"Photograffi(ti)es d'Expressions Murales / Pierres Philosophales (Volume 1)"

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kraft. Daniel Baugeste et Claude Costa (qui se faisaient enfermer la nuit dans le métro pour pouvoir en détourner les affiches), Hervé Di Rosa, Speedy Graffito, Paëlla Chimicos, etc. Outre la rue, les catacombes de Paris seront aussi à l’époque un lieu important du graffiti. En octobre 1981 on peut lire le premier article consacré au graffiti new-yorkais dans la presse française (l’article « American Graffiti » est signé Pascaline Cuvelier dans Libération). En 1983, on voit une explosion artistique à Paris avec Saho, Skki, Lokiss, Scipion, TDK, Doc. Les premiers groupes sont les Paris City Painters, le Bomb Squad 2, le Bad Boys Crew. Il est d’ailleurs intéressant de noter que la plupart des premiers graffiteurs sont des parisiens des beaux quartiers, le mouvement mettant des années avant d’atteindre les cités ! Au printemps 1983, Blitz, Asphalt et Spirit peignent un métro parisien, ce qui est une première. L’année suivante, la RATP embauche le graffiti-artist américain Futura 2000 (un des grands pionniers de la peinture urbaine. Il accompagne l’explosion du Hip Hop au début des années 1980 en voyageant notamment en Europe où il peint pendant les démonstrations de break-dance du Rock Steady Crew, et les concerts de Grandmaster Flash ou d’Afrika Bambaataa. Échappant au cloisonnement, il participe aussi à une tournée des Clash et enregistre avec eux The escapades of Futura 2000. Aujourd’hui, il expose ses toiles dans le monde entier) pour sa campagne "Ticket chic, ticket choc" (des affiches détournées à la bombe). En 1985, les VLP organisent à Bondy (SeineSaint-Denis), le long du canal de l’Ourcq, le premier rassemblement international de fresquistes, graffitistes et peintres de rue. Les murs et ponts sont recouverts sur plusieurs kilomètres. Le graffiti "new-yorkais" et sa culture hip-hop prennent définitivement le pas à Paris sur les formes plus proches du monde de l’art contemporain, lequel retourne, sauf exception, à ses galeries. Début 1986, les graffiti-artistes "hip hop" français (Lokiss, Scipion, Saho, Skki et Jacki) ont droit à leur première interview, par Le Matin. Le graffiti "newyorkais" se trouve alors dans des lieux privilégiés comme les quais de la Seine, les palissades du Louvre ou du centre Georges-Pompidou, le terrain vague de Stalingrad/La Chapelle, puis s’étend progressivement aux cités des banlieues où la culture hip-hop trouve son second souffle en devenant plus populaire et moins bourgeoise. En 1987 sort le livre Spraycan Art, de Henry Chalfant et James Prigoff : ce livre est important car il est le


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