Entreprise & Santé N°51

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BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM

Covid-19

LA VIE CONTINUE…

P.15

al Cahier centr chable éta juridique d T AGE E Y O T T NE ON FECTI N I S É D

P.24

Zoom sur...

Le maintien dans l’emploi

P.27

Patrick G oldstein Ch

ef du pô des Urgen le c CHRU de es, Lille

N°51

3e trimestre 2020 www.entrepriseetsante.fr


SOMMAIRE

N°51 • 3e trimestre 2020

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p04

Y PENSER !

INVESTIR & AGIR

Conseils pratiques

La téléconsultation avec PÔLE SANTÉ TRAVAIL et les transports DEPAEUW

p05

EN DIRECT

p24

SIM’UP et EPNAK-CRP de Roubaix STSA et BOCAHUT : carrières, en avant ! AISMT et l’EHPAD La Dentellière

ZOOM SUR

Le maintien dans l’emploi avec MTA p27 p27

p08 ERGONOMIE & ORGANISATION

INTERVIEW

CEDEST : Accompagner le traumatisme du décès

Dr Patrick Goldstein, chef du pôle des Urgences au CHRU de Lille et Chef de service du Samu du Nord

p09 VOTRE SANTÉ, VOTRE EMPLOI

ASTIL : S’adapter… pour continuer, en ESAT !

p30

AUX ALENTOURS

Covid-19 : la reprise économique est une urgence vitale

p10

VU !

Entreprises et Covid-19 : reportages vidéo

p31

p11

ACTU

Agenda et actualités DOSSIER

Covid-19, la vie continue... La santé au travail…au taquet ! - Hôpitaux : PÔLE SANTÉ TRAVAIL et le GHICL. - Industrie et service : l’ASTAV et ODICE SAS. - Transports urbains : l’ASMIS et AMETIS, groupe Kéolis. - Entreprise d’insertion : L’AST et la Ressourcerie AIR. 02

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LE CAHIER JURIDIQUE

Avec ce cahier central détachable, nous abordons les fondamentaux législatifs de la santé au travail, tels que définis par le Code du travail et donc, applicables aux entreprises privées.

Entreprise & Santé • 3e trimestre 2020 • N°51 • www.entrepriseetsante.fr


ÉDITO

« Covid-19, la vie continue… » : ce numéro d’Entreprise & Santé donne la parole à plus de 15 entreprises : hôpital, carrière, EHPAD, entreprise de transports routiers, entreprise d’insertion, protection passive contre l’incendie, centre de réadaptation professionnelle, industrie textile, ESAT, entreprise de recyclage, entreprise de transports urbains, services à la personne, parfums et cosmétologie, complexe sportif… Ces témoignages illustrent l’extrême diversité des expertises apportées par les professionnels des services de santé au travail interentreprises ! De l’information à l’accompagnement des personnels d’EHPAD ou de soins à domicile par rapport à la mort, en passant par l’amélioration de toutes situations de travail.

collaborateurs ! Que ce soit pour l’élaboration et la mise en œuvre des protocoles sanitaires, le suivi individuel de santé au travail, l’information des salariés et le dialogue social, les services de santé au travail interentreprises des Hauts-de-France ont répondu « présent ! » à leurs 100 000 entreprises adhérentes, durant la période de confinement. Pour la région Hauts-deFrance, du 22 mars au 31 mai 2020, les chiffres sont là : - 50 824 actions en milieu de travail liées à la prévention de la Covid-19, dont 46 184 à distance. - 1 250 participations à une réunion de CSE portant sur la Covid-19, dont 995 à distance. - 7 864 visites individuelles d’information et de prévention, dont 3 998 à distance. - 41 152 visites médicales, dont 20 445 en téléconsultation ; à noter que 15 383 visites médicales à la demande du salarié ont été assurées sur cette même période, dont 9 405 en téléconsultation.

Cet accompagnement porte sur ce qui est essentiel à la vie d’une entreprise en post-confinement : la santé de ses

Au sortir de cette période de confinement qui marque le printemps 2020, le Dr Patrick Goldstein, patron du Samu du

Jean-François Lescart

AISMT - Association Interprofessionnelle des Services Médicaux du Travail 1461 avenue du Cateau place Santos Dumont CS 50182 - 59404 CAMBRAI Tél. 03 27 72 63 63 www.aismtcai.com

ASMIS - Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77, rue Debaussaux CS 60132 80001 AMIENS Cedex 1 Tél. 03 22 54 58 00 www.asmis.net

AST - Action Santé Travail 174 route de Béthune CS 20023 62160 AIX-NOULETTE CEDEX Tel. 03 21 18 42 00 www.actionsantetravail.fr

ASTAV - Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes 1, avenue de l’Europe 59880 SAINT SAULVE Tél. 03 27 46 19 24 www.astav.fr

ASTIL 62 - Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 boulevard du Parc BP 94 62903 COQUELLES Cedex Tél. 03 21 85 51 85 www.astil62.fr

CEDEST - Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10, rue Albert Thomas 59210 COUDEKERQUE-BRANCHE Tél. 03 28 24 98 98 www.cedest.net

MTA - Médecine du Travail de l’Aisne rue Théodore Monod - Z.A. Bois de la Chocque 02100 SAINT-QUENTIN Tél. 03 23 62 52 48 www.mt02.org

Nord et responsable du Pôle Urgence au CHRU de Lille nous livre son témoignage. Entreprise & Santé le remercie très sincèrement de nous apporter ainsi la vision d’un spécialiste, confronté de longue date aux urgences sanitaires.

Bonne lecture ! Jean-François Lescart Directeur de publication pour les services de santé au travail

Retrouvez la suite des articles grâce aux flashcodes présents dans les pages ou rendez-vous sur :

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PÔLE SANTÉ TRAVAIL Centre Vauban - 199/201 rue Colbert Bâtiment Douai - CS 71365 59014 LILLE Cedex Tél. 03 20 12 83 00 www.polesantetravail.fr

SIM’UP - Service Interprofessionnel de Santé au Travail de la Vallée de la Lys - Lille Métropole 22 rue de Lille BP 40018 - 59431 HALLUIN Cedex TÉL. 03 20 94 12 54 www.simup.fr

STSA - Santé Travail Sambre Avesnois 24, rue Romain Duchateau 59720 LOUVROIL Tél : 03 27 53 31 31 www.sante-travail-sa.fr

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Y penser ! Une plate-forme d’entraide pour les entreprises du BTP

Cet outil, qui est entièrement destiné aux entreprises du BTP, permet de présenter et consulter des pratiques de terrain mises en place en période de pandémie de Covid-19. La plate-forme offre la possibilité de converser, échanger des avis entre professionnels, entreprises, artisans, préventeurs, maîtres d’ouvrage, partenaires… Les sujets partagés peuvent concerner les équipements, l’organisation des chantiers, la gestion des préconisations sanitaires, la mise en œuvre opérationnelle pour assurer la sécurité des professionnels en activité.

Reprise d’activité : prévenir les risques psychosociaux

Durant la période de confinement, des situations spécifiques de risques psychosociaux (RPS) se sont posées. Les mêmes se présentent au moment de la sortie du confinement. Voici 9 points clés pour préparer la reprise d’activité en évitant ou limitant le développement de RPS face à une situation inédite et en permettant aux entreprises de retenir ce qui a bien fonctionné. Source : inrs.fr

Source : preventionbtp.fr

Un logiciel pour repenser ses espaces de travail

Un autodiagnostic destiné aux TPE

Les partenaires sociaux réunis au sein du COREOCT ont souhaité accompagner les chefs d’entreprise des TPE et leurs salariés à une reprise en sécurité. Pour continuer son activité et protéger la santé et la sécurité de ses salariés et usagers, voici un auto diagnostic pour vous guider. Il se base sur 4 grands principes : l’hygiène des mains, des bâtiments et des équipements, la distanciation physique, le respect de consignes dont les gestes barrières, les moyens de protection collective et individuelle. Source : hauts-de-france.direccte.gouv.fr

À l’occasion de leur reprise progressive d’activité, les hôtels - cafés - restaurants, les garages, les entrepôts logistiques et les boulangeries – pâtisseries peuvent s’appuyer sur un logiciel de création de locaux en 3D, Mavimplant, pour repenser leurs espaces de travail et ainsi limiter les contacts entre salariés. La reprise d’activité associée au déconfinement impose de nouvelles contraintes aux entreprises qui doivent notamment repenser leurs espaces de travail afin de limiter les contacts physiques entre salariés. Mavimplant, un logiciel de création en 3D des locaux de travail conçu par l’INRS, peut aider à la prise en compte de ces exigences dans plusieurs secteurs d’activité (les hôtels, cafés et restaurants, les garages, les entrepôts logistiques, les boulangeries, pâtisseries et glaciers) . Source : inrs.fr

AUPRÈS DE VOUS… Votre service de santé au travail vous conseille. 04

IL VOUS APPORTE COMPÉTENCES ET EXPÉRIENCES RÉPONDANT AUX DIFFÉRENTS RISQUES DE VOTRE ENTREPRISE. CONSULTEZ-LE !

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EN DIRECT

Établissement médico-social

CRP-EPNAK Centre de réadaptation professionnelle 50 salariés Jean-Marc D’Hooren, directeur adjoint Roubaix SANTÉ AU TRAVAIL MÉTROPÔLE NORD VALLEE DE LA LYS (SIM’UP)

Ne pas perdre de vue nos bénéficiaires L’EPNAK (Établissement public national Antoine Koenigswarter) est le deuxième opérateur de réadaptation professionnelle en France. À Roubaix, le CRP (Centre de réadaptation professionnelle) accueille, dans un parcours de formation et d’accompagnement psychologique, médical et social de 2 ans à 2 ans et demi, 155 usagers (stagiaires orientés par la MDPH1 ou apprentis). Cette formation les mènera vers un diplôme reconnu par l’État : secrétariat et comptabilité, informatique et réseau. Le SIM’UP, Service interprofessionnel de santé au travail Métropole Nord-Vallée de la Lys a accompagné le CRP de Roubaix, durant ce confinement Covid-19.

Les enjeux

La solution SIM’UP

Jean-Marc D’Hooren est directeur adjoint du CRP-EPNAK de Roubaix : « Nos stagiaires en formation sont rémunérés par la Région Hauts-de-France et nous sommes financés par l’Agence régionale de santé. Nous assurons un suivi personnalisé de la personne accueillie, avec un service d’hébergement pour les stagiaires les plus éloignés. Dès la mise en œuvre du confinement, nous avons développé la formation à distance, afin d’assurer la continuité de service. Pour la sortie du confinement, nous avons élaboré un Plan de reprise de l’activité. » EPNAK-CRP Roubaix compte 50 salariés : formateurs, conseiller à l’insertion, coordinateurs des parcours et des séjours, infirmière, médecin, ergothérapeute, psychologue clinicien et psychologue du travail, assistante de service social.

