Entreprise & Santé N°52

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BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM

Votre cotisation, vos experts santé travail ! P.15

tral Cahier cen juridique détachable ie t malad e 9 1 d i Cov sionnelle profes

P.24

Zoom sur Confinement ou pas, la santé au travail continue

P.26

Covid-19 Restons v igilants !

N°52

4e trimestre 2020 www.entrepriseetsante.fr


SOMMAIRE

N°52 • 4e trimestre 2020

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Y PENSER !

Votre cotisation, vos experts SANTÉ TRAVAIL !

DOSSIER

Conseils pratiques

Votre cotisation, vos experts santé travail ! Santé travail : des experts, des solutions !

p06 p24

EN DIRECT

SIM’UP : MENUISERIE NORDPVC remporte le trophée prévention 2020

ZOOM SUR

ASTIL : ATELIER DES ÉPICES ET CONDIMENTS une journée santé et sécurité...même en TPE

AISMT : confinement ou pas, la santé au travail continue !

p08

p27 p26 ERGONOMIE & ORGANISATION INTERVIEW

CEDEST & APAHM : La qualité de vie au travail compte ! p09

Covid-19 : restons vigilants !

p30 VOTRE SANTÉ, VOTRE EMPLOI

AUX ALENTOURS

SARS-COV-2 : Et en cas de Covid-19 ?

Laurent Pietraszewski, premier secrétaire d’État à la santé au travail

p10 p31 VU !

- Deux tiers des entreprises ont joint leur SSTI lors de la crise de la Covid-19 - Plan d’actions Covid-19 - Le Code du travail en un clic !

p15

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LE CAHIER JURIDIQUE

ACTU

Agenda et actualités

Avec ce cahier central détachable, nous abordons les fondamentaux législatifs de la santé au travail, tels que définis par le Code du travail et donc, applicables aux entreprises privées.

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ÉDITO

Jean-François Lescart

Un secrétariat d’État à la santé au travail a été explicitement créé lors du dernier remaniement ministériel. Ceci témoigne de l’importance de la santé au travail pour notre société. Nommé le 26 juillet 2020, Laurent Pietraszewski en est le premier titulaire. Chaque année, chaque entreprise s’acquitte de sa cotisation annuelle et obligatoire en santé au travail. Pour être une entreprise bienveillante. Sait-elle que cette cotisation lui assure les services de nombreux experts ? Notre dossier central répond à cette question. Il donne la parole à une psychologue du travail, des ingénieurs et techniciens Hygiène Sécurité Environnement, un toxicologue, un

médecin du travail, une assistante sociale, une assistante et une infirmière de santé au travail, une ergonome, une secrétaire médicale. Aider une entreprise à faire les bons investissements en santé au travail, c’est savoir répondre à une multitude de questions, spécifiques à chaque activité et chaque risque professionnel, pour avoir des solutions adaptées. Le printemps 2020 a été marqué par le confinement généralisé du pays, pour faire face à la pandémie de coronavirus SARS-CoV-2. A l’aube de cet hiver, ce coronavirus est toujours parmi nous. Dix directeurs de services interentreprises de santé au travail témoignent : leurs équipes de santé au travail sont au service des entreprises, quelles que soient les circonstances. Dans ce numéro, vous trouverez aussi des témoignages de plusieurs entreprises de toute taille et activité. Des entreprises qui s’investissent, pour progres-

AISMT - Association Interprofessionnelle des Services Médicaux du Travail 1461 avenue du Cateau place Santos Dumont CS 50182 - 59404 CAMBRAI Tél. 03 27 72 63 63 www.aismtcai.com

ASMIS - Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77, rue Debaussaux CS 60132 80001 AMIENS Cedex 1 Tél. 03 22 54 58 00 www.asmis.net

ASTAV - Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes 1, avenue de l’Europe 59880 SAINT SAULVE Tél. 03 27 46 19 24 www.astav.fr

Bonne lecture ! Jean-François Lescart Directeur de publication pour les services de santé au travail

Retrouvez la suite des articles grâce aux flashcodes présents dans les pages ou rendez-vous sur : entrepriseetsante.fr

PÔLE SANTÉ TRAVAIL Centre Vauban - 199/201 rue Colbert Bâtiment Douai - CS 71365 59014 LILLE Cedex Tél. 03 20 12 83 00 www.polesantetravail.fr

ASTIL 62 - Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 boulevard du Parc BP 94 62903 COQUELLES Cedex Tél. 03 21 85 51 85 www.astil62.fr

CEDEST - Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10, rue Albert Thomas 59210 COUDEKERQUE-BRANCHE Tél. 03 28 24 98 98 www.cedest.net

MTA - Médecine du Travail de l’Aisne rue Théodore Monod - Z.A. Bois de la Chocque 02100 SAINT-QUENTIN Tél. 03 23 62 52 48 www.mt02.org

AST - Action Santé Travail 174 route de Béthune CS 20023 62160 AIX-NOULETTE CEDEX Tel. 03 21 18 42 00 www.actionsantetravail.fr

ser en santé et sécurité au travail. Car elles savent que la santé des salariés concourt à leurs développements.

membres du réseau HAUTS-DE-FRANCE

SIM’UP - Service Interprofessionnel de Santé au Travail de la Vallée de la Lys - Lille Métropole 22 rue de Lille BP 40018 - 59431 HALLUIN Cedex TÉL. 03 20 94 12 54 www.simup.fr

STSA - Santé Travail Sambre Avesnois 24, rue Romain Duchateau 59720 LOUVROIL Tél : 03 27 53 31 31 www.sante-travail-sa.fr

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Y penser ! Covid-19 : rappels de la CNIL sur la collecte de données personnelles par les employeurs Dans le cadre de son obligation de sécurité, l’employeur a en effet, conformément au RGPD, le droit de traiter des données personnelles lorsqu’elles sont strictement nécessaires au respect de cette obligation légale. En raison du caractère sensible qu’elles revêtent, les données relatives à l’état de santé d’une personne font en effet l’objet d’une protection juridique toute particulière : elles sont en principe interdites de traitement. La CNIL publie sur son site un avis circonstancié, actualisé en fonction

des dispositions légales et règlementaires prises par les pouvoirs publics, face à la crise sanitaire. Il importe de s’y référer, notamment pour des pratiques telles que le relevé de température à l’entrée des locaux, la réalisation de tests sérologiques et de questionnaire sur l’état de santé, les plans de continuation de l’activité, la réorganisation du travail, via notamment des solutions logicielles.

Un salarié sur dix est aidant familial !

CSE : dès le onzième salarié !

Selon l’Association française des aidants, 47 % des aidants ont une activité professionnelle, soit environ un salarié sur dix ! Concilier vie professionnelle et situation d’aidant tourne souvent au « casse-tête ». Des aménagements sont souvent convenus au cas par cas entre salarié concerné, collègues et employeur. Le Code du travail prévoit trois types de congés : le congé de proche aidant (accessible avec ou sans lien de parenté avec la personne aidée), le congé de solidarité familiale (pour l’accompagnement d’un proche en fin de vie), le congé de présence parentale (à destination des parents s’occupant d’un enfant de moins de 20 ans gravement malade, accidenté ou handicapé).

Le dossier de Travail et Sécurité, n°818-Septembre 2020 est consacré aux entreprises de moins de 50 salariés, qui n’ont souvent pas de personnel dédié à la prévention des risques professionnels. Il est rappelé que depuis le 1er janvier 2020, toute entreprise, audelà de 11 salariés, doit avoir mis en place son Comité économique et social. Exit le Comité d’hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT), qui s’imposait à partir de 50 salariés et plus. Le dialogue au sein de l’entreprise est contributeur de santé et sécurité au travail.

Source : cnil.fr

Source : inrs.fr

Source : aidants.fr

AUPRÈS DE VOUS… 04

Votre service de santé au travail vous conseille.

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Et la grippe ? Chaque année, d’octobre à mars, 2 à 8 millions de personnes font la grippe en France. La Haute Autorité de santé recommande la vaccination pour les personnes particulièrement exposées aux risques de complications graves de la grippe : - les personnes de 65 ans et plus ; - les personnes atteintes de certaines maladies chroniques dont la liste est donnée dans le calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales ; - les femmes enceintes ; - les personnes souffrant d’obésité (IMC égal ou supérieur à 40kg/m2) ; - l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque de grippe grave (dans l’objectif de protection des nourrissons qui ne peuvent pas être vaccinés) et des personnes immunodéprimées. Pour ces personnes, le vaccin est gratuit. Depuis 2019, elles peuvent se faire vacciner par un médecin, une sagefemme, un infirmier ou un pharmacien volontaire sur simple présentation de leur bon de prise en charge, délivré par leur caisse d’assurance maladie. Source : ameli.fr

Covid-19 : Le référent Covid, le service de santé au travail. Le protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de Covid-19, applicable au 1e septembre 2020, implique la désignation d’un référent Covid au sein de chaque entreprise. Il s’assure de la mise en œuvre des mesures définies et de l’information des salariés. Son identité et sa mission sont communiquées à l’ensemble du personnel. Dans les entreprises de petite taille, il peut

être le dirigeant. Les entreprises peuvent s’appuyer, pour la définition et la mise en œuvre des mesures, sur les services de santé au travail, au titre de leur rôle de conseil et d’accompagnement des employeurs et des salariés ainsi que de leurs représentants. Source : travail-emploi.gouv.fr

IL VOUS APPORTE COMPÉTENCES ET EXPÉRIENCES RÉPONDANT AUX DIFFÉRENTS RISQUES DE VOTRE ENTREPRISE. CONSULTEZ-LE ! Entreprise & Santé • 4e trimestre 2020 • N°52 • www.entrepriseetsante.fr

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EN DIRECT

Val de Lys

Menuiserie NordPVC remporte le trophée prévention 2020 Située à Comines, Menuiserie NordPVC, créée il y a plus de 30 ans, réalise des fenêtres, baies coulissantes et portes d’entrée pour la construction neuve et la rénovation. Ses principaux clients sont les constructeurs de maisons individuelles et de logements collectifs, les artisans et les promoteurs immobiliers. Sur une ligne de fabrication ultra-moderne, ses 35 collaborateurs produisent chaque année 15 000 menuiseries. L’entreprise place ses collaborateurs au centre de ses décisions. Grâce à la mise en place d’une nouvelle politique de prévention des risques, les accidents du travail sont en forte diminution depuis 2 ans. C’est à la suite de ses bons résultats que le SIM’UP, Santé au travail Vallée de la Lys Lille Métropole, leur a remis le 27 janvier 2020, le trophée Prévention 2020. Issu de grands groupes industriels, Jean-Philippe Mura arrive en janvier 2017 comme directeur d’usine chez Menuiserie NordPVC. «À mon arrivée, un rigoureux processus d’observation et d’analyse a été réalisé. Outre les règles habituelles de sécurité appliquées par tout salarié et visiteur, un dialogue permanent et une communication hebdomadaire ont été mis en place par le biais du Quart d’heure Sécurité. Chaque semaine, ce moment d’échange et concertation qui inclut les salariés leur permet d’en savoir un peu plus sur les mesures prises ou à mettre en place. Dernièrement, nous avons abordé le sujet de la sécurité incendie et la manipulation des extincteurs. Dans cette démarche de sécurisation de nos métiers, nous avons également engagé un suivi régulier avec notre médecin du travail, le Dr Grégory Defrance du SIM’Up. Et au niveau recrutement, je vois, en tête à tête, chaque nouveau salarié sur les questions de sécurité.»

