16

Page 1

sIPA PRESS L’agence sous risques

Par Eva Colloomb et Marion Chevrier

mYOP

Des photographes et une autre vision du monde Par Charleen Vesin et Léa Flores

AGENCE VII

Les photoreporters, de réels globe-trotters Par Marion Somon-Payet et Mélanie Coitoux

MAGNUM

Des photographes stars pour une agence star Par Jeanne Trouselle et Arnaud Lavillat

MARS 2018


5 13 21 29 37 45 53 61 69 77 85 93 101 107 113 123

Pr e m i è r e d e c o u v ert ure ré al i s é e par M é la ni e C o i to ux e t Mari on Somon -Paye t

2

VII Contact Press Images Studio Harcourt VU World Press Photo Gamma-Rapho Magnum Cosmos AFP Sipa Press National Geographic Geo Reporters Sans Frontières Reuters Myop Polka


Édito

Bienvenue dans les pages du magazine collaboratif 16, réalisé par la promotion 2017 – 2018 des étudiants en première année Communication à l’ISCPA de Lyon. L’objectif était double : proposer aux lecteurs une vision grand angle du monde contemporain du reportage photo, tout en offrant aux étudiants un cadre inspirant pour le développement de leurs compétences en rédaction et en graphisme. Seize agences et magazines sont à découvrir en image et en articles ; qu’ils aient marqué l’histoire de leur discipline, émerveillé leur pairs par leur audace ou essaimé leur modèle d’innovation à travers la planète, ces cabinets plus ou moins confidentiels apportent des réponses fortes et engagées dans le monde de la photographie actuelle. En duo, les étudiants ont mené un important travail de recherche, d’écriture et de mise en page pendant plusieurs semaines, avant d’aboutir à cet ouvrage collectif. Comme des rédacteurs professionnels, ils ont dû trouver un angle, répartir l’information, créer des entrées de lecture pour vous plonger dans leurs textes. Et comme les directeurs artistiques et designers graphiques, il leur a fallu faire des choix typographiques et chromatiques, répartir et équilibrer les masses dans un tout cohérent pour révéler leur sujet. Bonne lecture.

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

3


4


VII w w w.viipho to.c o m

Repo r t a g e M éla ni e Co i to u x M a r i o n So m o n-Payet

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

5


AGENCE

Qui sont-ils ? Sept fondateurs et une portée mondiale. L’Agence VII se fait reconnaître par sa mobilité et son parcours unique. Liées à un engagement fort pour de nombreuses causes humanitaires, toutes les photographies expriment les maux et les changements des sociétés. Les photojournalistes et reporters de l’agence savent se différencier par leur sensibilité et leur commisération. Ce sont Alexandra Boulat, Ron Haviv, Gary Knight, Antonin Kratochvil, Christopher Morris, James Nachtwey et John Steinmeyer qui ont mit en place et érigé cette agence photographique. Elle possède aujourd’hui une renommée mondiale.

Abu Bakar Ed Kashi Avril 2017

M ARION SOM ON-PAYE T M ÉL ANIE COITOU X


AGENCE

Prix Bayeux-Calvados reçu le 7 octobre 2017 pour le reportage photo «Kissing Death» d’Ali Arkadi.

Lieux de prise de vues des photographies réalisées par l’Agence VII

L’agence

Son parti-pris

Fondée le 8 septembre 2001. Seulement 3 jours précédant les attentats du 11 septembre. L’Agence VII commence de pied ferme en photographiant lors de leur première mission les Tours Jumelles effondrées.

L’agence VII se différencie du fait qu’elle accorde une grande valeur à leurs photographies et aux histoires qu’elles racontent. Les personnes présentes sur les photos ne sont pas considérées comme de simples modèles. Ils partagent leurs histoires et leur vie avec les tous les membres du VII.

L’agence est polyvalente. Elle est située dans plusieurs villes mondiales telles que New York, Los Angeles ainsi que Paris. C’est en octobre dernier que 12 nouveaux photographes intègrent l’agence. Son nombre d’actifs s’élève alors à 29. Avec l’intégration de ces nouveaux membres, le VII s’ouvre et se diversifie. Ils apportent une vision nouvelle et variée. Ce sont des hommes et des femmes qui prennent une place importante dans cette industrie photographique. L’entrée de 6 femmes amène l’agence à mettre en place de nouvelles initiatives pour le bienêtre de celles-ci au sein même du VII.

Depuis sa création l’agence s’est transformée et à développé de multiples facettes. Ainsi, elle se lance dans des projets d’édition et des projets cinématographiques. Le VII ce cessé d’inspirer de nombreuses personnes. Beaucoup d’imitateurs s’intéressent alors à leurs réalisations.

Les photographes de l’agence VII sont tous engagés dans leur travail. Ils se doivent d’oeuvrer en conformité et de respecter les codes éthiques de l’agence.

VII photografers’ gear bags Thomas Van Houtryve

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


PORTFOLIO

3 John Francis poses with a Mask Ilvy Njiokiktjien Mars 2017

Mars 2017, le Soudan traverse une période de guerre et de désastreuse qui pousse des milliers de personne à quitter le d’un endroit sûr. Au milieu de ce chaos, un jeune garçon âg s’approcher de la photoreporter. John Francis porte un masq la ville de Wau. Il pose pour Ilvy Njiokiktjien et joue avec l’obje autour de lui. Il réussit à faire oublier l’espace d’un instant, l’hor trouvent. «Il était comme une petite lumière dans les ténèbres du camp.» au moment de la prise de vie.

1

1 Haitian Girl Dancing and Singing Maggie Steber 16 janvier 2018 - Haïti

4 Robert Scott Radcliffe «Ruddy» Roye 2016

Maggie Steber est une figure célèbre dans la communauté de la photographie . Elle travaille dans plus de 62 pays différents. Plus particulièrement en Haïti. Elle y passe 25 ans de sa vie. Étant à la recherche d’une histoire sur la dictature et la pauvreté, elle se rend à Rabato. Un bidonville d’Haïti qui est en dehors de la ville. Où l’air est poussiéreux et aride. C’est alors que Maggie fait la rencontre d’une jeune fille. Elle est en train de chanter et de danser. Cette haïtienne représente pour la photographe une élégance et un esprit, même dans la pauvreté. Un moment inattendu et captivant pour Maggie.

Ruddy Roye est un photographe originaire de Brooklyn. Depuis porte un grand intérêt à la vie des communautés de couleur sur jamaïcain. Toutes ses photographies sont des portraits poignan Robert Scott se tient debout dans un champs de coton. Il ten proteste contre la violence policière envers les hommes et les f “Ce n’est pas nouveau, c’est quelque chose qui se passe depuis ne s’améliorera jamais, ça ne fera que s’aggraver.” Une image de rébellion et d’opposition.

2 Vision in East Africa Ashley Gilbertson 29 juin 2015 - Kenya

5 Darfur Ron Haviv 26 juin 2005 - Soudan

Le 29 juin 2015, l’ONG britannique Sight Savers rend visite à des écoliers du Kenya. Ces enfants étudient à l’école primaire Kalenya. Sight Savers traverse et voyage dans le monde. Elle aide les enfants ainsi que les peuples en difficulté. Leur but est de prévenir et de diagnostiquer les maladies oculaires telles que le Trachome. Ces maladies sont très répandues en Afrique et notamment au Kenya. La photographe Ashley Gilbertson capture ce cliché lorsque les écoliers se lavent les yeux et le visage, pour prévenir toutes maladies ou infections.

Le 26 juin 2005, Ron Haviv fait escale au Soudan. Son principa en photo des jeunes filles étonnantes et courageuses. Par la s sur une jeune femme en particulier. Située au premier plan. E majestueuse et résistante, ce qui a particulièrement retenu s trouve aussi que la lumière, les couleurs et ses vêtements sou une jeune femme remarquable. Une soudanaise risquant tou proches en temps de guerre.

M ARION SOM ON-PAYE T M ÉL ANIE COITOU X


PORTFOLIO

2

3

e famine. Une situation eur foyer à la recherche gé de 12 ans décide de que qu’il a trouvé dans ectif. Il égaye les enfants rreur dans laquelle ils se

» Déclare la photographe

4

le début de sa carrière, il r le territoire américain et nts racontant une histoire. nd ses mains en l’air et femmes noirs. Il nous dit s le début des temps. Ça forte avec un sentiment

al objectif est de prendre suite, il porte son intérêt Elle se tient de manière son attention. Ron Haviv ulignent l’idée que c’est ut pour sa famille et ses

5 ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


FOCU S

Gary Knight publie et expose dans le monde entier. Il reçoit de nombreux prix prestigieux pour son travail. Il est nommé troisième entité la plus infleunte en photographie par American Photo. De plus, il a la chance d’être juge pour le World Press Awards. C’est lors de cette remise de prix qu’il fait la rencontre de John Stan Meyer. Il conçoivent par la suite, avec 5 autres personnes l’agence photo VII.

“Je pense que tout le monde devrait vivre ses rêves s’ils en ont l’occasion, ils le doivent à ceux qui n’en ont pas l’occasion”

GARY KNIGHT M ARION SOM ON-PAYE T M ÉL ANIE COITOU X


FOCU S

Qui est Gary Knight ? Gary Knight est un photographe britannique né en 1964. Il découvre les joies de la photographie dès son plus jeune âge. Il quitte alors très vite l’enseignement supérieur pour se tourner vers ses passions. En 1980, âgé de 24 ans, il commence à voyager et part en Asie du Sud Est. Ce voyage lui permet d’apprendre les bases du métier de photoreporter. Ses photographies apparaissent dans les plus grands journaux et magazines d’actualités européen et américains. Globetrotter de la guerre Lors de ses voyages à travers le monde, il franchit différentes zones de conflits. Ces dernières années il se rend notamment en Afghanistan, en pleine période d’occupation par les forces américaines. Il est également présent pendant de nombreuses périodes sombres dans une multitudes de pays instables tels que l’Irak, le Cambodge, le Laos ou encore la Birmanie. C’est donc tout naturellement qu’il figure

aujourd’hui parmi les photographes de guerre les plus aguerris de notre époque. Bien qu’il déclare : “Mon intérêt était l’Asie du Sud-Est et il y avait des guerres là-bas, donc c’était forcément une des choses que je devais étudier.” Par la suite il change son discours : “Maintenant, je ne veux rien avoir à faire avec la violence.” Gary Knight voit toutes les souffrances et les catastrophes du monde. Néanmoins il ne se décroche pas de son intérêt pour la photographie et le photoreportage. Aujourd’hui, le nombre de pays sur lesquels il a posé ses pieds ainsi que son trépied s’élève à plus de 90. Pour réaliser toutes ses images captivantes, il utilise un appareil photo Canon dont il revendique fortement les qualités. Il ne s’en sépare jamais. Gary ne se limite pas simplement à la photographie. En effet, depuis 2008, il travaille sur des projets divers et notamment sur des récits documentaires et anthropologiques. Sans pour autant laisser de côté la photographie. C’est un homme plein de ressources et d’humanisme.

Mon ami Soe Batelier et philosophe Gary Knight 1980

4th Marines Gary Knight 7 Avril 2003

Gary Knight et Philip Blenkinsop sont deux amis mais avant tout, deux grands photographes. Ils partent à la découverte de l’Asie du Sud-Est dans les années 1980. Ils se réunissent et collaborent pour photographier la guerre au Cambodge. Ils se lient d’amitié très rapidement avec de nombreux photographes et résidants. C’est lors de ce déplacement que Gary prend la photo d’un homme du nom de Soe qu’il décrit comme étant son ami. Philip et Gary retiennent de ce voyage des histoires bouleversantes. Il repartent avec la mémoire remplie de clichés cambodgiens. Gary mûrit pendant ce voyage. Il apprend à faire de ses faiblesses des forces. Il s’adapte et réalise des clichés qui sont destinés uniquement à des acheteurs, ainsi que de clichés purement personnels.

Plus de 2 000 journalistes dont Gaty Knight se rendent en Irak en avril 2003. Ils se préparent à couvrir l’invasion imminente de l’armée américaine. Pour ses photos, il se concentre principalement sur les conditions de vie de la population civile suite à l’invasion des autorités. Le Koweït est pour lui un endroit idéal, car les États-Unis y stockent de nombreux chars et armes de guerre. Cela rend le lieu très attrayant pour réaliser des photographies. Il se met alors en condition de guerre. Il place tout autour de lui, du matériel de camping et de communication par satellite, des outils divers ainsi des pelles. Pour avoir de bons clichés, il se rend chaque jour sur les frontières de la ville de Koweït. Ainsi il observe le paysage et cherche des points de vues intéressants. C’est lors de ce voyage qu’il prendra la photo “4th Marines.”

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


12


Co n t a ct Press Im ag es w w w.contac t pres s i m a g es .c o m

Repo r t a g e Ca m i lle Ster na l A ng eli c a Vez i r i a n

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

13


AGENCE

Contact Press Images est une célèbre agence de photojournalisme engagée. L’agence a été créée en 1976 pour développer des photographies humanistes. Elle est reconnue pour sa spécialisation à long terme. Les essais prennent souvent des années à être tournés. Implantée à Paris, elle a été fondée à New York par Robert Pledge, un journaliste et éditeur franco-britannique et David Burnett, un photojournaliste américain.

L

es thèmes traités sur les photos sont principalement les questions des droits de l’Homme. Ils s’intéressent également aux guerres, aux questions environnementales, à la religion et à l’ethnicité. Ils étudient très vite la question du sida, pour essayer de comprendre de quoi il s’agit, les préjugés, la situation. Leur but est d’observer des évènements importants pour les porter à l’attention du public, amener les sociétés à réagir et à agir. C’est la guerre du Vietnam qui a donné cette idée aux deux journalistes. Durant 3 décennies, ils décident de répondre à ces problèmes de manière explicite.

CAM ILLE STERNAL ANGELICA VEZIRIAN


AGENCE

Le groupe de Contact Press Images devient international. Les photographes se sont vite fait nombreux. Parmis les premiers, Alon Reininger, né en Israël, couvre l’apartheid en Afrique du Sud avant les émeutes de Soweto et le sida dans le monde. Le Canadien Douglas Kirkland, l’Indien Dilip Mehta, l’Italien Gianfranco Gorgoni et bien d’autres intègrent le groupe peu après. David Burnett, est l’un des photojournalistes les plus reconnus pour avoir couvert la révolution indienne en 1979 et la chute du mur de Berlin en 1989. Aujourd’hui, les photographes de Contact gardent les valeurs de l’agence. Ils continuent de mettre en évidence les problèmes de l’humanité dans leurs photographies.

Dès sa création en 1976 et à la décision des deux fondateurs, Contact Press Images s’installe à New York. Pledge et Burnett ouvrent leurs bureaux sur Central Park West avec une poignée de photographes à leurs côtés. Parmis eux, l’italien Gianfranco Gorgini, le canadien Douglas Kirkland et Alon Reigninger.

Contact Press Images décide de créer un établissement secondaire basé à Paris. Ces nouveaux bureaux sont créés en 1990 afin de mieux maintenir une présence européenne et internationale. Ils sont dirigés par Dominique Deschavanne, un journaliste français et éditeur photos. Après l’ouverture de ses bureaux à paris, le groupe est rejoint par les photographes français Jean-Claude Coutausse, Patrick Artinian et Nadia Benchallal.

Quels que soient les défis à venir, Contact Press Images veut continuer de révéler les évènements et de raconter leurs histoires à long terme. Depuis 42 ans, la mission de l’agence reste constante : produire des photographies marquantes et explicites du monde.

