Bulletin bois 69/2003

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Bulletin bois 69/2003 Transformation et surélévation Casa minima ou la poupée russe, Gerra Gambarogno Logements contemporains dans un ancien rural, Grandvillard Anciens dépôts, nouveaux logements, Aarau Surélévation d'une menuiserie, Schiers Transformation d'une grange, St-Léonard Las Palmas Parasite, la maison sur le toit, Rotterdam (NL)

Une ancienne entreprise de transport s'est métamorphosée en trois élégants logements duplex. Maître de l'ouvrage: Holenstein AG, Aarau Architectes: bkf architektur ag, Zurich


Le bernard-l’ermite et l’anémone de mer

Le bernard-l’ermite est un petit crustacé des mers tempérées; il vit à faible profondeur, entre bancs de sable et concrétions rocheuses. Etant à la fois de petite taille et sans grande défense, il a développé une stratégie qui lui permet de survivre dans un environnement où règne en maître la loi du manger ou être mangé. Sa stratégie consiste à trouver une enveloppe qui lui permette de se mettre à l’abri et d’augmenter ainsi ses chances de survie. Il parcourt donc les fonds marins jusqu'à ce qu’il trouve un coquillage abandonné adapté à sa taille. Ayant trouvé l’objet de ses rêves, le pagure le récupère, le nettoie puis s’y introduit pour en faire à la fois son logement et une enveloppe protectrice. Cette caractéristique du bernard-l’ermite illustre bien le thème de ce numéro du Bulletin bois à savoir la récupération d’un habitat à l’abandon ou obsolète et sa réhabilitation dans le but d’une nouvelle utilisation. Mais l’analogie avec le présent Bulletin bois va plus loin lorsque, en étudiant plus avant le mode de vie du bernard-l’ermite, on remarque que ce petit crustacé, peu conformé pour la chasse et lesté de sa lourde coquille, a conclu une manière d’accord avec une certaine variété d’anémone de mer vénéneuse et carnivore. Cette dernière s’installe sur la coquille du bernard-l’ermite, en quelque sorte ‹en attique›, et profite de sa situation dominante et de la capacité de son support à se déplacer en échange des miettes de ses victimes que son logeur s’empresse de dévorer. Cette autre spécialité évoque la seconde partie du thème abordé dans ce numéro: la transformation par surélévation ou les multiples formes que peut prendre la superposition du moderne et de l’ancien. Pour chacune des facettes de ce thème – les transformations nécessitant une conservation des éléments structurels et de l’enveloppe ainsi que les surélévations – le bois apparaît comme un matériau particulièrement intéressant. Son faible poids ne surcharge pas la structure existante et il autorise, grâce à la préfabrication et au montage à sec, des travaux rapides générant un minimum de nuisances.

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La moitié des exemples présentés illustrent la première option. Dans la campagne fribourgeoise, une grange répertoriée par la protection du patrimoine a été transformée en deux logements contemporains tout en conservant la totalité de sa structure et en mettant en valeur le caractère du lieu. Au bord du lac Majeur, une maison contemporaine en bois a été introduite par le toit, à l’intérieur d'une maison en pierres traditionnelle préalablement vidée de son contenu. La maison Fournier située en Valais est un autre exemple du principe de la maison dans la maison. Les autres exemples proposent quelques réponses au manque d'espace constructible et à la nécessité de densification des espaces déjà construits, en augmentant, par exemple, la surface d'utilisation (CUS) tout en maintenant la même surface d'occupation au sol (COS). Comme dans le cas de la scierie Wieland aux Grisons ou pour celui d’un ancien dépôt à Aarau, cet objectif peut être atteint par la surélévation d'un bâtiment existant. Dans ces deux cas la totalité de l’enveloppe a été repensée, ce qui rend le bâtiment d’origine méconnaissable. Le dernier exemple présenté prouve que la Suisse n'est pas le seul pays à être confrontée à la problématique de la raréfaction du terrain constructible. Ainsi, aux Pays-Bas, le Parasite de Las Palmas, projet provocateur et emblématique, est la manifestation d'une réflexion globale autour de ce thème, initiée par les architectes Korteknie et Stuhlmacher de Rotterdam. La densification du domaine bâti par le biais d’extensions ou par l'ajout d'annexes à des bâtiments existants, constitue une variante de ce même thème. Là encore, le matériau bois est souvent utilisé en raison de ses multiples qualités. Cette thématique fera l'objet d'un prochain numéro du Bulletin bois.

