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QUEL AVENIR ? M N CJ

ALERTE MAXIMALE DES SALARIÉS DE FAURECIA AUCHEL PAGE 7

ÉLECTIONS RÉGIONALES 14 MARS 2010

“Nous ne nous présentons pas pour faire de la figuration, mais pour gagner !” affirme Alain Bocquet, tête de liste du Front de Gauche, devant 2 000 personnes réunies à Douai

128, B OULEVARD B ASLY - 62300 LENS -T ÉL . 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : liberte.62@wanadoo.fr) - 1,30

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€ - N°890 DU V ENDREDI 4 AU J EUDI 10 D ÉCEMBRE 2009


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Histoire

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AMBROISE CROIZAT, LE BÂTISSEUR DE LA SÉCURITÉ SOCIALE La ville de Paris a inauguré, récemment, une place à son nom. Ouvrier métallurgiste à

treize ans, député communiste du Front populaire, Ambroise-Croizat participe à lʼélaboration, dans la clandestinité, du programme du Conseil national de la Résistance qui aboutit, à la Libération, alors quʼil est ministre du Travail, à la création de la Sécurité sociale.

«J

AMAIS nous ne tolérerons quʼun seul des avantages de la sécurité sociale soit mis en péril. Nous défendrons à en perdre la vie et avec la plus grande énergie cette loi humaine et de progrès. »

Cette phrase, prononcée par Ambroise Croizat lors de son dernier discours à lʼAssemblée nationale, le 24 octobre 1950, sera demain le fil rouge de lʼinauguration de la place qui lui est enfin dévolue au cœur de Paris (voir encadré). Un slogan brûlant dʼactualité à lʼheure du détricotage des acquis et qui sonne comme un hommage à un parcours qui a fait du «bâtisseur de la Sécurité sociale», lʼun de ceux qui ont forgé la dignité de notre identité sociale. Il faut rappeler ce chemin entamé un 28 janvier 1901, dans lʼéclat des fours de Savoie où son père, Antoine, est manœuvre. En cette aurore du siècle, dans la cité ouvrière de Notre-Dame-deBriançon, on vit la misère qui court les pages de Germinal. Pas de Sécurité sociale, pas de retraite. Lʼespoir, cʼest le père dʼAmbroise qui lʼincarne. Fondateur du syndicat CGT, il lance la première grève pour une protection sociale de dignité. Il lʼobtient mais de vieilles revanches lʼinvitent à sʼembaucher ailleurs. 1907. Ugine, autre grève, errance obligée vers Lyon. Cʼest là quʼAmbroise prend le relais du

père. À treize ans, il est ajusteur. Derrière lʼétabli, les mots du père fécondent : «Ne plie pas, petit. Le siècle sʼouvre…» Ambroise adhère à la CGT. À dix-sept ans, il anime les grèves de la métallurgie. Reste à faire le pas. Celui de Tours, où il entre au PCF. «On le voyait partout, dit un témoin, devant les usines, au cœur dʼune assemblée paysanne. Proche du peuple dʼoù il venait.» Antimilitarisme, anticolonialisme tissent les chemins du jeune communiste. 1927. Il est secrétaire de la fédération des métaux CGTU. «Militant ambulant», un baluchon de Vie ouvrière à vendre pour tout salaire. Commence un périple où il anime les révoltes de Marseille et du Nord, tandis que sur le terreau de la crise germe le fascisme. «Sʼunir, disait-il, pas unis, pas dʼacquis !» Ces mots, il les laisse au cœur des luttes où se dessinent les espérances du Front populaire. En 1936, Ambroise est élu député du PCF dans le 14e arrondissement. Il impose la loi sur les conventions collectives. Présent à Matignon, il donne aux accords du même nom, la couleur

des congés payés et de la semaine de quarante heures. Vient lʼannée noire, 1939. Arrêté le 7 octobre avec trente-cinq autres députés communistes, il est incarcéré à la Santé. Fers aux pieds, il traverse quatorze prisons avant de subir les horreurs du bagne dʼAlger. Libéré en février 1943, il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire autour du général de Gaulle. Là, mûrissent les rêves du Conseil national de la Résistance (CNR).

Ambroise Croizat, ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (2ème G), l'un des fondateurs de la Sécurité Sociale, participe au Congrès pour l'Organisation de la Sécurité Sociale, le 22 février 1947, au Parc des Expositions de la Porte de Versailles‚ à Paris.

nous libérerons le peuple des angoisses du lendemain !» écrit-il le 14 janvier 1944. Cʼest cette réflexion collective, mûrie par François Billoux, ministre de la Santé, qui aboutit à lʼordonnance dʼoctobre 1945. Le texte écrit reste à bâtir. Le chantier débute en novembre 1945, quand il est nommé au ministère du Travail. Cent trentehuit caisses sont édifiées en deux ans sous sa maîtrise dʼœuvre par un peuple anonyme après le travail ou sur le temps des congés.

● Inauguration de la place A.Croizat La cérémonie d’inauguration, organisée par la mairie de Paris avec le soutien de la Fédération des travailleurs des métaux CGT, a eu lieu à l’intersection de l’avenue Paul-Appell et des rues Georges-de-Porto-Riche et Adolphe-Monticelli (métro Ported’Orléans). La Sécurité sociale, bien sûr, dont le postulat colore le programme de mars 1944 : «Nous, combattants de lʼombre, exigeons la mise en place dʼun plan complet de sécurité sociale vivant à assurer à tous les citoyens des moyens dʼexistence dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail avec gestion par les intéressés et lʼÉtat.» À la tête dʼune commission de résistants, Ambroise trace dès lʼété 1943 les moutures de ce qui va devenir lʼun des systèmes sociaux les plus enviés au monde. «Dans une France libérée, -2-

P. Laroque, technicien chargé de la mise en place du régime, déclarait en 1947 : «En dix mois et malgré les oppositions, a été construite cette structure solidaire alors que les Anglais nʼont pu mettre en application le plan Beveridge, qui date de 1942, quʼen 1948. Il faut dire lʼappui irremplaçable dʼAmbroise Croizat. Son entière confiance manifestée aux hommes de terrain est à lʼorigine dʼun succès aussi remarquable.» Rappelons combien le rapport de forces de lʼépoque permit la naissance de lʼinstitution : un PCF à