« Le SIM’UP a été très réactif » poursuit Jean-Marc D’Hooren. « Ils sont notamment venus sur place, pour valider notre organisation et nos aménagements, avant la tenue du CHSCT local. Ils nous ont donné une liste de fournisseurs de masques et de visières. Cela nous a franchement aidés. » Le Dr Alain Maes (médecin du travail), Thomas Blanquin (chargé de prévention) et Anne-Isabelle Afonso (infirmière de santé au travail) se sont effectivement rendus sur place, dans le strict respect des consignes sanitaires. Pour le Dr Alain Maes : « La téléconsultation a permis de suivre les salariés. Mais elle ne remplace pas une consultation en présentiel. » AnneIsabelle Afonso précise que « ce travail d’équipe permet de croiser des regards extérieurs pour la validation de protocoles très aboutis ». Thomas Blanquin conclut : « Des entreprises de tous secteurs d’activité nous ont sollicités. Comme pour le CRP-EPNAK de Roubaix, nous avons poursuivi notre mission en nous rendant sur place ou par visioconférence et nous avons mobilisé notre réseau de préventeurs. »

La problématique « Nous devions protéger d’une part, notre personnel et d’autre part, nos stagiaires », précise Jean-Marc D’Hooren. « Nous avons assuré un suivi de nos stagiaires et mis en place la formation à distance. Pendant la période de confinement, nous avons revu toute notre organisation de travail. Nous avons réaménagé nos locaux pour mettre en place le respect de la distanciation sociale et le sens unique de circulation. Nous avons intégré à chaque poste la mise à disposition de gel hydro-alcoolique et de désinfectant, etc. Nous avons pu tester la reprise d’activité avec nos salariés, avant de ré-accueillir nos stagiaires. Ce test a été capital. Et nous étions prêts lors de la réouverture des locaux ! »

MERCI. Le SIM’UP remercie les entreprises ci-dessous pour leurs donations d’équipements de protection individuelle, pendant la période de confinement : - Cousin Biotech rmance Pigments France Perfo o Ferr - Flandria Aluminium - Pidy Production - Wipak Gryspeert.

Lire la suite et voir le reportage vidéo

1- Maison départementale des personnes handicapées (Conseil départemental du Nord) Entreprise & Santé • 3e trimestre 2020 • N°51 • www.entrepriseetsante.fr

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EN DIRECT

La formation et la sensibilisation de chacun est un enjeu essentiel

Carrières

Prévention : en avant toute ! Filiale d’Eiffage route depuis 2004, BOCAHUT exploite deux carrières dans l’Avesnois, situées d’une part à Haut-Lieu, près d’Avesnes-sur-Helpe, et d’autre part à Glageon, tout au sud du département du Nord. Chaque année, les installations sont à l’arrêt sur une demi-journée pour permettre à tous les collaborateurs de participer à des ateliers Santé et Sécurité. Service de santé au travail de la Sambre Avesnois, STSA est le partenaire privilégié de ces actions d’information et de formation.

Stéphane Boda, préventeur, EIFFAGE RÉGION NORD EST

BOCAHUT Carrières 120 salariés Stéphane Boda, préventeur Eiffage Région Nord Est Julie Pelinski, responsable Qualité Sécurité Environnement Énergie HAUT-LIEU et GLAGEON SANTÉ AU TRAVAIL SAMBRE AVESNOIS (STSA)

L’entreprise

Les enjeux

Les deux carrières produisent des sables, gravillons, granulats et différents matériaux pour les marchés du béton et des travaux publics. Sur le site de Glageon, un calcaire dur Givétien est exploité, pour une capacité annuelle de production est de 600 000 tonnes. Sur le site de Haut-Lieu, un calcaire dur Viséen est exploité, pour une capacité annuelle de production de 2,5 millions de tonnes ; deux fours à chaux complètent les installations, à destination de la sidérurgie, les travaux publics, l’environnement et l’agriculture. Au total, 120 salariés travaillent sur les deux sites.

Au niveau du groupe, Stéphane Boda est préventeur pour Eiffage Région Nord Est qui regroupe les six carrières du groupe situées au Nord-Est de la France : « La sécurité et la santé sont des préoccupations permanentes. La formation et la sensibilisation de chacun est un enjeu essentiel. Nous avons décidé depuis quelques années de stopper la production sur une demi-journée, pour que chaque collaborateur participe à une formation. » Julie Pelinski est responsable Qualité Sécurité Environnement Energie chez Bocahut : « Des ateliers interactifs d’une durée de 45 minutes sont organisés. Ils abordent différents thèmes selon nos priorités. À la fin, des quizz permettent de situer les acquis de chacun, et ce, pour l’ensemble des collaborateurs. Ceci permet de valider nos résultats et d’orienter nos efforts. »

La solution STSA Pour cette demi-journée, le Dr Gilles Fombonne, médecin du travail chez STSA, mobilise une équipe : Isabelle Villalta (assistante santé travail), Sylvie Poulet (formatrice SST-PRAP1), Valérie Herdhuin (conseillère santé travail, référente risque routier), Véronique Hanon (conseillère santé travail, référente maintien dans l’emploi). « Pour nous, l’élaboration de la fiche d’entreprise constitue un moment privilégié de collaboration. La participation aux journées Santé-Sécurité s’inscrit dans cette collaboration continue. », situe Valérie Herdhuin. « Chez Bocahut, en 2019, j’ai animé quatre ateliers de 45 minutes, avec 30 à 40 personnes à chaque fois, sur la prévention du risque routier. Les points abordés sont très pratico-pratiques : l’importance des accidents de la route, la vitesse, l’alcool, le téléphone… Bref, ce qui relève du comportement de chacun avec une méthode participative. » Sylvie Poulet a animé quatre ateliers sur un thème différent : « J’ai abordé la question des gestes et postures et la prévention des TMS, en précisant la définition, les degrés évolutifs et les conditions de survenue. Priorité est donnée à la compréhension des messages de prévention. » Julie Pelinski, responsable Qualité Sécurité Environnement Energie chez Bocahut, entend poursuivre la collaboration avec STSA. 1- Sauvetage secourisme du travail – Prévention des risques liés à l’activité Physique.

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EN DIRECT

Nous avons constaté que les salariés avaient des difficultés, voire des souffrances, à gérer mentalement le deuil de patients Daphnée Patte, infirmière de santé au travail AISMT

LA DENTELLIÈRE EHPAD CAUDRY Daphnée Patte, infirmière de santé au travail SANTÉ AU TRAVAIL DU CAMBRESIS (AISMT)

EHPAD

Deuil et santé au travail La crise de la Covid-19 a jeté un coup de projecteur brûlant sur les décès au sein des EHPAD. En poussant à l’extrême les consignes d’isolement, les pouvoirs publics ont rendu encore plus difficiles les conditions de deuil pour les familles et le personnel. Avant cette crise, l’AISMT, service de santé au travail de Cambrai, s’était penché sur la gestion des deuils en EHPAD, souhaitant accompagner le personnel dans ces épreuves.

Les enjeux

La « recherche-action »

Le sigle EHPAD signifie "Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes". C’est dire que cet acronyme est lourd de sens pour les résidents, qui élisent domicile en son sein et en font leur dernière demeure. Au fil des jours, des mois et des années, le personnel, quel que soit son statut, crée des liens avec les résidents. Infirmière de santé au travail à l’AISMT, Daphnée Patte témoigne : « Au cours d’une journée d’information au profit de nos adhérents, en échangeant avec une infirmière coordinatrice d’EHPAD, nous avons constaté que les salariés avaient des difficultés, voire des souffrances, à gérer mentalement le deuil de patients suivis quotidiennement pendant de longues années. Même si "leur fin" est inévitable. Ne fallait-il pas mettre en place une sensibilisation, voire une formation ? » La question se pose aussi pour les auxiliaires de vie, qui interviennent quotidiennement au domicile de personnes âgées dépendantes.

Créée en 2011 et située à Caudry, la résidence "La Dentellière" est un EHPAD de 89 résidents, dont 14 en unités protégées et 15 en hébergement temporaire. Elle accueille des personnes âgées valides, semi-valides et dépendantes, sur le plan physique et/ ou psychique. Géraldine Delsarte est directrice de l’établissement depuis 2014. Quand l’AISMT lui propose de réfléchir à une approche du deuil, sous l’angle de la santé au travail, pour son personnel, elle accepte. En novembre 2019, un groupe de travail commun se met en place. Pour l’AISMT, collaborent le Dr Nathalie Muller, puis le Dr Christel Selin, médecins du travail, Daphnée Patte et Hélène Bouret, respectivement infirmières de santé au travail et psychologue du travail. Pour la résidence "La Dentellière", Océane Ladiel, infirmière coordinatrice, Claire Tassout, ergothérapeute, Mathilde Wicke, psychologue, apportent leurs contributions.

Les perspectives En janvier et février 2020, une formation participative a été mise en place. Les échanges et les partages de vécu y ont joué un rôle majeur. Tous les salariés de l’EHPAD y ont participé à raison de deux heures par groupe de 10 à 15 personnes. La théorie du deuil, la prise en charge d’un décès et l’approche des rituels ont été abordés. Puis, les échanges ont porté sur les mécanismes de défense au sein de la famille et des soignants. Ces formations ont permis de conforter l’offre de service déjà en place au sein de l’AISMT : en cas de décès d’un résident, les salariés peuvent bénéficier d’un accompagnement psychologique individuel. Des entretiens en groupe peuvent également être proposés. La coopération entre l’AISMT et la résidence "La Dentellière" ouvre la voie à des perspectives répondant à un réel besoin. Entreprise & Santé • 3e trimestre 2020 • N°51 • www.entrepriseetsante.fr

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ERGONOMIE & ORGANISATION

Adar Flandre Maritime

Aidants au domicile et services à la personne

Accompagner le traumatisme du décès

Aide à la personne 400 salariés Amandine Deraed, directrice adjointe SANTÉ AU TRAVAIL DU DUNKERQUOIS (CEDEST)

Sur le Dunkerquois et le territoire et la Communauté de communes des Hauts-de-Flandre, 2 500 personnes handicapées ou âgées bénéficient des services de l’Adar Flandre Maritime : aide à la toilette ou au repas, ménage, repassage, livraison de courses... En arrivant au domicile de la personne, les aidants professionnels de l’Adar peuvent être confrontés au décès de celle-ci. Un choc psychologique indéniable que l’Adar accompagne avec le concours du CEDEST, service de santé au travail du littoral nord.

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Pour Amandine Deraed, directrice adjointe d’Adar Flandre maritime, « c’est au cours des entretiens professionnels, que nos aidants(es) au domicile ont exprimé leurs souffrances face au décès d’un bénéficiaire. L’ayant souvent accompagné plusieurs années, le désarroi et le sentiment de ne pas être soutenu les saisissaient. La question du rôle de l’encadrement dans ces moments cruciaux, était clairement posée. » Pour y répondre, l’Adar Flandre maritime a fait appel au Dr Sylvie Gressier, médecin du travail au CEDEST.

charge physique, bien connue dans ce secteur d’activité, il y a une réelle charge psychologique, liée à l’accompagnement de la personne aidée. D’autant plus lorsque les soins prodigués et l’ancienneté de la prise en charge ont pu amener à une bonne connaissance de l’intimité de la personne et qu’une relation de confiance a pu s’installer. Le décès en est un des points culminants. J’ai donc proposé l’intervention de Florie Gaestel, psychologue du travail, pour définir et mettre en œuvre une approche adaptée. »

Accompagner les aidants « Pour notre comité de pilotage Qualité de vie au travail, qui associe les représentants du personnel, il nous fallait clairement revoir nos pratiques d’encadrants, quand l’un(e) de nos intervenants(es) au domicile nous annonce un décès », précise Amandine Deraed. Pour le Dr Sylvie Gressier, « La découverte d’un décès au domicile est traumatisant. À côté de la

Former les encadrants Psychologue du travail au cabinet Prevorga, Florie Gaestel travaille régulièrement avec les équipes du CEDEST : « Les aidants ont de réelles exigences émotionnelles, liées à leur travail. Pour l’Adar Flandre maritime, j’ai conçu et réalisé une formation-action, destinée aux encadrants. Comprendre les émotions d’autrui, agir pour les aidants face à la mort,

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homogénéiser les pratiques ont constitué autant d’objectifs pédagogiques. Écouter les vécus et les représentations de chacun, apporter des éléments de compréhension individuels et collectifs, mettre en œuvre des jeux de rôles adaptés ont été au cœur de mes pratiques pédagogiques. » La formation a été réalisée sur deux journées, auprès de deux groupes de 12 salariés : responsable des ressources humaines, responsables de secteurs et assistants, personnel d’accueil. « Si le premier jour permet de partir des vécus, le deuxième jour ouvre des échanges sur les pratiques adoptées, avec étude de cas. La formation a permis d’adopter une procédure partagée entre les managers : identifier le stress post-traumatique, pratiquer l’écoute avec empathie et l’écoute active, recevoir les réactions émotionnelles, tenir compte des particularités individuelles. » Amandine Deraed conclut : « Au-delà de la prise de conscience, ce sont bien les pratiques au sein de l’association qui ont changé. »


VOTRE SANTÉ VOTRE EMPLOI

ESAT

S’adapter… pour continuer !

