Une question d'honneur - John Piper

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© 2024, éditions CLC France

BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex editions@clcfrance.com – www.clcfrance.com

ISBN : 978-2-7222-0457-7 (papier) / 978-2-7222-0458-4 (epub)

Titre original : A Holy Ambition - To Preach Where Christ Has Not Been Named ©2019 Published for Desiring God by CruciformPress

Traduit de l’anglais par Myriam Graffe.

Diffusé en Belgique par la Centrale Biblique

Diffusé au Canada par CLC Canada

Diffusé aux États-Unis par CLC USA

Diffusé en Suisse par les éditions Emmaüs

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Sauf mention contraire, les versets bibliques sont tirés de la Bible Segond (Nouvelle Édition de Genève 1979).

Couverture : Anne Vaubaillon

Photographies : Nando Castoldi & Arsenisspyros (iStockPhoto.com)

Dépôt légal : mai 2024

Impression n°xxxxxxxxx (avril 2024) • IMEAF

Mots clefs : amour, conversion, épreuve, évangélisation, évangile, foi, mission, sanctification, souveraineté

UNE QUESTION D’HONNEUR

Prêcher là où Jésus-Christ n’a pas été annoncé

Table des matières

Préface ........................................................................................7

Introduction : Une belle mission : prêcher là où Jésus-Christ n’a pas été annoncé ...................................................................11

1. L’histoire de sa gloire ..........................................................21

2. Accomplir des missions quand mourir est un gain ..............39

3. La voix du souverain berger ................................................55

4. Une mission de sauvetage de la gloire à l’allégresse ..............67

5. Les insondables richesses de Christ pour tous les peuples ....81

6. Que les peuples te louent, ô Dieu ! Que tous les peuples te louent ! ...........................................89

7. L’arôme de Jésus-Christ parmi les nations .........................103

8. Les villes des nations sans scrupules craindront le Seigneur ......................................................115

9. Évangile pour les nations, générosité envers les pauvres.....125

10. « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups »....135

11. Musique et missions pour la gloire de Dieu ......................147

12. Les missions existent parce que l’adoration n’existe pas .....157

Postface – Si je pouvais tout recommencer : six leçons pour les jeunes de vingt ans ....................................................165

Index des références bibliques .................................................173

Préface

Le titre de ce livre a été emprunté à l’apôtre Paul. Il a pour moi une signification toute particulière, car l’apôtre n’était déjà plus tout jeune quand il brûlait de passion pour l’évangélisation. Je ne suis moi-même plus tout jeune. Mais à 73 ans, mon cœur brûle encore du désir de rechercher la gloire divine. Quel que soit le temps qu’il me reste à vivre sur terre, je veux que ma vie compte pour la joie des nations dans la gloire de Jésus-Christ. J’espère que ce livre vous touchera de la même manière.

Paul a dit ceci : « Et je me suis fait honneur d’annoncer l’Évangile, là où Christ n’avait point été nommé » (Romains 15.20a). C’est le cœur d’un missionnaire qui parle – quelqu’un dont la vocation est d’annoncer le message biblique là où des populations n’ont pas accès à l’Évangile.

Bien sûr, il reste un grand travail d’évangélisation à accomplir dans chaque église et quartier des nations du monde. La plupart des chrétiens sont appelés à consacrer leur vie à cette œuvre glorieuse qui consiste à briller de la lumière divine dans des lieux déjà touchés par l’Évangile. Nous savons cela car lorsque Paul a fait part à l’église à Rome de son intention d’aller en Espagne (Romains 15.24, 28), il n’a pas invité toute l’assemblée à quitter Rome pour partir avec lui.

Quoi qu’il en soit, je prie que Dieu embrase, dans chaque église à travers le monde, le cœur de croyants d’un grand désir de reprendre le flambeau de Paul et d’apporter l’Évangile là où il n’a pas encore été prêché. Nous publions cette édition révisée de ce livre dans le but d’allumer cette flamme.

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Dans cette édition, nous avons ajouté quatre nouveaux chapitres. Nous avons supprimé environ un tiers du contenu original, puis réédité et organisé le reste. Huit années se sont écoulées depuis la parution de la première édition. Entre-temps, mes trente-trois années de pastorat à l’église baptiste de Bethlehem sont arrivées à leur terme. Dieu a planifié et réalisé une belle transition pour l’église sous une nouvelle direction.

Mais dans ce nouveau chapitre de vie, et alors que je travaille à plein temps pour Desiring God et Bethlehem College & Seminary, la cause des missions dans le monde reste prépondérante. J’ai eu plus qu’avant l’occasion de voyager à l’étranger, car nous essayons de favoriser les nouveaux mouvements d’implantation de l’Évangile. Et à ma grande surprise, j’ai eu le privilège de participer au lancement de la conférence Cross Missions destinée aux étudiants.

Cette conférence s’est développée depuis son premier rassemblement en 2013 et a atteint sept mille participants en 2018. Elle est basée sur la conviction que les gens périssent éternellement s’ils n’entendent et ne croient pas à la bonne nouvelle de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ pour les pécheurs. Elle met en avant le rôle essentiel de l’église locale. Elle souligne la vérité selon laquelle tout chrétien n’est pas appelé à être missionnaire, mais que la mission est un appel interculturel particulier. Elle exulte dans la souveraineté de la grâce de Dieu qui ressuscite à la vie des personnes de toute ethnie spirituellement mortes. Et elle fait savoir clairement que les chrétiens se soucient de toute forme de souffrance, en particulier de la souffrance éternelle.

Je mentionne la conférence Cross Missions principalement pour montrer que Dieu est prêt à réaliser l’aspiration d’un vieil homme. Je suis émerveillé d’avoir eu le privilège de me joindre à d’autres pour envoyer des milliers de chrétiens dans des missions interculturelles. Si vous lisez ce livre, vous n’êtes ni trop jeune, ni trop vieux pour avoir un nouveau rêve inspiré par l’Évangile.

Je dis cela avec la conviction que Dieu peut clarifier votre passion pour la mission. J’en suis intimement convaincu, car lorsque

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Paul a voulu expliquer sa passion pour l’évangélisation, il n’a pas fait référence à son unique rencontre avec Jésus-Christ sur le chemin de Damas. Il a évoqué son étude assidue de la Bible. Dans Romains 15.21, il a expliqué sa passion en prenant Ésaïe 52.15 :

Ceux à qui il n’avait point été annoncé verront, et ceux qui n’en avaient point entendu parler comprendront.

Dieu a justifié et clarifié la passion de Paul pour l’évangélisation par les Écritures. Il peut faire de même pour vous. Je prie pour que cela vous arrive à la lecture de ces chapitres.