29 % ; 5 millions dʼadhérents à la CGT, qui a joué un rôle fondateur ; une classe ouvrière grandie par lʼhéroïsme de sa résistance. Là ne sʼarrête pas lʼhéritage. Ambroise laisse à lʼagenda du siècle ses plus belles conquêtes : la généralisation des retraites, des prestations familiales uniques au monde, les comités dʼentreprise, la médecine du travail, les statuts des mineurs et des électriciens et gaziers (cosignés avec M. Paul), la prévention dans lʼentreprise, la reconnaissance des maladies professionnelles… «Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul des avantages de la Sécurité sociale…» Un cri répété demain, place Ambroise Croizat, pour que la Sécurité sociale ne soit pas une coquille vide livrée au privé mais demeure ce quʼAmbroise a toujours voulu quʼelle soit : un vrai lieu de solidarité, un rempart contre le rejet et lʼexclusion. Ambroise meurt en février 1951. Ils étaient un million à lʼaccompagner au Père-Lachaise. Le peuple de France, «celui à qui il avait donné le goût de la dignité», écrivait Jean-Pierre Chabrol. Michel Etiévent

(*) Auteur dʼAmbroise Croizat ou lʼinvention sociale et de Marcel Paul, Ambroise Croizat, chemins croisés dʼinnovation sociale. Disponibles auprès de lʼauteur. 520, avenue des Thermes, 73600 Salins-les-Thermes. (25 euros lʼun + 5 euros de port lʼunité). Liberté 62 n°890 - Le 4 Décembre 2009


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Événement ÉLECTIONS RÉGIONALES MARS 2010 M N CJ

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«Nous ne nous présentons pas pour faire de la figuration mais pour gagner» affirme Alain Bocquet, tête de liste du Front de gauche devant 2000 personnes réunies à Gayant expo à Douai.

UELQUE 2000 militants ont donné le départ, samedi à Douai, de la campagne des élections régionales dans le Nord/Pas-de-Calais. Avant que Alain Bocquet ne prenne la parole, les participants à ce meeting ont pu apprécier un film diffusé sur écran géant donnant la parole à de nombreux acteurs du mouvement social témoignant de la situation dans leurs entreprises publiques ou privées, ou dans leur vie de tous les jours. Portant leur espoir dans le Front de gauche, ils appellent à voter pour la liste qui sera conduite par Alain Bocquet.

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C'est ainsi que Frank Vandecasteele, chanteur de Marcel et son orcheste, appelle au combat pour que cette liste arrive en tête le 14 mars prochain. C'est aussi Marc Dolez, député et cofondateur du parti de gauche qui espère en une institution régionale qui agisse face à un capitalisme débridé et Nicole Taquet, de la gauche unitaire qui compte sur l'élargissement du Front de gauche et son dynamisme pour répondre aux attentes populaires. Hervé Poly, secrétaire de la Fédération du Pas-de-Calais du PCF salue ensuite le public au nom de sa fédération et de celle du Nord.

es annonces successives des différentes réformes dictées par le Gouvernement peuvent donner une impression de patchwork tant elles paraissent variées : attaques de la fonction publique, réduction généralisée des dépenses publiques, casse du code du travail et de la sécurité Sociale, réformes fiscales au profit de quelques grands possédants ou décideurs financiers. Plus récemment c’est la réforme de toute l’organisation territoriale de notre République qui a été mise en chantier par le Pouvoir central. A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde cohérence à ce programme aussi ambitieux que destructeur. La ligne ayant été définie par le Medef l’organisation UMP- Élyséenne s’occupe de tout.

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Le responsable politique rappela brièvement les grandes valeurs qui ont forgé l'identité de la région insistant notamment sur la solidarité, le courage, l'esprit de résistance... Alain Bocquet poursuit sur le même chemin quand il déclare ensuite que la liste du Front de gauche affiche clairement ses couleurs : «Le peuple du Nord/Pasde-Calais, solidaire, digne et debout pour une région enfin respectée». Le député communiste fit d'abord l'état de la France après deux ans et demi de mandat présidentiel et à cent jours des élections régionales.

Celles-ci se préparent dans une situation générale en pleine évolution, dans un contexte d'urgences sociales, politiques, environnementales, démocratiques grandissantes. Des urgences auxquelles il devient chaque jour plus pressant d'apporter des réponses. Pour Alain Bocquet, il est de plus en plus évident que Nicolas Sarkozy veut effacer en cinq ans les grandes conquêtes sociales de la France, celles de 1936, celles de 1945, celles de 1968 et toutes celles acquises lors des luttes ouvrières.

RECOMPOSITION OU RÉSISTANCE

C’est du moins ce qu’affirme Denis Kessler figure importante du grand patronat qui affirme de manière on ne peut plus claire, en saluant au passage le courage politique de Nicolas Sarkozy : «il faut sortir de 1945 et défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la résistance». Le Président de la République est pragmatique et sa communication particulièrement efficace pour démontrer au quotidien son modernisme. Au plan économique, dans un contexte marqué par la hausse des profits bancaires et l’effondrement de l’emploi ; 45000 inscrits supplémentaires de plus sont recensés à Pôle Emploi depuis septembre et un chômage partiel qui frappe tous les secteurs de l’économie. Le Gouvernement prêche le fatalisme

et la nécessité absolue de «s’adapter aux évolutions de notre monde». La traduction concrète de cette sémantique bien réfléchie et relayée par les grands medias sous tutelle du pouvoir est pourtant simple : la France abandonne toute politique industrielle et ne tire désormais que 12% de sa richesse, deux fois moins qu’en Allemagne. Notre Région a perdu quant à elle 46000 emplois industriels entre 2000 et 2007. Le gouvernement du Conseil RégionalPS-Verts- a décidé de prendre en charge la compétence économique alors que la Loi ne l’obligeait en rien à prendre cette décision. A l’époque le Groupe Communiste au Conseil Régional s’y était opposé en soulignant les risques d’une telle démarche qui conduirait fatalement l’Institution à accompagner les restructurations et les délocalisa-3-

tions décidées par le Medef et l’État sans pouvoir y opposer la moindre résistance. Les faits sont là et ce n’est pas du côté de l’actuel exécutif régional qu’il faut attendre les résistances nécessaires pour redonner vie à nos territoires. La sphère publique n’est pas épargnée et complète la cohérence d’ensemble que souhaite imposer l’État. Comme pour la casse des services publics, le pouvoir actuel regarde l’organisation territoriale de la France comme une anomalie. Ainsi que ce soit dans le domaine du «Privé» ou celui du secteur Public cette politique a un sens : mettre la France aux normes de l’ultralibéralisme et adapter notre pays au système capitaliste mondialisé. Pour atteindre son but Nicolas Sarkozy doit déstabiliser et défaire les équilibres installés depuis des