La méthode et les résultats Les résultats sont là. En 2019 : trois accidents du travail contre onze en 2018 ! Pour l’instant, un seul en 2020 », explique JeanPhilippe Mura. « C’est le résultat du travail de chaque collaborateur. Une règle de sécurité s’applique à chacun, quelle que soit sa fonction dans l’entreprise. Chacun se doit d’être exemplaire ». Par exemple, le port de chaussures de sécurité est obligatoire à quiconque entre dans l’atelier de production ou en zone logistique « Rien ne vaut l’observation permanente et l’analyse de chaque " incident ", " presqu’accident " et " accident " avec le salarié concerné pour en identifier les causes et mettre en place les contre-mesures ». 06

MENUISERIE NORDPVC 35 salariés Jean-Philippe Mura, directeur d’usine Comines SANTÉ AU TRAVAIL VALLÉE DE LA LYS LILLE METROPOLE (SIM’UP)

La plus-value SIM’UP Jean-Philippe Mura est concret : « Une fois par trimestre minimum, je rencontre notre médecin du travail, durant une heure, en entreprise ou au centre médical. Nous échangeons sur des situations individuelles, pour identifier le plus tôt possible les solutions les plus adaptées. Nous abordons aussi et surtout la situation collective, pour progresser ensemble et en confiance ». Le Dr Grégory Defrance confirme : « Nous échangeons effectivement, dans le strict respect du secret médical. Et j’ai assisté à la naissance d’une véritable politique de prévention, basée sur la rigueur et le dialogue. Le « Quart d’heure Sécurité » hebdomadaire repose sur un travail de fond quotidien. Des investissements réguliers sont effectués. Notre expertise est écoutée ». Actuellement, Menuiserie NordPVC étudie des solutions d’aide à la manutention. Le trophée Prévention est venu couronner ce travail continu. Il apporte une indéniable reconnaissance qui encourage toutes les équipes et conforte les clients.

En deux années, nous sommes passés de 11 à 1 accident par an ! Jean-Philippe Mura, directeur d’usine, Menuiserie NordPVC

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EN DIRECT

Pour réussir en tant que petite entreprise, il nous faut un partenaire expérimenté et averti. Nicolas Royer, directeur, AEC

ATELIER DES ÉPICES ET CONDIMENTS Agroalimentaire 12 salariés Nicolas Royer, directeur SANTE AU TRAVAIL CALAIS-BOULOGNELE TOUQUET (ASTIL)

Agroalimentaire

Une Journée santé et sécurité… même en TPE ! Implanté à Pont-de-Briques, près de Boulogne-Sur-Mer, Atelier des épices et condiments (AEC) a intégré en 2014 le groupe Charbonneau Brabant, leader mondial en élaboration de vinaigres, vinaigrettes, sauces et moutarde. Grâce à ses 12 salariés, AEC produit de la moutarde, repris au sein du groupe pour élaborer des sauces, distribuées sous différentes marques dans plus de 80 pays. Service de santé au travail, l’ASTIL a été le partenaire d’AEC pour co-réaliser une « Journée santé et sécurité au travail ».

Les enjeux

La plus-value ASTIL

Arrivé à la tête d’AEC en avril 2019, Nicolas Royer a une conviction : « Sensibiliser, informer, former les salariés à la santé et la sécurité au travail est l’une des clés de la réussite d’une politique de prévention. Pour réussir en tant que petite entreprise, il nous faut un partenaire expérimenté et averti. Je me suis donc tout naturellement tourné vers l’ASTIL, notre service de santé au travail ».

Plusieurs collaborateurs du Dr Daniel Blondeau, médecin du travail, sont intervenus. Jeanne-Marie Anot est technicienne hygiène et sécurité, coordinatrice du pôle d’expertise addiction : « J’ai abordé les addictions à l’alcool, en utilisant un outil de simulation des effets de la consommation et en abordant la question cruciale de la durée d’élimination. Ma collègue, Adeline Gérard, a animé un atelier sur le tabac, en privilégiant la question du sevrage ». Technicienne hygiène et sécurité, Aurore Pécron a animé un atelier Gestes et postures : « Avec un squelette notamment, j’ai pu expliquer les conséquences dorsales d’une posture et du port de charges. L’écoute de chaque participant sur son activité permet d’apporter des conseils très adaptés à la situation de travail de chacun ». Pour Emily Lenglos, médecin du travail, coordinatrice du pôle d’expertise sur les risques chimiques, « J’étais accompagnée de Manon Dachicourt, assistante en santé au travail. L’essentiel est d’avoir un temps d’échanges, dans une ambiance conviviale… pour expliquer les risques chimiques ! Pour cela, le jeu « la chasse aux risques » est très précieux. Il permet à chacun de poser ses questions, sur ce sujet qui peut apparaître obscur et compliqué ». Nicolas Royer tient à remercier l’ASTIL: « J’ai eu d’excellents retours de l’ensemble des collaborateurs. Le fait d’être en petit groupe avec des experts pragmatiques, accessibles et pédagogues est gage de succès ».

La méthode « J’ai souhaité consacrer une journée entière à la santé et la sécurité au travail. Ce jour-là, nous avons arrêté la production, pour permettre à chacun des 12 collaborateurs de participer », poursuit Nicolas Royer. « Avec l’ASTIL, nous avons abordé trois thèmes : le port de charges, les risques chimiques, les addictions alcool et tabac. Nous avons opté pour des ateliers en petits groupes, avec des méthodes ludiques et participatives privilégiant les échanges. Les professionnels de l’ASTIL sont venus sur place, en s’adaptant à nos locaux : c’est important pour la réussite de la journée ». La matinée était consacrée à des interventions sur l’importance de la sécurité et la qualité. Et l’après-midi, aux ateliers avec l’ASTIL.

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ERGONOMIE & ORGANISATION

Médico-social

La qualité de vie au travail compte ! Sur le Dunkerquois, depuis 30 ans, l’APAHM œuvre pour l’accompagnement des personnes âgées ou à handicap moteur, dans le champ du médico-social. Sous la pression, notamment, de l’environnement institutionnel, le secteur médico-social est en pleine mutation, tant pour les modes de financement, que pour les organisations et pratiques professionnelles. Intégrer et promouvoir la Qualité de vie au travail (QVT) est une volonté forte de l’APAHM. Elle a trouvé un appui solide auprès du CEDEST, son service de santé au travail.

APAHM 140 salariés Catherine Deveugle, Administrative et Ressources Humaines, membre du Comité de Direction Générale Dunkerque SANTÉ AU TRAVAIL DU DUNKERQUOIS (CEDEST)

Changement, quand tu nous tiens !

2020 : garder le cap !

Catherine Deveugle est Directrice Administrative et Ressources Humaines à l’association APAHM, présidée par Jo Dairin. L’APAHM regroupe 140 salariés pour le maintien à domicile, l’aide aux aidants, l’emploi (Voir encadré). « Dans notre secteur d’activité, les changements, imposés par notre environnement, peuvent tenir en trois maître-mots : amélioration continue, évaluations, exigences des financeurs. Ce contexte est source d’inquiétude et de tensions légitimes. Nous avons décidé de mettre en œuvre une démarche de la Qualité de vie au travail parce qu’un salarié heureux au travail est impliqué et ce dans une démarche d’amélioration continue de la qualité de service. En fin d’année 2019, nous avons initié un diagnostic et réalisé une journée de sensibilisation et d’échanges. En 2020, nous poursuivons la démarche, même si la Covid-19 a contrarié tous nos calendriers ». Au CEDEST, Catherine Deveugle a contacté Françoise Mailly, médecin du travail, et Christelle Hennion, responsable du développement.

Pour Catherine Deveugle, « En 2020, le confinement a tout bousculé. Mais nous gardons le cap ! Financé par notre Opca UNIFAF, nous avions mis en place, en novembre à l’issue de la journée de sensibilisation, un questionnaire anonyme, grâce au concours du Cabinet Arthur Hunt, conseil en ressources humaines. La restitution des résultats en janvier 2020 nous a permis de mettre en place un plan d’actions SQVT. Un Comité de pilotage associe un membre du CSE, le responsable sécurité et un salarié de chaque service de l’APAHM. La concertation est gage de succès. Nous avions mis en place une Charte Télétravail ; elle est passée au second plan, en mars, avec ce " télétravail contraint " issu du confinement. Nous reprenons actuellement nos travaux : alignement managérial, droit à la déconnexion, étude des postes de travail etc. La dynamique est lancée ! ». Christelle Hennion conclut : « La QVT fait partie de l’offre adhérent du CEDEST. Mais tout repose sur la volonté et la dynamique de l’entreprise ou de l’association ».

Novembre 2019 : connaître et sensibiliser « En association avec le Comité social et économique, le Conseil d’administration, le Comité de direction et les acteurs de prévention, nous avons invité tous les managers et les collaborateurs à une " journée QVT ", en novembre 2019 ». Le matin a été consacré à une information sur la volonté de l’association et la présentation du concept QVT. « Nous avons privilégié les échanges. Christelle Hennion a animé une présentation avec des quizz interactifs. Nous voulions privilégier l’expression des collaborateurs ». L’après-midi a été consacré à des ateliers d’expression des salariés sur les thèmes de santé au travail, développement des compétences, ergonomie, management, QVT/Bien-être et en parallèle étaient proposés des stands de relaxation, shiatsu, yoga, brain gym. 08

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Les 4 dimensions de l’APAH

aidants : ntien au domicile et aide aux Département Autonomie, mai dre, Flan de lins Mou des Clic lins, Savs, Samsah, Résidence Les Mou ilité), nseil et expertise pour l’accessib Auto-école adaptée, Helios (Co oïs d’Al son Mai ad), Ehp en jour de l Sill’âge(service itinérant d’accuei ants d’aid is (rela ide rm’a nt et de répit), Inte (Plate-forme d’accompagneme ire). pora tem l cuei d’ac au domicile), L’Escale (maison et maintien dans l’emploi des rtion Inse : l Département Emploi travailleurs handicapés

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Entreprise adaptée Prest’Apahm ovation et Développement l Cellule Recherche, Inn

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VOTRE SANTÉ VOTRE EMPLOI

Sars-cov-2

Et en cas de Covid-19 ? Le « protocole national de déconfinement » n’est plus ! Il est remplacé par le « protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés face à l’épidémie de Covid-19 », applicable depuis le 1er septembre 2020. En dehors de l’obligation de porter le masque dans les espaces partagés et clos, ce protocole aborde de nombreux points importants pour la vie quotidienne au travail. Nous abordons ci-après la prise en charge d’une personne symptomatique et de ses contacts rapprochés. Ce protocole comprend six parties et quatre annexes, toutes aussi importantes les unes que les autres (voir encadré). Un référent est désigné : il s’assure de la mise en œuvre des mesures définies et de l’information des salariés. Son identité et sa mission sont communiquées à l’ensemble du personnel. Dans les entreprises de petite taille, le référent Covid peut être le dirigeant. Mais en cas de Covid, que faire ?

