REPORTER SANS FRONTIERES
GREENPEACE
ENTREPRENEURS DU MONDE
HANDICAP INTERNATIONAL
CES ONG QUI AGISSENT POUR UN
MONDE MEILLEUR N°1 Lundi 2 Novembre 2020
EDITO Bienvenue dans les pages du magazine collaboratif ONG Mag’, réalisé par la promotion 2020-2021 des alternants en première année de mastère en communication institutionnelle à l’ISCPA de Lyon. L’objectif était double : proposer aux lecteurs une vision grand angle de plusieurs ONG, tout en offrant aux alternants un cadre inspirant pour le développement de leurs compétences en rédaction et en graphisme. Quatre ONG sont à découvrir en images et en articles : Handicap International, Reporters sans frontières, Greenpeace et Entrepreneurs du monde. Défense des plus faibles, de l’information, de l’environnement ou aide à la réalisation de soi… Comme n’importe quelle ONG, elles poursuivent toutes le même but. Améliorer le monde qui nous entoure. Seuls les chemins empruntés sont différents. En trio ou en duo, les alternants ont mené un important travail de recherche, d’écriture et de mise en page pendant plusieurs semaines, avant d’aboutir à cet ouvrage collectif. Comme des rédacteurs professionnels, ils ont dû trouver un angle, répartir l’information, créer des entrées de lecture pour vous plonger dans leurs textes. Et comme les directeurs artistiques et designers graphiques, il leur a fallu faire des choix typographiques et chromatiques, répartir et équilibrer les masses dans un tout cohérent pour révéler leur sujet. Bonne lecture.
ONG’MAG
/ Cycle mastère professionnel Communication - 1ère année - ISCPA
Rédacteurs et Graphistes Handicap international : Timothée Melle, Marie Fiat Allard et Benjamin Gay-Millot RSF : Fatima Sierra, Anaïs Grignon et Darina Ivanova Greepeace : Angela Lefèvre, Honorine Sintes et Nadia Moinache Entrepreneur du monde : Solène Dieng et Christophe Garagnon
SOMMAIRE 2 8 14 20
HANDICAP INTERNATIONAL Caritatif
REPORTER SANS FRONTIÈRES Défense des droits de l’Homme
GREENPEACE
Protection de l’environnement
ENTREPRENEURS DU MONDE Aide au développement économique
ONG’MAGG
HANDICAP INTERNATIONAL Handicap International, une ONG solidaire ! Handicap International est une organisation de solidarité internationale, également connue sous le sigle HI. À la suite d’une intervention dans des camps de réfugiés au Cambodge, l’ONG est officiellement créée en 1982 à Lyon par JeanBaptiste RICHARDIER, Yves GAUMETON et Claude SIMONNOT. L’organisme est une ONG qui agit auprès des populations vulnérables et des personnes handicapées afin de d’apporter des réponses au plus près de leurs besoins. Ainsi, l’association cherche à améliorer les conditions de vie de ces personnes dans les pays en situation de pauvreté, de conflits et de catastrophes. Pour ce faire, le personnel se rend sur les lieux en mettant en place des structures adaptées aux soins. De plus, il veille à transmettre des compétences médicales et sociales aux personnes présentes
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directement sur place. L’ONG travaille également dans l’optique d’améliorer leurs conditions de vie, notamment dans les zones de guerre. Cette organisation partage des valeurs : l’humanité, pilier des actions menées. L’inclusion de chaque membre au sein de la société.
L’HUMANITÉ, L’INCLUSION, L’ENGAGEMENT ET LA TRANSPARENCE SONT LES VALEURS QUE L’ONG PARTAGE AVEC SES COLLABORATEURS.
L’engagement, afin d’apporter des réponses adaptées, innovantes et l’aspect d’intégrité. La transparence, le professionnalisme et l’indépendance lors de ses actions. En agissant auprès des plus vulnérables, l’organisme s’est donné pour mission de témoigner de son expérience afin de sensibiliser les régions occidentales. Handicap International regroupe 8 associations nationales fondées entre 1982 et 2006. Elles se trouvent en Allemagne, en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis, en France, au Luxembourg,
4 237
Collaborateurs
au Royaume-Uni et en Suisse. En 2009, HI a créé une fédération qui se charge de mettre en œuvre les différentes missions sociales dans une soixantaine de pays. Ces missions se nomment différemment selon le pays d’intervention. En Europe continentale, le terme utilisé est “Humanité & Inclusion”, au Canada, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, ces missions sont appelées “Handicap International”. D’après les chiffres de 2019, 19 programmes et associations sont désignés sous le terme “Handicap International” et 34 sous le nom “Humanité & Inclusion”.
441
Projets
61
Pays d’interventions
Des distinctions au nom de l’humanisme Le 24 mars 1997, l’association est reconnue d’utilité publique par le Conseil d’Etat en France. Cela En 2011, HI reçoit le prix humanitaire permet à l’ONG d’obtenir une légitimité Conrad N.Hilton. Une récompense pour son aide à l’apaisement lors de ses actions. de la souffrance humaine. En 1997, Handicap International se Cette année-là, Handicap International voit attribuer le prix Nobel de la paix est récompensé pour ses actions envers les personnes handicapées conjointement à Jody Williams et aux ONG, membres de la étant dans des situations de vie Campagne internationale. Campagne compliquées. pour laquelle l’organisme était cofondateur et cherchait à interdire les mines terrestres.
