Entreprise et Santé - numéro 2

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Premiers secours

2ème Trimestre 2008 I Numéro 2

En entreprise aussi, on peut sauver des vies !

La boulette ne fait pas de boulette !

Une étiquette peut en cacher une autre

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Sommaire 2ème trimestre 08 I Numéro 2

4

Tableau de bord

5

Vie des entreprises

10

Investir

17

Juridique

nos articulations

Paroles d’entreprises !

La boulette ne fait pas de boulette !

Ah ! si j’avais su !

18

19

20

21

PROTÉGEONS

Emplois et Santé

Techniques

Organisations

Les coulisses de la visite

Une étiquette peut en cacher une autre

Zen, restons zen !

22

23

11 à 16

Clin d’oeil

Qui suis-je ?

Pour vous aider

Votre Service de Santé au Travail

11

En entreprise aussi, on peut sauver des vies !

12

SAMU 80 et SAMU 59/62

13

L’oeil du pompier

Ergonomie

Mon ordinateur, ce meilleur ennemi !

Dossier 14

Tous les chemins mènent à la vie

16

Demandez, vous êtes informés... et formés !


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Édito

E

N°2 I 2ème trimestre 08 Entreprise et Santé Le magazine des Services de Santé au travail du Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Numéro diffusé gracieusement aux entreprises des services adhérents (voir dernière page de couverture) Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Co-édité par : C.I.S.S.T. Centre Inter-Services de Santé au Travail 118, rue Solférino BP 13 65 59 015 Lille Cédex Tél. : 03 20 57 43 14 www.cisst.fr G.I.S.S.E.T. Groupement Inter Services Santé Et Travail 79, rue Jean Baptiste Lebas BP 185 62 404 Béthune Cédex Tél. : 03 21 01 65 36 www.gisset.org Directeur de Publication : Raphaël Mulliez Comité de rédaction : Jean-Paul Chantry, Alain Cuisse, Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy, Jean-Jacques Léger, Dr Alain Moniez Conception : Dr Matthieu Méreau, Méthodes et Médiation, Lille Cabinet Sarah Leuridan, Roubaix Responsables de Rédaction : Matthieu Méreau, Sarah Leuridan Equipe Rédactionnelle : Matthieu Méreau, Sarah Leuridan, Amandine Le Comte, Séverine Lhomme Création maquette : Séverine Maka, Cabinet Sarah Leuridan Crédit Photos : Purestockx, Fotolia Coordination, Fabrication, Diffusion : Les éditions de l’encre vive, 71 boulevard Montebello 59 000 Lille Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Impression : Deschamps Arts Graphiques, Neuville en Ferrain Dépôt Légal à parution N° ISSN en cours Tirage : 85 000 exemplaires

n devenant Services de Santé au Travail, les Services de Médecine du Travail sont en plein renouveau. Renouveau de leurs prestations en entreprises. Renouveau de leurs relations avec les entreprises. Le numéro 2 d’Entreprise et Santé vous propose témoignages, reportages, conseils pratiques. Les entreprises sont présentes, car la Santé au Travail fait partie de la vie de chaque entreprise. Dans une entreprise, les décisions sont multiples : commerciales, économiques, financières, techniques, managériales, sociales… Pour aider le chef d’entreprise et les salariés, les Services de Santé au Travail sont là. Le coeur de leur métier, c’est le conseil. 60 ans d’expérience. Une expertise inégalée. Dans ce numéro, le dossier central explique pourquoi et comment « on peut sauver des vies en entreprise ». Le Dr Goldstein, responsable du SAMU 59-62, et le Dr Ammirati, responsable du SAMU 80, répondent à nos questions. Le Colonel Saez, sapeur-pompier, complète cet éclairage. Des brèves et un « vade-mecum » apportent l’essentiel sous trois angles : le citoyen, le salarié et le chef d’entreprise. N’hésitez pas à contacter votre Service de Santé au Travail, pour avoir un conseil « sur mesure » pour votre entreprise. Le Tableau de bord s’intéresse aux troubles musculo-squelettiques (les « T.M.S. »), qui concernent des milliers de personnes. La rubrique Investir relate l’expérience d’une fromagerie, qui a mesuré comment la Santé au Travail améliore la vie de l’entreprise. Les autres rubriques fourmillent d’exemples concrets. L’exemple concret parle mieux que tout long discours. La bonne Santé au Travail, c’est possible, nous l’avons rencontrée. Bonne lecture et bonne inspiration pour votre entreprise.

Raphaël Mulliez Directeur de publication pour les Services de Santé au Travail


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Tableau de bord

Nord-Pas-de-Calais - Picardie

PROTÉGEONS nos articulations

Tout le monde sait combien le dos et les articulations… c’est fragile ! Pas de mal à comprendre qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Mieux vaut porter correctement un meuble… que de se faire un lumbago ! Au travail, attention aux gestes répétitifs, au port de charges lourdes et aux vibrations… Sinon, bonjour les Troubles MusculoSquelettiques, nom de code « T.M.S ». Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes.

1. Les risques Plusieurs facteurs peuvent générer des Troubles Musculo-Squelettiques. Le travail répétitif (répétition de gestes à une cadence élevée) est un de ces facteurs de risque. En 2003, 7 % des salariés réalise des gestes répétitifs plus de 20 heures par semaine. En 2005, 34 % des salariés, soit un peu plus de 7 millions de personnes, déclaraient devoir rester longtemps dans une posture pénible ou fatigante à la longue, durant leur travail. Source : d’après « L’état de santé de la population en France, rapport 2007 ». DREES. Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports.

2. Les coûts En France, les TMS sont la première cause de reconnaissance de maladies professionnelles indemnisées. Leur nombre a doublé entre 2000 et 2005. En 2006, 32500 maladies professionnelles indemnisées pour TMS ont engendré la perte de 7 millions de journées de travail et 710 millions d’euros de frais, couverts par les cotisations des entreprises. A cela s’ajoutent des effets négatifs pour l’entreprise au quotidien : mal-être, turn-over, absentéisme, difficultés de recrutement et de reclassement. Source : Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés

3. Les priorités Le Plan National Santé au Travail 2005-2009 fixe des objectifs quantifiés. Pour les TMS, selon ce plan, il faut réduire de 20 % le nombre de travailleurs soumis à des contraintes articulaires plus de vingt heures par semaine, par rapport au nombre de salariés concernés en 2003 (référence calculée sur la base de l’enquête nationale SUMER). Source : Plan National Santé au Travail 2005-2009/ Loi relative à la politique de Santé Publique 2004.


