Entreprise et Santé - numéro 7

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Intérimaires

3ème Trimestre 2009 I Numéro 7

La santé, dÕune entreprise à une autre ! Des aides qui préservent des emplois

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Bonjour, je m’appelle H1N1

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Sommaire 3ème trimestre 09 I Numéro 7

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Tableau de bord

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Vie des entreprises

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Investir

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Juridique

GRIPPE A (H1N1) Une célébrité mondiale, acquise en quelques semaines

L’été est là... la Santé, aussi !

Des aides qui préservent des emplois

Reclassement : quoi de neuf, docteur ?

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Emplois et Santé

Techniques

Organisations

A votre bonne santé !

Attention, gaz dangereux !

Bonjour, je m’appelle H1N1

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11 à 16

Clin d’oeil

24 h avec... ... Arnaud

Web

www.entreprise etsante.com

Ergonomie

L’ergonomie au secours de la pharmacie !

Dossier

La santé, d’une entreprise à une autre ! 12-13 Des salariés « nomades », des entreprises multiples…

14 Les intérimaires : des salariés comme les autres ! 15-16 Intérimaires (fiche détachable)


Édito N°7 I 3ème trimestre 09 Entreprise et Santé Le magazine des Services de Santé au Travail du Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Numéro diffusé gracieusement aux entreprises des services adhérents (voir dernière page de couverture) Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Co-édité par : C.I.S.S.T. Centre Inter-Services de Santé au Travail 118 rue Solférino BP 13 65 59 015 Lille Cedex Tél : 03 20 57 43 14 www.cisst.fr G.I.S.S.E.T. Groupement Inter Services Santé Et Travail 79 rue Jean Baptiste Lebas BP 185 62 404 Béthune Cedex Tél : 03 21 01 65 36 www.gisset.org Directeur de publication : Raphaël Mulliez Comité de rédaction : Alain Cuisse, Dr Didier Debarge, Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy, Jean-Jacques Léger, Dr Alain Moniez Conception : Dr Matthieu Méreau, Méthodes et Médiation, Lille Cabinet Sarah Leuridan, Roubaix Responsables de rédaction : Matthieu Méreau, Sarah Leuridan Equipe rédactionnelle : Matthieu Méreau, Sarah Leuridan, Amandine Le Comte, Séverine Lhomme Création maquette : Séverine Maka, Cabinet Sarah Leuridan Crédit photos : Purestockx, Fotolia Coordination, Fabrication, Diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello 59 000 Lille Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Impression : Imprimerie Léonce Deprez Ruitz Dépôt légal à parution N° ISSN en cours Tirage : 90 000 exemplaires

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est l’été, tous les collaborateurs d’Entreprise et Santé s’associent pour vous souhaiter d’excellentes vacances. La rentrée sera sans doute marquée par la pandémie de grippe A (H1N1). Dès ce numéro, nous y consacrons deux articles : rubriques Tableau de Bord et Organisations. Soit, quelques chiffres de base et des conseils pratiques. Et, dès le 15 septembre 2009, vous trouverez sur le site entrepriseetsante.com, des informations actualisées sur les relations grippe A et travail. Le monde des entreprises est directement concerné… Nous y reviendrons dans le numéro d’Entreprise et Santé à paraitre au 1° octobre 2009. Dans la rubrique Vie des entreprises, des témoignages issus du Bâtiment et des Travaux Publics, de l’Industrie, du Commerce, de l’Artisanat et des Services montrent la diversité des actions possibles grâce à l’appui de votre Service de Santé au Travail. Les intérimaires demandent une approche adaptée en Santé au Travail. C’est l’objet de notre dossier. Des aides, souvent méconnues, permettent de préserver des emplois en cas de handicap. La rubrique Investir vous donne le témoignage d’une entreprise de six salariés. Toute l’actualité du reclassement est abordée dans la rubrique Juridique. L’alcool est partout présent en France. A la maison, dans les loisirs… sur la route... dans notre culture… Les entreprises peuvent jouer un rôle en matière de prévention des risques. La rubrique Emplois et Santé nous éclaire sur ce sujet, de moins en moins tabou. La rubrique Techniques donne un exemple de maîtrise d’un risque particulier : le formol. Et la rubrique Ergonomie vous ouvre un exemple de perspectives concrètes d’amélioration des conditions de travail. Ces exemples, très diversifiés, démontrent que les entreprises ne sont pas démunies pour préserver la santé de leurs salariés. Les Services de Santé au Travail sont là pour les aider. Ce nouveau numéro le démontre. La preuve par les faits. Raphaël Mulliez Directeur de publication pour les Services de Santé au Travail


Tableau de bord

Nord-Pas-de-Calais - Picardie

GRIPPE A (H1N1) Une célébrité mondiale, acquise en quelques semaines Chaque automne et pendant l’hiver, la grippe A frappe à notre porte. Avec son lot de vaccinations, de consultations médicales et d’arrêts de travail. Rien de très paniquant. Cette année, la nouveauté, c’est qu’elle a changé de carte d’identité. H1N1 est son nouveau nom. Et il va falloir faire connaissance… Car ce nouveau virus va visiter tous les pays du monde.

1. Les risques Le nouveau virus va circuler à côté des anciens. Dans les pays développés, il semble se confirmer que le « petit nouveau » n’est pas plus méchant que ses aînés. La nouveauté réside donc dans le nombre de personnes contaminées et malades, plus que dans la gravité de la grippe elle-même. Habituellement, la grippe dite « commune » (version 2008, par exemple) touche, en France, 5 à 15 % de la population, soit 3 à 8 millions de cas par hiver, et cause 1500 à 2000 décès, notamment chez les personnes fragilisées. Pour la version 2009, compte tenu du nouveau virus, on peut s’attendre à une augmentation du nombre de cas de grippe cet hiver 20092010. Un réseau sentinelle de médecins généralistes est opérationnel depuis de nombreuses années en France : il nous donnera les cartes au fur et à mesure (réseau GROG).

2. Les coûts Pour 2009-2010, la France se prépare à une facture de 900 millions d’euros, en correspondance de la production de près 100 millions de doses de nouveau vaccin, adapté au nouveau virus de grippe A. Inutile de dire que les laboratoires pharmaceutiques concernés ne chôment pas… A ces frais s’ajouteront le remboursement des consultations médicales, des médicaments… et bien sûr les arrêts de travail, dans les différents secteurs d’activité : administration, écoles, hôpitaux, entreprises, etc… La grippe commune cause un arrêt de travail moyen de 4,8 jours pour 70 % de la population adulte. L’indemnisation de ces arrêts coûte la moitié de la facture totale, qui s’élève bon an mal an à environ 100 millions d’euros. Pour 20092010, difficile d’avancer des chiffres précis.

3. Les priorités Ce sont celles qui concernent toute épidémie de virus respiratoire, qui se transmet directement d’homme à homme par les postillons ou les mains. Informer, suivre le nombre et la gravité des cas, anticiper sur les mesures sanitaires à prendre notamment, relèvent des Pouvoirs Publics. Etre vigilant à ne pas contaminer autrui en cas de maladie est la troisième. Consulter son médecin et se faire vacciner relève de chacun d’entre nous.


C’est l’été ! La France ralentit. « Vacances », le mot est dans toutes les bouches. Mais les entreprises ne s’arrêtent pas de tourner. La preuve par l’écrit. Comme tout au long de l’année, huit entreprises prennent la parole pour témoigner de leur vivacité en Santé au Travail.

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Erg on om ie

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L’été est là... la Santé, aussi !