John Piper

Professeur principal et fondateur de Desiring God

Recteur de Bethlehem College & Seminary

Préface 9

ROMAINS 15.18-24

Car je n’oserais pas mentionner une chose si Christ ne l’avait pas faite par moi pour amener les païens à l’obéissance par la parole et les actes, par la puissance des miracles et des prodiges, par la puissance de l’Esprit de Dieu ; ainsi depuis Jérusalem et les pays voisins jusqu’en Illyrie, j’ai abondamment répandu l’Évangile de Christ. Et je me suis fait honneur d’annoncer l’Évangile là où Christ n’avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d’autrui, selon qu’il est écrit : Ceux à qui il n’avait point été annoncé verront, et ceux qui n’en avaient point entendu parler comprendront. C’est ce qui m’a souvent empêché d’aller vers vous. Mais maintenant, n’ayant plus rien qui me retienne dans ces contrées, et ayant depuis plusieurs années le désir d’aller vers vous, j’espère vous voir en passant, quand je me rendrai en Espagne, et y être accompagné par vous, après que j’aurai satisfait en partie mon désir de me trouver chez vous.

INTRODUCTION

Une belle mission : prêcher là où Jésus-Christ n’a pas été annoncé

J’aimerais que nous nous concentrions sur trois points précis de ce texte. Tous ces éléments influencent profondément votre vie (même si vous n’en êtes pas encore conscient), et tous sont étroitement liés à Dieu et à ses desseins pour le xxie siècle. Le premier point que je veux souligner est une belle mission ; le deuxième, un grand besoin ; le troisième, une stratégie globale. Prenons-les un par un afin de voir de quelle manière ils sont liés les uns aux autres, à nous et au monde d’aujourd’hui.

Une belle mission

Romains 15.20 nous dit ceci : « Et je me suis fait honneur d’annoncer l’Évangile là où Christ n’avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d’autrui. »

Paul était mû par une passion pour l’évangélisation. Il s’exprime ainsi au verset 22 : « C’est ce qui m’a souvent empêché d’aller vers vous. » Et il dit à la fin du verset 23 : « … et ayant depuis plusieurs années le désir d’aller vers vous. »

Lorsque vous avez envie de faire quelque chose depuis de nombreuses années et que vous ne le faites pas, c’est que quelque chose

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ou quelqu’un vous en empêche. Qu’est-ce qui empêchait Paul d’aller à Rome ? Son souhait d’aller dans les régions de Jérusalem à Illyrie n’avait pas disparu. Mais il finit par indiquer au verset 23 : « Mais maintenant, n’ayant plus rien qui me retienne dans ces contrées. » Et ensuite au verset 24a, il ajoute : « J’espère vous voir en passant, quand je me rendrai en Espagne ».

Autrement dit, il était animé par l’aspiration de prêcher l’Évangile à ceux qui n’avaient pas entendu le nom de Jésus de Jérusalem à l’Illyrie (l’Albanie actuelle), et il ne voulait pas s’en détourner tant que cette mission ne serait pas accomplie. Mais alors que le travail est achevé dans ces régions, son objectif le conduit en Espagne. Il se sent enfin libéré pour faire ce qu’il attendait depuis des années – c’est-à-dire rendre visite à l’église de Rome et profiter de leur compagnie pendant un certain temps.

C’est une bonne chose d’être guidé par un désir si saint. Êtesvous animé par un saint projet ? Je l’appelle saint parce que son but est saint – voir des peuples issus de toutes les nations qui n’ont jamais entendu parler de Jésus croire en lui, lui obéir et être sauvés par lui de leurs péchés et de la colère de Dieu. J’appelle aussi ce désir « saint » parce qu’il vient du Dieu saint et de sa Parole sainte, comme nous le verrons dans quelques instants. Il est juste et bon d’être animé d’une telle aspiration.

En avez-vous une ? Nous ne sommes pas censés avoir tous la même aspiration que Paul. L’un plante, l’autre arrose (voir 1 Corinthiens 3.6-8). Chacun de nous a ses propres dons (voir 1 Corinthiens 7.7). Chacun se tient debout ou tombe devant son propre maître (voir Romains 14.4). Mais je pense que Dieu serait heureux si tous ses enfants étaient animés d’un rêve similaire.

Une aspiration sainte pour les plus jeunes

Petits enfants, écoutez-moi attentivement un instant. Je sais que les mots aspiration sainte sont inhabituels et que vous ne les utilisez pas tous les jours. Une aspiration sainte désigne une chose que vous voulez vraiment faire et que Dieu veut que vous fassiez. Une

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chose que vous voulez tant réaliser que cela vous empêche de faire d’autres choses que vous aimez également. Paul a vraiment voulu aller à Rome pendant des années. Mais il ne l’a pas fait parce que la priorité du moment était ailleurs. Il voulait prêcher l’Évangile en Asie et en Grèce parce que leurs habitants ne connaissaient pas Jésus. Il avait vraiment très envie de le faire. Nous appelons ce genre de désir une aspiration. Et nous l’appelons une aspiration sainte lorsque Dieu est au diapason avec vous.

En avez-vous une ? Probablement pas encore. Mais un jour viendra où vous serez des adultes. Et une des différences entre un enfant et un adulte est que grandir en tant que chrétien signifie développer une aspiration selon Dieu.

La plupart des petites filles, y compris ma Talitha, aiment avoir et jouer avec des poupées. C’est une bonne chose. Mais le jour viendra, petites filles, où vous mettrez de côté ce plaisir pour profiter de la joie plus grande de vous occuper de vrais bébés, dans une garderie par exemple. Et peut-être même qu’un jour vous dirigerez un ministère pour prendre soin de bébés souffrant de malnutrition à l’étranger ou de bébés orphelins. Et pour certaines d’entre vous, cela deviendra une vocation. Pour d’autres, ce sera une autre vocation.

Et vous, jeunes garçons, écoutez-moi. Si vous êtes comme moi, rien ne vous intéresse plus que d’avoir un ballon, un camion, ou un pistolet, et des copains pour jouer avec vous. Je n’ai jamais eu de vrai pistolet (sauf une carabine à plomb), mais j’ai abattu beaucoup de méchants imaginaires avec mon pistolet et mon fusil factices. J’aimais jouer au football avec mes copains, creuser des chemins de l’autre côté de la route pour mes camions et dégainer mon pistolet à la vitesse de l’éclair. C’était amusant. Et c’était bien. Mais un jour, vous ne serez plus des petits garçons. Et une des différences entre un petit garçon et un homme, c’est que grandir en tant que chrétien implique de développer un rêve conforme à la volonté divine. Cela signifie donc que le plaisir des fusils, des camions et des ballons s’amoindrira au fur et à mesure que la joie de se battre pour la justice et le salut croîtra en vous. Grandir,

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c’est avoir le désir de manier avec puissance l’épée de l’Esprit, de conduire un camion plein d’amour pour les nécessiteux et de tenir ferme devant l’Ennemi au nom de Jésus.

Chers parents, célibataires, jeunes et moins jeunes dans la foi, vous devriez tous avoir un rêve spirituel – quelque chose que vous avez vraiment envie de faire pour la gloire de Dieu. Quelque chose qui vous habite en profondeur. Cette chose vous enjoint de ne pas

« aller à Rome » pour le moment. Elle donne à votre vie une orientation, une organisation et une passion éternelles.

