Addictio mag j1 iscpa 2016

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DOSSIER Les Voies de LA GuérisoN

drogue, alcool, argent… des tabous aux clichés

ritaline, la drogue étudiante

mODE, NOURRItURE, éCRAN : les nouvelles addictions tendance


Fausse publicité réalisée par les étudiants dans un cadre strictement pédagogique.

A ddictio


édito

sommaire 4 8 idées reçues sur

La RéHAB NÉCESSAIRE 5 AUX 6 ACCROS DU POUVOIR

les addictions

Argent, drogue, alcool... Tabous devenus clichés DOSSIER : Les addictions originales

A Fausse publicité réalisée par les étudiants dans un cadre strictement pédagogique.

ddictio ? On l’est tous un peu, beaucoup, voire inconsciemment à la folie. En 16 pages, Addictio a l’ambition de couvrir le phénomène complexe de l’addiction. Le titre du magazine reflète la fin prématurée provoquée par un excès. Le « n » d’« addiction » est amputé, à l’image de la vie que l’on a consumée un peu trop vite. Introduisons le thème d’Addictio avec une aliénation vieille comme l’humanité. Elle n’apparait pas dans ces pages, mais elle reste inévitable. Posons quelques mots sur l’addiction au pouvoir en attendant de vous laisser découvrir le reste...

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l est des addictions qui touchent plus de monde que notre simple entourage. Car oui, de par le monde, des politiciens ivres de pouvoir se préoccupent plus de leur destin que de celui des gens qu’ils ont promis de guider. Ces dernières années furent le théâtre de présidents-monarques prêts à tout pour rester sur des trônes aussi vieux qu’eux. Alors, ils ont l’ambition impertinente de proposer des référendums : des cache-misères qui font mieux passer leurs mensonges assassins. À travers le paradoxe de ces référendums pas si démocratiques, il y a l’ironie de donner la parole à un peuple qu’on a amoindri, sur une question dont on connaît déjà la réponse. La plupart de ces régimes politiques ne sont que coups d’État et monopartisme. Alors pour faire bonne figure on veut réformer la mère Constitution ! Messieurs-Dames, addicts au pouvoir et ses bénéfices malsains, il n’y a pas d’âge pour gouverner, oui. Encore faut-il savoir s’arrêter. Messieurs-Dames, victimes d’abus de politiques affamés, à vous d’atteindre la lucidité qui dépassera les frasques que la bêtise humaine applique dans trop de nations. Anaïs Gningue

Contacter la rédaction : Iscpalyon@groupe-igs.fr • Directrice de publication : Isabelle Dumas •Directeur de rédaction : Frédéric Poignard • Rédacteur en chef : Anaïs Gningue • Directeur artistique : Richard de Tarare • Ont participé : Lina Badreddine, Antoine Decléty, Bérénice Billoue, Maxence Cuenot, Brice Cheneval, Océane Jardin, Eugénie Vadivélou, Clément Bizouard, Oussama Bonaama, Mathilde Riboulleau, Pauline Prin, Baptiste Noble-Werner, Maëva Comecy, Thomas Nicolau, Guillaume Bouchut, Tanguy Colon. Nos remerciements à Mme Delagonde • Promotion J1 2015/2016 • ISCPA Lyon © ISCPA  — Mars 2016 • ISCPA Lyon 47 rue du Sergent-Michel-Berthet, 69009 Lyon 04 72 85 71 74. @iscpaLyon

iscpaLyon

www.keskiscpass.com

• Devenir vegan : entre mode et addiction

• Le phénomène mok-bang

• Chronique d’une accro aux séries

• Les sneakersaddicts 3

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es conséquences L physiques et physiologiques

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F ootball : quand le club devient la drogue des supporters

10 DOSSIER : Les voies de la guérison

émoignages d’un T toxico et d’un médecin

xpérience originale E du Cénacolo

13 Ritaline, drogue des étudiants

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a prévention dans L les milieux festifs

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Dose de brève


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8 idées reçues

sur les addictions

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«Le haschisch n’a jamais tué personne !» Faux Cette « On peut se faire un petit rail de coke en soirée […] drogue douce, outre son aspect cancérigène rentre dans Il ne faut pas en abuser. Je ne vois pas de risques si la plus de 15 % des accidents de la route. Pour informacocaïne est prise seule.» grosse erreur On connait tion, le cannabis serait mortel si la consommation dépassait les les ravages de la cocaïne sur le cœur, d’autant plus qu’elle est 680 kilos fumés en moins de 15 minutes. À vrai dire, le décès toujours coupée avec on ne sait quoi (jusqu’à 80%…). viendrait probablement du monoxyde de carbone. «L’addiction au tabac vient de la nicotine!» Vrai et «Je peux conduire ma voiture sans soucis après avoir Faux Pour le neurophysiologiste au collège de France bu ou m’être drogué !» Erreur L’ONISR (Observatoire Jean-Pol Tassin, l’addiction au tabac vient de la nicotine et National Interministériel de la Sécurité Routière) présume de son association avec «la combustion du sucre [qui] entraîne que 30 % des accidents impliquent au moins un conducteur la formation d’acétaldéhyde, […] l’un des IMAO (antidépresseur, ayant bu, 25 % sous effet d’une drogue. NDLR) des plus puissants ».

