NEMESIS #8 le magazine des alliances et des rivalités ISCPA Lyon

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POLITIQUE p.7 La Russie et la Syrie accusées de crimes de guerre

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20/05/2020

NÉMÉSIS Alliances et rivalités dans l’actualité internationale

Société p.9 La pénalisation de l’excision au Soudan


édito

COMME D’HABITUDE

sommaire

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Culture

Quand la réalité dépasse Black Mirror

Pour cette huitième édition de Némésis, nous vous proposons de revoir vos traditions, vos habitudes. Après deux mois de confinement, voilà que nous pouvons sortir. Timidement pour la plupart, sereinement pour d’autres ayant comme priorité de refaire leur garde-robe à Zara, mais nous pouvons sortir, enfin. Sans dérogation, mais avec masque et gel hydroalcoolique à portée de main. C’est l’occasion de revoir des amis, en petit comité, et de partager un bon moment. Mais quand viennent des retrouvailles, que faire ? La bise, une accolade, se serrer la main, on ne sait pas trop. Hésitant, nous chérissons nos habitudes mais nous savons qu’elles sont « dangereuses » en ce moment, distanciation physique oblige. Comme on dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Malheureux de voir nos habitudes chamboulées, la nature est la première à s’en réjouir, elle. Ainsi, des milliers de tortues qui ont vu le jour en Inde, sans activité humaine pour les perturber. Nous avons nos habitudes, nous avons nos traditions. D’ailleurs, quelle différence ? Les traditions d’aujourd’hui sont peut-être les habitudes d’antan. Certaines, moyenâgeuses, sont d’ailleurs remises en question aujourd’hui. Au Soudan, il aura fallu attendre 2020 pour que l’excision féminine, une « tradition » soit considérée comme un crime, seulement. Des fois, il est nécessaire de revoir nos traditions et nos habitudes, de s’en séparer. On entend parfois parler de « l’amour par habitude ». L’Allemagne est une éternelle amoureuse de l’Union Européenne, un pilier incontestable, pourtant elle boude ses institutions monétaires, depuis longtemps. Certains se posent même la question de la légitimité de l’Allemagne dans l’Union, bien que ces deux entités semblent inséparables. Bonne lecture, et ne changez pas toutes vos habitudes, continuez à lire Némésis !

Nicolas Delattre, rédacteur en chef Rédaction: ISCPA Lyon 47 rue Sergent Michel Berthet, 69009 Lyon, 04.72.85.71.73 Rédacteur en chef: Nicolas Delattre Secrétariat de rédaction: Benjamin Lauriol, Léa Christol Rédaction: Pauline Choppin, Camille Romand, Sylvain Gauthier, Nicolas Delattre, Benjamin Lauriol, Léa Christol, Lucas Mollard, Adrien Chatre, Ameline Manissolle Maquettiste et graphiste: Ameline Manissolle

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Environnement Naissance tranquille pour les tortues indiennes

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Economie

“L’Allemagne est sûrement le dernier pays où la politique existe encore”

07

Politique

Damas et Moscou critiqués par Amnesty International

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Technologie

Facebook-GIPHY, une alliance pour mieux s’attribuer les données personnelles ?

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Société

Le Soudan : La pénalisation de l’excision

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France

Vaccin contre la COVID19 : Sanofi crée la polémique

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Média

Sibeth Ndiaye, le scandale au bout du « bec »

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Photo

L’hommage de Banksy au personnel hospitalier

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culture

environnement

Quand la réalité dépasse Black Mirror

Naissance tranquille pour les tortues indiennes

Les chinois se notent donc sur le comportement et la vie quotidienne en général : fumer dans un wagon vous fait perdre des points… Et si votre note est trop basse, vous ne pouvez plus bénéficier de nombreux privilèges : prendre l’avion, faire une demande de prêt ou mettre ses enfants dans une bonne école… Penser que ce n’est qu’en Chine, est une erreur. En France, comme dans de nombreux pays, ce système est bien présent via les notes Uber par exemple. Un chauffeur vous transporte et vous le notez ensuite en fonction de sa prestation. Mais si c’est l’exemple le plus connu, de nombreux épisodes ont leur double dans la réalité. Des lentilles de contact qui enregistrent tout ? Sony a obtenu le feu vert «Spot» va parcourir le parc jusqu’au 22 mai. Une période d’essai qui pourrait être renouvelée pour ce projet en 2017. © Reuters Des abeilles robots tueuses ? Elles ne sont pas encore A Singapour, pour faire respecter la distanciation physique, mortelles, mais en 2018 un brevet a été déposé pour ce projet. un chien robot patrouille. Créé par Boston Dynamics, il Un système pour parler avec un mort ? En 2016, une femme a diffuse un message aux personnes ne respectant pas les créé un « chatbot » (robot de discussion en ligne) à l’effigie de règles. son copain décédé en le faisant s’exprimer comme lui. Pour faire respecter la distanciation physique dans le parc Bishan-Ang Mo Kio à Singapour, le pays a eu recours à un chien robot appelé « Spot ». Créé par Boston Dynamics, entreprise américaine de robotique militaire, le chien est équipé de caméras. Il envoie un message à ceux qui ne respectent pas la distanciation. L’idée est donc bonne et le principe est rassurant. Mais voilà, ça coince. En 2017, la série dystopique Black Mirror créée par Charlie Brooker avait un épisode intitulé « Metalhead ». Le principe de cet épisode est simple : un chien robot militaire qui poursuit des gens jusqu’à les tuer. C’est tout de suite moins rassurant. Mais c’est tout le principe de cette série, confronter l’être humain aux technologies qui le dépasseront un jour. Cela peut donc prêter à sourire, car le robot « Spot » ne fait que des tours de piste en dévoilant un simple message audio. Mais prédire les dérives de la technologie, c’est le gros point fort de cette série.

