Nicolas BÉRONIE & Joseph-Anne VIALLE - Dictionnaire du patois du Bas-Limousin (Corrèze)

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T Le blason qui a pris naissance dans

dans

les

les

tournois du moyen- âge, et qui s'est perfectionné

croisades, nous a conservé, aussi bien que

du vieux François

vulgaire.

nous

Il

reste encore

termes de notre ancienne langue maternelle

,

vénerie et la fauconnerie, une partie

la

moyens de

des

dans

le

désordre

moyen âge, en remontant aux formules de Makculphk de

tulaircs des Rois

seconde race

la

actes informes, mêlés de Latin

,

aux

de

latinité

la

des différentes tribus françoises

lois

du

qui vivoit au 8° siècle, aux capi-

de Romance qu'on trouve dans

et

retrouver le tour et les

même

les

et à ces

,

preuves de l'bistoire du

Languedoc. L'inexactitude qu'on y voit dans la structure, dans le cboix des mots et dans celui du genre, est fondée sur l'habitude où l'on étoit de parler communément un latin défiguré par des tours populaires ou étrangers. Les Gaulois et les Francs s'étoient accoutumés

à se faire entendre tellemcnt-quellement en latin. Mais c'étoit en suivant

le

génie de leur

ni la régularité de la composition,

ancienne Langue, ou Celtique ou Allemande, sans observer

aux termes

ni la distinction des cas, ni celle des genres, et en substituant, à tout propos latins des

mots Gauloie, des mots de

d'autres termes de la

la

Bourguignone

Langue Franque ou Tudesque,

et

de

Allemande,

c'est-à-dire.

Gothique, ce qui a produit

la

la

Langue Rustique

Roiïiaine (i).

Dans

le

dont Paris

i4' siècle,

avoit divisé toute la France

première

étoit la

fondement de

on

ville

cette division étoit le

Justice, depuis le

commença

à l'être

Jugements

se rendoient

Langue d'Oc dont Toulouse

mot Oc qu'on

Languedoc

à cause de cela, fut appelé

La

et la

,

en deux Langues,

Langue d'Oui

la

étoit la capitale.

pour Oui, dans tout

disoit

le

Le

pays qui,

(2).

commencement de

la

Monarchie, avoit été rendue en Latin;

elle

en François, en i536. François I" fut déterminé à ce changement par une expression barbare employée dans un Arrêt du Parlement de Paris (3). Du temps que les en latin, on disoit en latin barbare, Debotare , pour Débouter (4). une plaisanterie d'un Gentilhomme qui, étant interrogé par F'rançois 1°' du succès d'un procès. pour lequel il étoit venu en poste à Paris, répondit qu'aussitôt

Ce qui donna son arrivée,

:

lieu à

la

Cour

l'avoit

Débotté, faisant allusion au dispositif de l'Arrêt qui portoit

Dicta curia dictum actorum debotavit

ordonna, peu de temps après, que rédigés en François

du

On a dit Roman

et ,

les

on répète que

la ;

Spectacle de

(a)

Encyclopédie, au mot Languedoc.

(3)

Nouveau Dictionnaire historique.

nature, tom.

si

:

bizarre,

telle

qu'on

Roman ou Romance

1

est

la parle

actuellement, vient

formé du Latin

,

du Celtique

et suivantes,

composé du mot patois Èouta, verbe actif, et de la particule extraclrve débouter, c'est-à-dire, pousser hors, rejeter. L'Bpagnol dit aussi Botar, chasser,

expulser. (5}

surpris d'un langage

Contrats, les Testaments et Actes judiciaires seroient

7, pag. 25

(4) Débouter, verbe actif, est rfe y

Le Roi,

Langue Françoise,

que ce

(i)

ou de séparation

debotat.

(5).

ce qui est vrai

la

et

Encyclopédie, au mot Débouta,


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