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«L’alcoolémie n’est pas une maladie grave.» Faux C’est «L’héroïne n’est pas la pire des drogues» Faux Après une maladie très souvent associée à la solitude, dur à avoir interrogé des consommateurs d’héroïne on retient se débarrasser. Sombrer dans l’alcoolisme, c’est aussi dans le possible «De voler ses parents, sa famille pour sombrer dans la dépression. pouvoir s’acheter une dose». Avec des conséquences sur la vie sociale «En soirée je plane. Plus personne ne m’invite…» «Le sadomasochisme n’est pas une addiction !» Vrai et faux Une équipe de chercheurs américains de l’univer«En roulant vite, je m’habitue à la vitesse et à la bonne sité de Northern Illinois a conclu que les pratiques SM conduite» Faux Plus la vitesse augmente et plus le influenceraient l’irrigation du cerveau, avec des effets proches champ de vision diminue. La route n’est pas un circuit, du yoga. Un état d’addiction et d’extase en clair. et le conducteur n’a pas la concentration d’un pilote en course.

Des addictions qui trainent des préjugés « Le tabac c’est tabou, on en viendra tous à bout » Les Inconnus

Tabac, télévision, jeux vidéo, dopants intellectuels, café, téléphone, snapchat, shit,… nous sommes tous des drogués. Tous des « addicts ». Pour démêler le vrai du faux sur ces « idées », les acteurs, observatoires, instituts, chercheur ou consommateurs vont se confronter et répondre sur les effets, conséquences des addictions.


Drogue, alcool, argent… Ces tabous devenus clichés

L’addiction renvoie généralement à la drogue, l’alcool, l’argent. Des réponses clichées qui ne sont pas anodines et qui représentent bien l’évolution des mentalités.

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analisation. C’est la tendance à retenir concernant les Certains vont même jusqu’à cumuler les produits, pour plus addictions « clichées ». La drogue, l’alcool et l’argent font d’effets : « 80 % des fumeurs boivent », révèle le Dr Radisson. désormais partie intéToucher à plusieurs produits grante du décor, où ces sujets est devenu aussi dangereux ne sont plus tabous. « Il y a eu qu’ordinaire. Dans les jourune prise de conscience denaux, la télévision et surtout puis une vingtaine d’années », le cinéma, ces éléments sont explique le Dr Pierre Radismentionnés régulièrement. son, spécialiste en alcoologie. C’est désormais une habiLes personnes dépendantes tude d’entendre parler de n’ont plus peur d’évoquer drogue, de voir écrit les mots leur addiction. D’après l’al« alcool » et « sexe ». Une coologue, « la recherche normalisation de ces phénod’adrénaline est l’élément mènes, où drogue, alcool et argent sont maintenant vus déclencheur, pour quitter un monde formaté, aseptisé ». comme des clichés, plus que Des nouvelles sensations qui des dangers. précipitent la personne dans Guillaume Bouchut et Tanguy Colon une sorte d’« esclavage ». © nextchapteraddiction.com

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Addictions clichées : le cinéma en est accro !

« Scarface », « Pulp Fiction » ou « Le Loup de Wall Street ».  Quoi de mieux que le cinéma pour illustrer ce fameux quatuor ? Sexe, drogue, alcool et argent semblent être les ingrédients quasi indispensables d’un film réussi. Ces thématiques sont des toiles de fond à la base même du scénario.

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e septième art montre continuellement les ravages de la drogue, souvent associée à l’alcool. Les réalisateurs décrivent la plongée en enfer de personnages en perdition comme dans Requiem for a Dream. Le film d’horreur a aussi développé des spécificités liées à la drogue, comme dans Vendredi 13. Ici, les personnages fumant des joints sont condamnés à mourir dans d’atroces souffrances. Le cas du « trip » lié aux substances est souvent représenté par des hallucinations. Des idées de mise en scène toujours plus folles rendent compte de l’altération de la réalité : flou, couleurs vives, images accélérées, musique dissonante… Quant au sexe, bien qu’il soit moins représenté que les autres addictions, il se fait tout doucement une place dans le cinéma avec les récents Shame (2011) et Don Jon (2013). Les deux mettent en scène des personnages accros au sexe et qui tentent

tant bien que mal de remonter la pente. clichés de l’addiction. Cependant, ils n’en Mais si le film s’essaie au réalisme, il n’en demeurent pas moins très réels. reste pas moins une fiction. Drogue, sexe, Guillaume Bouchut et Tanguy Colon alcool ou argent y sont traités comme des


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Devenir vegan : entre mode et addiction

provenance animale, au même titre par exemple qu’un musulman qui ne veut pas consommer ce qui lui est contraire. Être vegan est bon sur tous les points et il n’y aucune raison de ne pas en être fier.

© Emeline Tribut

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir vegan ? Pour commencer, j’étais déjà végétarien trois ans plus tôt. Une fois mieux informé sur la réalité des choses, notamment grâce à des amis vegan, cela m’a semblé être une suite logique. La transition entre végétarien et vegan s’est faite naturellement.