LES PRÉDICTIONS DE BLACK MIRROR L’exemple le plus connu est celui de l’épisode « Chute libre » sorti en 2016. Dans cet épisode, les gens se donnaient des notes. Plus quelqu’un est serviable, poli et courtois, plus on lui donnera une bonne note et inversement. En fonction de sa note, on peut profiter de certains services, de réductions, la possibilité de se déplacer… Un monde qui dans la réalité paraît complètement fou. Mais c’est déjà le cas en Chine. Depuis 2018, ce système est dans le pays.

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Aujourd’hui, il y a déjà de potentiels dangers. En 2016, des chercheurs ont piraté une Tesla, voiture autonome, pour la contrôler à distance. Heureusement, il n’y avait personne à l’intérieur, le but était juste de prouver que c’était piratable. Mais qui dit qu’une voiture autonome ne pourrait pas être piratée tandis qu’elle roule, en centre-ville ? Des exemples, il y en a encore beaucoup d’autres, mais la liste serait trop longue. Black Mirror est loin d’être le précurseur. Si on remonte en 1949, on trouve « 1984 » de George Orwell. L’antagoniste Big Brother pourrait aussi être comparé au système chinois où tout est contrôlé et où il est interdit de critiquer le gouvernement. Si les dystopies sont fascinantes pour leur réalisme, elles sont aussi assez dérangeantes pour la vision du monde qu’elles proposent. Parce que ce monde pourrait bien être notre futur.

Aujourd’hui, la dystopie est un genre qui fascine. Le premier ouvrage de dystopie moderne remonte à 1908. Il s’agit du « Talon de fer » écrit par Jack London. Il y est relaté l’histoire d’une révolution socialiste contre le capitalisme entre 1914 et 1918. Et comme bon nombre de dystopies, cela est bien arrivé.

Par ADRIEN CHATRE

COMME UN AIR DE DÉJÀ VU

Bien que cette situation de pandémie soit vécue comme un cauchemar par la population mondiale, les restrictions qu’elle engendre permettent à la nature de reprendre ses droits. Et tandis qu’en Thaïlande on recense un record de nids de tortues luths, des milliers de tortues olivâtres ont vu le jour sur le littoral indien.

Beaucoup plus imposante mais tout aussi rare, la tortue luth a également fait son apparition quelques jours plus tôt sur les plages thaïlandaises, soulagée des hordes de touristes habituelles. « C’est un très bon signe pour nous car de nombreuses zones de frai ont été détruites par les humains. Si nous comparons à l’année précédente, nous n’avions pas autant de pontes, car les tortues ont un risque élevé d’être tuées par des dispositifs de pêche Un petit-déjeuner ragoutant. C’est sûrement ce qu’imaginent et les humains qui perturbent la plage », précisait à Reuters les cormorans lorsqu’ils se ruent sur les bébés-tortues, au Kongkiat Kittiwatanawong, directeur du Centre de biologie moment de l’éclosion des œufs sur la plage. A la merci des marine de Phuket. volatiles intrépides et des prédateurs marins, la naissance de ces petits spécimens est toujours un long périple. Et pourtant, Une telle situation ne s’était pas produite depuis cinq ans dans le principal acteur de leur extinction reste l’homme. le pays, où la tortue luth est en voie de d’extinction. Classée Surpêche, déchets ou encore braconnage rendent les tortues comme espèce vulnérable par l’IUCN (l’Union internationale olivâtres de plus en plus rares ; comme dans la région côtière pour la conservation de la nature), elle est la plus grande des d’Odisha en Inde, où elles sont menacées par l’industrialisation. tortues marines. Cependant, une lueur d’espoir persiste car Mais cette année, l’absence exceptionnelle de l’homme durant depuis novembre, les scientifiques ont recensé pas moins de quelques mois a permis à un nombre élevé de femelles de 11 nids de tortues luth sur les plages de Thaïlande, du jamais rejoindre la plage pour pondre. vu depuis 20 ans !