André Carlen Office romand de Lignum


Casa minima ou la poupée russe, Gerra Gambarogno

Au cœur du petit village de Gerra Gambarogno, sur la rive est du lac Majeur, un couple d’architectes tessinois a redonné vie à un bâtiment rural en ruine, abandonné depuis de longues années. Cette construction, d'un seul tenant mais partagée par un mur mitoyen, était à l’origine occupée par deux étables et par une grange subdivisée en quatre parties. Cette construction, en pierre traditionnelle non isolée et très altérée par l'humidité, était dans un état qui la rendait impropre à une simple remise en état. Une partie des planchers étaient même effondrés. Plutôt que d’entreprendre une rénovation lourde ou de reconstruire à neuf dans un style pseudo-vernaculaire, les architectes ont choisi un parti à la fois minimaliste, poétique et radical: conserver, telle une gangue, la ruine en moellons et glisser dans cet écrin, une boîte à habiter en bois. Le bâtiment, proche de la rue principale du bourg, est enchâssé dans le tissu urbain très dense qui caractérise Gerra Gambarogno et d’une manière générale les villages traditionnels du Tessin. Les venelles qui l’entourent interdisent un accès direct à tout véhicule de transport. Cet environnement exceptionnel a dicté les conditions de travail et les choix constructifs. Le bâtiment a

tout d’abord été découvert et l’intérieur entièrement vidé de son contenu, y compris les planchers. Le mur de refend a été abattu de manière à ne laisser à l’intérieur de cette enceinte qu'un grand volume parfaitement vide. Un radier en béton destiné à stabiliser les pieds de murs et à récolter et évacuer les eaux météoriques a été mis en place en fond de sous-sol. Un chaînage en béton armé couronne le mur appareillé et assure sa stabilité. Une nouvelle structure légère en bois, parfaitement géométrique, a été introduite dans cette cavité de 4 m x 7 m. Elle n’entre nulle part en contact avec l’enceinte irrégulière en moellons. Seule une ouverture percée sur la façade nord, donnant accès à la petite piazza jouxtant la maison, met en contact le volume contenant et son contenu. Toutes les parties de la structure (planchers, cloisons et parois de façade) ont été préfabriquées en atelier. Les éléments de façades ont été réalisés en ossature bois, revêtus à l'intérieur de panneaux de fibres armées au plâtre et à l’extérieur de panneaux contreplaqués en mélèze résistant aux intempéries. Transportés par camion sur une aire proche, ils ont été introduits l’un après l’autre, par le puits de la toiture au moyen d'un hélicoptère. Le montage s'est terminé par la mise en place du toit, fractionné en trois

éléments. L’ensemble de l’opération s’est déroulé en moins de six heures. Le parallélépipède de bois s’apparente à un meuble: lisse, simple, minimal – une boîte parfaite. A l'intérieur, l’aspect lisse et blanc des parois donne aux pièces une atmosphère calme et lumineuse qui contraste avec la surface rugueuse de l'enceinte extérieure en moellons. Cette coquille de maçonnerie protège la nouvelle enveloppe des intempéries et fait office de volant thermique. La simplicité formelle de la nouvelle construction se retrouve aussi bien dans le volume que dans les détails d’exécution ou dans le choix des matériaux. Les fenêtres en mélèze non traité, disposées horizontalement ou verticalement, jouent un subtil jeu de décalage avec les ouvertures existantes percées dans la maçonnerie. La toiture ne comporte pas d'avant-toit et la pluie tombant dans l'interstice entre l'ancien et le nouveau donnera, avec le temps, une patine gris argenté à l'enveloppe en mélèze non traité. La nouvelle maison prendra petit à petit la même teinte que la ruine historique et peut-être, ironie du sort, deviendra-t-elle une ruine, elle aussi, puisque le chantier a été interrompu peu avant sa conclusion.

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Lieu 6576 Gerra Gambarogno Maître de l'ouvrage VELA ICOS (Sergio Vela), Locarno Architectes Britta & Francesco Buzzi, architectes FAS ETH, Locarno Ingénieurs civils Genazzi & Stoffel, dipl. ing. ETH SIA, Locarno Entreprise bois Mosimann Holzbau, Köniz Volume SIA 235 m3 (volume en bois); 427 m3 (volume total) Prix/m3 SIA (CFC 2) CHF 750.– (1998) Durée de construction Septembre 1998 – janvier 1999