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Cli nd ’oe il

BTP, commerce/artisanat, service ou industrie... peu importe le secteur d'activité dans lequel vous exercez, la santé est une valeur commune. Ce n'est pas un Service de Santé au Travail qui le dit mais les entreprises elles-mêmes. Voyez plutôt...

Erg on om ie

Or ga nis ati on s

Te ch niq ue s

Em pl Sa ois e nté t

Ju rid iqu e

Do ssi er

Inv es tir

Paroles d’entreprises !

V en ie d tre es pr ise s

La Santé au Travail c’est utile :

Ta de blea bo u rd

Vie des entreprises

4-5


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Vie des entreprises

BTP Les chiffres

8%

des emplois salariés privés pour le Nord Pas de Calais, soit près de 80 000 personnes.

8%

des emplois salariés privés pour la Picardie, soit près de, soit près de 34 000 personnes.

«Q

uelle surprise de recevoir un coup de téléphone de notre Service de Santé au Travail pour organiser une rencontre, » confesse Sandrine Dhieux, assistante dans l’entreprise de plâtrerie Cloisonor. « J’avoue qu’au départ, je n’en voyais pas l’intérêt. Néanmoins, j’ai quand même reçu une personne de la Santé au Travail, qui est venue m’expliquer les réglementations essentielles à respecter dans notre profession. J’ignorais tout du rôle du médecin du travail et du service. Ils proposent une multitude de prestations, qui vont bien au-delà de la visite médicale : docDes prestations ument unique, évaluation des qui vont bien aurisques, visite delà de la visite de chantier… Je ne savais même médicale. pas que la Médecine du Travail était devenue Santé au Travail. Quel changement ! Je n’hésiterai plus maintenant à faire appel à eux en cas de besoin ».

CLOISONOR

«M

on activité de vente de mobilier urbain et jeux de plein air, n’occupe mes employés que huit mois dans l’année en raison des conditions climatiques », précise Philippe Mazuc. Cette saisonnalité et le fort niveau de qualification de ses employés l’ont poussé, il y a quelques temps, a ajouté une nouvelle corde à son arc : la rénovation de l’habitat. « Pour rassembler les deux Cela m’a activités en un seul lieu, j’ai permis d’être en investi dans règle avec la loi. l’achat d’un hangar. Tout était à faire pour l’aménager. Et là, un vrai problème est survenu. Je savais qu’il y avait des normes à respecter mais lesquelles » ? C’est alors que Virginie Villaume, ingénieure du Service de Santé au Travail béthunois, fait son apparition au sein de cette histoire. « Elle m’a conseillé sur ce que je devais faire. Cela m’a non seulement enlevé une épine du pied, mais aussi permis d’être en règle visà-vis de la loi ».

EQUIPEMENT URBAIN & RENOVATION

9 salariés

8 salariés

Sandrine Dhieux Assistante

Philippe Mazuc Chef d’entreprise

Santé au Travail Lille (AMEST)

Santé au Travail Arras - Béthune (AST 62/59)


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Commerce & Artisanat

V en ie d tre es pr ise s

Les chiffres

20%

Inv es tir

des emplois salariés privés pour le Nord Pas de Calais, soit près de 200 000 personnes.

Do ssi er

16%

«A

vec l’aide de notre Service de Santé au Travail, nous avons amélioré, où celà était possible, les conditions de travail de nos collaborateurs sur les centres de lavage Eléphant bleu, et notamment celui de Saint Omer. Nous avons résolu les problèmes de bruit, de chaleur

Améliorer

et d’environnement en aménageant une boutique sur chaque centre. Il n’était pas évident de travailler sans local technique pour s’abriter. Le collaborateur dispose aujourd’hui d’un espace agréable, pratique et fonctionnel. Le tout dans le respect des normes réglementaires ».

GOLF DE DUNKERQUE

HYPROMAT LAVAGE

18 salariés

15 collaborateurs

Philippe Bialski Directeur du site

Fréderic Chetail Directeur du réseau en propre

Santé au Travail Dunkerque (CEDEST)

Santé au Travail Flandres Audomarrois (STFA)

Em pl Sa ois e nté t

lus aucun problème de bruit ». Pour accueillir les 25 000 à 30 000 visiteurs par an, le golf de Dunkerque a rénové son bar et son restaurant pour une esthétique plus agréable et une fonctionnalité plus grande. Après quelques semaines de réouverture, le directeur des lieux, Philippe Bialski constate une anomalie : « Les murs sont tellement hauts que les pièces font caisses de résonance. Impossible de profiter de l’endroit car le brouhaha est trop important. Les clients ne restent pas et les salariés n’en peuvent plus ». Tracassé par cette Le résultat est situation, Philippe Bialski fait appel à son Service de Santé au Travail. surprenant ! Le Dr Elisabeth Le Bihan et l’ergonome Paule Senzier ont effectué une mesure objective de bruit. Le résultat frôle le seuil toléré. La Communauté Urbaine de Dunkerque, propriétaire des lieux suit alors les recommandations du rapport du médecin et installe des voilages au plafond pour atténuer la résonance sonore. De la bouche même de Philippe Bialski, le résultat est surprenant : « Les habitués ont remarqué tout de suite la différence et apprécient le changement. Quant aux salariés, je suis heureux de ne plus voir de mines déconfites, mais au contraire des employés heureux de travailler ici ».

Te ch niq ue s

«P

Ju rid iqu e

des emplois salariés privés pour la Picardie, soit près de 70 000 personnes.

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Vie des entreprises

Service Les chiffres

46%

des emplois salariés privés pour le Nord Pas de Calais, soit près de 460 000 personnes.

25%

des emplois salariés privés pour la Picardie, soit près de 100 000 personnes.

« J’

avais remarqué depuis un certain temps une prise de poids de mes salariés. Il n’est pas toujours simple de concilier le métier d’ambulancier et équilibre alimentaire. Bien que je mette à leur disposition une cuisine pour leur déjeuner ». Le constat est dressé par Hervé Guéant, chef d’entrep r i s e Il fallait faire d ’ u n service quelque chose. d’ambulances. Pour lui, aucun doute, il fallait faire quelque chose, mais quoi ? « Je ne suis pas médecin et encore moins diététicien. En revanche je suis responsable de la santé de mes employés ». Pour être conseillé, Hervé Guéant a eu le réflexe Santé au Travail. Il a fait appel à son médecin du travail. Ainsi, un questionnaire sur les habitudes alimentaires et une analyse nutritionnelle ont été réalisés et ont créé une réelle prise de conscience. Maintenant le midi chez Dechy Ambulance, ce n’est plus kebab / frites, mais « gamelle équilibrée faite-maison ».