La source de la sainte aspiration

D’où vient-elle ? Une part essentielle de la réponse réside dans le lien entre les versets 20 et 21 de Romains 15 :

« Et je me suis fait honneur d’annoncer l’Évangile là où Christ n’avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d’autrui, selon qu’il est écrit : Ceux à qui il n’avait point été annoncé verront, et ceux qui n’en avaient point entendu parler comprendront. »

Mais voilà ce qui est étonnant et important pour nous. Nous savons, grâce aux passages d’Actes 9, 22 et 26, que Paul a été appelé par Jésus-Christ ressuscité sur la route de Damas. C’est dans Actes 26.17-18 que Paul reçoit de Jésus sa mission :

« Je t’ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t’envoie, afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils reçoivent par la foi en moi, le pardon des péchés et l’héritage avec les sanctifiés. »

C’est donc de Jésus-Christ, ressuscité, vivant et souverain, qu’il a reçu l’appel à être une lumière pour les païens.

Ce n’est pourtant pas ce qu’il affirme dans Romains 15.21. Il ne dit pas : « J’ai l’ambition d’être une lumière pour les nations qui ne connaissent pas Christ, parce que Jésus m’a appelé sur la route de Damas. » Il dit en substance : « J’ai cette ambition – je

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suis conduit par une passion pour prêcher là où Christ n’a pas été nommé – parce qu’Ésaïe 52.15 dit : « Car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, ils apprendront ce qu’ils n’avaient point entendu. »

Qu’en pensez-vous ? Voici mon opinion. Quand Jésus a appelé Paul sur la route de Damas pour qu’il apporte l’Évangile aux païens qui n’en avaient jamais entendu parler, Paul a pris sa Bible (ce que nous appelons aujourd’hui l’Ancien Testament, ou les Écritures juives) et a cherché une confirmation et une explication à cet appel, afin de voir de quelle manière celui-ci s’inscrivait dans le plan global de Dieu. Et il l’a trouvée. C’est donc pour nous qu’il parle ainsi. Il ne fait pas seulement référence à son expérience sur la route de Damas, que nous n’aurons jamais. Il fait référence à la parole écrite de Dieu, que nous avons, et il y enracine son rêve.

Voici donc ma réponse à la question « D’où vient votre sainte aspiration ? » : Elle vient d’une rencontre personnelle avec le Messie vivant (pas nécessairement aussi spectaculaire que celle de Paul sur la route de Damas), façonnée, informée et renforcée par la parole écrite de Dieu. Lorsque vous méditez la loi du Seigneur jour et nuit (Psaumes 1.2) – lorsque vous vous immergez dans sa Parole – Dieu prend certaines vérités de cette Parole pour les ancrer dans votre cœur jusqu’à ce qu’elles deviennent une aspiration personnelle. Si cela ne vous est pas encore arrivé, imprégnez-vous de la Parole de Dieu et demandez-lui d’agir en vous.

Un besoin incommensurable

Dieu ne nous conduit pas vers des aspirations sans intérêt que nous regretterons à la fin de notre vie. Il y aura toujours un besoin à satisfaire (non pas un besoin en Dieu mais dans le monde). Cette idée n’a rien à voir avec l’exaltation de soi. Elle constitue toujours une forme d’amour et répond toujours au besoin de quelqu’un.

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Or, quel est le besoin incommensurable auquel Paul fait référence dans ce texte ? Regardez au verset 20 : « Et je me suis fait honneur d’annoncer l’Évangile là où Christ n’avait point été nommé. » Cela signifie que Paul a pris la ferme décision d’aller prêcher l’Évangile à des personnes qui n’avaient jamais entendu parler de Christ, qui ne connaissaient même pas son nom.

Voici la question qui se pose à nous maintenant : si ces gens ne connaissent même pas le nom de Jésus, ont-ils la responsabilité de croire en lui pour obtenir le salut ? Et si ce n’est pas le cas, alors ne serait-il pas plus sûr, pour eux, de les laisser dans leur ignorance et de croire que Dieu aura pitié d’eux et les sauvera car ils n’ont pas entendu parler de Jésus ? Pourquoi Paul se faisait-il un tel devoir de souffrir pour prêcher l’Évangile à des gens qui n’avaient jamais entendu le nom de Jésus ?

Paul répond à cette question dans Romains 1.18-23. Lisez attentivement ce passage. Il parle de tous ces peuples et nations qui n’ont jamais entendu le nom de Jésus, et qu’il cherche à atteindre :

La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables [Ce sont là les paroles fatales qui définissent le besoin incommensurable que Paul voit ; les nations qui n’ont jamais entendu parler de Jésus n’auront aucune excuse au jour du jugement], car ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles.

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Paul affirme aussi dans Romains 2.12 : « Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi. » Tout le monde sera jugé en fonction de ce à quoi il a accès. Et tous ceux qui n’ont pas entendu parler de l’Évangile périront, parce que tous annihilent la vérité qui est devant eux et vivent en rébellion contre Dieu. Il n’y a qu’un seul espoir : entendre et croire en l’Évangile de Jésus-Christ.

Le besoin des nations qui ne connaissent pas le nom de Jésus est incommensurable. C’est un besoin infini. Il n’existe pas de plus grand besoin pour les nations que celui d’entendre le message biblique et d’y croire. Parce que l’Évangile de Jésus « est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec » (voir Romains 1.16). Et personne ne peut être sauvé sans lui.

Nous ne sommes pas tous appelés à partir comme Paul. Mais on ne peut pas vouloir faire preuve d’amour et ne pas désirer que notre vie compte ou qu’elle contribue à répondre à ce grand besoin.

Une stratégie mondiale

Certains d’entre vous cependant sont appelés par Dieu à se joindre à Paul, personnellement et dans cette stratégie globale tout à fait particulière. Voici donc cette stratégie... tout à fait impressionnante.

Paul commence par faire au verset 19b les déclarations suivantes : « …ainsi depuis Jérusalem et les pays voisins jusqu’en Illyrie, j’ai abondamment répandu l’Évangile de Christ » (Romains 15.19) C’est-à-dire à partir de Jérusalem, en passant par la Syrie, l’Asie Mineure (Turquie), avant de descendre à l’est de la Grèce, pour remonter à l’ouest vers le nord de l’Italie où se trouve l’Albanie aujourd’hui. Paul dit que c’est là-bas qu’il a annoncé l’Évangile. Et il souligne cette étonnante déclaration au verset 23 en affirmant : « Mais maintenant, n’ayant plus rien qui me retienne dans ces contrées... » Et ensuite au verset 24, il dit : « ...je me rendrai en Espagne. »

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Que voulait-il dire en affirmant qu’il n’y avait plus rien qui le retenait entre Jérusalem et l’Illyrie ? Nous pouvons affirmer sans crainte qu’il restait des dizaines de milliers de personnes à évangéliser dans ces régions. Nous le savons parce que Paul écrit à Timothée qui se trouvait à Éphèse (donc dans cette région précisément) et lui ordonne de faire « l’œuvre d’un évangéliste » (voir 2 Timothée 4.5). Autrement dit, il reste encore des gens à évangéliser. Mais Paul dit que son travail est terminé dans cette région.

J’en déduis que Paul n’est pas un évangéliste local ; c’est un missionnaire pionnier, qui établit des têtes de pont. C’est-à-dire que son appel et son ambition ne consistent pas à faire de l’évangélisation là où l’Église a été implantée. C’est à l’Église de le faire. La vocation et l’ambition de Paul sont de prêcher l’Évangile là où il n’y a ni église qui évangélise, ni chrétiens. Là où le nom de Jésus n’est pas connu.

