10 du mat num 1 iscpa 15012016

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PROMOTION 2015 / 2016

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ISCPA

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- JEUDI 14 JANVIER 2016 N°1

Actualité, analyse et dérision, tout sur les religions à Lyon

Le port de la kippa est-il devenu

dangereux ?

Porte ouverte dans les mosquées

Religion, entre rameur et développé couché www.10dumat.iscpalyon.com

Au jediisme tu te convertiras


EDITO

David Hernandez rédacteur en chef

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STOP AUX TABOUS

e 21ème siècle sera religieux ou ne le sera pas». À l’heure où je rédige ces lignes, je ne peux m’empêcher de penser que Malraux avait vu juste mais que ce monde est aussi paradoxal. Un an après les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo, la question de l’appartenance à une religion en France n’a jamais été aussi importante dans une société qui se sent au final « non religieuse » selon une enquête dans Le Monde. Aujourd’hui, poser la simple question « porteriez-vous la kippa en signe de solidarité ? » en réaction à l’agression d’un enseignement juif à Marseille devient tabou. Au sein de notre rédaction, on s’est également questionné de savoir si on le faisait ou non. Mais la rédaction du 10 du mat s’est mise en tête de supprimer ces tabous. Non pas pour dire que telle ou telle religion est mieux qu’une autre mais plutôt pour apporter un nouvel éclairage. Que ce soit sur un ton léger ou beaucoup plus sérieux, nos journalistes vont, pendant 6 semaines, vous faire vivre et découvrir l’actualité religieuse que ce soit dans le sport, les médias, la culture. Nous n’avons certainement pas la vérité suprême mais une vérité est toujours bonne à savoir.

Pour réagir et approfondir la lecture www.10dumat.iscpalyon.com Directrice de la publication Isabelle Dumas Directeur de la rédaction Raphaël Ruffier Rédacteur en chef David Hernandez Rédacteurs

Axel Poulain, Lilian Gaubert, Laura Turc, Florentin Perrier, Maxime Feuillet, Leo Roynette, Léa Masseguin, Charline Bakowski, Hugo Borrel, Charlène Ravella, Pierre-Antoine Barrut, Arnaud Bastion, Johanne-Eva Desvages, Paul Dalas, Stéphane Monier, Morgan Couturier. ISCPA, 47 rue Sergent Michel Berthet 69009 Lyon 10dumat@iscpalyon.net

Le monde des religions Affaire de pédophilie au diocèse de Lyon Plusieurs victimes présumées d’un prêtre lyonnais ont présenté leur association « La parole libérée » et leur site internet, créé pour briser la loi du silence. Un silence pour lequel le diocèse de Lyon n’est pas étranger. « On ne réclame plus rien du diocèse. Il faut passer au cran du dessus, que le Vatican se déplace et prenne le relais. Parce que ces gens-là sont d’une irresponsabilité et d’une incompétence gravissimes », a condamné François Devaux, président de l’association au micro de Jazz Radio. Écarté pour seulement six mois par le diocèse, le père Preynat aurait été en charge de six paroisses, 15 lieux de culte et donnait des cours de catéchisme à des enfants jusqu’en août dernier. Peu après les premières plaintes de l’enquête préliminaire, toujours en cours, l’Église lyonnaise était sortie de son silence indiquant se tenir à la disposition des personnes concernées. Depuis, l’association n’aurait jamais pu entrer en contact direct avec l’archevêque de Lyon. « On ne veut pas se substituer à l’enquête policière ni à la justice, mais agir sans haine, en lanceurs d’alerte, pour l’avenir des enfants ». Telle est la volonté - annoncée lors de la présentation - de Bertrand Virieux qui fait parti de la dizaine d’hommes qui témoignent des gestes déplacés qu’ils ont subis. Pour rappel, il s’agirait d’agressions sexuelles commises sur des scouts lyonnais. Passées sous silence pendant plus de 20 ans, elles seraient prescrites pour la plupart.

