Vivre d'histoires et d'eaux fraîches

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Vivre d’histoires et d’eaux fraîches les ricochets de la mémoire

Le carnet de route des passeurs de mémoire de péruwelz


2 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


Vivre d’histoires et d’eaux fraîches Les ricochets de la mémoire


4 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


Avant-propos L’eau, c’est la vie. Rien de plus simple ?

Ensemble, ces acteurs établissent un

Pourtant, si on s’approche un peu plus

diagnostic et proposent un programme

près de la question, en Wallonie par

d’actions visant à améliorer la gestion

exemple, on constate qu’il y a bien des

durable de notre ressource en eau.

choses à dire et surtout à faire. D’autant plus si nous voulons respecter les objectifs de l’Europe, avec sa Directive Cadre Européenne sur l’Eau: retrouver des rivières avec une eau de qualité et un état écologique

C’est à travers le travail de mémoire que nous désirons construire l’avenir de nos cours d’eau.

satisfaisant.

Grâce à ces souvenirs du siècle passé,

Pour répondre à ces exigences

richesse de nos milieux aquatiques,

la Wallonie s’appuie sur des asbl regroupant les usagers et gestionnaires de l’eau, les «Contrats de Rivière».

nous espérons faire redécouvrir la mais surtout susciter l’envie de s’engager ensemble, dans une gestion durable et intégrée pour le siècle à venir. Nous

Chez nous, un Contrat de Rivière est

donnerons ainsi aux populations

né en mars 2011. C’est le Contrat de

d’aujourd’hui et de demain les moyens

Rivière Escaut-Lys.

de se créer, eux aussi, leurs propres

Il réunit 43 membres, entre les

souvenirs autour de l’eau.

gestionnaires (S.P.W., les Provinces, les communes et les Wateringues) et

CONTRAT de RIVIèRE ESCAUT-LYS

les usagers privés et publics de l’eau : pêcheurs, naturalistes, parcs naturels, intercommunales, centres culturels, syndicats agricoles, etc.

les ricochets de la mémoire . 5


L’aventure entre les Passeurs de

Ce livre a été conçu comme support au

mémoire et Arrêt 59 a débuté en 2008

parcours des fontaines, comme carnet

autour du projet « Train de Vies ». A

de route, mais aussi comme un beau

sa suite, le groupe d’aînés, appelé « Les

livre ayant toute sa légitimité dans une

Passeurs de mémoire », a souhaité

bibliothèque.

continuer à travailler dans la dynamique intergénérationnelle amorcée par l’asbl AG’Y SONT. C’est ensuite tout naturellement qu’Arrêt 59 a suivi le mouvement. Depuis ce premier projet, nous accompagnons, avec notre compétence dans le domaine artistique, les Passeurs de mémoire à chacune de leurs initiatives. Plusieurs artistes ont ainsi été associés au groupe et sont intervenus dans la scénographie de plusieurs

Cette contribution au projet des Passeurs de mémoire nous donne l’occasion de vous inviter à redécouvrir Péruwelz sous l’angle de ses fontaines, à regarder le paysage autrement et de voyager, le temps d’une promenade, au travers de ses sentiers méconnus.

expositions. Aujourd’hui, le projet s’ancre différemment dans l’histoire et se matérialise par la conception d’un parcours autour des fontaines de Péruwelz et par la réalisation de ce livre auquel nous sommes associés. Nous avons souhaité collaborer avec deux artistes désormais compères : Isabelle Baldacchino, écrivain et artisteanimatrice de notre Centre d’Expression et de Créativité, et Pascal Liénard, graphiste.

6 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches

aRreT 59, centre culturel de Péruwelz


avant-propos Créée en 1993, l’asbl AG’Y SONT

de la gare. Par la suite, quelques aînés

a vu le jour dans un contexte

du quartier ont souhaité continuer cette

sociétal où la philosophie et le terme

initiative, c’est ainsi que les Passeurs de

« intergénérationnel » étaient méconnus.

mémoire de Péruwelz sont nés.

Petit à petit, un fossé s’établit entre

Grâce à leur dynamisme et investissement,

les générations, particulièrement entre

plusieurs expositions ont vu le jour : « Du

celle de nos aînés et celles des jeunes

basket sur les pavés au basket de rue »,

enfants et adolescents. Ces générations

« L’habitat dans tous ses états » et « Entre

ne se connaissent plus ou peu, surtout

malheurs et bonheurs : le quotidien des

dans les structures extra-familiales,

civils durant la guerre 40-45 ».

ce qui engendre des problèmes de communication, l’installation de stéréotypes, et une attitude individualiste généralisée.