La terminologie ne joue pas un rôle crucial. Ce qui est essentiel ici, c’est la distinction. Il y a d’une part les missionnaires pionniers ou des terres lointaines, d’autre part les évangélistes. Les missionnaires rencontrent différentes cultures et apprennent à maîtriser de nouvelles langues. Et les missionnaires pionniers donnent leur vie « par la parole et par l’action, par la puissance des miracles et des prodiges, par la puissance de l’Esprit de Dieu » (Romains 15.18b-19a) pour briser des milliers d’années de ténèbres et de règne de Satan sur un peuple qui ne connaît pas le Roi des rois et le Sauveur du monde.

Telle était l’ambition de Paul. Et puisque l’ordre de faire des disciples de toutes les nations est toujours d’actualité, et qu’il existe encore aujourd’hui des peuples qui ne connaissent pas l’Évangile, chaque église devrait prier pour que Dieu suscite de nombreux missionnaires pionniers et fasse de nous tous des évangélistes.

Je peux souhaiter – et même prier – pour que dans dix ans, quelqu’un écrive une lettre au sujet d’un peuple non touché par l’Évangile pour dire : « Je suis ici pour annoncer l’Évangile à ceux qui ne l’ont jamais entendu, car comme il est écrit dans

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Romains 15.20 : « Je me suis fait honneur d’annoncer l’Évangile

là où Christ n’avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d’autrui. » Dieu a gravé ce mot dans mon cœur et en a fait une sainte ambition.

Je prie que notre Seigneur agisse dans ce sens. Amen.

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ÉPHÉSIENS 1.3-6

Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction dans les lieux célestes en Christ ! En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui ; il nous a prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, pour célébrer la gloire de sa grâce dont il nous a favorisés dans le bien-aimé.

1

L’histoire

de sa gloire

Par nature, les êtres humains ne tirent pas les mêmes conclusions des faits que Dieu, et dans notre nature humaine nous ne ressentons pas la même chose que Dieu à propos des conclusions qu’il tire de ces faits.

Par nature humaine, j’entends un esprit, une attitude, un penchant ayant une mauvaise opinion de beaucoup de choses. « Par nature, [nous sommes] des enfants de colère » (Éphésiens 2.3).

Du fait de notre nature même, il y a quelque chose de mauvais en nous. Nous ne nous contentons pas de faire de mauvaises choses ; notre nature est mauvaise, et nous ne faisons pas toujours le bien avec les capacités que Dieu nous a données. Nous pourrions aussi prendre ce texte dans 1 Corinthiens 2.14a : « Mais l’homme naturel n’accepte pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont pour lui une folie. »

Si Dieu dit quelque chose de différent de ce que nous aimerions entendre, cela ne nous convient pas. Par nature, nous considérons de nombreux faits vrais comme insensés. Il y a donc en nous quelque chose qui ne va pas : quand Dieu tire des conclusions qui nous paraissent étranges, nous nous mettons en travers de son chemin, nous nous ne sommes pas d’accord avec lui et le remettons en question.

l’histoire de sa gloire 21

Le but de Dieu vis-à-vis des missions

Plus je vieillis, plus j’en vois les preuves en moi-même ainsi que chez d’autres chrétiens, par la manière dont nous lisons nos Bibles et dont nous répondons aux besoins. Par exemple, pour avoir pour les peuples non atteints un cœur profond, durable et centré sur Dieu, nous devons nous ancrer sur le même fondement que celui de Dieu. Mais quand nous voyons sur quoi Dieu base son amour pour les nations, nombreux sont ceux qui se sentent mal à l’aise, car Dieu base son cœur pour les nations sur sa passion pour son propre nom et sa propre gloire.

Je voyage partout dans le monde pour affirmer cela, puis j’observe les réactions des gens et je réponds aux questions. Depuis une trentaine d’années, j’ai remarqué que la jalousie de Dieu pour son propre nom, mû par un désir de sauver et juger les nations, est étrangère à de nombreux croyants, sans parler des incroyants. Puisque cela nous est si étranger, j’aimerais établir la thèse suivante que Dieu base son cœur pour les nations sur son cœur pour luimême.

Pour cela, je voudrais proposer un éventail de textes, car ce que je pense n’a aucune importance si cela ne correspond pas à la vérité biblique. La seule chose qui devrait vous préoccuper, c’est de savoir si ce que je dis correspond à ce que la Bible enseigne. C’est tout ce qui compte. Mon autorité en tant que pasteur ne compte pas. Le fait que je sois plus âgé que la plupart des lecteurs ne compte pas non plus, ni le fait que j’aie un certain niveau d’instruction. Ce qui compte, c’est ceci : cet homme se place-t-il sous l’autorité de la Bible ? Se soumet-il à la Bible et communique-t-il ensuite clairement ce qu’il y trouve, de sorte que le commun des mortels puisse dire : « Oui, ce doit être exact et sûrement ce que le texte veut dire, car c’est écrit là. »

UNE QUESTION D’HONNEUR 22

Le but ultime de Dieu

Le cœur de Dieu pour les nations est basé sur la recherche de sa gloire. Le zèle de Dieu pour faire connaître aux nations la gloire de son Fils et sauver les pécheurs est fondé sur son zèle à vouloir que son nom soit exalté dans et par l’adoration du Messie. Voilà un argument de choc ! Et je pense que pour le prouver, il suffit de prendre en compte un ensemble de textes prouvant que Dieu agit uniquement dans le but de magnifier sa gloire.

Voici donc ma thèse : le but ultime de Dieu à travers la création et la rédemption est de préserver et déployer sa gloire pour le plaisir de son peuple racheté issu de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation. Le but ultime de Dieu est de préserver et de démontrer sa gloire. Voilà bien une chose qui peut paraître choquante pour beaucoup de gens. Cela semble tellement égocentrique et auto-exaltant !

La raison pour laquelle l’exaltation de soi de Dieu – c’est-à-dire la poursuite de la magnificence de sa propre gloire – est non pas vicieuse mais vertueuse, pas malveillante mais aimante, réside dans le mot plaisir. Il le fait pour le plaisir de son peuple. Si Dieu ne préservait pas et n’exaltait pas sa gloire, nous ne recevrions pas la chose même par laquelle nous avons été conçus pour être le plus satisfaits – à savoir, Dieu et sa gloire. Il est le seul être dans l’univers pour qui l’exaltation de soi est la plus haute vertu et le plus grand acte d’amour. Lorsque vous vous tenez devant Dieu, si vous avez les pensées de Dieu et non celles du monde, ce que vous voulez, c’est que Dieu dise : « Eh, viens voir par ici et regarde ça ! » De plus, vous voulez qu’il soit Dieu, dans la plénitude de sa grâce et de sa justice, pour que vous puissiez passer l’éternité à l’apprécier et à croître davantage en lui.