“Le nom de Dieu est miséricorde” Fruit de l’entretien entre le Pape François et Andrea Tornielli, journaliste et vaticaniste, « Le nom de Dieu est miséricorde » est paru mardi dans 20 langues et 86 pays. Dans ce livre, le Pape se veut toujours plus au contact des hommes, des pécheurs. Il se dit d’ailleurs luimême pécheur et confie lors de cet échange se sentir proche de prisonniers, ne se jugeant pas meilleur qu’eux. Voilà pourquoi était présent Zhang Agostino Jianquing, un jeune Chinois converti au catholicisme en prison, purgeant une peine de 20 ans dans le nord de l’Italie et reçu lundi par le Pape. Pour la présentation, François a choisi le très médiatique réalisateur italien Roberto Benigni qui n’a pas manqué de faire rire l’assistance « Il n’y a que le pape François pour faire présenter son livre par un cardinal de Venise, un détenu chinois et un comique toscan ».

Un onze Fifa chrétien?

Dolce Burka Stephano Gabbana a dévoilé mardi 5 janvier des photos annonçant une collection de hijabs et abayas destinée aux pays arabes. Une publication qui fait écho à sa déclaration de juillet dernier lors d’une interview au journal émirati The National « Je suis vraiment fasciné par le Moyen-Orient, et nous venons de terminer une collection prêt-à-porter d’abayas ». Pour ces pièces, la maison italienne s’est attachée à adapter le style de la Dolce Vita au monde arabe en proposant ces tenues longues et amples, des couleurs sombres ainsi que des motifs qui rappellent l’Italie et les codes de la maison. À l’instar du point de vue des féministes, difficile de croire que la marque ne cherche pas uniquement à agrandir son marché. Mais avec cette collection, Dolce & Gabbana s’empare d’un territoire trop longtemps délaissé par les grands dela mode. De son côté la toile salue l’audace de cette collection mais se demande si une telle initiative n’est pas renier une condition encore très difficile pour la femme dans ces parties du monde.

En marge dela cérémonie du Ballon d’or 2015, la Fifa a dévoilé, lundi, le onze type de l’année 2015. Choisis par l’association des joueurs professionnels dela Fifa, cette équipe, encompagnie du quintuple ballon d’or Messi ainsi que de ses coéquipiers Neymar et Alves est à forte consonance sud-américaine et de confession chrétienne. Seuls le Français Paul Pogba, de confession musulmane et l’Allemand Manuel Neuer, athée se différencient de leurs homologues.

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Actualité

Au bal mosquée ! Le week-end dernier, 2 500 mosquées dans toute la France ont été invitées à participer à l’opération « Portes ouvertes » mise en place par le Conseil français du culte musulman. Comme à la mosquée de la Duchère, les lieux de prières étaient idéaux pour une balade dominicale en famille. ©PAB

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an La nouvelle mosquée de la Duchère dont uneh visite a été faite lors des journées portes ouvertes

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ne première au niveau national ! Le 26 décembre dernier, le Conseil du culte musulman (CFCM), par le biais de son président Anouar Kbibech, avait annoncé une opération « Portes ouvertes » dans les mosquées de France, les 9 et 10 janvier derniers. À la Duchère et comme partout en France, une centaine de curieux de tout horizon se sont rassemblés afin d’échanger et de casser certains préjugés. « C’était nécessaire, explique Salah Bayarassou, président de l’association des musulmans de la Duchère. Un an après les attentats de janvier, il fallait que l’on montre que les musulmans sont comme les autres ». Dans ce quartier du 9e arrondissement de Lyon, cette opération a été un succès. « Normalement, on devait ouvrir nos portes le dimanche matin de 10 à 12 heures mais il y a eu tellement de monde qu’on a repoussé jusqu’à 15 heures. Le maire de l’arrondissement,

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Recrudescence de la discrimination

Pierre Antoine Barut ainsi que des élus locaux, sont venus. Cela a attiré du monde, les gens ont pu dialoguer entre eux pour mieux se connaître et tisser des liens », ajoute Salah Bayarassou.

Montrer qui nous sommes et ce que nous faisons"

L’objectif était de commémorer l’esprit du 11 janvier 2015 tout en cassant la méfiance que peuvent avoir certaines personnes à l’encontre de l’islam. « Il fallait montrer qui nous sommes et ce que nous faisons. Grâce à cette journée, les gens ont pu voir que certains clichés étaient faux et que nous n’avons rien à voir avec ce qu’il s’était passé il y a un an »,commente le président de l’association. De leur côté, les participants de ce week-end « Portes ouvertes » ont pu mieux cerner les difficultés auxquelles sont confrontés les musulmans : « C’était super intéressant ! J’ai pu parler avec des pratiquants de la mosquée et l’échange a été très

constructif. On voit bien qu’ils sont touchés par les amalgames et par ce qu’il s’est passé en janvier dernier », confie Antoine, jeune étudiant lyonnais. Casser les codes et les clichés, tout en refoulant les amalgames, voilà l’objectif voulu par Salah Bayarassou. « Nous ne sommes pas des terroristes. L’islam, comme toutes les autres religions, enseigne la paix. Beaucoup de gens qui sont venus ne connaissaient pas grand-chose de l’islam. On a pu leur expliquer et leur montrer que l’on était comme eux ».