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LES PYRAMIDES DES CHAUSSURES
26 ans de lutte
Les pyramides des chaussures sont des manifestations de sensibilisation sur les conséquences des armes explosives. L’ONG invite ainsi des millions de français à ériger des pyramides de chaussures partout en France au cours du mois de septembre.
Des actions engageantes
Une édition sans chaussure
Depuis 26 ans, Handicap International se mobilise à travers les Pyramides des chaussures. Une œuvre devenue le symbole de la mutilation et des vies perdues par des milliers de civils dans le monde. Ces chaussures sont ensuite triées et données au « relais ». Mais l’intervention d’HI ne s’arrête pas là, l’ONG vient au secours des populations civiles sur le terrain. Elle se bat vigoureusement pour interdire les armes explosives en proposant la signature de traités internationaux.
La crise sanitaire de la COVID-19 impose à Handicap International une adaptation de sa 26ème édition. Ainsi, Les Pyramides des Chaussures deviennent les Pyramides Solidaires, une version avec de nombreuses actions (dons, post Instagram, pétitions, engagements…). Chaque citoyen peut s’exprimer, à son niveau, pour soutenir les victimes civiles et condamner les bombardements.
Pyramides des chaussures
La nuit de l’Innovation solidaire
Imp&acte3D
CRÉER EN CRÉER EN
1995 4
CRÉER EN
CRÉER EN
2020 2016
PROJET IMP&ACTE 3D
IMP&ACTE 3D est un projet créé par Handicap International en 2016. Soutenu par les fonds “Innovation” de la Coopération belge, le projet a pour but de combler le manque d’outils orthopédiques en Afrique de l’Ouest. Grâce à la technologie 3D, l’ONG peut fabriquer des prothèses et des orthèses, à distance, pour les personnes vivant dans des pays à faibles revenus et dans un contexte de guerre. Ces zones manquent d’importants moyens humains et d’infrastructures médicalisées. La téléréadaptation, quant à elle, est faisable à condition que les infrastructures TIC (technologie de l’information et de la communication) soient de qualité optimale. Avec ces nouvelles technologies, l’ONG peut traiter les patients à distance et assurer la formation du personnel sur place. Elle laisse alors entrevoir l’espoir de produire une justice sociale pour la santé des personnes handicapées. Avec ce projet, Handicap International a su répondre aux réticences et au scepticisme que rencontre le développement des nouvelles technologies dans le champ humanitaire.
La nuit
DE L’INNOVATION SOLIDAIRE
Ces étudiants de niveau master ou doctorat, issus de multiple univers, se sont lancés dans un «hackathon» de 24 heures, dédié aux problématiques humanitaires. Soutenus par des mécènes, c’était l’occasion pour ces étudiants de faire preuve d’ingéniosité à travers des innovations à impact positif.
HI et l’INSA se sont regroupés les 19 et 20 novembre 2020 pour la seconde Nuit de l’Innovation Solidaire pour une édition 100 % digitale. Un rendez-vous qui met à profit l’intelligence collective d’étudiants pour répondre aux problématiques de HI sur le terrain.
Encourager et déployer des projets moteurs d’évolution sociétale, économique et environnementale était l’objectif de cette nouvelle édition. À la fin de l’événement, un jury s’est réuni afin de remettre le prix du coup de cœur et un prix pour chaque thématique. Les quatre meilleurs projets sont financés : un défi formateur pour ces volontaires et des projets résolument prometteurs pour l’avenir. nir. 5
HANDICAP INTERNATIONAL
LE PORTRAIT
Grégory Doucet
Maire de Lyon depuis quelques mois, Grégory Doucet est un homme sans complexe. Jusqu’ici inconnu en politique, c’est sans cravate qu’il a fait toute la campagne. Grégory Doucet, 46 ans, cadre de Handicap international pour l’Afrique de l’Ouest, il a fait ses premiers pas de militant chez EuropeEcologie Les Verts en 2009 à Corbeil-Essonnes mais n’a pris la tête de la section lyonnaise que fin 2017.
De la jeunesse Parisienne à l’humanitaire Fils d’un père cadre dans l’industrie pétrolière et d’une mère secrétaire dans une banque, Grégory Doucet a grandit en région parisienne où il développe de multiples convictions. Il confie lors d’une interview avoir « assez tôt tenté de convaincre ses parents » de ses certitudes écologiques. Lors de sa vie étudiante, il préside Genepi, une association dans laquelle des étudiants intervenaient en prison. Avant d’être Maire, Grégory Doucet a une solide carrière de cadre dans l’humanitaire. Formé à l’Ecole supérieure de commerce de Rouen, il fait ses premiers pas à l’Adie, une entreprise spécialisée dans le microcrédit, puis chez Inter Aide où il enchaîne les longues missions à l’étranger. Pendant près de sept ans, Grégory Doucet administra des programmes de protections, au Népal et aux Philippines, pour les enfants les plus vulnérables.
Son engagement International
pour
Handicap
Exerçant depuis 10 ans au sein de l’ONG, il décide de quitter le siège d’Handicap International en Ilede-France pour celui de Lyon, en 2009. Il devient le responsable de l’insertion économique puis, le responsable des opérations en Afrique de l’Ouest. Cette nouvelle étape dans sa vie l’amène 6
à manager plus de 500 personnes sur le terrain. Il doit faire face à des crises sanitaires complexes
sans précédent, comme Ebola en Sierra Leone, ainsi que diverse opérations de déminage et de sauvetage. Grégory Doucet s’est forgé une solide expérience dans l’humanitaire et le management d’équipes. Mélène Pépin, adjointe à la direction de la zone Afrique de l’Ouest loue un professionnel “proche du terrain” qui “sait s’entourer” et “faire confiance».
