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FA QUIX (FEDUSTRIA

FA

QUIX (FEDUSTRIA)

Fa Quix dirige Fedustria,

la fédération belge de

l’industrie textile, du bois et

QUIX de l’ameublement. Le secteur doit faire face à bon nombre de défis. Un entretien sur le présent, le passé et l’avenir, où il est question de points sensibles et de collaboration. Meubihome est allé prendre le café.

- TOM STEENHOUDT -

Fedustria réunit le meuble, le bois et le textile. Est-ce un hasard ? Fa Quix : « Pas du tout. Fedustria est née d’une fusion entre le textile (Febeltex) et l’ameublement/le bois (Febelbois). L’idée de collaborer a vu le jour en 2004/2005. Les deux fédérations étaient arrivées à un tournant : avancer ou marquer le pas. Nous nous sommes posé la question : “Où en seraient les deux fédérations séparément en 2015 ? Seraient-elles encore pertinentes en tant que telles ?”. La réponse à cette question penchait plutôt vers la négative. Nous voulions mettre en place une fédération solide. Avec suffisamment de poids politique auprès des cabinets. Et avec le savoir-faire et l’expertise indispensables de spécialistes de leur secteur. Ce fut un exercice nécessaire, mais pas évident. Les deux fédérations avaient les mêmes points de vue et les mêmes intérêts sur le plan social, écotechnique et énergétique. Il s’agit d’entreprises comparables, avec les mêmes défis : généralement des PME familiales fabriquant des produits industriels en Belgique. Il y a naturellement eu la crainte de devenir trop grand. Les cultures d’entreprise entre le secteur du bois plus hiérarchisé et le secteur textile plus horizontal devaient s’harmoniser. Jean-Baptiste Santens (Santens), Paul Thiers (Unilin), Guy Van Steertegem et moi-même nous sommes penchés ensemble sur le problème et avons pris en compte tous les points d’attention. Nous avons veillé à une bonne répartition en différents groupes de produits et à une bonne proportion naturelle entre le bois et le textile. »

Le 31/01/2020, les Britanniques ont tranché : c’était le Brexit. Quelles sont les conséquences pour le secteur ? Fa : « La Grande-Bretagne est un pays importateur. Le Brexit aura surtout un impact sur le textile d’intérieur, comme les tapis, les tissus pour meubles et matelas. Avec 30 %, le Royaume-Uni est pour eux le principal marché. Pour les meubles, le RoyaumeUni n’arrive qu’à la 4e place, avec moins de 5 %. Le 24 juin 2016, les sonnettes d’alarmes ont retenti pour la première fois. Nous devions nous préparer en ce qui concerne les droits de douane et d’importation, car il y avait un risque que le Royaume-Uni devienne un pays tiers en cas de ‘no deal’ avec l’UE. Nos entreprises membres veulent un Brexit doux, sans droits d’importation et avec le moins possible de tracasseries administratives. Et que la nouvelle situation soit aussi proche que possible de l’actuelle. Les clients britanniques sont du même avis : les fabricants belges ont une bonne réputation en matière de rapidité de service, de fiabilité et de rapport qualité/prix. Mais les entreprises britanniques font bien trop peu de lobbying pour parvenir à un Brexit doux. Elles pourraient faire plus, nous avons le sentiment que les entreprises de là-bas ne veulent surtout pas d’histoires. Quoi qu’il en soit, l’automne sera chaud. Avec un premier ministre comme Boris Johnson, la solution ne sortira probablement du chapeau qu’au tout dernier moment. Pour autant qu’il y en ait une… »

La vague du commerce en ligne gonfle, parfois rapidement, souvent lentement. Est-ce une chance ou une menace ? Fa : « Difficile à dire. C’est en tout cas un défi de taille. Nous avons un désavantage concurrentiel par rapport aux pure players. Ceuxci peuvent commencer de zéro, sans antécédents et ils le font avec du capital-risque. Les 3 premières années, ils prennent des parts de marché, mais gagner de l’argent c’est une histoire à plus long terme. Souvent, les pure players n’achètent pas belge non plus. C’est une tout autre approche. Les fabricants belges entretiennent une relation étroite et de qualité avec la distribution et font la majeure partie de leur chiffre avec celle-ci. L’e-commerce est un nouveau canal de vente, une stratégie de vente en ligne entre le fabricant et le commerçant me semble la plus indiquée. Mais je voudrais aussi élargir un peu le tableau. Les meubles et la décoration intérieure ne figurent pas parmi les souhaits premiers du consommateur. La priorité se situe ailleurs, une part de plus en plus grande du budget va à la location ou à l’achat d’une habitation et d’énergie, mais également aux voyages, aux restaurants, au divertissement, au smartphone… Nombreux sont ceux qui dilapident leurs sous à des formules d’abonnement numériques. Nous vivons dans une société de consommation rapide, le consommateur achète plus souvent des meubles de seconde main et vit dans des habitations plus petites. Il y a aussi les situations de ménage modifiées (célibataires, parents divorcés), et le vieillissement joue lui aussi un rôle. Les baby boomers thésaurisent leurs deniers et renouvellent rarement leur intérieur. Le changement n’est pas imputable uniquement à la vague du commerce en ligne. »