En 2015 les musulmans aussi ont souffert"

Depuis les attentats de janvier, un très grand nombre d’actes antimusulmans ont été recensés en France. « Vous savez, nous aussi on a souffert en 2015. Et pas seulement physiquement. Il y a eu aussi beaucoup d’amalgames qui ont été faits, beaucoup de gens ont eu de la défiance envers nous. On a pu voir le résultat lors du premier tour

Selon la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, plus de 400 actes antimusulmans ont été recensés en France en 2015. Trois fois plus nombreux qu’en 2014, ces actes ont connu une recrudescence après les attentats de janvier. Le dernier événement marquant remonte à décembre dernier lorsque une salle de prière musulmane a été saccagée à Ajaccio, suite à l’agression de pompiers. des dernières élections », confie Salah Bayarassou. Le Conseil du culte musulman voulait donc mettre en place un geste symbolique d’ouverture des lieux de culte afin de réunir, dans un même espace, tous les compatriotes français, musulmans et non-musulmans. « C’était très agréable de voir toutes ces personnes de confessions différentes échanger et se faire leur propre idée de notre religion autour d’un thé et de petits gâteaux », conclut le président de l’association des musulmans de la Duchère.


Le dossier

La Kippa porte le chapeau Suite à l'agression, lundi, d'un enseignant juif à Marseille par un lycéen turc d'origine kurde, le consistoire israélite de la ville a conseillé à sa communauté de ne pas porter la kippa provisoirement. À Lyon, le grand rabbin Richard Wertenschlag est en désaccord avec cette proposition. Pour lui, l'important ds est d'avoir un couvre-chef h:anchapeau, casquette ou kippa. hand

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e port de la kippa est temporairement remis en question pour ses fidèles, notamment par souci de sécurité, depuis la récente agression à la machette. Si pour le grand rabbin de France, Haïm Korsia ou le président du Consistoire central israélite de France (CRIF), Joël Mergui, il ne faut pas céder à la peur, d’autres sont plus mitigés, à l’instar de la présidente du CRIF Marseille Provence, Michèle Teboul : « Sur le plan personnel, (...) il faut vivre normalement », a-t-elle confié au journal Le Monde, « mais je ne peux pas ne pas me plier à cette décision si c’est pour assurer la sécurité des Juifs ». « Quel que soit le couvre-chef, le résultat reste le même », a déclaré Richard Wertenschlag, grand rabbin de Lyon. Car selon lui, kippa, casquette ou chapeau, l’essentiel est d’en avoir un. « Porter un couvre-chef, c’est un signe d’humilité devant le créateur du monde », poursuit-il. Des tendances pour éviter les préjugés Pour respecter leur appartenance au judaïsme, les fidèles n’ont pas l’obligation de porter la kippa, comme précédemment évoqué. Du côté des jeunes, par exemple, on favorisera le chapeau à la kippa, pour une question de tendance. Le grand rabbin s’est également dit «préférer porter le chapeau ». D’autres fidèles décident de garder la kippa, considérée comme « un signe nonostentatoire », la choisissant de couleur noire ou très foncée, lorsqu’elle peut se confondre avec la couleur de cheveux. En cause, les multiples interpellations dans la rue, variant entre simples moqueries et violentes insultes. Car les préjugés perdurent, à différentes échelles. « Les Juifs sont riches, ils dominent la société : c’est le même slogan qu’au temps du nazisme », a rappelé Richard Wertenschlag. La grande différence est temporelle : «maintenant, on ne s’attaque plus seulement à des édifices

Lilian Gaubert

Axel Poulain religieux (synagogues), mais aussi à des personnes de confession juive, pour leurs seules croyances. » Yaacou Nezri, rabbin de la synagogue Neveh Chalom (7e), approuve la position du grand rabbin de Lyon. « Une machette en France, c’est inconcevable. On a franchi un palier dans la barbarie. » Pour lui, la question de porter un couvre-chef ne se pose pas : on peut s’abstenir de porter la kippa, mais en aucun cas de porter un couvrechef.