«Nous allons poser les vraies questions»

Cette phrase n'a pas été lâchée à la légère par l'orateur qui dénonce les énormes contradictions de la politique de Nicolas Sarkozy. Après avoir rappelé que celui-ci «devait ramener le capitalisme à la raison», Alain Bocquet fait état de la réalité avec l'aggravation de la crise capitaliste. Chômage, fermetures d'entreprises, plans de licenciements, inégalités et pauvreté, crise agricole et alimentaire, alertes écologiques... lire suite page 4 ☛

décennies en détruisant les acquis sociaux acquis au fil des ans par les luttes de millions de salariés. Recomposer la France au nom des impératifs de la compétitivité du pays et de son adaptation au système capitaliste ou résister pour mieux vivre demain : cette alternative sera au cœur du débat des prochaines élections régionales de Mars 2010. Elle définira sans aucun doute la ligne de démarcation entre ceux qui se contentent de gérer la misère et ceux qui veulent insuffler un nouvel espoir pour notre région et notre pays. C’est le sens que donnera la liste que conduira Alain Bocquet : «Debout, ensemble, pour vivre avec dignité dans une région enfin respectée» : tout est dit il n’y a plus qu’à. A Bientôt. Jean-Luc Flahaut


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Événement

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Parallèlement, au lieu de combattre la crise, la politique de Nicolas Sarkozy et de sa majorité UMP étale son indécence, en se révélant pour ce qu'elle est : une politique injuste et égoïste, au service de la seule classe dominante, des privilèges de l'argent, et des logiques de rentabilité. Et le député communiste de citer les charges que devront payer les accidentés au travail sur leurs indemnités. Alain Bocquet évoque alors tous les murs qui restent à tomber et particulièrement le mur de l'argent. Il dénonce les fonds publics considérables qui sont mobilisés au profit des actionnaires, des banques et des grands groupes sans aucune contre partie pour l'emploi, les salaires et les qualifications. Cet argent nourrit les causes de la spéculation sans que soient traitées les causes de la crise. Pour Alain Bocquet face à une aggravation des effets sociaux de la crise du capitalisme mondialisé, le gouvernement tente une diversion en mettant en débat la notion d'identité nationale qui est un concept dangereux parce qu'il renvoie à une vision piégée de la nation française.

Une équipe de cauchemar Revenant sur les élections régionales de mars 2010, le député communiste considère qu'elles seront déterminantes pour les années à venir. Elles vont décider des orientations politiques dans ces échelons territoriaux dont l'importance n'a cessé de grandir. Pour Alain Bocquet la droite l'a bien compris qui va envoyer à la bataille vingt ministres de l'actuel gouvernement. «Une vraie équipe de cauchemar» ironise Alain Bocquet qui égratigne également les prétendants de notre région. Pour lui, Valérie Letard va porter les couleurs de l'UMP pour tenter d'imposer dans le Nord/Pas-de-Calais la politique néfaste du gouvernement qui oppresse déjà le pays. Quant au Parti socialiste et les Verts, alliés dans l'exécutif régional, ils n'ont fait qu'accompagner le tempo donné par l'État. «Ainsi, depuis cinq ans, le Nord/Pasde-Calais n'a gagné aucune position dans le classement national. Dernière région sur 22 en ce qui concerne la santé, l'emploi, les salaires... mais cinquième région en ce qui concerne les grosses fortunes» constate Alain Bocquet. Celui-ci propose donc avec l'équipe du Front de gauche, pour peu qu'elle puisse arriver en tête, de faire entrer le Nord/Pas-de-Calais dans le top 5 des régions françaises dans les dix ans qui viennent. Pour cela, il sera essentiel que l'exécutif se dote d'un projet régional à la hauteur des enjeux. En même temps, il sera nécessaire que la région devienne un pôle de résistance à la politique gouvernementale tout en mettant en place des pôles d'initiatives, de luttes et de propositions pour faire autrement et mieux. «Il faut une véritable rupture» souligne Alain Bocquet. Pour cela, il estime qu'on peut s'appuyer sur les atouts humains, sur les infrastructures existantes (universités - industries - transports...) ainsi que sur la diversité des acteurs locaux pour trouver l'élan nécessaire et la mobilisation appropriée pour relever le défi du renouveau pour la région. En attendant, le Front de gauche soumet à l'életorat une proposition politique singulière et autonome, affichant une ambition particulière, celle d'affirmer et de rassembler notamment sur deux points : la gestion territoriale ne peut pas être qu'un accompagnement du système, et surtout un projet de transformation sociale contestant les options du capitalisme. Jean-Michel Humez

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Social Élus, syndicalistes, unanimes à défendre la gare fret de Somain

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UNE DONNÉE INCONTOURNABLE POUR L’AVENIR ET... L’ENVIRONNEMENT Jean-Jacques Candelier, député PCF, propose la tenue dʼune table ronde

E concept de développement durable sʼimpose de plus en plus dans notre société comme une donnée incontournable de lʼavenir. À Somain, la fermeture de la dernière gare de triage du Nord-Pasde-Calais, cʼest concrètement 400 emplois mis en sursis qui sʼajoutent à toute une infrastructure déterminante à lʼheure du “Grenelle de lʼenvironnement” et dʼune certaine idée de lʼécologie. 67 emplois y ont déjà été supprimés. Alors que la SNCF met en pratique son “Schéma directeur”, sous lʼégide du gouvernement, élus, syndicalistes, ont rencontré la semaine dernière le cabinet du secrétaire dʼÉtat aux Transports, M. Bussereau et ont réitéré avec force le maintien de la gare de Somain avec des propositions concrètes. Lors dʼun point de presse tenu à Douai, à lʼissue de cette réunion, le ton général est à lʼoffensive avec un leit motiv puissant, sans la mobilisation (deux manifestations et plusieurs actions) la SNCF aurait mis à exécution son plan de fermeture et cela est insupportable. Jean-Jacques Candelier, député PCF du Douaisis, Marc Dolez, député Parti de gauche du Douaisis, et Jean-Claude Quennesson, maire de Somain, David Rotolo, secrétaire de la CGT des cheminots de Somain, Fabian Tosoline, syndicaliste CFDT et porte-parole de lʼintersyndicale (CGT, Unsa, SUD, CFDT, FGAAC, CFTC), tiennent tout dʼabord à fustiger une politique de casse du service public, avec lʼabandon du wagon isolé (60 % déjà supprimés) et la transformation de la gare en “coquille vide”... Développer le dit service public des transports de marchandises est un paramètre découlant dʼune revendication récurrente et fondamentale. Huit sites sur onze ont déjà été supprimés dans la région et dans un proche avenir, il ne subsistera en France pas plus que quatre gares de triage... Coeur de métier