UN PHÉNOMÈNE D’UNE GRANDE RARETÉ Les difficultés environnementales éprouvées par ces reptiles ont poussé les autorités indiennes à réagir ! C’est ainsi qu’en 1997, les régions côtières d’Odisha sont décrétées réserves naturelles et que la pêche en eaux profondes y est interdite pendant la moitié de l’année. Un premier pas écologique trop tardif, en vue du triste constat qu’ont pu observer les habitants d’Odisha en 2014 puis en 2016, puisqu’aucune tortue olivâtre n’y a vu le jour… Cette recrudescence de l’espèce a donc fait le bonheur de beaucoup d’Indiens et notamment celui du premier ministre de la côte-est de Goa, Pramod Sawant. « Les merveilles de la nature ! Des tortues Olive Ridley sortant du dernier nid à Morjim. Morjim, Mandrem, Agonda et Galgibagh sont des plages importantes de Goa qui attirent les tortues pour la nidification », affichait-il fièrement sur Twitter.

L’ange gardien des tortues marines Entre 1984 et 1988, l’écologiste britannique June Haimoff, lance une campagne pour préserver la plage d’Iztuzu, en Turquie, comme habitat de la tortue caouanne, une espèce de tortue marine menacée. Elle se bat notamment contre des projets de construction d’un grand complexe hôtelier sur la plage qui est aujourd’hui un des principaux lieux de nidification de l’espèce en Turquie.

En Inde, les villageois considèrent leur destin comme lié à celui de ces visiteurs marins et voient en la tortue olivâtre une incarnation de Vishnou (dieu indou) © Asit Kumar /AFP

June Haimoff a aujourd’hui 97 ans et vit à Dalyan, dans la province turque de Mugla © Umit Bektas/Reuters

Par lucas mollard

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économie “L’Allemagne est sûrement le dernier pays dans la zone euro, où la politique existe encore” Le 5 mai, le tribunal constitutionnel fédéral de Karlsruhe a lancé un ultimatum à la Banque Central Européenne (BCE). L’institution a désormais trois mois pour justifier son programme d’achats de dettes publiques (PSPP). La Cour suprême allemande, plus haute institution du pays, a mis en cause l’outil dont se sert la BCE pour soutenir l’économie dans la zone euro depuis 2015. La Commission européenne a évoqué une possible procédure d’infraction contre l’Allemagne. Frédéric Farah, économiste, professeur de sciences économiques et sociales à Paris-Sorbonne (Paris I) explique et donne son avis sur la situation. Interview menée par téléphone. Est-ce que cette décision pose la question de l’indépendance de la BCE ? Frédéric Farah : Oui, elle pose la question de l’indépendance de la Banque centrale. Cette indépendance est remise en cause depuis longtemps, car la monnaie est un instrument politique. C’est ce qui fait une communauté, cela crée un lien social donc forcément le pouvoir politique s’en mêle. Il y a donc des pressions. Ce n’est pas la première fois que le tribunal fédéral de Karlsruhe intervient sur la politique monétaire de la BCE. Cela fait donc bien longtemps que l’indépendance de la Banque centrale est devenue un mythe. Cette décision pose aussi la question du droit européen. La règle veut que le droit européen l’emporte sur le droit national. L’attitude du tribunal de Karlsruhe révèle les dynamiques complètement centrifuges de la BCE.

politique Pour résumer simplement la situation, la Cour de Karlsruhe a remis en cause les décisions de la BCE (Banque Centrale Européenne) concernant le rachat des dettes publiques. Cette affaire fait grand bruit, notamment sur la hiérarchie des institutions, l’Allemagne étant censée se plier aux volontés de la BCE. Pourquoi cette décision vient de l’Allemagne ?

d’associations humanitaires ou encore enseignants ont accepté de parler de la situation. « Une minibombe a explosé tout près de mes pieds, emportant la chair… La douleur était insupportable […] Deux étudiants marchaient devant moi. Le premier est mort sur le coup, le second a survécu. Je suis sûr que c’était une arme à sous-munitions, parce que j’ai entendu plusieurs explosions. Comme s’il pleuvait des éclats d’obus » déclare un enseignant, après l’attaque du 25 février.

UNE OFFENSIVE SANGLANTE

L’Allemagne est sûrement le dernier pays dans la zone euro, où la politique existe encore. Les autres pays ont abandonnéou diminué leur souveraineté. En France, on ne verra jamais les institutions contester la politique monétaire européenne. L’Allemagne veut conserver la maîtrise de son destin, de ses orientations, de ses choix pour servir ses intérêts…Une partie de la classe politique allemande de droite et d’extrême droite est opposée à cette idée de zone euro et de projet européen. C’est une Cour de justice, mais il faut comprendre les enjeux politiques derrière. Cette décision montre davantage le dilemme de l’Allemagne, sauver l’euro et donc devenir plus solidaire ou bien le délaisser et affronter seule la crise. La présidente de la Commission européenne a laissé entendre qu’elle pourrait lancer une procédure d’infraction contre l’Allemagne. Cela vous semble possible que la Commission engage cette procédure contre un poids lourd de l’UE ?