Cette année, ces seniors férus de mémoire et d’échanges souhaitaient non seulement réveiller leur propre mémoire autour de la thématique de l’eau mais

Pour toutes ces raisons, l’asbl mène

également celle des grands-parents des

depuis 20 ans diverses actions ayant

enfants de 6 ème primaire des différentes

toutes comme objectif de (re)créer des

écoles de l’entité de Péruwelz.

liens entre les générations et de rompre l’isolement des plus âgés. Le projet « Passeurs de mémoire » en est un bel exemple ! Qu’est-ce qu’un Passeur de mémoire ? C’est un senior qui souhaite transmettre son passé de manière ludique et interactive. C’est aussi un passeur de souvenirs qui désire relier le passé au

Ce projet est donc l’aboutissement de deux années de récolte de souvenirs, d’échanges, de discussion et de rencontres entre jeunes et passeurs de mémoire de l’entité de Péruwelz.

présent pour donner un sens à l’avenir. Les Passeurs de mémoire ont vu le jour

Bonne balade à tous !

en 2008 dans le cadre du projet « Train de Vies », projet qui stimulait l’échange intergénérationnel autour du quartier

asbl AG’Y SONT

les ricochets de la mémoire . 7


Prêts à voyager entre passé et présent ? Le carnet de route que vous tenez entre les mains vous guidera tout le long d’un parcours de 2,5 km à la découverte des fontaines du Péruwelzis et de l’utilisation de son eau. Il recèle les souvenirs et les anecdotes

circuit

« vivre d’histoires et d’eaux fraiches » départ

Lavoir Dubuisson-Copin parc édouard simon, rue albert I er 7600 Péruwelz balisage distance durée

2,5km

de nos anciens, des informations historiques et pédagogiques sur l’eau. Au fil des arrêts, c’est toute une partie du Péruwelzis qui vous sera contée.

1h30

retrouvez le plan du parcours à la fin de ce carnet

Muni du plan du parcours, suivez les traces des Passeurs de mémoire. Soyez attentifs, ils ont marqué de leurs pas arbres, voieries et trottoirs.

Demandez le sac à dos

+

pédagogique et son guide pour réaliser vos propres expériences tout au long du parcours. vous indiquera quand + vous pouvez vous y reporter. Ce sigle

Vous avez envie d’aller plus loin dans la découverte de l’Eau ?

8 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches

retrouvez les adresses au dos de ce carnet


Parler de l’eau, c’est parler de notre enfance, au temps où nous étions heureux « comme une épinoche dans la Verne ». Fontaine, canal, puits, citerne, péniche, piscine … nous en avons les mots à la bouche. Parler de l’eau, c’est remonter des histoires lointaines à la surface et s’étonner de les retrouver si vives. Barrages, remous, courants, lessives, mares, tritons… Au fil de l’écriture, nos paroles vagabondent jusqu’aux ruisseaux du présent. Assis sur nos souvenirs, les pieds libres au bord du temps, il en est passé des mots sous les ponts de la mémoire. Entrez dans nos méandres. Nos épanchements sont joyeux. Ces eaux-là sont les nôtres. Ces eaux-là deviennent les vôtres, grâce au pouvoir du ricochet.

Les Passeurs de Mémoire

les ricochets de la mémoire . 9


arrêt

1. À grandes eaux 1912

bassins arth

10 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches

ur

dubuisson

cop


Vous voici au point de départ d’un parcours aquatique les pieds au sec.

lavoir dubuisson-copin

1.

Promeneurs, soyez les bienvenus.

C’est toute la magie du Péruwelzis. Nos méandres entre passé et présent commencent ici, à la fontaine du Square Albert Ier. Créée par la Ville en 1900 pour les familles, elle est composée de trois bassins : le premier pour l’eau potable, le second pour savonner et le troisième pour rincer. En effet, à l’époque, pas de machine à laver ni de raccordement à l’eau. Les mères lessivaient à la main, ici ou dans leur cour et croyez-nous, la tâche était ardue.

in

les ricochets de la mémoire . 11


Difficile à croire aujourd’hui mais avant 1950, nous n’étions pas raccordés à la distribution d’eau. Nous avions un puits de quatre à cinq mètres de profondeur. Sur la paroi arrondie, on reconnaissait les briques jaunes des vieilles maisons de Wiers.

Quelle aventure pour remonter l’eau ! Un seau au crochet d’une grande perche ou attaché à une corde puisait l’eau au fond. On le remontait à même la margelle. Il me semble même que mes voisins ont utilisé leur puits jusqu’en 1990, vous vous rendez compte ? Parfois, en été, le puits était à sec. On

Moi, j’avais neuf ans en 51. Nous n’avions

m’avait expliqué que les travaux et la

pas de machine à laver la vaisselle, pas de

suppression de l’écluse d’Antoing avait

salle de bain, pas de WC avec chasse, pas

baissé le niveau de la nappe aquifère. Mais impossible de vivre sans eau. Ma mère faisait la lessive tous les huit jours dans des cuviers. Trois opérations étaient nécessaires : tremper, savonner, rincer. Cela demandait beaucoup d’eau.

d’eau courante. On avait seulement une pompe reliée à un puits.