Pour Richard Wertenschlag, grand rabbin de Lyon : «Kippa, casquette ou chapeau, l’essentiel est d’en avoir un.» ©Axel Poulain

Ne pas stigmatiser « Depuis l’attentat de la rue Copernic en 1980, il est presque normal de s’en prendre aux Juifs », explique Richard Wertenschlag. Un sentiment d'insécurité à l'encontre de la communauté juive, qui amène celleci à se projeter vers un départ en Israël (Alya en hébreu). D'autant plus que les fidèles sont de plus en plus nombreux à franchir le pas. « Quand je vais dans le métro, je ne sais pas ce qu’il peut se passer. C’est préoccupant pour la communauté. Mais on ne peut pas mettre un policier derrière chaque personne », poursuit le grand rabbin. En revanche, la grande synagogue de Lyon est gardée par des militaires, comme tous les sites sensibles, depuis un an et l’attentat contre Charlie Hebdo. Ce climat de méfiance ne doit cependant pas entraîner un repli sur soi des religions et la stigmatisation envers certaines croyances. Les conférences-débats interreligieux dans les écoles ou les échanges entre les différentes confessions sont nécessaires pour combattre les préjugés et amalgames. Et c'est avec un regard optimiste que le grand rabbin aborde l'avenir : « Il ne faut pas se décourager pour le vivre-ensemble. Le nazisme et le stalinisme se sont effondrés. Ce n’est qu’une question de temps avant que le djihadisme ne s’effondre à son tour ».

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Porter une kippa en signe de solidarité ? Après la déclaration du grand rabbin de France, notre rédaction a demandé aux nds haCassin usagers du Campus René s'ils seraient enclins à porter une kippa. hand

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Laura Turc

Morgan Couturier Camille, 21 ans Non, car la kippa est un signe religieux et ce n’est pas le meilleur moyen de soutenir la cause. Il y aura sûrement des amalgames qui seront faits.

Guillaume, 18 ans

Non, parce que je suis contre toutes les religions.

Après l’agression d’un enseignant juif lundi à Marseille, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a appelé les supporters de l’OM à porter un couvre-chef en signe de solidarité lors du prochain match, le 20 janvier. Que ce soit une kippa, un chapeau, une casquette, un foulard ou autre, les supporters se rendant au stade Vélodrome pourront apporter leur soutien à l’enseignant mais aussi à la communauté juive. Rien n’a encore été décidé mais « pourquoi pas... », selon quelques supporters. Claude Goasguen, député Les Républicains, a porté, mercredi après-midi, dans les couloirs de l’Assemblée nationale, une kippa en signe de solidarité. Selon lui, «tous les Français devraient porter une kippa aujourd’hui». Et vous, êtes-vous prêt à porter une kippa pour soutenir les juifs face aux actes antisémites ? David, 23 ans Oui, je ne suis pas juif mais le rabbin de France a raison. Je suis contre le fait qu’on opprime la religion.

Brigitte, 45 ans Oui, je serai prête à porter une kippa car il est de plus en plus difficile de vivre en communauté, surtout en ville, donc ce serait un signe d’unité.

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Marie 19 ans Oui, je suis prête pour montrer mon soutien à la c o m mu n a u t é juive. Tout le monde s’est mobilisé pour les attentats donc il est important de faire pareil.

Livia, 20 ans Non, car c’est quand même un signe religieux, ce serait comme demander de porter un voile. Mais un autre signe, je serai prête !


Société

La religion s’invite-t-elle dans les salles de sport ? En octobre 2015, Jean-Michel Decugis, chef du service de police-justice d’iTélé, évoquait une note interne du service central du renseignement territorial (SRCT) concernant la pratique religieuse dans les salles de sport amateur. Pourtant, les professionnels du secteur et la Ville de Lyon démentent ces informations. hand

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La mixité dans les salles de sports...

...un principe qui n’est pas accepté par tous.

