La peinture de Marie Hugo est peut-être d’avantage une écriture. Comme on formule une phrase avant de l’écrire, l’artiste conçoit une forme avant de la jeter sur la toile, et les lignes s’enchaînent comme des mots qui couleraient de source. De source : c’est bien de cela qu’il s’agit car tout est jaillissement, écoulement, dans l’oeuvre de MH. Quand elle exécute son geste graphique, elle laisse l’eau emporter la matière noire de l’encre ou teintée du pigment comme la terre qu’emporte le ravinement des eaux. Plus récemment dans son travail elle fait intervenir le gesso qu’elle mélange à l’encre de Chine ou aux pigments minéraux et la couleur remonte à la surface crayeuse produisant des teintes profondes, chaudes, mattes dans l’épaisseur desquelles le regard pénètre. Flux et reflux de la matière.