L’eau pompée servait alors à tout : à la cuisine, à la toilette …

Heureusement, nous avions une citerne d’eau de pluie qui récoltait une eau douce. Mr KAJDANSKI interviewé par Sacha d e l’École St-Charles

12 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches

Mr De BoElpaep interviewé par Maïa de l’école communale de Bon-Secours


cyclomoteurs. Autant vous dire que je revenais le soir les vêtements souillés de graisse. Mais pas de machine à laver à l’époque : été comme hiver, ma grand-mère

L’eau de pluie servait à la lessive et pour

lavait mes vêtements dans la cour.

nous laver aussi. Une pompe à bras était

Allez hop, l’habit de travail sur les cailloux, brosse de rue, savon noir, eau chaude et on frotte et on frotte ! Mr Vandrepotte

raccordée à la citerne. Je me souviens quand j’habitais la rue Paul Henri Spaak : une source était à la disposition des gens.

On y prenait l’eau à l’aide d’une pompe à bras. Un lieu de partage en somme. Mr Grisselin interviewé par un élève de l’école communale de Wiers

Nous, nous n’avions pas de puits à la maison. Pour la lessive et le nettoyage,

Maman m’envoyait chercher de l’eau que je puisais sur les berges de l’ancien canal. J’avais, oh, une dizaine d’années peutêtre. Pour l’eau potable, une des maisons voisines possédait une source où nous puisions de l’eau. Mme Rivière interviewée par Antoine de l’école communale de Callenelle

les ricochets de la mémoire . 13

arrêt 1 . lavoir dubuisson-copin

J’avais quinze ans en 56 et j’étais déjà mécanicien. Je m’occupais des


Chez moi aussi, on se servait d’une pompe à bras. Il y cinquante ans, nous récoltions d’abord l’eau de la citerne. Puis, nous la remontions manuellement à l’aide de la pompe. Ensuite, nous la montions au grenier où elle redescendait vers un chauffe-bain chauffé au bois qui

? mais d’où vient l’eau des sources ?

se situait dans la salle de bain.

L’eau arrivait enfin dans la baignoire. Mr Desclée

Parfois, le puits creusé près de la maison était partagé avec des voisins qui n’en avaient pas.

Aujourd’hui, on construit des puits pour décorer son jardin, lui donner une couleur rustique mais en 1950, ils étaient surtout utiles. Lorsqu’il pleut, une partie de l’eau s’infiltre dans le sol. Lorsqu’elle rencontre une couche imperméable, elle s’accumule. Elle crée alors un aquifère ou nappe phréatique. Soit l’eau reste coincée dans l’aquifère, soit elle s’écoule dans le sol, parfois sur plusieurs kilomètres. Au bout de sa course, elle ressort, créant ainsi une source.

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On réfléchissait à la profondeur, au modèle le plus adapté aux besoins. Un puits, ça peut être dangereux si on n’y fait pas attention. Alors on couvrait parfois l’ouverture pour éviter les chutes des petits enfants ou qu’il soit pollué par les feuilles d’arbre. Mme Pottiez interviewée par Brian de l’Athénée royal de Péruwelz


arrĂŞt 1 . lavoir dubuisson-copin les ricochets de la mĂŠmoire . 15


arrêt 2. L’eau vagabonde de notre e nfance

16 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


piscine, étang, parc édouard simon

Faites quelques pas dans le Parc Edouard Simon. y mêler l’eau et le végétal. Si vous vous attardez dans cet espace de verdure aux essences rares, vous trouverez un étang jalonné de

2.

Le paysagiste Louis Fusch a voulu

rocailles, une grotte et même un kiosque. Entendez-vous nos rires d’enfants d’un autre temps ? Il y plus de cinquante ans, c’était notre domaine de jeu. D’autres sites ont été aménagés après la seconde guerre mondiale : la piscine communale et celle, privée, du Mont de Péruwelz. Mais pour jouer aux braconniers, nous revenions souvent à l’étang pour attraper de petits poissons. Toutes ces eaux de la région nous rendaient poissons nous aussi et nous plongions souvent dans les rivières à grand renfort de cris. Poursuivez la promenade dans les grandes allées ; vous déboucherez sur le parc De Keyser et la drève de la Verte Chasse.

les ricochets de la mémoire . 17


Oh, je me souviens, il y avait des cygnes sur l’étang de Péruwelz. Ils étaient doux et calmes. Pas étonnant car ils étaient bien nourris par la marchande de chaussures, Alaudie.