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Selon vous, quelles sont les motivations des personnes qui souhaitent devenir vegan ? Il y a différents cas, on ne peut pas mettre tout le monde dans le même panier. Mais la majorité des personnes vegan le deviennent pour la cause animale. Une minorité le fait à cause d’un effet de mode, mais ça ne dure pas dans ce cas-là. Des fois, c’est aussi pour une question de santé.

Pensez-vous que le mode de vie vegan a de l’avenir ? Cyril a 24 ans, et est depuis quelques années vegan. Il re- Ça va dans le bon sens et ça se développe. Être vegan est bon vient sur son mode de vie qui a pour objectif de ne consomsur tous les points. Que ce soit sur la santé, l’éthique animale, mer aucun produit d’origine animale. la pauvreté des ressources, la planète ou encore l’écologie. PluPensez-vous qu’être vegan peut devenir une sieurs associations militent pour que cette cause soit mieux addiction ? Au point d’avoir peur de consommer entendue à l’avenir. J’ai d’ailleurs participé à plusieurs maun produit animal par exemple. nifestations sur Lyon, notamment avec L214 et 269life. C’est Ce n’est pas une peur, c’est une éthique. Il ne peut pas avoir l’avenir même ! d’addiction ou quoi que ce soit. Je ne mange aucun produit de Propos recueillis par Océane Jardin

CORÉE DU SUD : LE MOK-BANG OU L’ADDICTION GARGANTUESQUE À LA NOURRITURE

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e plus en plus de télé-réalités sur la cuisine sont apparues ces dernières années. Top Chef, Master Chef, Un Dîner presque parfait, Le Meilleur pâtissier, Cauchemar en cuisine... Et la liste est encore longue. Désormais, les émissions télévisées culinaires ne s’en tiennent plus à quelques recettes démontrées simplement. Il est question de compétitions, de dépassement de soi autour de ce domaine tendance qu’est la cuisine.

En Corée du Sud, de jeunes internautes sont allés beaucoup plus loin en lançant une mode en phase avec leur temps. Celle-ci atteint des excès, voire de l’addiction. Né en 2013 et communément appelé mok-bang, on le considère littéralement comme du « voyeurisme-culinaire ». Le but est de se filmer en direct pendant des heures en train de manger des plats qu’on a préparés. Ces plats sont aux antipodes

des assiettes gastronomiques des reality shows. Ce sont de véritables festins qui frôlent les ripailles – ces repas orgasmiques où l’on mange avec excès. Les spectateurs de ces scènes virtuelles ont en général deux profils. Les mok-bang peuvent faire office de catharsis pour ceux qui sont au régime. Ainsi, celui qui est de l’autre côté de l’écran mange bien plus

que pour son propre appétit et le regarder manger rassasie. D’un autre point de vue, les internautes solitaires au quotidien se sentent moins seuls. Ils ont l’impression de partager un repas. Car 32,7 % de la population sud-coréenne vivra seule en 2030, elle se raccroche aux réseaux sociaux. Anaïs Gningue


CHRONIQUE D’UNE ACCRO AUX SÉRIES Game Of Thrones, Breaking Bad, Orphan Black sans oublier House of Cards, les séries foisonnent sur les chaînes anglophones et ont fait leur place sur nos chaînes françaises. « T’as vu le dernier épisode de Game of Thrones ? » devient une question à laquelle on peut difficilement échapper aussi bien en cours, au bureau ou dans les transports. C’est à cela que l’on reconnait les « sériephiles » ou « sérievores ». Mais entre l’envie de se divertir et la nécessité d’assouvir un besoin, la frontière qui mène à l’addiction est mince. Si la pratique du marathon de séries, ou « binge watching » dans le jargon des passionnés, vous est familière, c’est peut-être que vous êtes addict aux séries. Pour les simples initiés, le « binge watching » consiste à regarder un maximum d’épisodes ou de saisons d’une même série en une seule fois. Certains vont jusqu’à faire

des nuits blanches pour terminer la série qu’ils ont entamée quelques heures plus tôt ou pour regarder leur épisode en live. Entre TF1 qui passe en boucle les saisons des Experts ou du Mentalist et les chaînes telles que M6, D8 et NT1, qui sont aussi envahies de séries étrangères américaines, difficile d’y échapper et de ne

pas se laisser happer par ce phénomène mondial. L’arrivée du service de vidéo à la demande depuis quelques années et de Netflix qui a fait son entrée en France en septembre 2014, a accéléré le processus de dépendance aux séries. Bien souvent, les vrais

« series addicts » n’attendent pas la diffusion et préfèrent télécharger leurs épisodes illégalement dès qu’ils paraissent sur les plateformes de téléchargement ou de streaming. « Encore un épisode ! », se dit-on au beau milieu d’une saison palpitante dont on ne parvient pas à décrocher. C’est peut-être là que débute l’addiction. Bien qu’elle ne soit pas reconnue comme une pathologie par les psychologues spécialistes, l’addiction aux séries est à prendre au sérieux. En s’identifiant aux personnages, on cherche à vivre des expériences à travers eux. Cette addiction reste tout de même sans danger immédiat pour la santé si ce n’est que, poussée à l’extrême, elle peut engendrer des risques d’obésité liés au « snacking » et des troubles du sommeil… à consommer avec modération donc ! Pauline Prin

LES SNEAKERSADDICTS : UN PHÉNOMÈNE MONDIAL DÉJÀ PRÉSENT À LYON La Ligue de la sneakers – groupe de Lyonnais passionnés de baskets – organisera le 22 mai au POP, un nouvel événement à la manière du célèbre Sneaker Event de Paris. Des paires neuves ou d’occasion pouvaient être échangées, achetées et même vendues par des amateurs.