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Vie des entreprises

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Vie des entreprises

BTP

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ous avons dû faire face à une épreuve difficile : le suicide de l’un de nos collaborateurs sur le site de l’entreprise. Face au désarroi de ses collègues, notre médecin du travail, Véronique Herlant, nous a proposé une prise en charge psychologique collective. Choc, incompréhension, tristesse, la douleur était vive ! D’autant plus, que personne n’avait remarqué la détresse de ce salarié. L’intervention du psychologue a donc été

Nous avons dû faire face à une épreuve difficile : le suicide de l’un de nos collaborateurs...

salutaire pour tous, moi y compris. Écouter, recueillir les émotions de chacun... Cette rencontre a permis de libérer la parole. Pour les plus choqués, le psychologue leur a conseillé un suivi individuel. Une ambiance plus sereine règne de nouveau sur ce site de production. La réactivité de notre Service de Santé au Travail a sans doute favorisé le retour à la normale, même si un tel drame marque la vie d’une entreprise ».

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ous sommes une entreprise de construction de bâtiment et de génie civil. Des métiers qui peuvent s’avérer dangereux. Voilà pourquoi, Norpac considère la santé et la sécurité comme des priorités. Nous développons une multitude d’actions avec un seul objectif : le zéro accident ! Main dans la main avec notre médecin du travail et le CHSCT , nous travaillons sur 4 axes : la sensibilisation/information, la formation, le contrôle et l’ergonomie. Pour le premier axe, nous organisons par exemple des journées européennes de la sécurité au cours desquelles les chantiers s’arrêtent au profit du dialogue sur la santé/sécurité. Concernant la formation, nous avons inventé au sein des entreprises France-Europe de Bouygues Construction le « permis de construire », une semaine

Nous développons une multitude d’actions avec un seul objectif : le zéro accident !

sur les risques et moyens de prévention attachés au poste de compagnon. Pour le contrôle, nous avons recruté des animateurs sécurité, qui accompagnent les équipes au quotidien. Enfin, l’ergonomie. Nous tentons d’améliorer nos outils et les postes de travail. Un ergonome nous a d’ailleurs rejoints. En chantier actuellement, une réforme de notre règlement intérieur dans une optique de lutte contre les addictions ».

HOLCIM BETONS

NORPAC

152 salariés

1 000 salariés

Marc Nobels Directeur région Nord

Patrick Burguet Directeur des Ressources Humaines

Santé au Travail Flandres Audomarois (STFA)

PÔLE SANTÉ TRAVAIL - Lille (ex AMEST)

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de travailler. Christiane n’effectuait pas assez de variation entre ses différentes tâches. Il a suffit d’alterner avec ses autres missions. Le poste a été remanié avec des séquences de travail permettant à Christiane de permuter phase debout et assise. La cadence de travail a été revue à la baisse. Si nous n’avions pas réagi, nous serions allés vers une inaptitude au poste. Ce n’est pas la politique de la maison ! Un salarié motivé et courageux mérite notre respect et notre engagement ».

SARL GOBEAUX

HENNO OXYGENE

11 salariés

110 salariés

Francis Lesieux Conducteur de travaux

Jean Louis Rossi Directeur

Santé au Travail Arras, Béthune, Lens et Liévin (AST 62/59)

PÔLE SANTÉ TRAVAIL - Douai (ex SISTRAD)

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Remplacer les mouvements douloureux par du matériel.

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profession ! Nous sommes spécialisés dans la décoration, le revêtement mural et sol. Au quotidien, nous utilisons beaucoup de produits. Pour nous protéger, le Service de Santé au Travail auquel nous adhérons (AST 62/59) a réalisé une analyse des fiches de données de sécurité des produits de l’entreprise. Résultat ? Nous avons remplacé 50% des produits, parce qu’ils contenaient un risque pour la santé ! Parmi eux, il y avait même des produits récemment mis sur le marché. Cette action nous a permis d’ouvrir les yeux. Nous aurions été incapables, par manque de temps et de connaissances, d’identifier, de comprendre et d’analyser les informations données par les fournisseurs. Dorénavant, le choix d’un produit se fait sur son efficacité, son prix et son potentiel de risques. On ne joue pas avec la santé des ouvriers ! »

omment savoir si un salarié ne va pas bien quand celui-ci ne dit rien de son mal-être ? En collaborant avec notre médecin du travail, Dr Leroyer, nous avons eu connaissance de la souffrance d’une employée. Christiane, 50 ans, travaille dans l’entreprise depuis 10 ans au poste de nettoyage et désinfection des réservoirs cryogéniques destinés à la dispensation de l’oxygène médical. Un poste contraignant pour son dos et ses membres. Pour l’aider, nous avons procédé à des aménagements. Leur but ? Remplacer les mouvements douloureux par du matériel. Notre directeur technique, Philippe Catteau, a aussi examiné sa manière

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Nous avons remplacé 50% des produits, parce qu’ils contenaient un risque pour la santé !

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Erg on om ie

l y a 5 ans, nous avons réfléchi à la réalisation de notre document unique. Par où commencer ? Comment le structurer ? Avec l’aide de la Fédération du bâtiment et de la Santé au Travail, nous avons réussi à l’établir. Ce fut une véritable prise de conscience des risques inhérents à notre

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Commerce & Artisanat

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Service

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epuis 2002, le secteur de l’aide à domicile se professionnalise. Il existe depuis cette date un diplôme d’état d’auxiliaire de vie sociale, avec en parallèle la mise en place de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie. Ces deux faits combinés avec l’allongement de la durée de vie ont des conséquences sur le métier d’aide à domicile. Le volume d’activité a augmenté. Le secteur est devenu plus concurrentiel. Stress, mal de dos, absentéisme... le métier use le personnel. Il a donc été décidé d’enStress, mal de clencher une démarche de dos, absentéisme... prévention, le métier use le s’inscrivant dans un projet personnel. global de Santé au Travail, qui concernera à terme l’ensemble du personnel du CCAS. Première étape, définir précisément le métier d’aide à domicile. Pour cela, notre Service de Santé au Travail conduit actuellement une analyse de poste. Mieux connaître leurs tâches, c’est pouvoir appréhender au plus juste les risques qui y sont attachés. Il s’agit également de délimiter ce qu’elles peuvent faire ou non. Les aides à domicile ne sont pas des soignantes, mais ne sont pas non plus que des « femmes de ménage ». Il est important pour leur santé qu’elles le comprennent. Ainsi la Santé au Travail nous aide non seulement à préserver la santé de nos agents, mais également à définir notre offre de services ».

CENTRE COMMUNAL D’ACTION SOCIALE

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ai été contacté par la Santé au Travail pour une simple visite à mon cabinet, créé récemment. J’avoue ne pas avoir saisi immédiatement l’intérêt de cette visite. Bien qu’en tant qu’avocate, il m’arrive de pratiquer le droit du travail. Après une observation des locaux, Aline Lefebvre, Secrétaire Assistante en Santé Travail a mis l’accent sur les principaux facteurs de risques dans notre activité : travail sur écran, incendie, accueil de la clientèle. Rien de bien nouveau pour moi. Néanmoins, en discutant avec elle, j’ai pris conscience de certains risques que je n’aurais pas forcément réussi à évaluer seule. Bref, une démarche non révolutionnaire, mais vraiment utile ! »

Une démarche non révolutionnaire, mais vraiment utile !

CABINET LETISSIER LORENTE

98 agents

2 salariés

Jean-Luc Flory et Pascale Dupont Responsables du service d’aide et d’accompagnement à domicile

Carine Lorente Avocate

Santé au Travail Coquelles (ASTIL 62)

Santé au Travail St Quentin (MTA)


PATISSERIES PASQUIER VRON

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Inv es tir

dernier volet, nous avons enclenché un long processus de diagnostic des postes avec l’aide d’un ergonome, mandaté par la Santé au Travail de Boulogne-sur-Mer (ASTIL 62). Cet état des lieux, complété des statistiques d'absentéisme, d'inaptitudes, de maladies professionnelles, a permis d’identifier les priorités, bien qu’il est toujours difficile de prioriser une action. Beaucoup de postes sont concernés, qu’il s’agisse d’investissements lourds ou de plus simples aménagements. À notre surprise, certains postes n’apparaissant pas comme les plus contraignants, se sont révélés ergonomiquement améliorables. Dans tous les cas, nous devons concilier les attentes de chacun et la préservation de la santé pour les postes à risques. Pour cela, les aménagements sont faits en concertation avec les équipes et la Santé au Travail. Les changements seront plus efficaces si les salariés sont impliqués, comme ils l’ont été depuis le début du projet ! »

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Les changements seront plus efficaces si les salariés sont impliqués...