Un humanitaire à la tête de Lyon Reconnu au sein de l’ONG, Gregory Doucet est réputé pour se déplacer toujours à vélo. Il rejoint le parti EELV en 2007. Il lance des “bike trips”, pour mettre en place du recyclage ou encore faire signer des pétitions. Homme libre et accompli, il devient tête de liste pour les élections municipales de 2020. Selon lui, l’écologie politique et HI défendent “les mêmes valeurs [...] de solidarité, de justice sociale. [...] Elle traite à la fois de l’environnement, du collectif et de l’individu.” Des valeurs qui l’ont séduit et l’ont poussé vers la politique. Sûr de ses idées, Gregory Doucet refuse les alliances qui lui ont été proposées par La République en Marche et par les proches de Gérard Collomb. Contre toutes attentes, il devient Maire de Lyon en 2020.
« A Manille, j’ai découvert une misère insupportable. Je me souviens d’un bidonville construit sur une montagne de déchets. Ils s’en servaient comme matière première ».
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TOUT SAVOIR SUR REPORTERS SANS FRONTIERES
Une nécessité puisque, selon l’ONG, « près de la moitié de la population mondiale n’a toujours pas accès à une information libre ». Cela oblige RSF à communiquer en français, espagnol, anglais, arabe, chinois, russe ou encore farsi. Cela fait maintenant 35 ans que l’Organisation Non Gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) marque le monde du journalisme. En 1995, afin de promouvoir la liberté de l’information, l’association est même devenue d’utilité publique en France. Pour la Directrice de communication, Émilie POIRRIER, RSF « consiste à défendre le pluralisme, l’indépendance et la liberté du journalisme ». Présent dans 130 pays grâce à ses divers correspondants locaux, Reporters sans frontières lutte auprès des gouvernements pour les droits des journalistes, trop souvent censurés. Pour cela, ses activités sont réparties dans un secrétariat international basé à Paris et cinq autres bureaux à Londres, Tunis, Washington DC, Rio de Janeiro et Taipei.
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COMMENCEMENT Sous l’idée de quatre journalistes visionnaires, (Robert MÉNARD, Rémy LOURY, Jacques MOLÉNAT et Émilien JUBINEAU), Reporters sans frontières est né à Montpellier en 1985. À l’instar de Médecins sans frontières, leur projet est de construire un organisme permettant de réaliser des reportages dans des pays difficiles. Leur objectif est de développer la liberté de la presse. En effet, ils se basent sur la devise : « Sans une presse libre, aucun combat ne peut être entendu ».
ACTIVITÉS La prévention en fournissant des équipements de protection aux journalistes, en formant à la cybersécurité et en publiant des guides pratiques de sécurité. L’urgence en empêchant les censures sur internet et en dénonçant le manque de liberté par le biais de moyens de protestation et/ou de communication. Le travail de fond pour accompagner les différents dossiers d’un point de vue juridique et participer à des conseils internationaux. L’information pour sensibiliser les lecteurs et présenter les différentes enquêtes réalisées.
Ont été tués en 2020
Sont emprisonnés à ce jour**
46
267
journalistes
journalistes
1
121
4
12
journaliste citoyen*
collaborateurs * **
journaliste citoyen*
collaborateurs
Individu qui diffuse de l’information sur les supports qu’il a à sa disposition sans avoir de formation journalistique Au 26 décembre 2020
FINANCEMENT Le financement provient principalement des subventions publiques en plus de la vente d’albums photos, de mécénats et de dons provenant du grand public. Au total, en 2019, Reporters sans frontières a réussi à récolter 6,1 millions d’euros en France. Une somme d’argent qui permet principalement de réaliser les missions et les actions de l’ONG. Cependant, elle permet aussi d’aider les journalistes, les médias en difficulté et les familles des reporters emprisonnés.
FAIT MARQUANT Tous les ans, Reporters sans frontières vend trois albums photos dans le but de défendre la liberté de la presse. Chaque numéro présente les travaux d’un photographe associés à des témoignages et des portraits d’acteurs de l’ONG. Vendus au prix de 9,90 €, ces supports permettent de soutenir financièrement l’organisme.
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QUELQUES ACTIONS DE REPORTERS SANS FRONTIERES
En 2020 :
Top 3 des pays ayant la meilleure Cela fait déjà plusieurs années que Reporters sans frontières lutte pour la liberté de la presse. C’est pourquoi, l’organisation a de nombreuses actions à son actif. En voici trois importantes.
INFORMATION
Le classement mondial de la liberté de la presse Depuis 2002, Reporters sans frontières publie chaque 20 avril un classement évaluant 180 pays selon divers critères. Considéré comme une référence dans le monde entier, il permet de connaître la situation de la presse des différents pays. L’objectif est donc d’informer les populations.
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liberté de la presse 1. Norvège 2. Finlande 3. Danemark
Top 3 des pays où la situation est critique 178. Erythrée 179. Turkménistan 180. Corée du Nord
Pour cela, un questionnaire qualitatif en ligne est envoyé à des professionnels de médias, juristes et sociologues de chaque pays. Une fois reçus, les résultats sont analysés et associés aux différents crimes contre la liberté de la presse pour donner un score final. Puis, pour présenter le classement, RSF crée une carte du monde avec un code couleur. Partant avec des tons foncés pour représenter une situation critique jusqu’aux couleurs claires pour les pays les plus libres.
