Hazard Zone Fanzine #2

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H #2



abri d’Êdition pour auteurs francophones


EDITO


Il y a des jours difficiles à dompter. J’ai installé une boîte aux lettres à l’école. J’attends des lettres. Elles viennent petit à petit, construisant un dialogue, un but, une écriture hésitante qui dit, qui hurle, qui malmène. J’ai cherché un pas vers l’ouverture. Un pas vers eux-mêmes mais aussi vers l’autre. À travers des lignes tracées sur le papier. Toutes ces voix entremêlées. Elles nous somment de ne pas laisser tomber. Il faut inventer, jouer, déconstruire, raconter, dire. Déconstruire pour trouver le meilleur point d’ancrage ; et si l’écriture était le seul point de rencontre ? J’ai installé une boîte aux lettres à l’école. C’est une urgence, la dernière. Les hallucinés prisonniers de leurs esprits sont des proies faciles. La haine grandit partout. Il faut un point de rencontre entre l’imaginaire et le réel. Entre les mots et les non-dits. Il faut une collision. Quelque chose qui fera tout basculer pour trouver autre chose. Un autre moyen de rembourser la dette. J’ai installé une boîte aux lettres à l’école comme j’ai appelé des auteurs à prendre leurs plumes. Dites-moi. Écrivez-moi. Hurlez-moi. Montrez-moi. Ce qu’il y a là tout autour. Ce point de rencontres entre diverses étoiles, l’écriture araignée qui tisse et forme des ponts. Entre les tours, entre les quartiers, entre les villes, entre les langues, entre les lignes.

H.Z.


Quand l’homme croit viser la finesse Il n’en parait que plus grotesque Car à l’évidence Il n’est frappé que de burlesque Quand hargneusement il se bat Pour des carrés grisâtres Au confort bien âpre.


Vous contempteurs de l’existence, vous qui naissez des cendres du vice, Humez l’humble embrun de la houle qui exaltera sa liberté.


Tour B - Les prés verts

J’ai 8 ans et demi et je m’appelle Jarod. Avec Gus on s’est manié le cul pour aller voir le spectacle. Ma mère elle dit que ça n’a rien d’un spectacle. Mais nous on s’en tamponne, pour une fois y aura pas besoin de bons CAF. Gus a tiré les jumelles de son paternel. Il va être furax c’est sûr mais on s’en branle. De toute façon la voisine et ses gros boobs vont partir en fumée avec le spectacle final. Elle crèche dans la Tour E avec son sale clébard. Il a le même nom que moi ce bâtard. J’espère qu’il va bien crever dans l’explosion même si je sais que ça s’peut pas. L’immeuble va tomber comme à la télé. Y aura pas de clamsés, ni de discours où tout le monde couine. Juste une autre tour avec un putain de joli nom à terre. Et y aura même de la peinture fraîche, moche à en crever. J’ai vu la vieille du deuxième se mettre à chialer. Bah vas-y chiale, chiale la vieille, chiale.


Même mes seins ont l’air contrarié. Ils tirent la gueule. Il ne manquerait plus qu’ils explosent en moi. Comme cette foutue tour. J’y ai habité tellement longtemps. Je suis sûre que si on regardait au luminol - je l’ai vu dans les Experts on verrait chaque marche marquée du sperme de tous ceux qui les ont pétris, mes nibards. Qu’est ce qu’ils vont regarder tous les ploucs de la Tour B avec leurs jumelles, hein ? Les habitués vont plus s’y retrouver. Et Jarod ? Mon pauvre biquet. Mais maman sera là. Toujours prête à te serrer dans sa poitrine un peu de travers. Notre nouveau cheznous nous attend, j’ai oublié son nom, la peinture est crème. La vieille madame Chandeau chiale à côté de moi. Qu’elle couine, j’ai jamais pu la sentir, ni la petite bite de son mari d’ailleurs.

Tour E - Les prés verts




Dieudonné Traoré Tour Céleste - Les prés verts

Souviens-toi, gros malin, souviens-toi. On s’en fout qu’ce souvenir soit pas l’tien. Tu préfères quoi ? Te rappeler la crasse dans laquelle t’as grandi ? Regarde tes doigts, bouffis par le froid, même pas capable de t’nir ta clope, elle est belle ta vie. 37 ans dans cette merde, avec des voisins de merde et un chien de merde. Là dehors. Tous des politicards. R’garde moi ça. Font pitié dans leurs petites vies bien rangées. Moi ma vie, è m’trainera jusqu’à la mort et les cailloux j’les aurai bien bouffés.