Frédéric Farah © voixdelhexagone

Non, il ne faut pas oublier la nature même de la construction européenne. C’est un rassemblement d’États avant toute chose. La Commission européenne élève la voix, mais ses menaces sont à peu près équivalentes à celles de la SDN pendant l’entre deux guerres. Cela n’a pas beaucoup d’efficacité. L’Allemagne Est-ce que la Cour Suprême est dans son droit ? est également centrale dans le dispositif européen. La Du point de vue des européistes, la Cour n’est pas dans son Commission européenne ne peut pas se permettre de lancer droit, car elle remet en question l’indépendance de la BCE. La une procédure. Un compromis à l’Européenne va être mis en CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) a également place, mais il ne va rien régler. confirmé la légalité de la politique monétaire de la BCE. Dans le droit européen, c’est la CJUE qui a la compétence de juger les actions de la BCE. Du point de vue des souverainistes, le tribunal est dans son droit. Il défend les intérêts nationaux et le droit allemand. Je dirais que le tribunal permet un contrôle peut-être un peu plus efficace de la démocratie bancale de l’UE. Le problème de l’UE, c’est qu’elle n’a jamais tranché entre : la légitimité fédérale par la Commission, intergouvernementale par le Conseil, et « populaire » par le Parlement. L’Union est dans une espèce de flou. D’où les crispations, du tribunal fédéral de Karlsruhe qui défend la souveraineté juridique et économique de son pays.

Par léa christol (interview) et nicolas delattre (encadré)

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DAMAS ET MOSCOU CRITIQUÉS PAR AMNESTY INTERNATIONAL

Salle de classe couverte de gravats dans un bâtiment scolaire endommagé à alNayrab, un village syrien ravagé par les bombardements © AFP

Lundi 11 mai, Amnesty International a accusé le régime de Bachar Al-Assad et la Russie de « crimes de guerres ». Un recensement de 18 attaques menées en Syrie, envers des infrastructures civiles comme des écoles ou des hôpitaux, que l’ONG détaille dans son dernier rapport. Dix-huit. C’est le nombre d’attaques aériennes et terrestres menées depuis mai 2019 en Syrie contre des écoles et des centres médicaux. Des territoires inscrits sur la liste des sites protégés établie par l’ONU et partagée avec les forces russes, turques et la coalition dirigée par les Etats-Unis en Syrie. La grande majorité des assauts aurait eu lieu entre janvier 2020 et février 2020. Les attaques se sont tenues au nordouest de la Syrie, où se trouve la province d’Idleb (dernier grand repère djihadiste et rebelle du pays) ainsi que les villes d’Alep et de Hama. Les preuves récoltées montrent que ces offensives impliquent « une myriade de violations sérieuses du droit humanitaire international ». Ces violations seraient d’ailleurs « équivalentes à des crimes de guerre, affirme Amnesty International, et ceux qui ordonnent ou commettent de tels actes engagent leur responsabilité pénale ».

La directrice régionale de l’ONG, Heba Morayef, affirme : « La dernière offensive a perpétué un schéma odieux d’attaques généralisées et systématiques dont l’objectif est de terroriser la population civile […] La Russie a continué de fournir un soutien militaire inestimable, notamment en menant directement des frappes aériennes illégales. » Des vidéos, des photos ou encore des enregistrements audios ont aidé à garantir cette implication russe dans au moins une attaque envers un hôpital. Un soutien qui faciliterait les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité menés par l’armée syrienne. Après cette offensive sanglante, la région bénéficiait d’un cessez-le-feu depuis le 5 mars mais dimanche 17 mai, la Russie et la Turquie auraient ouvert le feu du côté d’Idleb, rompant ainsi la trêve. Dans ce contexte de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, l’organisation demande notamment au Conseil de sécurité de l’ONU de poursuivre les actions humanitaires apportées aux civils, conformément à une résolution adoptée en juillet 2014 par ce même Conseil. Elle a pour but de venir en aide aux régions qui se trouvent aux mains des groupes armés d’opposition et devrait expirer le 10 juillet, selon l’ONG. La guerre en Syrie, qui sévit depuis 2011, a fait plus de 380 000 morts et déplacé des millions de personnes, dont une majorité de femmes et d’enfants.

Dans son rapport intitulé « Nous ne sommes en sécurité nulle part », l’organisation non-gouvernementale évoque des bombardements aériens russes aux alentours d’un hôpital à Ariha, détruisant deux immeubles et tuant onze civils. Amnesty mentionne également une attaque du régime contre une école d’Idleb, le 25 février, causant la mort de trois personnes. Les assaillants ont utilisé des armes à sous-munitions, des armes interdites par le droit international. Une arme à sousmunitions désigne une munition classique, conçue pour disperser d’autres projectiles explosifs de plus petite taille.

