Dix-sept haïkus d a n s l ' a s c e n s e u r
Dix-sept haïkus dans l'ascenseur
P oèmes Etienne Faure D essins Myrto Gondicas
Les mots ont leur poids un de trop dans le panier on est en surcharge
Le haïku réduit à peu de superficie élève les corps
Le petit cercueil descendu tôt le matin remonte à la nuit
Plus doux qu’un bonjour dans la nacelle emporté le baiser rêvé
Levant puis couchant au zénith ou au sous-sol l’ascenseur des jours
Un temps suspendue par le mot qui monte ici la chute a repris
Lu de haut en bas septième ou premier haïku où les mots font un
L’ascenseur descend à l’opposé du vieux sens plutôt descenseur
L’envol des oiseaux dans la cage du matin c’est la pesanteur
Des idées de mort il en monte ou en descend cabine ou cerveau
L’hiver les jours bas remonteront au printemps renvoi d’ascenseur
Remontant le soir des voix se sont élevées sans hausser le ton
Le parfum passé juste avant dans l’ascenseur la pensée d’un corps
Deux corps emportés le soir au septième ciel avec ascenseur
Au temps de Balzac
vivaient en haut les plus bas sans autre ascension
Pourquoi renvoyer
le court poème un peu comptable de la loi
L’ascenseur bloqué montent les regrets à pied gémonies du soir
Les auteurs |
Etienne Faure
Né en 1960, vit et travaille à Paris. Dernières publications :
– Vol en V, Gallimard, 2022, prix Alain Bosquet 2022
– Et puis prendre l’air, poèmes en prose, Gallimard, 2020
– Tête en bas, poèmes, Gallimard, 2018, prix Max Jacob, 2019
– Ciné-plage, Champ Vallon, 2015
Il est publié dans de nombreuses revues.
La revue Phoenix lui a consacré un dossier d’invité (n°27) ainsi que Contre-allées (n°43).
Rédaction de notes critiques dans le Cahier Critique de Poésie, Poezibao, Europe, la Revue des revues, Phoenix.
Il est traduit en grec, serbe et hongrois.
Myrto Gondicas
Est traductrice de grec, ancien et moderne. Quelques publications :
– Ce qui dépend de nous, anthologie d’Epictète (Arléa)
– Eschyle, Suppliantes (à paraître chez Anacharsis)
– Cahier grec de la Maison Antoine Vitez (direction)
– Manòlis Tsìpos, Nature morte. A la gloire de la ville (joué à Avignon, mise en scène : Michel Raskine)
– L’Origine du chagrin (avec Michel Volkovitch ; à paraître au Miel des anges)
Publications en revues depuis 2006. Membre du comité de rédaction de Phoenix Illustrations pour La battaille d'Anghiari, de Marie Cosnay, L'or des fous éditeur
�� L a revue C e qui reste �� Ralentir poème 1
Prendre le temps de lire un poème est un acte de résistance libérateur, une manière de rester dans l’instant présent, d’échapper à la fuite en avant permanente que nous impose le rythme de notre époque. C’est reprendre sa respiration avec l’inspiration des autres.
La revue Ce qui reste, coéditée par Cécile A. Holdban et Sébastien de Cornuaud-Marcheteau, vous propose de marquer cette pause en vous faisant découvrir chaque semaine un auteur et un artiste (peintre, graveur, sculpteur, photographe, mais aussi pourquoi pas, musicien, cinéaste, etc).
1 Ralentir travaux de René Char, Paul Éluard et André Breton, recueil de trente brefs poèmes précédés de trois préfaces, 1930, José Corti
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© Décembre 2022 — Dix-sept haïkus dans l'ascenseur –Poèmes d'Etienne Faure Dessins de Myrto Gondicas
La revue Ce qui reste pour la présente édition
16, chemin des Androns 33710 Bayon sur Gironde www.cequireste.fr — revue.cequireste@gmail.com Revue numérique hebdomadaire - ISSN 2497-2363
Plusdouxqu’unbonjour dansla nacel
l e em p o r t é le baiser rêvé
Dix-sept haïkus dans l'ascenseur Poèmes d'Etienne Faure et dessin de Myrto Gondicas