La voisine de la tour d’en face. Elle est au 12ème, comme moi. Tsé les étages faut les compter. À partir du haut parce que sinon tu t’y perds. Cette voisine là, c’est un peu comme si on vivait ensemble. Même que si j’tends l’bras, j’pourrais presque toucher la chaleur de son salon. Pourquoi zon jamais inventé ça, des passerelles entre les tours. J’tenterais bien d’sauter vers elle, voir si j’peux la toucher, mais pas sûr qu’è m’tende la main, puis 12 étages, quand même. Tu vois c’est ça, en fait aujourd’hui on fait plus confiance. Moi, j’lui tendrais la main, j’crois, si elle sautait. Tiens les gamins là, en bas. Putain de gâchis. J’suis sûr qu’i vivent tous au premier pour être autant looser à leur âge. En même temps, moi aussi tsé à leur âge j’étais en bas. Pis voilà, 37 ans pour monter 11 étages, c’est ça notre putain d’avenir. Ces gamins là, y a trop de tours autour d’eux pour qu’i r’gardent droit d’vant, y a pas d’horizon, alors i lèvent la tête et mattent le ciel. C’qui les attend quoi. Tu vas m’dire, la vue, au 12ème, elle est pas pire.


après étude de ma situation elle me dit que mon cas n’est pas fréquent d’habitude les gens qui viennent la voir ont une divergence horizontale des yeux, la mienne est verticale elle va donc devoir se plonger dans ses bouquins puis elle me dit que ca ne va peut être pas fonctionner je lui demande donc s’il y a une alternative et elle me répond “si ça ne fonctionne pas nous envisagerons un prisme”




Lens Flare La vie part sans moi S’allumer gentillesse Le Soleil en poudre, sur ma terrasse, grille le bitume et je frotte mes cloques rayées de crasse digitale sur mes yeux éblouis qui s’ouvrent à seize heure. Un samedi désuni. Mes pieds forcés de marcher sur les graviers me racontent l’été des rondes salopes heureuses d’enfanter Pour le dernier Star Wars. La couche d’ozone rien de moins flippant sur ma terrasse. Des sentiments multicolores au cul quand je charge mon filtre à café Et un poids métallique dans le bide d’une reprise Un lundi Et la barbe en balai à pouss’ Faudrait me changer les poum’ Et un torrent d’acide dans le slip pour l’amour du néant.


La lumière toujours descendante Mes yeux toujours baissés sur quelques rêves en trop saturés d’entropie. Le réflexe de se rouler une cigarette rassure presque dans le reflet plein de poils de mes jambes écrasées. Des tronçonneuses réchauffent le fond sonore Comme des ambulances à la sauvette Ça roule de mieux en mieux autour de moi Puis une jolie blonde circule dans ma rue Sans décoller son nez du portable Les insectes se lavent encore les ailes Pourtant En ma présence Mais j’ai tout bétonné Moi aussi Chère sauterelle.


Comme une marade ces pages en éphémère (la note) comme un ballot de paille qui grince lorsque j’écrase mes deux sucres au fond de ma tasse pleine Et l’espace L’immensité spatiale si paisiblement inaccessible à l’affiche Se liquéfie La nuit attendra quelques nerveuses promesses Pour le moment, c’est la honte au soleil aux lens flare organiques.


N+1 Je suis le genre de personne qui se fait écœurer de temps en temps : pas trop, juste assez pour bouillir. Pourtant, je ne suis pas vraiment moche : mon cul entre dans les standards du médium/small, j’ai banni les pantalons de jogging gris croûtés cernés. Sans me brosser les dents tous les jours, je suis propre. Et presque sans boutons (presque). Bref, je suis l’anonyme average et ça me convient. C’est pour ça que je ne réplique pas lorsque Cynthia lâche, à mon passage, un « ark » ou un : « bon, r’garde la dégueu qui vient me t’checker le décolleté ». Je fais comme si je n’entendais rien. De toute façon, qu’est-ce que je pourrais bien dire? Aucune idée. Autant je la déteste d’être aussi belle, autant je préfère ne pas me mouiller. Je ne veux pas risquer d’avoir l’air plus débile que ce qu’elle dit. Je limite les dégâts. Puis, j’ai des amies. Trois avec qui passer la platitude des récréations, à faire dix-sept fois le tour de l’école en se contant des jokes et se pitcher des Skittles jaunes dans la bouche. Mais, à un moment donné, je n’ai plus réussi. C’était absurde, j’étais une invisible avec tous les désavantages visibles. Cynthia a durci et répété ses lignes. Un beau perroquet aux vacheries grasses. Aux « conne », « face de bat », « grosse torche », elle a ajouté