DECHY AMBULANCE

«T

ous les agents de la CAF se promenaient avec une clémentine et une pomme à la main » raconte Claire Van Doorne, la responsable Ressources Humaines, « une situation qu’on ne croise pas tous les jours » ! La raison de cet engouement diététique est en fait toute simple : un forum nutrition organisé dans les locaux. Pour l’occasion, une équipe du Service de Santé au Travail roubaisien a fait le déplacement. Prise de tension, bilan sanguin, quizz sur les idées reçues en matière de nutrition analysé par une diététicienne, conseils sur les activités sportives préconisées selon l’état de santé, ont animé le hall toute la journée. Claire précise : « Le personnel a également pu assister à une conférence sur l'importance d'une La CAF à l’heure alimentation équilibrée, organisée spécialement de la diététique. pour l’occasion et animée par Martine Thomere, médecin du travail ». L’action ne s’arrête pas là puisque le médecin du travail envisage une étude plus approfondie pour ceux dont le taux de cholestérol ou de glycémie révélé par le bilan sanguin pose question. Et Claire de terminer sur une pointe d’humour : « Depuis, le personnel fait en sorte de garder le réflexe du parcours santé quotidien : les escaliers » !

CAF

24 salariés

300 salariés

Hervé Guéant Chef d’entreprise

Claire Van Doorne Responsable Ressources Humaines

Santé au Travail Douai (SISTRAD)

Santé au Travail Roubaix (AIMST)


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Industrie

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Les chiffres

25%

Inv es tir

des emplois salariés privés pour le Nord Pas de Calais, soit près de 245 000 personnes

Do ssi er

45%

«D

ans le secteur de la métallurgie, le port d’équipement de protection individuelle (EPI) doit être une évidence ». C’est pour mieux répondre à cet impératif de prévention que Luc Lemesre, directeur de Galvanisation de l’Artois, a fait intervenir la Santé au Travail dans son entreprise. Il insiste : « Les opérateurs de l’entreprise étaient très demandeurs d’une information sur l’utilisation des équipements de protection : leur importance, les éventuelles gênes occasionnées, les risques pour la santé. Bien que l’usage de casques, gants, chaussures ou autres soit quotidien dans nos métiers, il est toujours bon Il est bon de de faire une p iqûre de faire un rappel... rappel ». Pour que cette intervention ne reste pas dans l’abstrait, des bouchons auditifs ont été moulés pour les salariés. Le bilan de cette collaboration entre direction d’entreprise et Santé au Travail est positif, puisque de l’aveu même de Luc Lemesre « on sent que les employés ont pris conscience de leur responsabilité en matière de protection individuelle ».

FAVI, FONDERIE DE LAITON INJECTE

GALVANISATION DE L’ARTOIS

460 salariés

51 salariés

Isabelle Le Person Infirmière

Luc Lemesre Directeur

Santé au travail Amiens (ASMIS)

Santé au Travail Hénin-Beaumont (AIST 62)

Em pl Sa ois e nté t

n limite les risques chez FAVI » ! La cellule Qualité Sécurité Environnement (QSE) de l’entreprise et la Santé au Travail ont collaboré pour mettre en place une procédure de contrôle des produits. Concrètement, tout produit qui entre dans la société fait l’objet d’un essai et subit une batterie de tests : analyse par le médecin du travail des fiches de données de sécurité et de la fiche technique, préconisation des équipements de s é c u r i t é Un bon moyen adéquats et de gérer le stock. des modes d’utilisation optimum. Isabelle Le Person, infirmière, complète : « Cette procédure permet d’établir une fiche de suivi du produit synthétisant l’ensemble des informations nécessaires à sa bonne utilisation. Après essai, un nouveau produit est finalement approuvé ou rejeté par le responsable de l’essai, l’information est ensuite remontée au service médical et à la cellule QSE. Un bon moyen de gérer les stocks et l’achat des produits ». Bref que du positif, puisque aujourd’hui, FAVI est capable de maîtriser la traçabilité de ses produits jusqu'à leur élimination.

Te ch niq ue s

«O

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des emplois salariés privés pour la Picardie, soit près de 200 000 personnes.

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Investir

Les fromagers de Thiérache

La boulette ne fait pas de boulette !

Allier l’augmentation de productivité et l’amélioration de la Santé au Travail : c’est possible. Les fromagers de Thiérache à Nouvion l’ont fait !

amusante, des photos avec les gestes à éviter pour chaque poste ont été affichées et communiquées à l’ensemble du personnel de l’atelier. Depuis un an : pas d’accident du travail…

Améliorer le travail

Ci-dessous : l’atelier des boulettes d’Avesnes avant aménagement. En bas à droite : après.

Chaque jour, Boulettes d’Avesnes et Maroilles sortent en grand nombre : 220 salariés travaillent aux Fromagers de Thiérache. Depuis 2004, la société développe « Le mental sécurité ». Pour Sophie Delcour, animatrice sécurité des Fromagers : « Notre priorité est d’impliquer l’ensemble du personnel. Par exemple, nous avons mis en place une prime d’intéressement dont une part est liée au nombre de jour sans arrêt de travail ».

A l’occasion d’une rénovation complète de l’atelier d’emballage de boulette d’Avesnes, l’équipe de Santé au Travail de MTA a été associé aux réflexions. L’atelier a été remanié sur des principes ergonomiques. Par exemple, on ne se baisse plus à ras du sol pour ramasser les cartons : un tapis véhicule la marchandise... Sophie Delcour pécise d’ailleurs: « De 1500 boulettes produites sous huit heures, on est passé à 4000 ».

Les bons gestes, les bonnes postures

Préserver l’emploi

Mettre en avant la santé a poussé les Fromagers de Thiérache a contacter leur Service de Santé au Travail, MTA à Saint Quentin, et à travailler avec leur médecin du travail, Robert Bourguignon. Dans l’atelier d’emballage des Maroilles, un travail sur les gestes et postures a permis de limiter la pénibilité du travail. Chose

Elle ajoute « En plus, on peut dorénavant placer sur cette chaine des personnes sous restrictions médicales et même déclarées handicapées par la COTOREP. Nous respectons ainsi les 6% légaux ». Diminution des accidents, productivité, maintien dans l’emploi, la Santé au Travail... c’est efficace pour les Fromagers de Thiérache.


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En entreprise aussi,

Te ch niq ue s Or ga nis ati on s Erg on om ie Cli nd ’oe il

L’accident ou le malaise peuvent survenir à la maison, sur la route, dans les loisirs ou dans l’entreprise. Le premier témoin joue un rôle capital pour sauver la victime (vous, moi ?). En temps que citoyen, salarié ou chef d’entreprise, nos décisions peuvent sauver des vies. Et beaucoup de choses se jouent avant l’arrivée des secours. D’où l’importance, pour l’entreprise d’avoir les conseils de son Service de Santé au Travail. Anticiper… c’est mieux qu’improviser.