ESAT Etaples

À Berck-sur-Mer, Etaples et Fruges, trois ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail) accueillent au total près de 400 travailleurs handicapés. Ils sont gérés par la même association : le GAM (Groupement de coopération médico-social Arras Montreuil). Ils sont suivis par le même service de santé au travail : l’ASTIL (Association de santé au travail interentreprises du littoral). Le GAM a été créé par les Associations de Parents d’Enfants Inadaptés (Apei) d’Arras et de Montreuil. Il gère 21 établissements et services médico-sociaux pour plus de 1 100 enfants et adultes en situation de handicap mental, sur les arrondissements d’Arras et de Montreuil. Quand le confinement a été décrété, les ESAT de Berck, Etaples et Fruges ont bénéficié des conseils et du suivi personnalisé de l’ASTIL. Médecin du travail à l’ASTIL, le Dr Elisabeth Ducarme les connaît bien : « Ces trois ESAT accueillent des travailleurs handicapés, atteints de pathologies mentales et psychiques, orientés par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) Chacune de ces personnes a besoin de son ESAT. En effet, son ESAT lui apporte des repères sociaux. Son ESAT la protège et surtout l’aide à développer son autonomie professionnelle et son inclusion sociale ». Préserver la santé de nos salariés et de nos travailleurs handicapés Laurent Mayeur est directeur de l’ESAT de Fruges : « Nous avons dû faire face au

confinement imposé. Dès le 17 mars, le siège du GAM a mis en place une cellule de gestion de crise quotidienne qui se réunissait par visioconférence. Cela nous a aidé par rapport à la multitude de textes et d’informations qui étaient diffusés chaque jour. Nous devions anticiper et continuer à accompagner, à aider et à préserver la santé des travailleurs de l’ESAT à distance en leur téléphonant régulièrement ou en nous rendant à leur domicile, tout en préservant la sécurité de nos professionnels qui les encadrent. » Pour David Delelo, directeur de l’ESAT de Berck : « Très vite, la question de l’élaboration d’un plan de reprise de l’activité (PRA) s’est posée. Nous disposions des directives sanitaires de l’Agence Régionale de Santé et la cellule de gestion de crise du siège nous a proposé un modèle de Pra que nous avons adapté à chaque ESAT. Et là, l’expertise du Dr Elisabeth Ducarme nous a été très précieuse. Et elle est venue sur place. C’était nécessaire ! » Aborder la reprise d’activité sur site Directeur de l’ESAT d’Etaples, Xavier Delporte abonde : « Il nous fallait répondre aux commandes urgentes… et penser très vite à la reprise d’activité. Certes, nous avons mis en place

le télétravail. Mais il nous fallait ré-accueillir nos travailleurs handicapés ! Pour cela, avec l’ASTIL, nous avons adopté, une démarche par étapes, privilégiant le dialogue avec chaque salarié et chaque travailleur handicapé ». Pour le Dr Jérôme Péron, médecin du travail de l’ESAT de Fruges : « Chaque personne est un sujet, dont le vécu au travail est le point de départ de notre accompagnement en santé au travail. »

« Les ateliers du foïer », ESAT de Berck-sur-Mer

David Delelo, directeur Conditionnement industriel (manuel, ensachage, agrafage sur carton, skin, thermoformage, soudure Haute Fréquence), aménagement et entretien d’espaces verts. - 28 professionnels encadrants tous services confondus - 105 travailleurs handicapés

« Les ateliers Maurice Dehay », ESAT d’Etaples

Xavier Delporte, directeur Conditionnement manuel divers, thermoformage, façonnage d’imprimerie, conditionnement sous film et coque rigide (Skin-pack et Blister), prestations de service. - 33 professionnels encadrants tous services confondus - 125 travailleurs handicapés

« Les ateliers artésiens », ESAT de Fruges

Laurent Mayeur, directeur Espaces verts, métallurgie, couture, conditionnement en milieu aseptisé, cartonnage, ateliers de produits alimentaires, de conditionnement divers, d’assemblage divers, d’assemblage de chaînes de convoyeur. - 40 professionnels encadrants tous services confondus - 150 travailleurs handicapés

Lire la suite et Voir le reportage vidéo ESAT Berck-sur-Mer

ESAT Fruges

ESAT Etaples

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Vu ! Pendant la crise sanitaire, les services de santé au travail interentreprises sont restés présents au côté de leurs entreprises adhérentes, notamment pour les plans de continuité ou de reprise d’activité. La preuve en reportage !

ÉTABLISSEMENT MÉDICO-SOCIAL - EPNAK-CRP EPNAK-CRP Centre de réadaptation professionnelle 50 salariés Jean-Marc D’Hooren, directeur adjoint Roubaix SANTÉ AU TRAVAIL MÉTROPOLE NORD VALLÉE DE LA LYS (SIM’UP)

ENTREPRISE D’INSERTION - LA RESSOURCERIE AIR LA RESSOURCERIE AIR Entreprise d’insertion 150 salariés Vincent Baralle, directeur BAPAUME – ERVILLERS – PERONNE – ARRAS SANTÉ AU TRAVAIL DE L’ARTOIS (ACTION SANTÉ TRAVAIL)

ÉTABLISSEMENT MÉDICO-SOCIAL - ESAT de Berck-sur-Mer, Etaples, Fruges « Les ateliers du foïer », ESAT de Berck-sur-Mer David Delelo, directeur « Les ateliers Maurice Dehay », ESAT d’Etaples Xavier Delporte, directeur « Les ateliers artésiens », ESAT de Fruges Laurent Mayeur, directeur SANTÉ AU TRAVAIL DE CALAIS-BOULOGNE-LE TOUQUET (ASTIL)

AIDE À DOMICILE - AIDÀDOM AIDÀDOM Aide à domicile 170 salariés Emmanuel LEPOUTRE, directeur Le Portel SANTÉ AU TRAVAIL DE CALAIS-BOULOGNE-LE TOUQUET (ASTIL)

COMPLEXE SPORTIF - SPORTICA SPORTICA Régie Gravelinoise des Équipements de Sports et de Loisirs Delphine Wattez, directrice Delphine Wallet, ressources humaines Gravelines SANTÉ AU TRAVAIL DU DUNKERQUOIS (CEDEST)

DISTRIBUTION DE PARFUMS ET COSMÉTIQUES - NOCIBÉ

Au sein du centre logistique et des bureaux

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Au sein du magasin de Villeneuve d’Ascq

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NOCIBÉ Parfumerie Michaël Clabaux, responsable des relations sociales Villeneuve d’Ascq PÔLE SANTÉ TRAVAIL MÉTROPOLE NORD


DOSSIER

COVID-19

LA VIE CONTINUE… Du 17 mars au 11 juin 2020, la France a vécu confinée. A partir du 12 juin, la reprise de l’activité économique est devenue une urgence vitale. S’il est trop tôt pour faire un bilan précis de cette période, de nombreux enseignements sont possibles. Dans ce dossier,

la parole est donnée à plusieurs entreprises. A leur côté, les services de santé au travail ont pleinement rempli leurs missions : informer et conseiller employeurs et salariés, assurer le suivi individuel de santé.

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BTP SERVICES E COMMERC T & ARTISANA INDUSTRIE INTERIM

COVID-19

LA SANTÉ AU TRAVAIL… AU TAQUET ! Au matin du 18 mars 2020, dès la mise sous confinement généralisé, les services de santé au travail interentreprises se sont retrouvés, comme toute entreprise, dans une triple obligation : respecter le confinement, appliquer les consignes de prévention vis-à-vis de leurs salariés et continuer leurs missions auprès de leurs adhérents.

Dans le strict respect des gestes barrières et des consignes sanitaires, les équipes de santé au travail sont restées en contact avec leurs entreprises, tout secteur d’activité confondu. En télétravail et/ou visites d’entreprise, téléconsultations et/ou consultations dans leurs centres, les médecins du travail, secrétaires médicales, infirmières de santé au travail, assistantes de santé au travail, psychologues du travail, toxicologues, ergonomes, assistantes sociales, ingénieurs et techniciens HSE ont répondu à l’actualité face au coronavirus : préserver la santé des travailleurs.

VALIDER LES PROTOCOLES SANITAIRES

INFORMER SUR La COVID-19

PARTICIPER AUX RÉUNIONS EXTRAORDINAIRES DES CSE

• En mettant à disposition guides, fiches-métiers, affiches, vidéos et autres supports, sur leurs sites internet d’une part, et auprès des entreprises d’autre part. • En relayant en temps réel les informations du gouvernement, des agences gouvernementales et des sociétés savantes ; ces informations, notamment sur les consignes ou protocoles, ont été très évolutives au début de la crise sanitaire. • En concevant et animant des webinaires, dédiés à l’approche du risque Covid-19.

• Dans le cadre de la continuité d’activité (Plan de continuité de l’activité). • Dans le cadre de la reprise d’activité (Plan de reprise de l’activité).

SUIVRE LES SALARIÉS DURANT LA CRISE SANITAIRE

• Mise en place de Téléconsultations en santé au travail. • Visites médicales en centre, lorsque la téléconsultation est inappropriée.

• L’avis du médecin du travail et de l’équipe de santé au travail a été essentiel.

PRENDRE EN CHARGE LES ANGOISSES ET LE STRESS AU TRAVAIL

• Mise en place d’écoute téléphonique individuelle, dédiée à la Covid-19. • Mise en place de cellules de soutien psychologique dédiées à la Covid-19. • Assurer, le cas échéant, une prise en charge, avec les psychologues du travail.

CONSEILLER LES SALARIÉS ET LES EMPLOYEURS VIS-À-VIS DE LA COVID-19

• En répondant à toute question par mails, téléphone ou visio. • En aidant à l’évaluation des risques et à l’actualisation du Document unique. • En éclairant sur les dispositions prises pour le suivi individuel de santé au travail.

AGIR SUR LES SITUATIONS DE TRAVAIL FACE AU CORONAVIRUS • En préconisant des moyens de protection individuelle ou collective. • En préconisant des dispositions pour préserver les ressources humaines. • En préconisant des mesures relatives à l’organisation du travail.

À noter ! er L’ordonnance n°2020-396 du 1 avril 2020

Les services de santé au travail participent à la lutte contre la propagation du coronavirus Sars-Cov-2 par la diffusion de messages de prévention, l’appui aux entreprises pour les mesures de prévention, l’accompagnement des entreprises amenées à accroitre ou adapter leur activité.

Important ! Les responsabilités…

en matière de Les responsabilités des employeurs inchangées ent rest urs, aille trav santé et sécurité des avec ou sans crise sanitaire.

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À suivre ! Et la désinfection ?

Le savon et les désinfectants classiques (ex. : gel hydro-alcoolique) suffisent vis-à-vis du coronavirus. Les services de santé au travail indiquent les précautions à prendre dans l’utilisation des produits de nettoyage et de désinfection, tout en évitant des dépenses inutiles pour les entreprises.


Le poids des mots Santé publique et santé au travail, faux débat ? Des intellectuels réfléchissent sur les relations entre « santé publique » et « santé au travail ». Le CoronavirusSars-CoV2, à l’origine du risque de Covid-19, se transmet en toute occasion : à la maison… comme au travail ! Les salariés et leurs employeurs ont besoin de réponses précises à une préoccupation commune : que le travail préserve et développe la santé de chacun !

