ABC des Nations Unies

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Paix et sécurité internationales

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Qui commande les opérations de maintien de la paix ? Les opérations de maintien de la paix sont mises en place par le Conseil de sécurité sous la direction du Secrétaire général, le plus souvent par l’intermédiaire d’un représentant spécial. Selon la nature de la mission, le Commandant de la force est responsable des aspects militaires de l’opération bien que les contingents militaires obéissent à leurs structures de défense nationales. L’Organisation des Nations Unies ne dispose pas de force militaire propre. Ce sont donc les États Membres qui fournissent le personnel militaire et civil que requiert chaque opération. Les soldats de la paix portent l’uniforme de leur pays : ils ne sont identifiés comme agents du maintien de la paix que par un casque ou un béret bleu des Nations Unies et un insigne.

Le personnel militaire des opérations de maintien de la paix est fourni à titre volontaire et financé par les États au moyen de contributions qui sont versées au budget des opérations de maintien de la paix. Les pays fournissant des contingents sont indemnisés à un taux standard au titre de ce budget. Pour 2010-2011, le budget approuvé pour les opérations de maintien de la paix était d’approximativement 7,3 milliards de dollars, ce qui représente moins de 0,5 % des dépenses militaires à l’échelle mondiale. Les opérations sont financées sur le budget des opérations de maintien de la paix et font intervenir des effectifs de nombreux pays. Ce « partage du fardeau » au niveau mondial peut présenter une efficacité remarquable en termes humains, financiers et politiques. Depuis 1948, plus de 2 800 Casques bleus des Nations Unies ont perdu la vie dans l’accomplissement de leur devoir. Au début de 2011, plus de 100 000 militaires et policiers de 115 pays servaient dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Les conflits actuels forment un amalgame complexe : s’ils trouvent souvent leur source au plan interne, ils peuvent cependant être compliqués par l’intervention d’agents externes, qu’il s’agisse d’États, de groupes défendant des intérêts économiques ou d’autres acteurs non étatiques. Les conflits qui ont récemment éclaté en Afrique ont montré les ravages que peuvent causer des troubles civils conjugués à des exportations illicites de ressources naturelles — telles que les diamants, le colombotantalite (utilisé dans les téléphones cellulaires et autres équipements électroniques) — destinées à financer les achats d’armes, le terrorisme, le trafic de drogues, les flux de réfugiés et la dégradation environnementale. La réaction doit, elle aussi, comporter de multiples facettes. Le Système de certification du processus de Kimberley (KPCS), pour ne nommer qu’un exemple, a été introduit par l’Assemblée générale en 2000 afin d’empêcher les ventes de diamants de financer les conflits et les violations des droits humains. Le système de certification vise à empêcher les « diamants du sang » d’entrer sur le marché légal. Les opérations des Nations Unies, de par leur caractère universel, offrent une légitimité unique en tant que moyens de règlement des conflits. Leur caractère universel renforce leur légitimité et limite les conséquences pour la souveraineté du pays hôte. Des soldats de la paix extérieurs à un conflit peuvent favoriser le dialogue entre camps opposés tout en appelant l’attention de la communauté internationale sur des préoccupations locales, ouvrant ainsi la voie à des efforts de paix collectifs qui, sans cela, n’auraient pu démarrer. Certaines conditions semblent désormais indispensables à la réussite d’une opération, notamment le désir profond, chez les parties en présence, de régler leur différend par des moyens pacifiques ; un mandat précis ; un appui politique ferme de la part de la communauté internationale ; et la mise à disposition de ressources financières bruylant


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