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LES BRÈVES DU WEB 21 mai 2014


MAY IN THE SUMMER

CHERIEN DABIS

2,5/5

PORTRAIT DE FEMME May est une jeune et jolie Palestinienne vivant aux Etats-Unis, carriériste et amoureuse de Ziad, son fiancé musulman non pratiquant. Sa mère, de confession chrétienne, désapprouve leur futur mariage alors que le sien a déjà volé en éclats. Accompagnée de ses deux sœurs cadettes Jasmine et Dalia, May profitera de ses vacances dans son village natal pour se livrer à la fois à une bataille contre les ferveurs de sa matriarche et à une éloge de la femme moderne. Pour son deuxième long-métrage, Cherien Dabis se met elle-même en scène dans le rôle de May, à travers lequel elle jouera des pieds et des mains pour exprimer son désir d’émancipation un brin autobiographique (et deux brins narcissique). Sorties en boîte de nuit, achat de lingerie fine, consommation d’alcool : tous les moyens sont bons pour crier au monde entier, et surtout à sa famille conservatrice, qu’une femme contemporaine se moque bien des préceptes religieux. Cette détermination s’avère malheureusement trop schématique pour être complètement plausible. Dans l’esprit de Dabis, une Arabe anticonformiste parle forcément l’anglais et doit soit ignorer les hommes, soit les écraser si elle veut devenir indépendante. Autrement dit, une femme digne de ce nom au Moyen-Orient a intérêt à être délurée (voire infidèle), homosexuelle ou célibataire pour ne pas se faire manger toute crue par les mâles dominants, tous injustement représentés dans le film comme d’éternels salauds. Si les considérations (pourtant nobles) de Cherien Dabis sont sûrement primordiales pour faire évoluer les mentalités de l’autre côté de la Méditerranée, un œil occidental ne peut y voir qu’une accumulation de clichés (comment ne pas pester devant la facilité d’une scène où une fille se fait siffler dans la rue ou, pire, devant un homme qui s’est remarié avec une femme deux fois plus jeune que lui ?) et une histoire finalement trop lisse qui aurait pu gagner en mordant s’il elle n’avait pas été si superficielle. Émilie Bochard


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