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n site sur Boulogne-sur-Mer, qui fabrique des emballages alimentaires métalliques, 6 autres sites sur tout le territoire et une même problématique : l’absentéisme. Afin de comprendre et de limiter ce phénomène, un groupe de travail au niveau de la France a été lancé, relayé en local par une action « pilote » sur le site de Boulogne. Trois pistes de réflexion en sont ressorties : des actions à court terme communes et standardisées, une campagne de prévention sécurité/santé et l’ergonomie. Sur ce

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grande rapidité d'exécution qui sont les plus pénibles du point de vue cardiaque. En revanche, un nouvel embauché au même poste, présente une activité cardiaque plus soutenue, notamment liée au stress. Le Dr Lemoine, notre médecin du travail a présenté les résultats de l’analyse 2009 en juin lors du CHSCT. Notre attention va donc se porter sur les postes dits « lourds » pour le coeur. Il faut maintenant réfléchir aux aménagements possibles. Sur le long terme, nous aimerions analyser annuellement une ligne de production à l’aide de l’outil cardiofréquencemétrie, voire même évaluer les aménagements déjà faits l’année dernière. L’histoire ne fait que commencer ! »

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La fréquence cardiaque des salariés fabriquant des tartes à la framboise a été examinée à la loupe.

Industrie

CROWN EMBALLAGE FRANCE

225 salariés

230 salariés

Frédéric Ponchel Directeur

Véronique Loywyck-Porte Responsable Ressources Humaines

Santé au Travail Amiens (ASMIS)

Santé au Travail Boulogne-sur-Mer (ASTIL 62)

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our la deuxième année consécutive, l’entreprise a accueilli une analyse cardiofréquencemétrique sur une ligne de production. La fréquence cardiaque des salariés fabriquant des tartes à la framboise, au citron ou à la fraise, a été examinée à la loupe. Notre but est de donner des indicateurs factuels aux différentes remarques exprimées par le personnel sur la pénibilité du travail. Conclusion ? Encore une fois les « a priori » ont été mis à mal. Par exemple, ce ne sont pas forcément les postes qui réclament une

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Investir

Des aides qui préservent des emplois Tenir ses comptes fait partie de la vie d’une entreprise. Et la vie est faite d’impondérables. Un accident ou une maladie peuvent apporter, à chacun d’entre nous, un handicap définitif. C’est alors que la reconnaissance de « Travailleur Handicapé » peut permettre d’obtenir des aides pour maintenir l’emploi dans l’entreprise. L’enjeu : allier les impératifs économiques d’une entreprise avec l’emploi d’une personne « moins productive ». Regard lucide à partir d’un exemple concret. BD CREATION est une entreprise familiale de 6 salariés, implantée à Valenciennes. Son activité : installateur de cuisines et de salles de bain auprès des particuliers. Un marché à forte concurrence, où le client tire les prix à la baisse. Une entreprise pour laquelle le savoir-faire et l’expérience des salariés sont des atouts de premier ordre.

le Dr Marcel Tournay, de la Santé au Travail de Valenciennes (ASTAV). Son but : trouver une solution adaptée à la situation. Pour cela, il associe Sébastien Verschueren, juriste et chef de projet au SAMETH Pays du Hainaut, Service d’Appui pour le Maintien en Emploi des Travailleurs Handicapés. Et la collaboration paye.

Des experts

Des démarches

« En moyenne, un salarié de l’entreprise pose 4 à 5 cuisines par mois, soit environ 1 par semaine. En 2007, un de nos salariés est atteint d’une maladie du dos », témoigne Jacques Dagneaux, gérant. « Il a 8 ans d’ancienneté. Du fait de son handicap, il ne peut plus poser que 3 cuisines par mois. Nous étions obligés d’avoir recours à des sous-traitants, avec tous les surcoûts. Nous voulions le garder. J’ai alors pensé aller voir le médecin du travail ». Entre alors en scène

Après analyse de la situation, démarches et instruction d’un dossier, une solution « sur mesure » est apportée à BD CREATION. Son nom : la reconnaissance de la lourdeur du handicap. « Il s’agit d’un dossier complexe, dans lequel entre en jeu les paramètres économiques sur la base de calculs précis », nous explique Sébastien Verschueren. « Après reconnaissance du statut de Travailleur Handicapé et aménagement optimum du poste de travail, il s’agit de com-

penser les charges induites par le reliquat de handicap. Par exemple, baisse de productivité, recours à une personne supplémentaire ou un tuteur, etc… ». Tout ceci est un travail conséquent, mené en liaison avec le contrôleur du travail. En effet, cette aide financière est notifiée par la Direction Régionale du Travail de l’Emploi et de la Formation Permanente. Elle est versée par l’AGEFIPH.

Résultat : 4700 € par an Pour Jacques Dagneaux, tout ceci est une découverte. « Au départ, je ne savais pas qu’il y avait ce type d’aides. A l’arrivée, pour équilibrer réellement les comptes, il faut 12 000 € par an. Nous avons obtenu 4000 à 5000 € par an, sous la forme d’une aide mensuelle révisable tous les 3 ans. C’est déjà pas mal. Et nous avons pu garder notre salarié. Sans augmenter nos prix de vente, car cela est impossible ».


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Dossier

Te ch niq ue s Or ga nis ati on s Erg on om ie

Pour faire face à un afflux de commandes ou remplacer un absent, l’entreprise peut faire appel à un intérimaire. Arrive alors, pour une durée donnée, « un nouveau » sur les lieux de travail. Envoyé par une agence d’intérim, qui a été choisie par l’entreprise demandeuse, ce salarié doit s’adapter de missions d’intérim en mission d’intérim. Et sa santé au travail s’adapte comment ? Réponse à cette question dans les pages qui suivent.

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La santé, d’une entreprise à une autre !

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Intérimaires

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Dossier Intérimaires

Des salariés « nomades », des entreprises multiples… L’intérimaire ne connaît pas la routine. Il va de « mission en mission ». D’une entreprise à une autre. Et il découvre à chaque fois de nouveaux collègues et de nouvelles entreprises. C’est donc un oeil neuf, dans votre entreprise. Un oeil de passage… Il peut « voir des choses », que les autres ne voient plus. Mais il peut aussi méconnaître des risques et des dangers que les autres maîtrisent. En plus, il a deux médecins du travail : celui de l’agence d’intérim et celui de l’entreprise qui l’a demandé. Il est au coeur d’un dialogue à plusieurs.

Un secteur touché par la crise Selon les données fournies par le Ministère du Travail, le recul constaté en 2008, en termes de nombre de salariés en situation d’intérim, se confirme au premier trimestre 2009. Des réductions d’effectifs de 10 à 20 % par trimestre selon les secteurs d’activité. Tous sont touchés, notamment l’industrie, le tertiaire et la construction. Dans ce contexte, la France compte 435 000 salariés intérimaires, à la fin du premier trimestre 2009. Ils étaient plus de 790 000 au 31 décembre 2007. Cette baisse du nombre d’intérimaires touche en priorité les ouvriers. Elle intervient après plusieurs années d’expansion. On compte actuellement environ 7000 agences d’intérim, sur le territoire national. Les tendances à la baisse, décrites au niveau national, se retrouvent aux niveaux régionaux.

Dans le Nord - Pas-de-Calais Près de 400 agences d’intérim sont domiciliées dans le Nord - Pas-de-Calais pour environ 42 000 salariés. Les cinq premiers secteurs d’activité utilisateurs sont : BTP (20%), Industrie Agro-alimentaire (10%), Transports (8%), Métallurgie et transformation des métaux (7%), Industrie automobile (7%).

En Picardie Près de 200 agences d’intérim sont domiciliées en Picardie, pour environ 21 000 salariés.

