemple que je vous propose, l’oiseau Twitter regarde bien vers le chiffre informatif. Pour mettre votre information en évidence, ayez recours aux contrastes. Ceux­ci peuvent être utilisés par divers moyen. Dans l’image que je vous propose, c’est grâce à la couleur mais cela peut aussi être par la taille de la police. Je répète souvent à mes étudiants que : « l’apprentissage est un processus répétitf ». Cette phrase s’adapte à merveille au contexte des présentations. Utiliser la répétition est tout à fait opportun. Pour illustrer mon propos, j’ai utilisé un rappel visuel mais le rappel peut concerner les idées ou encore certains mots clés. La répétition peut parfois être utilisée jusqu’à la caricature comme vous pouvez le voir dans la présentation de Steve Jobs pour le premier Iphone ci­dessous. Un jour un ami m’a dit : « c’est aux détails que l’on voit si un travail est bien fait ». L’ami étant un peu « fou­fouille » cela m’avait fait sourire pourtant il a tout à fait raison. C’est pourquoi il faut soigner certains détails. Cela prend peu de temps mais donne une impression pro de votre travail. Premier point, l’alignement : voyez comme le fait d’avoir justifier à droite donne un bien meilleure rendu au slide. Ensuite, l’espace entre les éléments doit être le plus adapté possible. Veillez à ce que ce que vous utiliser forme un ensemble cohérent et que les éléments soient liés visuellement. Pour terminer, parlons un peu de vous, futurs orateurs. Lors d’une présentation, on met de côté tous ses petits soucis et on est 100% là pour le public. Votre implication doit être totale. On ne pense pas à la dispute avec Madame ou Monsieur ce matin ; à devoir aller faire ses courses ou encore à aller rechercher la voiture au garage. Vous vous devez aussi d’être proche de votre public. J’ai assité lors du Devcom à Bruxelles à une présentation du Dale Carnégie Insitute pour le Bénélux. L’orateur a, à juste titre, conseillé de ne pas croiser les bras. Il a même mimé l’attitude pour la caricaturer. Dans le même ordre d’idée, il convient de ne pas se situer derrière un pupitre ou de tout autre accessoire qui peut être visuellement un obstacle.


En conclusion ayez pour but de vous améliorer même si cela prend du temps. Mais l’investissement est rentable car si vous prenez 10 h pour réaliser une bonne présentation. Vous ferez économiser à votre public le tps de la présentation multiplié par le nombre d’auditeurs. Attachez vous donc à devenir meilleur demain que ce que vous êtes aujourd’hui.


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