« Tous les samedis, des groupes entiers viennent dépenser leur argent dedans », annonce Étienne, vendeur dans une boutique uniquement tournée sur les sneakers. Il avoue être un addict de la basket : « À chaque fois qu’il y a un modèle ici, je bloque une paire. Toutes les thunes qu’il me donne, je lui rends ». Apparues dans les années soixante-dix, ces baskets sont aujourd’hui incontournables. Censées mêler sport et « street culture », elles sont devenues un outil de mode indispensable à chaque tenue. Dans les rues jusqu’aux plus grands défilés : les sneakers sont partout. Des passionnés s’empressent à trouver la paire à la mode, et la partagent sur les réseaux sociaux. Comme la Ligue de la sneakers, qui compte plus de 2 500 adhérents sur Facebook. Dans quel but ? Partager ses collections ainsi que trouver des

acheteurs. « Certains pourraient aller jusqu’à acheter deux fois une paire, pour l’avoir pour soi, mais aussi pour la revendre à d’autres passionnés », ajoute Étienne. Des événements entre sneakersaddicts commencent alors à se créer en ville pour faciliter les Lyonnais à acquérir la paire de rêves où d’en échanger. Le phénomène n’est pas prêt de stopper. Agathe ROBIN

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cannabis et schizophrénie, le lien se confirme

Ganja, marijuana, beuh, zamal... Une multitude de noms pour une seule et même plante, le cannabis. Avec 1,2 million de consommateurs à en fumer plus de dix fois par mois, elle est la drogue illégale la plus consommée en France. Cette substance illicite est de plus en plus associée à la schizophrénie et des études prouvent que ses effets sont plus importants que ce que l’on pourrait croire.

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e la consommation occasionnelle à la prise quotidienne, le cannabis est partout. On le trouve sous deux formes : l’herbe et le hachich (résine de la plante). Son principe actif est le Tétrahydrocannabinol (THC). Lors de la consommation, plus la concentration de THC est importante, plus les effets seront perceptibles. Cette drogue considérée comme inoffensive pour de nombreux fumeurs produit 6 à 7 fois plus de goudron qu’une cigarette. On estime que conduire sous l’effet du cannabis multiplie par deux le risque de faire un accident mortel, et avec la prise d’alcool, le risque est multiplié par 14. Avec des vertus médicinales, le cannabis est aussi utilisé à des fins thérapeutiques dans certains pays. Les habitués ne sont pas à l’abri des maladies cardio-vasculaires, des cancers, de l’hypertension et surtout de la schizophrénie. Une étude publiée dans Psychiatrie Research a révélé en 2014 que fumer du cannabis engendre l’apparition précoce des premiers signes de schizophrénie. D’autres études ont été menées et selon les résultats publiés dans le journal médical The Lancet en 2007, les © Getty IImages

troubles de la schizophrénie étaient augmentés de 40 % chez les jeunes fumeurs de joints. Ce risque est lié à la fréquence et à l’intensité de la consommation. Les personnes fumant plus de 2 joints par semaines augmentent leur risque de souffrir des symptômes de 50 à 200 %.

Matthieu a fumé son premier joint à l’âge de 13 ans, avec son oncle, qui en cultivait dans son jardin. Un anonyme – que l’on appellera Matthieu –, 23 ans, s’est confié à nous sur sa consommation. Il a fumé son premier joint à l’âge de 13 ans, avec son oncle, qui en cultivait dans son jardin. Il se souvient d’avoir beaucoup toussé et d’avoir eu du mal à « tirer » sur le joint. Au lycée, sa consommation est devenue hebdomadaire et aujourd’hui elle est occasionnelle : « Je ne me considère pas comme un accro. Je fume lorsque je fais la fête, mais dans ces

moments j’augmente la quantité. Pour mon anniversaire, c’était un 8 juin, j’en ai fumé 8 tout seul. Sur le coup je n’ai pas réalisé, mais mon visage semblait comme anesthésié et j’ai eu une bouffée de chaleur, je n’avais pas l’impression d’avoir perdu mes réflexes, mais j’ai appeler un ami pour m’ouvrir la porte, je n’y arrivais pas tout seul ». Ce sont les personnes les plus fragiles au niveau psychique, souffrant des troubles de l’humeur ou de l’anxiété qui seront principalement touchés s’il y a consommation. Elle favorise l’apparition de la schizophrénie. Chez les personnes souffrants de troubles psychiatriques préexistants (schizophrénie, trouble bipolaire, etc.) la consommation de cannabis, souvent utilisé comme automédication pour calmer les angoisses, a cependant toujours des conséquences négatives sur l’évolution du trouble : accélération de l’apparition des symptômes, augmentation de l’intensité des crises et rechutes plus fréquentes. Eugénie Vadivélou


FooTBALL

qUAND LE CLUB DEVIENt LA DROgUE DES SUPPORtERS

La Bombonera, mythique antre du club argentin de Boca Juniors.