Pour en savoir +

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www.entrepriseetsante.com

Les cinq premiers secteurs d’activité utilisateurs sont : BTP (14%), Transports (10%), Chimie, caoutchouc, plasturgie (9%), Métallurgie et transformation des métaux (9%), Equipements mécaniques (8%).

De quoi parle-t-on ? Au niveau réglementaire, le travail intérimaire entre dans un cadre juridique précis : une Entreprise de Travail Temporaire (E.T.T. ou « agence d’intérim ») met à disposition d’une autre entreprise (Entreprise Utilisatrice ou E.U.) un salarié, pour une durée déterminée et une mission précise. Un contrat de mise à disposition lie les deux entreprises. Le salarié intérimaire signe un contrat de mission, avec l’entreprise de travail temporaire, qui est son employeur sur le plan légal. Mais les risques et dangers liés au travail sont dans l’entreprise utilisatrice…

Et du côté de l’Europe… En octobre 2008, le Parlement européen a définitivement adopté la directive 2008/104/CE relative aux conditions de travail des travailleurs intérimaires. Après sept ans de débats ! Dès lors, se trouve inscrit, dans la loi européenne, le principe d’égalité de traitement dès le premier jour de travail, entre les travailleurs permanents et les travailleurs intérimaires. Et cela, sur tout le territoire de l’Union. Ceci s’applique bien sûr en matière de protection de la Santé. Près de 6 millions de salariés sont concernés au niveau européen.


C’est l’entreprise utilisatrice qui doit fournir les équipements de protection individuelle. Cependant des accords collectifs et/ou des conventions stipulent que des équipements personnalisés et adaptés au salarié (casques, chaussures de sécurité, etc) peuvent être fournis par l’agence d’intérim. Ceci doit alors être précisé dans le contrat de mise à disposition.

Bien sûr, toutes les prescriptions résumées ci-dessus doivent être remplies. Chacun a sa part de responsabilité dans le champ de compétences qui est le sien. Cependant, le recours au travail temporaire ne change rien à un principe de base : c’est l’employeur de l’entreprise utilisatrice qui est responsable de la sécurité liée au travail, et de l’exposition aux risques et dangers qui y sont associés. Faute inexcusable éventuelle comprise. En effet, le salarié intérimaire doit être pris en compte et protégé comme les salariés permanents de l’entreprise.

Autres questions : n’hésitez pas à consulter votre Service de Santé au Travail.

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A propos des équipements de protection individuelle

A propos de responsabilité

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Outre les clauses administratives et financières de base (lieu, durée, horaire, niveau de rémunération, qualification requise, etc), le contrat de mise à disposition du salarié intérimaire doit préciser les caractéristiques du poste de travail. Parmi celles-ci, les risques et, le cas échéant, le port d’équipement de protection individuelle doivent être signalés.

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A propos du contrat de mise à disposition

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A propos des risques particuliers Les risques particuliers doivent être identifiés, après avis du médecin du travail concerné et, le cas échéant du CHSCT. En effet, s’il existe des risques particuliers, liés au poste ou à l’entreprise, le salarié intérimaire doit bénéficier d’une formation spécifique et adaptée. La nature des risques signalés doit également permettre de statuer s’il est nécessaire de mettre en oeuvre une surveillance médicale renforcée (à charge du médecin du travail de l’entreprise utilisatrice) et si une attestation d’exposition doit être signée en fin de mission.

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Le travail intérimaire semble être déterminé entre le salarié, l’entreprise utilisatrice et l’entreprise de travail temporaire, encore appelée agence d’intérim. Donc, avec un peu d’humour, un ménage à trois. C’est oublier les questions de Santé au Travail et leurs obligations légales et réglementaires. Interviennent alors deux Services de Santé au Travail : celui de l’entreprise qui embauche le salarié (l’agence d’intérim) et celui de l’entreprise qui utilise le salarié. Le salarié intérimaire bénéficie donc de deux médecins du travail. Ceux-ci doivent échanger les informations nécessaires à la protection de sa santé. D’ailleurs, l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise utilisatrice sont tenues de se communiquer par écrit les coordonnées de leurs Services respectifs de Santé au Travail, lors de la signature du contrat de mise à disposition du salarié intérimaire.

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Un ménage à trois ? Non, à cinq !

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Dossier Intérimaires

Témoignages

Les intérimaires :

des salariés comme les autres !

Spécialisée dans la fabrication de papiers couchés papeterie, l'entreprise Arjowiggins de Wizernes employant plus de 340 salariés accueille environ 10% d'intérimaires en moyenne mensuelle (réf 1er semestre 2009). Michèle Chaudet, infirmière de l'entreprise, témoigne de leur intégration :

Santé au Travail Flandres Audomarois (STFA)

L’entreprise Spie Batignolles, spécialisée dans les travaux publics, emploie quelques 60 salariés sur le site dunkerquois. Mohsen Harmi, secrétaire du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) nous parle de l’accueil des intérimaires dans sa société :

« En fonction de la charge de travail, l’entreprise fait appel à des intérimaires. Pour leur prise en charge, pas de distinction, les intérimaires sont des salariés comme les autres ! À leur arrivée, la société leur remet un carnet d’accueil et une fiche de poste reprenant l’ensemble des recommandations en Santé au Travail, établies par notre médecin du travail, Elisabeth Le Bihan. Sont également vérifiés : le bon suivi des visites médicales et la possession d’un équipement de sécurité adéquat. Par ailleurs, les intérimaires bénéficient d’un encadrement personnalisé au niveau de leur poste de travail. Tout est mis en oeuvre pour que ces personnes soient considérées comme des salariés à part entière, aussi bien au niveau de leurs devoirs que de leurs droits. En cas de soucis, le dialogue est de mise, parce que pour nous, santé et sécurité vont de pair… ». Santé au Travail Dunkerque (CEDEST)

« Lorsqu'un salarié intègre pour la première fois l'entreprise, il participe à une formation de sensibilisation à la sécurité et à la Santé au Travail d'une demijournée. Les intérimaires sont donc concernés par cette démarche de prévention. En collaboration avec l'animateur sécurité, je m'occupe de la présentation du service médical interne à l'entreprise, du rôle de la Santé au Travail à laquelle nous adhérons, de l'importance des différentes visites médicales. Je présente également les secours dans l'entreprise : secouristes, numéros d'urgence, matériels de premiers secours... Ils ont une information sur l'importance du port des protections auditives mises à disposition à cause du risque bruit, et de l'habilitation aux différentes conduites d'engins. Ces informations sont essentielles pour la prévention et la santé de tous. Les intérimaires y sont particulièrement sensibles car ils ont l'habitude de changer d'entreprise et de règles de fonctionnement. C'est pour cette raison qu'il est important de pouvoir remettre dans leur contexte les règles de santé et sécurité au travail ». Edith Marien, responsable ressources humaines, complète : « Quand l'intérimaire rejoint un poste de travail, il est formé à ce poste et évalué par un tuteur sur des thèmes comme la sécurité, la qualité, l'environnement... Une démarche qui permet de valider le bon apprentissage des principes présentés en formation. L'immédiateté de la prise en charge sécuritaire du personnel est une volonté forte chez Arjowiggins ». Apparemment tout le monde s'y retrouve !


Fiche détachable Entreprise & Santé n°7

INTERIMAIRE

A PROPOS DE LA SITUATION DE TRAVAIL L'intérimaire : qui est-il ? Durée moyenne de mission : 2 semaines - 1 intérimaire sur 2 a moins de 30 ans - 8 intérimaires sur 10 sont ouvriers 3 secteurs majeurs d'emploi : - Industrie : 46 % - Tertiaire : 33 % - BTP : 21 % Source : Assurance Maladie/Risques professionnels - Commission des Accidents du Travail et des Maladies professionnelles du 21 mars 2007.