PRÉVENTION
Guide pour la protection des journalistes
URGENCE
Le mouvement Collateral Freedom Dans certains pays, le gouvernement a tendance à réprimer la liberté de la presse en limitant l’accès à l’information. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, Reporters sans frontières s’engage à débloquer des sites censurés. Pour cela, l’organisme a créé le mouvement nommé Collateral Freedom afin de lutter contre la censure sur internet. En effet, avec la technique du « miroir », RSF réalise des copies des sites censurés et les héberge sur d’autres gros serveurs (Ex. : Google). Cela permet de dissuader les gouvernements de renouveler leur blocage puisqu’ils se verraient obligés de censurer l’ensemble du serveur.
Depuis 2015, RSF publie un Guide pratique de sécurité des journalistes. Il a pour fonction d’accompagner les journalistes ayant des missions qui peuvent les conduire dans une situation dangereuse. Ce document est même considéré comme un « guide de survie » par le secrétaire général de RSF, Christophe DELOIRE. À travers différents chapitres, il présente des astuces pour préparer les interventions des journalistes. Des informations sur la sécurité ou bien les bonnes pratiques à avoir au sein d’une rédaction sont par exemple données.
En 2020, RSF a réussi à débloquer 15 sites au total dans différents pays comme La Voix de Djibouti par exemple. Ce dernier était censuré par le dictateur du pays, n’autorisant pas la présence de médias indépendants. Actuellement, son site miroir est disponible sur le site de RSF. Enfin, l’organisation a mis en place l’outil « censorship detector » téléchargeable sur son site internet. Il s’agit d’une extension à installer sur son moteur de recherche permettant d’accéder aux sites censurés et de déjouer les contraintes gouvernementales.
De plus, les reporters peuvent retrouver des témoignages de leurs confrères afin de mieux se préparer.
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INTERVIEW
AVEC UN MEMBRE DE REPORTERS SANS FRONTIERES
Émilie POIRRIER nous parle de son métier en tant que Directrice de la communication et de la collecte de fonds pour RSF. Poste qu’elle occupe depuis 2017 au secrétariat international basé à Paris.
Pouvez-vous nous parler de votre rôle au sein de RSF ? Dans un premier temps, il s’agit de promouvoir ses activités. Pour cela, on s’appuie sur un réseau de 130 correspondants dans le monde. Un deuxième axe important est celui de mener des campagnes. Mobiliser le grand public permet de faire pression et donc de faire évoluer une situation. Il y a également un axe de collecte de fonds. C’est l’ensemble des actions marketing et communication qui sont menées pour collecter de l’argent auprès du grand public. Tout cela ne s’organise pas seulement pour la France, mais pour le monde entier. Soit on fait des campagnes globales qui sont traduites et adaptées, soit on répond à une problématique d’un pays. Vous avez eu une expérience de journaliste au Maroc, est-ce que cela vous a poussé à vous investir dans RSF ? En partie oui. C’est vrai que j’ai eu la chance de faire ce stage au Maroc. Très vite j’ai été confrontée aux limites de la liberté de la presse puisque la première chose que la rédaction m’a dite c’est : « On peut parler de tout sauf de trois
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choses : le roi, la religion et la marocanité du Sahara occidental ». Je pense que l’information fiable pour les citoyens, c’est vraiment la base de toute la conscience qu’on peut avoir en tant qu’être humain. Évidemment que si on n’a pas connaissance des choses, on ne peut pas agir. Pensez-vous parvenir un jour à un monde où la liberté de la presse sera totale ? Je pense qu’on ne sera jamais dans un chemin de total accès à la liberté de la presse, ni de total autoritarisme partout sur la planète. À tout moment on peut avoir des évolutions positives ou à l’inverse des reculs importants dans des pays qui pour autant sont des grandes démocraties. Par exemple, avec Donald TRUMP on a eu un recul important de la liberté de la presse aux États-Unis.
Comment choisissez-vous journalistes à accompagner ? On ne choisit pas, on défend tous les journalistes. On n’a pas du tout de prérequis si ce n’est celui de vérifier que la personne qui nous contacte est vraiment journaliste et travaille dans l’intérêt du public.
les
Devez-vous évaluer vos actions ?
Je pense qu’on ne sera jamais dans un chemin de total accès à la liberté de la presse.
Quels sont les principaux moyens de communication utilisés pour défendre la liberté de la presse ? En matière de canaux, on possède un site internet et des réseaux sociaux. On réalise des événements, des partenariats et des relations avec la presse. Mais aussi des e-mailings, la gestion des bases de données, etc.
On est souvent obligé de les évaluer de façon très précise puisqu’une partie de notre budget vient des fonds internationaux. Par conséquent, il faut envoyer des reportings pour expliquer la façon dont on a utilisé les fonds.
Pensez-vous que la communication de l’ONG peut être améliorée ? Il y a beaucoup de choses à améliorer constamment. Le sujet c’est qu’on a très peu de budget. On est peu nombreux, puisqu’on est quatre personnes, moi y compris. Sur les réseaux sociaux, on a besoin de plus de temps pour engager la communauté, faire plus de choses sur YouTube, innover davantage, etc.