« COMME S’IL PLEUVAIT DES ÉCLATS D’OBUS » L’organisation a recueilli les témoignages de 74 personnes. Individus déplacés à l’intérieur du pays, médecins, bénévoles

Vue générale du camp de personnes déplacées près de Kah, dans le nord de la province d’Idleb, près de la frontière avec la Turquie © AFP

Par ameline manissolle

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société

technologie Facebook-GIPHY, une alliance pour mieux s’attribuer les données personnelles ?

Le Soudan : La pénalisation de l’excision

Ou encore lorsque l’entreprise de sécurité UpGuard a découvert Facebook a officialisé, vendredi 15 mai, son acquisition de que les données personnelles de 540 millions d’utilisateurs GIPHY, service de GIF. La transaction s’élève à 400 millions étaient hébergées sans protection sur le cloud… d’Amazon ! de dollars. La plate-forme devrait être intégrée à Instagram, mais cette achat soulève de nouvelles inquiétudes quant à LES APPLICATIONS UTILISANT GIPHY SERONTla protection des données personnelles. ELLES PLUS MÉFIANTES ? C’est une annonce qui n’était pas vraiment attendue par les temps qui courent. Facebook vient de racheter le roi du GIF, GIPHY, ce vendredi 15 mai. Une plate-forme qui permet la recherche, le partage ou la création d’images animées. Très utilisées pour décrire diverses situations, puisque parfois, une image vaut mieux que mille mots. Pour acquérir GIPHY, Facebook a du mettre la main au portefeuille. Selon les informations d’Axios, le réseau social créé par Marc Zuckerberg a investi près de 400 millions d’euros. Avec cet achat, Facebook compte intégrer l’immense bibliothèque de GIPHY à Instagram. Mais aussi faciliter l’utilisation de GIF de Messenger à WhatsApp. On sait que cette entreprise représente 50% du trafic total de GIF. Le but est officiellement de rendre plus simple la recherche de GIF et de stickers. « En réunissant Instagram et Giphy, nous pouvons faciliter la recherche de GIF et de stickers dans les Stories and Direct », a ainsi détaille Vishal Shah (vice-président des produits de Facebook) après l’annonce du « mariage » entre les deux parties.

Les données de GIPHY étant désormais passées sous le commandement de Facebook, il est difficile de prédire ce que va en faire le géant des réseaux sociaux. Les applications exploitant GIPHY pourraient toutefois s’inspirer du système mis en place par Signal (messagerie privée présente dans l’Apple Store), afin de limiter la récolte de données. Le système de cette application préserve les données permettant de reconnaître qui recherche quoi, afin de préserver l’intimité de ses utilisateurs. Cette mesure pourrait-elle fleurir sur de nombreuses applications, dans un futur proche, avec le passage de GIPHY sous pavillon Facebook?

Un mariage entre ces deux monstres des données pourrait-il tourner au drame? On sait en effet que Facebook a plusieurs fois franchi la ligne rouge quant aux données personnelles de ses utilisateurs. On se rappelle bien évidemment du scandale de Cambridge Analytica. Une affaire portant sur la collecte de données personnelles de 87 millions d’utilisateurs par Facebook lors de la campagne présidentielle américaine de 2016.

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C’est une grande victoire pour les femmes soudanaises. Le nouveau gouvernement post-révolutionnaire est en passe de pénaliser l’excision. Un amendement au code pénal, a donc été approuvé le 22 avril par le Conseil souverain dominé par les militaires et par le Conseil des ministres contrôlé par les civils rend l’auteur passible de trois ans de prison et d’une amende. Cette mesure intervient seulement un an après la chute du régime d’Omar el-Béchir en avril 2019, sous la pression des femmes soudanaises qui ont joué un rôle de premier plan dans cette révolte. C’est tout sauf un hasard, alors que l’ex-autocrate, à la tête du pays durant 30 ans après un coup d’État soutenu par les islamistes, avait écarté ce projet de loi contre l’excision en 2015. À l’époque, les femmes et jeunes femmes avec un immense courage chantaient la « thaoura », la Révolution, elles qui avaient mérité l’épithète de « Kandara ». C’est-à-dire de « reines nubiennes », femmes puissantes et victorieuses.

PRÈS DE NEUF FEMMES SUR DIX EXCISÉES

L’HYDRE DES DONNÉES PERSONNELLES Malgré tout, cette acquisition surprise crée aussi des inquiétudes. Notamment quant à la sécurité des données pour les utilisateurs du service. On le sait, Facebook est en effet un gros « consommateur » de données personnelles. Il en va de même pour GIPHY qui, sous une empreinte de service «fun et léger », se nourrit également des données des utilisateurs. Ceci d’une manière plus discrète que Facebook. GIPHY sait en effet ce que vous recherchez sur son moteur de recherche, sur quel réseau l’image est partagée ou encore même le sentiment qu’elle exprime.