Comment en est-on arrivé là ? La SNCF, politique commerciale oblige, sʼapprête à injecter des mil-

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ONSERVATION et développement des trafics internationaux avec la Belgique. «LʼOpen Access», en plein essor sur notre région, a la possibilité de fournir une charge de travail conséquente pour les agents de conduites du site de Somain. Aujourdʼhui, des cheminots sont formés «belges» sur le site de Somain mais leurs compétences ne sont pas exploitées; la direction ne respecte pas des engagements, alors que le site de LilleDélivrance, qui centralise le trafic Open-Access nʼest pas en capacité de fournir les effectifs nécessaires pour assurer la charge qui lui est allouée.

lions de camions sur les routes, aggravant ainsi la situation écologique et lʼinsécurité routière des citoyens empruntant toutes les infrastructures routières. LʼEtat nʼest-il pas garant de la sécurité publique ? Le triage, cʼest le coeur de métier et un savoir-faire exemplaire des salariés de Somain, salariés qui, menacés au quotidien par la perte de leur emploi, ne baissent pas les bras et sont unis à défendre le fret SNCF. Comment une gare mise en service en 1846 peut-elle disparaître ? Comment diversifier les offres et les demandes ? Toute la manœuvre de la SNCF nʼa pour objectif que de faire peur, dʼanesthésier et dʼempêcher la résistance au nom Pôle dʼappui

Parmi les axes d’avenir

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Somain, un pôle dʼappui pour la plate-forme multimodale de Dourges : En effet, le positionnement du site de la gare de triage de Somain par rapport à la plate- forme multimodale de Dourges permet à lʼintersyndicale de proposer à la direction SNCF dʼutiliser le site comme pôle dʼappui de Dourges, pour par exemple, utiliser le site de Somain pour le garage des trains en attente de chargement ou déchargement de la plateforme. Cela permettrait dʼintégrer Somain dans lʼentité combiexpress.

des prérogatives prises en haut lieu au mépris des pratiques élémentaires dʼun transport “propre”... et, bien évidemment, des postes de travail. Les grandes lignes du plan «Fret ferroviaire de lʼavenir» annoncé par Jean-Louis Borloo ne rassurent pas non plus. Ce plan profitera avant tout aux «autoroutes ferroviaires» et au «fret à grande vitesse» et non au «wagon isolé», qui permet pourtant dʼapprovisionner de petites entreprises qui nʼont ni les moyens ni le besoin dʼaffréter un train complet. Mais la SNCF ne veut plus de cette activité jugée pas assez rentable. Pour la SNCF, le schéma directeur nʼest pas finalisé, le gouvernement parle de son application, il y a un décalage entre les deux parties et cela mérite dʼêtre éclairci. Les élus et les syndicalistes, décidés à poursuivre leurs démarches, savent quʼil nʼy a pas de temps à perdre et lorsque la question sur la pérennité de la gare est posée directement au ministre de tutelle, la réponse ne doit souffrir dʼaucune ambiguïté. Lʼéquilibre RailRoute-Voies navigables doit être un axe prioritaire mais aucun engagement nʼest pris pour les emplois.

santes afin de permettre à ces agents dʼêtre capables dʼeffectuer des réparations de catégorie supérieure sur les engins moteurs ; réintégrer le transport du matériel ferroviaire par le rail). La pérennité du wagon isolé sur Somain entre dans un plan de transport national et ne pas cantonner «multi-lots/multi-clients» à lʼéchelon régional. Dans le cadre du nouveau schéma directeur, il est proposé par les syndicats la mise en place dʼallers-retours quotidiens de trains de wagons isolés entre le port de Dunkerque et le site de Somain. Ces trains triés sur le site de Somain pourraient ensuite partir vers le triage de la région parisienne et Woippy et ainsi améliorer considérablement lʼhinterland du port de Dunkerque.

Élus, syndicalistes cheminots, sur la même position pour défendre la gare de Somain. (Photo Liberté 62)

Les atouts de Somain

“À Somain, nous avons des atouts !” commentent les syndicalistes cheminots (avec des formations pour les agents du secteur matériel ; des formations valori-5-

Savoir-faire

Pour la CGT, abandonner ce savoir-faire historique de la SNCF cʼest courir le risque, quasi certain, de perdre le transport à longue distance et se priver de la possibilité dʼoffrir des solutions globales et complémentaires aux chargeurs. Le réseau de petites et moyennes entreprises, qui constitue désormais le pilier du tissu économique des territoires, ne pourrait plus ainsi utiliser le mode ferroviaire. Jean-Jacques Candelier, député, est catégorique “une table ronde avec tous les intéressés - élus politiques, gouvernement, organisations syndicales, SNCF - est

indispensable pour aller de lʼavant et défendre et développer la gare de Somain. Le combat a permis des avancées avec un premier recul de la SNCF mais ce nʼest pas suffisant. Le mode ferroviaire est peu polluant, économe en espace et en énergie, il est aussi un élément structurant de lʼespace économique et social. Il doit donc être un levier stratégique essentiel pour la satisfaction des besoins actuels et futurs. La France a besoin dʼun véritable service public des transports.” LʼEurope à grands renforts de subventions investit dans la plateforme multimodale de Dourges mais la “spécialité” de la SNCF et des cheminots est le point faible. La place quʼoccupe aujourdʼhui le fret ne correspond pas du tout aux nécessités dʼun transport répondant aux normes écologiques, des gares entières sont fermées et les “autoroutes” ferroviaires sont à développer. Le Nord/Pas-de-Calais représente 30 % dʼun tel mode de transport. Lʼabandon du wagon isolé entraînerait non seulement la suppression de 6.000 à 8.000 emplois, mais mettrait aussi 1,5 millions de camions supplémentaires sur les routes. A contrario, Réseau Ferré de France doit garantir à FRET SNCF des infrastructures et des sillons de qualité. Le combat unitaire pour la défense de la gare de Somain. Le rapport de forces, un atout décisif pour la gare de Somain. Pierre Pirierros


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Social JUSTICE POUR JEAN-CLAUDE WILLEM : LE COMBAT CONTINUE