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Zoom sur Greenpeace l’ONG entre terres & mers ONG de renommée internationale, Greenpeace est présente dans 55 pays. Depuis 1971, elle sensibilise la population au travers de ses missions autour de la question environnementale.
Greenpeace c’est 50 ans d’histoire ! Tout commence en 1971, quand 14 militants, pacifistes et écologistes, arrivent sur l’île d’Amchitka, au large de l’Alaska, pour protester contre les essais nucléaires américains. Ils se placent au centre de la zone d’essais pour empêcher les essais. Cette action a fait grand bruit dans le monde et poussa les États-Unis à mettre fin à ces essais nucléaires en 1972. Suite à cet événement, l’ONG Greenpeace est créée. Son siège social se situe aujourd’hui à Amsterdam, Pays-Bas.
Greenpeace aujourd’hui c’est Adhérents
215 000
Mais aussi
...
100% de
DONS
de Particuliers
en France
36 000 Militant.es
3 000 Activistes 14
28
Bureaux regroupant
ONG MAG #... | DÉCEMBRE 2020 / JANVIER 2021
3
Millions d’adhérents dans le monde
Ses missions
4. Passer à l’action
Les 5 étapes de Greenpeace pour informer sur les enjeux écologiques et faire pression sur les décideurs politiques.
Pour faire réagir les gouvernements et les industriels, Greenpeace mène des actions de confrontation non violente ou encore des actions en justice.
1. Enquêter, analyser, dénicher les scandales Greenpeace travaille avec des centres de recherche indépendants sur des travaux scientifiques et techniques (rapports d’expertise, cartographie, études...) Elle analyse les éléments contradictoires. Ensuite, elle dénonce les entreprises, produits ou accords qui nuisent à la santé publique et à l’environnement.
5. Maintenir la pression Greenpeace continue à maintenir la pression même après l’obtention des engagements afin que les solutions soient réellement mises en œuvre. Pour ce faire, elle vérifie la mise en place réelle des plans d’action ou encore s’assure que les législations soient appliquées.
2. Dialoguer et proposer des solutions Pendant les rencontres avec des décideurs politiques ou économiques, Greenpeace met en avant les problèmes identifiés. Ensuite, elle propose des solutions alternatives pour résoudre ces problèmes. Sur le plan international, Greenpeace participe à des accords internationaux en intervenant lors des phases préparatoires à l’élaboration des textes.
Faits marquants 3. Dénoncer, Informer & Mobiliser Pour faire changer les comportements et adopter des pratiques responsables, Greenpeace utilise plusieurs moyens de communication (publications de rapports dans les médias, divulgation de scandales, diffusion de vidéos, d’appels à signer des pétitions, etc.) Elle dénonce aussi les décideurs politiques, économiques, industriels qui défendent leurs intérêts sectoriels au mépris de l’intérêt général.
Le 2 mars 2020, Greenpeace lance une nouvelle campagne de communication visant l’inaction environnementale des décideurs politiques. C’est par le biais d’une vidéo de 60 secondes que l’ONG illustre le décalage existant entre la situation climatique et les actions des politiques. Cependant, Mediatransports, qui est une régie publicitaire, ainsi que certaines salles de cinéma n’ont pas souhaité la diffuser la jugeant trop engagée.
ONG MAG #... | DÉCEMBRE 2020 / JANVIER 2021
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3 combats, 3 actions Volkswagen : le côté obscur de la Force En 2011, Greenpeace lance une campagne contre
et lui taille un costume de méchant sur mesure.
: le côté obscur de la Force”. La marque décide en
Volkswagen”,
l’allemand Volkswagen avec sa campagne “Volkswagen 2011 de s’opposer à deux lois européennes
Dans son rapport intitulé “Le côté obscur de
stratégiques visant à protéger la planète
impact sur le climat. En
réduction des émissions de CO2.
2009,
23%
devant PSA Peugeot-Citroën ou encore
énergétiques. En utilisant Dark Vador le
personnage emblématique du méchant dans
Star Wars, Greenpeace pointe du doigt Volkswagen
l’américain Ford. Cette campagne arrive
bien avant le scandale du Dieselgates de 2015.
520 000 internautes du monde entier se sont mobilisés et Volkswagen s’est détourné du côté obscur.
Objectif 2020
Réduction des émissions de CO2 de la flotte de véhicules neufs à 95 g CO2 /km
Lutte contre les dangers du nucléaire En 2014, près de 60 personnes manifestent par surprise dans la centrale nucléaire de Fessenheim, connue pour être la doyenne des centrales françaises. L’objectif de cette action est de dénoncer les dangers liés au vieillissement de cette centrale. Ils ont atteint le toit de la centrale grâce à une échelle et ont déployé une banderole «Stop Risking Europe».
Pourquoi Fessenheim ? Ces activistes demandent la fermeture de
cette centrale nucléaire qui a atteint sa date
limite d’exploitation (40 ans). Ils espèrent qu’en fermeture,
d’autres
centrales
nucléaires vont aussi fermer afin de limiter les risques
accidentels, mais aussi financiers, liés au vieillissement
des équipements et pour enfin lancer la transition énergétique.