S’il est courant de supporter un club de football, il est plus rare de croiser des personnes qui en sont fanatiques. D’où provient ce phénomène ? Quelles en sont les conséquences sur la psychologie des personnes concernées ? Réponses dans les lignes qui suivent.

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n règle générale, l’addiction est perçue négativement. membre de la famille ou un proche perpétue la passion envers un En revanche, celle liée au sport est un fait réel, dont la club. « Mon père supporte l’OL, mon grand-père supporte l’OL, dimension qu’elle peut prendre est globalement mécon- je supporte l’OL et mon fils supportera l’OL. C’est la tradition », nue de notre société. David, Catalan de 18 ans et supporter du témoigne Alexandre, 19 ans. L’attachement à un club peut aussi FC Barcelone, est concerné par cette addiction. « Je regarde s’expliquer par une question d’identité, comme c’est le cas pour tous les matches du Barça, explique-t-il. Même lorsque je ne David. « En tant que Catalan, le Barça est une fierté pour moi, suis pas chez moi, je me débrouille pour suivre les matchs là car il représente mon pays, ma ville, et véhicule les valeurs qui où je vais. Pour moi, ce club est une passion dévorante. De mon nous sont chères », détaille-t-il. Les conséquences peuvent se humeur dépend beaucoup les résultats du club. » Il affirme éga- révéler dévastatrices, comme l’explique Martin Gilles : « Lorsque lement n’avoir « jamais été aussi heureux que lorsque Barcelone le club va mal, cela peut fragiliser la psychologie de certaines a remporté la Ligue des Champions la saison dernière, même personnes, qui interprètent alors la situation de leur équipe lorsque j’ai obtenu mon baccalauréat ». Même si cette phrase est comme une petite mort dont ils font le deuil ». prononcée avec une pointe d’ironie, La situation d’un club peut donc elle en dit beaucoup sur la passion impacter de manière disproporLes conséquences d’une qu’entretient David envers son club. tionnée l’état moral de certains telle addiction peuvent individus, « au point de déclencher se révéler dévastatrices Dès lors, peut-on parler de malaparfois des dépressions », selon die à ce stade ? Pour Martin Gilles, Gilles Martin. médecin du sport dans le canton de Lagnieu (Ain), cela ne fait aucun doute : « On peut clairement De plus, l’addiction peut entraîner une recrudescence des déparler de maladie, dans le sens où les personnes concernées penses pouvant aller jusqu’à l’endettement, notamment en suideviennent dépendantes, et cela peut entraîner une pathologie. » vant l’équipe lors de ses déplacements à l’extérieur ou en injecLes facteurs sont multiples, à commencer par les problèmes tant ses propres fonds dans un club, comme cela se pratique (ou personnels (vie familiale et sentimentale, problèmes d’entourage se pratiquait) au RC Lens ou à Portsmouth (Angleterre). De fait, et professionnels) qui peuvent pousser quelqu’un à se rattacher des solutions existent pour aider les personnes à se détacher de à un club afin d’y trouver un esprit de famille. « J’ai gaspillé ma leur dépendance, par le biais d’un accompagnement psycholovie de couple, il ne me restait plus rien. Je me suis alors investi gique. « Chez les individus concernés, cela est primordial, que dans la vie du club de ma ville. C’est ma deuxième vie », té- ce soit grâce à un psychologue, un psychanalyste, mais surtout moigne Pascal, 52 ans, habitant de Besançon (Franche-Comté). sa famille et ses proches, dont le soutien est indispensable ». Une autre cause, moins lourde à porter, est la manière dont un Brice Cheneval et Maxence Cuenot

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AAddictio Dossier ddictio

les voies de la Du pur miracle à la chimie, plusieurs solutions existent pour se sortir de sa toxicomanie.

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« C’est à l’héroïne que je suis devenu accro » Marc est un toxicomane de 34 ans en voie de guérison. Il expose les raisons qui l’ont poussé vers les substances illicites.

De quand date votre premier contact avec la drogue ? J’avais 16 ans, c’était du cannabis. J’appréciais le côté « cool » de celui qui en apporte en soirée. Puis ma consommation est devenue régulière, j’ai abandonné le simple joint pour une prise par « bang ». Avez-vous pris d’autres substances ?

Oui. J’ai consommé de la cocaïne dans un cadre festif, ainsi que de l’héroïne, jamais par voie intraveineuse. C’est à l’héroïne que je suis devenu accro. Pourquoi prendre de telles substances ? J’ai vécu une enfance particulière, même si ce n’est pas une excuse. J’ai toujours eu un profond mal-être ancré au fond de moi. La prise d’héroïne avait pour but de m’anesthésier le plus possible, de rendre ce mal-être vivable, surmontable au quotidien.