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


PORTFOLIO

Dans cette exposition, la photojournaliste Alexandra Avakian affiche au grand jour toutes ses années passées à photographier les musulmans du monde entier. Elle risque sa vie pour plusieurs de ses clichés et souhaite partager ses défis, ses idées et son expérience avec le grand public. D’ailleurs, elle admet volontiers avoir ressenti de la peur dans certaines situations. Alexandra Avakian dévoile une exposition photographique touchante avec beaucoup de sensibilité et de cœur.

L’exposition Bloodline-AIDS and Family, réalisée par Kristen Ashbrun, offre un regard intime sur la pandémie du sida en Afrique subsaharienne. Le nombre de victimes atteint aujourd’hui 30 millions. Cette photojournaliste photographie l’impact de la maladie à partir de 2001. Elle est partie vivre pendant des mois avec ces malades. Elle raconte par sa collection d’images, la lutte qu’ils endurent contre le VIH.

Ces images ont été réalisées en Iran par David Burnett à la fin de 1978/ début 1979. Il est en mission pour Time magazine. Il est l’une des seules personnes à avoir photographié la chute du Shah, ancien dirigeant iranien et le retour d’Ayatollah, leader de l’opposition religieuse qui proclame que le règne du shah est une tyrannie. Ses images captent la violence et la ferveur de la révolution iranienne, le renversement de l’empire et l’instauration d’une république islamique.

tatur? Ab ipis nonsentiur simolutas debis qui CAM ILLE STERNAL ANGELICA VEZIRIAN


PORTFOLIO

Cofondateur de l’agence Contact Press Images, Burnett est le spécialiste des prix les plus prestigieux en photographie. Cette exposition présente tout son travail autour du cadre et de la technique. Il couvre pendant plusieurs années des évènements mondiaux dans lesquels il utilise un cadre beaucoup plus large de façon à avoir plus d’impact.

Cette exposition réalisée par Stephen Dupont, traite les guerres de gangs. Le photographe s’est rendu à Papouasie-Nouvelle-Guinée en Océanie. Ce pays est réputé pour être un des pays les plus dangereux du monde. Les vols à main armée et les viols sont commis par des jeunes membres de gangs connus sous le nom de « Raskols ». Stephen Dupont a réussi à avoir accès à une communauté Raskol pour réaliser ses photographies.

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


FOCU S

Robert Pledge est né en 1942 à Londres au Royaume-Uni. Il déménage à Paris, à l’âge de dix ans. Il étudie les langues et l’anthropologie de l’Afrique de l’Ouest. Grâce à cela, il devient journaliste franco-britannique spécialisé dans les affaires africaines.

I

l fonde Contact Press Images à New York en 1976 avec le photographe américain David Burnett. Pour Robert Pledge, la guerre au Vietnam façonne sa vision de la mission journalistique de la nouvelle génération. Il se focalise sur les problèmes environnementaux, les guerres et les maladies. Ces thèmes sont les principaux piliers de l’agence. Il photographie notamment la dévastation de la côte du Golfe en Nouvelle-Orléans, la révolution iranienne et l’épidémie du SIDA en Afrique.

L’agence se développe énormément et sa réputation prend place en 1986. Ce changement est dû à l’exposition « Contact : Photojournalisme depuis le Vietnam » organisée et conçue par Robert Pledge. Cette exposition est un grand succès qui permet à l’agence de se faire connaître dans le monde entier.

Il organise d’autres expositions comme « L’art du photojournalisme » et « Plus vite, plus haut, plus loin : l’esprit des sports d’athlétisme ». Il est membre du jury international prestigieux, qui s’intitule « World Press Photo Foundation ». Il reçoit de nombreux prix tout au long de sa vie comme le « Olivier Rebbot Award » du Overseas Press Club of America pour le meilleur reportage dans les livres. Il reçoit de nombreux prix tout au long de sa vie comme le « Olivier Rebbot Award » du Overseas Press Club of America pour le meilleur reportage dans les livres. Il a écrit le livre « 44 days : Iran and the Remaking of the world ». Ce livre est publié à la suite d’une série de photos prises par David Burnett en Iran lors de la guerre. Aujourd’hui Robert Pledge est toujours le représentant de Contact Press Images avec David Burnett.

CAM ILLE STERNAL ANGELICA VEZIRIAN


FOCU S

Né le 7 septembre 1946 à Salt Lake City dans le nord-ouest des Etats-Unis, l’Américain David Burnett est photojournaliste et fondateur de l’agence Contact Press Images basée à New-York. Tout d’abord diplômé en 1968 de Colorado College, il entre dans le magazine Time et Life aux Etats-Unis en tant que photographe pigiste. Puis, il entreprend un voyage au Vietnam qui change son regard sur la photo.

D

avid Burnett est passionné de photographie, passionné de sport, passionné par les phénomènes politiques, culturels, et environnementaux qui entourent notre monde. Il voue sa vie autour de cette passion. L’engagement est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il met son art à disposition du public. L’impact, l’influence, le témoignage sont des concepts qui apparaissent régulièrement dans ses photographies.

Doté d’une véritable rigueur, le photojournaliste ne s’interdit pas l’utilisation d’un bon vieil appareil. Mais il réalise également quelques-uns de ses clichés grâce à tout un attirail technique et moderne. Et si la notion de distance en photographie est contesté selon le point de vue du spectateur, David Burnett lui s’émancipe de toute cette notion de cadrage. De près ou de loin, son image n’est pas recadrée et garde donc la nature de l’action ainsi que son impact sur ceux qui la vive.

Si David Burnett est passionné de photographie depuis son jeune âge, il n’a pas manqué de faire de sa passion un véritable métier. Aujourd’hui et depuis de nombreuses années maintenant, David Burnett est photojournalist. Il a couvert plus de quatre-vingts pays en quarante ans et n’a par la même occasion jamais manqué de photographier une édition des JO d’été. Après avoir travaillé pour le magazine Time, Life et Gamma, David Burnett est aujourd’hui fondateur de l’agence de photojournalism Contact Press Images au coté de Robert Pledge en 1976. Une agence qui résume tout l’engagement du photographe. En 2016, David Burnett recoit un prix par Lucie Fondation pour toutes ses realisations remarquables en photographie. Aujourd’hui, agé de 71 ans, il continue la photographie seulement pour son plaisir personnel.

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


20


S t u d i o Harcou r t w w w. studi o -h a rc o u r t .eu

Repo r t a g e Ca m i lle J a c q u i n

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

21


AGEN CE

HARCOURT,

UNE NOTORIÉTÉ INTEMPORELLE

1934

Le studio est fondé en 1934 à Paris par photographes les Harcourt, Cosette Robert Ricci et les Le Lacroix. frères studio est connu pour ses portraits en noir et blanc. Ils représentent essentiellement des stars de cinéma mais aussi quelques anononymes.

1935/1945 Cosette guerre, la Durant Harcourt, d’origine juivre épouse l’un des deux frèrse Lacroix. Elle fonde un magazine «vedette» qui attire les officiers Allermand et les personnailté du régime de Vichy. Après la guerre en 1950, le studio retrouve son activité auprès des vedettes de cinéma et de théâtre.

2018 Avec maintenant Francis Dagnan aux commandes, depuis sa création le studio compte à son actif pas moins de 150 photographes. Ces derniers sont les seuls à avoir réalisé des prises de vues dans le style «Harcourt» depuis sa création.

JACQUIN CAMILLE


AGEN CE

DanS un monde complexe et en pleine mutation, il faut S’attacher à l’eSSentiel. l’eSthétique et la beauté font partie de l’eSSentiel, c’eSt-à-dire de ce qui touche au Spirituel. franciS dagnan — directeur du Studio harcourt

H A D

R

epuis sa création en 1934, le mythique Studio Harcourt survit aux modes. Il traverse l’occupation, résiste à l’arrivée des premiers appareils reflex ou à la mode des selfies. Sans jamais renoncer à sa vision, à ses valeurs de luxe et de beauté, il grandit.

En effet, pour une somme qui va de 390 euros à près de 2000 euros, le citoyen lambda se fait photographier selon la même exigence qu’une célébrité. Selon Francis Dagnan, le président du studio Harcourt, «il y a une forme de beauté chez tous. Notre métier, c’est de la trouver et de la mettre en valeur».

Harcourt reçoit et immortalise les visages des plus grandes stars et personnalités du monde du cinéma et de la culture. La bourgeoisie, les soldats allemands sous l’Occupation, puis les Américains à la Libération passent devant les objectifs des photographes. Cependant, ce ne sont pas les noms des photographes qui sont entrés dans la postérité mais bien le studio de création photographique.

SanS nuire à Son image, le Studio évolue.

C

Star d’un jour ou Star de toujourS

A

u cœur du 16e arrondissement parisien, un hôtel particulier accueille le Studio Harcourt. Symbole de glamour il est à l’image de la légende. Tapis rouge, l’ambiance est élégante et feutrée pour une classe intemporelle. Ici se retrouvent, pour se faire « tirer le portrait », les plus grands et les plus petits.

I

nspirée du style hollywoodien de la Métro Goldwin Mayer, Colette Harcourt, la fondatrice, impose un travail sur les éclairages : les tungstènes, sont généralement utilisés sur des projecteurs de cinéma. Le tout est en noir et blanc. Sublimé à la perfection, le visage de chaque modèle ne retient plus que la beauté de chaque individu. Les clichés Harcourt sont souvent associés au glamour du cinéma et à la notoriété de ceux qui posent. Pourtant, le studio est ouvert à tous, depuis ses débuts. Harcourt sait évoluer avec son temps. Sans jamais nuire à son image, le studio est devenu accessible à tous. La marque de fabrique continue d’évoluer en proposant des photomatons. Ils reproduisent les effets du célébre studio parisien, à moindre coût. Une aubaine pour les admirateurs qui pourront goûter de près à la célébrité.

U R

I SCPA LYON B ACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018

O T


PORTFOLI O

JACQUIN CAMILLE


PORTFOLI O

o i l

oL f t r o

e studio Harcourt proposent plusieurs prestations, qui incluent tout une séance de maquillage.

P

L

Executive Portrait À partir de 385euros

Trois portraits numérique -500pxNon imprimable. Utilisation réseaux sociaux.

Portrait Instant À partir de 995euros e Séance d’une heure. studio Un tirage en 24x36cm. Harcourt Plan Américain uniquue. décide de Portrait Prestige dépoussiérer son image. À partir de 1995euros Séance de deux heures. Malgré une notoriété sans Tirage 24x30cm sur papier baryté d’exposition. nom, le nouveau directeur du Plan serré essentiellement studio, Francis Dagnan s’inscrit Journée Mode Légende dans la tendance contemporaine. À partir de 24 000euros Une journée.

Depuis 2011, une machine, voit le Book de 30 clichés choisis. jour dans les lieux de passages public. Un photomaton de luxe où il est Les plus beaux bébés possible de jouer les vedettes en noir de l’année sont à l’honneur. et blanc. Cette cabine retranscrit les ombres et les lumières. Sans flash mais Depuis 1925, l’élection Bébé une lumière continue comme au Studio. Cadum est une institution. Le Une jolie façon d’immortaliser l’instant à la façon célébre studio se prête au Harcourt, en province et a prix abordable. Devenir jeu. Les onze finalistes ont une star et avoir son moment de gloire a prix réduit. le droit à leur heure de gloire. Un souvenir de Prix : 10 euros la photo au format 10x15 prestige pour ces bébés qui ont pour toujours, la classe Harcourt.

L

A

Être photographe chez Harcourt, c’est avant tout être patient. Comme tout portrait doit marquer les esprits. Alors, il faut trouver le bon angle. Le regard le plus charmeur, ou celui qui illustre au mieux ce qu’il faut extraire du modèle. L’idée est de gérer les différents spots lumineux tout en dirigeant la personne, pour arriver a l’instant décisif. L’éclairage se compose étape par étape, source par source pour obtenir en direct un résultat qui flash.

Le plan mi-épaule aussi appelé «cadrage Harcourt», est utilisé en portraiture. Ce cadrage est popularisé dans les années 30 par le célèbre Studio Parisien. Très classique et efficace, il va presque à tous les modèles. Il permet de visualiser suffisamment le visage sans être trop près, tout en donnant une idée de l’allure générale de la personne. Tout pour faire la part-belle au modèle.

’éclairage Harcourt fait la renommée mondiale du studio. Placer la lumière, sculpter les formes, trouver l’angle idéal à chaque profil.

u fil du temps, le studio Harcourt donne ses lettres de noblesse au portrait classique noir et blanc. Icône du portrait glamour hollywoodien, le style Harcourt doit sa notoriété à son éclairage et son cadrage.

I SCPA LYON B ACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018


FOCU S

HARCOURT

L’Équipe de france féminine de football

JACQUIN CAMILLE


FOCU S

S’expoSe à la lumière du jour

P

our la première fois, les clichés du mythique studio s’exposent à la lumière du jour parisien.

À l’occasion de la coupe du monde féminine 2015, l’équipe de France s’est vue tirer le portrait par le plus grand studio photo parisien. Sous tous les angles, les françaises posent en bleu blanc rouge. Un vrai atout pour le studio Harcourt de posséder les clichés des plus grandes footballeuses de l’hexagone.

Au regArd des pAssAnts L’idée est simple. Afficher au grand public les portraits des athlètes à l’honneur. Durant toute la compétition, l’exposition a lieu sur les grilles de la mairie de Paris. Une première pour ces dames et aussi pour le studio Harcourt qui devient pour la première fois accessible aux regards critiques des passants. Une visibilité à double notoriété pour deux icône emblématique de la France.

Une identité nationale retranscrite à la française, à la Harcourt. Chaque portrait dégage une féminité sans faille. De chaque prise de vue se dégage la personnalité de chaque technicienne . Les spécialistes du ballon rond, toutes vêtues du maillot français, sont comme prêtes à rentrer sur le terrain . Pas moins naturelles pour autant, elles restent ellesmême. Cheveux attachés ou détachés, regards tournés vers l’objectif ou déjà vers la victoire, les Bleues brillent avant même de débuter la compétition.

Wendy Renard - Capitaine de l’équipe de France de football et joueuse à l’Olympique Lyonnais.

Si les résultats ne sont pas à la hauteur espérée par le groupe francais. En quittant la compétition en quart de final, ces photos sont autant une fierté d’honorer le blason français en prônant ses valeurs et son patrimoine.

I SCPA LYON B ACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018


28


VU w w w. agenc ev u .c o m

Repo r t a g e Cla ra Ped ret t i Au d rey Vr i n

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

29


AGENCE

L’ agence et la galerie L’Agence VU naît de l’alliance de Christian Caujolle et Zina Rouabah, tous deux travaillant pour le journal Libération. Dès sa création en 1986, l’Agence Vu se déclare ne pas être comme les autres. En effet, c’est une agence de photographes venant des quatre coins du monde, et non de photographie. Son but est de laisser sa chance et sa propre liberté d’expression à chacun de ses artistes.

L’agence Son histoire Les deux co-directeurs décident de donner de façon symbolique à leur agence le nom d’un célèbre hebdomadaire français. L’hebdomadaire VU, premier illustré dans les années vingtstrente, fondait sa légitimité sur la créativité des regards différents de ses auteurs. C’est cette valeur que les fondateurs de l’agence ont voulu mettre en avant.