Santé publique Pour l’Organisation mondiale de la santé, la santé publique représente « l’ensemble des efforts par les institutions publiques dans une société pour améliorer, promouvoir, protéger et restaurer la santé de la population grâce à une action collective. »

Santé au travail Pour l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation internationale du travail, la santé au travail vise trois objectifs : maintenir un haut degré de bien-être mental, physique et social des salariés, prévenir les risques auxquels sont exposés les salariés sur leurs lieux de travail et ainsi les protéger de tout dommage, maintenir les salariés dans un emploi adapté à leurs capacités physiologiques et psychologiques. D’où l’importance des équipes pluridisciplinaires au sein des services de santé au travail interentreprises.

TÉLÉ OR NOT TÉLÉ ?

DOSSIER

En médecine de ville, en France, la crise sanitaire du Covid-19 a boosté les actes de télémédecine. Les chiffres de l’Assurance Maladie sont là : 40 000 actes de téléconsultations (Tlc) pour le seul mois de février 2020 et 80 000 actes de téléconsultations (Tlc) pour la seule semaine du 16 au 22 mars 2020. C’est dire que pour les soins de premier recours, les patients et leurs médecins se sont adaptés. Et tout le monde est d’accord : la téléconsultation ne remplace pas une « vraie » consultation, en face à face. À l’instar de la médecine de ville, les services de santé au travail ont « boosté » les téléconsultations. Le Dr Alain Delagrange, médecin du travail à l’ASTAV, résume son expérience et nous livre son point de vue :

AVANTAGES :

« Dans cette période exceptionnelle du COVID 19, la téléconsultation a permis au médecin de faire un entretien médical, sans que le salarié ne se déplace. Le nombre de consultations en présentiel dans les Centres a pu être limité, respectant en cela les consignes sanitaires. La qualité de l’échange est correcte, notamment pour les visites de reprise, au sein desquelles le salarié et le médecin du travail se connaissent. »

INCONVÉNIENTS :

« Des problèmes techniques, au niveau de l’image ou du son, peuvent amener à recourir à un simple entretien téléphonique. Si le salarié veut nous montrer des résultats d’examens complémentaires, cela est pratiquement impossible. Bien évidemment, seul l’entretien médical est possible. L’examen clinique, lui, est impossible en téléconsultation. Les visites périodiques et initiales ne peuvent donc pas être faites en téléconsultation. De plus, parfois lors d’une visite de reprise en téléconsultation, il sera impossible de conclure et une visite en présentiel, pour faire cet examen clinique, devra être programmée. »

Pour le Dr Alain Delagrange, « la téléconsultation nous a rendu de grands services dans cette période de COVID-19. Mais elle a ses limites, et n’aura plus lieu d’être utilisée quand cette épidémie sera terminée ». Pour d’autres médecins, la téléconsultation a des indications précises et un indéniable avenir en santé au travail, même si elle ne saurait remplacer l’examen clinique en présentiel. Les salariés et leurs employeurs y ont peut-être pris goût ! Entreprise & Santé • 3e trimestre 2020 • N°51 • www.entrepriseetsante.fr

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COVID-19

DOSSIER

ET LA REPRISE… DANS TOUT CELA ?

Après deux mois de confinement généralisé, le déconfinement est donc décidé par les pouvoirs publics. Avec une urgence : que l’activité économique reprenne ! Ne doit-on pas d’ailleurs alléger les consignes et protocoles sanitaires ? La question n’est plus taboue. L’exemple emblématique en est fourni par l’école, lieu de travail des enseignants… et des élèves ! Voici 5 conseils très pragmatiques pour PME et TPE.

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S’informer, informer, être prêt

Tout au long de la crise sanitaire, les informations évoluent. Il est parfois difficile de s’y retrouver ! Votre médecin du travail et les autres spécialistes de votre service de santé au travail sont au fait des dernières informations scientifiques, réglementaires, institutionnelles et professionnelles. Ils sauront vous apporter des informations adaptées à votre activité et votre entreprise. D’autant plus qu’il faut toujours être prêt à une éventuelle reprise de l’épidémie.

Tirer des enseignements et dialoguer

Le confinement a posé question dans toutes les entreprises. Comment survivre et continuer ? Le dialogue au sein de chaque entreprise a permis à chacun de s’adapter, d’innover et de découvrir d’autres modalités de travail. Faut-il les garder, les faire évoluer ? Par exemple, passer d’un télétravail improvisé à un télétravail réfléchi… Les spécialistes de votre service de santé au travail sont là pour vous conseiller.

Trouver des solutions face aux craintes et aux angoisses

La crise sanitaire, nourrie de menaces vitales, a éveillé de nombreuses angoisses et craintes au sein de la population. Le retour à une vie « normale » ne peut pas se faire facilement, sur le plan psychologique et social. Votre médecin du travail et les psychologues de votre service de santé au travail sont à même de vous apporter des réponses correspondant à vos besoins.

Bénéficier d’un suivi de santé adapté à la situation de l’entreprise

Au sein de l’entreprise, la santé de chacun prend un relief particulier avec cette crise sanitaire liée au coronavirus Sars-CoV-2, responsable de la Covid-19. Pour vous conseiller et vous orienter en cas de doute ou, par exemple, de reprise du travail après arrêt-maladie, votre médecin du travail et les infirmières de santé au travail sont à même de vous apporter les conseils et dispositions les plus avisés, par rapport à votre activité professionnelle.

Savoir que les désinfectants et produits de nettoyage peuvent être toxiques

Les secteurs du nettoyage et de la désinfection sont en pleine expansion. Face au coronavirus, les produits classiques suffisent. Par exemple, le savon et la solution hydro-alcoolique pour les mains. Il faut donc garder raison devant les nécessités de nettoyer les locaux et d’utiliser des désinfectants « virucides ». Ne pas s’engager dans des dépenses inutiles et s’exposer aux effets toxiques de certains produits. Votre médecin du travail, les toxicologues, les techniciens et ingénieurs HSE de votre service de santé au travail sont à même de vous conseiller.

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BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM

LE CAHIER JURIDIQUE détachable !

Avec ce cahier central, nous abordons les fondamentaux législatifs de la Santé au Travail, tels que définis par le Code du travail et donc, applicables aux entreprises privées. Il s’agit de synthèses qui ne se substituent pas à la lecture des textes originaux.

L’ACTU

Nettoyage et désinféction : Quoi de neuf ? La crise de la Covid-19 a mis au premier plan la nécessité de nettoyer et désinfecter locaux, postes de travail, outils et équipements. Les protocoles sanitaires, édictés par les pouvoirs publics, obligent à élaborer des processus de travail incluant nettoyage et désinfection. Sur un plan pratico-pratique, cela correspond bien à deux étapes successives : nettoyage puis désinfection. Désinfecter sans nettoyer, c’est prendre le risque d’être inefficace ! Le coronavirus SARS-CoV-2, responsable de la Covid-19 est inactivé à une température de plus de 60 ° (ex. : lavage de tissus) ; il ne résiste pas face aux tensio-actifs présents dans les produits de nettoyage (ex. : nettoyage de surface) et aux solutions ou gel hydro-alcoolique (ex. : lavage des mains). Pour l’INRS (Institut national de recherche et sécurité) : • « Le nettoyage, effectué par essuyage avec un produit contenant un tensioactif, permet d’éliminer les matières grasses, les poussières etc. Outre son activité de dégraissage des surfaces, le tensioactif peut également solubiliser les lipides de l’enveloppe du virus SRAS-CoV-2 et ainsi l’inactiver. Ces tensioactifs se trouvent dans les savons, les dégraissants, les détergents, les détachants, les lessives, les produits pour

vaisselle habituellement utilisés. » • « Lorsqu’elle est nécessaire, la désinfection est effectuée en complément du nettoyage. Elle se réalise avec des produits contenant au moins une substance testée pour sa capacité à diminuer de façon importante le nombre de micro-organismes présents au moment de l’opération. Pour qu’un produit puisse revendiquer une activité virucide, il doit répondre aux tests décrits dans la norme NF EN 14476. » L’INRS rappelle que des études ont mis en évidence l’activité des substances suivantes contre les Coronavirus humains : - hypochlorite de sodium (eau de Javel) à 0,1 % de chlore actif, - peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) à 0,5 %, - éthanol à 70 %, - isopropanol (ou butan-2-ol) à 70 %. La Commission Européenne classe le SARSCoV-2 dans le groupe de risque 3 des agents biologiques (Directive (UE) 2020/739 de la commission du 3 juin 2020 - JO du 4 juin 2020). Connaître ces principes de base permet d’éviter des dépenses inutiles, en ayant recours à des moyens surdimensionnés.

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Code du travail Nettoyage et désinfection des locaux Textes de références : Code du travail (Partie législative, Quatrième partie : Santé et Sécurité au travail,

Livre II : Dispositions applicables aux lieux de travail, Titre II : Obligation de l’employeur pour l’utilisation des lieux de travail, Chapitre 1er : principes généraux) Les locaux sont tenus en état constant de propreté ; les conditions d’hygiène et de salubrité sont propres à assurer la santé des intéressés. Article L. 4121-1 Les établissements et locaux de travail sont aménagés de manière à ce que leur utilisation garantisse la sécurité des travailleurs. Ils sont tenus dans un état constant de propreté et présentent les conditions d’hygiène et de salubrité propres à assurer la santé des intéressés. Les décrets en Conseil d’Etat prévus à l’article L. 4111-6 déterminent les conditions d’application du présent titre. Article L. 4111-6 Des décrets en Conseil d’Etat déterminent : 1° Les modalités de l’évaluation des risques et de la mise en œuvre des actions de prévention pour la santé et la sécurité des travailleurs prévues aux articles L. 4121-3 à L. 4121-5 ; 2° Les mesures générales de santé et de sécurité ; 3° Les prescriptions particulières relatives soit à certaines professions, soit à certains modes de travail, soit à certains risques ; 4° Les conditions d’information des travailleurs sur les risques pour la santé et la sécurité et les mesures prises pour y remédier ; 5° Les conditions dans lesquelles les formations à la sécurité sont organisées et dispensées.

Des textes spécifiques sont applicables selon les activités et le fait de recevoir ou non du public (ERP) : consultez votre service de santé au travail !

IMPORTANT Les détergents et désinfectants sont des produits chimiques : attention à respecter l’étiquetage, les conditions de stockage et d’usage. Le cas échéant, consultez les fiches de données de sécurité et respectez les consignes de prévention des risques.

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À CONSULTER AUSSI ! Étape 3 du déconfinement, 24 juin 2020

Consultez le protocole

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Protocole national de déconfinement - Annexe 2 : Nettoyage/désinfection des surfaces et aération des locaux : modalités pratiques Réouverture après confinement :

Si les lieux n’ont pas été fréquentés dans les 5 derniers jours, le protocole habituel de nettoyage suffit. Aucune mesure spécifique de désinfection n’est nécessaire. Si les lieux ont été fréquentés dans les 5 derniers jours, même partiellement, par précaution, un nettoyage avec un produit actif sur le virus SARS-CoV-2 doit avoir lieu comme décrit ci- après.

