La dérive du marcheur

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je dirai, avant-propos l a n c é e , t r ave r s é e, transversale le point zéro un, deux, respiration. l a n c é e , t r ave r s é e, transversale le point zéro un, deux, inspiration.

« sur ces routes, je menais une vie vagabonde et devais éveiller en chaque passant l’impression d’un flaneur sans but. et pourtant, au sens strict, je n’étais pas sans but. je croyais en avoir un, mais pour mon malheur je l’avais oublié. j’avais l’impression d’être un homme qui cherche dans sa mémoire un mot qui brûle les lèvres et qu’il ne peut trouver. rempli du désir d’atteindre enfin le lieu où ce que j’avais oublié me reviendrait à l’esprit. j’avais le net sentiment qu’en poursuivant mon but je ne me déplaçais pas seulement dans l’espace mais qu’assez souvent j’en dépassais les limites pour pénétrer dans le temps.» Siegfried Kracauer.

l a n c é e , t r ave r s é e, transversale le point zéro un, deux ok, je crois que j’ai saisi. la dérive du marcheur





tu sais, j’ai pleins de feuilles sous mon nez. ça sent, je ne sais trop quoi, c’est mélangé à l’encens. alors j’écoute, d’une oreille attentive, les crissements des nervures séchées qui s’entrechoquent.


tout est tétra secondaire et influencé par les renoncement ultra sophistiqué d’un noyau en orbite. avancement vernaculaire d’un crabe en position latérale irréprochable. wow, quelle superficie d’un millième de seconde! je crois qu’il a vraiment occulté la paresse d’une grosse limace suspendue à la charpente. c’est incroyable! aujourd’hui nuit était là, posée sur le sofa à déguster un café encore moirâtre de la veille. la balançoire rentrait activement dans la cuisine et la pièce était vraiment en désordre oh non c’est pas vrai la planche! amène donc du vin, un peu d’élastique et la rosée des moussons le riz ruisselle dans le sel de mer qui assèche l’épiderme de mon nez. pas toucher au mur, un peu, et ca ne touche pas au sol, sur lequel s’enquille les montants. transparence, mobile, illustre l’intérieur, j’ai du mal à explorer tout ça pour le moment. se portant les uns les autres tout en étant non dégradant. tout était possible. il suffit de foncer dans le sol. celui toujours en bleu, en aluminium gris comme ça.



One petal of sun dancing in the night, And tonight, the moon is gone. She’s moved to miles steps, in a running wild, Cradled by some caresses, promises, By one I am you which is me. She took it, dancing in front of the first light of dawn, Take pleasure of her flesh, yelling slightly. Never, no never, it will have been so beautiful. Tangled, Unbridled, So that was, She was dancing with love, she was dancing for this freedom, She walked around like a night bird, like a leaf, A leaf which the color wouldn’t have been only light . She shone, I swear to you, for the first time she ceased to live. For this time, it didn’t matter. Because her soul was flying, she didn’t land. Because the night his own, and the city had opened her arms.








ce morceau de lavande, ca sentait le printemps, l’ivresse et la paresse je l’ai cueilli, avec ces cailloux-là. non pas les roses, ceux qui sont un peu malades, un peu pâles.




she fled from m she fled from me like a timid deer, like a deer in s like a deer in startled unease; she clambered she clambered down boulders and rock to rock her tresses blow her tresses blown by the breeze.

where cliffs plunge steeply down to the sea where cliffs plu at last I caught at last I caught her apart and there I gen and there I gently with soothing words softened her fli softened her flinty heart. and there we sat so heavenly high, so heavenly bless’d sat we, and far below us the westering sun met slowly the darkling sea.

and there we sa so heavenly ble and far below u met slowly the

the beautiful su the beautiful sun below us far sank in the sha sank in the shadowy sea, and the waves went rushing over the place and the waves in headlong ecs in headlong ecstasy. oh, do not cry, the sun is not. extinct in the surf’s deep rivers; he has taken refuge in my heart with all this ardors and fevers.

oh, do not cry, t extinct in the s he has taken re with all this ar


me like a timid deer, startled unease; down boulders and rock to rock wn by the breeze.