Elle n’était pas avare : elle leur donnait des pains entiers ! MME VIVIER

Durant ma jeunesse, avec mes amis, j’allais jouer au parc De Keyser. Nous

Nous n’étions pas seuls dans l’eau. On

devenions pêcheur et guerrier :

la partageait avec les péniches. A cette

nous attrapions les tritons, les petits têtards de l’étang, derrière la piscine actuelle, mais nous jouions aussi au lancer de pierres. Quelle insouciance ! Mme Vignoble interviewée par Julien de l’école communale de Bon-Secours

époque, elles étaient tirées par des haleurs munis de grands harnais. J’avais dans mes amis de très bons nageurs qui se lançaient des défis : «Tu paries que tu ne passes pas sous la péniche ? ».

Ils n’hésitaient pas à plonger sous les bateaux pour reparaître de l’autre côté. Mr Moulin

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Un lac, un étang ou une mare ?

Ces trois étendues d’eau sont des zones humides et fermées. À la différence des rivières qui sont des milieux courants, on parle de milieux dormants. Elles sont généralement alimentées par les eaux de pluies et, parfois, par une source ou une rivière. Dans tous les cas, la circulation de l’eau est nulle ou très lente. Mais quelle est la différence entre les

Contrairement à la mare, où la

trois, alors ? Elle tient essentiellement

température de l’eau reste égale, dans

dans leur taille, leur profondeur et leur

un étang, on trouve une différence de

fonctionnement.

température entre la surface et le fond.

La mare

Le lac

Sa taille est relativement modeste,

Dans un lac, la taille et la profondeur

moins de 0,5 hectare. On la définit

sont très importantes, supérieures

comme une étendue d’eau parfois

à vingt mètres. La lumière n’atteint

temporaire et peu profonde (trois

pas le fond. Les températures sont

mètres maximum).

harmonisées grâce à l’effet du vent qui favorise la circulation de l’eau du haut

L’étang L’étang est une étendue d’eau plus importante, avec, souvent, plus de profondeur (de un à huit mètres).

vers le fond. Étangs et lacs peuvent être naturels ou artificiels (conçus par l’homme).

Cependant, la lumière peut pénétrer jusqu’au fond.

les ricochets de la mémoire . 19

arrêt 2 . piscine, étang, parc édouard simon

?


Et il n’y avait pas que les enfants qui en profitaient. Beaucoup de gens se baignaient dans le canal. Toute une colonie de bouées !

Nous passions les bras dans des chambres à air gonflées pour flotter sur l’eau. Mr Vandrepotte

Et le jardin, alors ? Quel bonheur. J’avais cinq ou six ans. On mettait des grandes bassines dehors, remplies d’eau qui chauffait au soleil et nous avions notre piscine. Nous ne manquions pas d’idées :

on jetait de l’eau dans le couloir et, avec une serpillère, on glissait comme des fous. Mme Persillon interviewée par Ellenita de l’école Notre-Dame de Bon-Secours J’ai appris à nager dans les méandres de la Verne blanche, là où c’était plus profond. On pataugeait dans l’eau claire. Lorsque la piscine a été construite, vers 1956 je crois,

je m’y rendais chaque après-midi de beau temps. Mr KAJDANSKI interviewé par Sacha d e l’École St-Charles

Même pendant la guerre, l’eau était une aire de jeu. L’hiver 42-43 fut très dur, le canal était gelé. Alors on utilisait une vieille chaise ou une caisse à bière en guise de luge. Et oui, on récupérait tout. On y plantait des piquets pour y faire des courses. Mme Vivier

20 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


les ricochets de la mĂŠmoire . 21


arrêt 3. Heureux comme une épinoche dans la Verne 22 . V i v r e d ’ h i s t o i r e s e t d ’ e a u x f r a î c h e s


la verne

3.

Les petits ruisseaux font les grandes vernes dans le Péruwelzis. Ils se rejoignent sur le territoire de Wiers et ne font qu’un aux abords de la frontière. La Verne, notre rivière, quitte alors nos terres belges pour se jeter dans le canal du Jard puis dans l’Escaut. Remontons l’Histoire : Péruwelz doit son existence à l’eau, créé par un passage à gué pierreux. Les enfants en faisait un monde d’aventures où les sources étaient autant de trésors à conquérir.

l es r i c o c h e ts d e l a m é m o i r e . 23


Parfois je me plonge dans les matins de printemps de mon enfance. Il y en a un en 1943 qui me reste particulièrement en mémoire. Notre instituteur avait projeté une excursion à Thumaide pour découvrir la source de la Verne. Nous avons marché pendant une heure. Une éternité pour nos petites jambes. Nous avons fait une halte bien méritée à l’école communale. Ensuite, ragaillardis, nous sommes repartis en direction de la campagne.