ATTENTION IMPORTANT

ail de Santé au Trav Les risques en aire im ér nt l'i à nfiée la mission co le ns précisés da , doivent être on iti os ise à disp l contrat de m ai av tr de ntreprise signé entre l'e et ) rim té in d' gence temporaire (a ilisatrice. ut e is l'entrepr

POUR MEMOIRE

Au regard des risques pour la santé, le salarié intérimaire doit être pris en compte comme un salarié permanent de l'entreprise utilisatrice. Après accord des médecins du travail concernés, celui de l'entreprise de travail temporaire peut avoir accès au poste de travail au sein de l'entreprise utilisatrice.

Il existe des travaux interdits aux intérimaires : Travaux exposant à : - Fluor gazeux et l'acide fluorhydrique - Chlore gazeux, à l'exclusion des composés - Iode solide, vapeur, à l'exclusion des composés - Phosphore, penta-fluorure de phosphore (hydrogène sulfuré) - Hydrogène arsenié - Sulfure de carbone - Phosgène - Dioxyde de manganèse - Dichlorure de mercure, oxycyanure de mercure et dérivés alkylés du mercure - Béryllium et ses sels - Tétrachlorométhane (tétrachlorure de carbone) - Certaines amines aromatiques - Chlorométhane (chlorure de méthyle) - Tétrachloréthane - Rayonnements ionisants - Inhalation de poussières de métaux durs - Métallurgie et fusion du cadmium, travaux exposant aux composés minéraux solubles du cadmium - Polymérisation du chlorure de vinyle - Activités de fabrication ou de transformation de matériaux contenant de l'amiante, opération d'entretien ou de maintenance sur des déflocages ou calorifugeages contenant de l'amiante, activités de confinement, de retrait de l'amiante ou de démolition exposant aux poussières d'amiante - Fabrication de l'auramine ou du magenta

Pour tout renseignement complémentaire : n'hésitez pas à consulter votre Service de Santé au Travail.


Fiche détachable Entreprise & Santé n°7

INTERIMAIRE

A PROPOS DU SUIVI MEDICAL

ode mise à disp e du contrat ur e at nc gn si ge (a la poraire Lors de de travail tem e t is pr en iv re nt do l'e e sition, utilisatric l'entreprise urs et le ) de rim s té ée in d' ordonn r écrit les co Dans échanger pa ail respectifs. av Tr au é nt ux Sa s de Services ectives, le de missions resp s s ur le de de er e ng ic l'exerc donc écha avail peuvent tr du é du nt s sa in la ec méd ection de utiles à la prot trent informations térimaires en in s Le . re ai rim e Médicale salarié inté la Surveillanc de e m gi ré l de l'agence sous le ecin du travai éd m ; le Le e. cé Renfor son historique t le salarié et aî ice nn tr co sa ili ut rim té d'in ntreprise travail de l'e s. el du ré in es ec qu éd m ses ris ail effectué et connaît le trav

POUR MEMOIRE Selon des prescriptions et des règles précises, et dans des zones géographiques données, la loi rend obligatoire la constitution de fichier qui regroupe les fiches d'aptitude médicale des salariés intérimaires. La création de tels fichiers relèvent d'une autorisation accordée par la Direction Régionale du Travail de l'Emploi et de la Formation Professionnelle. Dans le Nord - Pasde-Calais, le fichier est mis en ligne sur le site entrepriseetsante.com (volet Intérim), sous condition d'accès crypté et confidentiel. Ceci facilite l'échange d'informations entre les intervenants concernés, en évitant de refaire des visites médicales d'aptitude, sous réserve des critères légaux de délais et de mission. Ces échanges d'informations, entre Services de Santé au Travail et entreprises, ne peuvent se faire qu'avec l'accord écrit du salarié intérimaire concerné.

Quelle particularité du

suivi médical pour un intérimaire ? Le salarié intérimaire est suivi par le médecin du travail de l’Entreprise de Travail Temporaire (agence d’interim) pour la visite d’embauche, la visite de reprise, les visites périodiques. La visite d’embauche vise à déterminer l'aptitude médicale à un ou plusieurs emplois, pouvant correspondre aux différentes missions auxquelles le salarié veut répondre. Le salarié intérimaire est suivi par le médecin du travail de l’Entreprise Utilisatrice, pour les risques liés au poste de travail. Le médecin assure la surveillance médicale renforcée.

ATTENTION Le salarié intérimaire a droit à tous les types de visites médicales, comme tout salarié permanent d'une entreprise : Avec le médecin du travail de l'entreprise de travail temporaire (agence d'intérim) : - visite d'embauche et visites périodiques, dans le cadre de la surveillance médicale renforcée - visite de reprise et visite de pré-reprise - visite occasionnelle Avec le médecin du travail de l'entreprise utilisatrice : - visites médicales dans le cadre de la surveillance médicale renforcée - visite occasionnelle Le dossier médical est tenu par le service médical de l'entreprise de travail temporaire (agence d'intérim).

Pour tout renseignement complémentaire : n'hésitez pas à consulter votre Service de Santé au Travail.

IMPORTANT


Dr S. FQ : « Pour l’employeur, il s’agit d’abord de conserver un salarié expérimenté pouvant être utile à l’entreprise plutôt que de licencier tout salarié inapte. Le législateur y veille, la jurisprudence aussi. Ainsi, si l’employeur ne peut démontrer qu’il a réellement tenté de reclasser son salarié inapte, le licenciement qui suivra sera considéré comme sans cause réelle et sérieuse. Avec des conséquences financières et procédurières lourdes.

Pour le salarié, il s’agit, même quand son état de santé est altéré, de pouvoir conserver un emploi adapté. Pour le médecin du travail, qui a un rôle pivot dans cette situation, il s’agit d’être une force de proposition pour guider l’employeur dans sa démarche parfois difficile, notamment dans les TPE, grâce aussi aux structures d’aides au reclassement ». E & S : Quelles en sont les bases réglementaires, en France ? Dr S. FQ : « Ces obligations sont fondées sur l’article L1226-2 en cas d’inaptitude consécutive à un accident ou une maladie non professionnelle et sur l’article L 1226-10 et 12 en cas d’inaptitude d’origine professionnelle. Elles débutent à l’issue de la 2ème visite nécessaire à la constatation de l’inaptitude médicale

Dr S. FQ : « De part l’obligation de sécurité de résultat et l’interdiction de discrimination pour des raisons de santé, les juges condamnent systématiquement les employeurs n’ayant pas apporté les preuves concrètes et vérifiables des efforts fournis en matière de reclassement ». E & S : Quel conseil principal donneriez vous à un employeur et son salarié ? Dr S. FQ : « Une « recette » : Anticiper les inaptitudes par un accompagnement des salariés en arrêt maladie. S’appuyer sur les recommandations du médecin du travail, au besoin en le sollicitant (l’absence de propositions de reclassement est un motif de contestation de l’avis du médecin du travail). S’informer auprès des Services de Santé au Travail et de l’équipe de santé à la fois sur ses obligations mais aussi sur l’aide qu’il peut obtenir dans ce reclassement (financière, logistique…). Impliquer davantage les partenaires sociaux dans sa recherche de reclassement. Garder la « trace » écrite de toutes ses démarches afin de pouvoir en apporter la preuve, si besoin ».

V en ie d tre es pr ise s Do ssi er Ju rid iqu e Em pl Sa ois e nté t

E & S : Quelles sont les tendances en matière de jurisprudence ?

Te ch niq ue s

E & S : Quels en sont les enjeux ?

(conformément à l’article R. 4624-31 du Code du travail) et doit s’appuyer sur les préconisations du médecin du travail. Cette obligation pèse sur l’employeur, même en situation d’invalidité ou d’inaptitude à tout emploi dans l’entreprise ».

Or ga nis ati on s

Dr S. Fantoni-Quinton : « Il s’agit d’une obligation légale à la charge de l’employeur de tout mettre en oeuvre pour trouver un autre poste de travail pour un salarié dont le médecin du travail a constaté l’inaptitude, que celle-ci soit d’origine professionnelle ou non ».