« iguane ». J’ai ri : - Ah ouin, iguane. T’apprends des nouveaux mots ? - Non, j’ai dit gouine. C’est toi qui t’fais montrer des nouvelles choses ! Qu’est-ce qu’y a ? On dirait que ta face vire au violet ! Hon... Une gouine iguane ? Je ne suis pas une... Et si je l’étais, Cynthia serait bien la dernière personne avec qui je voudrais faire mon coming out. Je joue au hockey, that’s it. Mais, la bitch parfaite, elle, s’est mise à parler de tout le côté ambigu et sexuel de patente : les douches entre filles, les statistiques, le sport de gars. Lire le Comte de Monte-Cristo et se répéter des belles paroles pleines de sagesse d’adultes, ça ne me suffit plus. Ben non, j’irai pas prendre un micro pour dire que je vis de l’intimidation, franchement ! Ça marche quand t’es au primaire, quand les enfants sont encore des petits moutons en laisse. De toute façon, les adultes n’y croient pas à ces histoires-là. Les paroles les plus franches, c’est grand’man qui les a dites : « Fais attention, fille, on sait jamais comment les choses peuvent virer. Arrange-toi pour que t’aimes ce qui te r’tomberait d’ssus. Soit, tu fais ça direct, soit, tu le fais pas. Mais moi... » J’ai fait des listes. J’ai stalké son Facebook.


Rayonnante, ambitieuse, belle peau. Même ses grains de beauté sont ses amis. Elle deviendra sûrement pharmacienne tout en posant pour des pubs de vacances. Peut-être qu’elle ressemble un peu à une charogne... mais ce n’est pas assez pour que ce soit vraiment blessant à entendre. Ce qui fait chier, c’est toute sa perfection. D’accord, elle n’est pas gentille, mais nommez-moi don’ des gens à qui ça a nuit d’être méchant? J’ai considéré : - me créer un compte Facebook pour la harceler, ou encore, pour lui faire croire qu’un homme torride la désire. Ça pourrait être bien... lui casser le cœur en mille morceaux de glace sèche… - Faire des montages photo pour la rendre nue ? La photoshoper mutilée et demander que Vision Mondiale l’adopte? - Voler sa brosse à dents et la frotter contre tous les bols de toilettes des professeurs. Avec un peu de chance, elle aurait le feu aux fesses jusqu’au bal des finissants. De multiples possibilités pleuvaient dans mon cerveau. Mais c’était trop et pas assez à la fois. « J’veux pas ruiner sa vie. J’veux seulement qu’elle souffre un peu grâce à moi. Lui retourner la monnaie de sa pièce. »





Ses sentiments, dénoués Il sort du métro pour aller prendre le bus. Celui qui l’amène aux portes de BoisDes-Filions. Le trajet est truffé d’anxiété, car derrière l’amabilité de cette nymphe se cache des intentions insaisissables, des sentiments indécelables et une inclinaison impalpable. Son innascibilité lui engendre quelques frustrations. Qu’importe, l’élégance de cette dame charme ses appréhensions. Elle fait classe à part. Jouer avec l’amour est un privilège qu’on peut lui accorder, car c’est une muse potentielle. Ils passent la soirée ensemble. Il l’a fait rire, elle lui construit des souvenirs à bases de bonheur. Alors, en approchant sa main pour lui dessiner l’ivresse sur son visage, il comprend. Le monde aura beau s’écrouler, le temps s’arrêtera à chaque fois que ses lèvres se poseront sur les siennes.


Il s’assoit sur un banc de la 193. Celle qui, à chaque dimanche l’a amené pendant 4 mois à son travail. Il regardait par la fenêtre, contemplant sa douceur, le bonheur dessinait son quotidien. Il sentait ses belles courbes, la grâce l’enlaçait. Il arrivait au point de dompter ses chimères, qui les transportaient au château des entichés. C’est là que leurs caresses écrivaient le temps… Hélas, maintenant le chemin sur la rue Jarry est enchevêtré par ses sentiments. Elle a été au château avec un autre. Sa douceur, ses courbes et ses chimères ne sont plus palpables, du moins, pas pour lui. Le temps, ce sanglot qui l’esseule. Le trajet est insensé, l’amertume d’un amour qui a été sali par le mépris, échoue à voiler l’éclat de celui-ci.