Coupe transversale

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Coupe longitudinale

Rez inférieur

Rez supérieur

Etage

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Logements contemporains dans un ancien rural, Grandvillard Cette transformation d’un bâtiment agricole désaffecté s’est déroulée dans le cœur historique du village de Grandvillard, dans les Préalpes fribourgeoises. Elle est le résultat d’un concours organisé en 1988 par le Service des biens culturels de la ville de Fribourg, la commune de Grandvillard et le Fonds suisse du paysage. Le but de ce concours était d’encourager la conservation et la revalorisation du patrimoine architectural rural en initiant une réflexion sur les formes à donner à ce type d’intervention. Le parti adopté par les architectes a été de glisser dans la grange, entre les éléments de la charpente existante, deux boîtes en bois abritant chacune un appartement. Cette intervention entièrement réversible a permis de conserver cette structure remarquable dans son état d’origine. La ferme est constituée d’un corps d’habitation en maçonnerie datant du XVIIème siècle et d’une grange à foin doté d’une charpente en bois de grande portée de la fin du XIXème siècle. Les exigences émanant de la protection du patrimoine s’appliquaient principalement à la conservation de la structure des bâtiments. Le projet a donc dû s’adapter aux contraintes spatiales dessinées par la trame structurelle de la charpente, remettant en question, au passage, certaines conventions d’organisation de l'espace et de dimensionnement. Le projet comporte deux logements – un duplex et un triplex – implantés de part et d'autre de l'aire de grange, à l’emplacement et au-dessus des anciennes étables. L’espace de l’ancienne aire de battage a été conservé dans l’esprit d’origine pour devenir une rue intérieure. Cet espace de distribution permet d’accéder au rez-dechaussée supérieur et fonctionne comme prolongement extérieur couvert commun aux deux logements. A l’étage, il est possible, depuis cet espace de transition, d’accéder directement au verger par la rampe de grange. Ce volume est non chauffé, ouvert jusqu'à la toiture qui, dans cette section, laisse percevoir la charpente d’origine et la tuile, posée sur un simple lattage. Au rez-de-chaussée inférieur, des locaux de service communs aux deux logements ont pris la place d’une des anciennes étables. Les éléments de structure constituant les logements ont été assemblés sur place et introduits entre les travées existantes. Chaque logement se définit donc comme une boîte indépendante n’entrant en conflit ni avec l’enveloppe ni avec la structure d’origine. Cette approche respecte le principe de réversibilité de l’intervention et en permet une lecture claire à travers la mise en forme et la matérialisation du projet. Les planchers sont constitués d’un solivage lié à un panneau feuilleté-collé de 40 mm revêtu d'un parquet flottant en chêne. Les murs font appel à une ossature en bois contreventée à l'extérieur par des panneaux à copeaux orientés (OSB), isolée par 120 mm de laine minérale et revêtue sur la face intérieure de panneaux de plâtre armé de fibres. Ces panneaux, destinés à être peints, permettent de répondre aux exigences de protection incendie. Les cloisons intérieures sont réalisées selon le même principe

constructif. Au rez-de-chaussée supérieur, les WC et le bloc de cuisine – peint en rouge dans le triplex et en orange dans le duplex – ont été conçus comme des meubles indépendants et détachés de l'enveloppe gris perle. Leur présence met en évidence la profondeur de l'ancienne grange. L’expression et la matérialité des façades ont été maintenues. Les ouvertures et les revêtements existants ont été soit conservés soit adaptés de façon subtile pour faire coïncider les percements des nouveaux logements avec ceux de l’ancienne enveloppe. La façade, grâce à cet effet de coulisse, à pris une nouvelle épaisseur perceptible à travers le traitement des ouvertures. Cette superposition, comme un visage derrière un masque, permet de discerner l’intervention contemporaine derrière ce qui n’est plus tout à fait une ancienne grange villageoise, mais pas non plus un logement conventionnel.

Situation

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Lieu Chemin du Grenier 8, 1666 Grandvillard Maîtres de l'ouvrage Patrice et Colette Borcard (appartement en triplex); Viviane Borcard (appartement en duplex) Architectes Ch. et P.-A Dupraz architectes, Genève; responsable: Christian Dupraz, arch. FAS Direction des travaux Architectes diplômés Charrière O. SA, Bulle; responsable: Christophe Jaquier Ingénieurs ESM Ingénierie SA, Genève; responsable: Jérôme Ponti Gex & Dorthe ingénieurs, Bulle; responsable: Jacques Dorthe Entreprises bois Maurice Beaud fils construction SA, Albeuve (réhabilitation); Michel Mooser Constructions en bois SA, Charmey (nouvelle construction) Bois mis en œuvre Epicéa 25 m3; Panneaux OSB 250 m2; Panneaux de plâtre armé de fibres 900 m2 Coût total CHF 1350 000.– TTC (toutes prestations comprises) Durée de construction 12 mois Année de construction 2002