Examinons Ésaïe 28.5 : « En ce jour, l’Éternel des armées sera une couronne éclatante et une parure magnifique pour le reste de son peuple. » Que signifie le fait qu’il sera une couronne éclatante ? Sur la tête de qui se trouvera-t-elle ? Il est la couronne. Il n’est pas la tête.

l’histoire de sa gloire 23

Elle sera sur votre tête. Prenez-en conscience et soyez émerveillé. Il sera une couronne de gloire et un diadème de beauté. Autrement dit, il satisfera tous les désirs de gloire et de beauté que vous avez. Tout ce que vous avez toujours désiré sera satisfait en lui.

C’est donc avec amour qu’il s’élève et dit : « Me voici, monde ! Admire ! » Si c’était vous qui agissiez ainsi, il ne pourrait être dit de vous que vous faites preuve d’amour, car vous ne pouvez satisfaire pleinement. Lui seul le peut. Votre rôle se cantonne à aller dans le monde entier pour le montrer et dire : « Monde, regarde ! » Regardez à Jésus-Christ en particulier, car quand il est mort, la gloire de la grâce de Dieu a été magnifiée, représentant ainsi l’apogée de toute sa gloire. C’est pour cela que Jésus-Christ est le centre de toute chose.

À la louange de sa glorieuse grâce

Les textes que nous allons examiner seront présentés dans l’ordre chronologique. Ce premier passage décrit un événement qui s’est déroulé chronologiquement en tout premier dans l’univers – en réalité même, c’était bien le tout premier, bien avant l’univers. Observez Éphésiens 1 :

3 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ! 4 En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui ; 5 il nous a prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, 6 pour célébrer la gloire de sa grâce dont il nous a favorisés dans le bien-aimé. (versets 3-6)

Ou pour le paraphraser : avant la fondation du monde, le désir profond de Dieu était d’être loué. Choisir, prédestiner, adopter –ce furent là des moyens choisis par lui pour atteindre ce but ultime. Et l’objectif est que nous louions sa glorieuse grâce, qui a été suprêmement manifestée en Jésus et planifiée avant la fondation du monde.

UNE QUESTION D’HONNEUR 24

Voici donc mon premier argument : depuis le début, avant même que nous existions, le dessein de Dieu a toujours été d’être loué pour sa grâce glorieuse.

Les images sont créées pour imager

L’élément suivant dans ma chronologie est la création.

Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. (Genèse 1.26-27)

Que signifie être créé à l’image de Dieu ? Des centaines de livres ont été écrits sur l’imago dei, comme on l’appelle. Voilà une question d’une importance capitale. Est-ce de notre raison qu’il est question ? De nos émotions ? De notre responsabilité morale ? Dans quelle mesure sommes-nous comme Dieu ?

Pour éviter toute forme de controverse, je vous propose de simplifier la chose : les images sont créées pour donner une image. Quel est le but d’une image ? D’illustrer ! Si quelqu’un érige une statue de Staline, c’est pour que les gens la regardent et pensent à lui. Si quelqu’un élève une statue de George Washington, c’est afin qu’en la regardant, les gens pensent aux pères fondateurs. Les images sont faites pour représenter. Si donc contrairement à tous les autres animaux, Dieu nous a créés à son image, peu importe la signification détaillée de cet acte, cela indique clairement ceci : Dieu est la réalité, et nous sommes son image. Les images sont créées pour mettre en avant la réalité première.

Pourquoi Dieu a-t-il créé l’homme ? Pour se montrer lui-même ! Il a créé de petites images de lui pour qu’elles parlent, agissent et ressentent d’une manière qui révèle la façon dont Dieu est – pour que les gens regardent la façon dont vous vous comportez, dont vous pensez, dont vous ressentez, et disent : « Dieu doit être grand.

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Dieu doit être réel. » C’est pour cela que vous existez. Dieu ne vous a pas créé en tant que fin en soi. Il est la fin et vous êtes le moyen. Et c’est réellement une bonne nouvelle parce que la meilleure façon de montrer que Dieu a une valeur infinie est d’être profondément heureux en lui. Si le peuple de Dieu s’ennuie avec lui, cela veut dire que nous offrons une mauvaise image de lui. Dieu n’est pas malheureux en lui-même. Il est infiniment enthousiasmé par sa propre gloire.

C’est pourquoi le Fils a reçu les paroles suivantes : « Celuici est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matthieu 3.17b). Notez toute mon affection. Dieu ne se contente pas de dire qu’il aime bien Jésus. Il est si satisfait de Jésus en tant qu’image de lui-même qu’il met en lui toute son affection. Donc, si nous regardons la télévision, utilisons un ordinateur, gérons notre argent et consommons de la nourriture d’une manière qui communique au monde que ces choses sont notre trésor plutôt que Dieu, que ces choses nous satisfont plus que Dieu, alors il aura mauvaise presse et nous ne ferons pas ce pour quoi nous avons été créés. Nous avons été créés pour être l’image de Dieu.

Ainsi, Dieu a prédestiné des êtres humains pour sa gloire, et il a créé des êtres humains pour manifester sa gloire.

Dieu agit pour l’amour de son nom

En restant dans l’ordre chronologique, nous allons maintenant passer à l’exode.

5 Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Le jour où j’ai choisi Israël, j’ai levé ma main vers la postérité de la maison de Jacob, et je me suis fait connaître à eux dans le pays d’Égypte ; j’ai levé ma main vers eux, en disant : Je suis l’Éternel, votre Dieu. 6 En ce jour-là, j’ai levé ma main vers eux, pour les faire passer du pays d’Égypte dans un pays que j’avais cherché pour eux, pays où coulent le lait et le miel, le plus beau de tous les pays. 7 Je leur dis : Que chacun rejette les abominations qui attirent ses regards,

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et ne vous souillez pas par les idoles de l’Égypte ! Je suis l’Éternel, votre Dieu. 8 Et ils se révoltèrent contre moi, et ils ne voulurent pas m’écouter. Aucun ne rejeta les abominations qui attiraient ses regards, et ils n’abandonnèrent point les idoles d’Égypte. J’eus la pensée de répandre ma fureur sur eux, d’épuiser contre eux ma colère, au milieu du pays d’Égypte. 9 Néanmoins j’ai agi par égard pour mon nom, afin qu’il ne soit pas profané aux yeux des nations parmi lesquelles ils se trouvaient, et aux yeux desquelles je m’étais fait connaître à eux, pour les faire sortir d’Égypte. (Ézéchiel 20.5-9)

Nous commençons à entrevoir ici ce qui va culminer avec la croix de Jésus-Christ – à savoir que le motif de la délivrance d’un peuple rebelle est la jalousie de Dieu pour son nom. Si à ce moment-là, Dieu n’avait pas été suprêmement jaloux de son nom, la colère se serait abattue sur le peuple d’Israël : « J’eus la pensée de répandre ma fureur sur eux, d’épuiser contre eux ma colère, au milieu du pays d’Égypte » (Ézéchiel 20.8b).