Une agence unique

Leurs ambitions

L’Agence VU est une agence unique car chaque photographe a le droit à sa propre liberté d’expression. C’est une agence d’auteurs qui produit, publie, expose et fait partager les visions du monde de ses photographes. Elle se compose de photo-reporters, de photojournalistes ou encore d’ auteurs qui se servent de la photographie pour faire passer un message. C’est une agence non spécialisée, ce qui lui laisse l’opportunité d’avoir un regard bien à elle. Ce regard étant porté sur une multitude de domaines tels que le sport, la culture, la société…

Pour les deux co-fondateurs, nous observons un changement sans précédent dans la presse. Nous pouvons le constater avec l’arrivée et la domination toujours plus grande de la télévision, puis d’internet. C’est pour cela que conserver une sens et une fonction à la photographie est un enjeu majeur de l’Agence VU. Le photographe est capable de crédibiliser une information donnée par un journaliste, ils travaillent ensemble et se complètent.

CL ARA PEDRE T TI AU DRE Y VRIN


AGENCE

Paris : la galerie Pour affirmer que le regard de leurs artistes peut être pertinent, l’agence créé la Galerie VU fin 1998. Elle est aujourd’hui encore la plus grande agence parisienne privée et se trouve à l’Hotel Paul Delaroche dans le 9ème arrondissement de Paris. Le but étant de mettre en avant les talents et la singularité d’expression de ses photographes. Au programme, six expositions par an qui mettent en avant la diversité des styles que l’agence comporte.

Cette galerie est à la fois un lieu d’exposition mais également de vente. En effet, on peut y acquérir des tirage de collection. La photographie y est également questionnée. Malgré le fait que la galerie VU se trouve à Paris, elle veut quand même s’ouvrir au monde. Et ainsi en faire profiter ses adhérents. C’est régulièrement qu’elle se rend dans des lieu d’exposition à l’étranger, dans des foires ou chez des collectionneurs, afin de faire connaitre ses artistes. Cette jeune galerie s’adapte parfaitement à l’évolution du marché, c’est pourquoi elle fait aujourd’hui un grande place aux univers asiatiques, indiens et arabes.

Les points roses représentent la localisation des photographes de l’agence. Ils sont majoritairement présents en Europe.

Fervente militante à l’Agence de Presse de Libération, Zina Rouabah succède à Jean Paul Sartre au poste de la direction de publication du journal. Même si sa mission s’achève, dix ans plus tard, elle demeure une collaboratrice historique. Elle est encore aujourd’hui la présidente de la société des lecteurs de Libé. En 2001, elle nommée à la tête du comité contre l’esclavagisme moderne. Elle collabore avec Christian Caujolle dans la construction de l’Agence VU pendant une dizaine d’année.

Avant la création de l’Agence VU, Christian Caujolle est rédacteur en chef chargé de la photographie à Libération. Il est connu pour être à l’origine de nombreux numéros spéciaux consacrés à Jean-Paul Sartre, ou même Jean Cocteau. Il est avant tout le fondateur de l’agence et de la galerie VU, dont il est aujourd’hui le consultant. L’homme est aussi conseiller, enseignant à NormaleSup, il organise de nombreuses expositions, et découvre de nombreux talents. Après trois ans de combat avec la maladie, le grand artiste publie deux livres, et ne cesse de surprendre.

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


PORT W FOLIO

CL ARA PEDRE T TI AU DRE Y VRIN


PORTFOLIO

Face aux arbres d’Ethiopie

En seulement 50 ans, l’Ethiopie a sacrifié plus de 90 % de ses forêts, bien que les arbres soient un lieu de vie à part entière. Pour les populations, les arbres sont un refuge face au soleil. Juan Manuel CP dépeint les paysages et la vie autour de ceux-ci. Les arbres, placés au centre de l’attention, apparaissent au sein d’une atmosphère sociale riche, comme majestueux. (2017)

Les Vikings

Le 21e siècle est témoin de rassemblements des derniers vikings au Danemark et en Norvège. Thomas Lekfeldt immortalise les participants dans une grande cohésion, une convivialité évidente. Le clin d’oeil historique trouve sa place au sein des paysages nordiques. Le devoir de mémoire, la découverte des rites ancestraux, sont à l’honneur. (2014)

Instictual

La photographe, Tamara Dean, à travers sa série de photos, nous prouve que l’Homme a bien sa place dans le monde naturel. Elle veut le replacer à son rang d’animal. Elle utilise pour cela la nudité de ses modèles. Elle incite ainsi, à se demander quel est le rôle joué par l’instinct dans nos vie contemporaines. (2017)

05

Tokyo, La ville la plus peuplee du monde

Tokyo, « ville écrasante ». Steeve Luncker, à travers ses images, nous livre ses impressions sur Tokyo. Il évoque un sentiment de lassitude face à la vie menée dans cette capitale. Ville où tout se ressemble, où tout est toujours ouvert à n’importe quelle heure et où il y a de plus en plus de monde… (2014)

Paris, les jours d’ apres...

Au lendemain du 13 novembre 2015, les parisiens se réveillent sous le choc. Les attentats de la veille ont causé la mort d’une centaine de personnes, et laissent la capitale en deuil. Des manifestations de soutiens s’organisent alors, devant les lieux témoins des attentats, pour rendre hommage aux victimes. (2015) (Association de photographes)

Beaute etrange des sanatoriums sovietiques

C’est un spectacle atypique que nous observons sur cette photo de Claudine Doury. Des cures bien spéciales, présentes depuis les années 1920, paraissent aujourd’hui comme des vestiges d’une époque révolue. La jeunesse du visage de l’enfant est le seul témoin actuel de la réalité contemporaine. (2018)

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


FOCU S

JR 2017, MEXIQUE Le street artiste français JR inaugure le 8 septembre dernier, une oeuvre d’une résonance particulière. L’immense photo d’un enfant surnommé Kikito, surplombant la frontière entre le Mexique et les EtatsUnis. Présent durant un mois, jusqu’au 8 novembre 2017, le jeune mexicain semblait garder un oeil sur l’activité de ses voisins américains.

CL ARA PEDRE T TI AU DRE Y VRIN


FOCU S

JR

n’est pas un artiste ordinaire. Non seulement il est multi-facettes, mais il ne se contente pas d’exposer son travail dans une galerie, derrière une vitrine. Son parcours artistique débute à Paris en 2001 après avoir trouvé un appareil photo dans le métro, en perpétuelle recherche de manifestations d’art urbain à immortaliser. Parcourant le monde, l’artiste est discret et entretient une relation privilégiée avec son environnement et ses admirateurs : il s’immisce dans le quotidien de ses spectateurs, s’approprie leur milieu et soulève des interrogations.

Un projet onirique

Une oeuvre actuelle

Un art en action

JR explique que cette idée provient d’un rêve qu’il fait, un an auparavant, « d’un jeune regardant par dessus la frontière ». Désireux de concrétiser son projet, il s’en va s’installer à Tecate, ville voisine de Tijuana, au Nord-Ouest du Mexique. C’est grâce à l’hospitalité d’une modeste famille résidant près de la frontière, ainsi que l’aide d’artistes mexicains engagés, que JR voit son projet devenir réalité.

Son installation dure trois mois, et c’est le visage du jeune David Enrique que JR choisit pour s’ériger au dessus du mur : « Il nous ont mis à disposition une partie de leur jardin pour placer l’image, sans savoir que c’était leur neveu que nous allions photographier ». L’installation s’achève à la suite de l’annulation du programme Data par le président Trump, qui permettait la régularisation de la situation de milliers de mineurs clandestins. Même si l’oeuvre crie aujourd’hui d’actualité, JR débute l’installation à la frontière avant cette déclaration.

JR, artiste engagé, ne répond peut-être pas directement au président américain, mais donne plutôt la parole à tous ses spectateurs : « Il s’agit de pousser les gens à discuter, à penser. Je n’ai pas la réponse, ce que je veux c’est écouter les commentaires des gens sur l’oeuvre. » Lors de son inauguration, JR organise un immense pique-nique qui a lieu des deux cotés de la frontière. Réunis autour d’une immense photo de deux yeux, ils en oublient presque la séparation du mur. Kikito est une oeuvre politique, mais avant tout un message d’amour et de paix.

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


36


Wo r l d P res s Ph oto w w w.worl d pres s ph o to.o rg

Repo r t a g e É lo d i e G o d d e M a no n J a r r y

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

37


AG E N C E

Des photos sans retouche

Un groupe de photographe néerlandais crée en 1955 le concours international « World Press Photo ». À l’origine ils veulent exposer leur travail au monde. La compétition a eu un grand succès, si bien qu’en 1960 la World Press Photo Fondation est mise en place. Cette association à but non lucratif, située à Amsterdam, compte 27 employés. Aujourd’hui encore le concours fait la renommée de l’organisation.

Une association engagée L’objectif principal de World Press Photo Foundation est de raconter le monde. Elle cherche les photos qui montrent l’histoire de l’homme et de notre planète. Avec des visuels de qualité l’organisation présente la Terre en pleine évolution. Dans un monde de plus en plus technologique et virtuel, World Press photo Foundation veut rendre visible les histoires qui comptent. La fondation expose des photos qui interpellent les gens. En organisant chaque année le concours et des expositions, elle tente d’exprimer la vérité. Une

photo montre un fait et la narration l’explique. Les clichés mis en avant par World Press Photo Foundation sont ce qui doivent être montré. Ce ne sont pas forcément les plus beaux, mais se sont ce qui en disent le plus. Ils ne sont pas discriminants, ils sont le plus fiable et riche possible. Un rôle éducatif En plus de l’engagement, la fondation cherche à instruire son auditoire et les professionnels. Avec les expositions qu’elle met en place, la World Press Photo Foundation encourage les débats autour des ELODIE GODDE M A N O N JA R RY


AG E N C E

Photo prise par Warren Richardson Photo de l’année 2016 Un bébé est remis à une syrienne qui a réussi à franchir la frontière entre la Serbie et la Hongrie, près de Röszke. Le pays ferme les frontières. Pour faire passer la barrière au nourrisson, une nuit de cavale s’est installée.

thèmes d’actualité. Elle sensibilise également le public au photo-journalisme. Les photos-journalistes sont, par ailleurs, mis en relation par les diverses actions de l’association. De nombreux séminaires sont également organisés dans un but éducatif. Un concours Depuis sa création en 1955, World Press Photo a connu une croissance rapide. Le concours est aujourd’hui mondialement connu. Chaque année au mois d’avril les gagnants du concours sont annoncées. Dans diverses catégories (voir pages 3-4), des

histoires sont mises à l’honneur. Pour juger les photos participantes, de grands photographes font partie du jury tel que Joana Choumali ou Tony Wu pour 2018. Les lauréats du concours gagnent reconnaissance et notoriété. Ils ont le droit d’être exposés dans plus de 45 pays. Une publication dans un livre photo leur est dédiée. Pour finir, il participe aux World Press Photo festival à Amsterdam.

I S C PA LYO N BAC H E L O R C OM M U N IC AT IO N 1 2017 – 2018


P O RT F O L IO

Prix «People» 2017

«What ISIS Left Behind» Photographe : Magnus Wennman (Suisse) Irak, 2016 Maha, âgée de cinq ans, se trouve dans un camp de réfugiés de Debaga, dans nord-est de l’Irak. Sa famille et elle ont du fuirent la ville de Hawija qui était sous le contrôle du groupe de l’état islamique.

Prix «Long-terms projects» 2017

«Black Days of Ukraine» Photographe : Valery Melnikov (Russie) Louhanskava, 2014 Durant trois ans le photographe immortalise le conflit entre les séparatistes et les autorités officielles ukrainiennes. De nombreux clichés ont été pris. Ici, les habitants de cette maison en feu évitent la mort suite à une attaque aérienne dans le village de Luhanskaya, en Ukraine.

Prix «Daily Life» 2017

«The Silent Victims of a Forgotten War» Photographe : Paula Bronstein (États-Unis) Afghanistant, 2016 Shabir, blessé, dans les bras de sa tante, vient de perdre sa soeur. Une bombe a explosé dans une partie paisible de Kaboul alors que sa mère accompagnait ses enfants à l’école. La mère a survécu, mais la famille est désormais brisée.

Prix «Contemporary issues» 2017

«Taking A Stand In Baton Rouge» Photographe : Jonathan Bachman (États-Unis) États-Unis, 2016 Leisha Evlans assiste à un rassemblement contre la violence policière exercée sur les Hommes noirs à Baton Rouge. Suite a de nombreux meurtres d’hommes noirs Leisha Evlans veut réagir. Elle se tient debout devant les policiers et se fait arrêter pour cela.

ELODIE GODDE M A N O N JA R RY


P O RT F O L IO

Prix «General news» 2017

«Offensive on Mosul» Photographe : Laurent Van der Stockt (France) Irak, 2016 La ville de Gogiali est sous l’emprise de l’état islamique. Les membres d’un bataillon de contre-terrorisme, fouillent la maison de cette famille. Ils cherchent à libérer la ville.

Prix «Sport» 2017

«Grand National Steeplechase» Photographe : Tom Jenkins (Royaume-Uni) Royaume-Uni, 2016 Deux jockeys sont éjectés de leurs chevaux en voulant sauter une clôture lors du Grand National Steeplechase (course hippique) à Aintree Racecourse dans Liverpool. Aucun des chevaux ni des jockeys impliqués n’ont été blessés.

Prix «Spot news» 2017

«Pakistan Bomb Blast» Photographe : Jamal Taraquai (Pakistan) Pakistan, 2016 L’attentat-suicide à la bombe revendiqué par l’État islamique à l’hôpital civil de Quetta, au Baloutchistan, a fait 70 morts. Les survivants et témoins aident les blessés.

Prix «Nature» 2017

«Caretta Caretta Trapped» Photographe : Francis Pérez (Espagne) Océan Atlantique, 2016 Au large de Tenerife, aux îles Canaries, une tortue est prise au piège dans un engin de pêche abandonné au large. La caouanne est classée comme une espèce « vulnérable » au niveau mondial par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

I S C PA LYO N BAC H E L O R C OM M U N IC AT IO N 1 2017 – 2018


FOCUS

« An Assassination in Turkey »

Le 19 décembre 2016, l’ambassadeur de Russie, Andreï Karlov est assassiné par un agent de police turc. Il se trouve dans une exposition d’art à Ankara et prononce un discours pour l’inauguration. Melvüt Mert Altintas lui tire neuf balles dans le dos au nom du djihad. Il veut venger le drame d’Alep.

«Bien sûr, j’aurais pu être abattu moi aussi en prenant ces photos, mais je n’aurais pas été tué en vain. » — Burhan Özbilici

ELODIE GODDE M A N O N JA R RY


FOCUS

Une exposition qui tourne au drame L’ambassadeur de Russie, Andreï Karlov, ouvre l’exposition de photos « La Russie vue par les Turcs » à Ankara, au centre d’art moderne. Durant discours le policier turc Melvüt Mert Altintas, âgé de 22 ans, placé derrière l’ambassadeur, l’assassine. Il n’est pas mort sur le coup, mais quelques heures plus tard

à l’hôpital. Melvüt Mert Altintas est ensuite abattu par les forces de sécurité. Le photojournaliste turc, Brurhan Özbilici est présent pour l’agence Associated Press. Quelques secondes après l’assassinat, il prend en photo la scène. Il immortalise ainsi un moment de l’histoire.

Un meurtre réfléchi

UNE DIFFUSION MASSIVE

L’intervention de l’armée Russe en septembre 2015 à Alep est très meurtrière. Melvüt Mert Altintas veut venger ces morts. Après son geste il déclare « Allahu akbar », « N’oubliez pas Alep. Tant que les habitants d’Alep de seront pas en sécurité, vous ne serez pas en sécurité. Seule la mort peut m’arracher d’ici. Quiconque est responsable de ces cruautés en paiera le prix ». Des mots qui rappellent la dernière phrase publique d’Oussama ben Laden en 2011. Nous retrouvons dans ce discours une influence djihadiste. Ce meurtre ne laisse pas le monde indiffèrent.