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the sun is not. surf’s deep rivers; efuge in my heart rdors and fevers.


d’un ton monochrome il faisait gris, c’était en décadence, seul l’arbre changeait de couleur : on avait dit que c’était l’automne. la brise unique fait frissonner, elle a même fait voler une feuille tu sais, puis deux, et trois. c’était uniforme, il faisait gris, latence, pause, songeries. comment était-ce là-bas il m’arrive parfois de regarder le temps alors que je suis ici. elles font comme un rideau, les gouttes. ça glisse, ça se rejoint, ça martèle aussi. alors tu es là, à essayer de compter du bout des doigts, je ne sais pas. je les vois faire un bond, sauter de phalanges en phalanges, de plies, en pores. puis tu ris, l’une est tombée au creux de ta main et tu l’as bu. ce n’est ni salé, ni sucré. elles ont le goût du vent, des arbres, et des feuilles jaunissant. pour eux aussi la chûte à commencé.



She crossed the threshold, At this moment she didn’t yet know, but it was too late. Too late to go back, to flee, escape and slip away swallowed beneath the sheets. So I thought she took a step, and then two and three, a smile, an extended hand, a kiss. A door through a door, a silhouette, arms open she throws herself within. It was there, It was that, It was for her, for them, maybe for everyone in the end. Whisper, I pray, For I wish that nothing in the world would take you far from me Nobody can hear us, nor understand. I think I love u, yes. Dance with me, don’t speak no, Hold me again, soft and powerful. Don’t leave.



elle

attendait.




il y a un petit être assis dans un coin dans ma tête. il se dandine doucement d’une fesse à une autre. aujourd’hui il a mangé du chocolat. un peu trop peut être mais c’était une journée de merde alors j’espère que tu n’en tiendras pas trop rigueur.


quelqu’un va entrer dans sa bouche, un oiseau. je n’ai jamais vu d’étranger, la nature est vierge. pourquoi as-tu la bouche ouverte?


elle avait sorti la tête par la porte, la petite brise hivernale. d’un monochrome gris, le temps semblait en perpétuelle latence. je crois qu’elle l’a exprimé, puis « je crois pas, non » elle aime ça, commencer ces textes par « d’un monochrome ». elle a regardé ses mains, elles dansaient dans la terre fraîche, sur un papier peint séchant d’un coup de brosse blanche. elle attendait. alors j’en ai profité pour écrire. écrire sur elle et son miroitement. « mais qu’est-ce que j’ai foutu d’ma pierre »


Mortel, ouvre ton âme à ces torrents de vie ; Reçois par tous les sens les charmes de la nuit ; À t’enivrer d’amour son ombre te convie ; Son astre dans le ciel se lève et te conduit. Vois-tu son feu lointain trembler sur la colline? Par la main de l’amour c’est un far allumé ; Là, comme un lis penché, l’amante qui s’incline Prête une oreille avide aux pas du bien-aimé. ischia, alphonse de lamartine



c’est calme, vide, étrange. coupé du lien. nébuleuse, nénuphar coule s’écroule et s’étend. dans le lit tout est froid, neige arrive avec entrain et à mouillé la fonte de mon toi.


tu es absurde, ou le suis-je? ça m’ennuie. mortellement ca veut dire que je peux en mourir? mourir d’ennuie c’est absurde.









ça s’essouffle, ça se découvre tu vois, un peu comme une fleur qui éclot à chaque nouvel aurore. cheminer musarder s’arrêter où l’on veut écouter attendre observer



le cendrier était posé là, la cigarette fumait. assise, près de la fenêtre, elle écoutait Chet Baker. goûtant aux derniers rayons du soleil elle avait arrêté de penser.