Ses sentiments, enchevêtrés


Langue ou tiroir langue ou tiroir extinction de la voix d’un pas de deux promotion de mots paumés pour gorge exténuée j’empile des amplis dans les rues immigrante langue d’extension langue aux pas, ponctue ta voix dans les yeux des becs d’oralité qui becte de mauvaises graines dans les yeux nomades de nouveaux domiciles pulsés de conversation l’accent des boussoles perdra le nord la rencontre des corps à corps grogne aux ports des départs encore amarrés (tu)languis(se) en créole bouche cousue de vers de terre de quoi nourrir une langue à terre une longue brasse pour une langue errante tapisses tes papilles de palais règne


aspérité et langues d’iles des chats perchés, des acrobates dans les bras monde cru et beau comme une biguine je tire la langue sur tes hanches qui parlent de toi, latine pulsation de l’oral ou de la bouche qui campe zig zaguant des pas chassés aux mots croisés éruption de mots perdus, on joue au pendu ? bouche a bouche musique du monde dent pour dent échos décalé décadent dans les grottes des griots désordonner le french cancan la langue aux pas des papilles, gustative goutte, de langage erre encore dans les yeux irrités d’êtres illettrés de révolte les bouches microscopiques n’existeront plus un seul avertissement buccal existe c’est l’aphte


Appel à auteurs Appel à auteurs Appel à auteurs Appel à auteurs

Si tu sens que tu dois prendre la route, si tu sens que tu dois dépasser ta zone, si tu sens que ton personnage veut s’échapper, si tu sens son poing dans ta face, si tu veux chahuter des lecteurs, si t’as des choses à dire, des histoires à raconter, si t’as besoin d’un abri, envoie tes écrits :

hazardzone.editions@gmail.com


textes courts sous toutes leurs formes fictions sous toutes leurs formes

francophones

criés, expulsés, aboyés, soufflés, incisifs, noirs

silencieux


N+2 Midi cinquante-six, jeudi, la cafétéria commence à se vider graduellement. Deux personnes se lèvent en même temps, je découvre Cynthia qui mange avec sérénité. On est à une table de distance. Elle m’a vue. Mon cœur bat. Sa paille dans sa slush bleue fait du bruit, son eye-liner plisse le malin. Puis, elle met ses doigts en position v devant sa bouche et sort sa langue teinte. Je fais comme si de rien n’était. Après tout, je n’ai qu’à ne pas regarder. Sur ses lèvres apparaît le mot gouine, c’est discret, mais on dirait qu’un son commence à monter. Ça me hante. Un tiers de la salle à l’entendre, c’est trop pour l’honneur. Je me lève brusquement. « Jeter mon restant de frite sauce à la poubelle et fuir, that’s it. » Mes jambes changent de direction malgré moi ou pour moi, je ne sais pas. Ce n’est plus moi qui décide. Je m’enfonce vers l’allée de Cynthia assise en prophète. - Je t’ai donné envie, p’tite gouine ? -… - Malheureusement, j’joue pas dans la même équipe de toi. Et ses amies rient. Et je ne dis rien. Shit de marde que je ne dis rien. Mais mon cœur est trop fou partout dans mon corps pour ne rien faire. Je ne peux pas ne rien faire. Impossible.


Je fourre ma main dans le fond de mon bol et je lui presse le contenu vaseux au visage. Je frotte. Le plus beau facial de ma vie. La sauce brune est encore chaude. Mais ça ne dure qu’un temps. Son cabaret arrive de nulle part et m’assomme. Ça fait un son vide. Mes oreilles cillent. Même aveugle, elle réussit à faire mal. Sa slush m’atteint au crâne. J’ai le fond de tête qui craque de froid. Si je ne me reprends pas, elle va me tuer. Shit. Je marche à reculons en évaluant la fuite. Je lui lance tout ce qui est en mon pouvoir pour la ralentir : canettes, cabarets, pâté chinois, chocolat chaud, mais rien n’y fait. Elle me poursuit. J’ai peur. Un cercle s’est créé, des élèves crient : « du sang, du sang, du sang ! » Carrément comme dans les films. Carrément. Elle tente de m’attraper. Je cours en boucle comme une biche écervelée. J’ai besoin de temps pour réfléchir. Six cellulaires traquent mes mouvements. Cynthia me surprend en changeant de direction. Stupide, je fonce vers elle. Ses doigts agrippent mes cheveux, m’amènent d’un coup sec au sol. Le plancher poisseux lui fait perdre l’équilibre. Je l’entraîne avec moi dans la chute. Cette consolation m’encourage. Nous roulons parmi le ketchup, les frites, la moutarde et les pogos orphelins. J’en utilise un comme arme : je lui fous dans l’œil, la bouche, puis l’oreille. Les gens