Où se situe la plus forte croissance en termes d’exportations ? Fa : « Nos fabricants belges exportent 85 % dans l’UE, avec les Pays-Bas et la France comme principaux marchés. La croissance se situe encore clairement au sein de l’UE, surtout compte tenu du Marché unique que constitue toujours l’UE. Mais nous tournons aussi notre regard vers des marchés de croissance intéressants comme les États-Unis, le Canada, le Japon, Singapour, la Malaisie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. »

Quels sont les concurrents à l’intérieur de l’Europe ? Fa : « L’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et la Pologne sont les plus gros pays producteurs. Nous ne sommes pas heureux du soutien que l’UE apporte à la Pologne pour la reconversion. Les subsides directs aux investissements sont une aide déloyale et faussent tout simplement la concurrence. »

Comment évolue l’emploi ? Fa : « Depuis 2015, il est question d’un emploi stabilisé. Les gens sont maintenus au travail plus longtemps. Lorsque les temps sont un peu plus difficiles, il y a le système tampon du chômage temporaire. La plupart des entreprises appliquent également une bonne politique de rétention, vu la difficulté de trouver du personnel adéquat, qualifié et dûment formé sur le marché du travail. Il existe une formation de bachelor en bois/ameublement. Reste qu’il y a un peu partout un problème majeur. D’ici à 5 ans, des centaines d’ouvriers vont devoir être remplacés. L’âge moyen se situe actuellement à 50 ans. Les départs s’accélèrent du fait du vieillissement. Grâce aux centres de formation sectoriels Woodwize (bois et meuble) et Cobot (textile), les travailleurs peuvent se former, se perfectionner ou se recycler, y compris les demandeurs d’emploi. Mais c’est néanmoins un vaste défi pour le secteur. »

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Dans les éditions précédentes de Meubihome et dans d’autres magazines professionnels vous avez pu lire que Meubar/Evan/Balipati a construit une toute nouvelle usine, équipée du parc à machines le plus automatisé qui soit en son genre. Cet investissement est presque achevé et le but est bien entendu d’augmenter notre chi re d’a aires d’au moins 50 % au cours des premières années à venir.

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Contact: Steven.verraes@meubar.be Jeanclaude.neirynck@meubar.be

DE S I GN CAPITALE MONDIALE DU DESIGN LILLE METROPOLE DE

En 2004 Lille fut la capitale européenne de la culture. En 2020 Lille sera la Capitale Mondiale du Design. Ce titre la ville le déroba in extremis de Sydney. Voilà de bonnes raisons pour rendre visite à nos voisins.

- VEERLE WINDELS -

Peut-être qu’il vous arrive d’aller à Lille, ne serait-ce que pour y prendre le tgv en direction de Paris. C’est dommage de limiter la visite de cette ville du Nord de la France à un quart d’heure en gare Lille Europe ou Lille Flandres, car au cours des dernières années la ville s’est révélée être une destination idéale pour un city trip intéressant grâce à ses fameux restaurants, ses splendides musées et ses magasins de mode et de décoration. Euralille est un centre commercial de grande envergure situé à proximité de la gare LilleEurope, mais il y a beaucoup plus intéressant, notamment le quartier qui entoure le Vieux Lille, où le samedi l’affl uence est souvent énorme. Dans les environs de la Grand Place on vend régulièrement des objets antiques, entre autres des livres, parmi lesquels on peut trouver également des joyaux littéraires en langue néerlandaise. Il y a un peu plus de trois cents ans Lille était encore aux mains d’abord des ducs de Bourgogne et ensuite de la maison de Habsbourg. Ce n’est qu’en 1667 que Louis XIV annexa le territoire. Voilà ce qui explique le lien avec notre langue et notre culture.

Please_do_touch Cedric Breisacher MOBULA 2019 ▼

© Muller Van Severen ▼

Lille fera tout pour qu’on se souvienne de la ville comme capitale du design. Des expositions, des projets auxquels le public peut participer, des groupes de réfl exion, des conférences : l’année est à peine commencée et toutes sortes d’événements ont déjà lieu, qui déclenchent une réfl exion sur le thème du design dans un contexte urbain. Ce qui est important c’est qu’ici le design n’est pas toujours pris pour un objet à regarder mais bien plus comme une donnée sociétale. Comment le design et l’architecture peuvent-ils rendre la ville plus vivable ? Il va de soi que le thème de la création fait également l’objet de la plus grande attention. Notre Muller Van Severen sera à l’honneur dans la fameuse Villa Cavrois. Si vous n’y êtes jamais allé, c’est l’occasion rêvée de la visiter !

Le programme mentionne également Proof of Concept : il s’agit du résultat d’une enquête à grande échelle, comprenant plus de 500 idées de projets pour la ville et ses environs. Au Tripostal se tient l’exposition 123 Data jusqu’au 8 mars. D’autres expositions

Secrets de parfum @ Federico Restrepo ▼

traitent de l’histoire du fl acon de parfum et Bauhaus aussi sera là, littéralement et au fi guré. Mentionnons encore Living Lab : une façon de rassembler les designers et d’emprunter de nouvelles voies grâce au partage de leurs expériences. Innovation assurée. Et c’est précisément cela dont nous avons tant besoin aujourd’hui. Une vision des choses qui nous offre une perspective d’avenir. traitent de l’histoire du fl acon de parfum et Bauhaus aussi sera là,

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