Utilisez pleinement vos sens. Soyez véritablement là où vous êtes. Regardez autour de vous. Simplement, sans interpréter. Voyez la lumière, les formes, les couleurs, les textures. Soyez conscients de la présence silencieuse de chaque chose d’être. Écoutez les bruits sans les juger. Entendez le silence qui les anime. Touchez quelque chose, n’importe quoi, et sentez et reconnaissez son essence. Observez le rythme de votre respiration. Sentez l’air qui circule dans votre corps. Laissez chaque chose être, au-dedans comme au-dehors. Reconnaissez en chaque chose son « être-là ». Plongez totalement dans le présent. Eckhart Tolle – Le pouvoir du moment présent.



Happy is the moment, when we sit together, with two forms, two faces, yet one soul, you and I. The flowers will bloom forever, the birds will sing their eternal song, the moment we enter the garden, you and I. The stars of heaven will come out to watch us, and we will show them the light of a full moon – you and I. No more thought of “you” and “I.” Just the bliss of union – joyous, alive, free of care, you and I. All the bright-winged birds of heaven will swoop down to drink of our sweet water – the tears of our laughter, you and I. What a miracle of fate, us sitting here. Even at the opposite ends of the earth we would still be together, you and I. We have one form in this world, another in the next. To us belongs an eternal heaven, the endless delight of you and I. Ghazal Shakeri- men u tu



transversale transperçant transcendant. la voix a fait du bien. je sais que tu le sais, donc tu vois je danse, sur la pointe des pieds pour que tu ne m’entendes. souffle le vent, le sens-tu ? c’est marrant, je n’ai jamais été aussi proche et éloignée de toi en même temps.



elle a dit ça ne sert à rien d’être en colère contre quelqu’un qui est en retard. tu sais, le problème c’est que t’oublies trop souvent c’que tu ressens aux profits des autres. vrai. alors la question maintenant est « tu vas faire quoi de ça » le truc c’est que j’en ai strictement aucune idée. j’suis là, la bouche béante, les yeux vitreux dans le vide de mes pensées, et pour moi ça me convient. si j’pouvais détourner la question je dirai, et maintenant tu ressens quoi? je suis partagée entre un état contemplatif, et une frustration de cette contemplation. en fait on en arrive toujours à la même chose, cette putain de dualité. le truc c’est comment je dois la prendre. alors c’était donc ça, c’est bon. je crois que je te l’ai dis. et à moi même aussi, par la même occasion. il était temps. je me sens bien je me sens libre tu flottes et virevolte autour de moi. la colère est partie tu sais, peut être que demain elle sera là mais ce soir je me sens apaisée. je te sais avec moi et rien d’autre ne compte sans rien, juste toi, et le tout, ils ont dit que j’avais grandit. ils ont dit qu’il y avait une lumière différente puis c’est parti. ça part toujours, un peu comme les déceptions. mon âme est en déroute, hurlant contre le vent, la violence de mes émois me revenant dans la bouche comme un goût amer. amertume, voici la saveur que ton passage a laissé dans mon cœur. l’ivresse, la paresse, les caresses et la douce odeur d’amour se répandant dans chacun de mes pores, tout comme les tiens en sont emplis.


elle fait partie de ces gens qui se rĂŠveillent dans la nuit.



aux troisième lueurs du troisième jour, il retourna dans la forêt. c’était doux, suave, le peuplier avait disparut. il n’y avait alors aucune détresse, aucune tristesse, il avait saisit la plénitude. la pipe ne pipa mot, les maux n’étaient plus, seul le vent dans les feuilles portait en lui la paresse controversée de la brise unique.


souffle le vent,


le sens-tu ?





c’était si palpable à un moment, le problème c’est que jme sens si loin maintenant. laisse moi me terrer, errer, me plonger dans cette joie qui était intense. parce que le passé à un goût si suave et le présent pue l’amertume.


j’ai longtemps songé à mes griffes, étaient-t-elles acérées? souples, adaptées, tranchées, ou encore dédoublées? pourrais-je épancher cette colère contre cet arbre, munit d’une sagesse à en couper mes défenses et s’en empreigner. lionne.