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Erg on om ie

Entreprise & Santé : Quelle est la définition du reclassement ?

Pour en savoir +

Cli nd ’oe il

A Lille Grand Palais, s’est tenu, les 4 et 5 juin derniers, un symposium Fanco-Québécois de Droit et Santé au Travail. Son thème : le reclassement face à une inaptitude. Plus de 350 participants, venus de toute la France, ont fait le point de la question. A la lumière des dernières jurisprudences. Interview de Sophie Fantoni-Quinton, Praticien Hospitalier au CHRU de Lille, Docteur en Droit à l’Université de Lille II.

Inv es tir

Reclassement : quoi de neuf, docteur ?

Ta de blea bo u rd

Juridique

16-17


Emplois & Santé

A votre bonne santé ! En cette période estivale, on se laisse plus facilement séduire par un petit verre à la maison, lors d’un weekend en famille, avec des amis... Les occasions sont nombreuses. Plus étonnant, elles le sont aussi en milieu professionnel : à la cantine, au bistrot du coin le midi entre collègues, lors du traditionnel « pot » du vendredi... Qu’il s’agisse d’alcoolisation au travail ou des conséquences de la prise d’alcool sur l’activité d’une entreprise, nous évoquons la question sans tabou avec le Dr Damien Duquesne, médecin du travail au PÔLE SANTÉ TRAVAIL - Lille (ex AMEST), et alcoologue. Entreprise & Santé : En quoi consiste la prévention du risque alcool en entreprise ? Dr Damien Duquesne : « Lorsque l’on parle de prévention sur ce thème, il faut distinguer 2 niveaux : la prévention individuelle et la prévention collective. La première se fait au cabinet médical lors de la visite. Des outils simples existent pour mettre en place une politique de prévention efficace à titre individuel : la consommation déclarée d’alcool, l’alcootest, les plaquettes d’informations, les examens biologiques. En ce qui concerne la prévention collective, il s’agit de ne pas sortir la prévention du risque alcool de l’évaluation des risques liés à l’activité professionnelle. Voilà pourquoi, avant de prévenir, l’entreprise doit évaluer. Nous sommes là pour l’y aider ».

L’efficacité et la réussite d’une politique de prévention ne sont pas une question de moyens, mais une question d’objectifs.


Dr Damien Duquesne Médecin du travail au PÔLE SANTÉ TRAVAIL - Lille (ex AMEST), et alcoologue

Dr D.D : « Face à l’alcool, j’ai pu constater que les entreprises choisissent entre l’interdiction totale d’alcool ou la mise à l’écart des personnes à risques sur les postes sensibles. La première option ne fonctionne pas. La seconde n’entraîne aucune modification des comportements. Dans les deux cas, il n’y a pas de prise en compte des dysfonctionnements autour du risque alcool ». E & S : Terminons sur une note plus personnelle. Vous vous battez pour développer la prévention alcool en entreprise. Quelle a été votre plus grande réussite ? Dr D.D : « Lorsque j’aide un salarié à baisser sa consommation d’alcool ou que je réfléchis avec un chef d’entreprise à la politique de prévention de sa société. Ma réussite est quotidienne ».

E & S : Que dit le code du travail sur la question alcool et travail ? Dr D.D : « C’est là toute l’ambiguïté de la question. Le code du travail autorise les boissons fermentées sans limites, du moment que l’état d’ivresse n’est pas atteint. Une définition pour le moins assez floue ! Elle ne dit rien de la conduite à tenir pour le chef d’entreprise. Que faire lorsqu’un salarié est en état d’ivresse ? Comment interpréter le code du travail ? Zéro alcool ou autorisation exceptionnelle ? Une seule chose est sûre : ne pas attendre l’accident dû à l’alcool pour réagir ».

A partir de quels seuils de consommation parle-t-on de risques ?

La sensibilité à l’alcool est variable d’une personne à une autre. A titre indicatif, voici les seuils de consommation à risques selon l’Organisation mondiale de la Santé : - pour les femmes : pas + de 2 verres par jour - pour les hommes : pas + de 3 verres par jour - pour tous : pas + de 4 verres en une occasion L’OMS conseille également de rester au moins 24 heures sans alcool chaque semaine.

Ta de blea bo u rd V en ie d tre es pr ise s Inv es tir Do ssi er Ju rid iqu e

E & S : Y a t-il des pièges à éviter ?

Em pl Sa ois e nté t

Dr D.D : « Je pense qu'il y a lieu de considérer du point de vue des habitudes de consommation au sein de l'entreprise (pots, repas d'affaires, restauration etc...), le manque d'informations voire parfois l'incitation, qui augmentent les risques (accidents,malaises...). Risques souvent sous estimés par l'encadrement. Du point de vue des comportements de salariés, l'alcoolisation excessive augmente les risques d'exclusion de l'entreprise. Non seulement parce qu’elle entraîne des dysfonctionnements observés pendant le travail, mais également parce qu’elle provoque des atteintes physiques et psychologiques qui peuvent restreindre les aptitudes... Se poser les questions de l'incidence de l'ambiance de travail et de l'attention aux personnes ouvre positivement la porte des évolutions préventives ».

Dr D.D : « Le chef d’entreprise a t-il la volonté d’évaluer ses risques ? A t-il la motivation suffisante pour mettre en place une politique de prévention adaptée ? Si oui, alors la Santé au Travail peut l’aider dans sa démarche. L’efficacité et la réussite d’une politique de prévention ne sont pas une question de moyens, mais une question d’objectifs. Réussir une prévention individuelle et collective, c’est aussi utiliser son Service de Santé au Travail ».

Te ch niq ue s

E & S : Quelles sont les conséquences de la prise d’alcool sur l’activité d’une entreprise ?

Or ga nis ati on s

E & S : Vous parlez de l’importance de la prévention... si on parlait plutôt de son efficacité ?

Erg on om ie

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Cli nd ’oe il

Pour en savoir +

18-19



Le vernis

Les produits ménagés

Au Centre de pathologie d’Amiens, l’utilisation du formol est quotidienne. Employé pour la conservation des prélèvements tissulaires, le risque est quotidien. Suite à un enseignement post universitaire, Dr Françoise Thelu, pathologiste, a souhaité évaluer les pratiques professionnelles au sein du cabinet : « J’ai contacté notre Service de Santé au Travail d’Amiens (ASMIS) pour qu’il vienne effectuer des mesures et analyser nos pratiques au sein du laboratoire. Le formol est un produit toxique. On essaye de prendre le moins de risques possibles, car ce produit est encore incontournable dans notre métier ». Suite à cette intervention, les habitudes professionnelles ont évolué. Globalement les résultats étaient bons. Mais certaines actions, comme le reconditionnement des flaconnages, ont du être corrigées pour limiter l’exposition au formol. Dorénavant, cette manipulation est effectuée à proximité d’une source d’aspiration et la ventilation est systématiquement mise en marche.

La résine

L’encre

De l’air, de l’air Autre secteur d’activité et autre expérience. Luc Baelde, médecin du travail à la Santé au Travail Flandres Audomarois (STFA) a lui aussi dû faire face au formaldéhyde. Une des entreprises dont il s’occupe fabrique de la matière intissée. Certains procédés pour y parvenir dégagent du formaldéhyde plus ou moins fortement. Là aussi, des mesures en continu ont été réalisées en collaboration avec le CNRS. Conclusions expliquées par le Dr Baelde : « Les périodes et les zones de dégagement du gaz ont été identifiées. L’entreprise peut ainsi mettre en place des aspirations de manière plus précise pour préserver au mieux la santé de ses salariés ». Les mesures ont aussi permis d'évaluer les variations de niveaux de dégagements du formaldéhyde en fonction du process mis en oeuvre. deux expé-riences, qui montrent que face au formaldéhyde, des solutions existent. Parlez-en à votre Service de Santé au Travail.