Un photographe engagé Burhan Özbilici est né à Erzurum, dans l’est de la Turquie. Il étudie le journalisme médiatique dans un institut d’Ankara. En parallèle de ses études, il travaille comme rédacteur en chef avec un groupe d’édition littéraire. Il travaille comme reporter pour plusieurs journaux turcs avant de rejoindre l’Associated Press, agence de presse mondiale et généraliste. Le 19 décembre 2016, il est présent à cette inauguration pour faire des images d’archive. A 60ans, il prend le cliché et montre « la saleté de la

guerre ». Cette photo lui fait remporter le prix de l’année du concours World Press Photo 2017. Un an après le cliché il dit « c’est une grande photo, mais elle n’est pas belle ».

I S C PA LYO N BAC H E L O R C OM M U N IC AT IO N 1 2017 – 2018


44


Ga m ma-R aph o w w w.gamm a -ra ph o.c o m

Repo r t a g e M a r i e F i a t-A lla rd E m m a Si m o net

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

45


AGENCE

Gamma-Rapho Fondée en 2010, Gamma rapho est une agence photographique française. 1ère référence européenne de photographie, elle possède à son actif, plus de 20 millions d’images. François Lochon photographe de guerre et journaliste reporter décide en 2010 de reprendre deux agences, Gamma et Rapho. L’une est une agence photographique, la seconde est une agence photojournaliste de presse. Il a avant cela travaillé dans l’agence Gamma en décembre 1974. Il y est resté pendant plus de vingt ans. Son but a été de remettre ces agences sur le marché avec tous leurs fonds ainsi que ceux de Keystone, Jacana, Top, Explorer Stills et Hoaqui. Il souhaite que Gamma- Rapho devienne la première référence photographique.

Cela permet ainsi de satisfaire constamment les besoins iconographiques des entreprises et des médias. L’essor de la technologie, avec la numérisation et internet mènent l’agence dans une mauvaise posture. En effet cela a entrainé la profusion d’images et le coût a baissé. Aujourd’hui, Gamma Rapho s’établit à la vente d’archive. Cette activité représente 80 % de son chiffre d’affaires.

Objectif accompli. François Lochon est président de Gamma Rapho et son agence fête aujourd’hui ses sept ans. Possédant un fonds d’une très grande richesse, il à son actif plus de 20 millions d’images. L’ensemble représente plusieurs domaines : la politique, le sport, l’histoire depuis le XXème siècle, la culture et bien d’autres. Ce fonds photographique est régulièrement entretenu par un groupe d’éditeurs spécialisés. MAR IE FIAT ALLAR D EMMA SIMONE T


AGENCE

Le Petit Tibétain Tibet, Chine, 1980. Photographe François Lochon

Gamma

Rapho

Le 14 novembre 1966 débute l’histoire de Gamma. Agence photographique de presse, elle est créée par quatre photographes. Hubert Henrotte, Jean Lattès, Raymond Depardon et Hugues Vassals réussissent à faire vivre cette agence jusqu’en 1990. Ils militent pour les droits des photographes à l’Association Nationale des Reporters Photographes (ANJRP). Plus de 6 000 photographes sont diffusés depuis sa création tels que Gilles Caron ou Raymond Depardon.

Charles Rado directeur d’agence Hongroie, fonde en 1933 Rapho. Agence photojournaliste située à Paris, elle est à ce jour la plus vieille créée dans son domaine. En 1946 Raymond Grosset, directeur de presse d’agence reprend l’agence Rapho. Il s’encercle de nombreux photograhes tels que Edouard Boubat et Jean Dieuzaide. Ils mettent en avant durant des années le «romantisme français» et l’humanisme.

En 1990, l’agence est rachetée à la suite de conflits sociaux et de l’essor du numérique. C’est le groupe Hachette Filipacchi Médias qui en a la possession. Il est dirigé par Bertrand Eveno, l’ancien président-directeur général de l’Agence France-Presse. L’agence dépose le bilan avec la filiale Eyedea Presse en 1990. François Lochon photographe, rachète en 2010 les actifs et diffuse les fonds remontant à la seconde partie du XXème siècle. Il fonde ainsi l’agence photographique française Gamma-Rapho.

Raymond Grosset meurt en 2000, laissant Rapho entre les mains d’Hachete Filipacchi Médias. En décembre 2006 cette agence est cédée par fonds d’investissement, tout comme Gamma, à Green Recovery. C’est en 2010 que François Lochon reprend Rapho, créant ainsi l’agence photographique Gamma-Rapho.

ISCPA LYON BACHELOR COMMU NICATION 1 2017 – 2018


PORTFOLIO

La guerre ...Robert Doisneau Le 19 août 1944 des hommes protègent les abords de la Préfecture de Police à Paris. Cette évènement se situe rue de la Huchette. Lors de la libération de Paris, les civils ont barricadé les rues afin de pouvoir se défendre contre leurs ennemies. Cette photographie de Robert Doisneau met bien avant cette barricade. Ayant servit de poste de secours, elle est aujourd’hui devenue célèbre.

...Dominique Berretty Durant la Guerre d’Algérie dans les années 60, Dominique Berrety photographe, capture un moment délicat. Une victime est couverte d’un drap après les émeutes « des européens ». En juin 1960, le Front de l’Algérie française est dissout suite à des manifestations contre De Gaulle. Il est en visite en Algérie et crée malencontreusement une émeute importante. Un manifestant a dit : « Vous ne pouvez rester impassible à leur combat et vous devez, par votre présence, faire voir au monde entier que ce n’est pas seulement ceux qui sont retranchés au plateau des Glières et la place Lyautey, mais toutes les populations d’Alger, animées de la même volonté de rester françaises qui sont entrées dans la bataille pour que vive l’Algérie française et vive la France. »

MAR IE FIAT ALLAR D EMMA SIMONE T


PORTFOLIO

e vue selon ... ...Gilles Caron En octobre 1967, le Vietnam est sous l’emprise de la Guerre froide. Les soldats américains se concentrent dans le Delta de Mékong ainsi que dans le Nord et le Sud du pays. Gilles Caron durant cette guerre, capture des américains luttant contre la progression des communistes. Il prend un enfant d’un très jeune âge en photo. Celui-ci tient à la main une cigarette. En arrière-plan, des soldats américains sont en train de se déplacer dans le village.

... Hervé Gloaguen Le 1 e r mai 1975, ce photographe immortalise des civiles blessés lors de la guerre du Vietnam au Saigon. Les civils se trouvent dans l’hôpital le Grall. Ils sont installés de manière précaire. En effet les hôpitaux sont en surplus de patients. Les soignants ne possèdent plus assez de lits et gèrent ainsi au mieux la situation. Les américains procèdent à des bombardements d’objectifs militaires et industriel s. C’en suit alors, une guérilla incessante.

ISCPA LYON BACHELOR COMMU NICATION 1 2017 – 2018


FOCU S

F r a n รง o i s Loc hon M e x i q u e ,1 9 7 9

MAR IE FIAT ALLAR D EMMA SIMONE T


FOCU S

François Lochon P ho to re p o rt e r d e re n o m , c e t h om m e d é c o uv re p l u s d e 1 3 0 p a y s . I l re m p o rte de s p r i x g r â c e à s e s i m a g e s p ris e n t a u c o u r s d e s e s voyages.

Sa carrière

Antarctique

Journaliste photoreporter, Francois Lochon est né le 16 mai 1954 à Trigny. En 1975, il débute sa carrière en tant que photographe dans l’agence Gamma à Paris. Il a alors 21 ans. À 24 ans, il devient actionnaire de cette agence. Il excelle dans le domaine de photoreportage et couvre de nombreux évènements dans 130 pays différents.

Grand passionné de l’Antarctique, il y passe six mois en additionnant ses séjours. Ses photographies mettent en avant les paysages du continent ainsi que les animaux polaires tels que les manchots.

Il obtient en 1984 le Grand Prix Paris Match du meilleur reporter de l’année pour ses images lors de la guerre Irak-Iran. Il est également primé trois fois au World Press Photo en 1979 et 1980. Pendant plus de 20 ans François Lochon suit les voyages à travers le monde du pape Jean Paul II.

En 2008 à l’issu de son voyage, il participe à la quatrième année Polaire internationale. Étant un programme de recherche, François Lochon contribu à l’exposition Terre des pôle organisée par Nicolas Mingasson. L’objectif est d’organiser des programmes scientifiques et exploratoires intensifs dans les régions polaires. Suite à cela, l’organisation propose au Sénat de mettre en place une exposition sur l’Antarctique. Elle se situe sur les grilles du Jardin du Luxembourg.

Gamma-Rapho Le 30 mars 2010, Lochon candidate pour reprendre le groupe Eyedea. Ayant l’accord du tribunal de Commerce de Paris, le photographe peut ainsi créer l’agence Gamma-Rapho. Il récolte par la suite, un fonds de 25 millions de documents. Son agence possède l’une des collections la plus complète du marché. Ce fonds détient des archives remontant à cent ans.

Fra nç ois Loc hon, Anta rc tique

ISCPA LYON BACHELOR COMMU NICATION 1 2017 – 2018


52


M a g nu m w w w. m agnu m ph o to s .c o m

Repo r t a g e A r na u d Lav i lla t J ea nne Tro u s s elle

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

53


P

H

O

T

O

S

Des photographes stars pour une agence star

En 1947, tout juste après la seconde guerre mondiale, quatre artistes fondent ensemble la mythique agence Magnum Photos. Ce sont Henri Cartier- Bresson, Robert Capa, George Rodger et David Seymour, pionniers de la photographie, qui sont à l’origine de cette puissante coopérative.

une véritable forteresse Avoir la chance de faire partie de l’équipe Magnum représente très certainement l’apogée d’une carrière pour un photographe. Les procédures d’adhésion sont effectivement très complexes. Le candidats devra nécessairement attendre quatre ans avant d’obtenir une réponse. Il doit tout d’abord être nommé par un jury à 66% des voix. Puis, durant une période d’essais de deux ans, il travaillera au côté d’un photographe membre de l’agence. Une fois cette période achevée, le candidat peut devenir photographe associé de Magnum, mais il faudra attendre encore deux ans pour devenir membre à part entière. Cependant, il n’est pas dit que le candidat arrive à ce statut. Magnum compte parmi ses photographes des artistes renommés. Très talentueux, ils ont la particularité d’illustré leurs sujets d’une manière unique. Ces caractéristiques rares que partagent ces différents photographes font la réputation de l’agence.

JEANNE TROUSSELLE A R N AU D L AV I I L AT


MagnuM sur tous les fronts Depuis sa création, l’agence produit un travail talentueux aussi bien pour les médias que pour des organismes caritatifs. Elle travaille également aux cotés d’éditeurs, de marques et d’institution culturelles. L’agence couvre la majeure partie des évènements internationaux. Au cœur de l’actualité, ces photographes savent capturer les moments clés de l’histoire. En effet, l’agence répertorie sans doute les photos les plus iconiques de ces 70 dernières années ! Au fil du temps, Magnum a toujours su conserver sa valeur originale qui a fait ses premiers succès. Aujourd’hui mondialement connue, l’agence perpétue son excellence légendaire.

MagnuM est une coMMunauté De pensée, une qualité huMaine partagée, une curiosité pour ce qui se passe Dans le MonDe, un respect pour ce qui se passe et un Désir De le retranscrire.

— Henri Cartier-Bresson I S C PA LYO N B A C H E LO R CO M M U N I C AT I O N 1 2017 – 2018


portfolio le MoDèle parfait Eve Anold est la première femme reporter à travailler pour Magnum photo. Amie avec la photographe, Marylin se livre sans pudeurs devant l’objectif. Eve Anold prendra les plus belles photos jamais faites la star « J’ai été pauvre et j’ai montré ce qu’était la pauvreté ; je suis une femme et j’ai voulu tout savoir sur les femmes ». Il a toujours été dit que Marylin Monroe faisait « l’amour à la caméra ». Elle respire la confiance et l’innocence, ce qui se ressent dans sa collaboration avec la photographe. La symbiose entre les deux femmes se ressent profondément dans cette série de cliché.

J’ai été pauvre et J’ai Montré ce qu’était la pauvreté ; Je suis une feMMe et J’ai voulu tout savoir sur les feMMes

− Eve arnold

le révolutionnaire René Burri commence à travailler avec Magnum en 1955 avant de devenir un membre à part entière en 1959. Il est surtout connu pour ses portraits de Ernesto Che Guevara. C’est un soir de la St sylvestre, en 1963, que René Burri reçoit un appel pour accompagner une journaliste qui a obtenu une interview du Che. Il s’agit de trouver un photographe de toute urgence et qui n’est surtout pas américain, étant donné les tensions existantes entre les deux pays. René Burri embarque le soir même à Zurich pour La Havane. Le lendemain il capture ce cliché mondialement connu de l’homme au cigare.

Je n’ai pas eu une seule photo penDant trois heures où il Me regarDe telleMent. il était braqué sur cet aMéricain capitaliste venu D’ailleurs.

− René Burri

JEANNE TROUSSELLE A R N AU D L AV I I L AT


PORTFOLIO

une force De la nature Eli Reed est le premier Afro-Américain à rejoindre le célèbre collectif de photographes Magnum. Le photographe avait la volonté de photographier Tupac dans toute son humanité. Il a cependant réalisé que n’importe quel photographe pouvait faire ça. Reed a alors voulu que ce cliché soit une part de l’héritage de l’artiste. « Quand j’ai demandé à Tupac de prendre cette photo, il a simplement hoché la tête et a commencé à retirer sa chemise », cette photographie témoigne de cet instant. « C’était une incroyable force de la nature » déclarera Reed.

quanD J’ai DeManDé à tupac De prenDre cette photo, il a siMpleMent hoché la tête et a coMMencé a retirer sa cheMise

− Eli reed

truMp Magnifié Le New York Times a invité Christopher Anderson à aller photographier le président américain Donald Trump, deux mois après son élection. C’est dans son bureau de la maison blanche que le cliché sera réalisé. Pour la couverture du magazine, Chritopher voulait prendre un portrait unique de Trump. « Mon espoir était de faire une image qui soit intime et différente des caricatures que nous voyons normalement de lui, bonnes ou mauvaises. » En effet, en noir et blanc, le bronzage orange du président, souvent objet de moquerie, n’apparait pas. Son regard, quant à lui, est mis en évidence. C’est un choix intéressant et inédit que nous montre Anderson. I S C PA LYO N B A C H E LO R CO M M U N I C AT I O N 1 2017 – 2018


ZooM sur ...

henry cartier bresson

un aDolescent plein D’aMbition

Henri Cartier-Bresson né le 22 août 1908 à Chanteloup en France. Pionnier du photojournalisme, Cartier-Bresson parcourt le monde avec son appareil photo, s’imprégnant totalement de son environnement. Il est considéré comme l’un des artistes majeurs du 20ème siècle, il a couvert beaucoup des plus grands événements mondiaux, de la guerre civile espagnole jusqu’à mai 1968

Formé à Paris, Cartier-Bresson développe un amour précoce pour les les arts. En 1927, il s’installe à l’université de Cambridge pour s’imprégner davantage de cours d’art et de littérature. Il fait son service militaire puis part pour l’Afrique. Là-bas il découvre la photographie. Avec un simple appareil qu’il a reçu en cadeau, il prend des photos de ce monde inconnu. Pour Cartier-Bresson, il y a des parallèles entre sa vieille passion pour la peinture et sa nouvelle pour la photo.