Au Soudan, alors que la pratique de l’excision est fortement ancrée dans les mentalités, les autorités de transition ont adopté la semaine dernière l’amendement d’un article du code pénal qualifiant désormais de crime la mutilation génitale féminine. C’est l’aboutissement d’une lutte de longue haleine pour les femmes soudanaises.

Facebook prend le contrôle de GIPHY pour environ 400 millions de dollars © Hespress

Environ 300 millions d’utilisateurs se servent chaque jour de GIPHY. L’application était valorisée à environ 600 millions d’euros en 2016. Ceci... sans générer le moindre chiffre d’affaires ! En 2018, Google avait précédé Facebook en rachetant Tenor, principal concurrent de GIPHY.

Par sylvain gauthier

Manifestation pour le droit des femmes devant le ministère de la justice Soudanaise, à Khartoum, le 8 mars 2020 © ASHRAF SHAZLY / AFP

d’Afrique où la pratique de la mutilation génitale féminine est profondément ancrée dans les traditions culturelles et étroitement liée au respect des normes sociales et religieuses. La mutilation sexuelle féminine reflète une inégalité entre les sexes et traduisent le contrôle exercé par la société sur les femmes. L’excision est réalisée pour de nombreuses raisons : dans la plupart des communauté, l’excision persiste en raison d’un sentiment d’obligation sociale très forte. Par conséquent, même si les familles sont conscientes des répercussions sur la santé physique et psychologique de leurs filles, les familles préfèrent perpétuer cette pratique pour ne pas subir des jugements moraux et des sanctions sociales associées. Cette pratique est réalisée pour également avoir un contrôle sur la sexualité et le désir sexuel, empêchant les expériences sexuelles prénuptiales des femmes. Certains utilisent leurs croyances religieuses, bien qu’aucune religion ne prescrit cet acte, mais aussi entre autres des croyances mystiques mettent en avant l’excision pour favoriser la fécondité des femmes et permettent d’assurer une meilleure hygiène de celles-ci.

Selon les chiffres de l’ONU, neuf Soudanaises sur dix sont victimes de cette pratique. Une « pratique de torture », ainsi que l’a qualifiée la militante Faiza Mohamed de l’association Equality Now, en saluant l’instauration longtemps attendue de ces « mesures punitives pour protéger les femmes ». Et pourtant ce pays est considéré comme l’un des pires dans le monde concernant les droits des femmes, selon la Fondation Thomson Reuters. Avant même sa promulgation, l’amendement a d’ores et déjà été salué par les organisations de défense des droits humains « c’est un grand pas pour les femmes soudanaises », a déclaré à l’AFP Zeinab Badreddin, une militante. « Cette pratique n’est pas seulement une violation des droits des jeunes femmes (…), elle LA LOI SUFFIRA-T-ELLE ? a de graves conséquences pour la santé physique et mentale », renchérit Abdullah Fadil, représentant de l’Unicef à Khartoum. La loi ne suffira peut-être pas à éradiquer la pratique de Dans ce pays, l’excision, qui peut être mortelle dans certains l’excision. Surtout dans un pays où on estime que près de 90% cas, est encore vue comme un « rite de passage ». des femmes sont excisées. « C’est une pratique qui doit encore davantage être combattue à la faveur des changements survenus L’EXCISION RÉALISÉE POUR DES RAISONS dans le pays », souligne la militante Sherine Abu Bakr, en SOCIÉTALES allusion au démantèlement du parti islamiste d’Omar Al-Bachir. « Si nous sommes heureux de l’amendement, la loi seule ne suffit À l’heure actuelle, 87 % des filles et des femmes de 15 à pas », résume Manal Abdel Halim activiste soudanaise, une 49 ans sont excisées. Dans la pratique, cela se réalise par initiative locale de lutte contre l’excision doit être faite « nous une fermeture en coupant et en repositionnant les lèvres avons toujours besoin de plus de campagne de sensibilisation ». intérieures, voire parfois extérieures, avec ou sans ablation du clitoris. Les femmes non excisées sont jugées « qulfa », c’est-àdire impures et sont mise à l’écart. Le Soudan est l’un des pays Par pauline choppin

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france

média

Vaccin contre la COVID19 : Sanofi crée la polémique en voulant servir les Etats-Unis en premier

Sibeth Ndiaye, le scandale au bout du « bec » Difficile de trouver des sujets qui ne touchent pas, de près ou de loin, le coronavirus depuis de longues semaines. Alors quand un scandale politico-social éclate, c’est la ruée vers l’or (et le clic) pour la presse people mais aussi les médias généralistes. Et si c’est pour taper sur le gouvernement et notamment sa porte-parole, le sensationnalisme n’a plus de limites…