Notre aventure commença alors par l’entrée dans un bosquet. Nous devenions écoliers au pays des Merveilles. Un filet d’eau qui sortait de terre apparut soudain. Il alimentait un fossé s’élargissant au fur et

A quatre ou cinq ans, j’avais déjà mes secrets. Je partais pêcher les épinoches en cachette de mes parents. Avec mes amis, j’allais là où la Verne passait sous les habitations. Nous jouions à attraper le

à mesure de notre progression. Notre joie,

plus de poissons possible.

mêlée à notre étonnement, nous fit oublier

Nous n’étions pas bien méchants : nous les remettions toujours à l’eau. Mais chut, ça reste entre nous.

la fatigue. Explorateurs à la recherche d’un trésor, nous venions de découvrir « l’or bleu ». Nous prenions conscience de la valeur inestimable de l’eau puisqu’elle était, est et sera source de vie à travers les âges. A notre retour, nous avons retrouvé la Verne à Péruwelz, à Outre L’Eau, dans le parc De Keyser, à la rue des Chaufours. Le ru rejoint par d’autres sources était devenu rivière. Depuis ce jour, je n’ai plus regardé les eaux de mes campagnes de la même façon. Mr Desclée

24 . V i v r e d ’ h i s t o i r e s e t d ’ e a u x f r a î c h e s

Mme Moulin


?

de la Verte Chasse. Il y avait des petits ponts à l’arrière des maisons, on y mettait des bouteilles pour attraper des têtards.

Une vraie fascination d’enfant, les têtards, vous ne trouvez pas ?

Une astuce pour estimer la qualité de nos cours d’eau ?

Par contre, interdiction de jouer dans le parc De Keyser, mal fréquenté, et d’aller près des carrières. Liberté, certes, mais prudence tout de même. Mme fondu Faites confiance à un poissonrepère : le brochet. En effet, poisson exigeant au sommet de la chaine alimentaire, c’est le plus grand prédateur naturel de nos cours d’eau. Il se nourrit de l’ensemble des autres poissons présents. On considère donc que la présence et la reproduction du brochet dans une rivière est gage de qualité d’eau Moi, je me rappelle, il y avait également une autre source dans le parc mais plus

pour lui et toutes les autres espèces. On parle d’ « espèce parapluie ».

+

modeste. Oui, c’est ça… une source qui alimentait l’étang. ça me revient …

Dans le parc Tondreau, il existait des mares et des fossés. On y trouvait des têtards et des tritons. Inutile de vous dire que mes amis et moi, enfants jouant aux pirates, avons essayé souvent d’attraper ces bestioles.

f.1 f.7

Nous étions un peu fous, grisés par la baignade. En effet, on fabriquait des barrages dans la rivière pour augmenter le volume de l’eau et pour nager. Mr Grisselin interviewé par un élève de l’école communale de Wiers

Mr Jottard interviewé par un élève de l’école St-Charles

les ricochets de la mémoire . 25

arrêt 3 . la verne

Oh nous, nous jouions aussi dans le fossé


Moi, ce qui me fascinait, c’était la pureté de l’eau. On aurait dit du cristal. Je pouvais rester là des heures, assise au bord de la Verne ou sur un pont du parc de Saint-Charles, à admirer les cailloux au fond de la rivière. Mme Vivier

Il n’y avait pas que les animaux qui nous fascinaient au bord des ruisseaux cristallins.

Mes souvenirs de la rivière, c’est ce qu’on y trouvait de vivant, finalement. Durant les vacances, un ami m’amena dans une prairie traversée par la Verne qui servait d’abreuvoir au bétail. C’est là que l’on découvrit grenouilles, têtards, épinoches, salamandres et libellules qui zigzaguaient près de nous.

Tout un monde féérique pour le petit garçon que j’étais. Mr Desclée

26 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches

Je me souviens des herbes et des légumes. Le cresson poussait comme ça, naturellement. On pouvait se servir. On cueillait aussi des navets. Nous avions notre petit rituel : on arrachait un navet, on le lavait à l’eau claire et on le croquait. Mme Lekimpe


l e s r i c o c h e t s d e l a m é m o i r e . 27


arrêt4 . Les mots à la bouche : comment raconter le saule têtard ? 28 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


saules têtards

4.

Regardez bien, promeneurs. Le voyez-vous, le saule têtard, avec sa tête de vieux sage ? Son tronc se prend pour une caverne et abrite sans doute mille espèces féériques. Il y a pourtant une explication concrète à cet aspect particulier. Il est dû à un mode de taille. Selon une technique très ancienne, on coupe les branches de l’arbre, à intervalles réguliers. Ce qui engendre la pousse vigoureuse de nouvelles tiges qui développent un bourrelet de cicatrisation. Avec le temps, ces bourrelets augmentent, créant des cavités et donnant cette forme de tête renf lée.

les ricochets de la mémoire . 29


A une époque pas très éloignée, les saules avaient une grande importance pour les habitants des campagnes.

Est-il le fruit des amours entre

Bois de chauffage, osier pour la

un arbre

vannerie, ils servaient aussi à délimiter des parcelles, au drainage des sols ou à

et

un triton

stabiliser les berges. Si vous avez gardé votre âme d’enfant, vous pouvez prendre un moment

?

pour lui inventer une naissance plus mystérieuse.