En présence d’une personne symptomatique En l’absence de signe de gravité, il faut contacter le médecin du travail ou demander à la personne de contacter son médecin traitant pour avis médical. S’il y a confirmation d’absence de signes de gravité, il faut organiser son retour au domicile en évitant les transports en commun. En cas de signe de gravité (ex. détresse respiratoire), il faut appeler le SAMU.

Rédiger une procédure adaptée En lien avec le service de santé au travail, l’entreprise doit rédiger préventivement une procédure adaptée de prise en charge sans délai des personnes symptomatiques afin de les isoler rapidement dans une pièce dédiée, avec port du masque chirurgical et de les inviter à rentrer chez elles en utilisant si possible un autre mode de transport que les transports en commun et contacter leur médecin traitant.

Après la prise en charge de la personne Il faut prendre contact avec le service de santé au travail et suivre ses consignes, y compris pour le nettoyage et la désinfection du poste de travail et le suivi des salariés ayant été en contact avec le cas. Si le cas Covid est confirmé, l’identification et la prise en charge des contacts seront organisées par les acteurs du « contacttracing », à savoir le médecin prenant en charge le cas et les plateformes de l’Assurance maladie.

À consulter ! Le protocole national et des questions-réponses mises à jour régulièrement sont consultables sur travail-emploi.gouv : 1. Les modalités de mise en œuvre des mesures de protection dans l’entreprise dans le cadre d’un dialogue social. 2. Les mesures de protection des salariés. 3. Les dispositifs de protection des salariés. 4. Les tests de dépistage. 5. Le protocole de prise en charge d’une personne symptomatique et de ses contacts rapprochés. 6. La prise de température. Annexe 1 : Quelques bonnes pratiques à promouvoir dans la gestion des flux de personnes. Annexe 2 : Nettoyage/ désinfection des surfaces et aération des locaux : modalités pratiques. Annexe 3 : Les masques. Annexe 4 : Les règles de port du masque dans les lieux collectifs clos.

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Vu ! DEUX TIERS DES ENTREPRISES ONT JOINT LEUR SSTI LORS DE LA CRISE DE LA COVID-19 Présanse, représentation nationale des Services de Santé au Travail Interentreprises (SSTI), a fait réaliser une enquête auprès des entreprises adhérentes sur le rôle joué par leur SSTI durant la crise sanitaire de la Covid-19 : • 68 % des entreprises adhérentes ayant pris part à l’enquête mentionnent avoir été en contact avec leur SSTI depuis le début de la crise sanitaire : - à l’initiative du SSTI pour 33 % d’entre elles, - à l’initiative de l’entreprise, pour 27 % d’entre elles. • Cette proportion est variable selon la taille et le secteur d’activité de l’entreprise : - Près de 90 % des entreprises de plus de 50 salariés. - 74 % des entreprises de l’industrie et de la construction. • 30% des entreprises n’évoquent aucun contact avec leur SSTI, notamment les entreprises de toute petite taille (avec un ou deux salariés), mais aussi davantage d’entreprises du commerce, de l’hébergement, de la restauration ou encore des transports, sans doute plus touchées par les fermetures. Source : presanse.fr (Enquête Harris interactive réalisée du 10 au 31 juillet 2020 sur la base d’un échantillon représentatif de 15 802 entreprises).

« PLAN D’ACTIONS COVID-19 » : EN LIGNE, LE DU ACTUALISÉ EN 40 QUESTIONS. L’exposition à la Covid-19 doit faire l’objet d’une démarche d’évaluation des risques de la part des employeurs et être intégré dans le DUER (Document unique d’évaluation des risques). L’INRS et l’Assurance maladie – Risques professionnels proposent un nouvel outil, le « Plan d’actions Covid-19 ». En accès libre et facile d’utilisation, ce questionnaire en ligne permet d’identifier de nombreuses situations à risque Covid-19 : accueil du public, gestion des prestataires extérieurs, aménagement des locaux, conduite à tenir visà-vis d’un travailleur présentant des symptômes de la Covid-19, etc. À chaque situation, il propose des mesures très opérationnelles pour agir.

LE CODE DU TRAVAIL EN UN CLIC ! Depuis mai 2019, l’OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publiques) a lancé la chaîne « Minute Prévention » sur You tube. De courtes vidéos de 2 à 3 minutes permettent d’animer le quart d’heure sécurité sur les chantiers. Ces vidéos permettent d’aborder les problématiques du quotidien sur les chantiers. Une vidéo par mois est mise en ligne : risque routier, propreté, casque de protection, etc. Source : preventionbtp.fr

Source : inrs.fr

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DOSSIER

RISQUE EXPERTISE

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Votre cotisation, vos experts SANTÉ TRAVAIL !

SOLUTIONS

SERVICE

TPE ou PME, sachez en profiter ! A coûts constants, vous pouvez bénéficier de l’expertise d’un ergonome, d’un psychologue du travail, d’un ingénieur ou d’un technicien HSE, d’un toxicologue, d’une assistante ou d’une infirmière santé-travail en lien

SEI N O C

LS

avec votre médecin du travail. En effet, vous le payez chaque année grâce à vos cotisations dites de « médecine du travail ». TPE ou PME : aujourd’hui, une équipe d’experts santé-travail est proche de vous…

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BTP SERVICES E COMMERC T & ARTISANA INDUSTRIE INTERIM

SANTÉ TRAVAIL

UNE COTISATION : DES SOLUTIONS ! La santé et le bien-être au travail consolident une entreprise. Surtout une TPE ou une PME ! Pour effectuer les bons investissements, le chef d’entreprise et les salariés ont besoin de conseils neutres, experts et avertis. Où les trouver ? Auprès des experts des services de santé au travail. L’entreprise a donc toutes les cartes pour développer la santé au sein de son environnement de travail, de son organisation et son management, de ses emplois.

L’ENVIRONNEMENT BIENVEILLANT Exemples • Maîtriser les risques liés aux circulations et au port de charges. • Connaître et maîtriser les risques chimiques. • Concevoir des postes et situations de travail favorables à la santé.

L’ORGANISATION ET LE MANAGEMENT BIENVEILLANTS Exemples • Résoudre les difficultés, voire les conflits interpersonnels. • Avoir des relations managériales qui favorisent l’épanouissement individuel et collectif. • Adopter une organisation qui intègre le bien-être.

L’EMPLOI BIENVEILLANT Exemples • Bénéficier d’un suivi de santé au travail, sur le plan individuel et collectif. • Accompagner dans son emploi un salarié en difficulté de santé. • Anticiper les changements liés à l’avancée en âge ou aux évolutions technologiques.

NE PAS CONFONDRE !

travail et inspection du Services de santé au travail. s é au travail sont de Les services de sant r t lucratif, financées pa associations sans bu les r pa ntes et agréés les entreprises adhére sionnels de santé au Direccte. Leurs profes chefs d'entreprises et travail apportent aux eils qui vont au-delà aux salariés des cons et s obligations légales du simple respect de de ont pas de pouvoir règlementaires. Ils n’ rs ent aux contrôleu et coercition, contrairem at il. Fonctionnaires d’ét inspecteurs du trava t en rifi e, ces derniers vé et affectés à la Direcct s loi, au titre des pouvoir la conformité avec la publics. 12

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ET LA SÉCU ? En santé au travail, la sécurité sociale intervient comm e « assureur santé ». Elle intervient dans la pr ise en charge des soins et des arrêt s de travail pour toute maladie ou accident : Caisse primaire d’assurance maladie du salarié. La sécurité sociale intervient ég alement pour l’indemnisation et la pr évention des accidents du travail et des maladies professionnelles : Caiss e d’assurance retraite et de santé au travail. La cotisation ATMP est à ch arge à 100 % de l'employeur.


EST-CE RENTABLE ?

Le poids des mots

DOSSIER

De plus en plus d’entreprises intègrent les questions de santé, bien-être et qualité de vie au travail dans leurs plans d’investissement. En effet, le retour sur investissement est prouvé ! Encore faut-il faire les bons choix…

Médecine du travail La médecine du travail est une spécialité au sein de la profession de médecin. En clair, le médecin du travail a bien « fait médecine ». Puis, en choisissant la spécialité de santé au travail, il a décidé de s’orienter exclusivement pour la prévention individuelle et collective en milieu de

2,20 € par euro investi

Dès 2011, l’AISS (Association internationale pour la sécurité sociale) a publié les résultats d’une étude internationale portant sur 300 sociétés dans 15 pays : calcul du ratio coût-bénéfice de l’investissement en santé et sécurité au travail. Le retour moyen sur investissement est de 2,20 € par euro investi par an et par salarié.

travail. A noter que les anglo-saxons parlent de « soins préventifs », plutôt que de prévention !

En observant les comptes d’exploitations de 21 sociétés du BTP et en établissant la comptabilité analytique de 101 actions de prévention, l’OPPBTP constate dès 2012 que le retour sur investissement s’effectue à court terme : 1,5 an, notamment pour des entreprises de petite taille. Leurs calculs aboutissent à 2,19 € par euro investi.

PME : en moins de 5 ans !

Santé au travail La santé au travail concerne tous les facteurs de santé (favorables ou défavorables) qui existent au sein d’une entreprise privée ou d’une administration publique. Elle intéresse le travailleur salarié autant que le travailleur

indépendant.

Avec

la

santé au travail, nous parlons de plusieurs compétences et expertises : sociales et psychosociales, scientifiques et médicales.

Artisans du BTP : en un an et demi !

En 2014, l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail publie les résultats d’une étude portantsurlesPetitesetmoyennesentreprises.Une étude de rentabilité a notamment été approfondie sur 13 cas d’actions dans différentes entreprises : boulangerie, alimentaire, construction, industrie, construction, pose de fenêtre, revêtement de sol. Pour 11 d’entre eux, la période de rentabilisation est de quelques mois à 3 ans. Pour les 2 cas restants, cette période est supérieure à 4 ans. Le présentéisme, l’amélioration du confort avec disparition de gênes ou douleurs, l’augmentation de la productivité et de la qualité, la réduction du nombre d’incidents et d’accidents sont autant de facteurs qui expliquent ces résultats.

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DOSSIER

SANTÉ TRAVAIL

DES EXPERTS : DES SOLUTIONS !