C’est ce qu’ils méritaient. Mais un élément a contrôlé cette juste disposition en Dieu : « Néanmoins j’ai agi par égard pour mon nom, afin qu’il ne soit pas profané aux yeux des nations parmi lesquelles ils se trouvaient, et aux yeux desquelles je m’étais fait connaître à eux, pour les faire sortir d’Égypte » (Ézéchiel 20.9)

Pour faire connaître sa puissance

Comprenez ce principe. Il y a tellement de chrétiens aujourd’hui qui voient le salut de Dieu comme une preuve de leur valeur au lieu d’y voir la valeur de Dieu. Mais cela ne fonctionne absolument pas ici. Quand ils ont traversé la mer à pied sec jusqu’à la terre ferme, qu’ont-ils dit ? « Si nous y sommes parvenus, c’est que nous devons être vraiment bons ! » Pas du tout ! Ils méritaient la colère, et ils ont été délivrés parce que Dieu était vraiment grand et qu’il voulait être reconnu comme tel.

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Voici comment le Psaume 106 le présente :

6 Nous avons péché comme nos pères, nous avons commis l’iniquité, nous avons fait le mal. 7 Nos pères en Égypte ne furent pas attentifs à tes miracles, ils ne se rappelèrent pas la multitude de tes grâces, ils furent rebelles près de la mer, près de la mer Rouge. 8 Mais il les sauva à cause de son nom, pour manifester sa puissance. (versets 6-8)

Oh comme je suis reconnaissant envers les responsables de la louange qui comprennent cela et qui disent régulièrement à l’église : « Nous allons glorifier notre Rédempteur ! » Nous n’allons pas nous glorifier à l’idée que le salut que Dieu nous a accordé signifie que nous sommes glorieux. Il n’est pas question de nous exprimer de la sorte. Cette attitude ne satisfait pas notre âme. C’est l’esprit charnel qui utilise la croix pour renforcer notre ego. Nombreux sont ceux qui agissent ainsi, mais la croix crucifie l’ego et replace toute la valeur sur Jésus et le Père.

Pourquoi dix plaies ?

Passons maintenant au livre de l’Exode. Dieu dit : « J’endurcirai le cœur de Pharaon, et il les poursuivra ; mais Pharaon et toute son armée serviront à faire éclater ma gloire, et les Égyptiens sauront que je suis l’Éternel » (Exode 14.4).

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi Dieu a utilisé dix plaies au lieu d’une seule pour délivrer Israël du pays d’Égypte ? Si vous pensiez comme le monde, vous vous diriez : « Eh bien, il a fait de son mieux avec les neuf premières plaies, et puis il a abattu sa carte maîtresse à la dixième et ça a marché. » Ce n’est ce qui s’est passé, car nous lisons au début de l’histoire qu’il avait l’intention de multiplier ses manifestations en Égypte (voir Exode 7.3-4). Dieu avait prévu de se manifester plusieurs fois en Égypte. Pourquoi ? Parce qu’il voulait faire éclater sa gloire à travers l’endurcissement de Pharaon, en colère contre Dieu. Il voulait se magnifier lui-même.

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L’exode, qui est une référence à notre exode du péché, était basé sur le zèle de Dieu pour son nom.

Une saine jalousie

Le don de la loi a eu lieu quelques mois après l’exode.

3 Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. 4 Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car, moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent. (Exode 20.3-5)

N’ayez pas de dieux devant moi car je suis jaloux, dit Dieu. Que signifie jaloux ici ? Il existe une bonne et une mauvaise jalousie. J’ai récemment dispensé quelques conseils prénuptiaux à un couple, et j’ai examiné certains traits de personnalité que j’avais pu observer avant de les interroger sur ce qu’il ressentirait si elle passait du temps avec ses amies après leur mariage, et ce qu’elle en penserait s’il sortait avec ses amis masculins, avant d’aborder d’autres sujets. Je les ai interrogés parce que je cherchais à déceler une jalousie malsaine du genre : « Tu es à moi ! Tu dois être à la maison tous les soirs ! Tu ne dois rien me refuser ! » Ce serait un exemple de jalousie malsaine.

Il existe cependant une jalousie tout à fait saine. Si mon épouse Noël décidait de s’intéresser à un autre homme, si elle commençait à passer de longues heures avec lui au Starbucks, à avoir des conversations profondes de cœur à cœur, et s’éloignait de plus en plus de moi, j’aurais toutes les raisons de me mettre en colère. C’est pourquoi Dieu se met vraiment en colère lorsque nous fréquentons le monde de manière inappropriée. Pourquoi ? Parce que nous sommes conçus pour lui donner toute la gloire, pour trouver notre plus grande et notre plus profonde satisfaction en

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lui. Ce qu’il veut dire par cette loi, c’est : « Je suis le numéro un –point final. Et vous serez détruit si vous n’êtes pas d’accord. » Mais, ce genre de discours rebute vraiment les gens. Il faut le leur dire quand même pour que certaines personnes voient à quel point elles sont charnelles et égocentriques. C’est la loi.

La miséricorde dans le désert

Les Israélites ont longtemps erré dans le désert. Pourquoi ? Pourquoi les a-t-il épargnés ? C’était un peuple franchement rebelle, tout comme nous sans Dieu.

13 Et la maison d’Israël se révolta contre moi dans le désert. Ils ne suivirent point mes lois, et ils rejetèrent mes ordonnances, que l’homme doit mettre en pratique, afin de vivre par elles, et ils profanèrent à l’excès mes sabbats. J’eus la pensée de répandre sur eux ma fureur dans le désert, pour les exterminer.

14 Néanmoins, j’ai agi par égard pour mon nom, afin qu’il ne soit pas profané aux yeux des nations en présence desquelles je les avais fait sortir d’Égypte. (Ézéchiel 20.13-14)

Nous avons déjà vu cela auparavant. Cela n’a de cesse de se répéter dans l’histoire d’Israël.

L’Évangile avant l’Évangile

Nous allons sauter la conquête de Canaan pour arriver au moment où les Israélites exigent un roi. J’aime ce passage car il est vraiment riche d’Évangile avant l’Évangile. Nous avons vu l’Évangile dans l’exode : le fait que le salut d’un peuple rebelle était enraciné non pas dans leur propre valeur, mais dans celle de Dieu. Et nous allons le voir à nouveau ici. Le peuple a demandé à avoir un roi comme les autres nations, or cela n’enchante pas Samuel et met Dieu en colère. Que se passe-t-il alors ?

19 Et tout le peuple dit à Samuel : Prie l’Éternel, ton Dieu, pour tes serviteurs, afin que nous ne mourrions pas ; car nous avons ajouté à tous nos péchés le tort de demander pour nous

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un roi. 20 Samuel dit au peuple : N’ayez point de crainte ! Vous avez fait tout ce mal ; mais ne vous détournez pas de l’Éternel, et servez l’Éternel de tout votre cœur. (1 Samuel 12.19-20)

Je ne me souviens pas de la date exacte, mais il y a quelques années de cela, j’ai lu ce passage et je me suis dit : « Quelle étrange connexion ! » Le lien entre « N’ayez point de crainte ! » et « Vous avez fait tout ce mal » est vraiment étrange. On se serait attendu à voir écrit : « Craignez ! Vous avez tellement mal agi. Craignez ! »

Mais il est écrit au contraire : « N’ayez point de crainte ! Vous avez fait tout ce mal. » C’est ce que je veux dire en parlant d’Évangile. C’est une grâce imméritée, une miséricorde imméritée. Pourquoi ? Quelle en est la base ?