Em pl Sa ois e nté t

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on peut sauver des vies !

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Les premiers secours

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Dossier

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Dossier Les premiers secours

LE SAMU 80 Santé Travail et SAMU : une collaboration évidente ! Le Dr Christine Ammirati est coordonnateur du Pôle Urgence – SAMU – SMUR 80 au CHU d’Amiens

Entreprise & Santé : Dr Ammirati, lorsque le SAMU est appelé dans une entreprise, quelles sont les choses principales qui doivent être faites afin de faciliter votre travail ? Dr Christine Ammirati : De la clarté de l’appel reçu par le SAMU, dépend l’efficacité de l’intervention. L’alerte au SAMU ne nécessite pas toujours un déplacement. Mais pour pouvoir en décider du mieux possible et/ou donner des consignes par téléphone, il est pour nous très important d’avoir lors de l’appel, une personne calme, claire et surtout précise sur la description de l’accident ou du malaise. Avoir la standardiste de l’entreprise, à qui l’on a demandé de prévenir les secours ne facilite vraiment pas notre travail ! E & S : Pensez-vous que les entreprises doivent former leurs salariés aux premiers secours ? Dr. C.A : Oui, et avec l’aide du médecin du travail. Le SAMU 80 collabore depuis de nombreuses années avec la Santé au Travail. Dans la région, nous avons réactualisé les connaissances de 80 médecins du travail afin que ces derniers soient toujours au courant des évolutions et des nouvelles techniques dans le domaine de l’intervention d’urgence. E & S : Avez-vous un souvenir d’intervention en entreprise où les premiers secours ont été efficaces ? Dr. C.A : J’ai en effet, le souvenir dans une PME, d’un accident ayant entraîné la section d’une artère du poignet d’un salarié. Le saignement était très important et lorsque nous sommes arrivés, l’un de ses collègues avait eu le bon réflexe en appuyant fortement au niveau de la plaie. Cela a considérablement réduit sa perte de sang et lui a certainement évité des complications.

LE SAMU 59/62 Se former aux premiers secours : une action citoyenne ! Le Dr Patrick Goldstein est responsable du Pôle Urgence au CHU de Lille

Entreprise & Santé : Dr Goldstein, pensez-vous que les entreprises doivent former leurs salariés aux premiers secours ? Dr Patrick Goldstein : La formation aux premiers secours est pour moi indispensable en entreprise. Le service d’intervention d’urgence qu’est le SMUR est un système génial, mais lorsque l’accident ou le malaise surviennent, nous ne sommes pas sur place. Les premiers secours sont donc essentiels. Se former est une action citoyenne. E & S : Une action citoyenne ? Dr. P.G : Oui, une action citoyenne. C’est une erreur de penser que les accidents sur les lieux de travail sont uniquement traumatiques. Les maladies d’origine organiques nous suivent partout : au travail, pendant les loisirs... Une personne formée aux premiers secours dans le milieu professionnel sera à même d’intervenir également en dehors de l’entreprise. E & S : Faut-il avoir des compétences particulières pour se former ? Dr. P.G : Non, c’est une formation accessible à tout le monde. Elle permet de savoir reconnaître une urgence médicale, de savoir donner l’alerte dans les meilleures conditions et surtout de savoir effectuer les bons gestes en attendant l’arrivée des secours. E & S : Avez-vous un souvenir d’intervention en entreprise où les premiers secours ont été efficaces ? Dr. P.G : J’en ai même plusieurs. Mais j’ai surtout des chiffres qui à mon sens parlent d’eux-mêmes. En cas de crise cardiaque, si rien n’est fait immédiatement, le SAMU ramène 12 % de personnes encore en vie dont 2.5 % sortiront sans séquelle de l’hôpital. Lorsque les premiers secours ont été portés dès la survenue du malaise, le SAMU ramène alors 44 % de personnes vivantes dont 19 % sortiront sans séquelle.


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Il est rassurant de savoir que l’on peut compter sur quelqu’un en cas de problèmes.

« Chaque jour, tout le monde est une victime potentielle. Et même si chacun n’y pense pas tous les jours, il est bon pour les employés de savoir qu’ils peuvent compter sur une personne formée au secourisme ».

Le choc électrique

D Les morts subites en France

C

haque année, 60 000 adultes sont victimes de mort subite. Pour 45 000 d’entre eux, il s’agit d’un infarctus du myocarde.

La formation de secouriste

E

n Allemagne, le brevet de secourisme fait partie des études scolaires. En Hollande, ce brevet fait partie du permis de conduire d’un véhicule automobile. Former le maximum de citoyen « aux gestes qui sauvent » est une nécessité de Santé Publique. En France, depuis le 1 août 2007, le module Prévention et Secours Civiques de niveau 1 constitue le premier degré de formation. En 10 heures fractionnables, vous obtenez les bases des premiers secours. Un enseignement accessible à chacun, dispensé par des organismes agréés.

ans certains cas, donner une impulsion au coeur permet de le relancer. Cela peut se faire n’importe où grâce au défibrillateur automatisé externe. Le secouriste qui utilise cet appareil, le fait selon un protocole précis, en attendant le médecin, le SMUR ou les Sapeurs Pompiers. En cas d’arrêt circulatoire, ce geste peut multiplier par trois les chances de survie. En France, depuis le décret du 4 mai 2007, toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe. Cet équipement coûte 500 à 1000 € Il n’y a aucune obligation de l’avoir en entreprise. Cependant il peut être judicieux d’en avoir un ; c’est à voir en fonction de vos effectifs, des risques spécifiques et de la fréquentation du public. Demandez conseil à votre médecin du travail.

V en ie d tre es pr ise s Inv es tir Do ssi er Ju rid iqu e

« Les personnes formées aux premiers secours connaissent leur entreprise, pas nous. Cela peut faire la différence lors d’une intervention. Cela nous permet d’adapter nos moyens de secours à la situation d’accident. Ceci est très important surtout pour les entreprises spécifiques, comme par exemple celles avec des risques chimiques pour lesquelles, nous devons prendre des équipements adaptés ».

Em pl Sa ois e nté t

« La présence de personnels formés au secourisme est un atout majeur lors de nos interventions en entreprise. La première chose que l’on attend : un guide, une personne calme, capable de nous diriger dans l’entreprise ».

Te ch niq ue s

Une personne qui connaît l’entreprise, cela peut faire la différence lors d’une intervention.

Or ga nis ati on s

Avoir un guide, une personne calme, capable de diriger les pompiers dans l’entreprise.