Les relations au travail Après des études supérieures en psychologie du travail (Master II), Elina Rouet a travaillé durant cinq ans, en cabinet privé, dans l’orientation et l’insertion professionnelle des jeunes et des adultes, avant de mettre ses compétences au service de l’ASTIL, depuis près de quatre ans. « Mon intervention est toujours validée par le médecin du travail qui suit l’entreprise. J’ai deux types de prestation. Je peux recevoir en consultation un salarié à titre individuel, pour une problématique de souffrance au travail. J’explique toujours le cadre de ma consultation, car je n’interviens pas sur des difficultés, troubles ou maladies à caractère personnel. Dans ce dernier cas, j’oriente le salarié vers un professionnel en libéral. Je peux aussi mener des actions collectives. Par exemple, suite à un entretien individuel, dans le respect de l’anonymat, avec l’accord du salarié je peux aller en entreprise, pour accompagner l’employeur et le salarié. Il m’arrive d’intervenir sur des problématiques de gestions

Elina Rouet, psychologue du travail, ASTIL 62 Santé au travail de CalaisBoulogneLe Touquet

de conflit, voire des situations de harcèlement moral ou sexuel. Je peux intervenir sur les relations entre deux salariés, les relations entre le manager et son équipe, la sensibilisation des managers, des équipes et des directions... »

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Séverine Lesne, ingénieur HSE et Christophe Pinchon, ingénieur HSE (Hygiène sécurité et environnement), AISMT Cambrai

La sécurité au travail Après l’obtention d’un master en Santé sécurité environnement (spécialité sécurité industrielle), Séverine Lesne a travaillé plusieurs années en industrie avant de rejoindre l’AISMT depuis 5 ans. Après des études d’ingénieur en QHSE, Christophe Pinchon a travaillé 20 ans pour l’industrie chimique et pétrolière, le bâtiment et l’automobile, la sureté des installations nucléaires. Il a rejoint l’AISMT depuis près de 8 ans. « Nous apportons à nos adhérents une aide pour l’approche règlementaire des différents risques au travail. Cela se fait dans une relation de coaching continu, au sein de laquelle nous connaissons et suivons étroitement l’entreprise, dans le respect du secret professionnel. Lors de nos visites, nous identifions les besoins de l’entreprise, grâce à un échange interactif « questionsréponses ». Nous pouvons avoir une intervention ponctuelle, en réponse à une question précise. Nous avons très souvent des suivis au long cours, car les besoins de l’entreprise évoluent en permanence. Surtout quand elle s’engage dans une démarche progressive et continue en santé et sécurité au travail. 14

Santé au travail du Cambrésis

Nous intervenons essentiellement dans des TPE et des PME. Notre rôle alors est de mettre en capacité l’entreprise, en assurant du transfert de savoirs et de compétences. Nous lui permettons de gagner du temps ! Nous travaillons à la demande et en étroite collaboration avec les médecins mais aussi avec l'ensemble de l'équipe pluridisciplinaire. Nous mettons l’entreprise en liaison avec d’autres partenaires, si cela est nécessaire. Par exemple, pour le risque chimique, nous travaillons régulièrement avec la Carsat... »

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BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM

LE CAHIER JURIDIQUE détachable !

Avec ce cahier central, nous abordons les fondamentaux législatifs de la Santé au Travail, tels que définis par le Code du travail et donc, applicables aux entreprises privées. Il s’agit de synthèses qui ne se substituent pas à la lecture des textes originaux.

L’ACTU

La reconnaissance de la COVID-19 en maladie professionnelle. Le décret n° 2020-1131 du 14 septembre 2020 relatif à la reconnaissance en maladies professionnelles des pathologies liées à une infection au SARS-CoV2 est paru au Journal officiel de la République française (JORF) le 15 septembre 2020. Ce décret crée deux tableaux de maladie professionnelle dénommés « Affections respiratoires aiguës liées à une infection au SarsCov2 » : - Le tableau 100 pour le régime général d’assurance-maladie (Code de la sécurité sociale). - Le tableau 60 pour le régime agricole d’assurance maladie (Code rural et de la pêche maritime).

- à l’exposition au risque (« Liste limitative des travaux susceptibles de provoquer ces maladies » : travaux accomplis en présentiel dans le secteur de la santé). Dans tous les autres cas, la demande de reconnaissance peut être déposée auprès de l’Assurance-Maladie (Régime général ou agricole) : elle sera étudiée au cas par cas par un comité d’experts médicaux (un médecinconseil et un médecin du travail ou un praticien hospitalier, désignés experts).

Ces tableaux instituent une « reconnaissance automatique » de la Covid-19 comme maladie professionnelle, en imputant au déclarant la présomption d’origine, dès lors que sont réunis trois critères relatifs : - à la forme de maladie (« Désignation des maladies » : formes respiratoires aiguës ayant nécessité une oxygénothérapie ou ayant entrainé le décès.) - au délai entre la maladie et la déclaration (« Délai de prise en charge » : 14 jours)

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Code de la sécurité sociale Reconnaissance de la Covid-19 en maladie professionnelle Textes de références : Décret n° 2020-1131 du 14 septembre 2020 relatif à la reconnaissance en maladies professionnelles des pathologies liées à une infection au SARS-CoV2 (JORF du 15 septembre 2020).

Le tableau 100 des maladies professionnelles est créé pour le régime général. Article 1 Après le tableau n° 99 annexé au livre IV (partie réglementaire) du code de la sécurité sociale, il est inséré un tableau n° 100 ainsi rédigé : « Tableau n° 100 « AFFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUËS LIÉES À UNE INFECTION AU SARS-COV2

Désignation des maladies Affections respiratoires aiguës causées par une infection au SARS-CoV2, confirmée par examen biologique ou scanner ou, à défaut, par une histoire clinique documentée (compte rendu d’hospitalisation, documents médicaux) et ayant nécessité une oxygénothérapie ou toute autre forme d’assistance ventilatoire, attestée par des comptes rendus médicaux, ou ayant entraîné le décès.

Délai de prise en charge 14 jours

Liste limitative des travaux susceptibles de provoquer ces maladies Tous travaux accomplis en présentiel par le personnel de soins et assimilé, de laboratoire, de service, d’entretien, administratif ou de services sociaux, en milieu d’hospitalisation à domicile ou au sein des établissements et services suivants : établissements hospitaliers, centres ambulatoires dédiés covid-19, centres de santé, maisons de santé pluriprofessionnelles, établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, services d’aide et d’accompagnement à domicile intervenant auprès de personnes vulnérables, services de soins infirmiers à domicile, services polyvalents d’aide et de soins à domicile, centres de lutte antituberculeuse, foyers d’accueil médicalisés, maisons d’accueil spécialisé, structures d’hébergement pour enfants handicapés, appartements de coordination thérapeutique, lits d’accueil médicalisé, lits halte soins santé, centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie avec hébergement, services de santé au travail, centres médicaux du service de santé des armées, unités sanitaires en milieu pénitentiaire, services médico-psychologiques régionaux, pharmacies d’officine, pharmacies mutualistes ou des sociétés de secours minières Activités de soins et de prévention auprès des élèves et étudiants des établissements d’enseignement Activités de transport et d’accompagnement des malades, dans des véhicules affectés à cet usage

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Code de la sécurité sociale Reconnaissance de la Covid-19 en maladie professionnelle Le tableau 60 des maladies professionnelles est créé pour le régime agricole. Article 2 Après le tableau n° 59 de l’annexe II du livre VII du code rural et de la pêche maritime, il est inséré un tableau n° 60 ainsi rédigé : « Tableau n°60 « AFFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUËS LIÉES À UNE INFECTION AU SARS-COV2

Désignation des maladies Affections respiratoires aiguës causées par une infection au SARS-CoV2, confirmée par examen biologique ou scanner ou, à défaut, par une histoire clinique documentée (compte rendu d’hospitalisation, documents médicaux) et ayant nécessité une oxygénothérapie ou toute autre forme d’assistance ventilatoire, attestée par des comptes rendus médicaux, ou ayant entraîné le décès

Délai de prise en charge 14 jours

Liste limitative des travaux susceptibles de provoquer ces maladies Tous travaux accomplis en présentiel par le personnel administratif, de soins et assimilé ou d’entretien, au sein des établissements et services suivants dépendant d’organismes ou d’institutions relevant du régime de protection sociale agricole : - les services de santé au travail ; - les structures d’hébergement et de services pour personnes âgées dépendantes ; - les structures d’hébergement pour adultes et enfants handicapés ; - les services d’aide et d’accompagnement à domicile intervenant auprès de personnes vulnérables.

L’instruction des demandes de reconnaissance peut être confiée à un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. Article 3 Par dérogation à l’article D. 461-26, aux six premiers alinéas de l’article D. 461-27 et à l’article D. 461-28 du code de la sécurité sociale, ainsi qu’aux articles D. 751-34, D. 751-35, D. 752-9 et D. 752-10 du code rural et de la pêche maritime, le directeur général de la Caisse nationale de l’assurance maladie peut, en application du 3° de l’article L. 221-3-1 du code de la sécurité sociale, confier à un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles l’instruction de l’ensemble des demandes de reconnaissance de maladie professionnelle liées à une contamination au SARS-CoV2 et comprenant : 1° Un médecin-conseil relevant du service du contrôle médical de la Caisse nationale de l’assurance maladie ou de la direction du contrôle médical et de l’organisation

des soins de la caisse centrale de la mutualité sociale agricole ou d’une des caisses locales, ou un médecin-conseil retraité ; 2° Un professeur des universités-praticien hospitalier ou un praticien hospitalier particulièrement qualifié en matière de pathologie professionnelle, réanimation ou infectiologie, en activité ou retraité, ou un médecin du travail, en activité ou retraité, remplissant les conditions prévues à l’article L. 4623-1 du code du travail, nommé pour quatre ans et inscrit sur une liste établie par arrêté du directeur général de l’agence régionale de santé. Il perçoit une rémunération dans les conditions mentionnées au 3° de l’article D. 461-27 du code de la sécurité sociale.

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Covid-19 et maladie professionnelle En pratique : faire valoir ses droits. POURQUOI ? La reconnaissance en maladie professionnelle de la Covid-19 permet de bénéficier : d’un remboursement des soins à 100 % sur la base du tarif de la Sécurité sociale ; d’indemnités journalières plus avantageuses que lors d’un arrêt maladie classique ; d’une rente viagère, en cas de séquelles occasionnant une incapacité permanente ; cette rente est calculée selon la gravité des séquelles et les revenus antérieurs à la contraction du virus. Les ayants droit d’une personne décédée de l’affection Covid-19 peuvent également faire valoir la reconnaissance et bénéficier d’une rente.

COMMENT ? Le site internet declaremaladiepro-ameli.fr permet à toutes les personnes concernées d’effectuer leur déclaration en ligne. Pour effectuer la demande, il faut joindre les documents suivants néces saires à l’étude du dossier (source : ameli.fr et service-public.fr) : le certificat médical initial (CMI) établi par le médecin traitant, qui pose le diagnostic de Covid-19 et qui mentionne les éléments cliniques ou les examens ayant permis de poser ce diagnostic ; un compte rendu d’hospitalisation mentionnant le recours à l’oxygénothérapie ou à une assistance ventilatoire et le diagnostic Covid-19 lorsque c’est le cas. Si l’oxygénothérapie a été effectuée en dehors d’un cadre hospitalier (par exemple, à domicile), le médecin traitant devra inclure cette information dans le CMI ; un justificatif d’activité professionnelle : l pour les professionnels de santé et personnes salariées exerçant dans le secteur des soins : une attestation de l’employeur mentionnant l’emploi et les périodes d’absence en 2020 ; l pour les professionnels de santé libéraux : une attestation sur l’honneur mentionnant la réalisation d’actes de soins au cours des 15 jours précédant le diagnostic d’infection ; l pour les personnes salariées, hors secteur des soins : une attestation (non obligatoire pour le formulaire en ligne) de l’employeur mentionnant l’emploi et les périodes d’absence en 2020. seulement pour les ayants droit d’une personne décédée de la Covid-19 : une copie du certificat de décès du proche concerné, en plus des pièces demandées précédemment.