Coupe longitudinale

Rez inférieur

Rez supérieur

Etage

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Composition toiture: Sous-couverture Aggloméré phénolique 30 mm Structure bois 120/160 mm Composition plancher étage: Finition parquet 20 mm Panneau de plâtre armé de fibres 2 x 10 mm Isolation comprimée 12 mm Panneau feuilleté-collé 40 mm Solivage 220/180 mm Vide technique 20 mm Panneau de plâtre armé de fibres 2 x 12.5 mm Composition paroi: Panneau de plâtre armé de fibres 2 x 12.5 mm Vide d'air 35 mm Isolation laine de verre 120 mm Pare vapeur Vide technique 20 mm Panneau de plâtre armé de fibres 2 x 12.5 mm Composition plancher rez: Finition parquet 20 mm Chape 70 mm Isolation comprimée 30 mm Panneau feuilleté-collé 30 mm Solivage 220/180 mm/Isolation laine de verre 120 mm Vide technique 30 mm Panneau de fibres liées au plâtre 2 x 10 mm

Détail façade

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Anciens dépôts, nouveaux logements, Aarau

A l'entrée de la vieille ville d'Aarau, à proximité de la porte de Halden, les locaux d'une ancienne entreprise de transport, suite à une transformation et à un changement d’affectation, ont subi une métamorphose qui l’ont rendue méconnaissable. Du bâtiment d'origine, seul demeure le soubassement en maçonnerie dont l’actuelle couleur rouge vermillon met en scène une surélévation en bois particulièrement expressive. Datant de 1860, le bâtiment d'origine – une ferme agricole – a été transformé et agrandi à plusieurs reprises au cours de son existence. L'objectif principal du mandataire de cette dernière intervention était la création d'appartements attractifs au regard de la situation exceptionnelle de l'immeuble. Plutôt que d’opter pour un classique aménagement des combles, les architectes ont fait le choix d’un démontage complet de l'étage et de la toiture et de sa substitution par une structure en bois contemporaine au caractère affirmé. Le bâtiment existant a été vidé de fond en comble et entièrement réorganisé. Les pièces du rez-de-chaussée, telles que les caves, la buanderie, un débarras, une salle commune pour les habitants et les surfaces commerciales exigées par le plan de zone, ont été rénovées. Ce niveau a été maintenu comme soubassement, de même, la cage d'escalier existante a également été conservée. Une dalle en béton armé, reprenant les charges des étages et les répartissant sur les murs existants, a été coulée au-dessus du rez-de-chaussée. L'étage contient trois appartements en duplex réalisés en ossature bois ainsi que de généreux espaces extérieurs à caractère semi-public (coursive) et privé (balcons, terrasses). Orientés nordsud, les appartements disposent d’une surface habitable plutôt restreinte d’environ 100 m2 par logement. Pour contrebalancer cette relative exiguïté, les espaces habitables bénéficient d’une hauteur d’étage plus importante et n’ont pratiquement pas de cloisons intérieures. Les terrasses sont directement accessibles depuis les chambres à coucher et les salles de bain. Chaque logement dispose d'un système de ventilation compact avec pompe à chaleur air-air et chauffage d'appoint.

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La surélévation coïncide exactement avec le socle et reprend le gabarit ainsi que les aménagements extérieurs de l'ancien bâtiment. La disposition générale de la coursive et des balcons a été reprise dans la nouvelle construction. L’attique, découpé en trois volumes parallélépipédiques, s’appuie, à travers la structure du premier étage, sur les murs du rez-de-chaussée. Ce jeu de volumes permet une intéressante succession d'espaces et de points de vue tout en offrant de généreuses terrasses privées. Cette disposition décalée des superstructures permet aux chambres et aux salles de bain de bénéficier chaque soir du soleil couchant. Les matériaux de construction ont soigneusement été sélectionnés en fonction de critères biologiques et selon leurs qualités vis-à-vis de l'environnement. La structure de la surélévation est une ossature bois revêtue d'un bardage horizontal en pin Douglas. La qualité et la précision des détails de mise en œuvre soutiennent l'expression homogène et moderne de l'enveloppe. Le soubassement a été crépi avec un enduit minéral puis peint d'une couleur rouge soutenue et chaleureuse qui contraste avec le ton vert jaune des encadrements des portes et des fenêtres. Ce choix chromatique confère au socle un aspect léger et élégant que l'épaisseur des murs existants ne laisse pas soupçonner.