Quels risques ? Le formaldéhyde est un irritant des muqueuses (oeil, nez, gorge) et un allergisant (peau, nez, bronches). L’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement de Travail (AFSSET) vient de publier un rapport (mai 2009), recommandant, pour la prévention du risque cancer, de ne pas dépasser 0,4 ppm pour une exposition à court terme et 0,2 ppm pour une exposition à long terme. Ces valeurs ne protégent cependant pas du risque allergie.

V en ie d tre es pr ise s Inv es tir Do ssi er

En Juin 2004, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé le formaldéhyde en catégorie 1 (cancérogène avéré chez l’homme). D’ailleurs, depuis un arrêté (13 juillet 2006), les travaux exposant au formol sont considérés comme cancérogènes. La réglementation concernant le risque cancérogène est donc désormais à appliquer en visant la substitution chaque fois que possible. Le décret du 15 janvier 2009 compléte le tableau 43 des maladies professionnelles liées au formaldéhyde par le tableau 43 bis qui indemnise dorénavant les cancers du nasopharynx liés à cet agent.

Ju rid iqu e

Quelle réglementation ?

Em pl Sa ois e nté t

Formol, méthanal, formaldéhyde… une multitude de noms pour définir un même produit dangereux pour la santé. Ce gaz volatil polluant est aujourd’hui utilisé dans de nombreux domaines d’activités. Son emploi est réglementé, puisqu’il est considéré comme cancérogène. Pour mieux comprendre les risques autour du formaldéhyde, suivons les expériences d’un médecin du travail et d’une entreprise.

Te ch niq ue s

gaz dangereux !

Or ga nis ati on s

Attention,

Erg on om ie

Formaldéhyde

Le formaldéhyde, connu également sous les noms de méthanal, formol ou aldéhyde formique est un gaz polluant, irritant. Utilisé dans les milieux professionnels, on le retrouve dans un très grand nombre de branches d’activités et de produits : mousses isolantes, laques, colles, vernis, encres, résines, papiers, produits ménagers, pesticides, etc. La plupart des bois agglomérés et contreplaqués (mobilier, matériaux de construction) en contiennent, et il est également utilisé dans certains médicaments, cosmétiques, et textiles. Il peut être contenu en tant que tel dans un produit ou être le résultat d’une décomposition thermique de matières organiques.

Cli nd ’oe il

Techniques

Ta de blea bo u rd

Quelle définition ?

Pour en savoir + : www.afsset.fr 20-21


Organisations

Grippe 2009-2010

Bonjour, je

m’appelle Comme chaque hiver, la grippe va venir nous dire bonjour… Mais l’hiver 2009-2010 nous réserve une surprise. Un nouveau virus de grippe A est apparu. Son nom : H1N1. Comment les entreprises peuvent-elles aborder cette nouvelle grippe, dont tous les médias parlent déjà ? Voici une brève réflexion autour de 5 conseils. Les conséquences de la grippe sont bien connues : fièvre, sensation de malaise et fatigue. De nombreux enfants et adultes sont obligés de garder le lit quelques jours. Il faut alors s’organiser, dans la famille et au travail… Dans les pays développés, la nouvelle grippe ne semble pas plus grave que la forme « traditionnelle ». Cependant le nombre de cas sera sans doute beaucoup plus élevé, car le virus est tout simplement nouveau.

1 Information ? C’est la base. Nul doute que les médias jouent un rôle. Mais le bouche à oreille aussi. A ce propos, le travail est un moment privilégié de conversation. Mais quelle est la part de vrai et de faux, dans tout ce qui se dit. Un partenaire de l’entreprise est compétent et objectif : le médecin du travail.


Ta de blea bo u rd

2 Vaccination ?

V en ie d tre es pr ise s

La France s’engage a priori à se donner les moyens d’une vaccination de masse. Les doses sont en cours de fabrication. Nous en saurons plus dans les prochaines semaines. Pour l’instant, il faut attendre que les millions de doses soient fabriquées. Un peu de patience et pas de panique.

3 Masques ?

Do ssi er

Inv es tir

Pour éviter les contaminations par postillons, le port du masque peut être conseillé. Cependant, en cas de contamination, chacun d’entre nous n’est contagieux que quelques jours. Rien ne sert de porter un masque tout l’hiver. En plus, il y a masque et masque… Avec des utilisations différentes pour des situations différentes. Votre Service de Santé au Travail est là pour vous conseiller.

4 Arrêt de travail ?

Ju rid iqu e

Dans de nombreux cas, ils sont incontournables. Le malade doit garder le lit quelques jours. Se pose alors la question de l’arrêt de travail. L’inconnu de cet hiver sera le nombre exact d’arrêts qui seront nécessaires. Le début de l’épidémie nous renseignera. Il faudra sans doute alors anticiper au niveau de l’organisation du travail…

Em pl Sa ois e nté t

5 Hygiène générale ?

La suite au prochain numéro… Entreprise et Santé suivra l’actualité avec un groupe d’experts en Santé au Travail. Nous aurons l’occasion de refaire le point de la question dans notre prochain numéro (parution le 1 octobre 2009). En outre, dès le 15 septembre 2009, nous actualiserons les informations utiles aux entreprises sur le site : entrepriseetsante.com

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www.entrepriseetsante.com

Or ga nis ati on s Erg on om ie

Pour en savoir +

Cli nd ’oe il

Dans les pays développés, la nouvelle grippe ne semble pas plus grave que la forme « traditionnelle ».

Te ch niq ue s

La nouvelle grippe aura un mérite : nous rappeler que les règles d’hygiène de base ne sont pas désuètes à l’ère d’internet et autres innovations… Une résultante de ces 5 conseils : appeler votre Service de Santé au Travail, pour bénéficier d’une information adaptée à votre entreprise. Enfin à noter que les entreprises devront faire un « plan de continuité » en liaison avec leur Service de Santé au Travail.

22-23


Ergonomie

L’ergonomie au secours de la pharmacie ! Point de départ de notre histoire : une visite médicale. Le Dr Christian Catry, médecin du travail à la Santé au Travail de Roubaix-Tourcoing (AIMST), constate l’apparition de troubles musculo-squelettiques chez une salariée, préparatrice en pharmacie. S’en suit une rencontre entre le médecin et l’employeur Cécile Desclodures. Une décision est prise : l’ergonomie viendra à l’aide de la pharmacie !

« Pour apporter une solution aux problèmes de troubles musculo-squelettiques constatés chez une salariée de la pharmacie Desclodures, nous avons envisagé une étude ergonomique » commence le Dr Catry. Pour la réaliser, une spécialiste de la question, ergonome au CISST, Nathalie Delattre. En compagnie de Cécile Desclodures, propriétaire de l’officine, elle a procédé à une analyse des postes de travail. Son but : proposer des pistes d’amélioration pour le confort et la santé des 4 salariés.

Repartir sur de bonnes bases

Et si des problèmes d’ergonomie existent dans cette pharmacie, sont-ils communs à toutes les pharmacies ?

Poste administratif ou de délivrance des médicaments, instruments de travail, méthodes d’organisation… Rien n’a été oublié. Malgré l’emploi du temps chargé de Cécile Desclodures, elle a tenu à être présente lors de cette visite : « un bon employeur se soucie du bien-être au travail de ses employés et tente de tout mettre en oeuvre pour y parvenir. C’est pour cette raison que j’ai accepté les conseils de l’ergonome. D’autant plus que j’envisage de refaire les locaux prochainement ». A ce jour, les travaux n’ont pas commencé, mais la réorganisation du poste administratif a été effectuée, de même que le surélèvement de certains appareils, comme les écrans d’ordinateur.