Erg on om ie

Le 18 est souvent un numéro composé en cas d’accident. SAMU, Pompiers, Police, trois moyens d’interventions complémentaires. D’ailleurs, lorsqu’une demande de secours est enregistrée par les Pompiers, elle est immédiatement signalée à la Police et au SAMU en simultané. Voici trois raisons selon le Lieutenant Colonel Saez, responsable du Centre de Traitement d’appels du Département du Pasde-Calais de former des Secouristes en Santé Travail.

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L’oeil du pompier

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Dossier

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Dossier Les premiers secours

Tous les chemins mènent Ce « pense-bête » présente l’essentiel des points à aborder, quand on veut réfléchir sur l’organisation des premiers secours en entreprise. Pour poursuivre la réflexion, n’hésitez pas à contacter votre Service de Santé au Travail. Surtout, en cas de risques particuliers tels que, par exemple, les produits chimiques ou inflammables...

u

Accident ou malaise ?

Protéger, alerter, secourir

ye

ns...

Gestes devant un malaise ou un accident, en fonction des risques de l’entreprise avec préparation de l’intervention des secours

Une affaire de codes... Le Code Civil et le Code Pénal fixent les obligations du citoyen. Le Code de la Santé Publiique fixe l’organisation général des ,secours. Le Code du Travail fixe les obligations de l’employeur sur les lieux de travail D’autres lois, règlements et normes fixent les conditions de sécurité technique ou de protection contre l’incendie.

Pour me former : Attestation de Sauveteur Secouriste du Travail délivrée par un organisme agréé (environ 12 h à 16h)

sa

lar

iés...

es ?

Pour me former : Attestation Prévention et Secours Civiques, délivrée par un organisme agréé (environ 10 h)

Consignes et équipements de sécurité pour éviter les accidents

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Traumatisme ?

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Qu e

d

... analyser les risques des situations de travail et établir les dispositions de premiers secours

avec initiation à la conduite à tenir en cas d’accident

... mettre à disposition les équipements et matériels de secours, adaptés aux situations de risque, avec la signalétique correcte

... en cas de situation particulière telle que des installations électriques, chimiques,

les

Te ch niq ue s

Pour me conseiller, je contacte mon Service de Santé au Travail

Or ga nis ati on s

en

Une formation obligatoire

tre

prise...

Pour le Code du Travail, il est obligatoire pour toute entreprise de 20 salariés d’avoir un Sauveteur Secouriste du Travail (voir page suivante) par groupe de 20 personnes. Le programme de cette formation est défini par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS) et l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS). Les instructeurs sont agréés par l’INRS.

Cli nd ’oe il

f he e c ... L

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Erg on om ie

au Sauvetage Secourisme du Travail

... donner les informations de base à mes salariés et former certains d’entre eux

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des entreprises extérieures, un chantier temporaire ou mobile, un travailleur isolé, des agents dans un immeuble de grande hauteur, un établissement recevant du public

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V en ie d tre es pr ise s

... former chaque nouvel embauché à la securité et aux risques

... donner l’instruction nécessaire pour donner les premiers secours en cas d’urgence, à un membre du personnel dans chaque atelier, dans chaque chantier occupant 20 personnes au moins pendant plus de 15 jours, où sont effectués des travaux dangereux

rité

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Dossier Les premiers secours

Demandez,

vous êtes informés… et formés ! Validation des procédures de secours Les Services de Santé au Travail apportent aux entreprises un conseil médicalisé. Pour les secours sur les lieux de travail, c’est un « plus » indéniable. Conseil et orientation, voire formation de Sauveteur Secouriste du Travail et « débriefing » post-accident : du concret, rien que du concret. Simulation d’accident grandeur nature Chez Wagon Automotive (700 salariés) à Douai, le Service de Santé au Travail (SISTRAD) a organisé dans l’atelier une simulation d’accident, en complément de la formation de Sauveteur Secouriste du Travail (voir encadré). Scénario : un cariste, par inattention, a renversé un collègue. Résultat (fictif) : une jambe cassée, des saignements… Les employés ayant suivis une formation entrent alors en jeu. Pour Sabrina, formatrice, « ce genre d’exercice permet de voir si la formation a été assimilée, et de travailler sur les risques spécifiques de l’entreprise. Ici, ce sont les chutes et les accidents de machines ». La Santé au Travail, c’est du « sur-mesure ».

Débriefing post-accident Pour mieux répondre aux demandes des entreprises, des Services de Santé au Travail réalisent également des « débriefing post-accident ». Car le traumatisme est également psychologique…

Et comme il vaut mieux prévenir que guérir, l’entreprise peut aussi bénéficier, grâce au médecin du travail, de conseil sur les consignes et procédures de secours.Car le chef d’entreprise doit les avoir écrites et transmises à son personnel. Et ce, même pour les petites entreprises. Là encore l’expérience de Wagon Automotive est significative. Franky Vanderplaetse, technicien HSE (Hygiène/Sécurité/Environnement), témoigne : « La simulation a permis de valider les procédures en cas d’urgence. Le médecin nous connaissant bien, il était plus facile d’organiser ce faux accident sans gêner la production. On n’en retire que du positif. Un autre exercice est d’ailleurs en prévision ».

Les Sauveteurs Secouristes du Travail L’atelier, l’entrepôt ou le chantier comporte des risques que l’on ne rencontre pas à la maison ou dans la rue. D’où l’idée de former les salariés, aux « gestes qui sauvent » avec, en plus, la pratique des secours sur les lieux de travail. Et d’adapter la formation aux risques de chaque entreprise, grâce au médecin du travail. Douze à seize heures de cours initiaux, avec mises en situation, permettent à un salarié de devenir « Sauveteur Secouriste du Travail ». Pour rester « au top », une formation complémentaire de 4 heures par an est assurée. Lors de la formation, le candidat est soumis à une évaluation, qui valide sa participation. Ce salarié est alors à même d’alerter, protéger, secourir en tenant compte des locaux, des équipements et des risques propres à son entreprise. Un plus pour l’entreprise. A voir avec son Service de Santé au Travail.


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Sur le papier, la démarche est simple : il faut observer chaque unité de travail et faire un inventaire, avec classement des risques. La règlementation ne fournit pas de modèle de relevé. Dans les faits, il faut « commencer un jour et actualiser tous les ans ». Comme un plan comptable. D’ailleurs, on est bien « comptable des risques et dangers », que l’on

Rappelons aussi que le Code du Travail précise, depuis 1991, que l’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs.