16
émissions
par Volkswagen en première position
véhicules en matière de performances
sa
des
vendues en Europe étaient émises
l’adoption de normes plus strictes des
demandant
exergue
rejetées par de nouvelles voitures
En plus de cela vient s’ajouter
2013
en
l’importance du constructeur allemand sur
pour but de revaloriser l’objectif de
1 voiture sur 5
met
le marché de l’automobile ainsi que son
et le climat. Ces deux textes avaient
vendues en Europe est une Volkswagen
Greenpeace
ONG MAG #... | DÉCEMBRE 2020 / JANVIER 2021
Le risque nucléaire ne connaît pas de frontières Par ailleurs, ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter. En effet, située à la frontière de l’Allemagne et du Luxembourg, les gouvernements de ces pays ont exprimé leurs inquiétudes face aux risques d’accidents de la centrale de Fessenheim.
3e puissance nucléaire pays le + nucléarisé au monde
19 centrales nucléaires 58 réacteurs
Un pétition qui rassemble du monde + de 115 000 signataires
Greenpeace en Antarctique : Protect the Oceans En 2018, Greenpeace se rend en Antarctique pour une mission très spécifique. Accompagné de la célèbre
actrice et défenseuse de l’environnement, Marion Cotillard, le but de cette expédition appelée “Protect The Oceans”, est de dénoncer la pêche au krill. Cette dernière déséquilibre les écosystèmes marins et particulièrement le cycle alimentaire des manchots qui ne peuvent plus se nourrir de ces petits crustacés. La
mission première de Greenpeace est donc d’étudier les colonies de manchots arctique pour comprendre les impacts de la pêche au krill et du réchauffement climatique dans cette région. Lors du départ des équipes de
Greenpeace, l’industrie du krill s’est engagée à réduire son impact sur les océans et à soutenir Greenpeace dans ses projets.
En Avril 2020, les équipes de Greenpeace retournent en Arctique et espèrent qu’avec cette expédition, les responsables politiques s’engagent pour le traité
mondial des océans. Afin qu’il soit efficace, Greenpeace explique qu’il faut protéger au minimum 30% des océans grâce à des réserves marines et ce, d’ici
2030.
1. 2. 3.
Le nombre de manchots à jugulaire a chuté en moyenne de 60 % dans l’ensemble des 35 colonies étudiées sur l’île. Une colonie à enregistrer jusqu’à 77 % de déclin, par rapport au premier comptage effectué au début des années 1970. Le traité peut protéger jusqu’au moins 30 % des océans.
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Rencontre avec Clément Sénéchal Chargé de campagne politique chez Greenpeace France Clément Sénéchal, salarié chez Greenpeace France depuis 2015, nous ouvre les portes de l’ONG en répondant à nos questions. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Après des études littéraires et en sociologie politique, je continue sur un second master à la Sorbonne option communication politique et sociale. J’effectue par la suite mon stage de fin d’étude au sein du Mediapart. Suite à cette expérience enrichissante, je rejoins l’équipe de campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. Pour les Européennes de 2014, j’intègre la campagne du parti de gauche pour la région Île-de-France. Je décide alors de quitter le milieu politique et finis par rejoindre Greenpeace, en mai 2015.
«JE VOULAIS ENTRER DANS UNE ASSOCIATION ASSEZ IMPORTANTE POUR APPORTER UN IMPACT» Pourquoi avoir quitté la politique ? Après la campagne des européennes, j’étais épuisé, l’impression d’être au bout d’un cycle, où j’avais amené à peu près tout ce que je pouvais à ma formation politique. Je voulais pratiquer mon engagement pour l’intérêt général dans un milieu moins conflictuel en interne.
Pourquoi avoir fait le choix de Greenpeace et pas une autre organisation ? C’est l’organisation qui me faisait rêver, enfant. Je voulais entrer dans une association assez importante pour apporter un impact. Je suis de nature assez indépendante pour être efficace et au service de la vérité, avec pour objectif d’agir.
Pour autant, Greenpeace fait de la politique, vous n’avez pas tant quitté le monde de la politique. Pouvez-vous nous en dire plus ? Effectivement, je continue la politique par d’autres moyens. La crise écologique est essentiellement un sujet politique. Elle dépend des rapports des sociaux de production, comment la planète est digérée en leur sein, et donc quelle finalité et quel cadre sont donnés à ces rapports sociaux par le contrat politique qui nous lie - dans la cohésion ou l’opposition, d’ailleurs. Ce qui change, c’est que je ne concours pas pour le pouvoir. Je fais partie du contrepouvoir.
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ONG MAG #... | DÉCEMBRE 2020 / JANVIER 2021
Quels sont les enjeux de vos missions ?
Pouvez-vous nous dire à quoi ressemble une journée type en tant que chargé de campagne?
CE QUI CHANGE, C'EST QUE JE NE CONCOURS PAS POUR LE POUVOIR. JE FAIS PARTIE DU CONTREPOUVOIR
Il n’y en a pas. Pour résumer je dirais : prendre connaissance de l’actualité, construire des positionnements politiques en réaction à l’actualité et en élaborer des réponses tactiques. Nous discutons aussi avec des experts ou des cibles comme des cabinets ministériels et d’autres administrations. Nous répondons aux médias par le biais de plusieurs interviews par semaine. De plus, nous participons à des appels internationaux avec les autres bureaux de l’ONG. Nous cultivons notre expertise grâce aux rapports et études, entre autres. Enfin, il est aussi important de convaincre en interne pour obtenir des ressources ou encore prendre la parole devant différents publics lors de manifestations ou de conférences par exemple.
“
“
Concrètement, notre rôle consiste à traduire les données scientifiques en termes politiques, à recomposer les espaces politiques et les jeux de pouvoirs afférents à l’aune de la crise climatique.
NDLR: un grand merci à Clément Sénéchal pour ses réponses.