L’entreprise pharmaceutique française Sanofi a créé la polémique le 13 mai dernier en annonçant donner la priorité aux Etats-Unis si un vaccin contre le coronavirus était trouvé. L’affaire a fait grand bruit en France jusqu’au sommet de l’Etat. C’est un pavé dans la mare qu’a lancé le groupe pharmaceutique français Sanofi le 13 mai dernier. Interrogé par l’agence de presse américaine Bloomberg, Paul Hudson, directeur général du groupe, a déclaré que les Etats-Unis seraient prioritaires sur les commandes d’un éventuel vaccin contre la COVID19. D’après lui, le pays « partage le risque » des recherches dans le cadre d’un partenariat avec la Barda (Autorité pour la recherche et le développement avancés dans le domaine biomédical). « Ils ont investi pour essayer de protéger leur population » a-t-il poursuivi. L’avance des États-Unis sur le reste du monde serait de quelques jours à quelques semaines. Dans la soirée, Sanofi a publié un communiqué qui précise que « la production sur le sol américain sera principalement dédiée aux États-Unis et le reste de [ses] capacités de production sera alloué à l’Europe, à la France et au reste du monde ». Il s’est aussi engagé à ce que son éventuel vaccin « soit accessible à tous ».

VIVES RÉACTIONS EN FRANCE Les déclarations de l’entreprise ne sont évidemment pas tombées dans l’oreille d’un sourd et ont fait réagir la France, et particulièrement le monde politique. Parmi les réactions, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État à l’Économie, a tout de suite contacté le groupe. « Le patron de Sanofi France m’a confirmé que le vaccin serait accessible à tous les pays et évidemment (...) aux Français, ce d’autant qu’il a des capacités de production en France », a-t-elle indiqué sur Sud Radio. « Pour nous, ce serait inacceptable qu’il y ait un accès privilégié de tel ou tel pays sous un prétexte qui serait un prétexte pécuniaire. » Le Premier ministre Edouard Philippe a aussi réagi sur Twitter, souhaitant que le futur vaccin soit accessible à tout le monde.

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Paul Hudson, directeur général du Groupe Sanofi, souhaite servir les Etats-Unis en premier en cas de découverte d’un vaccin contre le coronavirus. © parismatch

Le Président Emmanuel Macron souhaite que le vaccin soit « extrait des lois du marché ». Il a reçu des dirigeants de Sanofi en début de semaine afin de discuter. Devant l’indignation générale, Paul Hudson s’est finalement excusé pour ses propos auprès de ses salariés dans un mail le 18 mai.

UN COUP DE PRESSION SUR L’EUROPE Le président de Sanofi France, Olivier Bogillot, a déclaré sur BFM-TV le 14 mai dernier que l’objectif est « que le vaccin soit disponible à la fois aux Etats-Unis, en France et en Europe de la même manière ». Seulement, il faudrait que « les Européens travaillent aussi rapidement que les Américains ». M. Bogillot a également déclaré être en « pourparler » avec les autorités européennes et des pays comme la France et l’Allemagne. A travers ce message, Olivier Bogillot et Sanofi souhaitent que les autorités européennes se remettent en question et prennent leurs responsabilités. Le groupe déplore un manque de coopération de la part de l’Union Européenne, notamment de la Commission, et le fait savoir. Afin d’avoir un meilleur soutien financier et d’accélérer la recherche, Sanofi s’est allié avec GSK (un géant de l’industrie pharmaceutique britannique, GlaxoSmithKline) et la Barda (l’Autorité américaine pour la recherche et le développement avancés dans le domaine biomédical). Paul Hudson avait déjà averti en avril que si un vaccin venait à être trouvé, la production commencerait sûrement dans cinq usines américaines dans le cadre de la coopération avec la Barda. Paul Hudson souhaiterait qu’une agence européenne équivalente à la Barda soit créée pour faire face plus efficacement aux crises sanitaires. La Commission Européenne quant à elle devrait certainement réagir pour ne pas se laisser distancer par les Etats-Unis en cas de découverte d’un vaccin. Un fonds d’urgence de 2.4 milliards de dollars pourrait être débloqué par l’UE afin d’aider les laboratoires pharmaceutiques en Europe. Un coup de pouce dont Sanofi devrait bénéficier.

Par camille romand

C’était l’information immanquable ou presque de la semaine dernière. Celle qui fait le tour des réseaux sociaux et se prête volontiers aux moqueries, à l’interprétation et au jugement général. Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a été surprise à son insu, en plein direct sur BFMTV, en train de fumer une cigarette à son bureau. Une erreur bien malheureuse pour celle qui enchaîne les « bad buzz » depuis le début de l’année et plus encore avec la crise sanitaire en cours. Le Parisien, la Provence ou le Figaro pour ne citer qu’eux se sont rués sur la brève afin de la partager sur les réseaux sociaux et provoquer des réactions. Là n’est pas le problème puisque l’information est amusante, assez intéressante pour la citer et faire vivre la presse. Mais les articles des médias aussi bien généralistes que people se ressemblent tous et ne considèrent que la brève originale. Pas de plus-value, aucune information ne vient suppléer une liste de tweets plus ou moins bien choisis pour ironiser…