JEANNE TROUSSELLE A R N AU D L AV I I L AT


FOCUS

ses preMiers succès L’ascension de Cartier-Bresson en tant que photographe est très rapide. Au milieu des années 1930, il a l’occasion d’exposer son travail au Mexique, à New York et à Madrid. Ses clichés sont les premiers à montrer des personnes lambdas dans leurs vie de tous les jours. Il fait de la photographie une forme de journalisme. Lors d’une exposition de ses estampes à New York en 1935, Cartier-Bresson se lie d’amitié avec un autre photographe, Paul Strand, plus proche du cinéma que de la photo. Inspiré par ce qu’il a vu, Cartier-Bresson abandonne la photographie et retourne en France où il travaillera comme assistant du cinéaste français Jean Renoir. Mais Cartier-Bresson n’a pas de talent particulier pour diriger des longs métrages. Il préfère la réalité de la photo au jeu d’acteur.

hoMMe Du MonDe Après la guerre où il a été capturé puis libéré, Cartier-Bresson voyage vers l’est et passe beaucoup de temps en Inde. Il rencontre et photographie le Mahatma Gandhi peu avant son assassinat en 1948. Les photos de l’événement consolideront sa notoriété. Pour solidifier le photojournalisme en tant que source d’information légitime et comme forme d’art, il crée En 1947 magnum photographie. Accompagné de ses fidèles collaborateurs : Robert Capa, George Rodger, David ‘Chim’ Seymour et William Vandivert. Aujourd’hui magnum photo est reconnue comme l’agence phare du 20eme siècle. En 1952, il publie son premier livre « The Décisive Moment ». Cet ouvrage expose une riche collection de son travail qui s’étend sur deux décennies. Il dégage l’image d’un photographe au grand cœur. Au cours de sa longue carrière, il a transporté son Leica à travers le monde pour documenter et montrer la beauté comme la tragédie sous toutes ses formes. Il était présent pour la guerre civile espagnole et la révolution chinoise. Ses sujets allaient du Che Guevara à Marilyn Monroe, tandis que les magazines se battaient pour ses photos.

l’après MagnuM En 1966, Cartier-Bresson quitte Magnum et commence à se concentrer sur le dessin et la peinture. Il a toujours dédaigné les interviews et refusé de parler de son ancienne carrière de photographe. Il préfère s’enterrer dans ses carnets, ses esquisses de paysages et ses figurines. En 2003, Cartier-Bresson, avec sa femme et sa fille, crée sa propre fondation pour protéger ses clichés. Ses dernières années lui ont permis de recevoir de nombreux prix et doctorats honorifiques pour son travail. Henri Cartier-Bresson décède à son domicile en Provence le 3 août 2004, à quelques semaines de son 96e anniversaire. Ce fut un photographe français dont les photographies humaines et spontanées ont contribué à faire du photojournalisme une forme d’art. I S C PA LYO N B A C H E LO R CO M M U N I C AT I O N 1 2017 – 2018


60


Co s m o s w w w.cosmo s ph o to.c o m

Repo r t a g e Au réli e Ka m a ng a E m m a Vola t i er

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

61


AG ENCE

Depuis 1979, Annie BoulAt est à la direction de l’agence Cosmos photo située à Paris. Depuis 39 ans, elle met en avant les travaux de photographes indépendants. Son objectif est de partager les images traitant les sujets importants de la société en évitant la censure. Ils sont présents dans la presse internationale.

EMMA VO LATIER AUR ÉLIE KAMANGA


AG ENCE

COSMOS PHOTO ZOOM SUR LA LIBERTE DES ARTISTES

l’essence De l’Agence Cosmos est une agence de diffusion française. Au service du photojournalisme, elle est composée de photographes indépendants internationaux. Ils ne cherchent pas à faire de grandes oeuvres, mais veulent seulement montrer à la société le monde tel qu’ils le voient. Ils sont plus de 40 à travailler avec cette agence. Elle leur laisse une liberté et

indépendance dans le choix de leurs photographies et du thème qu’ils souhaitent traiter. Leur but est d’éveiller les consciences. Pour cela Cosmos leur permet de diffuser leurs oeuvres au plus grand nombre. Pour contrer le manque de relais dans la presse, Annie Boulat met en place une galerie dans laquelle elle expose les images non publiées. Plus de 40 ans après sa création, Cosmos a survécu

à l’arrivée du numérique et aux changements du marché. Elle a fait qu’évoluer et s’adapte aux nouvelles technologies. Et compte de plus en plus de partenaires étrangers. Annie BoulAt, près De quArAnte De Direction

C’est la fondatrice et directrice de l’agence Cosmos. Egalement mère d’Alexandra Boulat et veuve de Pierre Boulat, la

photographie est pour eux une réelle affaire de famille. Elle fonde l’association Pierre et Alexandra Boulat qui est financée grâce à des dons et à leurs revenus. Cette association permet de conserver leur patrimoine photographique. Elle met en place la récompense d’un prix, permettant d’aider certains photographes devant les difficultés économiques qu’ils peuvent rencontrer.

IS C PA LYON BAC HE LO R CO M M UN ICATION 1 2 017 - 2 018


PO RTFO LIO

PORTFOLIO : UNE VISION SUR LE MONDE

Nouvel An c 25 Fév

Durant le dernier w communauté franc la parade annuelle chinois.

MENU

MENU

OK

MENU

LA MARCHE DES FEMMES À NEW-YORK 21 JANVIER 2017

Après l’élection de Donald Trump, les femmes se révoltent. À partir de 11h, des milliers de manifestants se sont rassemblées au Dag Hammarskjold Plaza pour soutenir l’égalité et promouvoir les droits civils de tous les êtres humains. Kevin C Downs, par sa photographie, met en avant la solidarité citoyenne.

RASSEMBLEMENT DE À MADRID 25 septembre

Sylvain Cherkaoui immortal la colère des catalans. Il me en avant la solidarité des In cliché, on peut voir un serv les policiers de rentrer dans protéger les manifestants q réfugiés dans son établisse

EMMA VO LATIER AUR ÉLIE KAMANGA


PO RTFO LIO

chinois à Paris vrier 2018

URBANISATION À MARCHE FORCÉE EN CHINE 15 FÉVRIER 2014

weekend de février, la co-chinoise participe à marquant le Nouvel An

Justin Jin est resté plus d’un an en Chine pour photographier les travaux menés par le gouvernement. Le pays détruit toutes les campagnes, afin de les transformer en milieu urbain. Tout cela est fait, sans l’accord des paysans qui voient leurs logements détruits.

MENU

OK

OK

MENU

OK

ES INDIGNÉS D e 2012

lise et ndignés. Sur son veur empêchant s son bar pour qui se sont ement.

OK

LES ROHINGYAS EN BIRMANIE 30 Mai 2017

Florian Lang, nous emmène à Cox’s Bazar, dans le Kutupalong, camps de réfugiés non enregistré. Cette photographie montre les conditions de vie difficile du peuple.

IS C PA LYON BAC HE LO R CO M M UN ICATION 1 2 017 - 2 018


FOCUS

FOCUS SUR LE TREMBLEMENT DE TERRE D'HAITI 20l0

BRUNO STEVEN l’agence Cosmos cou le 12 Janvier 2010. Il e quelques jours avant séisme d'amplitude 7,3 de secousses et laissa blessés ainsi que 1,2 m On va décrire son ave avec ses photos c

15 janvier Le premier matin, il visite le centre ville ainsi que la cathédrale. Il rencontre un chanteur de rue aveugle qui lui explique sa situation. Sa maison s’est écroulée, suite au tremblement. Dans ses chansons, il raconte l’histoire de sa vie.

16 Janvier Une petite fille nommée Marie Marthe Doval se blesse lors des effondrements dans sa maison, elle souffre d’une fracture du tibia. Un infirmier canadien s’occupe d’elle et de ses douleurs sans anesthésie. Une femme vient au côté de la petite Marie pour l’aider à surmonter ses émotions. Bruno Stevens leur propose de chanter des chants d’église pour garder l’esprit de la petite hors de sa douleur.

Concernant ses c d’enlever la coule il considère qu’elle Dans le cas d’Haiti de photos en noir e mieux adapté, ce resserrer les propo des g

EMMA VO LATIER AUR ÉLIE KAMANGA


FOCUS

18 janvier

NS, photographe de uvre le séisme à Haïti est arrivé sur les lieux le désastre. C’est un 3 créant une douzaine ant 300 000 morts et millions de sans abris. enture au fil du temps correspondantes.

clichés, il décide eur de certain car e distrait la photo. i, la représentation et blanc lui semble ela lui permet de os sur les émotions gens.

Cette photo est un cliché emblématique, ce vieil homme représente d’une part la dignité du peuple haïtien et d’autre part la méfiance vis-à-vis de ce qui peut lui tomber dessus.

22 janvier Cette image met l’accent sur le pillage des villages haïtiens. Les habitants sont dévastés, ils ont tout perdu et essaye de récupérer dans les ruines des marchandises, de la nourriture, ou quelques objets précieux. Beaucoup de photographes passent leur temps à prendre en photos ces personnes qui ne cherchent finalement qu’à survivre.

23 janvier Cette photo présente Islaine Celmé et son mari Carlo. Cette dame a perdu son bras gauche et sa main droite suite aux effondrements créer par la secousse. Carlo, lui apporte toute sa tendresse pour réduire son inquiétude. À la suite de son opération, elle sort de la tente où les médecin s’occupait d’elle, le sourire aux lèvres.

IS C PA LYON BAC HE LO R CO M M UN ICATION 1 2 017 - 2 018


68


AFP w w w. afp.co m

Repo r t a g e I m ène Keba i li T h éa Lo renz en

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

69


AGENCE

Agence Fra L’Agence France Presse est une agence généraliste de presse mondiale. Elle collecte, vérifIe et diffuse des informations depuis 1944. Elle les traite en toute neutralité : c’est pourquoi l’AFP est réputée pour sa fIAbilité.

Qu’est-ce que c’est ? Depuis sa création par Charles-Louis Havas elle siège à Paris. L’agence couvre toute l’actualité mondiale sous différentes formes. Pour ce faire, elle communique par des textes, des photographies, des infographies et des vidéos. Juridiquement parlant, l’AFP a le statut d’un organisme privé régie par des règles commerciales. Son chiffre d’affaires s’élève à 300 millions d’euros en 2017.

La direction de l’organisme Lors de ses dix premières années l’AFP est prise en charge par une seule et même personne. Elle est aujourd’hui dirigée par un directeur élu pour un mandat de trois ans. Jusqu’en 1984 des éditeurs de presse composent majoritairement son conseil d’administration. A l’instar de son principal concurrent américain : l’Associated Press.

Une agence ouverte sur le monde Elle possède plus de 200 bureaux dans 150 pays. L’organisme emploie 2326 collaborateurs de 80 nationalités différentes dont 1576 journalistes. De ce fait ses textes sont déclinés dans six langues : le français, l’anglais, l’espagnol, l’allemand, l’arabe et le portugais. Au total l’étranger représente la moitié de ses ventes commerciales.

IM ÈNE KEBAILI THEA LORENZEN


AGENCE

Les tours du désert. (AFP / Karim Sahib)

ance presse Pour l’innovation

En 2010 est créée une cellule réseaux sociaux, à la rédaction en chef central de Paris. Depuis 2013, l’agence est alors présente sur Twitter, Facebook, Google +, Tumblr et Pinterest. Ce qui témoigne de son soucis de s’intégrer dans la dynamique des nouveaux moyens de communication.

Modèle pour les médias L’agence est une référence pour les journalistes, présente depuis presque 70 ans elle diffuse l’information en temps réel. Elle est un outil indispensable pour les médias grâce à ses données toujours fiables et sourcées. De plus elle couvre de nombreux domaines tel que l’actualité mondiale, sportive, culturelle, environnementale, et médiatique.

Garantir la Fiabilité de l’information L’AFP a vingt principes concernant ses sources pour garantir leur légitimité : donner ses sources et les identifier. Les sources anonymes, elles, sont exploitées à l’exception dans un contexte spéciale. Toutes les notes et enregistrements sont conservés. Tout cela pour permettre de limiter les fausses informations qui circulent et permettent à l’agence d’affirmer une transparence.

Légitimité d’AFP Des concours internationaux reconnus récompensent le travail des journalistes chaque année, comme le World Presse photo, le prix Varenne, Atlanta Photojournalism et Sport photo award. L’AFP publie plus de 3000 nouvelles photos et 200 vidéos par jour pour couvrir toute l’actualité mondiale. Elle est diffusée localement dans chaque région du monde. L’agence est d’ailleurs en partenariat avec plus de 70 agences et entreprises dans le monde, pour garantir une plus grande crédibilité de son information.

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


PORTFOLIO

GONZALO FUENTES

Elections législatives en Italie

L’ACTUALITE 2017/2018 VU PAR L’AFP

Emmanuel Macron et le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, prennent position le lundi 5 mars 2018 sur les élections en Italie. Le chef d’Etat français souligne le contexte de «forte pression migratoire» que connaît l’Italie. Ce qui justifierait la victoire des partis populistes aux élections de dimanche 04 mars 2018.

GEOFFROY VAN DER HASSELT Match PSG - OM

Le joueur du Paris Saint Germain Neymar se blesse à la cheville droite au Parc des Princes. C’est face à Marseille en Ligue 1, trois mois avant la Coupe du Monde en Russie, qu’il se voit dans l’obligation d’être rapatrié à Rio de Janeiro.

IM ÈNE KEBAILI THEA LORENZEN


PORTFOLIO

BÛLENT KILIC Guerre en Irak

Cette photo illustre les retrouvailles de familles irakiennes. Un pays dont l’histoire est marquée par les guerres. C’est avec ce photoreportage que Bulent Kilic reçoit le Prix Varenne International 2017 dans la catégorie «Journalistes Reporters Photographes».

AGNÈS BUN

Le festival d’Holi en Inde Des enfants de la Devnar School for the Blind qui fêtent Holi. Un festival durant lequel de parfaits inconnus se lancent des poudres et de l’eau colorée. Cette célébration marque à la mi-mars la venue du printemps. De plus, ces festivités qui durent toute une semaine honorent le triomphe du bien sur le mal. ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


FOCU S

Un Syrien libéré après un séjour dans les prisons du régime montre des marques de tortures sur son dos, en août 2012 à Alep (AFP / James Lawler Duggan)

IM ÈNE KEBAILI THEA LORENZEN

Manifestation contre le régime syrien dans le quartier rebelle de Bustan al-Qasr à Alep, en mai 2016 (AFP / Karam Al-masri)


FOCU S

Couvrir Alep, la peur au ventre et le ventre vide Du régime d’Al Assad, à la terreur de l’Etat Islamique en passant par la mort des parents de Karam. Entre bombardements, faim et misère, M. Al-Masri nous raconte son quotidien dans la partie rebelle de la ville d’Alep.

Le Reportage Karam AL-Masri est un photographe et cinéaste originaire de la ville d’Alep. Il collabore avec l’AFP dans une série de reportages « Couvrir Alep, la peur au ventre et le ventre vide ». La journaliste de l’agence, Rana Moussaoui, couvre son quotidien et ses cinq dernières années.