Comment avez-vous essayé de soigner votre addiction ? J’ai fait une première cure en hôpital psychiatrique. J’y suis resté trois semaines et ça a été un échec. J’ai ensuite suivi un traitement de substitution à la méthadone. Cela reste un opiacé même si c’est légal. L’absence d’effet de « défonce » de ce produit a fait que j’ai continué à me droguer. Là, j’ai été hospitalisé pendant cinq semaines avant de séjourner trois mois dans un centre de postcure.


de la guérison

Par Baptiste NOBLE-WERNER et Thomas NICOLAU

La prise en charge médicale, traitement le plus commun de l’addiction

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© BNW

© Riverbank House

Dr P. Lack, addictologue : « Il existe plusieurs façons de s’extirper d’une addiction. Si certains y arrivent de leur propre chef, d’autres ont besoin d’un accompagnement médical. »

La réponse médicale à l’addiction destinés à cela ». C’est alors qu’intern’est jamais la même. Elle est dif- vient le traitement psychologique de l’adférente en fonction de l’addiction diction : « On va travailler sur le craving et surtout en fonction du patient ». Cette pour guérir l’addiction, il faut limiter l’envision est celle de Philippe Lack, directeur vie de consommer le produit ». Le terme du CSAPA de l’Hôpital de la Croix-Rousse. « craving » n’a pas de véritable traduction Le CSAPA (Centre de soins, d’accompa- française : « C’est le besoin irrépressible gnement et de prévention en addictolo- de. Un cocaïnomane, préparant habituelgie) de la Croixlement son rail Rousse propose avec un ticket de 12 % des patients une hospitalisamétro, peut avoir du CSAPA sont tion ambulatoire, envie de consomdépendants à des c’est-à-dire jourmer rien qu’en antidouleurs nalière. La prise passant devant en charge y est un distributeur médicale, psychode ticket ». logique et sociale : « L’un ne va presque Les véritables traitements de substitujamais sans l’autre » selon Philippe Lack, tions sont des opiacés destinés aux héqui ajoute « l’addiction ne se traite pas roïnomanes : « On remplace un opiacé uniquement par la prise de médicaments. illégal par un opiacé légal, moins danIl faut un accompagnement psychologique gereux et qui permet d’éviter le manque voir psychiatrique. L’intervention sur le et de restabiliser socialement ». Philippe plan social peut être nécessaire. L’ad- Lack assure que ces traitements sont « efdiction conduit parfois à une exclusion ficaces ». sociale ». « La majorité de nos patients ont des polyadditions » Toutes les addictions n’ont pas de traitement de substitution La plupart des patients du CSAPA Le CSAPA de la Croix-Rousse traite di- souffrent de polyaddiction. Il existe des verses addictions, aussi bien comporte- bascules d’une addiction à une autre : mentales que de produits stupéfiants : « des héroïnomanes sevrés trop vite « Nos patients sont des accros au jeu, peuvent devenir alcooliques. Les joueurs des addicts sexuels, aux médicaments pathologiques ont une prévalence à l’alou encore des toxicomanes ». Le dénomi- coolodépendance. Tous nos patients ont nateur commun au traitement de chaque très souvent une addiction au tabac ». addiction est la nécessité d’une période Si les soins sont primordiaux, la question de sevrage : « la durée varie en fonction de la prévention est importante : « autant de chaque patient ». Mais certaines addic- sur les soins tout le monde s’accorde, pour tions n’ont pas de traitement de substitu- ce qui est de la prévention c’est plus comtion : « il n’existe, par exemple, aucun trai- pliqué. Comment faire la prévention d’un tement de substitution à la cocaïne. Pour produit illégal ? Comment faire la prévenl’alcoolisme, des médicaments tel que le tion de produits qui rapportent de l’argent baclofène existent, mais ils n’étaient pas à l’État ? »

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Le Cenacolo : Un remède alternatif aux addictions

La ferme du Cenacolo d’Ars-sur-Formans accueille aujourd’hui 16 hommes venus se reconstruire dans la foi. Les membres de la communauté se soutiennent les uns les autres pour avancer ensemble.

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© BNW

La « Communauté Cenacolo » Le travail physique est notre médicament ». Franco Née en juillet 1983 des mains de sœur Elvira Petrozzi. 56 fraternités Gedda, le responsable du Cenacolo en France présente destinées à l’accueil des toxicomanes sont présentes partout dans le clairement le principe. Ici, pas de médecin, de psychomonde. logue ou de traitement de substitution. Les membres les plus anciens encadrent les nouveaux arrivants, via un système de la maçonnerie, du jardinage, grâce à la transmission du savoir parrainage. « L’Ange-Gardien », c’est ainsi qu’ils le nomment, des autres membres. Le but de ce déracinement est d’aider la devient ainsi le premier ami, le premier pilier du nouveau venu. personne à travailler sur les raisons qui ont fait d’elle un addict. « Nous effectuons un travail personnel pour comprendre notre Se déraciner pour avancer Les maisons sont refermées sur elles-mêmes, pas de téléphone, problème », raconte Bernard, présent à la ferme depuis 5 ans. d’ordinateur, ou de télévision. Le but étant de sortir les membres Un problème que beaucoup n’ont pu résoudre par un traitement de leur ancien environnement. Un ancien cuisinier ne se char- médical auparavant. « Les personnes qui viennent ici ont touché gera pas de faire le repas. Il apprendra à faire autre chose, de le fond, pour mon cas, c’était la seule solution », confie-t-il.