LE

SENSATIONNALISME À L’INFORMATIF

DÉFAUT

DE

Capture d’écran de l’article du Journal des Femmes

Il suffit de creuser deux minutes pour trouver des pistes utiles à alimenter le sujet. Non pour décrédibiliser mais pour comprendre, pour ne pas laisser place aux doutes et aux fake news. Le travail des journalistes doit être le même pour tous, peu importe son bord, ses opinions et son avis. A défaut de cela, Le Journal des Femmes témoigne de la façon dont fume Sibeth Ndiaye avec « sa cigarette façon cow-boy » et les Grandes Gueules sur RMC débattent de si ses manières sont bonnes ou pas. Du jugement, rien de plus… De nombreux internautes ont même apporté de l’information supplémentaire comme la loi de 1991 qui interdit de fumer dans son bureau et dans toutes les administrations en France. Une preuve accablante qui n’est notifiée dans aucun des articles web situés sur la première page du moteur de recherche Google, trustée par les plus gros médias.

Le but d’un média n’est pas de glorifier ou de descendre un LE MEA CULPA DE BFMTV personnage politique mais de faire son travail. Une petite enquête sur une potentielle dérogation, la parole donnée au Quelques minutes après les images de la porte-parole, juste gouvernement, le « pourquoi » ces images ont été divulguées… avant l’interview, la journaliste politique Apolline de Malherbe s’est excusée : « Je voudrais également présenter mes excuses aux téléspectateurs, parce que l’on vous a vue il y a quelques instants en train de fumer une cigarette, et vous ne saviez sans doute pas que vous étiez filmée. Ce n’était que quelques secondes avant la prise d’antenne », a-t-elle annoncé sur BFMTV. Quelques minutes trop tard car les réseaux sociaux n’attendent pas. Et la chaîne d’informations le sait très bien. La presse devient parfois l’ennemi de la politique, tout comme elle peut-être son alliée, notamment avec les allocutions d’Emmanuel Macron sur France Télévisions. Mais ce n’est pas la finalité ou le débat, des propos que peuvent étayer certains internautes, à juste titre. Car les médias ne font pas toujours leurs recherches et profitent souvent de ce qu’ils critiquent : le sensationnalisme et la facilité. Les sources sont identiques et non-traitées, pour un sujet aussi banal qui devient alors en cette période, viral.

Sibeth Ndiaye, attendant son interview sur BFMTV, ne savait pas qu’elle était filmée (Capture d’écran) © BFMTV

Par benjamin lauriol

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L’artiste de street art anonyme a publié mercredi sur son compte Instagram un dessin en noir et blanc hommage aux infirmières © Banksy

Banksy rend hommage au personnel hospitalier avec une nouvelle œuvre Banksy est un artiste qui fascine. Depuis plusieurs années, il arpente les rues du monde entier pour y graver son art. Avec son identité secrète Banksy, si sa personnalité et sa façon d’opérer suscitent les questionnements et attisent la curiosité, ses œuvres réservent aussi leurs lots de secrets, et de messages. En octobre 2019, lors d’une vente aux enchères, l’œuvre La Petite Fille au ballon s’était auto détruite devant une foule stupéfaite, après avoir été vendue plus d’un million d’euros chez Sotheby’s à Londres. Un épisode qui avait troublé le monde entier puisque la destruction programmée de l’œuvre, avait conduit à bien des théories, rendant la toile encore plus populaire. Dans cette nouvelle création, Banksy représente un petit garçon en train de jouer avec des figurines de d’infirmières en utilisant le noir et blanc. Enfin presque, puisqu’une petite nuance rouge est présente, elle met en évidence la croix sur la blouse que porte la figurine d’infirmière que tient le garçon dans sa main. Cette figurine est vêtue d’une cape et vole donc tel un super-héros, bras tendu avec le poing serré comme Superman. Les anciens jouets du jeune homme, comme Batman et Spiderman, sont eux à la poubelle. Une belle image que l’artiste a utilisée pour faire passer un message à propos du rôle essentiel du personnel soignant qui, en cette crise sanitaire, a remplacé et tenu un rôle bien plus important que celui des super-héros, des comics aux super pouvoirs. Un joli cadeau pour un hôpital Avec ce dessin, Banksy rend donc hommage aux personnes qui œuvrent chaque jour depuis le début de cette pandémie pour sauver les populations. Ce dernier a offert sa création à l’hôpital universitaire de Southampton au Royaume-Uni. Une façon pour lui d’apporter son soutien à ceux qui y travaillent. Le présent était accompagné d’une petite note : « Merci pour tout ce que vous faites. J’espère que ceci illuminera un peu cet endroit, même si le dessin n’est qu’en noir et blanc. » Un joli geste qui a touché les personnels soignants de l’hôpital. D’ailleurs, la toile accrochée dans un couloir du centre hospitalier sera vendue aux enchères au profit du système de santé britannique.

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par nicolas delattre


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