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DOSSIER

Ingénierie sociale Après 10 ans dans le commercial, Valérie Clerfayt a obtenu le DE Assistant de service social. Après une expérience auprès d’enfants en situation de handicap en Institut médico-éducatif, elle a intégré à mi-temps l’ASTAV depuis cinq ans. Son autre mi-temps est consacré aux patients d’un centre de réadaptation. « J’apporte aux salariés et à leurs entreprises une expertise sociale, en liaison étroite avec le médecin du travail, dans le respect de la confidentialité et du secret professionnel. Les salariés qui me consultent traversent des situations très différentes : surendettement, handicap et emploi, rôle d’aidant familial et activité professionnelle, reprise du travail après arrêt prolongé, situation de deuil ou de divorce, etc. Ces situations impactent leur santé et leur vie au travail. Les dispositifs sociaux sont nombreux mais peu connus. Et chacun « y va à reculons ». Je les informe à titre individuel. Et, surtout, je les oriente. Par exemple, il faut souvent du temps à un salarié pour concevoir le statut de travailleur en situation de handicap. Pourtant, c’est parfois salvateur pour lui et son emploi ! Il faut que l’employeur le comprenne aussi. Quand un conjoint ou un parent est en perte d’autonomie, il est important

Valérie Clerfayt, assistante sociale, ASTAV

Santé au travail du valenciennois

de ne pas s’isoler, de connaître les dispositifs d’aides et d’y avoir accès. Cela peut résoudre des problèmes d’absentéisme et concourir au mieux-être au travail. J’interviens quand il y a un impact en termes de santé au travail. C’est le cadre d’intervention du conseil social en service santé travail... »

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Amélioration des conditions de travail Après un Master II en « Ergonomie et conceptions des organisations du travail », Sabrina Girard devient consultante, après avoir été ingénieur d'études au CNRS. Depuis 2011, elle met ses compétences au service de la santé au travail et depuis 2017 avec STSA. « J’interviens sur demande du médecin du travail qui suit l’entreprise et en liaison étroite avec lui. Mon premier travail est souvent d’expliquer mon expertise au chef d’entreprise ! Je peux intervenir sur un poste de travail, vis-à-vis de la situation particulière d’un salarié, pour préserver sa santé tout en restant performant.

Sabrina Girard, ergonome STSA, Santé au travail de Sambre Avesnois

Je peux intervenir sur l’ensemble des situations de travail d’une entreprise, en prévention d’un risque d’altération de la santé pour plusieurs salariés. A cet égard, on peut citer, par exemple, un objectif de prévention des lombalgies ou des troubles musculo-squelettiques. Dans les deux cas, nous nous appuyons sur la culture de l'entreprise dans notre démarche d'accompagnement. Car c’est l’entreprise qui est actrice de « sa » santé au travail ! Nous lui apportons les expertises nécessaires. Mais, c’est elle qui maîtrise sa démarche. Par exemple, nous avons accompagné un salon de coiffure qui se réimplantait. Au début, nous avons donné quelques renseignements ponctuels. Puis, en travaillant sur plan, nous avons abordé plusieurs questions : sécurité incendie, circulations, produits toxiques, etc. Nous sommes allés au-delà du simple respect des normes et obligations, pour optimiser cette réimplantation en termes de santé des salariés. C’était entièrement compatible avec les résultats économiques du salon… »

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DOSSIER

Aide à l’identification des risques

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Après un BTS (Brevet de technicien supérieur) assistante de direction, Claire Roland est devenue assistante médicale en médecine du travail. Lors de la création du métier d’assistante santé travail, elle a été parmi les premières à se former… en 2008 ! Après avoir été assistante médicale et assistante santé travail pendant cinq ans, elle est devenue assistante santé travail à temps plein depuis 2015. « Le cœur de mon métier est de me rendre en entreprise pour actualiser la fiche d’entreprise dans le but notamment de la conseiller sur la prévention des risques professionnels (travail sur écran, port des EPI, Covid, mesure ponctuelle d’éclairement, de bruit…). Cette « fiche » permet au médecin du travail, qui suit l’entreprise, d’avoir une « photographie » des risques présents au sein des différentes situations de travail. Je travaille donc en liaison étroite avec le médecin du travail qui assure le suivi de santé au travail des salariés d’une entreprise, dans le respect strict du secret professionnel et du secret de fabrication. Ces visites d’entreprises me permettent aussi de présenter le service de santé au travail. Dans la majorité des cas, le responsable d’une TPE ou d’une PME Claire Roland, méconnait tout ce que peut lui apporter son service de santé au travail. Dans le cadre de l’élaboration de la fiche d’entreprise, nous participons à l’évaluation des assistante santé travail, risques professionnels. Ceci aide l’entreprise dans le cadre de l’élaboration de son Document unique : à chaque unité de travail, l’entreprise doit évaluer les risques, MTA et, en correspondance, identifier les moyens de prévention et les mesures à Santé au prendre. Notre fiche d’entreprise et le document unique doivent être cohérents... » travail de

l’Aisne

Analyse et évaluation des risques Soutenant, en octobre 2020, sa thèse d’ingénieur spécialisé en prévention des risques industriels (sur la toxicité des fumées de soudage), Aline Boyaval a d’abord obtenu un DUT Hygiène sécurité Environnement (option sécurité incendie), puis une licence en prévention des risques et maintenance environnement. Après plusieurs années en tant que responsable QSE dans la métallurgie et l’industrie pharmaceutique, elle a rejoint le CEDEST en septembre 2018. « J’ai d’abord apporté une expertise nouvelle : la radioprotection en industrie et en milieu médical, en tant que Personne compétente en radioprotection (PCR). J’interviens également dans l’évaluation des risques pour les entreprises industrielles, notamment dans le secteur de la métallurgie, du fait de mon expérience professionnelle. J’interviens toujours en liaison étroite avec le médecin du travail. Je lui permets de disposer de données techniques. Parfois dans des situations d’urgence : par exemple, en cas de mise en demeure de l’inspection du travail ou en cas de détermination de l’inaptitude médicale. J’interviens aussi hors situation d’urgence, dans l’accompagnement des entreprises pour l’évaluation des risques et l’élaboration de plans d’actions, notamment dans le cadre de l’actualisation du Document unique. Nous innovons en permanence au service des entreprises. Par exemple, plus de 180 entreprises ont 20

Aline Boyaval, technicienne de prévention, CEDEST Santé au travail du dunkerquois

suivis nos web séminaires dans le cadre de l’actualisation du Document unique face au Covid-19, au printemps 2020. Au cours de ces sessions, nous répondons à de nombreuses questions en direct, en partageant notre expertise entre plusieurs entreprises. L’information et la sensibilisation font partie de nos missions. Notre expertise se renforce au quotidien, au fur et à mesure de nos interventions « sur le terrain », en entreprises. Nous apportons à chaque entreprise l’information pertinente, car nous savons auprès de quel partenaire la trouver… Par exemple, nous travaillons sur un dépliant sur le risque ATEX (atmosphères explosives) en milieu portuaire, car nous avions des demandes en ce sens. Avec le médecin du travail et l’équipe santé travail, nous nous adaptons à chaque entreprise, à chaque instant ».

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DOSSIER

Secrétariat médical « Dans mes fonctions précédentes, je travaillais " avec et pour " des patients. Aujourd’hui, je travaille " avec et pour " des salariés, au service des médecins du travail et des entreprises adhérentes. En effet, avec mes collègues Astrid Dalle à Comines et Karine Lakhal à Halluin, nous sommes souvent à l’interface de l’entreprise et de son médecin du travail. Nous sommes en contact permanent avec les entreprises adhérentes et leurs salariés, autant pour la programmation des rendezvous, que pour les informer, les renseigner et les orienter. En effet, les dispositions règlementaires de suivi médical en santé au travail changent… mais les entreprises en prennent conscience souvent avec un important décalage dans le temps ! Notamment les TPE et PME qui ne peuvent pas suivre au jour le jour les évolutions règlementaires en la matière. Nous avons presque un rôle de médiation pour leur expliquer les changements… De ce fait, nous avons un rôle d’écoute qui est essentiel, autant auprès des employeurs que des salariés. Ce rôle prend de l’importance, au fur et à mesure que les prestations s’adaptent de plus en plus à la situation de chacun, entreprise et salarié. Nous avons un rôle d’interface avec les équipes de santé au travail.

Delphine Duquesnoy, secrétaire médicale, SIM’UP Santé au travail Métropole Nord

Vallée de la Lys

Le médecin du travail a des collaborateurs : infirmières, assistantes de santé au travail, IPRP, ergonome, psychologues. La transmission des informations est essentielle dans la réussite d’une intervention...»

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Infirmier santé travail Jeanine Duquesne, infirmière coordinatrice ACTION SANTÉ TRAVAIL Santé au travail de l’Artois

Infirmière diplômée d’état (IDE), Jeanine Duquesne a d’abord travaillé 4 ans en Hospitalisation à domicile. Elle a intégré la « Médecine du travail de Lens », en restant à mi-temps infirmière libérale. Puis, après avoir passé son DIUST (Diplôme interuniversitaire en santé au travail), elle s’est consacrée à temps plein à la santé au travail. Aujourd’hui, elle coordonne 35 infirmières et infirmiers au sein d’ACTION SANTE TRAVAIL (AST). « Les infirmiers réalisent des visites sur délégation du

médecin du travail, pour deux tiers de leur temps. C’est à dire qu’ils reçoivent en consultation individuelle les salariés, non soumis à un risque particulier. Celui-ci peut toujours, s’il le demande, être reçu ultérieurement par le médecin du travail. Pour leur part, ils réalisent les visites d’information et de prévention. Si nécessaire, au décours de cette visite, ils adressent le salarié au médecin du travail, soit le jour même ou à une date ultérieure selon la situation. Pour chaque salarié reçu, la mission de l’infirmier est indissociable de celle du médecin du travail. Ils ont d’ailleurs des réunions d’échanges et de débriefing, une fois par semaine en moyenne, avec le médecin du travail. En pratique, le médecin du travail a un portefeuille d’entreprises : il confie, sur protocoles, le suivi de santé au travail des salariés à l’infirmier de santé au travail. Ceux-ci ont le devoir de lui signaler le cas de salariés qui relèvent d’une visite médicale. La connaissance des entreprises et le lien privilégié avec le médecin du travail assurent au salarié un suivi de santé au travail de qualité...»