Simon (à gauche) et Bernard (à droite) responsables de la fraternité d’Ars.

La foi, un moteur essentiel à la guérison Les membres de la communauté sont reliés par la foi. La prière fait partie intégrante de la ferme. Se recueillir avant de commencer la journée est un point très important, qui peut donner lieu à des situations cocasses. « Quand j’ai vu des drogués à genoux prier le chapelet, le premier jour, je me suis demandé où j’étais tombé », sourit Bernard. Il est important de préciser qu’il n’est pas nécessaire d’être catholique pour intégrer la communauté. « Mais souvent, la foi touche les membres non croyants, chacun à sa manière », explique Simon, lui aussi présent à la ferme depuis quelques années. Une méthode de guérison différente, mais qui porte ses fruits, « ceux qui vont au bout du chemin ne retombent pas dans leurs travers ». Ceci est dû notamment aux nombreux contacts dans et hors la communauté qui évitent de se retrouver seuls lors du départ de la ferme.


RITALINE La drogue des étudiants

Médicament destiné aux enfants atteints de troubles du comportement, la les industries pharmaceutiques priviléRitaline est aussi détournée par les étudiants. Dangereux pour la santé, il est gient leurs intérêts financiers à la guéconsidéré en France comme un psychotrope. rison des patients. Novartis, l’entreprise

M

arie* a 20 ans. Elle étudie le commerce à l’université Lyon 3. Elle a de bons résultats, ses parents sont fiers d’elle. Ils lui ont même accordé une année d’étude à Montréal. Élève sérieuse, travailler 6 heures d’affilée ne lui fait pas peur. Sauf que Marie se drogue. Elle prend de la Ritaline, ce médicament que l’on prescrit aux enfants atteint de troubles de l’attention et d’hyperactivité. Pour Marie, la Ritaline est un moyen efficace pour réviser ses examens. « Ça m’aide à me concentrer et à rattraper le retard que j’ai pris dans mes cours », confie-t-elle. « En une après-midi, j’arrive à faire ce que je ferais en quatre jours »

thèque universitaire sans même avoir besoin d’une pause clope ». Mais Marie relativise : « Je sens que je ne suis pas dans un état normal, je suis nerveuse, il ne faut pas qu’on me dérange dans mon travail ». Elle n’en a pris que deux fois pourtant « ça m’a fait peur, explique-t-elle, je n’arrivais pas à m’arrêter de travailler, c’était frustrant ». Marie n’est pas seule dans ce cas. En France, la prescription de la Ritaline est limitée : les pédopsychiatres hospitaliers prescrivent, les généralistes renouvellent l’ordonnance. Pour cause, on la surnomme « la cocaïne des enfants ». Aux États-Unis, c’est différent. Entre 1989 et 1996, les prescriptions de Ritaline ont augmenté de 600 %. Le business autour de la Ritaline

qui fabrique la Ritaline, aurait versé 750 000 dollars pour diffuser le médicament à grande échelle, selon l’étude d’Andrew Waters. Les laboratoires n’ont jamais réfuté cette information. L’American Psychiatric Association, une des organisations financées par Novartis, est accusée d’avoir élargi les critères de diagnostic du TDAH pour augmenter le nombre de prescriptions de Ritaline. Un enfant coupant la parole est alors devenu un enfant atteint de troubles du comportement. Coup de marketing réussi : 10 à 12 % des garçons âgés de 6 à 14 ans étaient sous Ritaline en 1995, d’après l’Organisation mondiale de la Santé. À partir des années 2000, des effets secondaires graves sont diagnostiqués. Cependant, aucune sanction n’a été levée contre la filiale Novartis.

Le comprimé stimule sa concentration Marie n’est pas une droguée, c’est une *Prénom modifié pendant 5 heures. «Je reste à la biblio- victime. Il est fréquent d’entendre que Nombreux sont les témoignages qui prouvent l’efficacité de la Ritaline. Les résultats immédiats soulagent : baisse de l’agitation et de la distraction, amélioration de la concentration, de la mémoire et de la patience. La puissance du médicament entraîne pourtant des effets négatifs, qui amènent les patients à prendre d’autres traitements pour contrer les conséquences de la Ritaline. Les effets secondaires à long terme sont néfastes : retard de croissance, tics faciaux, mouvements incontrôlables, vertiges, perte de l’appétit, troubles du sommeil, dépression, irritabilité excessive, augmentation du rythme cardiaque, migraine forte, bouton ou urticaire, perte de cheveux, température, sécheresse de la bouche, douleurs des articulations. La prescription abusive de la Ritaline dans les années quatre-vingt-dix a provoqué des souffrances irréparables chez beaucoup de patients et fut, dans certains cas mortels. Les personnes consommant de la Ritaline sans nécessité médicale s’exposent à l’apparition de maladies graves.

Antoine, Maéva et Mathilde

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AAddictio

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La prévention au service des milieux festifs

© Emmanuel Bonnet

ddictio

À Lyon, les drogues de synthèse font un carton dans les soirées électro. Keep Smiling, une association de prévention dans les milieux festifs, combat chaque jour les risques liés à leur consommation.