Géôle du régime C’est en 2011 que la première révolte éclate. Elle est dans un premier temps pacifique. C’est seulement de la présence des snipers dans les rues qu’émane la peur. Le vidéaste syrien a alors 20 ans. Il se voit arrêté par les services de renseignements politiques du régime. Après un mois d’emprisonnement, tortures et passage par la cellule d’isolement, Karam est libéré. L’année suivante, en 2012, Alep est séparée en deux : l’ouest au régime, l’est aux rebelles.

Prison de Daech A 22 ans, ce n’est pas la prison du régime à laquelle doit faire face le correspondant de l’AFP. Cette fois-ci, lui et deux de ses amis sont kidnappés par Daech. Ils bénéficient de seulement 15 repas en 45 jours dans un endroit inconnu et retiré. Au bout de six mois Karam et son ami photographe sont finalement libérés. Mais leur troisième compagnon, lui, ne sort pas. Il est décapité après cinquantecinq jours de détention.

M. AL-Masri pense sans cesse « demain ça sera mon tour », après avoir été obligé à regarder la vidéo de la mort de son ami. Il a passé 165 jours à se voir répéter « c’est ce qui va vous arriver bientôt » et à attendre.

Les raids d’Alep Suite à sa libération, Karam rentre chez lui dans sa région rebelle d’Alep. Mais il ne retrouve pas ses parents ni son foyer. Un baril d’explosifs a été largué sur son immeuble durant son emprisonnement. A 25 ans ses amis lui apprennent la mort de ses parents pris par l’effondrement. Il n’est jamais retourné voir les décombres depuis cet évènement.

La reconversion Livré à lui-même, entre fuite et lutte, Karam n’a pour arme que sa caméra. Malgré la faim et la soif (les stations de pompage de la cité étant été détruites) il cherche des sujets à filmer, à dénoncer. C’est alors que la main tendue, il rencontre l’AFP. Il commence en reporter indépendant pour prôner démocratie, liberté et justice. Le photographe tente de rapporter objectivement la situation actuelle du pays depuis sa fenêtre rebelle d’Alep. « Fin 2012, lors du premier massacre, quand j’ai vu un homme à la jambe arrachée, je me suis senti mal et me suis évanoui à la vue du sang, car c’était la première fois. Maintenant c’est une scène habituelle pour moi. » Initialement étudiant de Droit en Syrie, Karam AlMasri devient le premier contributeur de l’AFP à Alep.

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


76


S i p a P res s w w w. sipa.co m

Repo r t a g e M a r i o n Ch ev r i er Éva Collo m b

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

77


AGEN CE

Les racines

Le début des turbulences

Fondée en 1973, Sipa Press est une survivante de l’âge d’or du photojournalisme. Le fondateur, Göksin Sipahioglu, est un photoreporter, journaliste et éditeur turc. A ses débuts, l’agence est en concurrence avec Gamma et Sygma sur le marché de la presse internationale. Elle vend 6 000 images créditées par jour dans plus de 40 pays et donne du fil à retordre à ses adversaires. Toujours à la recherche du meilleur scoop, les photographes sont plus d’une centaine à voyager dans le monde, attachés à leur objectif.

Le développement d’internet met à mal les agences de presse. Les prix des photographies s’écroule. Sipa doit désormais accepter les prix fixés par la presse et renoncer à leurs propres tarifs. En 2001, elle est vendue à Sud communication, un groupe de médias français. Göksin Sipahioglu décide de quitter ses fonctions de directeur en 2003.

MARI ON CH E VRI ER E VA COLLOMB


AGEN CE

Heidi Levine. Cisjordanie, 2002. Un immigrant russe travaille sur le mur de 8 mètres qui sépare Israël de la ville de Qalqilya en Cisjordanie.

Un avenir incertain En 2000, Sipa Press compte environ 120 photographes. Aujourd’hui, ils sont moins d’une trentaine. En liquidation judiciaire, l’agence subit des rachats successifs qui bouleversent profondément l’agence. Elle tente de sortir la tête de l’eau en changeant son domaine d’activités et en misant sur la photographie corporate. Avec son site proposant l’achat de ses photographies, Sipa Press tente de surfer sur la vague internet.

I SCPA LYON B ACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018


PORTFOLI O

1 2 3 4

Serkan Taycan. Turquie, 2008. Deux écoliers en uniforme posent devant le drapeau turc et un portrait de Mustafa Kemal Atatürk, le premier président de la Turquie. Le photographe réalise un documentaire sur les mutations du pays de son enfance. Deborah Triplett. Washington, 1999. Bill Clinton s’apprête à tenir une conférence de presse à la Maison blanche. Il vient d’être acquitté par le Sénat dans le cadre de l’affaire Monica Lewinsky, avec laquelle il était soupçonné d’entretenir des relations sexuelles.

3

Pierre Suu. Paris, 1997. Dodi Al-Fayed et Diana arrivent à l’hôtel du Ritz, le soir où ils meurent dans un accident de voiture près du pont de l’Alma à Paris.

Bénédicte Desrus. Ouganda, 2010. Deux jeunes hommes amoureux se trouvent dans un pays où l’homosexualité est passable de 14 ans de prison. Un projet de loi prévoit la peine de mort et l’emprisonnement pour non dénonciation.

1 MARI ON CH E VRI ER E VA COLLOMB


PORTFOLI O

2

4

I SCPA LYON B ACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018


FOCU S

Gรถksin Sipa

MARI ON CH E VRI ER E VA COLLOMB


FOCU S

ahioglu Le barracuda de la photo Göksin Sipahioglu est né en 1926 à Izmie en Turquie. Alors qu’il travaille à Gamma en tant que photographe, il a pour ambition de créer son agence photo dès 1969. Son projet se concrétise à Paris en 1973 avec Sipa, diminutif de son nom. Durant la même année, l’agence Sigma est créée. Les trois agence Sygma, Gamma et Sipa se trouvent en concurrence. Elles traitent toutes des célébrités et de l’actualité. Göksin, même si son agence n’a pas le plus gros chiffre d’affaires, se trouve être un journaliste compétent qui maîtrise son métier. Il devient une légende dans sa discipline par sa détermination et son instinct. Il donne une chance a de nombreux photographes qu’il repère lors de ses périples aux quatre coins de la planète. Ce fut le cas pour Michel Setboun, Reza et Patrick Chauvel. Il est un patron apprécié de ses collègues, il représente une figure paternelle. A ce moment là, l’agence connaît de nombreux succès dans la ville mondiale du photojournalisme.

«Göksin était un géant, il avait toujours gardé cette passion du news, du scoop» Jean-François Leroy, directeur du festival du photojournalisme Visa pour l’image

Mais dans les années 90, le numérique arrive et la télévision devient dominante. Sipa continue de s’imposer grâce à des reportages dans le monde entier exectués par les photographes qu’il envoie sur le terrain. Les trois agences, aussi appelées « les trois A », apportent la couleur à leurs images qui gagnent en qualité. Dans les années 2000, plusieurs facteurs poussent Göksin à changer son mode de travail pour s’adapter au nouvel environnement. Il se consacre plus aux photos de personnes célèbres. Par la suite, il se résigne à vendre l’agence. C’est en 2001 qu’il la cède à Sud Communication. Il reste cependant président jusqu’en 2003. En 2006, il reçoit la légion d’honneur du président Jacques Chirac. Il meurt en 2011 à Paris et est enterré à Istanbul, en Turquie.

I SCPA LYON B ACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018


84


N a t i o n al G eog raph i c w w w. natio na lg eo g ra ph i c .c o m

Repo r t a g e Ch lo é B ei ni ng R aya ne Si ra t

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

85


AGENCE

L’ENTITÉ AUX TRENTE-TROIS FACETTES Trente-trois, c’est le nombre de la diversité. C’est aussi le nombre d’hommes qui, en 1888 décide de créer une organisation pour diffuser des connaissances géographiques. La National Geographic Society est une organisation à but non lucratif. Elle a pour objectif de découvrir et de faire découvrir la planète, et cela, depuis plus de 130 ans.

MONTRER LA BEAUTÉ DE LA PLANÈTE

Elle est créée en 1888 par des membres de l’intelligentsia américaine, une classe sociale visant à créer et diffuser la culture. L’organisation permet de faire avancer la recherche en donnant près de 12 000 bourses à des chercheurs. De nombreux projets voient le jour pour préserver la Terre. Le magazine National Geographic est publié 9 mois après la création de l’organisation. Il propose à son public de découvrir des photographies du monde entier en montrant la beauté de notre planète.

CHLOÉ BEINING RAYANE SIRAT


AGENCE

Une seule identité …

… plusieurs publics

Sa marque de fabrique est son célèbre cadre jaune. Il est l’un des premiers magazines à utiliser la photographie. Les articles portent sur la géographie, l’histoire, les cultures, les sciences et l’actualité. Chaque année, un concours photo est organisé : le Travel Photographer of the Year. Le gagnant repart avec 2,500 $, le second 750 $ et le troisième repart avec 500 $. Le but est de faire découvrir de nouveaux talents mais aussi de montrer la beauté du monde dans les pages du célèbre magazine.

La National Geographic Society publie différents périodiques. Ils visent les enfants avec le National Geographic Kids. Une version pour les enfants plus petits (3 à 6 ans) appelée National Geographic Little Kids est aussi proposé. Dans le monde, les magazines pour enfants sont tirés à près de 2,5 millions d’exemplaires mensuellement. Le National Geographic Explorer est une édition diffusée dans les écoles et compte également 2,5 millions de tirages par mois. Mais le National Geographic original reste celui qui remporte le plus de succès. D’ailleurs, ce mensuel publie en trente-trois éditions étrangères. Trente-trois. ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


PORTFOLIO

Séoul, Corée du sud, 2017 par MAX AGUILERA-HELLWEG Dans la capitale mondiale du numérique, le futur fait déjà partie du présent. Dans une Corée bien différente de son éternelle sœur ennemie, le progrès n’a de cesse de creuser le fossé qui les sépare. Ce cybercafé sud-coréen en est la preuve. Des faisceaux lumineux tranchent l’obscurité en arrière plan. Des joueurs invétérés se perdent dans cet immense entrepôt hyper-connecté non sans rappeler la science fiction. Le jeu vidéo n’est plus une pratique ludique et intimiste. Dans les pays asiatiques tels que la Corée du Sud ou le Japon, il est même devenu un véritable sport. Couplés à une connexion internet très haut débit à bas prix, ces stades numériques sont le reflet d’un nouveau fléau qu’est l’addiction obsessionnelle au jeu vidéo. Le gouvernement commence d’ailleurs à financer des thérapies pour soigner ces nouveaux « malades ».

HOLLYWOOD, ETATS-UNIS, 2013 PAR STEVE WINTER

C’est en novembre 2013 que la photographie de Steve Winter est publiée. Ce cliché exceptionnel est pris en plein coeur de Los Angeles. Le puma, repéré en 2011 sur les collines de Griffith Park, traverse deux des autoroutes les plus empruntées au monde pour arriver à cet endroit. Le photographe a une chance inouïe de pouvoir immortaliser la scène. Steve Winter est célèbre pour ses clichés de grands félins. Plusieurs de ses photographies sont publiées; dans ce numéro de National Géographic avec pour titre « Ghost Cats ».

CHLOÉ BEINING RAYANE SIRAT


PORTFOLIO

Ontario, Canada, 1912 par GEORGE SHIRAS C’est à la lueur de sa lampe à kérosène que George Shiras s’empare de cet instant. Un lynx, immobile tapis sur les bords du Loon Lake. Le photographe est déjà pionnier en matière de photographie nocturne. Ses pièges photographiques habilement tendus permettent d’attirer le sujet. L’animal, subjugué par cette vive lumière reste immobile quelques secondes, le temps d’un cliché. Ce genre de procédés vaut à son auteur d’être le pionnier de cette discipline. C’est donc tout naturel de parler de cette emblématique photo publiée dans le National Geographic car George Shiras montre et fait découvrir la beauté du monde.

FALAISES DE L’ANNAPURNA, NEPAL, 2017 PAR RENAN OZTURK Perdu dans les fins fonds montagneux du Népal, le photographe Renan Ozturk se saisit de l’instant. Un apiculteur pour le moins particulier, suspendu à une échelle en bambou au dessus du vide. Mauli Dhan de la tribu des Gurung, risque sa vie pour récolter un miel neurotoxique, aux effets hallucinogènes. Loin des propriétés récréatives qu’il pourrait procurer, il s’agit d’un ingrédient ancestral utilisé depuis plusieurs siècles dans la fabrication de médicaments naturels. Cette photographie témoigne d’une nature dominante, mais dominée par le savoir-faire de l’homme. Une sensible coeixstance.

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


FOCU S

L’AFGHANE AU

CHLOÉ BEINING RAYANE SIRAT


FOCU S

UX YEUX VERTS Immortalisée en 1984 par le photographe Steve McCurry, Sharbat Gula devient celle que le monde appelle la Mona Lisa du tiers-monde. A l’époque, la jeune Afghane a 12 ans. Son regard profond devient le fer de lance de tout un pays en guerre. L’image fait le tour du monde. Le cliché et son auteur sont récompensés de nombreuses fois. Cependant, l’histoire ne s’arrête pas là. Dix-sept ans plus tard, l’homme et la jeune fille devenue femme se retrouvent. DES RETROUVAILLES POST-ATTENTATS Après les attentats du 11 Septembre, les relations entre l’Afghanistan et les Etats-Unis sont mal en point. Une équipe du National Geographic embarquée par les troupes américaines la retrouve. ELLE IGNORE QU’ELLE EST CÉLÈBRE Comble de la surprise, Sharbat Gula apprend que son visage est mondialement connu. Elle accepte alors de prendre à nouveau la pose avec le magazine dans les mains.

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018

C’est un moment fort qui traduit l’usure du temps sur son visage. L’icône pachtoune des années 80 revient sur le devant de la scène un court instant avant de disparaître à nouveau. RETROUVÉE ET ARRÊTÉE AU PAKISTAN 13 ans plus tard, en 2016, le nom de la jeune femme revient dans l’actualité. Cette dernière a fui son pays d’origine pour vivre en paix au Pakistan. Or, elle est arrêtée en 2016 pour possession de faux papiers. Elle risque jusqu’à 7 ans de prison et 6.000€d’amende. L’ICÔNE DE TOUT UN MONDE En plus de trente ans, Sharbat Gula aura du surmonter nombre de défis. Elle est aujourd’hui l’allégorie des peuples qui combattent au sein de nations en guerre. Une sorte de quête inachevée pour laquelle l’Afghane aux yeux verts n’est qu’un commencement.


92


G eo w w w.geo. fr

Repo r t a g e N a d èg e B a t i s s e-D a u q u a ire J enny Va n D e Wa lle

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

93


AGENCE

Geo

pourvoyeur de rêve depuis 1976

Désireux de voyager tout en restant dans votre canapé ? Géo est la solution.

NADÈGE BATISSE-DAU QUAIRE JENNY VAN DE WALLE


AGENCE

L’arrivée de GEO en France Le magazine Geo est d’origine allemande, sous la supervision de Robert Fiess. Parue pour la première fois en 1976, elle arrive en France le 1er Mars 1979. L’éditeur de la revue en France est Prisma Presse, le rédacteur en chef Jean-Luc Marty.

Un magazine diversifiée Le magazine est adapté à la population française, proposant des sujets courts liés à la découverte du monde. C’est ce qui a permis de booster la notoriété du magazine. C’est grâce à son arrivée sur le secteur français que Geo finit par devenir international, étant la première ouverture sur le monde. La rédaction de GEO Allemagne est indépendante de celle en France. Ils ont des publications différentes avec parfois des sujets qu’ils rachètent et qu’ils traduisent et vice et versa.