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DOSSIER

Suivi de santé des salariés et des entreprises

Après des études de médecine, Alban Marquis a passé un diplôme de spécialité : le diplôme d’études spécialisées de médecine du travail. Il est donc médecin spécialiste au même titre qu’un pneumologue, un dermatologue ou un cardiologue. « Mon cœur de métier est la relation entre santé et travail d’une part et du travail sur la santé d’autre part. Mon rôle est de permettre à un salarié, atteint d’une maladie ou de séquelles d’accident, de conserver son emploi, voire de changer de métier. Il est également de concourir à éviter que le travail ne crée des troubles ou des maladies chez un salarié. Dans les deux cas, c’est un métier de dialogues : avec le salarié d’une part et avec l’employeur et les représentants du personnel d’autre part. Dans ces dialogues, l’expertise médicale est obligatoirement neutre. En pratique, j’exerce une activité de suivi de la santé au travail de chaque salarié qui m’est confié à travers mon portefeuille d’entreprises. A ce titre, mon rôle va bien audelà de la détermination de l’aptitude médicale au poste de travail. Il s’agit de maîtriser les conséquences du travail sur la santé d’un salarié, autant que de lui permettre de garder une activité professionnelle en cas d’altération de sa santé, liée ou non liée à son travail. Cette mission est méconnue. Pourtant elle

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Alban Marquis, médecin du travail,

PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

demande le concours de compétences hautement averties : il s’agit du maintien en emploi d’un salarié ayant une altération de sa santé. Dans l’intérêt du salarié et de son entreprise, le médecin du travail doit associer les compétences de l’ergonome et de l’assistant social, sauvegarder le dialogue avec le salarié et son entreprise, développer des relations avec nombre de partenaires extérieurs dont l’Assurance maladie. C’est un travail d’équipe, avec les assistantes médicales, les assistantes santé travail, les infirmiers de santé au travail, et l’ensemble des intervenants en prévention des risques professionnels (ergonomes, psychologues du travail, techniciens et ingénieurs HSE, toxicologues, assistant social)...»

Risque toxique substances chimiques et la formation-information des salariés aux risques chimiques. Il a rejoint l'ASMIS en 2019.

Vincent Aubert, toxicologue ASMIS Santé au travail de la Somme

Après l'obtention d'un doctorat en Chimie moléculaire, Vincent Aubert assure des fonctions de recherche et développement, tant dans le domaine public que privé, notamment comme chargé de projet en chimie électronique moléculaire ainsi qu'en peinture. Puis il assure les fonctions de responsable "substances chimiques " dans le secteur automobile. A ce titre, il assure la conformité à la réglementation, l'accompagnement des fournisseurs dans l'amélioration de leur gestion des 22

« Mon expérience professionnelle me permet d'apporter une connaissance des risques chimiques, des processus de fabrication et de la règlementation. Les entreprises de petite taille ont un besoin important et essentiel d'informations. Par exemple, récemment, une PME souhaitait développer un nouveau process en ayant recours à un produit contenant une substance soumise à l'annexe 14 du règlement REACh, qui régit la mise sur le marché, au niveau européen, des produits et substances chimiques. Je l'en ai informée, avec l'équipe de santé au travail. Elle a eu recours à un autre produit et a pu continuer son projet. Nous sommes là pour rendre service, dans le souci de préserver la santé de chacun. Un autre exemple est une action auprès d'une direction des ressources humaines : mon rôle a été d'orienter, d'expliquer et vulgariser la maîtrise et l'approche du risque chimique. En 2020, l'ASMIS a intégré Toxilist, base d'informations partagées et collaboratives entre toxicologues de différents services de santé au travail. Toxilist permet de mieux appréhender les Fiches de données de sécurité des substances et produits chimiques qui entrent dans une entreprise... »

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PUBLICOMMUNIQUÉ

PRÉVENTION EN ENTREPRISE

APRÉVA mutuelle s’engage dans la Prévention et la Promotion de la Santé et accompagne les entreprises qui lui font confiance dans la mise en place d’un plan d’actions pour une meilleure qualité de vie au travail, en concertation avec leur service de santé au travail. Les chiffres sont sans appels, 82 % des dirigeants et 80 % des salariés considèrent que l’Entreprise doit avoir pour rôle de contribuer à la bonne santé des salariés (Baromètre Viavoice 2016). En ce sens, l’action de prévention est coconstruite avec le service de santé au travail, le dirigeant ainsi que les membres du Comité Social et Économique (CSE). Cette concertation permet une complémentarité, gage d’efficacité et d’efficience. Selon le secteur d’activité de l’entreprise, sa taille, le profil des salariés, Apréva développe, avec l’appui de professionnels agréés et de nouvelles technologies, des actions de prévention clefs en main et personnalisées. Un parcours de prévention se construit autour de 3 axes pour répondre aux besoins de l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise :

• informer, sensibiliser • conseiller, orienter • accompagner

Une démarche de prévention « clef en main » se déroule en 4 temps : Réalisation d’un diagnostic prévention ou d’un entretien approfondi pour définir les besoins et les attentes de l’entreprise et des salariés. Construction d’un plan de prévention sur-mesure pour répondre aux besoins émergés lors du diagnostic et/ou ceux identifiés par l’entreprise. Mise en place et déploiement des actions définies. Évaluation des actions et restitution à l’entreprise pour lui permettre de poursuivre la démarche de prévention initiée. Sur le court – moyen et long terme, la prévention sur le lieu de travail permet :

Les programmes de prévention Apréva apportent des réponses aussi bien collectives, qu’individuelles. Leurs objectifs majeurs sont de sensibiliser les salariés sur les principaux déterminants de santé (Alimentation, Activité Physique, Addiction, Gestion du stress...) et de prévenir des risques professionnels (Troubles Musculo-Squelettiques, Sommeil, Gestes et postures...).

• Une meilleure image de l’entreprise • De renforcer la motivation • De fidéliser les salariés • De favoriser le dévouement • D’augmenter la performance globale

apreva.fr

Siège social : 30 avenue Denis Cordonnier - 59000 Lille Mutuelle soumise aux dispositions du livre II du Code de la Mutualité - SIREN n° 775 627 391


ZOOM SUR

AISMT Cambrai

Confinement ou pas, la santé au travail continue ! Dans l’arrondissement de Cambrai, 35 000 salariés bénéficient du suivi en santé au travail de l’Association interprofessionnelle des services médicaux du travail : AISMT Cambrai, présidé par Guy Bricout. Durant le confinement, les 3 500 entreprises adhérentes de l’AISMT Cambrai, dont 85 % d’entre elles ont moins de 10 salariés, ont pu rester en relation avec leurs professionnels de santé au travail.

« En mars, tout s’est mis en place très rapidement ! », nous explique Anne Boquet, directrice de l’AISMT Cambrai. « Le 16 mars, nous étions à l’arrêt. Le 17, nous étions en activité, en protégeant la santé de nos propres salariés ». Face à cette situation inédite, de nombreuses entreprises appelaient pour avoir l’avis de " leur " service de santé au travail.

« Que faire » ? Les entreprises appelaient pour savoir quoi faire : « Quel protocole sanitaire

pour maintenir l’activité ? Où reprendre l’activité ? Que faire pour tel salarié à l’embauche ? Que faire pour ce salarié en arrêt pour Covid-19… et ses collègues ? Pour répondre à toutes ces questions nous nous sommes organisés avec quelques médecins au départ puis avec les IPRP, les infirmiers et les assistantes. Chaque entreprise devait avoir très rapidement une réponse adaptée à sa situation. Tous les appels téléphoniques étaient pris en direct, sans répondeur, et orientés vers le spécialiste concerné. Et nous avons même appelé plus de 700 entreprises adhérentes. Car anticiper est la meilleure des solutions. Et notre environnement

« Nous réalisons des engrenages et réducteurs pour l’industrie, les mines, les sucreries, la métallurgie... Nous avons repris progressivement dès le 2 avril, atelier par atelier. Les avis spécialisés et avertis de l’AISMT nous ont été essentiels, notamment pour les choix de procédures et produits ». « Dans le cadre de notre relation continue avec l’AISMT, le Dr Corinne Croquennoc a participé en visio à une réunion exceptionnelle du CSE. Grâce à la téléconsultation, chaque salarié qui le souhaitait pouvait aussi la consulter pour tout avis. Des visites sur site ont également eu lieu. Elle connaît parfaitement notre entreprise ».

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informatique sécurisé nous a permis de mettre en place les téléconsultations », précise Anne Boquet.

Lire la suite L’expertise médicale et l’expertise technique

CMD, Engrenages et réducteurs Cambrai, 300 salariés Annie Marchal, responsable système de management Frédéric Coquenet, infirmier santé travail, sous protocole avec le Dr Corinne Croquennoc (médecin du travail AISMT)


ZOOM SUR « Depuis 1983, nous en avons accueilli des générations de cambrésiens ! Pour le personnel, qui est avec nous depuis près de 20 ans, nous avons pris très au sérieux les consignes sanitaires. J’ai donc appelé l’AISMT. Madame Séverine Lesne m’a rappelée : elle m’a tout expliqué, en répondant à toutes mes questions. Puis elle est venue sur place. On a revu le circuit des livraisons. On a mis en place tous les consignes en salle et en cuisine. Ce fut un travail considérable ! Mais c’est dans l’intérêt de nos salariés autant que de nos clients ».

BRASSERIE BOULONNAISE, Chez Dan et Béa Cambrai 3 salariés Béatrice Petasse, gérante

“ L’AISMT nous a conforté pour toutes les mesures à prendre afin de réouvrir le salon, le plus sereinement possible. Nous avons bénéficié d’avis spécialisés pour les protections individuelles de type surblouses, masques et gants, les procédures de désinfection entre chaque client, la mise à disposition de gel de désinfection, serviettes et peignoirs à usage unique, l’entretien des surfaces et du sol, les nécessités d’aération sans climatisation, etc. Au moindre doute sur leur santé, les salariés ne venaient pas travailler. Nous nous sommes adaptés pour garder la confiance de nos clients ».

ORIGINAL STUDIO, salon de coiffure Cambrai, 4 salariés Nadine Mayeux, responsable

« Nous avons ouvert le 2 décembre 2019 ! Notre première année d’exploitation a donc été bien bouleversée par le confinement. J’ai reçu un coup de téléphone de la part de l’AISMT. Inutile de dire que j’ai été très surpris ! Tout d’abord, je me suis demandé pourquoi ils m’appelaient. Puis, nous avons passé en revue toutes les consignes à adopter. J’ai pu faire le point sur toutes les mesures de prévention nécessaires pour protéger nos salariés. J’ai réouvert le 2 juin, en étant rassuré : tout était au carré pour nos salariés… et nos clients ! »

PUB MAC LEAN, brasserie Cambrai 5 salariés Gaiëtan Lesne, gérant

« Avec 21 véhicules, nous assurons des transports sanitaires en ambulances allongées ou en VSL, sur 80 kilomètres autour de Cambrai. Pour nous, c’est simple : pas possible de cesser l’activité. Nous avions beaucoup d’informations sur les consignes de sécurité par nos réseaux professionnels, l’Agence régionale de santé et le site de l’AISMT. Avec le Dr Zulfitar Aytekin, notre médecin du travail à l’AISMT, nous avons aussi et surtout bénéficié de conseils sur des cas précis de suspiçion de Covid-19, chez nos salariés. Soit du fait de leur entourage familial. Soit du fait du transport d’un patient. La disponibilité et la réactivité de l’AISMT nous ont été très précieuses ».