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Injustement condamné pour avoir boycotté les jus de fruits israéliens en réactions aux massacres de Jénine, lʼancien maire de Seclin en appelle à la Cour européenne des droits de lʼHomme. EAN-CLAUDE WILLEM a toujours la colombe de la paix de Picasso au revers de la veste. Ce symbole ne le quitte jamais. «Cʼest la médaille que je préfère» sourit-il. Lʼancien maire de Seclin et journaliste à la retraite nʼa pas oublié, quʼen 2008, le préfet Canepa avait refusé de lui remettre la médaille remise à chaque édile après trente années de mandat. Motif ? Le représentant de lʼÉtat, fidèle sarkozyste dont il a été membre du cabinet à lʼIntérieur, refusait que puisse être accordée une reconnaissance de la République à un élu qui a été condamné par la justice pour avoir osé dénoncer les multiples violations aux droits de lʼHomme commis par lʼÉtat israélien. «Il a fait lʼobjet dʼune véritable vengeance du pouvoir», affirme ainsi Annick Battalan, de la Ligue des droits de lʼHomme du Nord. Lʼaffaire remonte à 2002, et aujourdʼhui encore, Jean-Claude Willem doit batailler sur les plans juridiques et politiques pour que justice lui soit faite. Une décision de la Cour européenne des droits de lʼHomme (CEDH) a affirmé cet été que la condamnation dont il avait lʼobjet pour avoir appelé à boycotter les jus de fruits israéliens ne portait pas atteinte à la liberté dʼexpression. Soutenu par de nombreux mouvements, forces politiques, associations, personnalités, il veut porter lʼaffaire devant lʼassemblée plénière de la CEDH. «Lʼenjeu est politique. Il

sʼagit de savoir si lʼon peut contester la politique du pouvoir israélien. Il y a une faillite dans lʼapplication du droit international envers Israël, qui bénéficie dʼune impunité persistante. Cʼest pour cela que lʼintervention de la société civile est nécessaire, pour assurer un relais citoyen. Ce quʼa fait JeanClaude Willem. On lui reproche dʼavoir usé de sa liberté dʼexpression», dénonce Jean-François Larosière, président de lʼAssociation France Palestine

solidarité (AFPS) Nord-Pas-deCalais. En 2002, pour protester contre les massacres de Jénine, perpétrés par lʼarmée israélienne contre les populations civiles, Jean-Claude Willem annonce que les cantines de la ville dont il est le maire ne serviront plus de jus de fruits en provenance dʼIsraël. Ce produit nʼest pas anodin. Les fruits en question proviennent pour la majeure partie de territoires occupés, notamment la vallée du Jourdain. En effectuant ce choix

courageux, le maire de Seclin ne se doute peut-être pas quʼil va faire lʼobjet dʼun acharnement rassemblant supporters du Premier ministre israélien de lʼépoque, Ariel Sharon, le maître dʼœuvre des massacres de Sabra et Chatila, et représentants du pouvoir français. Le représentant de lʼassociation cultuelle israélite de Lille, Jean-Claude Komar porte plainte pour incitation à la haine raciale. En première instance, le tribunal de Lille blanchit Jean-

▼ Jean-Claude Willem, au centre, en compagnie de ses soutiens.

Claude Willem. Lʼaffaire aurait pu en rester là. Mais, de manière aussi surprenante que scandaleuse, le ministre de la Justice, Dominique Perben fait appel, sous la pression, affirme-t-on chez les soutiens du maire de Seclin, des partisans français des faucons israéliens. En appel, «une entourloupe juridique» pour reprendre lʼexpression dʼA. Battalan, permet de condamner Jean-Claude Willem pour entrave à la liberté du commerce pouvant inciter à la haine raciale… Un jugement tordu qui sera confirmé en cassation et sur lequel la CEDH devra donc se prononcer. «Jean-Claude Willem a eu le tort dʼavoir raison avant les autres» estime Jean-Claude Lefort, député honoraire et président national de lʼAFPS. «Il existe un accord entre lʼUnion européenne et Israël qui prévoit que cet accord doit être suspendu en cas de violation des droits de lʼHomme. Or, à Jénine, il y a eu une violation flagrante des droits de lʼHomme. Soutenir JeanClaude Willem, cʼest défendre le processus de paix. Car si lʼon ne met pas un terme à lʼimpunité dont bénéficie Israël, il nʼy aura pas de paix dans cette partie du monde», continue le militant. Un comité de soutien à JeanClaude Willem va prochainement se mettre en place, tandis que les associations appellent à une souscription pour financer les frais de justice, ceux-ci risquant en effet dʼêtre particulièrement importants. Bruno Cadez

Un sondage, réalisé par TNS Sofres montre quʼune cassure sʼest produite entre les salariés français et leurs employeurs.

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CASSURE.... ENTRE SALARIÉS ET EMPLOYEURS

ELON le sondage, le phénomène est général, tant dans le privé que dans le public, pour les cadres et non-cadres : près de 6 salariés sur 10 nʼont pas confiance dans leurs dirigeants, seules 39 % des personnes interrogées jugeant que, chez leur employeur, «les intérêts des dirigeants et des salariés vont dans le même sens». Si les salariés sont inquiets et mécontents de leur salaire et du manque de reconnaissance, ils sont 46 % à évoquer la grève comme moyen de se faire entendre avec 45 % dʼentre eux qui font confiance aux syndicats pour les y aider. Licenciements et relations individuelles au travail... Le nouveau texte du Code du travail ne convainc pas. "Comme la

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E nom de «Walter» et le mot «résistance», Gilles Perret les a toujours associés. Avant même de savoir ce que cela signifiait, Gilles savait que son voisin Walter avait été déporté dans un camp de concentration du nom de Dachau … Aujourdʼhui Walter Bassan a 82 ans. Il vit avec sa femme en Haute-savoie, et mène une vie pour le moins active. Dʼécoles en manifestations, de discours enga-

convention selon laquelle le présent de lʼindicatif a une valeur impérative. Une règle anodine en apparence, mais qui risque dʼaffaiblir les obligations qui pèsent sur les employeurs." Autre exemple, des modifications dans lʼarchitecture du texte risquent dʼinfluencer la lecture des juges. Ainsi le licenciement économique se retrouve dans la partie consacrée aux relations individuelles de travail, au risque de figer une jurisprudence contestée. «On tend à valoriser le licenciement individuel, au détriment des dispositions sur lʼappréciation par le juge du motif économique du licenciement ou sur le plan de sauvegarde de lʼemploi», sʼalarme Marie-Françoise LebonBlanchard, membre du Syndicat de la magistrature. Qui voit là une évolution conforme au discours

patronal qui milite pour écarter le juge des affaires de lʼentreprise. Sur ce thème, «la définition du motif économique du licenciement et lʼobligation de reclassement sont désormais séparées», regrette Isabelle Taraud, membre de la commission sociale du Syndicat des avocats de France. La construction des textes a un effet sur la réflexion du juge. Et le rapprochement de ces dispositions avait permis de construire une jurisprudence protectrice pour les salariés. La CGT est favorable à un droit du travail plus simple, plus accessible et surtout mieux appliqué. Il est essentiel dʼaméliorer les droits des salariés au renseignement, au conseil, à la défense juridique et de donner à la juridiction prudʼhomale les moyens nécessaires à son efficacité.