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Coupe longitudinale

Lieu Asylstrasse 26, Aarau Maître de l'ouvrage Holenstein AG, Heinz Holenstein, Aarau Architectes bkf architektur ag, architectes EPF/SIA, Zurich; responsable: Andrea Barben Architecture d'intérieur Innen-Architektur GmbH, Aarau; Marc Moser & Reto Colombo Ingénieurs bois Makiol & Wiederkehr, Beinwil am See; responsable: Peter Makiol Entreprise bois Schäfer Holzbautechnik AG, Dottikon Bois mis en œuvre Bois de structure: BLC 4,2 m3, équarri 21,7 m3; Panneau: trois plis 27/19 mm 1453 m2, trois plis 50 mm 107 m2, de plâtre armé aux fibres 12,5/15 mm 172 m2; Façade: bardage ajouré en pin Douglas brut de sciage. Volume SIA 116 3395 m3 dont 1631 m3 (structure en bois) Coût de construction (CFC 2) CHF 1595 000.– dont CHF 1100 000.– (structure bois) Prix/m3 (CFC 2) CHF 470.– (l’ensemble); CHF 674.– (structure bois) Durée de construction octobre 2000 – mai 2001 Année de construction 2001

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Podest

Rez-de-chaussée


+4.30

KSKS

Etage

+ 4.30

+ 4.30

KS

Attique

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+ 7.561

neu Betondecke 18 cm

Coupe transversale

neu Betondecke 18 cm

Coupe transversale sur terrasse

Composition toiture (de l'ext. vers l'int.): Gravier 80 mm Feutre de protection Lé d'étanchéité Feutre de protection 4mm Panneau trois plis 27 mm Vide de ventilation 30 mm Caissons en panneaux trois plis 27 mm (visibles depuis l'intérieur) et solives en bois massif, isolées avec flocons de cellulose insufflés 254 mm Composition du plancher (de haut en bas): Panneau trois plis huilé ou ciré 20 mm Isolation phonique 10 mm Caissons en panneau trois plis 27 mm (visibles depuis dessous) et solives en bois massif, isolées avec flocons de cellulose insufflés 174 mm Composition façade extérieure (de l'ext. vers l'int.): Bardage en pin Douglas brut de sciage 22 mm Vide de ventilation 30 mm Panneau de fibres mou 40 mm ou panneau de fibres de bois liées au ciment 35 mm neu Betondecke 18 cm

Ossature bois avec isolation flocons de cellulose 180 mm Panneau trois plis 27 mm

Détail Coupe sur coursive

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Surélévation d'une menuiserie, Schiers

Suite à la décision de diversifier ses activités, la menuiserie Wieland à Schiers a été amenée à devoir transformer les locaux qu'elle occupait jusqu’alors – un ancien hangar pour camions en bordure du village – afin qu’ils satisfassent aux nouveaux besoins de l’entreprise. Un projet global de rénovation a été élaboré impliquant également un assainissement sur le plan de la consommation d'énergie du bâtiment. Le peu gracieux bâtiment d’origine, situé à l'entrée du village, a vu son apparence extérieure profondément modifiée par la mise en place d’une nouvelle enveloppe en bois et par l’adjonction d’un étage supplémentaire. Cette intervention a également permis une amélioration radicale de l’isolation de son enveloppe. Si la pose verticale des lames de façades évoque les constructions en bois traditionnelles de la région, leur rythme serré ainsi que la géométrie de ce nouvel avatar de menuiserie ont plutôt une connotation de mobilier. Cette image peut être perçue comme un clin d’œil entre l'expression architecturale du bâtiment et son affectation. Les travaux de transformation et de surélévation devant être réalisés sans interrompre

la production de l'entreprise, les parois, les cloisons et les planchers ont été préfabriqués en atelier sur la base de plans détaillés. Au début mars 2002, profitant d'une situation météorologique stable, l'ancienne toiture a pu être démontée en moins de trois jours. Des poutrelles métalliques ont été posées par-dessus le plafond existant du rez-de-chaussée. Cette structure primaire en acier a été complétée par une structure secondaire en bois formant ainsi le plancher du nouvel étage. Au-delà, la surélévation a été entièrement réalisée au moyen d'éléments préfabriqués en bois. La bonne coordination entre les différents corps de métier a permis d'exécuter les travaux extérieurs et intérieurs en même temps. A la fin mai, les premières pièces pouvaient être aménagées. Le bâtiment rénové dispose au rez-dechaussée d'espaces utilisés pour les travaux de menuiserie. A l'étage intermédiaire se situent les bureaux ainsi qu’une salle de réunion. Le dernier étage accueille la salle d'exposition. Partout où cela a été possible, des matériaux de construction indigènes et respectueux de l'environnement ont été mis en œuvre. Dans le même ordre d'idées, tous

les matériaux utilisés pour la construction ont été laissés dans leur teinte d'origine. Le bâtiment dans son ensemble, tout comme chaque pièce prise séparément, sont des faire-valoir pour les produits fabriqués sur place. Le projet très formel est soutenu par un concept d’illumination et d’éclairage soigneusement maîtrisé. Durant la journée, la lumière naturelle pénètre par les fenêtres percées dans l’enveloppe, mais également par les ouvertures du bâtiment d’origine, occultées par les lames du bardage. A la nuit tombée, une installation électrique illumine la terrasse se trouvant derrière le bardage transformant le bâtiment en support publicitaire.