GROUPE PAPILLONS BLANCS Cambrai 1 100 employés dont 650 salariés, 90 TH de l'entreprise adaptée et 420 travailleurs d'ESAT 22 établissements Sylvain Crapez, directeur général

SOS 24, Ambulances Cambrai 48 salariés David Cathelain, gérant

« Le dialogue constructif avec l’AISMT Cambrai est ancien. Il ne date pas de la Covid ! C’est essentiel pour comprendre notre collaboration, notamment sur la Santé Qualité de vie au travail ou les Risques psychosociaux. De même leur présence aux réunions de CSE est essentielle. Dans ce contexte, leur collaboration pour la définition et mise en oeuvre de mesures de prévention adaptées à nos publics s’est faite tout naturellement. Ils nous apportent une expertise spécialisée, rompue à toutes les situations de travail ».

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INTERVIEW

Covid-19

RESTONS VIGILANTS ! L’année 2020 sera marquée, au niveau mondial, par l’arrivée parmi nous d’un nouveau virus à tropisme respiratoire : le coronavirus SARS-CoV-2. Responsable de la Covid-19, il a généré en France un confinement généralisé au printemps. Chaque entreprise a dû s’adapter. Il en est de même pour les services de santé au travail inter-entreprises. Dix directeurs témoignent. A l’approche de l’hiver, le virus est toujours là.

1

2

SANTÉ AU TRAVAIL DE CAMBRAI AISMT Tél: 03.27.72.63.63 www.aismtcai.com

3

SANTÉ AU TRAVAIL DU DUNKERQUOIS CEDEST Tél. 03.28.24.98.98 www.cedest.net

4

SANTÉ AU TRAVAIL DE L’ARTOIS ACTION SANTÉ TRAVAIL Tél. 03 21 18 42 00 www.actionsantetravail.fr

5

SANTÉ AU TRAVAIL DU VALENCIENNOIS ASTAV Tél : 03 27 46 19 24 www.astav.fr

SANTÉ AU TRAVAIL SAMBRE AVESNOIS STSA Tél: 03 27 53 31 31 www.sante-travail-sa.fr

7

PÔLE SANTÉ TRAVAIL MÉTROPOLE NORD Tél : 03.20.12.83.00 www.polesantetravail.fr

8

SANTÉ AU TRAVAIL MÉTROPOLE NORD VALLÉE DE LA LYS SIM’UP Tél: 03.20.94.12.54 www.simup.fr

9

SANTÉ AU TRAVAIL DE LA SOMME ASMIS Tel. 03 22 54 58.00 www.asmis.net

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SANTÉ AU TRAVAIL DE CALAISBOULOGNE LE TOUQUET ASTIL Tél: 03.21.85.51.85 www.astil62.fr

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HAUTSDE-FRANCE

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10 SANTÉ AU TRAVAIL DE L’AISNE MTA Tél. 03 23 62 52 48 www.mt02.org

Anne Boquet Directrice, AISMT-Association Interprofessionnelle des Services Médicaux du Travail

Echanger reste essentiel. Ne pas rester seul... « Comme tout à chacun, et notamment nos entreprises adhérentes, le confinement de mars nous est tombé dessus ! Après un bref sentiment de chaos, partagé par nombre d’acteurs économiques, nous avons été proactifs pour maintenir et continuer notre activité. Et nous restons aujourd’hui toujours proactifs. Acteur local, ancré dans les réalités du territoire, nos équipes ont une connaissance très fine de nos entreprises, quelles que soient leur activité et leur taille. Cela nous a permis de cibler rapidement 26

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nos actions (appels – informations – actions en entreprises) en plus des téléconsultations et des visites en présentiel. Toujours dans le respect des consignes sanitaires. Malheureusement, si cela se reproduit, nous sommes prêts ! Les médecins et les directeurs ont des réunions d’échanges de pratique, organisées notamment par la Direccte ou l’ISTNF. Ne pas rester seul et échanger restent essentiels. Bénéficier de l’expérience de chacun, en temps de crise est nécessaire. C’est ainsi que nous progressons tous ! »


Francine Lemonnier

Directrice, ASMIS, Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme

Renforcer la traçabilité des actions, la pluridisciplinarité et l’adaptabilité. « Nos organisations et nos relations aux entreprises vont évoluer dans un contexte où nous savons désormais que nous pouvons travailler autrement. Chacun est un maillon de la chaîne santé travail : si un maillon manque, c’est toute la chaîne qui devient poreuse. Il nous faut donc construire ensemble, d’où l’importance de la traçabilité des actions et la mise en place d’indicateurs par tous les collaborateurs pour le suivi des entreprises. Tout le monde a pris conscience de la criticité du

numérique ! Nous avons trois atouts majeurs pour les entreprises : le maillage territorial, la pluridisciplinarité, l’adaptabilité. Celle-ci a été démontrée fortement pendant la crise sanitaire. Nous avons prouvé notre capacité à faire preuve d’innovation et d’initiatives au niveau territorial. Dans ce contexte, nous devons renforcer et rendre lisible l’offre de services aux entreprises, en l’orientant vers la prévention primaire. Nous contribuons à la santé globale, en faisant le lien entre santé au travail et santé publique et ce aussi en renforçant nos partenariats ».

Alain Cuisse Directeur général, Action Santé Travail

Continuer « comme avant » en ne faisant plus « comme avant » ! « Avec la Covid, notre objectif reste inchangé : aider toutes nos entreprises et les conseiller par l’application de mesures de prévention adaptées, être à leur écoute pour répondre à leurs questionnements. Et même à distance : être présent ! Cela implique un apprentissage, avec nos entreprises adhérentes, de nouveaux outils de communication à distance : téléconsultation et télémédecine, visioconférence afin d’animer des webinaires, des sensibilisations à distance. Nos équipes s’approprient rapidement ces

nouvelles pratiques. Ceci implique également l’appropriation de nouveaux modes opératoires. Par exemple, formation de nos équipes à de nouveaux protocoles pour intervenir auprès de nos adhérents dans le respect des règles sanitaires, développement du télétravail en tenant compte de ses avantages et de ses limites. Fort de cette expérience, nous avons repensé nos « règles » d’organisation en termes de télétravail. Aujourd’hui nous conservons automatiquement de nouveaux procédés mis en place pendant la période de confinement. Nous allons de l’avant avec nos entreprises adhérentes ! »

Yann Flanquart

Directeur, ASTAV, Association Santé Travail de l’Arrondissement de Valenciennes

La crise sanitaire a renforcé notre credo : «aider, accompagner, conseiller, informer» « Notre leitmotiv est d’être présents aux côtés de nos adhérents et de leurs salariés. Tout part de là ! Aider, accompagner, conseiller, informer le salarié et l’employeur restent notre raison d’être. Dans le cadre de cette crise, nous avons poursuivi nos démarches, en adaptant nos modes opératoires. Comme toute entreprise ! Au-delà d’avoir toujours maintenu des visites médicales au sein de nos centres médicaux, nous avons innové en mettant en place sur des délais très courts la téléconsultation ou des webinaires

de prévention. En contactant également tous nos adhérents. Cette proximité, cette volonté d’agir pour nos entreprises et leurs salariés animent au quotidien nos professionnels. Composant avec un environnement législatif en constante évolution, ces derniers ont été et sont pleinement mobilisés et réactifs pour porter notre offre de service. Nous avons amplifié nos démarches, en faisant preuve de proactivité. A titre d’exemple, transmise à 14 reprises depuis mars, notre newsletter a été et est très lue par l’ensemble de nos adhérents, y compris au plus dur de la crise. Nos missions de conseils et d’accompagnement s’en trouvent renforcées. Un seul mot résume notre activité : proximité, proximité, proximité ! » Entreprise & Santé • 4e trimestre 2020 • N°52 • www.entrepriseetsante.fr

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INTERVIEW

Christophe Géneau Directeur général, ASTIL 62, Association Santé Travail Interentreprises du Littoral

Face au Coronavirus Sars-CoV-2 : l’adaptabilité est notre force ! « Notre territoire a été peu touché par la Covid-19 avant le confinement. Néanmoins, dans des conditions de travail très dégradées, les équipes se sont adaptées pour accompagner les entreprises joignables dans la gestion de la crise sanitaire. Aujourd’hui, alors que les cas de contaminations flambent, il semble qu’une forme de fatalisme s’installe doucement dans nombre d’entreprises. Pourtant, nous avons une meilleure connaissance du virus et nous sommes mieux équipés. Les gestes barrières demeurent

essentiels pour éviter la désorganisation des entreprises... et la saturation des services de réanimation. Pitié pour les soignants ! Nos équipes sont suffisamment expérimentées, mobiles et fédérées pour répondre aux demandes qui découlent des évolutions des consignes ou des protocoles nationaux. Nous avons su nous réorganiser en mars et avril ! Et nous avons continué durant l’été... Nous continuons. Et pour l’hiver, nous nous adapterons encore, en protégeant nos salariés autant que les salariés des entreprises adhérentes doivent se protéger. L’adaptabilité est notre force ».

Benoît Laurent

Directeur général, CEDEST, Centre pour le Développement de la Santé au Travail

Restons à l’écoute de nos entreprises ! « Nous avons de nombreuses industries qui ne figuraient pas sur la liste des entreprises prioritaires et nécessaires à la vie de la nation, et qui, pourtant, ne pouvaient pas s’arrêter. Par exemple, comment stopper, du jour au lendemain, un haut fourneau ? Cette mise en confinement du jour au lendemain, le 17 mars à 12 heures, a été compliquée pour tout le monde... Nous avons mis en place un plan de crise avec cellule de régulation, cellule d’accueil, développement

du télétravail et de la téléconsultation, dans le respect des protocoles sanitaires. Comme nombre d’entreprises ! Aujourd’hui, nous avons un gros succès avec nos webinaires. Notamment celui sur le référent Covid. Nous organisons à présent deux sessions par semaine, avec toujours autant d’inscriptions... Nous accompagnons de nombreux adhérents pour la mise à jour du document unique. Au seuil de l’hiver 2020-21, la situation reste inquiétante au niveau des entreprises et de leurs salariés. Nous restons à leur écoute ».

Hervé Dubois Directeur général, MTA, Médecine du Travail de l’Aisne

Nous sommes là pour vous aider ! « Comme toute entreprise, la crise du printemps, avec le confinement généralisé auquel nous n’étions pas préparés, nous a appris à adopter un mode dégradé. Comme toute entreprise, nous avons eu notre lot d’absentéisme et nous avons dû faire face à un sentiment généralisé d’angoisse, voire de peur... Nous avons surmonté ces difficultés. Grâce à la réactivité et la mobilisation de nos équipes, nous avons mis en place la téléconsultation et le télétravail.