Stéphane Monier

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Arnaud Bastion

a salle de sport, un lieu de partage et de radicalisme religieux, a tenu à se défendre au rencontres où l’on vient se vider la tête, se micro de RTL : « Notre association respecte dépenser, tout en oubliant les différences toutes les religions, on a beaucoup de de cultures, d’éducation et de religions. nationalités. Les personnes qui veulent prier, on Pourtant, certaines enseignes respectent les respecte ». Dans un contexte post-attentats moins assidûment les principes de liberté et de tendu, où l’amalgame est rapidement effectué, laïcité. En octobre 2015, Jean-Michel Decugis la prudence et la présomption d’innocence sont divulgue une note interne du service central du de mise. renseignement territorial (SRCT) intitulée « Le sport amateur, vecteur de communautarisme et Une absence de mixité de radicalité ». Dans ce rapport, il dénonce des pratiques loin des valeurs de neutralité et de assumée mixité que se doivent de prôner les associations Nous avons décidé de joindre le Sunna Club, sportives. Sur iTélé, le journaliste énumère une salle de sport située à Bobigny. Un site plusieurs exemples : « Des dirigeants fournissent spécialisé (muslim-service.com) indique que le club est une « salle de sport musulmane, tapis de prière et Coran dans un club sportif de l’Yonne (…) Un club de Taekwendo pour pour un cadre structuré et adapté à nos mœurs ». Des horaires sont aménagés pour filles voilées existe dans le Nord "Se voiler la que les femmes et les hommes (…) Certains dirigeants salafistes sont fichés pour radicalisme et face ne permet ne se croisent pas au sein de l’établissement. Le responsable, incitent leurs membres à la prière qui n’a pas souhaité divulguer jamais de se ». Des pratiques qui restent, pour identité, explique : « Nous l’heure, au stade de simples construire" son acceptons les membres de supputations, sans qu’aucune toutes confessions, même les athées. Nous décision de justice n’ait jamais été rendue en respectons simplement les règles de l’islam leur défaveur. D’ailleurs, le représentant de ». A la question de la mixité, l’homme déclare l’AS Barbe d’Or, club de football accusé de

: « Certaines femmes ont des formes, du poids à perdre et se sentent observées, complexées. D’autres ne souhaitent pas se faire déranger par des hommes qui seraient trop insistants. On a donc choisi la solution de partager les plages horaires entre hommes et femmes ». Une segmentation assumée et un discours de façade qui ne donne néanmoins aucune assurance sur l’absence de pratiques religieuses au sein de sa structure.

La mairie de Lyon se montre catégorique

De son côté, le service presse de la mairie de Lyon expédie notre question d’un ton véhément : « Je suis catégorique. Il n’existe aucune salle réservée aux musulmans à Lyon et si c’est le cas, nous n’en avons pas connaissance ». Une réponse qui met en exergue toute la tension cristallisée par ce sujet. S’il ne faut pas tomber dans la psychose, il est bon de rester alerte sur le sujet. Car, comme le disait l’illustrateur Olivier Bois commun : « Se voiler la face ne permet jamais de se construire ».

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Il était une foi...

JEDi tu DEvienDRAS À une époque où les religions n’arrivent plus à trouver leur place dans notre société, une communauté étonnante a vu le jour. Depuis plus de dix ans, ils sont plus de 500.000 dans le monde à croire en la Force . Pour eux, la voie des Jedi est une religion à part entière.

©Paperwallpick

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’est une galaxie très, très lointaine et qui est pourtant si proche de nous. Depuis 40 ans, la saga Star Wars déchaine les passions. À tel point qu’en 2005, le Temple de l’Ordre Jedi, créé par John Henry Phelan, a vu le jour. Et comme dans la fiction, le Temple est dirigé par un conseil de sept maîtres de la Force. Au sein de l’organisation religieuse, chevaliers, initiés et apprentis se côtoient, tous disciples de la Force : celle du bon côté. quatrième religion au Royaume-uni

En 2011, ils étaient un demi-million à se revendiquer Jedi. Rien qu’au Royaume-Uni, ils étaient 390.000. Un chiffre conséquent faisant de la religion jedi la quatrième du pays, juste derrière le christianisme, l’islam et l’hindouisme. Pour certains, cette profession de foi traduisait une moquerie voire même une protestation envers les autres religions. Mais le phénomène n’en

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Florentin Perrier n’est pas moins sérieux. À titre d’exemple, en Nouvelle-Zélande – où le jediisme s’est hissé au troisième rang des croyances déclarées au recensement de 2001 – le Ministère s’est vu rejeter la requête de la Jedi Society Incorporated, demandant d’être enregistrer comme une religion à part entière ce qui leur aurait permis de bénéficier d’avantages fiscaux. Répartis aux quatre coins du monde, c’est via internet que les Jedi tissent des liens et s’expriment sur leur manière d’appréhender la philosophie jedi dans la vie quotidienne. Le jediisme : c’est quoi ?