20 Samuel dit au peuple : N’ayez point de crainte ! Vous avez fait tout ce mal ; mais ne vous détournez pas de l’Éternel, et servez l’Éternel de tout votre cœur. 21 Ne vous en détournez point ; sinon, vous iriez après des choses de néant, qui n’apportent ni profit ni délivrance, parce que ce sont des choses de néant. 22 L’Éternel n’abandonnera point son peuple, à cause de son grand nom, car l’Éternel a résolu de faire de vous son peuple. (1 Samuel 12.20-22)

Ainsi, durant l’exode, le peuple a été délivré et n’a pas subi la colère divine parce que Dieu était jaloux de son nom en Égypte. Ici, le peuple a commis une trahison et a accusé Dieu en disant en substance : « Nous voulons un autre roi. Nous voulons être comme les autres nations. Nous n’aimons pas l’idée de la théocratie. Nous voulons un autre roi. » Plus tard, ils ont appelé cela péché, et Samuel a pris la parole devant eux afin de les rassurer. Samuel aurait pu dire : « N’ayez pas peur car Dieu est miséricordieux, Dieu est gracieux, il veut maintenir l’amour de son alliance. » Il aurait pu dire toutes ces choses qui auraient été tout aussi vraies, mais au lieu de cela, il a dit : « L’Éternel ne rejettera pas son peuple pour l’amour de son grand nom. »

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Comment prier ?

Comment prier en réponse à cela ?

Je me souviens d’une période particulière au Fuller Seminary lors du printemps 1969, alors que mon univers volait en éclats. J’ai traversé des révolutions coperniciennes, car lorsque vous avez été centré sur l’homme toute votre vie, tout doit un jour s’effondrer pour que votre monde puisse se reconstruire. Comme Noël et moi venions de nous marier en décembre 1968, elle a donc dû traverser cette épreuve avec moi.

Alors jeunes mariés, nous nous agenouillions tous les soirs pour prier près du canapé beige du salon de notre petite maison sur Orange Grove Boulevard. Je me souviens avoir dit à Noël : « Tu sais, il est facile de savoir quand la théologie d’une personne est chamboulée en observant sa façon de prier. » Parce qu’en effet, nous priions différemment. Des paroles comme « Que ton nom soit sanctifié » commençaient à prendre tout leur sens. Ce n’était plus une simple phrase prononcée machinalement ! « Que ton nom soit sanctifié » était devenu notre requête à Dieu pour qu’il se manifeste avec force dans le monde et avec grandeur dans nos cœurs. D’où ma question pour vous : de quelle manière votre découverte de Dieu affecte-t-elle votre prière ?

Voici un moyen : « C’est à cause de ton nom, ô Éternel ! Que tu pardonneras mon iniquité, car elle est grande » (Psaumes 25.11). Priez-vous de cette manière ? Ce genre de pensée vous vient-il à l’esprit ? Cela ne m’était certainement pas venu à l’esprit avant que je n’ouvre les yeux sur des textes, des centaines de textes, comme celui-ci.

Nous le disons maintenant, mais avec des mots différents. Nous disons : « Je prie au nom de Jésus, amen. » Parce que de ce côté-ci de la croix, nous connaissons ce nom – c’est Jésus. Dieu a mis son Fils en avant pour exalter sa propre droiture et préserver sa propre justice en sauvant les pécheurs. Donc quand nous demandons la miséricorde, totalement imméritée, à qui faisons-nous appel ? À

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nous-même ? Non, car rien ne peut fonctionner à part ceci : « Pour l’amour de ton nom, Seigneur, fais grandir ton nom en pardonnant mes péchés et en m’utilisant, brisé et imparfait comme je suis. »

Ou que diriez-vous de cette prière : « Il me conduit dans les sentiers de la justice à cause de son nom » (Psaumes 23.3b). Pourquoi vous sanctifie-t-il en vous conduisant dans les sentiers de la justice ? Réfléchissez à la façon dont vous pourriez prier en réponse à ce verset. « Seigneur, conduis-moi aujourd’hui dans les sentiers de la justice pour l’amour de ton nom, je veux voir ta grandeur. »

La souffrance avant la joie

Noël et moi avions une chaise à bascule que je lui avais achetée quand nous avons eu notre premier enfant en Allemagne. Je m’asseyais dans ce fauteuil tous les dimanches soir. Il n’y avait jamais rien d’organisé le dimanche soir en Allemagne, et pendant environ un an, j’ai lu Religious Affections* de Jonathan Edwards. Je lisais guère plus de deux ou trois pages par nuit. Tout ce livre me remuait en profondeur.

Le texte d’Ézéchiel 36 m’a sauté aux yeux dans la section qu’Edwards a consacrée à ce qu’il appelle l’humiliation évangélique.

22 C’est pourquoi dis à la maison d’Israël : Ainsi parle l’Éternel : Ce n’est pas à cause de vous que j’agis de la sorte, maison d’Israël ; vous avez profané parmi les nations où vous êtes allés.

23 Je sanctifierai mon grand nom qui a été profané parmi les nations, que vous avez profané au milieu d’elles. Et les nations sauront que je suis l’Éternel, dit le Seigneur, l’Éternel, quand je serai sanctifié par vous sous leurs yeux… 32 Ce n’est pas à cause de vous que j’agis de la sorte, dit le Seigneur, l’Éternel, sachez-le ! Ayez honte et rougissez de votre conduite, maison d’Israël ! (Ézéchiel 36.22-23, 32)

* Dover Publications 2013. Non paru en français à ce jour.

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Si cela m’a autant bouleversé en 1972, c’est parce que j’étais entouré de livres sur l’estime de soi. Et comme je lisais Ézéchiel 36, je me suis dit qu’aucun de ces livres ne citerait jamais ce texte. Aucun d’eux n’aurait jamais, jamais, jamais dit : « Ce n’est pas à cause de vous que j’agis de la sorte, dit le Seigneur, l’Éternel, sachez-le ! Ayez honte et rougissez de votre conduite, maison d’Israël ! »

Nous devons expérimenter un véritable brisement avant de sauter de joie devant la croix. La croix nous dit dans un premier temps : « C’est à cause de vous que je suis ici. Votre péché est si terrible qu’il a nécessité la mort du Fils de Dieu pour que celui-ci soit enclin à sauver votre âme. »

Jésus glorifie le Père

Nous voyons la même chose dans le Nouveau Testament. Jésus nous dit ceci : « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (Jean 17.4).

En accomplissant l’œuvre que Jésus a reçue du Père, il a glorifié le Père. Et dans Jean 7.18, Jésus dit ceci : « Celui qui parle de son propre chef cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui. » Dieu a envoyé Jésus pour avoir la gloire pour lui-même ! C’est pour cela qu’il l’a envoyé.

Dans Romains 15.8-9, Paul dit : « Je dis, en effet, que Christ a été serviteur des circoncis, pour prouver la véracité de Dieu en confirmant les promesses faites aux pères, tandis que les païens glorifient Dieu à cause de sa miséricorde. »

Dieu a envoyé Jésus pour que les païens puissent glorifier Dieu pour sa miséricorde.