Et les autres ? Et si des problèmes d’ergonomie existent dans cette pharmacie, sont-ils communs à toutes les pharmacies ? Les officines présentent certes des points similaires, postes de travail et nature de l’activité par exemple, mais chaque


Ta de blea bo u rd V en ie d tre es pr ise s Inv es tir Do ssi er Ju rid iqu e - Prévoir une profondeur de plan de travail permettant de poser les avant-bras - Prendre appui sur le dossier afin de soulager les muscles du dos - Disposer un écran avec une distance à l’oeil comprise entre 50 et 70 cm

Te ch niq ue s

Em pl Sa ois e nté t - Prévoir un siège dont les éléments sont réglables ou un siège assis-debout étant donné la fréquence de levée dans un emploi de commerce

Or ga nis ati on s

- Positionner l’écran en face de l’opératrice - Garder une hauteur de plan de travail suffisamment haute pour alterner les positions debout et assise

Erg on om ie

Pour un poste de travail ergonomique, ayez les bons réflexes !

à la reconduite d’une analyse du même type dans ce genre de commerce. » Cependant selon lui, une telle expérience n’a de valeur que si le chef d’entreprise a réellement la volonté de faire évoluer les choses. Cécile Desclodures en est la preuve vivante !

Cli nd ’oe il

établissement est unique. Les locaux, les méthodes de travail... Le Dr Catry préconise donc l’étude personnalisée : « L’expérience menée pour Mme Desclodures est un atout certain pour saisir au mieux les contraintes de cette profession. Une connaissance qui sera bénéfique

24-25


Clin d’oeil

24h avec ... Arnaud Sa carrière en tant que concessionnaire et garagiste a démarré par du provisoire. Au début, quelques mois pour aider son père malade. Puis le provisoire s’est transformé en permanent. Voilà 18 ans qu’Arnaud Playez dirige avec enthousiasme « l’affaire familiale ». Un garage où il emploie 6 salariés. Sa journée comme tout chef d’entreprise est bien remplie. Découvrons son quotidien.

Arnaud Playez Garagiste et chef d’entreprise Hersin Coupigny

8h00 Arnaud Playez arrive en voiture à son garage. C’est parti pour le tourbillon des clés. Au total, le garage est aujourd’hui installé sur 1 800 m2. Cela représente donc un certain nombre de portes à ouvrir : les ateliers, la concession, le bureau... Bien loin des 100 m2 qui existaient au démarrage de l’entreprise en 1976.

8h30 Les 6 salariés commencent leur journée. Un point sur les tâches de chacun. La carrosserie de la petite citadine qui a pris un poteau sur l’arrière est à finir. M. Leroy doit venir pour un problème de bruit dans le moteur de son espace... Bref une journée normale.

N’ayant pas de secrétaire, Arnaud se charge lui-même de la réception de la clientèle, du suivi des dossiers, des devis, des factures.

14h00

Un moment de calme. Le téléphone cesse de sonner. Arnaud décide de se consacrer à l'administratif. Il laisse la casquette de commercial au placard et prend celle de gestionnaire.

Le téléphone repart de plus belle. Parmi les nombreux appels, celui d'un salarié retient son attention. Il ne pourra pas venir cet après-midi. Cette nouvelle va chambouler l'organisation du reste de la journée. Il va falloir rappeler un client pour lui expliquer que sa voiture ne sera finalement pas prête. Gérer les imprévus. C'est aussi ça le quotidien d'Arnaud.

12h00

17h00

Un sandwich vite avalé. Arnaud reste concentré sur les comptes. Avec 3 000 entrées par an, le garage tourne bien. Mais pour que cela continue, il faut jouer des coudes. Réfléchir aux bons investissements pour continuer à se développer. La crise, bien sûr ! Mais pas seulement. Les assurances par exemple, qui préfèrent déclarer les voitures épaves plutôt que de faire des réparations, ont aussi leur responsabilité.

Comptable, psychologue, gestionnaire, commercial… le rôle d'un chef d'entreprise est multi facettes. Mais face à cette diversité de compétences et de responsabilités, Arnaud ne regrette rien. Les voitures sont une histoire de famille ! Une passion, qu'il assouvit jour et nuit. En effet, Arnaud est également dépanneur de garde.

11h30

19h00 Le garage ferme ses portes. Arnaud jette un dernier coup d'oeil à ses papiers. L'absence de son salarié lui revient en mémoire. Il essayera de voir demain si le mal n'est pas plus profond. Peut-être y a t-il un souci au niveau de sa formation ? Peut-être n'est-il pas heureux dans son travail ? En cas de doute, il s'adressera à son Service de Santé au Travail (AST62/59). Après tout, il était déjà intervenu pour aider Arnaud à remplir son document unique. Il avait été content de cette collaboration. Pourquoi ne pas recommencer ?


A PARTIR DU 15 SEPTEMBRE 2009 : L’actualité en Santé au Travail mise à jour régulièrement Agenda • 2009-2010 Entreprises de Picardie en Santé A.R.A.M.I.E. - Service de Santé au Travail d’Amiens (ASMIS) - Service de Santé au Travail de Saint Quentin (MTA) - Service de Santé au Travail de Woincourt (AISTV) Dès janvier 2009, les entreprises de 20 à 200 salariés

des bassins d’emploi d’Abbeville Ponthieu et du Vimeu (Picardie Maritime) et de Guise, La Capelle, Vervins, Hirson, Marle (Thiérache) seront invitées à participer à des actions de prévention des maladies cardio-vasculaires et des cancers. Dans le cadre d’un programme expérimental mis en place par le Groupement Régional de Santé Publique de Picardie, avec le soutien de l’Etat, du Conseil Régional de Picardie et de sanofi-aventis.

Em pl Sa ois e nté t Te ch niq ue s Or ga nis ati on s

IMPORTANT :

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- un site portail pour rejoindre le site de votre Service de Santé au Travail (partenaire d’Entreprise et Santé) - des réalisations d’entreprises, des infos pratiques réparties par branche d’activité

Cli nd ’oe il

« LE » site internet de Santé au Travail des entreprises du NordPas-de-Calais et de la Picardie : des réalisations d’entreprises, des « actus » et des conseils

Ju rid iqu e

Do ssi er

Inv es tir

V en ie d tre es pr ise s

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Ta de blea bo u rd

Web

26-27


Groupement Inter Services Santé et Travail 79 rue Jean-Baptiste Lebas 62 404 Béthune Cedex Centre Inter-Services de Santé au Travail 118 rue Solférino 59015 Lille Cedex 62 59 80

Grâce au soutien de :

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AIMST Association Interentreprises de Médecine et de Santé au Travail 4 av. de la Fosse-aux-Chênes BP 449 59058 Roubaix Cedex 1 Tél : 03 20 26 15 71 / www.aimst-rbx-tg-asso.fr ASMIS Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77 rue Debaussaux BP 0132 80001 Amiens Cedex 1 Tél : 03 22 54 58 00 / www.asmis.net AST 62/59 Association de Santé au Travail 6 rue de la Symphorine Parc des Bonnettes 62 008 Arras Tél : 03 21 15 12 31 / www.ast6259.fr

ASTIL 62 Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 Boulevard du Parc - BP 94 62903 Coquelles Cedex Tél : 03 21 85 51 85 CEDEST Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10 rue Albert Thomas 59210 Coudekerque-Branche Tél : 03 28 24 98 98 / www.cedest.net MTA Médecine du Travail de l'Aisne rue Théodore Monod ZA Bois de la Chocque 02100 Saint-Quentin Tél : 03 23 62 52 48 / www.mt02.org PÔLE SANTE TRAVAIL (ex AMEST, SISTRAD, SMIA) 118 rue Solférino Lille BP 1365 59015 Lille Cedex Tél : 03 20 12 83 00 / www.polesantetravail.fr STFA Santé au Travail Flandres Audomarois 238, rue de Bailleul 59190 Caestre Tél : 03 28 50 92 81 / www.stfa.fr

« LE » magazine de Santé au Travail des entreprises du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie : des réalisations d’entreprises, des « actus » et des conseils 4 numéros par an diffusés auprès de 85 000 entreprises La vie en Santé au Travail des PME et des TPE

3ème Trimestre 2009 I Numéro 7

ASTAV Association de Santé au Travail de l'Arrondissement de Valenciennes 62 rue Milhomme 59300 Valenciennes Tél : 03 27 46 19 24 / www.astav.fr


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