Texte de loi : Décret n° 2001 du 5 novembre 2001 ; article R 230-1 et suivants du Code du Travail

Un boulanger témoigne... Emile Courbet, propriétaire de la Boulangerie Courbet à Amiens, 10 salariés : « A la suite d’une visite de l’inspection du travail, on m’a demandé de présenter le document unique de mon entreprise. Je ne savais même pas quelle était la nature de ce document et son utilité. Je me suis retrouvé perdu. Et puis honnêtement, j’avais autre chose à penser. Je gère une dizaine de

salariés, les clients, les fournisseurs, alors pour moi, il s'agissait encore d'une paperasse de plus à faire entre deux fournées de pain ! C’est là que mon Service de Santé au Travail a été utile. Avec l’aide de Sébastien Maes, conseiller en prévention, j’ai réussi à remplir mon document unique : évaluation des risques, mise en perspective des situations dangereuses, évocation des mesures

de prévention existantes, bilan de la sécurité de mon établissement, description de mes unités de travail... Il s’agissait en fait de formaliser sur le papier ce que je faisais déjà dans mon quotidien de travail. Bref la supposée corvée n’en était pas une ». Santé au Travail Amiens (ASMIS)

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La démarche aide à maîtriser les risques. C’est carrément utile et concret. Bien sûr, ces risques sont plus ou moins simples à maîtriser en fonction de l’activité exercée. Mais plus ils sont importants, plus on a intérêt à les maîtriser. En tout cas, il y a un risque auquel chaque entreprise est exposée, c’est l’amende : 1500 € si « le document unique » n’existe pas ; 3000 € en cas de récidive. Et, en plus, le risque d’une sanction pénale pour faute inexcusable !

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Maitrisons

Te ch niq ue s

Regardons

paie, un jour ou l’autre, d’une façon ou d’une autre…

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Posons-nous Il est utile de « se poser » pour réfléchir : clients, produits, équipements, organisation, gestion… Pour les risques, la loi impose d’en faire un relevé, unité de travail par unité de travail. Cela s’appelle « le document unique d’évaluation des risques professionnels ». Ce document doit être à disposition des salariés, du médecin du travail, de l’inspecteur du travail et des agents des services de Prévention de la CRAM. Depuis novembre 2002, chaque entreprise doit l’avoir établi. C’est la loi.

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Qui n’a pas déjà entendu cela ? Pour les risques professionnels, la loi est claire : le chef d’entreprise et ses salariés doivent savoir. Et si le chef d’entreprise ne peut pas présenter dans un document unique l’inventaire des risques de son entreprise, il est passible d’une amende de 1500 € et d’une sanction en pénal, pour faute inexcusable.

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Ah ! si j’avais su !

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Juridique

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Emplois & Santé

Les coulisses de la visite La visite médicale n’est pas la seule activité du médecin du travail. C’est un temps, protégé par le secret médical, qui permet de dialoguer avec le salarié. Tant que tout va bien, on n’y fait pas attention à cette fameuse visite, mais le jour où ça flanche ? Petit détour dans les coulisses de la visite médicale… Dialoguer avec le salarié et l’employeur La visite médicale est un moment privilégié pour parler de soi, de son travail. Philippe Robinet, médecin du travail à l’ASTAV (Santé au Travail de Valenciennes) témoigne : « Il n’est pas rare que les gens se confient lors de cette visite. C’est un lieu d’échanges primordial sur la manière dont chacun vit son emploi ».

Faire la part des choses L’échange se créant, les langues se déliant, il est alors tout à fait possible pour le médecin de découvrir les points de friction au sein d’une entreprise. Un salarié se plaint de ses conditions de travail, puis un deuxième, puis un troisième… Un ensemble de plaintes identiques est bien souvent la preuve d’un dysfonctionnement. Philippe Robinet a ainsi eu l’occasion de découvrir un harcèlement moral : « Le chef de service jouait au petit tyran. Il n’était pas fait pour manager des gens. Cela affectait sérieusement ses collaborateurs et par conséquent leur efficacité. En discutant avec le directeur, nous avons trouvé une solution ». Ici, c’est la collaboration entre Santé au Travail et employeur qui a joué à plein son rôle. « Cependant, il est toujours impératif de faire la part des choses entre les plaintes des salariés et les impératifs de production », conclut le Dr. Robinet.

A la suite d’une visite médicale, le médecin du travail peut venir sur les lieux de travail. Pour cette visite en entreprise, il est dans son rôle de conseiller du salarié et du chef d’entreprise, pour trouver la solution la mieux adaptée entre le poste de travail, l’emploi et la santé. Pour cela, il peut intervenir avec d’autres professionnels, spécialisés en Santé au Travail. Un plus pour l’entreprise.

Bilans sanguin, cardiaque, visuel, audiométrique… Dernier point, la visite médicale peut être le lieu d’examens complémentaires. Martine Martinval, infirmière à l’ASMIS (Santé au Travail d’Amiens) nous explique : « Trois cas de figure sont possibles. Le premier, l’entreprise passe au préalable un contrat avec son Service de Santé au Travail pour que ses employés fassent des tests spécifiques. Le deuxième, le médecin peut juger qu’un examen complémentaire est nécessaire à la délivrance de l’aptitude. Exemple, un examen cardiaque pour les gens travaillant en hauteur. Enfin troisième possibilité, la loi impose pour cerLa visite médicale est taines professions une surveillance sanun moment privilégié itaire, pouvant prenpour parler de soi, de dre effet à l’occasion de la visite. C’est le son travail cas notamment des Dr Philippe Robinet, Service de Santé travailleurs exposés au Travail de Valenciennes (ASTAV) à l’amiante qui sont obligés de passer une épreuve respiratoire tous les deux ans ». Après quoi, qui pourra encore dire que la visite médicale n’est qu’affaire de paperasserie ?


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En savoir plus : Article du code du travail R231-53 Décret du 1 février 2001 sur les produits CMR Décret du 23 décembre 2003 sur la réglementation sur les agents chimiques, dangereux, inflammables, irritants, toxiques.