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+0.00

Coupe longitudinale

T 30

Rez-de-chaussée

Composition toiture (de l'ext. vers l'int.): Tôle profilée Vide de ventilation Lé de sous-toiture Panneau à copeaux orientés OSB-3 27 mm Solivage et isolation thermique 220 mm Panneau trois plis 27 mm Poutres 2 x 120/480 mm

Composition façade extérieure (de l'int. vers l'ext.):

1er étage

Piliers en bois 140/250 mm Panneau aggloméré 16 mm Ossature et isolation thermique 160 mm Panneau de fibres liées au bitume 22 mm Pare-vent Lattage croisé Contre-lattage horizontal 30 mm Lames verticales en épicéa raboté 36 x 45 mm

Détail façade

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2ème étage


Coupe transversale

Maître de l'ouvrage Menuiserie Otto Wieland, Sand, 7220 Schiers Architectes Markwalder Architekturbüro GmbH, Brüttisellen Ingénieurs civils Rizzi Ingenieurbüro, Küblis Ingénieurs bois Conzett, Bronzini, Gartmann AG, Coire; Rolf Bachofner Entreprise bois Christof Walli Holzbau GmbH, Trimmis Bois mis en œuvre Bois de construction 48 m3; Revêtement 27 mm 270 m2; Panneau: OSB 18 mm 270 m2, Panneau aggloméré 200 m2, Panneau trois plis 19 mm 260 m2; Façades: lames épicéa rabotées 36 x 45 mm 560 m2 Volume SIA 116 1750 m3 Coût total SIA 116 (CFC 1–5) CHF 1,7 millions Durée de construction Octobre 2000 – mai 2001 Année de construction 2001

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Transformation d'une grange, St-Léonard

Au centre du village valaisan de St-Léonard, un ancien bâtiment agricole désaffecté recèle, derrière ses murs centenaires, une habitation contemporaine en bois préfabriquée respectant le standard Minergie. Le résultat de cette implantation est un généreux logement de huit pièces se développant sur trois niveaux. Cette réalisation a obtenu le Prix Solaire Suisse 2003 dans la catégorie réhabilitation. Implantée au cœur du village viticole de St-Léonard, cette ancienne grange fait partie d'un groupe de constructions mitoyennes typiques, d’époques différentes, avec piliers d'angles et murs en moellons dotés de grands pans de claustra destinés à assurer la bonne ventilation des marchandises entreposées. La nouvelle intervention reconnaît l'expression archaïque du bâtiment d'origine et concrétise les besoins élémentaires de l'habitat. Lors des travaux préparatoires, le plancher de l'écurie a été démonté laissant le bâtiment comme une enveloppe vide sur

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trois niveaux, à laquelle la lumière filtrant à travers les claustras, donnait une atmosphère presque sacrée. Tous les éléments composant la nouvelle construction en bois ont été préfabriqués en atelier. Les planchers, parois, escaliers et armoires – entièrement réalisés en panneaux trois plis – ont ensuite été introduits au moyen d'un camion-grue, par une ouverture pratiquée dans la toiture existante. Chaque élément a finalement été assemblé et ajusté au millimètre près à son emplacement définitif. La construction est autoportante; les charges verticales descendent par les murs extérieurs et par les éléments de rangement, qui forment l'axe porteur médian. Le vide entre les éléments porteurs et la maçonnerie existante a été comblé par une isolation à base de fibres de cellulose insufflées. Le plan de la nouvelle habitation se superpose subtilement à la structure existante cernée par les piliers d'angle. Le projet entretient un dialogue permanent avec l’ancienne enveloppe tout en respectant la substance de la construction originelle;

les nouvelles pièces s’inscrivent précisément dans la partition de l'existant. Chaque ouverture ou prise de lumière de l'enveloppe primitive trouve une concordance avec l'espace qui lui est attribué. Le résultat de l’exercice est une composition d’une étonnante cohérence. Les parois ajourées de la maçonnerie et du clayonnage en bois fonctionnent comme un filtre entre l'extérieur et l'intérieur. Alors que la lumière diurne pénètre dans l'espace intérieur comme à travers des persiennes, une inversion s’opère au crépuscule et la maison commence à s’illuminer, la grange devient une lanterne géante. L’excellent niveau de confort de cette construction Minergie est assuré par deux simples fourneaux à bois et une installation de ventilation avec récupération de chaleur. L'air chaud est distribué dans toute la maison au moyen de canaux de ventilation intégrés dans la construction en bois. L'eau chaude sanitaire est produite par une installation solaire compacte.