WALTER, RETOUR EN RÉSISTANCE Un film de Gilles Perret, à Bruay-La-Buissière

gés en témoignages de la guerre, Walter continue son long combat, fait de petites batailles, contre toutes les formes de démagogies, dʼinjustices et dʼoppressions. De même que lorsquʼil avait 18 ans, et quʼil «jouait» comme il dit, à distribuer des tracts anti-fascistes dans les rues commerçantes dʼAnnecy alors occupée, Walter agit en écoutant son cœur. «Je nʼai pas changé», comme il se plait à rappeler.

Partageant ces mêmes «raisons du cœur», Gilles Perret réalise ici un portrait vivant de cet homme calme et insurgé. Nous sommes invités à les suivre en passant du Plateau des Glières à Dachau, à faire des retours en arrière pour mieux comprendre lʼHistoire, à partager leurs inquiétudes face à un monde où lʼinégalité et lʼinjustice gagnent sans cesse du terrain, à poser les questions qui fâchent... -6-

Sans prétention, et avec la même simplicité et constance que Walter, ce documentaire révèle lʼactualité, lʼimportance, et la nécessité, dʼune résistance au quotidien. Avec le Cinéma Les Etoiles de Bruay-Labuissiére nous vous invitons à voir ce film Mardi 15 décembre 2009, démarrage de la projection à 20h. suivi dʼun débat avec le réalisateur Gilles Perret et dʼun pot… Entrée 3,80 €.

Possibilité de faire des projections scolaires semaine du 9 au 15 déc.

Contact avec la programmatrice Pauline Delsart : contact@cinema-les-etoiles.fr Et J.Delelis courriel : jacques.delelis@nordnet.fr

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Social QUEL AVENIR ?

ALERTE MAXIMALE DES SALARIÉS DE FAURECIA AUCHEL M N CJ

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A CGT -Chimie par la voix de son secrétaire, Jean-Michel Petit, interpelle avec force la direction de Faurecia sur les suites des accords sur le site d'Auchel. "Nous leur demandons, dit-il, de nous apporter des garanties sur la pérennité des emplois". La grève et la mobilisation de plusieurs semaines (en mai dernier) ont permis l'obtention de nombreuses avancées dont le maintien de l'activité et le "reclassement" sur les sites d'Hénin-Beaumont et de Marles-les-Mines, mais voilà, six mois se sont écoulés et "l'accord'" entre la direction et la CGT, (FO en est également signataire) n'est pas appliqué. Moins de 200 salariés travaillent sur le site d'Auchel actuellement,

observe Thérèse Lecocq, alors que la liste "officielle" fait état de 434 personnes. Le véritable problème se situe ainsi entre ces deux chiffres. La lutte exemplaire menée par les salariés pour leur emploi rebondit sur toute la filière automobile. Cette lutte est inscrite dans une démarche collective pour le maintien du site et de lʼoutil de travail, éloignée des individualismes que veut imposer le patronat pour diviser les salariés. La première négociation considérée comme une première avancée significative pour les grévistes est la pérennité de 190 emplois à Auchel, mais pour cela des garanties supplémentaires doivent être données par la direction. C'est le noeud gordien. Signe des temps, à cette lutte

exemplaire sʼajoute une solidarité exemplaire de toute une population, de tout un secteur, des élus, et notamment, des maires PCF autour dʼAuchel. Cette solidarité recouvre des moyens au quotidien comme les repas pour les piquets de grève et cela va bien au-delà. Ces élus dénoncent une situation délétère orchestrée au sommet de lʼÉtat puisquʼil ne dit rien sur les délocalisations en cours. Une véritable épée de Damoclès sur la tête des salariés.

En avril et mai derniers, la mobilisation exemplaire des Faurecia. (Photo Liberté 62)

Vocation industrielle

Préserver la vocation industrielle de la région, le savoir-faire et lʼemploi de dizaines de milliers de salariés, c'est écarter les dangers qui pèsent sur les équipementiers. Les libertés syndicales sont un

ADREXO (DISTRIBUTION DIRECTE

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ET ORGANISME POSTAL PRIVÉ)

UN MOUVEMENT DE GRÈVE QUI IRRITE LE MEDEF

A Filpac CGT considère que le mouvement actuel à Adrexo est hautement significatif des effets néfastes de la précarité, du traitement dʼune main dʼoeuvre méprisée, à laquelle aucun égard ne serait dû, et surtout pas la juste rémunération du travail accompli. La mobilisation illustre lʼagitation du secteur de la distribution, contaminé par le virus du libéralisme et de la concurrence sauvage. Dès le vendredi 27 novembre, la Filpac CGT a contacté la direction nationale dʼAdrexo pour lui signifier sa volonté dʼouvrir des négociations. Contrairement à un discours ambiant, sur la croissance sociale, les mesures annoncées par le Liberté 62 n°890 - Le 4 Décembre 2009

gouvernement labellisent encore plus un tournant libéral tout en voulant faire croire que les salariés en sont bénéficiaires et, eux seuls, paradoxalement. Quant à la “patronne" du Medef, Mme Parisot, elle voudrait en donner un autre visage tout en empruntant au baron Seillière, les méthodes et le fondement général de l'organisation patronale. Mme Parisot dit qu'elle veut un dialogue social plus soutenu, mais en même temps on n'a eu aucune autre proposition de texte, donc nous restons très interrogatifs sur sa volonté de dialogue, pour la CGT tout est un rapport constant à créer et à consolider afin de casser la situation de blocage et d'avancer vers des propositions concrètes en

direction des travailleurs. La volonté d'imposer une tactique de pouvoir absolu s'est retournée contre la direction d'Adrexo qui veut casser l'outil de travail. Cette dernière considère les organisations syndicales comme quantité négligeable et met en exergue son pouvoir managérial pour asseoir une autorité de façade. Voilà une audace qui fait long feu. Logique marchande au détriment de celle du service public, cʼest cela que dénoncent avec force les syndicalistes de la Poste. L'exemple d'Adrexo (dont le service postal avec pignon sur rue) est un héritage direct des pratiques de privatisations en cours et à venir... Pierre Pirierros -7-

autre volet de la situation sociale chez les équipementiers automobiles. Cʼest toute la lutte contre la casse de lʼemploi qui est à mettre en évidence. Des pistes de réflexion sur “le meilleur outil de