Nettoyage quotidien après réouverture :

Le nettoyage journalier des sols et des matériels se fait par les procédés habituellement utilisés dans l’entreprise. Pour nettoyer les surfaces et objets fréquemment touchés et potentiellement contaminés, il conviendra d’utiliser un produit actif sur le virus SARS-CoV-2. Ce produit doit être compatible avec les surfaces et objets traités. Par exemple, les savons, les dégraissants, les détergents et les détachants qui contiennent un ou plusieurs tensioactifs (qui solubiliseraient l’enveloppe lipidique du virus), ou le nettoyage à la vapeur sont proposés. Lorsque l’évaluation des risques le justifie, notamment en cas d’une circulation active du virus SARS-CoV-2 dans l’entreprise, une opération de désinfection peut être effectuée en complément du nettoyage. Une désinfection visant le SARS-CoV-2 est réalisée avec un produit répondant à la norme virucide (NF EN 14476 juillet 2019), ou avec d’autres produits comme l’eau de Javel à la concentration virucide de 0,5 % de chlore actif (par exemple 1 litre de Javel à 2,6 % + 4 litres d’eau froide). Les opérations de désinfection ne doivent être réalisées que lorsque strictement nécessaires car l’usage répétitif de désinfectants peut créer un déséquilibre de l’écosystème microbien et des impacts chimiques environnementaux non négligeables ; en outre une désinfection inutile constitue une opération de travail à risque pour les travailleurs (exposition aux produits chimiques, troubles musculosquelettiques..). Ces opérations se feront en respectant les préconisations indiquées dans le document ED 6347 de l’INRS. De façon générale, il conviendra de ne pas remettre en suspension dans l’air les micro-organismes présents sur les surfaces (ne pas utiliser de jet d’eau à haute pression, ne pas secouer les chiffons...), mais d’employer des lingettes pré-imbibées ou à imbiber du produit de son choix, des raclettes... Suivre les instructions du fabricant pour tous les produits de nettoyage et de désinfection (ex. la concentration, la méthode d’application et le temps de contact, etc.). Les lingettes et bandeaux à usage unique doivent être éliminés dans un sac en plastique étanche, via la filière des ordures ménagères. Les moquettes pourront être dépoussiérées au moyen d’un aspirateur muni d’un filtre HEPA : High efficiency particulate air. Filtre retenant les particules fines et les micro-organismes des poussières rejetés par l’aspirateur. Bien aérer après les opérations de nettoyage et/ou de désinfection. Procéder plusieurs fois par jour au nettoyage avec un produit actif sur le virus SARS- CoV-2 des surfaces et des objets régulièrement touchés à l’aide de lingettes ou bandeaux nettoyants : ➜ en portant une attention particulière aux surfaces en plastique et en acier ; ➜ notamment des sanitaires, équipements de travail collectifs, rampes d’escaliers, poignées de portes, interrupteurs d’éclairage, boutons d’ascenseur, écrans tactiles, combinés de téléphone, appareils de paiement, comptoir d’accueil, mobilier, etc. ➜ pour la désinfection des objets portés à la bouche des enfants, en fonction des matières (et indications sur l’objet) laver en machine à 60° ou utiliser un produit désinfectant en privilégiant les produits compatibles avec les surfaces alimentaires puis rincer longuement à l’eau claire. Les personnels de nettoyage des locaux seront équipés de leurs EPI usuels.

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Covid-19 Certificat de reprise après arrêt de travail pour maladie : mise au point du Conseil national de l’ordre des médecins. ATTENTION ! Durant la crise sanitaire, le Conseil national de l’ordre des médecins a publié régulièrement des communiqués rappelant les règles essentielles de la déontologie médicale et les principes du droit. Or, lors de la sortie du confinement, il est constaté que plusieurs employeurs demandent à leurs salariés des certificats d’aptitude à la reprise et/ou des certificats de non-contagiosité, à l’issue d’un arrêt de travail pour maladie. Dans un communiqué en date du 26 mai 2020, le Cnom attire l’attention sur l’irrégularité de telles procédures et rappelle aux médecins, aux salariés et à leurs employeurs les règles en vigueur : • Un arrêt de travail arrivant à terme entraîne la reprise de manière automatique dès le lendemain du dernier jour de l’arrêt. • Le médecin traitant n’a pas à intervenir dans cette reprise, sauf pour les situations d’accident du travail (AT) ou de maladie professionnelle (MP) où il établit un certificat médical de reprise AT ou MP, que cette reprise de travail soit à temps complet ou allégé pour raison médicale. • La demande de certificat de reprise ne repose sur aucun texte et un salarié ne peut se voir empêché de travailler, après la fin de son arrêt, pour non-production d’un tel certificat. Dans ce même communiqué, le Cnom précise : • Les mêmes observations sont valables pour des certificats de « non-contagiosité » parfois réclamés sans fondement légal ni justification médicale par des employeurs. • Seul le médecin du travail est habilité à intervenir dans la reprise des salariés, suivant les conditions et procédures décrites par le Code du travail ou la réglementation spécifique à l’état d’urgence sanitaire.

Par ailleurs, l’employeur a l’obligation de demander auprès du médecin du travail de son service de santé au travail, une visite de reprise après tout arrêt de plus de 30 jours pour maladie ou accident du travail et après tout arrêt pour maladie professionnelle (quelle que soit sa durée).

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DOSSIER GHICL Groupement Hospitalier de l’Institut Catholique de Lille 3 073 salariés dont 380 médecins Benjamin Lerouge, directeur-adjoint des ressources humaines Lille PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

HÔPITAUX

FAIRE FACE !

Établissement privé d’intérêt collectif1, le Groupement Hospitalier de l’Institut Catholique de Lille comprend deux hôpitaux sur l’agglomération lilloise (Saint-Philibert à Lomme et Saint-Vincent à Lille) et une clinique à Cambrai (Sainte-Marie). Sur le plan de la santé au travail, les établissements lillois sont accompagnés et suivis par PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord.

Se redéployer Benjamin Lerouge est directeur-adjoint des ressources humaines du GHICL : « Sur l’ensemble de nos établissements, nous employons plus de 3 000 salariés 380 médecins, pour une capacité de 870 lits de Médecine-Chirurgie-Obstétrique, 50 lits de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR), 60 places d’Hospitalisation à Domicile. Pour faire face à l’afflux de patients atteints de la Covid-19, nous avons redéployé nos effectifs, développé le télétravail quand celui-ci était possible, mis en place des mesures de prévention, tout en déprogrammant nos activités classiques ».

Être disponible « Nous n’avons pas compté notre temps pour être disponible à toute demande du personnel », situe d’emblée le Dr Richard Sion, médecin du travail à PÔLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord. « Durant toutes les semaines de confinement, nous avons travaillé à flux tendu pour répondre le jour même à toute demande émanant d’un salarié du GHICL, tout en assurant la traçabilité de nos interventions. Nous avons principalement répondu par mails, téléphone et téléconsultations. Nous devions être disponibles à 100 % ! ». Toute l’équipe de santé au travail s’est impliquée, aux côtés du Dr Richard Sion : Maryam AouladAïssa (assistante d’équipe pluridisciplinaire), Catherine Vasseur (secrétaire-assistante en santé au travail), Céline Lamblin (infirmière en santé-travail), Morgane Noirant (conseillère en prévention - assistante en santé-travail). « Sans équipe, je ne suis pas grand-chose », précise le Dr Richard Sion. En lien permanent avec les équipes nationales de SantéTravail hospitalières nous avons développé et mis en place des protocoles d’affectation spécifique ou

d’éviction des personnes à risques de formes graves, ainsi qu’une aide systématique au retour après infection à la Covid.

Se mobiliser Pour Benjamin Lerouge : « Il y a eu une mobilisation exceptionnelle de chacun. Et nous avons accompagné, informé et formé sans relâche, notamment avec notre équipe opérationnelle d’hygiène et nos infectiologues. Une cellule psychologique a été mise en place avec nos psychologues et des temps dédiés de diététiciens organisés à destination de nos personnels ». Outre les aménagements d’horaires, ces actions de ressources humaines sont complémentaires de toutes les mesures organisationnelles et techniques, déployées au sein du GHICL : équipements de protection individuelle et collective, aménagement des espaces, marquages au sol, réorganisations de l’accueil, des consultations, du self, etc. Le Dr Richard Sion précise : « Nous travaillions en coordination pour répondre aux attentes de chacun : demandes de renseignements, informations sur les protocoles en tenant compte des évolutions régulières de ceux-ci, écoute dans les situations d’angoisse ou d’anxiété, application des recommandations de la Société Française de Médecine du Travail, visites de reprise après arrêt de travail. Grâce au travail en équipe, nous avons apporté à chacun des conseils ciblés et personnalisés. Ce fut une aventure humaine et sociale extraordinaire. »

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1- ESPIC : Etablissement de santé participant au service public et d’intérêt collectif et ne réalisant pas de dépassement d’honoraires.

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DOSSIER

La Ressourcerie AIR Entreprise d’insertion 150 salariés Vincent Baralle, directeur BAPAUME – ERVILLERS PERONNE – ARRAS

ENTREPRISE D’INSERTION

NE PAS METTRE LA CLÉ SOUS LA PORTE !

SANTÉ AU TRAVAIL DE L’ARTOIS (ACTION SANTÉ TRAVAIL)

Acteur majeur de l’économie sociale et solidaire, Artois Insertion Ressourcerie s’est retrouvé brutalement à l’arrêt, en ce 18 mars 2020, du fait du confinement annoncé le 16 mars au soir. Rapidement, Vincent Baralle, directeur, et Claire Meurillon, médecin du travail à ACTION SANTÉ TRAVAIL, entrent en contact pour préparer la reprise de l’activité, en appliquant les dispositions du Haut conseil de santé publique. Un seul but : ne pas mettre la clé sous la porte !

L’entreprise

La SOLUTION d’ACTION SANTÉ TRAVAIL

Vincent Baralle est directeur d’Artois Insertion Ressourcerie : « Nous collectons encombrants ménagers et vêtements sur la Somme et le Pas-de-Calais. Nous revendons dans trois magasins solidaires : Bapaume, Ervillers et Peronne. Nous participons également à la collecte et au recyclage de cartons et de bois de chauffage. Sur 150 salariés, 130 sont des personnes en parcours d’insertion. Nous leur proposons 20 métiers différents. Nous les accompagnons pour que chacun retrouve un emploi durable sur le marché du travail ». Air-La ressourcerie pèse 2,3 millions d’euros de budget annuel.

Pour le Dr Claire Meurillon, « La réactivité est notre devoir. Je connais bien l’entreprise et nous avons une relation de confiance mutuelle. Nos échanges par téléphone, mail ou visioconférence se sont donc vite multipliés. En application de l’ordonnance du 1er avril, j’ai adopté une démarche en trois axes : relayer les messages de santé publique, accompagner l’entreprise et assurer le suivi de santé au travail. Pour ce suivi individuel, les salariés sont en situation d’insertion et de fragilités sociales ou personnelles ; il me fallait connaître le plan de continuité et de reprise d’activité ». Sans tarder, Baptiste Le Rioux, ingénieur HSE à ACTION SANTÉ TRAVAIL et le Dr Claire Meurillon ont associé leurs compétences. En suivant les principes de prévention du Code du travail1 et au regard de retours d’expérience en temps réel, le médecin et l’ingénieur ont accompagné l’entreprise pour évaluer les risques de chaque situation de travail, pour apporter des réponses adaptées. Pour Baptiste Le Rioux, « cette évaluation a été capitale, avant même de se précipiter sur les masques et le gel hydro-alcoolique ». Vincent Baralle conclut : « L'implication des salariés, le dialogue avec le CSE et les administrateurs ont été essentiels, notamment au début de la réflexion. »

L’enjeu « Le 18 mars, nous nous sommes retrouvés à trois avec une question cruciale : comment allions-nous faire ? Nous avons rapidement eu une certitude : nous ne pouvions pas rester à l’arrêt. Nous avons alors mis en place le télétravail. Puis, à la mi-avril, nous nous lancions dans la fabrication de masques avec les salariés volontaires et des bénévoles », poursuit Vincent Baralle. « Nous avons contacté le Dr Claire Meurillon, notre médecin du travail. Il nous fallait des conseils experts pour préserver la santé de nos salariés et de nos clients. En tant qu’employeur, notre responsabilité civile et pénale est engagée. » 1- Article L 4121-1 et 2.