+ 30 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches

f.2


Imaginez le monde qu’il abrite sous son feuillage.

Entendez-vous

son souffle vous raconter les vieux contes

du vent ? les ricochets de la mĂŠmoire . 31


arrêt5 . L’eau vive des fontaines

32 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


la FONTAINE Jaunay-Clan

5.

Ecoutez le nom de nos fontaines et rêvez aux jaillissements de nos mémoires : la fontaine du Lavoir Dubuisson-Copin, celle du Maréchal et de la Petite Place, Tanchou, la Ferté, la fontaine Julie ou de Verquesies. Ou encore la fontaine Jaunay Clan, celle-là même où vous faites une halte bien méritée. Toutes ont été foulées du pied, et le sont encore, par les habitants de Péruwelz ou leurs amis transfrontaliers. Toutes ont recueilli des confidences, des larmes et des rires. Des soifs ont été étanchées, des mains s’y sont usées à la lessive, des amours y ont été scellés… peut-être.

les ricochets de la mémoire . 33


? Ah, la fontaine de Tanchou ! J’y allais avec mon grand-père pour boire

L’eau est un produit vivant

la « meilleure eau de Péruwelz ». Mr Homerin

Son goût et son aspect varient en fonction des minéraux et des éléments biologiques (terre, algues, feuilles, etc.) rencontrés lors de son trajet dans le milieu naturel. Le saviez-vous ? Les spécialistes Je me souviens de nos visites chez mes arrières-grands-parents maternels. Ils

de l’eau en parlent comme d’un vrai vin. En avant pour une

habitaient près de la frontière française, au

dégustation. Levez votre verre

lieu dit le « tamon ». Nous y allions à pied.

admirez sa « brillance » ou sa

La promenade nous menait sur un sentier entre les champs quand apparaissait la « fontaine Tanchou » et sa cressonnière.

Nous étions au carrefour de plusieurs sentiers, comme dans les contes, au moment du choix.

« fluidité » si l’eau ne laisse aucune trace visible sur le verre. Elle pétille ? Est-elle « éclatante », « fugitive » ou « moustillante » selon le degré de picotement sur la langue ? On pourrait parler de ses arômes (acide, amer ou douceâtre) et de sa texture (légère, souple ou râpeuse).

Mr Jottard interviewé par un élève de l’école St-Charles

Qu’elle soit gazeuse ou rocheuse, l’eau a un vocabulaire aussi créatif que la vie qui la fait bouillonner.

34 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches

+

f.3


à Wiers, j’enfourchais mon vélo. Je passais par la rue de la Ferté.

Là, les jours de grandes chaleurs, nous nous retrouvions à plusieurs, autour de la fontaine, pour boire de l’eau fraîche. Je me souviens qu’il y avait un attroupement formidable car toutes les écoles proches y faisaient une halte après les cours. Mr Calonne interviewé par Théo de l’ Athénée Royal de Péruwelz

Je dois dire que l’eau de la Ferté était plus légère que celle de notre puits. La nôtre était tellement ferrugineuse. Aussi, nous allions jusqu’à cette fontaine, pour nous désaltérer, mais nous ne la transportions pas.

Après la guerre, j’ai un souvenir particulier : je me rappelle des gens qui y lavaient leur voiture. Mme Delfosse interviewée par un élève de l’école St-Charles

Mon mari et moi allions chercher de l’eau à la fontaine. Nous nous déplacions en Volvo…. Un jour, un cycliste passant par là nous dit :

« Bin nom de d’jeu, tu roules en Volvo et tu vin quère d’l’eau al fontaine! ». Mme Vivier

les ricochets de la mémoire . 35

arrêt 5 . la FONTAINE Jaunay-Clan

Quand j’étais adolescent, j’allais à l’Athénée Royal de Péruwelz. Pour revenir


arrêt 6. Aquapolis

36 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


la mare

6. Aquapolis pourrait être le nom imaginaire de la mare. Tout un petit peuple d’êtres vivants participe à l’équilibre de ce monde aquatique. Sous l’eau et dans les airs. Les oiseaux et les plantes, les batraciens et les insectes, faune, f lore, soleil et vent, participent au bal de la vie. Une marelle bien organisée dans la mare ! Enfant, l’étudier devenait un jeu passionnant.

l es r i c o c h e ts d e l a m é m o i r e . 37


Enfant, je jouais avec ma sœur au long du ruisseau.