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Nous avons organisé des astreintes et des permanences, au service de nos entreprises et de leurs salariés. Tous les adhérents ont été contactés par téléphone, soit plus de 4000 appels et 1000 demandes de conseils adaptés et spécifiques. Nous les recontactons depuis le déconfinement. Notre raison d’être est le suivi continu et l’accompagnement. Nous avons adressé à toutes les entreprises CHR (Café Hôtel Restaurant) une boite de masques et un flyer. Notre message : nous sommes là pour vous aider ».

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Damien Vandorpe

Directeur général, PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

En cas de nouvelles crise, nous sommes prêts ! « Dès la mise sous confinement du pays, nous avons investi pour déployer le télétravail auprès de nos 600 professionnels et la téléconsultation sécurisée auprès de nos 32 000 entreprises adhérentes. Les chiffres sont là ! Durant les deux mois de confinement, près de 15 000 téléconsultations, 10 000 conseils 20 000 actions vers les entreprises ont été réalisés. En 2019, sur la même période, nous avions réalisés 2500 conseils en entreprise. Soit cinq fois plus en 2020 ! Ceci prouve le potentiel

d’innovation, de réactivité et d’adaptation de nos équipes. Bien sûr, le travail à distance ne remplace pas la relation directe, sur site, entre nos experts santé travail et les salariés ou les employeurs. C’est une offre de service nouvelle, qui complète l’offre « traditionnelle » et renforce nos missions auprès des entreprises. En sachant que 44 % de nos entreprises adhérentes appartiennent aux secteurs de l’alimentation, la santé ou l’énergie. À présent, en cas de nouvelle crise sanitaire ou autre, nous sommes prêts ! »

Matthieu Le Greneur Directeur général, STSA, Santé Travail Sambre Avesnois

Être proactif dans une logique préventive ! Notamment en cas de cluster... « Dès la mise en confinement du pays, nous avons cherché à assurer la continuité de service en nous adaptant promptement à la situation. Rester en contact avec nos entreprises adhérentes a été notre priorité. Et nous avons réussi ! En plus, grâce à des permanences en présentiel, tous les salariés envoyés par les entreprises ont été reçus, dans le respect des protocoles sanitaires. À partir de mai, nous avons été proactifs dans le cadre du déconfinement. Et nous continuons...

D’une part, en tant que relais des informations et instructions des autorités. D’autre part, en apportant des conseils sanitaires adaptés au maintien de l’activité. Par exemple, nous agissons dans une logique préventive face à l’apparition de clusters. Nous nous rendons en entreprise, avec médecin du travail et infirmier de santé au travail, pour les accompagner dans la détermination des mesures adaptées. Nous sommes face à un phénomène que nous découvrons avec les entreprises. Cela nous oblige à être agile et en améliorations permanentes ».

Hervé Morel

Directeur général, SIM’UP, Service Interprofessionnel de Santé au Travail de la Vallée de la Lys – Lille Métropole

100 % de nos médecins pour 100 % de nos adhérents ! « Soyons clair : il y a une montagne entre ce qui se dit et ce que nous faisons réellement... Faire de quelques malheureuses exceptions la règle est une méprise. J’invite, avec mes équipes et comme nous l’avons déjà fait avec Mme Lecocq, toute mission parlementaire qui souhaiterait porter un regard objectif sur nos actions et réalisations durant cette crise sanitaire. Car, hélas, le Coronavirus SarsCoV-2 passera l’hiver avec nous. Pour notre part et sans flagornerie, dès le 18 mars matin, tous nos médecins du travail étaient sur le pont auprès de nos entreprises adhérentes. Ils ont été

rejoints par nos préventeurs, dans le cadre de leurs missions techniques. Depuis, nous avons constitué des équipes dédiées qui répondent à toute demande urgente. Nous accompagnons les entreprises pour leur permettre de poursuivre leurs activités. Notre premier engagement est de prendre en compte l’anxiété des salariés et des employeurs, en apportant des réponses scientifiques et médicales à leurs questionnements. Nous nous adaptons à chaque activité et à chaque entreprise. C’est en temps de crise que nos adhérents doivent savoir qu’ils peuvent compter sur nous… N’est-ce pas là l’une de nos raisons d’être ? » Entreprise & Santé • 4e trimestre 2020 • N°52 • www.entrepriseetsante.fr

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AUX ALENTOURS

Entreprises

Laurent Pietraszewski, premier secrétaire d’État à la santé au travail

Depuis cet été, la santé au travail a son secrétariat d’État. En effet, le 26 juillet 2020, M. Laurent Pietraszewski a été nommé Secrétaire d’État auprès de la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, en charge des retraites et de la santé au travail. Cette création témoigne de l’importance des questions de santé au travail. Depuis 20 ans, les services de médecine du travail sont devenus des services de santé au travail (voir encadré). Confiée par le législateur, leur mission générale est toujours d’éviter, pour un salarié, toute altération de la santé physique ou mentale du fait du travail Retraites et santé au travail Dans le précédent gouvernement, Laurent Pietraszewski était secrétaire d’État chargé des retraites auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, et secrétaire d’État chargé de la protection de la santé des salariés contre l’épidémie de Covid-19 auprès de la ministre du Travail. Il garde donc cette double compétence : sociale avec les retraites et sanitaire avec la santé au travail. Né en 1966 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et diplômé d’un DEA en Economie industrielle et ressources humaines, Laurent Pietraszewski a été, pendant près de 20 ans, le responsable de la gestion des carrières, du recrutement et de l’évaluation professionnelle au sein d’un groupe privé. Élu

député de la 11e circonscription du Nord en 2017, il a été notamment le représentant de l’Assemblée nationale au Conseil d’orientation des retraites (COR) et le rapporteur des lois d’habilitation et de ratification des ordonnances pour le renforcement du dialogue social. Un signe de reconnaissance Nul doute que la création explicite de ce secrétariat d’État en charge de la santé au travail est un signe de reconnaissance pour tous les acteurs concernés. Avec leurs services de santé au travail, les entreprises disposent d’experts proches et avertis, qui les conseillent au quotidien pour maîtriser les risques « à la source » et développer la santé de leurs salariés. Parions que dans 20 ans, ce secrétariat d’État à la santé au travail sera toujours là !

UN PEU D’HISTOIRE… Loi du 11 octobre 1946 : Loi portant création et organisation de la Médecine du Travail, en France. Décret du 20 mars 1979 : Le médecin du travail doit intervenir sur les lieux de travail pour un tiers de son temps. Loi du 17 janvier 2002 : Les services de médecine du travail deviennent les services de santé au travail. Décret du 28 juillet 2004 portant réforme de la médecine du travail : la visite médicale annuelle systématique est remplacée par une visite au moins tous les 24 mois, sauf pour les salariés

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justifiant d’une surveillance médicale renforcée. Loi du 20 Juillet 2011 relative à l’organisation de la médecine du travail : suivi de santé au travail, équipes pluridisciplinaires, programmation pluriannuelle de l’activité des services de santé au travail, contractualisation au niveau régional avec les services de l’Etat et de la Sécurité Sociale. Loi « Travail » du 8 août 2016 : adaptation du suivi de santé au travail (en fonction du poste de travail, de l’âge et de l’état de santé), modification du régime de l’aptitude/inaptitude.

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ACTU

unions d’écLhanges Webinairesntsetd’Aré CTION SANTÉ TRAVAI Réservés aux adhére

e animées par nos équipes participer à des conférences en lign de ts éren adh nos à ons pos pro Nous nger ensemble, répondre aux ts thèmes. Nous pourrons ainsi écha osition, visionner santé travail et portant sur différen charger des documents mis à disp télé es, dag son des à e ndr répo t, nt rediffusées en questions via le cha des orateurs. Les webconférences sero ran d’éc tage par le ou os, vidé des un Powerpoint, téléchargement. replay et les supports disponibles en

> 01 décembre 11 h 15 -12 h

> 02 novembre 11 h 15 -12 h

rette Les nouveaux produits du tabac : ciga mes nous ? som en Où ffé chau c taba , électronique endance. • Point sur la cigarette : nicotine et dép santé et la • Cigarette électronique : impacts sur précautions d’utilisation. composition et • Tabac à chauffer : produits actuels, effets sur la santé. is de sevrage. • Mise en relation avec différents rela

? La sieste : bonne ou mauvaise idée ? e • La sieste : un besoin physiologiqu ? • Le moment idéal pour faire la sieste ? e • Quelle durée pour une siest x font-ils • Sieste et sommeil nocturne : les deu bon ménage ? • Les règles pour faire une sieste. • Oser la sieste au travail !

> 10 décembre 11 h 15 -12 h

> 27 novembre 11 h 15 -12 h ir Alcool au travail: ce qu’il faut savo e de la route, Cod • Réglementation : Code du travail, Code pénal. • Obligations employeur/employé. s de l’alcool. • Les effets recherchés et les conséquence andations mm • Définition d’un verre standard, reco de l’OMS. ! • Alcoolémie et ivresse : la différence r d’alcoolémie. lateu simu • Exemple pratique avec un

ité au travail ? Comment lutter contre la sédentar ivité physique • Définition de la sédentarité, de l’act et sportive. • Recommandations de l’OMS. • Les bienfaits sur la santé. poste de travail ? • Comment utiliser une Gym Ball au es avec des • Stratégies pour faire des pauses activ exemples pratiques !

ravail.fr > Webinaires

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Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive Tél. 03 20 14 07 77 Directeur de publication : Jean-François Lescart Conception et Réalisation : Méthodes et Médiation – Lille Responsable de rédaction : Dr Matthieu Méreau Méthodes et Médiation - Lille Coordinatrice d’édition : Nathanaëlle Debaene Méthodes et Médiation – Lille Rédaction : Dr Matthieu Méreau Lise Dominguez, P19 à 22 Stéphane Crocquey, P24

Comité de rédaction : Alain Cuisse, Francine Lemonnier, Louis-Marie Hardy, Dr Alain Moniez Relecture scientifique : Bernard Fontaine Correctrice : Christine Bayart Création et mise en page : Altitude I GDSGROUP - www.gdsgroup.fr Crédit photos : P6: SIM’UP, NordPVC; P7: ASTIL, AEC; P8: APAHM; P14: ASTIL, AISMT; P19: ASTAV, STSA; P20: MTA, CEDEST; P21: SIM’UP, AST; P22: PÔLE SANTÉ TRAVAIL, ASMIS; P26: AISMT; P27: ASMIS, AST, ASTAV; P28: ASTIL, MTA; P29: PÔLE SANTÉ TRAVAIL, STSA, SIM’UP; P30: LAURENT PIETRASZEWSKI. ADOBE STOCK.

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Coordination, Fabrication, Diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello - 59000 Lille Tél. 03 20 14 07 77 Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau, Nathanaëlle Debaene Tél. 03 20 14 07 77 Impression : Léonce Deprez - Ruitz Dépôt légal à parution N°ISSN en cours Tirage : 94 000 exemplaires Édité par : Groupement Inter Services Santé Et Travail 40 bis allée du Bénélux - Zone Artoipole 62060 Arras Cedex 9 - Tél. 03 21 22 28 21

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