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La suite... - La méthodologie - Le reportage vidéo


DOSSIER

INDUSTRIE ET SERVICES

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CONTINUER POUR SURVIVRE ! Leader de la protection passive contre le feu, ODICE SAS emploie 56 salariés à Marly, près de Valenciennes. ODICE rayonne à l’international : 50 % de sa production est exportée dans près de 40 pays et une filiale est implantée aux Etats-Unis. L’entrée en confinement en France, le 17 mars 2020, a posé la question de la continuité de ses services, notamment à l’export. L’ASTAV, service de santé au travail de Valenciennes, est resté présent aux côtés d’ODICE.

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ODICE SAS Protection passive contre le feu 56 salariés Sylvain Allard, directeur technique, responsable HSE Valenciennes SANTÉ AU TRAVAIL DU VALENCIENNOIS (ASTAV)

L’entreprise

La solution avec l’ASTAV

Fondée en 1983, ODICE est leader dans la mise au point, la transformation et la fabrication de joints intumescents (thermo gonflants) et d’isolants thermiques. Les joints réagissent à la chaleur sur les portes, les cloisons et les éléments de façades. Les applications sont multiples : bâtiments, ferroviaires, maritimes, etc. Implantée sur près de 6 000 m2, l’entreprise intègre un laboratoire d’essai, qui la place en pointe de la RechercheDéveloppement pour ses clients. Elle est certifiée ISO 9001/2015.

« Cette collaboration continue avec l’ASTAV n’a pas été interrompue par le confinement. ODICE s’est arrêté dès le 18 mars. Nous avons alors étudié sereinement la situation pour proposer, en réunion exceptionnelle du CSE, des aménagements permettant de reprendre notre activité en accord avec les recommandations sanitaires Nationales. Nous avons repris le 30 mars, avec les salariés volontaires. Chaque salarié a reçu par mail un protocole de reprise d’activité, avec explications détaillées sur les consignes de prévention, notamment par vidéos. Nous avons repris avec 70 % des effectifs. Aujourd’hui, nous sommes à 100 %. Pour le respect de la distanciation sociale, nous avons mis en place des dispositifs adaptés aux zones de vie. » Le protocole de reprise d’activité a été adressé au Dr Dahlia Seak San, médecin du travail de l’ASTAV qui suit l’entreprise. « Nous avons échangé par téléphone, mail et visio, car elle connaît très bien l’entreprise », précise Sylvain Allard. Pour le Dr Dahlia Seak San, «Ce confinement a été une épreuve pour cette entreprise comme pour tant d’autres. Dans ces circonstances très difficiles, être en première ligne pour aider et conseiller est de notre devoir et c’est d’autant plus motivant qu’il existe une relation de confiance dans nos échanges, une reconnaissance de notre expertise et un respect mutuel. Relation qui s’est tissée par de l’écoute, des conseils avisés personnalisé. Notre mission à l’entreprise s’inscrit dans la routine, l’urgence et ces circonstances exceptionnelles. »

L’enjeu Depuis Juillet 2017, Sylvain Allard est directeur technique d’ODICE et responsable HSE : « Ma mission est de poursuivre l’évolution opérationnelle d’ODICE, sous l’autorité de Christophe Guidez, directeur général. Personnellement, j’ai toujours travaillé en réseau. Pour les conditions de travail et la santé-sécurité au travail, l’ASTAV est un interlocuteur privilégié. J’ai besoin de leur support et de leurs expertises. Par exemple, celles du Dr Dahlia Seak San, notre médecin du travail, et de Florent Monget, ingénieur prévention. Avec eux, j’ai une collaboration continue : exposition au bruit, exposition aux poussières, risques chimiques, suivi de santé au travail, etc. »

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DOSSIER

AMETIS, groupe Kéolis Transport urbain 430 salariés Amélie Baranger, directrice des ressources humaines AMIENS

TRANSPORTS URBAINS

MAINTENIR LE SERVICE !

SANTÉ AU TRAVAIL D’AMIENS (ASMIS)

Concessionnaire de la délégation de service des transports urbains d’Amiens Métropole – AMETIS- depuis 2012, KEOLIS AMIENS avait pris les devants dès la fin février, avec l’achat de masques et de gel hydro-alcoolique. Dès le premier jour du confinement, AMETIS a réussi à maintenir plus de 70 % de l’offre de transport, en appliquant des protocoles sanitaires tant pour ses salariés que pour ses usagers, avant même la parution de guides ou recommandations gouvernementales. L’ASMIS, service de santé au travail d’Amiens, a accompagné AMETIS dans cette poursuite d’activité.

L’entreprise

KEOLIS AMIENS est une filiale du groupe KEOLIS, opérateur privé de transport public de voyageur et leader mondial de la mobilité partagée. A Amiens, 43 bus électriques (baptisés Némo) et 112 bus thermiques sillonnent l’agglomération de 4 h à minuit, sept jours sur sept, sur près de 40 lignes. AMETIS emploie près de 430 salariés, dont 350 conducteurs, et assure plus de 13 millions de voyages par an.

AMETIS : LE PANORAMA DES DISPOSITIONS PENDANT LA PÉRIODE DE CONFINEMENT Personnel de conduite et usagers :

• Dotation de kits (masques, gants, gel hydro-alcoolique) à chaque conducteur. • Condamnation de la montée par la porte avant. • Isolation du poste de conduite par fixation de rubalise. • Suspension de la vente à bord • Distribution de solution désinfectante et chiffons, chaque jour à chaque conducteur à chaque prise de service. • Renforcement du nettoyage quotidien et désinfection par brumisation des bus. • Information des usagers.

L’enjeu : le Plan de continuité d’activité

« Cette période n’a pas été simple…, Nous nous sommes mobilisés pour que le service public soit maintenu : les usagers qui avaient besoin de se déplacer devaient pouvoir continuer à le faire !», situe Amélie Baranger, directrice des ressources humaines de KEOLIS AMIENSAMETIS. Des dispositions ont été prises sans tarder dans les bus en circulation, les agences commerciales, les espaces de bureau individuel, l’ensemble du dépôt et les locaux techniques. « Dès le 12 mars, nous avons adopté des mesures de prévention collectives et individuelles, en suivant les évolutions des préconisations gouvernementales qui ont notamment été publiées ultérieurement. Nous en sommes à la version 5 de notre Plan de continuité de l’activité. »

Ensemble du personnel :

• Fermeture des agences commerciales. • Suivi RH du personnel mis en Télétravail. • Suivi RH des salariés en arrêt de travail (garde enfant, maladie, auto-déclaration par les salariés « fragiles »). • Fermeture de l’ensemble des portes d’accès au site avec point d’entrée unique. • Fixation d’un point unique de livraison. • Aménagement de l’ensemble des locaux. • Prise de température pour chaque personne entrant dans le site. • Actualisation permanente du DUER (Document unique d’évaluation des risques). • Information et dialogue constant avec chaque salarié • Elaboration de fiches métiers en vue de la reprise avec le détail des équipements de protection post-confinement et des consignes sanitaires collectives à respecter • Dialogue permanent avec les représentants du personnel et notamment la CSSCT (Commission santé sécurité et condition de travail).

L’accompagnement de l’ASMIS

Pour le Dr Anne Teyssédou, médecin du travail à l’ASMIS : « Nous avons conservé nos relations permanentes, basées sur une confiance mutuelle. En tant que service de santé au travail, nous aidons à définir les mesures de prévention. Durant la crise sanitaire, le suivi individuel des salariés a été maintenu et l’ASMIS a mis en place une cellule d’écoute et de soutien pour gérer l’angoisse très variable selon les salariés et les situations de travail. De nombreux salariés ont même exprimé une sollicitude pour notre propre santé : c’est inédit ! » 22

À compter du déconfinement, les mesures ont été maintenues et adaptées afin notamment de tenir compte des nouvelles réglementations gouvernementales applicables aux transports publics : port du masque obligatoire, montée par la porte avant, marquage dans chaque véhicule à l’attention des usagers sur le rappel des gestes barrières…

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INVESTIR & AGIR

> Suivi de santé au travail

Téléconsultation : assurer la continuité du service ! Aujourd’hui, les transports routiers sont essentiels pour la vie de chacun d’entre nous. Durant le confinement, ils ne pouvaient s’arrêter, ne serait-ce que pour les denrées alimentaires. Une "période historique" pour les transports Depaeuw ! Avec PÔLE SANTÉ TRAVAIL métropole nord, le suivi de santé a été maintenu grâce à la téléconsultation. Rayonnant dans les Hauts-de-France, en France et au Benelux, Depaeuw est un leader incontournable de transport et de logistique. Avec 350 salariés et 250 véhicules, les transports Depaeuw sont implantés sur trois sites : Lompret, Salomé et Dunkerque. Ils bénéficient donc de l’accompagnement de trois services de santé au travail1. « Du jour au lendemain, nous avons dû nous adapter, afin de maintenir les activités encore présentes, tout en garantissant la protection sanitaire de nos salariés, dans un contexte d’improvisation généralisée, sans gel, ni masques qui n’étaient pas disponibles sur le moment … », nous précise Dorothée Vidal, directrice générale des transports Depaeuw. Un cas de suspicion de Covid-19… « Dès la deuxième semaine, nous nous sommes organisés, comme l’ensemble de la profession, au sein d’un Plan de Continuité de l’Activité. Quand un retour d’arrêt pour suspicion de cas de Covid-19 s’est présenté parmi nos salariés à Lompret, le Dr Isabelle Mayer, médecin du travail à PÔLE SANTÉ

TRAVAIL Métropole Nord, nous a proposé la téléconsultation. Nous la connaissons bien. Et elle connaît très bien l’entreprise. Cette relation nous a permis d’avoir des échanges continus et constructifs dès la mise sous confinement. Cette téléconsultation s’est inscrite naturellement dans cet accompagnement continu. » La téléconsultation : une solution adaptée… mais non généralisable ! Responsable du service de gestion des moyens externes, Charles-Edouard Cochez témoigne : « J’ai d’abord consulté mon médecin traitant en téléconsultation le 21 mars. Il m’a mis en arrêt-maladie une semaine. Le 28, toujours en téléconsultation, il m’a renouvelé cet arrêt pour 8 jours. J’ai repris le travail le 6 avril. Et le Dr Isabelle Mayer m’a vu, de son côté, en téléconsultation de médecine du travail, dès le 6 aprèsmidi. Cet échange, où j’ai pu poser toutes mes questions, m’a rassuré. Elle connaît l’entreprise et m’a donné des conseils avisés. Puis, elle nous a adressé l’attestation de suivi. Pour l’équipe, je n’étais pas le collaborateur qui revenait sans savoir où il

en est. C’est rassurant, réactif et efficace. » Le Dr Isabelle Mayer précise : « En effet, cela est possible car je connais l’entreprise. C’est possible aussi, dans le cas de cette épidémie et de cette entreprise. Nous sommes en relation permanente, dans un climat de confiance très constructif. Cette téléconsultation a très bien marché : le salarié n’attend pas et… je n’attends pas non plus ! Nous gagnons du temps. Bien-sûr, la téléconsultation ne remplace pas une visite médicale en présentiel. Au sein de cette entreprise même, d’autres visites médicales, où j’ai besoin d’examiner le salarié, ne peuvent évidemment pas se faire par téléconsultation ! » Transports Depaeuw Transports routiers 350 salariés Dorothée Vidal, directrice générale Charles-Edouard Cochez, responsable du service de gestion des moyens externes PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

1-CEDEST à Dunkerque, AST à Lens, PÔLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord à Lille.

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ZOOM SUR

Nous avons « de grandes victoires ! « Maintien dans l’emploi

Garder son emploi, ou garder un emploi est essentiel en cas d’accident de la vie ou du travail, de maladie qu’elle soit professionnelle ou non. En Picardie, MTA, Médecine du Travail de l’Aisne, a fait du Maintien dans l’emploi un axe majeur de son projet de service.