Nous partions souvent à la recherche des grenouilles. Mme Harvent interviewée par Alysson de l’ école communale de Callenelle

? zone humide

Au bord de l’eau, il y avait des tritons, des épinoches, des oiseaux de marécages et des cygnes sur l’étang,

toute une vie de zone humide. Par contre, les gros poissons se pêchaient dans le canal. Mr Antoine interviewé par Noah de l’ école communale de Bon-Secours

Une zone humide est un véritable écosystème. L’eau des sources présente souvent des caractéristiques idéales pour la vie dans l’eau : température fraîche et constante, débit régulier, caractéristique physico-chimique constante. Les espèces animales et végétales y prolifèrent en parfaite harmonie.

+

f.4

38 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


enfants de mon âge. On descendait dans l’eau et, avec une nasse (une épuisette très grande), on délogeait des poissons : des gardons, des perches, des brochets.

Quelle partie de plaisir ! Nous étions fiers de nos prises. Mr Kajdanski interviewé par Sacha de l’école St-Charles

Moi, je ne pouvais pas me rendre à la rivière.

« Ce ne sont pas des jeux de filles », disaient mes parents. Mais mes frères, les veinards, se rendaient souvent dans le ruisseau de la Verte Chasse pour y pêcher des épinoches. Nous, les petites filles, on imitait nos mamans. On lavait nos poupées avec précaution. On faisait la lessive de petits

Les enfances passent et se ressemblent. Quand j’ai commencé ma carrière d’instituteur, dans les années 60/70, comme moi à leur âge, les élèves ramenaient des épinoches, des salamandres, des tritons, ... en classe.

Nous faisions alors une étude des différents spécimens.

«objets» comme des napperons ou les

Mais la pollution est arrivée et nos

vêtements de poupée. De vraies petites

travaux d’observation sont tombés

ménagères. MME Delfosse interviewée par un élève de l’école St-Charles

dans l’oubli. Mr Desclée

les ricochets de la mémoire . 39

arrêt 6 . la mare

Vers 14-15 ans, j’allais à la pêche avec les


arrêt7 . Jusqu’à plus soif

40 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


la fontaine du maréchal

7.

Cette fontaine a eu plusieurs noms : fontaine Magritte, fontaine des Quatre-Cailloux ou encore celle des « cailloux gris posés de chant ». Aujourd’hui, on l’appelle la Fontaine du Maréchal. Pas de militaire dans le coin, mais plutôt un amoureux des chevaux. Certains d’entre nous s’en souviennent encore. L’eau et le fer ont parfois fait bon ménage.

les ricochets de la mémoire . 41


? Chez nous, c’était particulier tout de même. La maison n’avait pas d’eau potable, mais on trouvait des pompes dans chaque rue.

Pourquoi l’eau « devient »-elle non potable ?

Et tenez-vous bien, tous les habitants avaient une clé pour prendre de l’eau potable, la clé de la vie en quelque sorte. L’eau servait à préparer les repas et à boire. Pour le reste, ménage et bains, on se servait de l’eau de pluie des citernes. Oh, ça me revient : quand nous allions à la fontaine de la rue Castiau, nous passions devant le maréchal-ferrant. Tous les enfants s’arrêtaient pour le regarder ferrer les chevaux qui travaillaient dans les fermes. Fascinant !

Une eau potable est une eau que l’on peut boire sans risque. Des normes ont été établies pour

Mr Foulon interviewé par Lise de l’Athénée Royal de Péruwelz

fixer les teneurs limites à ne pas dépasser d’un certain nombre de substances nocives, susceptibles d’être présentes dans l’eau. Ainsi,

Moi, ma source de vie, c’était celle de

une eau potable doit être exempte

la rue Castiau, au fond d’une impasse,

de germes pathogènes (bactéries,

presqu’en face de l’entrée de l’école Saint-Charles.

J’y allais parfois chercher de l’eau avec des bouteilles en verre.

virus) et d’organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces micro-organismes sont grands. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu’en quantité limitée. Ces concentrations maximales admissibles ont été définies, entre

Mr Jottard interviewé par un élève de l’école St-Charles

autres, pour les nitrates, phosphates, métaux lourds ou hydrocarbures et pesticides.

+ 42 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches

f.5


arrêt 7 . la FONTAINE du maréchal Durant l’été, en revenant de l’école, je passais par la rue Castiau. Il y avait une fontaine dans une petite impasse. Oh, je n’allais pas y chercher de l’eau mais

je m’y arrêtais lorsqu’il faisait chaud, heureux de trouver de quoi me désaltérer. Mr Vignoble interviewé par Julien de l’école communale de Bon-Secours

les ricochets de la mémoire . 43


arrêt 8. D’amitié et d’eau fraîche

44 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


la FONTAINE de la petite place

8.

Autrefois, ce « marché aux cochons » ne disposait pas de fontaine. On en construisit une en 1898. Une fontaine amie située dans une impasse de la rue de Roucourt, la « fontaine du Flassart », partageait son eau pour lui donner vie. L’endroit devint la « Petite Place », lieu de jeux et de rencontres.

les ricochets de la mémoire . 45


Moi, je n’ai pas connu le plaisir des fontaines. A Bon-Secours, une pompe était installée « au carrefour » de la rue et chaque ménagère possédait une clé pour se servir. L’eau était gratuite, un rêve ! Puis, les habitants ont voulu un raccordement à leur habitation. Au début, il était situé dans le couloir de la maison.