Inv es tir Do ssi er Ju rid iqu e Em pl Sa ois e nté t

L’opération « risques chimiques » menée par le insoupçonné. Ainsi, « il faut se méfier des gaz CEDEST concerne les entreprises de moins de 50 d’échappement ou des vapeurs liées au réchauffesalariés adhérentes au service. Au total 598 sociétés ment d’une résine par exemple », précise David ont reçu une proposition d’analyse des produits Triopont. chimiques utilisés sur leur site. Concrètement, l’employeur fournit les fiches de données de L’entreprise CMI Maintenance Nord à Gravelines est sécurité de chaque produit. heureuse aujourd’hui Ces dernières sont étudiées d’avoir pu bénéficier par le Service de Santé au L’opération analyse du de cette opération Travail dunkerquois, qui offre risque chimique a pour but « risques chimiques ». des solutions de remplacesociété gère la de faciliter la vie au chef La ment s’il y a dangerosité ou maintenance de sites préconise des modes d’utilisad’entreprise industriels comme ceux tion adéquats. d’Arcelor Mittal ou David Triopont, ingénieur du Service de d’EDF Gravelines. CMI Santé au Travail de Dunkerque utilise une soixan« Cette aide a pour but de faciliter la vie au chef d’entreprise. Surtout qu’il est taine de produits pour son activité. Selon Sébastien tenu responsable, au titre de la loi, de l’exposition Fraselle, responsable sécurité, « l’action du CEDEST de son personnel aux substances potentiellement et du médecin du travail, Françoise Mailly, a permis dangereuses pour la santé ». Une obligation à ne de recenser et remplacer les produits potentiellepas prendre à la légère. Le danger est quelquefois ment à risques. Par ailleurs, leurs étiquettes plus lisibles sont aujourd’hui disponibles dans un cahier à disposition de personnel. Les stocks sont mieux gérés, et la santé des salariés préservée. La société est de la sorte en conformité avec la loi ». Gagner du temps et de l’efficacité en toute sérénité, penser Santé au Travail peut s’avérer payant.

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Déjà compliqué de comprendre une étiquette au supermarché, alors quand il s’agit d’un produit chimique et qu’en plus on en utilise plusieurs dans l’entreprise, ce n’est pas une partie de plaisir. Afin de remédier à cela, le Service de Santé au Travail de Dunkerque (CEDEST) a lancé une grande opération « risques chimiques ». Objectif ? Aider au décryptage des étiquettes pour déceler la dangerosité des produits.

Or ga nis ati on s

une autre

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Techniques

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Organisations

Zen,

restons zen !

Le stress en entreprise n’est pas une fatalité. 5 conseils pour « aller mieux au travail ».

Se poser

Communiquer Ca va bien sans le dire mais ça va mieux en le disant ! Quand l’entreprise va mal, ses employés aussi. Perte de compétitivité, manque de perspective... ne pas savoir où l’on va, peut vous emmener sur les chemins du stress. En parler, ouvrir le dialogue, permettent de baisser la pression, et même souvent de résoudre les problèmes.

Investir Bruit, chaleur, humidité, mauvaise conception du poste de travail, tous ces paramètres peuvent être des facteurs expliquant un stress. Autrement dit, il est important de travailler dans de bonnes conditions. De la même façon qu’il est difficile de bien cuisiner sans ustensile, bien travailler réclame un minimum d’investissement en termes d’équipement et d’environement... pour un retour sur investissement au final.

« Débordé, trop de clients, pas assez de temps et toujours plus de pression », cet état des choses peut démotiver l’employé le plus zélé. À la charge de travail, parfois s’ajoutent la monotonie ou la répétition des tâches. Ces situations sont génératrices de stress. Frustré de vouloir bien faire mais d’en être empêché par des conditions matérielles ou mentales ? Prendre le temps de faire le point permet souvent d'en gagner par la suite. Les professionnels de la santé au travail peuvent vous y aider.

S'organiser Absence de contrôle sur la répartition et planification des tâches dans l'entreprise, imprécision des missions confiées, contradiction entre les exigences du poste… quand l’organisation dans l’entreprise fait défaut, le stress apparaît. « Qu'attend-on de moi ? Comment faire vite et bien ? Qui dois-je satisfaire : le client ou le respect des quotas ? » Un salarié reconnu dans son travail est beaucoup plus prompt à l’organisation.

Manager Querelles entre collègues, entraide inexistante, management autoritaire ou absent, les relations sociales au travail peuvent être sources de stress. Elles influent sur le bon fonctionnement de l’entreprise et sa productivité. Pour gérer ce qui souvent dépasse le chef d’entreprise, les équipes de la Santé au Travail proposent des solutions adaptées à chaque problème et chaque société. Pensez-y !


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Tes mains, tu positionneras La frappe sur le clavier nécessite un appui, c’est-à-dire les poignets et les avant-bras posés sur le bureau. Ainsi, mieux vaut éloigner le clavier du bord du plan de travail (10 à 15 cm).

Ton corps, tu détendras

Le travail sur écran est-il dangereux pour la santé ? La réponse de Christophe Leviel, ergonome du CISST : « Le travail sur écran en tant que tel n’est pas facteur de risque. La fatigue visuelle, les troubles muscullo-squelettiques ou autres peuvent apparaître si : - l’implantation du poste, son agencement, les outils ne sont pas adaptés, - les conditions visuelles n’ont pas été pensées (éclairage naturel, artificiel, caractéristiques d’écran et d’affichage) - les conditions de travail sont difficiles et laissent peu d’autonomie et de marge de manoeuvre au salarié. »

Une pile de dossier en attente sur le bureau, le téléphone qui sonne et l’ordinateur qui mouline, travailler sous pression est parfois quotidien. Autant limiter cet état de tension. Pour cela, il est préférable de relacher les épaules, de tenir la nuque droite et d’avoir les jambes devant soi, posées au sol ou sur un repose-pied.

Ton calme, tu conserveras Rien ne sert de taper sur son clavier comme sur une vieille machine à écrire. Conserver une frappe douce, tenir la souris sans crispation avec une main posée, bien s’asseoir, utiliser son dossier de siège… tous ces gestes peuvent être bénéfiques et participer à un travail efficace.

Des pauses, tu feras Il n’y a pas de positions parfaites pour le travail sur écran. Ce qui peut poser problème, c’est la répétition de la même posture, heure après heure, jour après jour. Voilà pourquoi, prendre des pauses est un moyen efficace de casser cette monotonie. Bref, il faut savoir quitter son écran pour garder la santé.

V en ie d tre es pr ise s Inv es tir Do ssi er Ju rid iqu e Em pl Sa ois e nté t

Les yeux sont les premiers sollicités. Pour les préserver, il faut faire attention à la distance oeil – écran. L’idéal se situe entre 50 et 60 cm. Le haut de l’écran doit, de préférence, être à la hauteur des yeux. À éviter les résolutions d’écran trop petites, les multi fenêtrages, et régler le contraste et la luminosité. Enfin, ne vous mettez ni devant ni derrière une fenêtre mais perpendiculairement, tout en évitant d’être sous un appareil d’éclairage.

Te ch niq ue s

Tes yeux, tu préserveras

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Merveille de technologie, l’ordinateur peut très vite devenir source de cauchemar pour celui qui y passe huit heures par jour. Il n’est pas ici question de virus informatiques ou de plantages systèmes, mais des douleurs et troubles qui peuvent apparaître suite au travail sur écran. Nous vous proposons cinq astuces pour limiter ces atteintes à la santé.