Hervé Dubois, directeur de MTA : « Plus tôt nous intervenons, plus le salarié pourra garder son emploi ou rester en emploi ! » Infirmier diplômé d’État, puis infirmier de santé au travail après obtention de la licence, Hervé Dubois repart en formation… En ressources humaines, cette fois ! Aujourd’hui directeur de MTA, il nous livre un témoignage en cinq points :

➜ Les signes de fragilité sont repérables très tôt par les médecins du travail et leurs équipes de santé au travail. Et plus on intervient tôt, plus le salarié peut espérer garder son emploi ! Grâce notamment à l’ergonomie et à la prévention en général. Quand le salarié présentera des signes d’usure professionnelle, cela sera beaucoup plus difficile… La prévention a tout son sens. ➜ Quatre circonstances de la vie conduisent à la recherche du maintien « en emploi » ou « dans l’emploi » : ● Les accidents ou les maladies de la vie. ● Les accidents du travail et les maladies professionnelles. ● Les situations d’usure professionnelle. ●

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Voir le reportage vidéo

(tourné avant la crise sanitaire)

Avec « le maintien dans l’emploi », le salarié reste dans son entreprise ; avec « le maintien en emploi », le salarié garde un emploi.

➜ L’arrêt de travail sur le long terme n’est pas la solution : au bout de plusieurs mois, il est plus difficile de se remettre au travail. Quand cela est possible, plus on limite la durée de l’arrêt de travail, plus le retour au travail est envisageable ; on peut même envisager un poste aménagé temporairement ou encore une reprise sous essai encadré…

➜ Nous devons vérifier que les prescriptions des MDT sont mises en œuvre, car nos actions en milieu de travail et nos actions en maintien de l’emploi sont tracées donc elles peuvent etre suivies par nos équipes. Nos actions et nos compétences pour le maintien dans l’emploi donnent du sens à notre travail. En permettant à l’entreprise et à son salarié d’être dans un rapport gagnantgagnant. »

➜ Des financements sont possibles pour réaliser les aménagements de poste. Notre pôle médical et social permet de les étudier et les obtenir, si les critères d’éligibilité sont réunis. Ces aménagements de poste profitent au salarié handicapé mais aussi souvent Pour aider un salarié et son entreprise, la aux autres cellule « maintien dans l’emploi » de MTA salariés, dont ils entre en contact avec une multitude de évitent l’usure partenaires : CPAM, DRSM, Carsat, MSA, professionnelle. MDPH, Direccte, Cap-Emploi, Sameth,

Le travail en réseau : un +, pour aller au plus vite !

Les handicaps de naissance. Entreprise & Santé • 3e trimestre 2020 • N°51 • www.entrepriseetsante.fr

Agefiph, FIPHFP, Handi-Pacte, Comète France.


Dr Céline Lamy-Zaluski, médecin du travail, référente maintien dans l’emploi, MTA : « Nous accompagnons un salarié tout au long de sa carrière. A un moment donné, nous répondons à la question : quel emploi est compatible avec sa santé ? » À MTA, le Dr Céline Lamy-Zaluski est référente maintien dans l’emploi. Son éclairage est issu de son expérience de terrain, menée dans un travail d’équipe permanent et salvateur.

➜ Il nous faut anticiper, au-devant d’une inaptitude médicale qui se profile. Dans de nombreux cas, l’aménagement d’organisation et/ou de poste est simple. Dans d’autres cas, c’est beaucoup plus complexe. Nous mettons en œuvre une véritable ingénierie médico-sociale pour trouver et mettre en œuvre la solution la mieux adaptée. ➜ Le lien avec l’employeur et le salarié est déterminant : quand l’employeur et le salarié sont d’accord sur le principe, on trouve… et nous avons de belles victoires. Notre plus-value réside dans notre capacité de négociation, en étant en première ligne. Nous démarrons une intervention dans le « donnant-donnant » pour la finir en « gagnant-gagnant ». ➜ Nous travaillons, sur mesure au cas par cas. Cela demande beaucoup d’énergies et d’implications, individuelles et collectives. Notre groupe « maintien dans l’emploi » à MTA nous permet d’être réactif en apportant toutes les compétences nécessaires : médicales, sociales et techniques. Nous permettons à un salarié et son entreprise de bénéficier de l’ensemble de nos expériences et connaissances. ➜ Nous sommes à la lisière du médical et du social et de nombreux partenaires interviennent. Les questions sont très vite très pointues : analyse des capacités, analyse du contexte, analyse des possibilités de l’entreprise, identification des solutions au sein ou en dehors de l’entreprise, connaissance des aides techniques, sociales ou financières envisageables, instruction et suivi des dossiers, conseil et suivi pour la mise en œuvre de la solution… Les champs de réflexions sont vastes. Tout en étant à l’écoute du salarié et le respect de sa décision. ➜ C’est incontournable face à l’évolution de la société : les seniors sont de plus en plus nombreux en emploi et le travail reste une valeur très forte dans la société. Maintenir en emploi, dans la préservation de la santé des salariés est très motivant.

MTA : la santé au travail de 64 300 salariés ! Entreprises - 4 500 établissements - 57 000 salariés - 3 500 intérimaires Collectivités locales et territoriales - 3 800 salariés en médecine de prévention

ZOOM SUR

Histoire de… Ouvrier de 58 ans, Monsieur X a trouvé la solution grâce a son entreprise et MTA. HAUREC Recyclage est une entreprise spécialisée dans la collecte et la valorisation de déchets (cartons, papiers, tissus, plastiques, métaux ferreux, non ferreux, batteries), pour les réexpédier dans chacune des filières appropriées (fonderie, raffinerie, papeterie, régénérateur…). À quelques années de la retraite, Monsieur X a pu garder son emploi chez Haurec, grâce à un allègement de tâches, en concertation avec la direction et ses collègues. Le Dr Liana Serban est médecin du travail à MTA : « J’ai vu Monsieur X en visite de reprise, après arrêt de travail pour maladie. Devant ses bilans médicaux et son état de santé, j’ai décidé de faire une évaluation de sa charge de travail ». Technicienne en prévention, ergonomie et métrologie chez MTA, Lydie Marlier complète : « Avec le Dr Serban, nous avons réalisé une étude de poste avec cardiofréquencemétrie. Cet enregistrement du rythme cardiaque au cours du travail permet de quantifier la pénibilité cardiaque du poste ». Le Dr Liana Serban conclut : « Dans le strict respect du secret médical, nous avons pu mettre en place un poste allégé, grâce à l’écoute de l’employeur et également grâce à la motivation du salarié de continuer son activité dans cette entreprise. »

Le 24 Septembre 2020 sanse, sur la santé Les Rencontres Santé Travail de Pré l des salariés, et le maintien en emploi (suivi médica ntien en emploi). qualité de vie au travail, réseau mai onibles, pour un MTA présentera tous les outils disp maintien dans l’emploi réussi. ls (presse, radio, Rendez-vous sur vos médias habitue bre. télé locale) la semaine du 24 septem Entreprise & Santé • 3e trimestre 2020 • N°51 • www.entrepriseetsante.fr

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PUBLICOMMUNIQUÉ

PRÉVENTION EN ENTREPRISE

APRÉVA mutuelle s’engage dans la Prévention et la Promotion de la Santé et accompagne les entreprises qui lui font confiance dans la mise en place d’un plan d’actions pour une meilleure qualité de vie au travail, en concertation avec leur service de santé au travail. Les chiffres sont sans appels, 82 % des dirigeants et 80 % des salariés considèrent que l’Entreprise doit avoir pour rôle de contribuer à la bonne santé des salariés (Baromètre Viavoice 2016). En ce sens, l’action de prévention est coconstruite avec le service de santé au travail, le dirigeant ainsi que les membres du Comité Social et Économique (CSE). Cette concertation permet une complémentarité, gage d’efficacité et d’efficience. Selon le secteur d’activité de l’entreprise, sa taille, le profil des salariés, Apréva développe, avec l’appui de professionnels agréés et de nouvelles technologies, des actions de prévention clefs en main et personnalisées. Un parcours de prévention se construit autour de 3 axes pour répondre aux besoins de l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise :

• informer, sensibiliser • conseiller, orienter • accompagner

Une démarche de prévention « clef en main » se déroule en 4 temps : Réalisation d’un diagnostic prévention ou d’un entretien approfondi pour définir les besoins et les attentes de l’entreprise et des salariés. Construction d’un plan de prévention sur-mesure pour répondre aux besoins émergés lors du diagnostic et/ou ceux identifiés par l’entreprise. Mise en place et déploiement des actions définies. Évaluation des actions et restitution à l’entreprise pour lui permettre de poursuivre la démarche de prévention initiée. Sur le court – moyen et long terme, la prévention sur le lieu de travail permet :

Les programmes de prévention Apréva apportent des réponses aussi bien collectives, qu’individuelles. Leurs objectifs majeurs sont de sensibiliser les salariés sur les principaux déterminants de santé (Alimentation, Activité Physique, Addiction, Gestion du stress...) et de prévenir des risques professionnels (Troubles Musculo-Squelettiques, Sommeil, Gestes et postures...).

• Une meilleure image de l’entreprise • De renforcer la motivation • De fidéliser les salariés • De favoriser le dévouement • D’augmenter la performance globale

apreva.fr

Siège social : 30 avenue Denis Cordonnier - 59000 Lille Mutuelle soumise aux dispositions du livre II du Code de la Mutualité - SIREN n° 775 627 391


INTERVIEW En 1980, Patrick Goldstein est déjà médecin au Samu de Lille. En 2020, il est chef du pôle des Urgences au CHRU de Lille et Chef de service du Samu du Nord. En 40 ans de carrière, il est devenu un observateur privilégié des progrès médicaux… mais aussi des risques auxquels chacun d’entre nous est exposé. Prenant en charge quiconque en situation d’urgence, il est un témoin averti de notre société. Entreprise & Santé le remercie de nous avoir livré son éclairage.

Épidémies et risque biologique

Les entreprises auront un rôle croissant à jouer dans la protection des populations Intervenant en situations d’urgence, vous êtes en contact quotidien avec des habitants de toutes conditions : en quoi cette situation de la Covid-19 est-elle inédite ? Patrick Goldstein : « C’est une situation sanitaire exceptionnelle. Bien sûr, en tant qu’urgentiste, nous sommes préparés à faire face à différentes situations sanitaires. C’est même la base de notre métier ! Si on remonte dans le temps, nous avons géré durant des années les risques traumatiques et les catastrophes naturelles. Puis, nous avons vécu la gestion des situations d’attentats. Notre personnel a été formé. Nous sommes particulièrement bien préparés à la prise en charge, sur les lieux de l’urgence, des victimes, et de leurs orientations. A présent, nous sommes entrés dans l’ère du risque NRBC : Nucléaires, Radiologiques,

Patrick Goldstein

Chef du pôle des Urgences, CHRU de Lille

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INTERVIEW

« La crise sanitaire est sous contrôle, mais nous devons rester en alerte. La crise économique est là. La crise sociale arrive. Pour moi, nous ne connaissons pas l’après ».