Soleil crevé dans les arbres morts J’attends des éclaircissements mais je n’en trouve jamais Un genoux sur la pelouse, et ils sont restés là C’était tout le monde, et lui, mais c’était tout le monde aussi La brise unique. Je dis que je ne pourrais pas l’écrire, mais peut-être que je ne veux pas l’écrire Tu peux revenir en arrière, sans bouger, les murs sont complètement cassés Tu y vas, là, jusqu’à l’allée, jusqu’au bruit : qu’est-ce qu’il dit? Tu peux revenir sur tes pas, puis tu peux la dépasser et aller aux autres Je crois que je passerai sur la tombe avant d’atteindre l’arbre, je crois que je resterai dans le vert, à peine visible, c’est ça qu’il faut Ça m’était jamais arrivé ça, d’être captée complètement, engluée presque. C’est un village superbe, sur le haut d’une colline, mais j’m’en fou quand même Et ce vieux monsieur, c’était pas son père, il était orphelin Est-ce que tu aperçois quelque chose que je ne vois pas maintenant Peut-être que si j’avais été là. J’aurais écrit. C’est pas un livre, c’est pas une chanson, pas un poème, ce sont des conversations Je ne sais pas comment appeler cette histoire, y a pas d’objectivité la dedans Et tout ça sans bruits, dans une discrétion adorable Voila, j’ai fini.

M.Duras – la mort du jeune aviateur anglais



tu sais, il y a bien une chose qui me fait peur, c’est d’oublier


oublier ton visage. pas ton regard non, c’est impossible, ni tes lèvres, rien. c’est l’ensemble.



alors j’ai pris une bonne respiration, j’ai souris, j’ai tenté de me rappeler de nouveau ce parfum. je sais pas vraiment si c’est confus, construit ou déconstruit, à vrai dire je m’en tape. un peu d’indulgence.






je crois bien être restée sur ce balcon mon corps y a laissé son empreinte, et mon âme a guérit.


je crois bien que je me suis égarée, et ce fût ma plus belle perdition. celle qui saisit le coeur, le corps : chaque parcelle de peau.


martin qui chante avec ses cheveux.






elle brillait, je t’assure, pour la première fois elle avait cessé d’exister. pour cette fois ca n’avait pas d’importance. parce que son âme volait, elle ne posait pas. parce que la nuit était sienne, et que la ville avait ouvert ses bras.


j’ai rangé ça là dans une petite boîte, ça divague, vagues. c’est quoi un point, c’est quand il n’y a plus rien. je crois? sens-tu cette tension mutable qui émane de moi? sens-tu la confrontation de deux émotions qui luttent, si fort et encore si fort.







Le sang du loup Quelqu’un va entrer dans sa bouche, un oiseau. Je n’ai jamais vu d’étranger, la nature est vierge. Pourquoi tu as la bouche ouverte? Quand tu marches en forêt, tu vois toute cette beauté incroyable. Tu ne peux pas croire qu’elle va disparaitre, qu’elle peut ne plus exister. Un homme, c’est imprévisible. Quand ils sont seuls, ils ont peur de tout. Mets-toi plus prêt de moi. C’est facile, le sucre reste toujours sur la table. Faisons une prière pour lui. On va chanter pour son âme. J’ai rêvé une fois, qu’on était tous partis ici. Et après ce rêve ils sont revenus. 1 pour 2, j’entends personne Qui es-tu, 1 pour 2 Je ne te comprends pas, je chante pour toi Le ciel hurle, Je suis trempé. Je suis couvert de boue mon ami. Clément Cigore – Braguino



le veilleur des eaux mêlées



ce livre est composé de prises photographiques et de textes réalisés par pauline papier : Olin Regular 100g typographie : superclarendon


imprimé et réalisé en avril 2019 à l’école des Beaux-Arts de Rennes.



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