Lieu Grand Rue 16, 1958 St-Léonard (VS) Maîtres de l'ouvrage Christine et Vincent Fournier, St-Léonard Architecte Lukas Egli, architecte, Riehen Direction des travaux Blaise Favre, architecte EPF, Venthône Entreprise bois W. Schär Holzbau AG, Grossdietwil Physique du bâtiment Franco Fregnan, Energie- + Bauplanung, Bâle Bois mis en œuvre Structure: bois massif 5 m3, bois lamellé collé 4,50 m3, bois d’ossature 4 m3; panneaux: panneaux trois plis 27 mm 600 m2, panneaux trois plis 42 mm 250 m2, panneaux massifs 60 mm 50 m2, panneaux massifs 21 mm 40 m2; isolation cellulosique 2500 kg Volume SIA 116 942,5 m3 Coût de construction CFC 2 CHF 462 000.– Prix/m3 SIA 116 (CFC 2) CHF 490.– Durée de construction 10 semaines au total; construction bois 6 jours Année de construction 2002

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Rez inférieur

Rez supérieur

1er étage

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Coupe transversale


Las Palmas Parasite, la maison sur le toit, Rotterdam (NL)

Dans le cadre du programme 2001 des Villes européennes de la Culture, une petite construction singulière a été ‹greffée› au sommet d’un entrepôt désaffecté de la péninsule portuaire Kop van Zuid à Rotterdam. Cet objet provocateur de couleur verte fait partie d'un concours mettant en jeu un concept architectural plus large initié par l’association ‹Parasite›. Son objectif est de proposer des systèmes constructifs préfabriqués, légers et temporaires, comme alternatives à la construction à l’échelle industrielle de maisons individuelles standardisées. Le terme ‹Para-Sites› est une abréviation de l'anglais ‹Prototypes for Advanced Readymade Amphibious Small-scale Individual Temporary Ecological houses›. Dans le cadre de ce projet, ce terme prend une double signification: non seulement le prototype utilise le bâti comme support auquel il s’accroche comme un parasite ; mais il s’implante dans ce qui est qualifié de ‹parasites›, à savoir des friches industrielles ou des terrains résiduels ou inutilisables. LP2, le Parasite de Las Palmas, du nom de l’entrepôt commercial des années 50 sur lequel il est perché, a été conçu par les architectes Mechthild Stuhlmacher et Rien Korteknie. Il est le premier prototype réalisé sur une série de vingt projets traitant du même thème, imaginés par des architectes

européens. C’est également la démonstration par l’exemple que la notion de ‹maison individuelle› peut sortir de son cadre habituel – les banlieues résidentielles – pour investir des zones urbaines laissées pour compte. La ville recèle une multitude de lieux susceptibles d’être colonisés par des logements alternatifs du type LP2. Ce projet marie les qualités de la maison individuelle à un contexte citadin, tout en apportant un enrichissement singulier et temporaire au paysage urbain. Cette habitation en nid d’aigle repose sur un châssis métallique fixé sur une des superstructures – la cage d'ascenseur – de l’entrepôt. L’accès, depuis la toiture du bâtiment porteur, se fait par un étroit escalier qui évoque ceux des maisons hollandaises traditionnelles. La construction fait appel à une technologie innovante mise en œuvre pour la première fois aux Pays-Bas. Les éléments de paroi, de plancher et de toiture sont constitués de panneaux de forte épaisseur en bois constitués de cinq couches croisées et collées. Il est possible, grâce à ces éléments surfaciques de grandes dimensions, de réaliser d’une pièce des éléments de façade percés de grandes fenêtres, même en angle et des planchers de grande portée sans poutre ni poteau. Les façades sont recouvertes de panneaux feuilletéscollés de grandes dimensions peints. La maison a pu être livrée sous la forme d’élé-