Biologiques, Chimiques. Avec le coronavirus-Sars-CoV-2, nous sommes dans le risque biologique. Nous avons déjà connu les épidémies de SarsCoV-1 ou de virus Ebola, les attentats au bacille du charbon… A chaque fois, nous avons déployé des solutions adaptées, tant en matière de personnels que de moyens techniques. Le risque biologique peut durer longtemps. Il est insidieux, car invisible… Après la Chine, on s’attendait au Sars-CoV-2 en Europe. Mais le nombre de personnes touchées et la rapidité avec laquelle le virus s’est propagé en Europe nous a surpris. Très rapidement, en quelques semaines, le nombre de personnes malades est devenu considérable, par rapport aux capacités de notre système de santé… Un peu comme un tsunami ! Nous n’avions pas prévu qu’autant de personnes seraient atteintes, en si peu de temps, et avec des formes aussi graves. Personne ne pouvait le prévoir. Nous étions devant une maladie méconnue. Nous sommes allés d’évolutions en évolutions, tant sur le plan stratégique que thérapeutique. Le système de santé a plié. Mais il n’a pas rompu ! » Aujourd’hui, comment résumer la situation dans les Hauts-de-France ? Patrick Goldstein : « Elle est bonne. A l’image de ce qui se passe au niveau

national. Il n’y a plus d’impact Covid sur le système hospitalier. Il n’y a plus d’Unités Covid, de réanimation Covid, de filières Covid aux Urgences. Mais attention ! Le coronavirus n’a pas disparu ! Cependant, aujourd’hui, nous détectons rapidement. Nous avons des tests diagnostiques, qu’ils soient PCR par prélèvement nasal, ou sérologiques par prise de sang. Nous pouvons prendre en charge 90 % des cas au domicile, car leurs gravités est moindre. Le « R Zéro »1, qui mesure la capacité de diffusion du virus au sein de la population, est aujourd’hui inférieur à 1. Il était à 3, voire plus, lors du pic épidémique. L’épidémie est donc sous contrôle : c’est une réalité. Mais, pour autant, nous ne pouvons pas reprendre « la vie d’avant »… Les mesures barrières restent d’actualité, tout particulièrement dans les transports en commun, les magasins et les rassemblements. À la rentrée, nous ne sommes pas à l’abri d’une reprise de l’épidémie. » Quels enseignements retirer ? Patrick Goldstein : « Les valeurs partagées. C’est incroyable ! A l’hôpital, quel que soit le statut, les personnels ont été solidaires dans l’adversité : agents d’entretiens, agents techniques, agents de laboratoires, managers et soignants.

De tout statut. Un autre enseignement doit être tiré. Il est bien différent : ce sont les difficultés que nous avons rencontrées pour fournir des matériels de sécurité aux soignants et obtenir certains produits médicaux. Dans ces conditions, il a fallu développer une débauche d’énergie pour accueillir et prendre en charge les malades. Il a fallu ruser d’inventivité pour trouver des produits en défaut, ou définir des Plans B… La question des stocks disponibles est donc posée. Nous ne pouvons plus dépendre de la Chine ou l’Inde. Nous devons trouver une autonomie de production au sein de l’Europe. » Peut-on parler d’un avant et d’un après ? Patrick Goldstein : « Nous avons une capacité de résilience. Je n’en doute pas. Mais la crise n’est pas terminée. Elle a plusieurs étages. La crise sanitaire est sous contrôle, mais nous devons rester en alerte. La crise économique est là. La crise sociale arrive. Pour moi, nous ne connaissons pas l’après. » Le monde du travail doit-il se préparer à de nouvelles épidémies de ce type ? Patrick Goldstein : « Bien sûr ! Pour le Coronavirus Sars-CoV-2, le confinement a sauvé plusieurs dizaines de milliers de vies. Des médicaments et

1- Le R0 ou R Zéro correspond au taux de reproduction de base du virus ; schématiquement, il correspond au nombre de personnes contaminées par une personne porteuse du virus.

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un vaccin vont être trouvés. La question de la préparation du monde du travail à de telles épidémies va se poser, dans les années futures, pour d’autres virus. Ces épidémies appartiennent au XXIe siècle. Des règles de protection devront donc être intégrées au sein même du fonctionnement des entreprises, par rapport à ce risque d’épidémies. Ne serait-ce que pour éviter le confinement. Les mesures barrières doivent pouvoir être déclenchées immédiatement sur les lieux de travail, dès les premiers signes d’alerte. De même, la mise en œuvre de tests et de mesures d’isolement devrait pouvoir être rapide, en entreprise. Dès les premiers signes épidémiques, il nous faut freiner la diffusion du virus. Et le monde du travail a un rôle à jouer. Il nous faudra accepter des campagnes de tests en entreprise, pour

que la contamination n’ait pas lieu au travail. Cela rentrera sans doute tout naturellement et progressivement dans les mœurs. » Que souhaitez-vous ajouter ? Patrick Goldstein : « Je souhaite qu’un nouveau confinement n’arrive pas... Et je suis impressionné de voir comment la majorité de nos concitoyens a respecté les règles du confinement, que nous avons vécu au printemps 2020. A ce titre, je parle même d’un confinement citoyen. Sur un autre plan, le virus n’a pas disparu avec ce confinement… Et il nous faut apprendre à présent à vivre avec… Il nous faut apprendre que de nouveaux virus et de nouvelles maladies vont apparaître, en ce XXIe siècle. »

« Dès les premiers signes épidémiques, il nous faut freiner la diffusion du virus. Et le monde du travail a un rôle à jouer ».

BIOGRAPHIE EXPRESS Patrick Goldstein Médecin chef du Pôle des urgences au CHRU de Lille et chef du Service d’Aide Médicale Urgente du Nord, Patrick Goldstein est docteur en médecine, distingué par la Société Européenne de Cardiologie (M.DM F.E.S.C.). Il a été président de la Société Française de Médecine d’Urgence. Toute sa carrière a été consacrée à la médecine d’urgence, avec une préoccupation constante sur la qualité de la prise en charge médicalisée, sur les lieux mêmes de l’urgence, en amont de l’hospitalisation. Il a largement participé au développement des Samu en France : il a connu le 54 22 22… quand le 15 n’existait pas

encore ! Etant l’un des concepteurs du Samu mondial, sa notoriété dépasse nos frontières. Sa rigueur et son autorité n’ont d’égal que son humanisme ! Une véritable force dans les situations de crise. 1970 Etudes de Médecine à la Faculté de Lille. 1977 : Interne au Samu de Lille (créé en 1974) 1980 : Doctorat de Médecine 1980-1982 : Assistant Hospitalo-Universitaire au CHRU de Lille 1981 : Anesthésiste réanimateur 2000 : Co-fondateur avec Philippe Lestavel du 1er congrès national de Médecine d’Urgence.

1990 : Chef du Service Médical d’Urgence du Nord 2005 : Chef du Pôle des urgences – CHRU de Lille. Patrick Goldstein a mené de très nombreux travaux scientifiques sur les soins d’urgence pré-hospitaliers. Il a notamment coordonné des essais nationaux et internationaux multicentriques sur les urgences cardiovasculaires et traumatologiques. Il est décoré de l’ordre national de la Légion d’Honneur ainsi que de l’ordre national du Mérite Il est aussi grand amateur d’art et de jazz !

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AUX ALENTOURS Le confinement généralisé, lié à la crise sanitaire de la Covid-19, a provoqué un véritable séisme sur le plan économique. Les répliques de ce séisme vont rester perceptibles durant plusieurs mois. La reprise de l’activité économique est une urgence vitale. Pour y contribuer, une plate-forme régionale, destinée aux TPE et PME, a vu le jour : reprise.hautsdefrance.fr. Conseiller régional délégué aux relations avec les entreprises, André-Paul Leclercq nous en livre les objectifs.

Covid-19

La reprise économique est une urgence vitale André-Paul Leclercq est homme d’entreprise. Durant 27 ans, il a travaillé au sein des groupes Auchan et Décathlon, tant en France qu’à l’étranger. La plate-forme reprise.hautsdefrance.fr a été conçue et développée en un temps record, alors que la crise sanitaire était là. Des solutions face aux questions « Reprise.hautsdefrance.fr permet aux TPE et PME de trouver les réponses concrètes aux questions qu’elles se posent. Ces réponses, qui constituent autant de solutions, sont actualisées chaque semaine. Tous les partenaires, concernés par la vie économique de la région, y contribuent. C’est simple, pragmatique et efficace », présente André-Paul Leclercq. Apporter des solutions aux TPE et PME est la raison d’être de cette plate-forme. Le fruit du collectif André-Paul Leclercq précise : « La force de cette plateforme, c’est le collectif et la volonté partagée de résoudre ensemble les problèmes. Toutes les forces économiques et institutionnelles des Hauts-de-France se sont engagées et elles contribuent à la réussite de cette plate-forme. Jouer collectif sera la seule solution pour s’en sortir. Notre force, c’est nous. Tous ensemble ! ».

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ACTU

PME Covid-19 : Objectif reprise TPE-

é des TPE-PME r la reprise ou la poursuite d’activit

Un dispositif d’appui pour fiabilise

Financé par le Fonds socoal européen

Pour plus d’infos : hautsdefrance-aract.fr hauts-de-france.direccte.gouv.fr

pour sécuriser la "Objectif reprise" un dispositif ivité des TPE-PME reprise - ou la poursuite - de l’act nt en agissant sur des Hauts-de-France post-confineme on des risques et enti l’organisation du travail, la prév les relations sociales. e du Travail confie Pour les aider à passer ce cap, le ministèr te, un dispositif )ecc Di(r au réseau Anact-Aract et aux moins de 250 de ses epri entr aux d’appui gratuit destiné mai depuis les sites salariés. Accessible à partir du 19 oi.gouv.fr, "Objectif anact.fr/objectifreprise et travail-empl : pui d’ap s reprise" propose trois modalité • Sensibilisation • Conseil • Accompagnement.

Source : ANACT Hauts-de-France

nal Nouvelle version du protocole natio de déconfinement en entreprise

3 mai titue à la version mise en ligne le Cette version du 24 juin 2020 se subs istère min le et fiches métiers co-élaborés par 2020, mais également aux 90 guides res enai part les et lles branches professionne du Travail, les autorités sanitaires, les sociaux. ite le licables sur les lieux de travail et facil s Le protocole assouplit les règles app taire sani es règl omique tout en respectant les retour à la normalité de l’activité écon SP). la Santé publique (HC actuelles fixées par le Haut Conseil de

Télécharger le PDF

Source : travail-emploi.gouv.fr

#LaPreventionEnActions 2e édition

HAUTS-DE-FRANCE

> Le jeudi 24 septembre 2020 la prévention en entreprise Rencontres Santé-Travail dédiées à ront les services de santé au travail participe Pour la deuxième année consécutive en on enti prév la à Santé-Travail» dédiées le 24 septembre 2020 aux «Rencontres . loi» emp en n ntie mai et nu est «Santé entreprise. Cette année le thème rete Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive Tél. 03 20 14 07 77 Directeur de publication : Jean-François Lescart Conception et Réalisation : Méthodes et Médiation – Lille Responsable de rédaction : Dr Matthieu Méreau Méthodes et Médiation - Lille Coordinatrice d’édition : Nathanaëlle Debaene Méthodes et Médiation – Lille Rédaction : Dr Matthieu Méreau Lise Dominguez, P19 à 22 Stéphane Crocquey, P24

Comité de rédaction : Alain Cuisse, Francine Lemonnier, Louis-Marie Hardy, Dr Alain Moniez Relecture scientifique : Bernard Fontaine Correctrice : Christine Bayart Création et mise en page : Altitude I GDSGROUP - www.gdsgroup.fr Crédit photos : P5 : CRP-EPNAK de Roubaix ; P6 : BOCAHUT; P8 : ADAR Flandre Maritime ; P9 : ESAT de Fruges, ESAT de Berck-sur-Mer, ESAT d’Etaples ; P19 : GHICL ; P20 : LA RESSOURCERIE AIR ; P21 : ODICE SAS ; P22 : AMETIS, groupe Kéolis ; P23 : TRANSPORTS DEPAEUW ; P24 : MTA ; P27 : Dr PATRICK GOLDSTEIN ; P30 : REGION HAUTS-DE-FRANCE ; P31 : ARACT-ANACT. ADOBE STOCK.

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Coordination, Fabrication, Diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello - 59000 Lille Tél. 03 20 14 07 77 Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau, Nathanaëlle Debaene Tél. 03 20 14 07 77 Impression : Léonce Deprez - Ruitz Dépôt légal à parution N°ISSN en cours Tirage : 94 000 exemplaires Édité par : Groupement Inter Services Santé Et Travail 40 bis allée du Bénélux - Zone Artoipole 62060 Arras Cedex 9 - Tél. 03 21 22 28 21

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