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lutte à développer” pour sauvegarder lʼindustrie régionale sont toujours actuelles. Lʼidée forte qui sʼen dégage, cʼest lʼefficacité dʼune table ronde qui réunirait les pouvoirs publics, le préfet, les acteurs du terrain, les syndicalistes et les élus. Cette table ronde est nécessaire, aujourd'hui plus que jamais. Une caractéristique de ce combat fut l'opiniâtreté des grévistes à refuser de laisser les dirigeants de Faurécia galvauder leur avenir et celui de leur usine a du bon. La CGT-Chimie, relayée par le syndicat CGT d'Auchel, posent la question des reclassements : "en reportant cette disposition en janvier, compte tenu de la période d'essai d'un mois, nous considérons qu'il y a des risques que ceux-ci se retrouvent rapidement licenciés. Le fait de constituer des stocks importants en ayant un recours massif à l'intérim, nous amène également à nous interroger sur la finalité réelle de cette opération. Ces éléments sont graves et de nature à remettre en cause les fonctionnements même du protocole : traitement social des salariés qui vont se retrouver privés d'emploi, mesures concernant les reclassements, maintien d'activités industrielles du site. Nous tenons également à vous alerter sur le plan de réindustrialisation prévu avec le médiateur de l'État." Des “mises en concurrence” dans des mêmes entreprises aboutiraient-elles à de nouveaux licenciements collectifs, la question est posée. Sans ambages. Pierre Pirierros

MAURICE DISTINGUIN, CONSEILLER MUNICIPAL PCF, D'AUCHEL :

"QUID DE "RELAIS" SUR LE SITE D'AUCHELAINE ?"

E site a vraiment vocation à pérenniser les pratiques mercantiles des anciens dirigeants. Dans une période où les réformes nationales en débat à lʼAssemblée Nationale vont fragiliser les ressources fiscales des collectivités territoriales, notamment sur la part de la Taxe Professionnelle, il est mal venu dʼajouter une pression supplémentaire aux élus locaux par le chantage à lʼemploi. Auchel nʼa que trop enduré cette pratique qui assure une rente financière tirée des impôts des familles pour offrir à des industriels et aujourdʼhui à des sociétés de sʼenrichir sur le dos des mêmes salariés. Dans le documentaire de Gilles Balbastre intitulé : «Fortunes et Infortunes des familles du Nord» on y découvre les révélations de Jacques Dewavrin, confiées par son ami Léonce Deprez, alors président de la Chambre de Commerce et de lʼIndustrie : comment les Fonds publics ont été injectés pour lʼessor économique dʼune région sinistrée par la fermeture du charbonnage et comment ces négociants ont fabriqué leur fortune personnelle avec le sort que lʼon connaît aux salariés lors de la fermeture dʼAuchelaine. Lʼacte 2 de la même parodie se déroule aujourdʼhui avec ce projet déjà financé par une grande partie des taxes prélevées aux ménages.

Le Maire dʼAuchel trouve là une opportunité dʼapparaître comme celui qui aurait beaucoup œuvré… mais un travail à moitié fait nʼest pas un travail fini. Accepter de racheter 2 millions dʼeuros ce bâtiment, cʼest ignorer que ce dernier a déjà été financé par les impôts des contribuables. La solution pour compenser les 269 651€, montant qui manquera aux budgets des collectivités (communes, département et région) réside dans lʼexpropriation du site puisque déjà payé par lʼEtat et les collectivités, lesquels ont assuré les financements des infrastructures de ce dernier ! Quʼen sera-t-il du traitement de la lagune ? Par ailleurs, je suis scandalisé par la déclaration de Monsieur Duponchel qui envisage de créer son propre bâtiment dans un secteur où les collectivités sont moins gourmandes… Il sʼagirait de ne pas inverser les vices cupides de ceux qui exploitent les mains dʼœuvre bon marché en se faisant les profits maximums sur le dos des salariés et des contribuables, qui parfois sont les mêmes ! Je propose également quʼun établissement public industriel et commercial soit créé afin de gérer cette affaire au regard de lʼutilité publique que revêt cette activité économique et environnementale. Maurice Distinguin


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CONFÉRENCE DE PRESSE À TROIS VOIX SUR L'HÔPITAL DE BAPAUME

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Au lendemain d'un Conseil d'Administration (CA) de rentrée du Centre Hospitalier de Bapaume (CHB) placé sous le signe de la «crise» suite à la mise en exergue d'un déficit chronique de l'établissement public de 1,5 millions d'euros par un audit commandé par JeanPaul Delevoye, maire de Bapaume et président du CA du CHB, Michel Carré, secrétaire de la CGT du CHB, Denis Gaillet, président de l'association Pour Bapaume ainsi qu'Ahmed Berami, médecin chef de pôle et president de la Commission Médicale d'Etablissement (CME) du CHB, ont interpellé la population bapalmoise au cours d'une conférence de presse qui les a réunis dans une salle de l'hôpital.