Les différentes filiales Il s’est également diversifié avec de petits secteurs en créant d’autres magazines sous le nom de GEO. Nous y trouvons Geo’ADO, Geo’Art, Geo Voyage ou même Geo Histoire. Mais le plus populaire, en France, reste Geo Voyage et Geo histoire, provoquant plus de 500 000 exemplaires.

L’implantation de GEO dans le monde Aujourd’hui, GEO est l’un des magazines les plus populaires en France ainsi qu’en Allemagne. L’entreprise est implantée sur la majorité du continent européen, mais le plus gros chiffre d’affaires revient à Paris.

Baie d’Anaho, Nuku Hiva, Marquises, Polynésie française. | © Guillaume Dumazet Baudet

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


PORTFOLIO

Un reflet de la diversité du monde

Mont Elbrouz, Russie : magie nocturne sur le toit de l’Europe Boris Dmitriev, 2014

«J’avais passé toute la soirée dans un nuage et sans grand espoir que la météo s’améliore lorsque, brusquement, le ciel s’est dégagé, révélant un panorama à couper le souffle surmonté par la voie lactée dans toute sa splendeur», explique le Russe Boris Dmitriev. Il passé trois semaines à prendre en photo le nord du Caucase. Ses efforts ne furent pas vain : «Comme c’est toujours le cas la nuit, j’ai ressenti un profond sentiment d’unité avec la nature, on aurait dit qu’elle posait juste pour moi», dit-il.

Orphaned Rhino

Ami Vitale, Novembre 2014, publiée en 2015 par Geo

Cette image représente un rhinocéros rescapé du braconnage au Kenya. Les mains appartiennent à des hommes du peuple Samburu, c’est la première fois qu’ils touchent un rhinocéros. En effet, les animaux se tiennent souvent loin des hommes. Cette photo a été récompensé par la deuxième place du prix Nature lors du concours World Press 2015.

NADÈGE BATISSE-DAU QUAIRE JENNY VAN DE WALLE


PORTFOLIO

Un miel délicieux, mais qui se mérite Du Huaju, Février 2015

La forêt naturelle de Shennongjja réserve mille et une surprises. Petit paradis sur terre de 90 000 hectares, il y cache de nombreuses vallées juxtaposant de longues rivières d’eau. Parmi ces vallées, s’y dissimule une falaise de plus de 1000 mètres d’altitude où les locaux cultivent du miel. Ce miel est le plus connu et réputé de toute la Chine. Malgré la dangerosité du labeur, ce travail se passe de générations en générations, et c’est ce que Du Huaju a voulu démontrer en prenant cette falaise en photo.

Une goutte d’eau dans le désert Jan Sochor, Décembre 2015

La sécheresse est l’une des catastrophes naturelles les plus importantes et conséquentes sur Terre. Elle touche 68 pays. Le Pérou, connu pour ses richesses en eau, a pourtant certaines zones qui persistent à rester sèche et aride. C’est bien ici sur une colline de Pachacutec au Pérou que le photographe a voulu montrer l’effort que cela demande d’aller chercher de l’eau.

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


FOCU S

Ludique et didactique, la journée de l’action que GEO organise profite à petits et grands. Découvrez un environnement unique et varié.

Les objectifs de la journée Pendant la journée du 22 Mai 2010, GEO a invité toutes les personnes volontaires à venir au Parc National du Mercantour, ce parc se situe dans les Alpes. Le but de cette journée est d’identifier et de découvrir de nouvelles espèces végétales et animales. La faune et la flore sont importantes et font la spécificité du Parc du Mercantour. Après cette journée, les résultats et découvertes seront au bénéfice des scientifiques, en leur permettant d’avancer sur leurs recherches. De ce fait, cette “Journée de l’action” est entièrement dédiée à la Science. Le but est de faire du Parc du Mercantour un espace en osmose, entre protection de la faune et de la flore, de développement naturelle et de découverte.

Le parc du Mercantour D’abord “Réserve Royale de chasse” du roi Vittorio-Emmanuel II, le parc du Mercantour a été classé Parc National en 1979. Cette appellation est une preuve de qualité des espaces protégés, et de la biodiversité qui les habite. La première mission du parc est de connaître et de protéger la faune et la flore du parc. La seconde d’accueillir et de sensibiliser les visiteurs du parc à la protection du patrimoine naturel. Le parc du Mercantour participe activement au développement du tourisme et de l’agriculture locale, avec comme ligne directrice le respect et la protection de l’environnement alpin.

Le déroulement de la journée Plusieurs groupes de volontaires se sont départagés des espaces du Parc National. La journée commence à 8h tapante, devant la mairie de Saint-Martin-de-Vésubie. Les groupes de volontaires sont accompagnés par des scientifiques. Chaque groupe a un sujet à étudier : la faune sauvage, les fourmis, l’ornithologie et bien même les champignons. Toutes ces zones d’études contribuent à recenser les différentes sortes d’êtres vivants dans le parc. La journée se clôture à 14h30, et s’accompagne d’un buffet. Les scientifiques présentent alors les résultats des inventaires de chaque groupe. NADÈGE BATISSE-DAU QUAIRE JENNY VAN DE WALLE


FOCU S

La journée de l’action

“ Le Parc National s’est fixé comme mission, de faire du Mercantour un espace d’harmonie entre protection, découverte, développement local et respect des activités traditionnelles.”

ISCPA LYON BACHELOR COM M U NICATION 1 2017 – 2018


100


Rep o r te rs San s Fron ti ères w w w. rsf.org

Repo r t a g e M a t h i a s Cu r i ni er

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

10 1


AGEN CE

Reporters San Reporters sans frontières (RSF) est une organisation internationale non gouvernementale reconnue d’utilité publique en France depuis les années 2000. La liberté d’expression et d’information est la première des libertés. C’est pour cela que RSF se donne comme objectif de défendre la liberté de la presse et la protection des sources journalistiques. Comment lutter contre le massacre des civils, le fléau des enfants soldats et défendre les droits des femmes, comment préserver notre environnement si les journalistes ne sont pas libres de rapporter les faits, de dénoncer des abus et d’interpeller la conscience générale ? Fondée en 1985 par 4 journalistes français à Montpellier : Rémy Loury, Emilien Jubineau, Jacques Molénat et Robert Ménart. Elle est aujourd’hui dirigée par Pierre Haski.

Sa devise est :

Sans une presse libre, aucun combat ne peut être entendu. MATH I AS CU RI N I ER


AGEN CE

ns Frontières Reporters sans frontières mobilise les populations et les gouvernements par des campagnes publicitaires percutantes, parfois choquantes et par des opérations qu’ils appellent “coup de poing“. Leur but premier est d’attirer l’attention du public sur l’oppression que subissent les médias et les journalistes dans certains pays et dissuader les dirigeants qui persécutent la presse indépendante. RSF lance et anime des comités de soutien afin de faire libérer les journalistes retenus en otages à travers le monde. Reporters sans frontières recense les journalistes victimes d’exactions en temps réel, grâce à un baromètre. En 2018, 4 journalistes ont été tués et 181 sont emprisonnés à ce jour. Cette organisation accorde chaque année des centaines de bourses d’aide et apporte son soutien auprès des médias indépendants. Ils ont aussi réussi à s’adapter aux bouleversements provoqués par l’arrivée d’Internet vers les années 2000, modifiant les codes de transmission de l’information. C’est pourquoi RSF a développé de nouvelles compétences afin de lutter contre la censure du web. RSF s’est engagé dans un nouveau programme pour dénoncer des pratiques d’information qui servent des stratégies commerciales ou politiques : éveiller l’attention des citoyens en alimentant un débat public sur l’indépendance des médias et sur la véracité de l’information, qui est en l’occurence de plus en plus conséquente.

I SCPA LYON B ACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018


PORTFOLI O

Reporters sans frontières édite depuis 1992 des albums de photographies pour la liberté de la presse ainsi que pour financer ses actions en toute indépendance. Avec plus de 360 000 exemplaires par an vendus, l’intégralité des recettes de la vente de ces albums revient à l’association et à ses différents programmes. La sortie de ces albums, qui sont au nombre de 3 par an, est aujourd’hui très attendue par le grand public. Leur diffusion est internationale ; ils sont diffusés dans près de 30 pays. De plus, de nombreuses personnalités politiques interviennent et contribuent à la publication des albums tels que : Julian Assange ( Fondateur de Wikileaks ), Irina Bokova ( Directrice générale de l’UNESCO de 2009 à 2017 ), John Kerry ( Ancien secrétaire d’Etat des Etats-Unis ) ... 100 photos de Thomas Pesquet pour la liberté de la presse Lancé le 17 novembre 2016, l’astronaute français Thomas Pesquet a passé 6 mois à 30 000 kilomètres de la Terre dans la station spatiale internationale. Durant cette mission, il a mené une centaine d’expériences dirigées en partie par la NASA. Conscient de l’intelligence des hommes, l’astronaute français est aussi conscient de la fragilité de la Terre, qui est autant menacée aujourd’hui que la plus importante des libertés qui est celle d’informer et d’être informé.

100 photos de l’agence VII pour la liberté de la presse Fondée à New-York le 9 septembre 2001, les travaux de l’Agence VII font souvents la une des grands médias internationnaux notamment le Time, Paris Match, New York Times Magazine... Cet album emmène le lecteur de la Corée du Nord à l’Afghanistan en passant par la Russie. L’album est accompagné de textes inédits de l’américain Seymour Hersh, une légende du journalisme d’investigation, mais aussi de Julian Assange, bloqué à l’ambassade de l’Equateur à Londres pour avoir divulgé des secrets d’état.

MATH I AS CU RI N I ER


PORTFOLI O

100 photos de Peter Lindbergh pour la liberté de la presse Lindbergh incarne à lui seul une page de l’histoire de la photo de mode : le retour au noir et blanc, la vague des supermodels et l’avènement des shootings au naturel. Lindbergh est l’un des photographes les plus sollicités car il a fait de nombreuses campagnes publicitaires avec Erin Wasson (Cartier), David Beckham (Belstaff) ou Jude Law (Dior).

Peter Lindbergh nous livre à travers cet album ses plus beaux portraits de femmes. On découvre à l’intérieur des célébrités diverses telles que notamment Nicole Kidman, Charlotte Gainsbourg, Sophie Marceau et Cate Blanchett. Une photo iconique de Kate Moss fait la couverture.

100 photos de Yann Arthus-Bertrand pour la liberté de la presse Reporters Sans Frontières et Yann Arthus Bertrand (maître de la photo humaniste et naturaliste) nous propose un portrait de la Terre et de ses habitants, révélant des paysages d’une beauté insoupçonnée et une humanité d’une formidable dignité. Les « fake news » font l’objet d’un dossier spécial dans cet album. Comment faire pour distinguer le vrai du faux ? Comment garantir que nos médias sont objectifs et non à la recherche du buzz et du succès en balançant la première information qu’ils trouvent ? Des articles tentent de répondre à ces questions qui deviennent de plus en plus fréquentes au XXIème siècle.

I SCPA LYON B ACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018


106


Reu ters w w w. reuters .c o m

Repo r t a g e L i na E la bs sy

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

1 07


AGEN CE

Des informations avérées + de 45,000 professionnels + de 100 ans d’expérience + de 100 pays

La première agence de presse mondiale 22.03.2018

Agence actuellement constituée de deux entreprises, The Thomson Corporation et Reuters, respectivement canadienne et britanniques. Entre 2007 et 2008, Thomson, agence de publicité et de service d’information rachète Reuters pour 12,7 milliards d’euros. EL AB SSY LI N A


AGEN CE

1850

1944

Fondée par Paul Julius Reuter

1984

1992

Entre en Bourse Rachète l’agence « Comtelburo »

Reuters TV

2007 2008

Thomson rachète Reuters et créer l’agence Thomson Reuters

Thomson Reuters est la plus large agence d'information au monde. Une agence fondée en 1851 à Londres. Elle informe des actualités mondiales, économiques, technologiques et boursières. C'est une agence qui partage des nouvelles du monde entier. Elle est réputée pour sortir les dernières informations, photographies et vidéos. La confiance, l'innovation, le partage et la performance sont des valeurs qu'elle tient particulièrement à coeu

agence est composée de 2500 journalistes qui couvrent l’actualité nationale et internationale dans plusieurs langues et dans différent domaines : finance, politique, sport, divertissement, technologies, santé et plus. Elle offre des programmes de partenariats dans plusieurs secteurs et propose de nombreux emplois. C’est une agence qui fournit toutes les réponses pour l’industrie.

L’agence réalise plus de 2,2 millions d'articles d’actualités chaque année. Les communiqués de l’agence sont indispensables pour couvrir l’actualité en temps réel dans plus de 196 pays. Chaque année, Reuters fournit jusqu’à 200 articles vidéo. Elle permet aussi d’accéder à plus de 1 600 nouvelles photos et images chaque jour grâce à leur réseau composé de 600 photos-journalistes primés. L'agence diffuse des photos magnifiques qui traduisent des moments spécifiques ou bien des personnalités marquantes.

« Nous sommes des technologues, des avocats, des comptables, des éditeurs et d’autres du monde entier »

19,3 Millions d'abonnés 4 Millions d'abonnés 1,4 Millions d'abonnés

I SCPA LYON B ACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018


PORTFOLI O

ENTRE LARMES ET SOURIRE : UN CLIC POUR SE SOUVENIR Des jeunes prêtres hindous prennent un « bain saint » dans le cadre d'un rite pendant le festival du « fil sacré » au temple Pashupatlnath à Kathmandu, au Népal. Les Hindous prennent des bains saints et effectuent le changement annuel de "Janai", leurs fils sacré. Cette fil sacré symbolise leur foi en la religion. Photographe : Navesh Chitrakar Date : 28.07.2017

Photographe : Pilar Olivares. Date : 11.02.2018

La mort de Nelson Mandela est encore aujourd'hui un évènement bouleversant. L'ancien président de l'Afrique du Sud était un fervent combattant de la ségrégation et a ainsi, inspire beaucoup d'artistes qui lui ont dédié leurs oeuvres. La photo ci-dessous montre un jeune artiste portugais peignant le portrait de Nelson Mandela sur une mue du Portugal.

Le défilé des écoles de samba du carnaval de Rio de Janeiro est un déluge de plumes et de paillettes, mais aussi de messages politiques pour dénoncer la corruption, la violence et la pauvreté qui reignent au Brésil. Au programme de la soirée il y a des chars somptueux, des percutions assourdissantes et des danses endiablées.

Photographe : Phil Noble Date : le 12 juin 2015

Photographe : Rafael Marchante Date : 20 juin 2013 EL AB SSY LI N A

Une girafe et son no jours s'offre un mom Le bébé appartient girafe très rare, le R reste que 650 anima La photo est prise a au Royaume-Uni.


PORTFOLI O

Des hommes donnant à manger der mouettes à la rivière sacrée de Yamuna, une matinée pleine de smog à New Delhi, en Inde.

Photographer : Alkis Konstantinidis Date : 13.03.2018

Photographer : Saumya Khandelwal Date : 17.11.2017

ouveau né de cinq ment de douceur. è une espèce de Rothschild. Il ne al de cette espèce. au zoo de Chester

Un homme qui se trouve en dessous d'un camion regardant au loin, alors qu'un policier l'attend au port de Patlas, en Grèce. C'est où les migrants essayent de passer en contrebande sur des transbordeurs jusqu'en Italie.

Photographer : Carlos Gracia Rawlins Date : 12.06.2017

Une manifestation contre le président Maduro du Venezuela, a lieu devant la magistrature de la Cour suprême de justice. Un manifestant, révolté, tient fermement le drapeau national devant l'incendie à l'entrée du bâtiment à Caracas.