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ENTREPRENEURS DU MONDE Avec presque rien, on peut tout changer !
E
ntrepreneurs du Monde est une ONG française, créée en 1998 à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise. Elle compte aujourd’hui plus de 800 collaborateurs. Présente sur 4 continents (l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Europe), elle agit dans 12 pays. La structure assiste les personnes en grande précarité afin qu’elles puissent mieux s’insérer dans la société, que ce soit d’un point de vue social ou économique. Son objectif est de les aider à entreprendre et à faire face aux changements climatiques.
Au-delà de cet objectif, Entrepreneurs du Monde tend à avoir un impact social fort auprès des populations les plus vulnérables. Elle veut créer de la richesse localement et favoriser l’innovation sociale. Pour cela, Entrepreneurs du Monde s’appuie sur quatre missions de développement : la microfinance sociale ; la création de TPE et insertion professionnelle ; l’accès à l’énergie ; l’agro-entrepreneuriat.
EN QUELQUES CHIFFRES programmes en cours d’incubation
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MICROFINANCE SOCIALE Dans les pays où elle mène ses actions, Entrepreneurs du Monde vient en aide et accompagne les commerçants qui ont peu de moyens. Afin de développer leur activité de manière pérenne, l’association leur propose des prêts, épargnes et assurances à dimension sociale. L’ONG propose également des formations en gestion d’entreprise.
ACCÈS À L’ÉNERGIE Entrepreneurs du Monde permet aux plus démunis d’avoir accès à une énergie propre, économique et durable. Pour les populations vulnérables, l’accès à l’énergie est un facteur d’émancipation. En leur donnant accès au GPL ou à l’énergie solaire par exemple, la structure participe à la réduction de la pollution dans les domiciles. Cela sert l’intérêt de la santé publique et réduit la part budgétaire conséquente des foyers destinée aux combustibles.
INSERTION PROFESSIONNELLE ET CRÉATION DE TPE Entrepreneurs du Monde accompagne les personnes en recherche d’emploi sur ses territoires d’actions. Ainsi, des formations peuvent être proposées, en lien avec les compétences nécessaires sur les emplois recherchés. L’ONG met également en contact les personnes en recherche d’emploi et les TPE qu’elle a accompagnées lors de leur création. En encourageant et soutenant les projets professionnels d’entrepreneurs tournés vers les services à la personne, elle participe activement à la création de nouveaux emplois.
AGRO-ENTREPRENEURIAT Dans les pays africains au Sud du Sahara, les populations font face aux changement climatiques et à un manque d’infrastructures ou de formations qui freinent le développement d’une agriculture durable et pérenne. Entrepreneurs du Monde accompagne donc leur développement agricole. L’ONG travaille au renforcement de la filière agricole et au développement des petits producteurs grâce à la construction de structures de stockage ou de pépinières, la conception de formations agricoles et l’aide financière.
INNOVATION SOCIALE
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ans le cadre de sa mission d’aide à la création de TPE, Entrepreneurs du Monde a innové en 2019 avec la création du concept d’entreprises-écoles. Ces structures permettront de créer des entreprises dans des secteurs avec une opportunité de développement commercial, tout en apportant une solution au faible niveau d’éducation et de formation professionnelle, notamment des jeunes et des femmes.
Services à la personne au Burkina Faso
Produits fruitiers transformés au Sénégal
Gestion des déchets au Togo
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LES ACTIONS SUR LE TERRAIN En 2012, Entrepreneurs du Monde lance Assilassimé, un programme qui accompagne financièrement les plus vulnérables au Togo. C’est un projet unique dans le pays puisqu’il ne réclame ni garantie, ni caution. Il vise majoritairement les femmes, les personnes vivant avec le VIH ou avec un handicap. Celles-ci ont plus de difficultés pour trouver un emploi. L’ONG favorise le micro-entrepreneuriat de ces personnes en leur accordant des microcrédits. Ces micro-entrepreneurs s’organisent en groupes afin de favoriser leur insertion sociale. Cela permet de développer un encouragement mutuel et une progression commune. Entrepreneurs du Monde suit les bénéficiaires pour s’assurer que leurs conditions de vie s’améliorent. Depuis 2018, Assilassimé est devenu entièrement autonome. Entrepreneurs du Monde reste néanmoins présent dans sa gouvernance et ses choix stratégiques.
Un toit vers l’emploi 40 bénéficiaires 12 salariés / bénévoles
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Assilassimé 31 310 bénéficiaires 114 salariés / bénévoles 95% des micro-entrepreneurs sont des femmes
Ce programme initié par l’ONG en 2019 vise à accompagner les sans-abris dans leur réinsertion sociale et économique. Avoir accès à un emploi sans un lieu d’habitation décent est irréalisable pour les personnes sans domicile fixe. En partant de ce constat, Entrepreneurs du Monde a imaginé son programme autour de 2 axes : - l’accès à une tiny house mobile en bois avec une très faible empreinte écologique - la Case Départ, un lieu d’accueil et d’accompagnement personnalisé Les bénéficiaires sont parties prenantes du programme en participant activement à la construction et l’aménagement de leur tiny house dont le loyer est adapté à leurs revenus. Ils bénéficient d’un accompagnement individuel avec pour objectifs une reprise de confiance en soi, une insertion professionnelle et une stabilité sociale.