Petit à petit, le confort est venu à nous, tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Bien sûr, l’eau était utile à notre quotidien mais la fontaine était surtout un lieu de

Souvenir d’un passeur de mémoire

rencontres pour nos parents, pendant que les enfants jouaient non loin de là. Moins dangereuses qu’aujourd’hui,

les rues, peu fréquentées par les voitures, abritaient nos insouciances. Mr Grisselin interviewée par un élève de l’école communale de Wiers

46 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


arrêt 8 . la FONTAINE de la petite place

?

Moi, j’habitais en face du parc de Péruwelz. Nous allions chercher l’eau à la fontaine de la Petite Place, où se trouve la bibliothèque aujourd’hui.

sources & fontaines

Nous amenions notre carafe, car nous aimions la boire bien fraîche. Mes parents allaient aussi à la fontaine de la Ferté. Au parc de Péruwelz, ils remplissaient douze bouteilles une fois par semaine.

Mais ils n’étaient pas les seuls, il y avait parfois « embouteillage ». Alors, ils se rendaient à la fontaine située près de la caserne des pompiers.

Parfois, une fontaine est le lieu d’une source, là où l’eau sort naturellement

Mme Ducrotois interviewée par un élève de l’école communale de Bon-Secours

de terre, le point exact où elle jaillit. Et parfois, l’eau peut provenir d’une source située à plusieurs centaines de mètres. L’eau de la source fait alors un petit voyage par un conduit qui la mène à sa fontaine, « sous pression » ou par « gravité » selon les termes techniques.

+

f.6

l e s r i c o c h e t s d e l a m é m o i r e . 47


48 . Vivre d’histoires et d’eaux fraîches


R e me r c ie me n t s Passeurs de mémoire : Denise Descamps, Francine Descamps, René Desclée, Liliane Delfosse, Maryane Fondu, Yves Homerin, Lady Himpe, Bernadette Lekimpe, Claudine et Robert Moulin, Béatrice et Dany Vandrepotte, Ida Vivier.

é c ol e s Classes de 6 ème primaire de : École communale de Wiers École communale de Brasménil École communale de Callenelle École communale de Bury École communale de Braffe École communale de Bon-Secours École Notre-Dame de Bon-Secours École St-Charles de Péruwelz Athénée Royal de Péruwelz École communale de la Roë

Péruwelz, 2014


Vivre d’histoires et d’eaux fraîches

Un projet mené par Ag’Y SONT, Arrêt 59 et le Contrat de Rivière Escaut-Lys, avec le regard artistique de Pascal Liénard (conception et réalisation du carnet de route), accompagné par Isabelle Baldacchino (rédaction et correction de textes), avec la précieuse collaboration de Dimitri Kajdanski et de la Ville de Péruwelz

Les ricochets de la mémoire

Photographies d’archives extraites d’albums et de souvenirs de familles des Passeurs de mémoire, excepté : photographies d’achives extraites du livre Histoires au fil des Vernes (p.2, 10, 15, 51 ; p.32, 40, 44 : Stéphanie Vanhabost ; p.45 : J.-P. Paemelaere ; plans p.43, 46, 47 : archives communales de la Ville de Péruwelz), photographies p.11, 15, 17, 19, 20, 21, 22, 23, 26, 28, 29, 30, 33, 34, 36, 37, 38, 41, 42, 45, 46 : Pascal Liénard

Éditeur responsable : ASBL Ag’Y SONT 59/46 rue Jeanne d’Arc, Tournai


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Lavoir Dubuisson-Copin, Parc édouard simon, rue albert I er 7 600 péruwelz

P1 parking grand Place p2 Parking de la Verte Chasse p3 Parking de l’église

les ricochets de la mémoire . 51


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Vivre d’histoires et d’eaux fraîches Les ricochets de la mémoire Rue du Réthiba

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Ce carnet de 5route vous accompagnera le long d’un parcours où la mémoire vient rencontrer l’histoire de nos fontaines et 4 l’actualité de nos cours d’eau. Rue Casti au

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C a r ne t e t/ o u s a c à d o s p é d a g o g i q ue Arrêt 59, Centre culturel de Péruwelz 59, rue des français, Péruwelz ASBL Ag’Y SONT 59/46 rue Jeanne d’Arc, Tournai Contrat de Rivière Escaut-Lys et Maison Du Parc Naturel Des Plaines de l’Escaut 31 rue des Sapins, Bon-Secours Médiathèque communale Charles Deberghes 3, Petite Place, Péruwelz

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: 3 ,00€


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