L

e décès d’une jeune femme après une soirée au Double Mixte le mois dernier pose plus que jamais la question de la prévention des drogues. L’événement ne change pas pour autant la façon de penser de Marlon, bénévole pour Keep Smiling, une association lyonnaise spécialisée dans le domaine. Dans le milieu festif, la consommation est inévitable. Depuis vingt ans, l’organisme tient des stands dans les soirées électro et les free-parties pour aider les fêtards à réfléchir leurs prises de risques. Ils étaient présents le soir de l’incident, et ont appris le décès dans la presse. Prévenir les risques Keep Smiling préfère renseigner les consommateurs sur les drogues auxquels ils sont confrontés, pour leur permettre d’éviter les risques. L’overdose du Double Mixte renforce cette conviction. Les bénévoles présents n’auraient peutêtre pas empêché la prise de MDMA de la jeune femme, mais l’auraient surement convaincu de consommer autrement. Cet organisme n’est pas formé pour secourir

lors d’overdoses, mais pour les éviter, De nouvelles molécules ont été retrouvées voir pour gérer d’éventuelles crises de dans la MDMA qu’avait consommée la panique. jeune Lyonnaise. Pour Keep Smiling, une drogue inconnue est toujours synonyme de danger. Les bénévoles présents auraient pu la mettre en garde. « Les usagers ont Les associations de prévention ont de plus en plus toutefois un pouvoir limité. « C’est conscience de aussi au consommateur de venir se la dangerosité renseigner. Cela limite énormément notre champ d’action ». Pour autant, de tout ça. » ces organismes amènent du renouveau dans la limitation de l’usage de drogues. En étant présents sur des « Faire la police rebute les consomma- soirées légales et des free-parties, ils apteurs, explique Marlon, on cherche plutôt portent un cadre sain où se renseigner à les aider à passer la soirée dans la meil- devient facile. leure situation possible en limitant au plus Hugo Cléchet et Oussama Belghazi les risques. On pense que les usagers sont plus à même de comprendre des jeunes concernés plutôt qu’un docteur ou un psyLes bénévoles de Keep Smiling se déchologue qui ne connaît bien souvent que placent aussi dans les soirées LGBT (Lesla partie théorique liée à la drogue. » bien Gay bisexuel et transsexuel) pour Selon Marlon, depuis les vingt dernières prévenir des maladies liées au sexe. Ils années, les nouvelles générations de fêorganisent des tests de dépistage des tards ont de plus en plus conscience des MST dans leurs locaux toutes les deux dangers liés aux stupéfiants. Pourtant il semaines, avec l’aide de deux autres est souvent difficile de connaitre les diassociations. verses drogues qui circulent en soirées.


© Ghnassia Anthony/SIPA

« Je peux le dire avec certitude, j’ai une dépendance aux jeux vidéo, j’ai besoin de ma ‘dose’, je ne fais que ça, je ne parle plus que de ça, je ne rêve plus que de ça. » Voici le témoignage d’un lycéen. Il explique que l’histoire débute avec une rupture amoureuse et un déménagement. Le seul remède contre la déprime était les jeux vidéo. Sans s’en rendre compte, ceux-ci sont devenus indispensables à sa vie.

Selon la psychologue clinicienne Haoua Berkane, l’addiction aux jeux d’argent est due à un manque d’estime de soi. Comme toutes les addictions, elle peut être considérée comme une maladie à partir du moment où l’on rentre dans un comportement compulsif. Ce sont des personnes qui ont une problématique avec la perte de l’autre et ressentent le besoin de dominer la réalité.

Le jeune homme dont l’ami était décédé d’une overdose à son domicile, en Bretagne en août 2014, va être mis en examen © Byothe.fr pour non-assistance à personne en danger. Les deux hommes étaient de grands consommateurs de drogues dures, il est décédé pendant la nuit à côté de son ami qui s’en est aperçu le lendemain. © Fotolia © linternaute.com

15 ISnort est le nom d’une application en rapport à la drogue qui a été interdite. Cette application consistait à faire semblant de sniffer des rails de cocaïne. Il suffisait de prendre une paille, la coller contre son téléphone et aspirer le trait de poudre virtuel. Celui-ci disparaissait dans le mouvement de la paille.

La bigorexie est l’addiction au sport. Celle-ci s’est révélée être bénéfique dans la tête de la personne qui en est atteinte, soit une addiction « positive ». La pratique excessive d’un sport donne au corps une certaine satisfaction une fois l’exercice terminé et permet d’augmenter l’estime de soi. © sportetaddictiontpe.wordpress.com

Facebook serait une addiction semblable à celle de la cocaïne. Selon l’étude américaine de l’université de Californie du Sud, le réseau social agit sur les mêmes zones du cerveau que la cocaïne. Cependant, chez les étudiants de cette étude, les zones du cerveau impliquées dans l’inhibition des impulsions fonctionnaient normalement, contrairement aux consommateurs de drogue.

Dose de brève


Fausses publicités réalisées par les étudiants dans un cadre strictement pédagogique.

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