Au Sénégal, les changements climatiques et le manque de structures agricoles affectent les productions des petits producteurs et engendrent une insécurité alimentaire pour leurs familles. En 2018, Entrepreneurs du Monde a donc initié ce projet qui vise à proposer des solutions d’adaptations aux agriculteurs : Construction de greniers de conservation des récoltes Formations à la gestion et l’agro-écologie Microcrédits pour financer les campagnes agricoles et le stockage des récoltes Un espace de productions de semences a également été aménagé et des formations y sont dispensées afin d’accompagner l’autonomisation des producteurs. La construction de ces structures dans le cadre de chantiers-écoles permet ainsi de former des artisans et de développer les champs de compétences des habitants.
Pteah Baitong 435 familles équipées 12 salariés / bénévoles 100% des bénéficiaires sont en zone rurale
Fawrou Remode 2 greniers de stockage construits
35 tonnes d’oignons stockés 30 greniers à venir
En 2015, Entrepreneurs du Monde crée l’entreprise sociale Pteah Baitong. Son objectif est de fournir des kits d’éclairage solaire aux foyers les plus vulnérables. Trop de familles cambodgiennes ne sont pas connectées au réseau électrique. Depuis 2018, l’entreprise permet aussi de fournir une énergie peu coûteuse dans certains villages à travers des micro-réseaux solaires. Ainsi, grâce à une puissance suffisante, des activités génératrices de revenus peuvent être développées. Des équipements sont par ailleurs distribués par Pteah Baitong comme des réfrigérateurs ou des incubateurs à œuf. Cette entreprise permet de recruter et former des vendeurs installateurs de kits solaires et microréseaux. A terme elle sera gérée totalement par une équipe cambodgienne.
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RENCONTRE AVEC ARMELLE RENAUDIN co-fondatrice et responsable communication d’Entrepreneurs du Monde
Quand on innove, on a pas 100% de réussite et on ne risque pas de réussir si on ne tente rien !
Comment choisissez-vous les pays dans lesquels Entrepreneurs du Monde s’implante ? On n’est pas très connu en France mais sur le terrain on a pas mal de demandes. C’est vraiment par le bouche à oreille, soit des demandes individuelles par les gens du pays qui ont un tout petit projet et qui veulent le faire grossir ; soit une autre association qui couvre un autre secteur.
Nous étudions la création d’un label Entrepreneurs du monde sur ces programmes autonomes. Ce label leur permettrait de le présenter pour le faire valoir et obtenir des financements supplémentaires.
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Certains programmes ont atteint l’autonomie. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour la continuité du programme, ses bénéficiaires et le rôle de l’ONG dans sa gestion ? Quand il a atteint son autonomie, cela veut dire qu’il couvre ses frais opérationnels avec les intérêts d’emprunts et par des financements qu’il trouve de son côté. Il n’a donc plus besoin de notre appui financier. De plus, il a atteint une maturité, une autonomie des process largement suffisante pour continuer tout seul et n’a plus besoin de notre appui technique. En revanche, comme nos métiers évoluent, on reste disponible pour des missions ponctuelles. C’est souvent le cas en gestion de la performance sociale car il y a toujours des progrès à faire. Et pour être sûr que la mission sociale reste bien dans le viseur, on conserve notre présence au conseil d’administration.
En ce temps de crise sanitaire mondiale, comment gérez-vous la continuité de vos différents programmes ?
Sur le terrain, il a fallu s’activer vite. Quand on a parlé de confinement en France, on a eu très peur. On s’est dit, si c’est le confinement au Sénégal, au Sierra Leone, ça va être une catastrophe. Les gens vivent au jour le jour, ils ont besoin d’aller vendre sur le marché. On s’est posés la question, comment vont-ils être confinés dans des endroits épouvantablement dense, chaud et précaire? Les gouvernements ont pris les bonnes décisions. Ils ont fermé leurs frontières très vite, ils ont réduit les déplacements interrégionaux et ils ont peu ou pas confiné. On a beaucoup appelé les bénéficiaires pour savoir où ils en étaient, quel était leur besoin. Faire cesser les rumeurs, redire les gestes barrières et leur dire que leur épargne est disponible.
Un élan de solidarité a été très cultivé toute l’année, évidemment bien plus centré vers la santé mais pas seulement.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la direction que va prendre l’association en 2021 et les projets à venir ? Les grosses innovations vont être le démarrage de 4 entreprises-écoles. Pour les jeunes, on fait des choses depuis plusieurs années au Sénégal, au Togo, au Burkina Faso et en Haïti. Les gens vont apprendre un savoir-faire technique ou un savoir-faire en équipe support. Ils seront ensuite capables de se présenter en valorisant une vraie première expérience en situation ou créer leur propre TPE.
On ouvre aussi plusieurs actions en Côte d’Ivoire avec une façon de faire différente qui va intégrer plusieurs de nos savoir-faire. À la fois de l’insertion pro, de l’agriculture, de l’accès à l’énergie et de la microfinance. On a également deux programmes en France qui ont dépassé le stade pilote et qui vont pouvoir se déployer cette année. À Rouen, l’enjeu en 2021 est de créer une entreprise de production de tiny house qui sera aussi une entreprise d’insertion. Enfin, à Lyon, nous avons un programme destiné aux personnes en grande précarité ou qui sont en train de basculer là-dedans. ONG MAG‘ I DÉCEMBRE 2020 / JANVIER 2021 25 25 ONG MAG‘ I DÉCEMBRE 2020 / JANVIER 2021
ONG’MAG Edition janvier 2021