Photographe : Navesh Chltrakar. Date : 14.08.2017

Les victimes de l’inondation travaillent sur la plante de Jute dans la zone affectée par l’inondation au Quartier Saperai, au Népal. I S CPA LYON BACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018


112


M yo p w w w. myop.fr

Repo r t a g e Léa Flo res Ch a r leen Ves i n

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

113


DES PHOTOGRAPHES DU MO

L’agence MYOP est fondée en 2005 par Ed Alcock, de son vrai nom Emmanuel Blanc. l’agence a pour but de défendre un mode d’expression trop souvent éloigné de son objectif premier et pourtant bien défini : informer. Le nom de l’agence à été trouvé dans un poème de Paul Eluard ce sont les initiales d’un vers du poème « Donné à voir » (1978) : « Mes yeux objets patients (…) ». A ce jour, elle est composée de vingt photographes. A travers leur photographies, ils décident de montrer un regard posé sur l’environnement. C’est-à-dire un regad subjectif et assumé sur le monde. Au fil du temps, l’agence crée sa notoriété grâce à des photographes qui savent tirer l’essence d’une photo et qui savent faire passer un message. Révélant alors un talent en chaque photographe. Talent utilisé pour les projets et les reportages.

CHAR LEEN VESIN LEA FLOR ES


ET UNE AUTRE VISION ONDE

MYOP tient aussi son originalité du regard de chacun d’entre nous. Il est évident que nous percevons tous différemment les messages retranscrits via les photos. Le regard que les spectateurs posent sur les photos forgent alors le style et le caractère de l’entreprise. Lui permettant de s’imposer dans le domaine de l’information, de la communication et dans le développement de projets culturels.

I SC PA LYO N BAC HELO R C O M M U N I CATI O N 1 20 17 – 20 18


PORTFOLIO

Agnès Dherbeys est une photographe française, d’origine coréenne. En 2013, elle travaille sur son projet «Omone». Elle donne une voix et un visage aux mères coréennes qui ont abandonné (ou perdu) leur enfant à l’adoption dans les années 70 et 80. «Mother» qui est la signification anglaise de «Omone» a été depuis largement diffusé dans les médias en Europe. Il a été également exposé au Festival Photoreporter de St-Brieuc. Son travail a aussi été exposé en France, à Perpignan, St Brieuc... et à l’étranger, au Cambodge, en Chine, en Australie...

Photos prises en 2014 par le photographe Alain Keler. Les deux hommes sont des combattants pour l’Etat islamique, capturés par des kurdes. Suite à l’offensive lancée par l’organisation de l’état Islamique et le siège de Mosul, le 10 juin 2014, Abu Baker Al Baghdadi s’auto-proclame Caliph. les opposants Kurdes d’Irak, Syrie et Turquie se soulèvent. L’Etat islamique capture, met en esclavage et tue en masse des minorités telles que les Yazidis, les kurdes ou encore les Chiites. Les kurdes qui combattent au nord de la Syrie et de l’Irak gagnent de plus en plus de terrain, en gagnant des batailles importantes.

CHAR LEEN VESIN LEA FLOR ES


PORTFOLIO

Le photographe Julien Daniel a obtenu le prix World Press Photo en 2000 et 2001. En 2001, il consacre un projet à New-York suite aux attentats du 11 septembre. «Dix jours après les attentats du 11 septembre 2001, j’arpente les rues de Manhattan autour de Ground Zero, les ruines du World Trade Center.».

20 I SC PA LYO N BAC HELO R C O M M U N I CATI O N 1 20 17 – 20 18


FOCU S

Oan Kim Oan Kim, le co-fondateur de MYOP a reçu de nombreux prix. C’est un professionnel qui a un point de vue très singulier de la photographie. SA VIE, SON PARCOURS

Oan Kim est né en 1974 à Paris. C’est un photographe français. Il fait des études d’arts plastiques à l’école des beaux-arts de Paris. Puis ensuite il étudie le langage musical au conservatoire de musique dans la capitale française. En 2005, il cofonde l’agence de photographes M.Y.O.P mais le fait de manière parallèle à son travail. Actuellement, il poursuit sa carrière de photographe mais aussi sa carrière musicale en tant que chanteur et parolier avec la bande Chinese Army pour qui il a dirigé de nombreux clips vidéos. Il est aussi quelques fois professeur en photographie d’art et design à l’université d’art de Paris.

SON RAPPORT AVEC LA PHOTOGRAPHIE

L’artiste mène des recherches sur la frontière entre réalité et subjectivité et comment celles-ci sont représentées. Par cet aspect, son travail se rapproche de la photographie documentaire. L’artiste montre un fort intérêt pour les effets de pénombre, d’éblouissement et de brouillard, l’amenant à explorer toutes les variations de gris, sans jamais recourir au blanc. L’utilisation de cette couleur lui permet de créer une atmosphère pesante et inquiétante pour représenter des sujets tout à fait ordinaires.

SES ŒUVRES, UNE GRANDE FIERTÉ

Ses œuvres ont un tel succès qu’elles traversent le monde à la conquête des expositions. Aux quatre coins du monde, à Paris, à New-York, à Séoul et à Macao il expose. Il n’a en effet, pas de souci à se faire, vu la quantité de séries aussi belles les unes que les autres qu’il fait. Nous pouvons noter entre autres la série « Fanfares » (1999), « La Plage » (série réalisée à Hawaii), « Streets », série reprenant le thème des Vanités, thème également présent dans « je suis le chien pitié ». Il réalise aussi des séries documentaires sur l’Ukraine et sur Macao. La série « Useless » de 2008 a un vrai impact quant aux notions rapprochées par l’artiste, d’image et de mort. Pour lui, le texte et l’image sont complémentaires. C’est pourquoi avec la série « How do you see the future » en collaboration avec Guillaume Binet et Pierre-Louis Colin, il utilise des sous-titres à la manière de photogrammes de film. Depuis 2004, il collabore régulièrement à des projets d’arts plastiques, notamment avec l’artiste coréen Jungwan Bae, où il explore la musique, le cinéma ou encore la photo.

CHAR LEEN VESIN LEA FLOR ES


FOCU S

I SC PA LYO N BAC HELO R C O M M U N I CATI O N 1 20 17 – 20 18


FOCU S

« World Press Photo of the ye Finbarr O'Reilly, une passion qui prend vie

Une histoire caché dans une photo

Finbarr O’Reilly, photographe de Reuters né à Swansea, Wales en 1971. Il tient à la fois la citoyenneté britannique et canadienne. Après avoir étudié le journalisme à l’Université Ryerson à Toronto, il commence sa carrière en 1998. Il débute en tant que correspondant culturel dans un journal canadien. Puis, il passe trois ans à écrire des articles sur la culture populaire, la musique et les films. Le photographe rejoint la Fondation Nieman pour le journalisme à l’université de Harvard en 2013. O’Reilly commence son travail avec Reuters en position de photographe pour la première fois, apres avoir echoué à illsutrer ses histoires seul. Grâce à Reuters, il exprime désormais sa passion pour la photographie.

Photographe : Finbarr O’Reilly Date : 10.02.2005

La photo est prise à Tahoua, dans le nord du Niger. Elle montre u Ils se trouvent dans un centre d’alimentation de cas d’urgence illu

La sécheresse et l’invasion particulière de ce pays ont détruit la réc dans des conditions sévères tel que la famine, y compris des dizai sein du centre, mais qui étaient plutôt gênées. Alors, le peuple n’a souvent pour la récolte. Finalement, l’aide humanitaire a tardé po EL AB SSY LI N A


FOCU S

ear, prize singles of 2006 » Un cliché pas comme les autres Le photographe canadien et britannique, Finbarr O’Reilly remporte le prix « World Press Photo of the year 2006 » le 1er août 2005. C’était la 49ème édition de ce prix qui a eu lieu le 23 avril 2006 à Amsterdam lors d’une grande cérémonie. Finbarr O’Reilly reçoit un prix doté de 10.000 euros de plus que la victoire et l’honneur pour son agence Reuters. C’est la 2ème année consecutive qu’un photographe de l’agence Reuters obtient cette récompense. La photo est couronnée par un groupe de jury qui voit le cliché et la beauté que la photo contient, comparé aux 83.004 photos présentées par 4.448 photographes professionnels de 122 pays.

un enfant avec la main sur les lèvres de sa mère « Fatou Ousseini ». ustrant la famine de ce pays africains.

colte de l’année 2005. Ceci laisse environ 3.6 millions de personnes ines de milliers d’enfants affamés. Il y avait des assistants d’aides au ’avait qu’à mettre touts leur espoirs aux fortes pluies qui les aident our leur venir en aide. I SCPA LYON B ACH ELOR COMMU N I CATI ON 1 2017 – 2018


1 22


Pol ka w w w. pol ka m a g a z i ne.c o m

Repo r t a g e N i c ola s A nto i ne H u g o D elaye

ISCPA Lyon Bachelor Commu nication 1 2017 – 2018

12 3


Polka AGENCE

N I CO L A S A N TO I N E H U G O D E L AY E


AGENCE

Depuis 2008 et sa création, Polka met à l’honneur la photographie dans tous ses états. Polka

Publié tous les trois mois, Polka Magazine présente à chaque édition des photos qui font ou qui ont fait l’actualité. Plus qu’un simple magazine, Polka Mag compile, dans plus de 230 pages, différents reportages, témoignages et enquêtes photographiques. En plus du côté purement journalistique, il y existe une rubrique consacrée au rapport entre l’art et la photo : Polk’art C’est d’ailleurs l’art qui fut le premier moteur de Polka. A l’origine du projet se trouvent le journaliste Alain Genestar, ainsi que sa fille Adélie et son petit frère. Cette « affaire de famille » s’est mise en place en pleine période de crise, ce qui ne lui a pas permis de se développer aussi vite que souhaité. Genestar rapporte dans une interview pour nikonpassion. com les débuts timorés du projet. Si le projet éditorialiste était présent dans sa tête depuis le départ, le contexte économique dans lequel il est né n’a pas facilité sa création.

Contenu

Le contenu du magazine en lui-même se veut informatif plus que divertissant. Le travail magnifique de Marc Riboud ou Sebastiao Salgado par exemple, est mis en valeur. Cependant, comme cela avait été le cas pour le premier Hors-série Polka, il n’est pas rare de voir des dossiers entiers sur des évènements historiques. Ce premier hors-série était consacré à la révolution russe d’octobre 1917 et intitulé « Octobre 1917 : l’album rouge de la révolution en images ». Le magazine veut avant tout se montrer comme un relais d’informations. Ils n’hésitent donc pas à diffuser les clichés de beaucoup de photographes. Polka a d’ailleurs beaucoup travaillé avec des photographes de l’agence Magnum comme Marc Riboud par exemple. Ici, la photo de gauche fait partie d’une série de clichés prise lors des manifestations de la place Tian’anmen en Chine, en 1989. Signée du photographe Stuart Franklin, elle illustre ici la force des images et leur capacité à transmettre à la fois émotions et informations.

Le magazine Polka ne voit donc le jour qu’un an après la Galerie, qui a elle pour objectif de partager le travail de photographes (connus ou moins connu).

I S C PA LYO N B A C H E LO R CO M M U N I C AT I O N 1 2017 – 2018


C

PORTFOLIO

ette première couverture est très récente, puisqu’elle est parue en mai 2017, juste après la victoire du nouveau chef de l’Etat, Emmanuel Macron. On peut y voir un président détendu, mais concentré, affublé de la phrase « Les 12 travaux du président jupitérien ». Cette phrase « rend hommage » à la formule couramment utilisée par Emmanuel Macron pour décrire sa manière de gouverner. Ce cliché, pris par Ed Alcock, a été ici retouché afin de lui donner une « allure » de couverture. On observe donc, par rapport à la photo originale, l’ajout de couleurs autour du président. La partie du magazine consacrée aux fameux « douze travaux » revient en images sur ce qui attend le président, et vient illustrer les devoirs qui sont, selon les photographes choisis, les plus urgents à effectuer.

. Prise en octobre 1967, cette photo est certainement la plus lourde de sens, historiquement parlant, parmi ces quatre clichés. Ce jour-là, à Washington, des manifestations ont lieu afin de s’opposer à l’intervention militaire américaine au Viêt Nam. Présent dans la foule, le photographe de l’agence Magnum, Marc Riboud, va donc immortaliser ce moment historique. Tandis que les soldats font face aux manifestants en pointant leurs fusils vers eux, une jeune femme s’approche de leurs baïonnettes avec une fleur à la main. Ce cliché fera le tour du monde, et deviendra pour beaucoup de pacifistes, un symbole. Marc Riboud est décédé le 30 août 2016.

N I CO L A S A N TO I N E H U G O D E L AY E


PORTFOLIO

. Couverture du dernier numéro de Polka, cette célèbre photo de Serge Gainsbourg sert ici à mettre en valeur le photographe. Photographié par William Klein en 1984, Serge Gainsbourg se grime ici en femme. Bien que cette photo rappelle le lien entre Polka et le monde artistique, elle sert surtout à annoncer le contenu du numéro. En effet, en plus d’un article sur Mai 68 et sur l’Ukraine d’aujourd’hui, le Polka#42 contient un portfolio des clichés de William Klein. Cette couverture est, à l’inverse des précédentes, moins portées sur des sujets sociétaux que sur l’art.

Pour le numéro 14 du magazine, la rédaction revenait sur l’évènement majeur du début du 21è siècle. Dans cette édition, c’est le photographe Ethan Levitas qui a souhaité illustrer la vie sur place, à Ground Zero, dix ans après. Cependant, cette couverture, photographiée par Robert Clark, est la plus parlante des quatre présentes sur cette double-page. On peut y voir le second avion détourné foncer sur la tour Sud du World trade Center. Le photographe a su saisir ce moment glaçant, à peine une ou deux secondes avant le terrible impact.

I S C PA LYO N B A C H E LO R CO M M U N I C AT I O N 1 2017 – 2018


FOCUS

N I CO L A S A N TO I N E H U G O D E L AY E


FOCUS

Alain Genestar : son parcours D’abord diplômé en droit, Alain Genestar va s’orienter vers des études politiques, à l’IEP Paris (Institut d’études politiques). Il va débuter dans le journalisme au début des années 70 : en 1972, il est engagé à Ouest-France. Ce sera un passage éclair puisqu’en 1974, déjà, il quitte le quotidien régional et rejoint Le Monde. Toujours deux ans après, il est engagé en tant que chef de publicité du quotidien spécialisé en économie, Les Echos. Mais son premier vrai poste à responsabilités arrive ensuite. En 1980, il est promu rédacteur en chef du quotidien régional l’Echo républicain, dans le département de l’Eure-et-Loir. De 1980 à 1987, Alain Genestar se forme donc à diriger un média. «Nous produisons des photos, des reportages qui ont du sens. Une fois que l’on a dit ça, le sens, ça touche à tous les secteurs de la vie, à l’actualité, la recherche, à la détente. On s’interdit la photo gratuite, le coucher de soleil qui peut être magnifique ou bien des photos dites pudiquement de charme. On essaie toujours, à travers nos sujets, de prouver, de témoigner, de démontrer et si on choisit de détendre, de détendre avec toujours une signification.» I S C PA LYO N B A C H E LO R CO M M U N I C AT I O N 1 2017 – 2018


Trava i l réa li s é pa r les ét u d i a nt s d e I SCPA Lyo n B a c h elo r Co m mu ni c a t i on 1 2017 – 2018


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.