ments semi-finis, prêt à la pose qui ont été montés sur le toit à l’aide d’une grue et assemblée en quelques jours au sommet du bâtiment. L'épaisseur des panneaux structurels en bois massif mesure 115 mm. Elle est suffisante aussi bien pour la stabilité des éléments que comme isolation pour cette construction temporaire. Le plan est organisé autour d'un noyau fonctionnel compact comprenant les sanitaires, les meubles de cuisine et une gaine technique. Les fenêtres, de formes et de dimensions toutes différentes sont à châssis fixe. Elles sont disposées de manière à privilégier les angles de vue saisissants qu'offre la situation du bâtiment. La ventilation se fait au moyen de volets en bois intégrés dans le revêtement extérieur de la façade. Tout au long de l'année 2001, l'habitation vert pomme a fonctionné comme maison témoin. Actuellement, elle fonctionne comme bureau de casting et accueille, occasionnellement, des réceptions ou d’autres événements festifs. A moyen terme, il est prévu de la déplacer vers une autre ‹toiture porteuse›.

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Lieu Bâtiment Las Palmas, Rotterdam (NL) Maître de l'ouvrage Association ‹Parasite› en collaboration avec la Fondation ‹Rotterdam 2001, Capitale européenne de la Culture› Architectes Korteknie Stuhlmacher Architecten (Mechthild Stuhlmacher, Rien Korteknie), Rotterdam (NL); collaborateurs: Iris Pennock, Marijn Mees Ingénieurs civils ARIN, Breda (NL) et Maderholz, Donaueschingen (DE); responsable: ir. Gerhards Jacobs Ingénieurs bois Merk Holzbau, Aichach (DE); collaborateurs: Magnus Birkmair, Alfons Morfeld Entreprise bois Merk Holzbau, Aichach (DE); collaborateur: Christian Dörschug; direction des travaux (NL): Jasper Kerkhofs Type de construction Construction en panneaux bois de forte épaisseur non isolés, revêtement en panneaux feuilletés-collés (construction temporaire) Bois mis en œuvre 300 m2 panneaux feuilletés collés (revêtements 27 mm, noyau et gaines techniques 88 mm), 400 m2 panneaux bois de forte épaisseur épicéa (115 mm) Surface habitable 84 m2 Volume construit 325 m3 Coût total EUR 150 000.– Durée de la conception 8 semaines Durée de construction Avril – mai (préfabrication: 4 semaines; montage: 3.5 jours; finitions: 4 semaines) Année de construction 2001

Composition toiture (de l'ext. vers l'int.): Panneau feuilleté-collé 27 mm Panneau de forte épaisseur 88 mm Composition façade (de l'int. vers l'ext.): Panneau de forte épaisseur 88 mm Panneau feuilleté-collé 27 mm Composition plancher (de haut en bas): Panneau feuilleté-collé 27 mm Vide technique 98 mm Panneau de forte épaisseur 115 mm

Composition plancher (de haut en bas): Panneau feuilleté-collé 27 mm Vide technique 98 mm Panneau de forte épaisseur 115 mm Panneau feuilleté-collé 27 mm

Détail façade

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Coupe transversale

balustrade 1025+vlp

Attique

Rez-de-chaussĂŠe

Etage

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Lignum Holzwirtschaft Schweiz Economie suisse du bois Economia svizzera del legno

Responsable Roland Brunner Rédaction Roland Brunner, Lignum, avec André Carlen et Joëlle Cornuz, Lignum-Cedotec

Impression Neidhart + Schön Group, Zurich Le Bulletin bois paraît quatre fois par année, en allemand et en français.

Falkenstrasse 26 CH-8008 Zurich Tél. 01 267 47 77 Fax 01 267 47 87 info@lignum.ch www.lignum.ch

Conception graphique BN Graphics, Zurich

Abonnement annuel CHF 48.– Publications isolées CHF 15.– Classeur CHF 80.– Classeur vide CHF 10.– Prix sous réserve de modifications.

En Budron H6 CH-1052 Le Montsur-Lausanne Tél.: 021/652 62 22 Fax: 021/652 93 41 lignum@gve.ch

Bulletin bois, decembre 2003 Editeur Lignum, Economie suisse du bois, Zurich Christoph Starck, directeur

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Photos Thomas Banfi, Taverne (Casa minima); Yves Eigenmann, Fribourg (Logements contemporains dans un ancien rural); Alfred Borer, Kleinlützel (Anciens dépôts, nouveaux logements); Markwalder Architekturbüro GmbH, Brüttisellen (Surélévation d'une menuiserie); Wollodja Jentsch, Vevey (Transformation d'une grange); Anne Bousema, Rotterdam (Las Palmas Parasite) Administration, abonnements, expédition Andreas Hartmann, Lignum

Les droits pour la publication des différents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs.

ISSN 1420-0252


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