rient. Ma cause n’est pas perdue. Ses ongles percent mon ventre, on dirait qu’il n’y a pas de limites, ça devient trop profond. Je hurle. Elle crache. J’essaie de me protéger avec ses cheveux. Ça goûte la framboise bleue. Elle me shake les épaules comme si j’étais possédée. J’utilise l’élan pour frapper mon front contre le sien. Outch. Son souffle brut me postillonne au visage mille fois. C’est la première fois que je partage autant d’intimité avec une personne. J’ai un flash. Comme une agente secrète russe, mes jambes entourent le corps de mon ennemie. Je la colle-colle-colle. L’étau se resserre. Nous sommes à une bouche l’une de l’autre. Ses yeux ne comprennent pas. Je-la-frenche-intense. Mais vraiment intense. Saveurs de slush, frite sauce, pogo de plancher et nourriture inconnue. Le baiser de la mort. Ou de la gouine.


Rendue là, j’m’en fous. - C’est qui la gouine asteur ?


Vocabulaire québécois

Asteur : Terme utilisé depuis fort longtemps dans la langue française, dérivé du mot “asture” chez Montaigne, et qui désigne le moment présent : maintenant, actuellement. Bat : N.m. Pénis. Bol des toilettes : N.f. Cuvette des toilettes. Cabaret : N.m. Plateau sur lequel on dépose sa nourriture. Cellulaire : N.m. Télephone portable. Finissant, ante : N.m. et N.f. Étudiant en dernier année ou qui vient de terminer ses études. Frencher : V. Dérivé de l’expression anglaise «french kiss», que les Québécois ont adapté pour signifier : rouler une pelle. Joke : N.f. Emprunté à l’anglais : blague, farce. Patente : N.f. Il désigne un objet sans grande valeur, un truc, un machin. Construit à partir du verbe “patenter”, il porte aussi le sens d’un objet que l’on aura bricolé, donc une bricole.


Pitcher : V. Courant dans le langage populaire québécois, emprunté à l’anglais «to pitch», il signifie : lancer, jeter en l’air. Slotche : N.f. emprunté à l’anglais “slutch”. On l’emploie, entre autre, pour nommer un breuvage gelé fait à partir de glaçons broyés, aromatisés de diverses essences. Stalker : V. Emprunté à l’anglais «stalker», qui signifie rôdeur ou traqueur.


«tout peut crier» P.P.


crédits Logo Hazard Zone : Hartdesign Crédits Photos Couverture : Charlotte Vauchelle Crédits photos : Hélène Gauchy & Charlotte Vauchelle Auteurs : Camille Gagnant, Jimmy Fortier, Hugo Fontaine, Édouard Velin, Geneviève Michaud, David De L’Ivresse, Pascal Dandois, Anne Collet, Paul Tesson Texte quatrième : Jimmy Fortier Impression : comme on peut tavu Contact : hazardzone.editions@gmail.com https://www.facebook.com/pages/Hazard-Zone/835224186537846


Chroniques de l’arbre à Cadabre Épisode 1 “Souvenirs désordonnés de Cadabre”


Marcher sous le ciel vert de Cadabre, croquer dans son fruit, observer au passage un champs de fleurs qui en battant de leurs quatre pétales, de quatre couleurs distinctes, parviennent à se décrocher de leur tiges, au loin, surgit un cerf aux bois sur lesquels poussent des baies oranges et savoureuses, des fruits d’origine animales avec lesquelles les cadabriotes (qui ont la tête entre les jambes et se reproduisent par baisers) font une charcuterie succulente dont sont friands en particulier certains cétacés à la queue qui vrille (pour faire tourner ses nageoires-hélices et ainsi fuser sur la mer de Cadabre), mais qui sont aussi appréciées par le volatile “réponse-à-tout” qu’on peut payer avec ces même baies en échange de son savoir et de ses services de guide touristique.


l’entre-jambes des escaliers qui ne savent pas conduire manque d’écraser deux petites filles fringuées rosâtre en contre bas


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