Cette nouvelle religion est encore balbutiante mais possède déjà un code, un crédo tiré du fameux space opera. Il s’agit de 5 courtes phrases connues de tous les jedis telles que « Il n’y pas d’ignorance, il y a la connaissance » ou encore « Il n’y a pas de passion, il y a la paix ». Le Jediisme se pratique essentiellement en ligne, sur des forums ou des sites internet. Mais cette

religion est déjà en train d’évoluer. C’est le cas à Chicago, où des adeptes organisent des rituels, un clergé et des lieux de culte. Les Jedi interprètent et utilisent les enseignements philosophiques de la saga dans la vie de tous les jours. Le jediisme partage des idéaux avec de nombreuses autres religions ainsi que des aspects spirituels de certains arts martiaux. Cette philosophie est un mélange de Taoisme et de Bouddhisme. Les Jedi partagent un ensemble de valeurs fondamentales et essentielles à leur voie. La plupart d’entre eux suivent un code : « le Code Jedi », similaire à celui de la chevalerie mediévale. Bien que récente dans le paysage des religions, la religion jedi est parvenue à établir un dogme, avec ses règles auxquelles doivent se référer les croyants. Qu’ils considèrent la voie Jedi comme une philosophie ou une religion à part entière, les Jedi du monde entier ont fait de la fiction une réalité.


REPONSE 4 : B 1) La Chahada est l’attestation de foi de l’unicité de Dieu et de la prophétie de Mahomet : c’est la plus importante. 2) Les cinq prières quotidiennes Salat en direction de la Kaaba. 3) La Zakat est l’aumône aux pauvres selon ses moyens. 4) Le jeûne du ramadan le Saoum : de l’aube au coucher du soleil, le jeûne est prescrit. 5) Le pèlerinage à La Mecque le Hajj : au moins une fois dans sa vie, si on en a les moyens physiques et matériels.

REPONSE 3 : A Une crise économique aurait poussé Terah, père d’Abraham, à quitter Ur en Mésopotamie pour Harran, dans le Haut-Euphrate. De là, certains de son peuple ont migré vers le pays de Canaan, région qui correspond plus ou moins aujourd’hui aux territoires réunissant le territoire de l’État d’Israël, l’ouest de la Jordanie, le sud du Liban et l’ouest de la Syrie.

REPONSE 2 : B Il existe 7 sacrements dans l’Eglise catholique, tous censés symboliser le moyen d’une alliance entre Dieu et les hommes. On compte le baptême, la confirmation, l’eucharistie, la réconciliation, le mariage, l’ordre (ceux qui reçoivent ce sacrement sont consacrés pour être au nom du Christ, par la parole et la grâce de Dieu, les Pasteurs de l’Eglise) et le sacrement des malades.

REPONSE 1 : A L’an zéro est censé correspondre à la naissance du Christ qui symbolise le début de l’ère chrétienne. Or, ce repère est faux. Pour le moine Denys le Petit, le Christ serait né en 753 après la fondation de Rome, soit trois ans après la mort du roi Hérode. Dans l’évangile de Matthieu, le Christ est né avant la mort d’Hérode. Aujourd’hui, les historiens se sont mis d’accord pour la date -5

A- Canaan B- Egypte C- Palestine

le Khums

A- Le Jihad, le Salat, la Zakat, la Kaaba, le Hajj B- La Chahada, le Salat, la Zakat, le Saoum, le Hajj C-La Chahada, le Salat, la Zakat, le Ramadan,

QUESTION 1

QUESTION 2

Selon les historiens, les dates de la vie de Jésus sont :

Combien l’Église catholique comporte-t-elle de sacrements ?

A- De -5 à 30 ap J-C B- De 0 à 33 ap J-C C- De -2 à 36 ap J-C

A- 6 B- 7 C- 8

QUESTION 3

QUESTION 4

Quelle est la région où les hébreux ont créé un petit royaume vers l’an 1000 av J-C?

Quels sont les 5 piliers de l’islam ?

Quiz écrit en collaboration avec Michel Younes, docteur en théologie et philosophie et professeur à l’Université Catholique de Lyon (UCLy).

Le quiz de la rédaction


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