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ce meilleur ennemi !

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Mon ordinateur,

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Ergonomie

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Clin d’oeil

Qui suis-je ? Monsieur Dufort, directeur de l’usine aéronautique, souhaite me rencontrer, pour ses projets de nouveaux ateliers. Je vais en parler à ma secrétaire, pour trouver une demi-journée. Monsieur Durand, couvreur, souhaite savoir si son dossier de travailleur handicapé peut être déposé. Je vais en parler à l’assistante sociale. Madame Dumont, chef d’atelier dans une confiserie, veut savoir quand démarre l’étude ergonomique du poste d’emballeuse. Je vais en parler à l’ergonome. Mademoiselle Duland ne supporte plus ses collègues de bureau. Que faire ? En parler au psychologue peutêtre… Monsieur Dupont, secrétaire du CHSCT de l’imprimerie, demande s’il est possible de faire des prélèvements d’atmosphère. Je vais appeller le toxicologue. Monsieur Ducloux veut garder son boulot, malgré son épilepsie. Je vais voir son chef de chantier, et respecter le secret médical. Monsieur Ducroc, boucher, cherche à me joindre car son commis a eu un accident « très grave en découpant une pièce de boeuf ». Je n’en sais pas plus. Je vais le rappeler. Monsieur Dupire, cadre de banque, est enfin d’accord pour soigner son alcoolisme. Je viens de passer une heure avec lui, en visite médicale. Bon... Mademoiselle Duchat, responsable d’un pressing, souhaite m’associer au projet de sa nouvelle installation, pour la chaleur, les vapeurs, les charges de travail, l’organisation. Bon. Je vais en parler à l’hygiéniste industriel.

Madame Dulong a des migraines depuis qu’on a changé la moquette. Je vais lui en parler… Monsieur Ducamp a des « plaques rouges » depuis qu’on a changé de résines dans le process. Je vais le voir rapidement. Avoir la composition de cette résine. Voir la documentaliste. Mince ! Mon directeur voudrait m’emmener à une réunion régionale sur les transports et la logistique. Je vais voir… Monsieur Dumort est en dépression grave. Après trois mois d’arrêt, il voudrait reprendre son poste de grutier. Je vais l’examiner.

Madame Duclaque, responsable de la clinique, veut reclasser une aidesoignante à la stérilisation. Je vais lui donner mon avis. Monsieur Dulot a fortement maigri. Il se dit plus fatigué qu’avant. Pourvu qu’il n’y ait rien de grave. Monsieur Dupas, boulanger, veut me montrer le nouveau four. Je passerai ce soir. Je prendrai mon pain en même temps. Mais moi qui suis-je ?

Réponse :


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Votre Service de Santé au Travail : n’hésitez pas à le contacter pour connaître ses prestations

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Pour vous aider

• Adaptation des moyens et des environnements pour améliorer les conditions de travail • Management de la Santé et Sécurité au Travail • Soutien psychologique en situation de crise • Maintien dans l’emploi

Sensibilisation, information, formation : • • • •

Sauveteur Secouriste du Travail Gestes et postures Gestion du stress après recherche de ses causes Prévention du risque

Agenda

La Santé, ça compte ! Pour vous informer, vous exprimer… et agir, participez à L’ASSEMBLEE GENERALE ANNUELLE DE VOTRE SERVICE DE SANTE AU TRAVAIL Chaque adhérent est invité par courrier. Pour en savoir plus : coordonnées de votre service au dos du magazine.

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Assistance :

Te ch niq ue s

Analyse de l’accidentologie Evaluation des risques Etudes spécifiques (ergonomie, toxicologie, …) Recherches de solution (technique, organisationnelle) Aide à l’élaboration du document unique

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• • • • •

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Conseil, étude :

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• Visites d’embauche • Visites non périodiques (pré-reprise, reprise du travail, à la demande du salarié, de l’employeur) • Visites pour salariés temporaires • Visites périodiques (surveillance médicale simple, surveillance médicale renforcée)

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Suivi médical :

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Services de Santé au Travail ont collaboré à ce numéro Centre Inter-Services de Santé au Travail 118 rue Solférino 59015 Lille Cedex

Groupement Inter Services Santé et Travail 79 rue Jean-Baptiste Lebas 62 404 Béthune Cedex

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AIMST Association Interentreprises de Médecine et de Santé au Travail 4 av. de la Fosse-aux-Chênes BP 449 59058 Roubaix Cedex 1 Tél : 03 20 26 15 71 www.aimst-rbx-tg-asso.fr

8

AIST 62 Association Interprofessionnelle de Santé au Travail 32 rue Léon Pruvot BP 1070 62258 Hénin-Beaumont Cedex Tél : 03 21 13 82 00 www.aist62.fr

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62

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AST 62/59 Association de Santé au Travail 7 place du Wetz d'Amain - BP 503 62008 Arras Cedex Tél. 03 21 23 68 68 www.ast6259.fr

7

ASTAV Association de Santé au Travail de l'Arrondissement de Valenciennes 62 rue Milhomme 59300 Valenciennes Tél : 03 27 46 19 24 www.astav.fr

8

CEDEST Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10 rue Albert Thomas 59210 Coudekerque-Branche Tél : 03 28 24 98 98 www.cedest.net

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AMEST Association Médecine et Santé au Travail 118 rue Solférino Lille BP 1365 59015 Lille Cedex Tél : 03 20 12 83 00 www.amest.fr direction@amest.fr ASMIS Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77 rue Debaussaux BP 0132 80001 Amiens Cedex 1 Tél : 03 22 54 58 00 www.asmis.net

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AISTLL Association Interprofessionnelle de Santé au Travail de Lens-Liévin rue Paul Sion BP 225 62304 Lens Cedex Tél : 03 21 74 82 33 www.santetravaillenslievin.fr

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MTA Médecine du Travail de l'Aisne rue Théodore Monod ZA Bois de la Chocque 02100 Saint-Quentin Tél : 03 23 62 52 48 www.mt02.org

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SMIA NORD Service de Santé au Travail des Industries Alimentaires 40 rue Eugène-Jacquet Sac Postal n°15 59708 Marcq-en-Baroeul Cedex Tél : 03 20 99 47 78 www.smia.asso.fr

10 SISTRAD Service Interentreprises de Santé au Travail du Douaisis 65 rue François Lemaire 59502 Douai Cedex Tél : 03 27 71 29 79 www.sistrad.fr

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STFA Santé au Travail Flandres Audomarois 187 bd. Faidherbe BP 187 59421 Armentières Cedex Tél : 03 20 77 27 32 mdt.direction@nordnet.fr


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