Que veut dire la petite préposition pour ici : « …glorifient Dieu pour sa miséricorde » ? Ne pourrions-nous pas paraphraser par : « …glorifient Dieu sur la base de sa miséricorde » ? Cela voudrait dire que l’expérience de la miséricorde incite à glorifier Dieu pour sa miséricorde. Dieu reçoit la gloire, nous recevons la miséricorde,

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et nous avons alors le meilleur des mondes possibles. Je ne voudrais pas qu’il en soit autrement. Mais notre esprit naturel dira : « Non, je ne peux pas vraiment être heureux si je ne reçois pas la gloire, et je n’aime pas l’idée d’un Dieu qui n’a pas besoin d’un petit peu de miséricorde. » J’entends parfois les gens parler de « pardonner Dieu ». Cela me fait bondir. Je dois surveiller mon langage quand j’entends de telles choses.

Comment Dieu justifie-t-il les pécheurs ?

L’épître aux Romains détient probablement le paragraphe le plus important de la Bible. C’est un peu risqué de dire une chose pareille, mais si je devais choisir, je prendrais un passage de Romains 8 ou alors de Romains 3.

Dans Romains 3, Paul pose la question du péché humain en termes de gloire : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3.23). En Romains 1, nous avons lu que nous avons tous échangé la gloire de Dieu contre des images, en particulier celle que nous renvoie le miroir. Romains 1.23 nous dit : « [Nous avons] changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. »

Puis, dans Romains 3.23, Paul dit : « Car tous ont péché et sont privés... », ce qui implique littéralement un manque. Il nous manque quelque chose parce que nous avons échangé la gloire de Dieu contre des choses de moindre importance. Nous nous en sommes détournés pour adopter notre gloire préférée. Tous ont péché, et c’est ce qu’est le péché : préférer une autre gloire à celle de Dieu. Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.

Mais voici comment Dieu justifie les pécheurs : 23 Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; 24 et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. 25 C’est lui que Dieu a destiné à être, par son sang pour ceux qui croiraient, victime

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propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience ; 26 il montre ainsi sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus. (Romains 3.23-26)

Si Dieu ignore les péchés commis dans l’Ancien Testament et dans votre vie – s’il se contente de les ignorer – que se passe-t-il ? Les péchés rabaissent la gloire de Dieu, lui donnant peu de valeur. Comment alors Dieu peut-il être juste et nous pardonner ? La réponse réside dans la mort de son Fils, qui eut pour but de montrer la gravité du péché. Il s’est servi de son Fils pour magnifier la valeur de sa gloire.

Dans l’histoire de la rédemption, Dieu a toujours agi pour sa gloire ; par conséquent, notre vie tout entière a pour but de nous associer à lui dans ce sens. Si vous êtes sur cette planète, c’est pour vous joindre à Dieu en participant à sa gloire. D’après Romains 5, tous les êtres humains que vous rencontrerez, n’importe où dans le monde, dans n’importe quelle culture, sont à la fois désobéissants et rebelles et ont besoin d’être justifiés par la foi seule. Ils ont tous arrêté de glorifier Dieu pour ce qu’il est réellement. Notre devoir est donc de leur rappeler de glorifier Dieu.

Pourquoi Jésus revient-il ?

Avançons maintenant jusqu’à la fin, jusqu’à sa seconde venue. Pourquoi Jésus revient-il ?

9 Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force, 10 lorsqu’il viendra en ce jour-là pour être glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru – car notre témoignage auprès de vous a été cru. (2 Thessaloniciens 1.9-10)

La seconde épître aux Thessaloniciens nous donne au chapitre 1 deux raisons pour lesquelles le Fils de Dieu revient sur terre : pour être glorifié et pour susciter l’émerveillement. Je n’aurais jamais

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songé à cela au cours des vingt-deux premières années de ma vie. Si quelqu’un m’avait demandé la raison du retour de Jésus, j’aurais répondu : « Il va revenir pour me chercher – pour me sauver. » Et c’est vrai ; mais c’est aussi un peu biaisé. J’étais ignorant à l’époque. Mes pensées n’étaient pas ses pensées. Elles n’étaient pas basées sur ce sur quoi les desseins de Dieu sont basés. Le Fils de Dieu vient pour être glorifié, et la raison pour laquelle c’est un acte d’amour s’explique par le fait que votre joie à ce moment-là sera de le glorifier !

Admirer le plus admirable

Ayn Rand, la philosophe et romancière athée, a dit dans son roman La Grève : « L’admiration est le plus rare des plaisirs. » Or, dans sa bouche, de tels propos étaient parfaitement méprisants, et signifiaient : « Il n’y a que peu de gens admirables dans le monde en dehors de moi et de quelques hommes d’affaires philosophes. » Mais dans ma bouche, cela veut dire que, contrairement à toutes les autres créatures, en tant qu’être humain je suis fait pour être quelqu’un d’admirable. Et ma joie la plus profonde consistera à admirer le plus admirable de tous. Il n’y a qu’une seule entité qui soit la plus admirable : Jésus-Christ, l’image parfaite de Dieu. Et quand il viendra, ma joie la plus complète consistera à accomplir le but pour lequel il est venu : être admiré. Ainsi, sa gloire et ma joie vont de pair.

Si vous adhérez à cette idée, vous saurez pourquoi Jésus est venu chercher des personnes appartenant à toutes sortes d’ethnies et pourquoi l’Église envoie des missionnaires. Tout cela est destiné à glorifier le nom de Dieu. Si nous voulons que notre cœur pour les nations suive le cœur de Dieu pour les nations, alors il doit être fondé sur la base du cœur de Dieu pour les nations – à savoir, le cœur de Dieu pour sa propre gloire.

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L’apôtre Paul avait comme préoccupation prioritaire d’aller annoncer l’Évangile aux peuples qui n’en avaient jamais entendu parler.

De même aujourd’hui des missionnaires sillonnent divers pays, apprennent les langues et donnent leur vie pour briser des milliers d'années de ténèbres sataniques sur des peuples qui ne connaissent pas Jésus-Christ. Ils se rendent auprès de ceux qui n'ont que peu ou pas d'accès à la Bonne Nouvelle, et exercent leur ministère parmi eux.

Et puisque l’injonction de Jésus de faire des nations des disciples est toujours d'actualité, chaque église devrait prier pour que Dieu ne fasse pas seulement de nous des évangélistes dans notre propre pays, mais qu'il lève des missionnaires pour porter l'Évangile en territoire hostile.

Ce nouveau livre de John Piper sur la mission, suscite le désir missionnaire en vue d’atteindre les peuples éloignés de la foi biblique.

Docteur en théologie (Université de Munich), John Piper a été pasteur et enseignant dans le Minnesota (États-Unis). Il est l’auteur de plus de cent livres, dont une vingtaine publiée en français. dont En n la vraie vie, Féminin vs masculin et Emerveillé par Dieu aux éditions CLC France.

ISBN : 978-2-7222-0457-7

www.clcfrance.com
15.00 € TTC
Réf. : CLCU050
Évangélisation
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