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UR le mur de cette salle dans laquelle Michel Carré, Denis Gaillet, et Ahmed Berami s'exprimaient ensemble devant la presse, l'image prometteuse du récent projet de développement de lʼhôpital de Bapaume, image formant un contraste saisissant avec les sombres perspectives projetées aujourd'hui sur son avenir par sa direction et ses tutelles. Le personnel vit très mal ce qui se passe

«Autant on avait, récemment encore, des projets ambitieux pour le CHB, autant, actuellement, le personnel vit très mal ce qui se passe avec des menaces qui se sont accumulées du jour au lendemain» a souligné Michel Carré, délégué CGT du personnel du CHB, au cours de son intervention. «Pendant le CA qui vient de se dérouler, nous n'avons rien appris de plus que ce que nous savions déjà» a précisé le syndicaliste. «Pour la CGT, a-t-il continué, le déficit mis en avant pour l'hôpital de Bapaume reste une excuse pour arriver à quelque chose d'autre». «Quelques pistes ont été évoquées pour faire des économies avec, par exemple, l'abandon de la vidéosurveillance, le transfert de la maintenance informatique et la résiliation d'abonnements de journaux. En tout, 300 000 euros d'économies. De quelque manière que les choses tournent, pour nous, une chose reste une priorité pour la CGT : ces 300 000 euros d'économies doivent servir à conserver de l'humain et à préserver l'emploi au CHB» a insisté Michel Carré. Une forte inquiétude de la part de la population

Intervenant pour sa part en tant que président de l'association Pour Bapaume, Denis Gaillet a tout d'abord évoqué le succès rencontré par la pétition lancée par son association pour sauver le CHB, pétition ayant recueilli près de 400 signatures en quelques jours. «Il y a une forte inquiétude de la part de la population quant à la disparition éventuelle de certains services de l'hôpital» a-t-il souligné. «Pour nous, si l'hôpital de Bapaume disparaît, en partie ou en totalité, c'est une catastrophe en terme d'attractivité pour la ville entière, ses habitants et son territoire» a-t-il continué. Le Nord-Pas-de-Calais, «une des régions les plus sinistrées de France au niveau médical»

Rappelant concernant

certains chiffres la santé dans la

▼ De gauche à droite, Michel Carré, secrétaire de la CGT du CHB, Ahmed Berami, médecin chef de pôle et président de la Commission Médicale d'Etablissement (CME) du CHB, Denis Gaillet, président de l'association Pour Bapaume.

région Nord-Pas-de-Calais, «une des régions les plus sinistrées de France au niveau médical», Denis Gaillet a ensuite insisté sur l'incompréhension engendrée par les menaces pesant sur l'hôpital de Bapaume, un hôpital reconnu pour la qualité de son accueil par ses usagers. «Avant de penser à des plans de retour à l'équilibre, il faut penser aux besoins de la population sur le territoire» a-t-il poursuivi : «Le maintien de l'hôpital et des services de proximité est pour nous un symbole fort. C'est une question d'égalité d'accès aux soins pour tous et de défense du milieu rural.» «Il y a deux tiers des hôpitaux qui sont en déficit a-t-il conclu. La raison principale de ce fait, c'est l'asphyxie des hôpitaux publics. Il y a une volonté de la part des pouvoirs publics pour, tout doucement, les privatiser et instaurer une santé à deux vitesses.» Un point de vue médical

Une analyse tempérée par Ahmed Berami, médecin chef de pôle et president de la CME du CHB qui entendait ne fonder son jugement que sur les faits positivement établis. «Moi, je parlerais en prenant la question d'un point de vue médical» a-t-il déclaré : «Avant de proposer un traitement, il faut établir un diagnostic. Nous ne voulons pas entrer dans la polémique des chiffres mais, jusqu'à présent, nous n'avons pas une analyse fine de la situation financière de l'hôpi-

tal. Cette analyse fine, nous l'attendons tous.» Décrivant les services du CHB, «un hôpital de proximité qui remplit totalement sa fonction d'hôpital de proximité» avec un service d'accueil de jour et de nuit assurant une présence médicale 24 heures sur 24 sécurisant l'établissement sur le plan sanitaire et quatre grandes filières : une filière gériatrique pour des «patients âgés qui ont beaucoup de difficultés à domicile et qui sont contents d'avoir un service de médecine qui peut les accueillir dans des conditions de prise en charge de qualité avec une grande humanité ainsi qu'un personnel vraiment très dévoué à sa mission», une filière de soins palliatifs avec dix lits identifiés et une équipe mobile reconnue pour faire «du bon bou-

publics, nous travaillons souvent à flux tendus mais ce qui est indéniable, c'est qu'il y a un travail de qualité auprès des patients qui a été reconnu par les experts de la haute autorité de soins et un bel outil que nous devons préserver dans cette ville.» Expectative

«Est-ce qu'il y a des services qui sont menacés ?» s'est-il interrogé : «Nous ne le savons pas encore. Nous ne le savons pas parce qu'à la sortie du CA, nous, ce que nous avons compris, c'est qu'il n'y avait encore aucune décision de prise». Interrogé concernant le déficit, le president de la CME du CHB a précisé et insisté : «Dans le détail, si je prends les 26 lits de médecine que nous avons au

Dans le cadre de la Commission de l'Organisation de la Permanence des Soins (COPS) du CHB, le président de la CME du CHB vient de donner son accord pour abandonner les gardes de nuit et les transformer en astreintes volontaires. Départ, pour l'instant non compensés, de certains médecins, restriction de l'amplitude horaire des accueils non programmés à compter du 1er décembre... Deux événements qui, menaçant le cœur de l'activité médicale du CHB, semblent signer, en catimini, la mise à mort de l'hôpital de Bapaume.

lot», une filière en adictologie et enfin une filière de médecine générale, Ahmed Berami a souligné : «Nous avons un hôpital ouvert sur son environnement et vraiment bien ancré dans le territoire. Comme dans de nombreux hôpitaux -8-

CHB, ces 26 lits sont excédentaires. Il y a des consultations externes programmées qui coûteraient, je parle au conditionnel, 700 000 euros. Sur ce point, nous avons besoin de faire une analyse financière fine pour essayer de comprendre. C'est la première

étape avant de proposer quoi que ce soit.» Sortant du plan de l'analyse pour rentrer dans celui de la conjoncture, Ahmed Berami a conclu : «D'après les bruits qui courent, les consultations externes risquent d'être supprimées. Nous, nous sommes très étonnés de cela parce que c'est un service qui rend d'énormes services et s'avère être un service de proximité très intéressant et très important pour les gens. Pour ce que nous savons de l'origine du déficit, lorsqu'on a installé le service de psychiatrie qui a ouvert en 2004, celui-ci n'avait de dotation que pour six mois. Nous nous sommes donc retrouvés avec un déficit chronique de 500 millions d'euros tous les ans qui s'est ajouté à celui engendré par d'autres sous-dotations.» Sur cet aspect de la question, le représentant CGT du personnel du CHB a été plus précis rappellant, chiffres à l'appui, les analyses faites par son syndicat sur la base de comptes rendus officiels des CA et des Comités Techniques d'Etablissement du CHB depuis cinq ans. Il a été plus incisif aussi insistant sur le fait que les services logistiques de l'hôpital de Bapaume étaient d'ores et déjà en voie d'externalisation. La défense de l'emploi étant en premier lieu, a insisté Michel Carré, le point de focalisation de la mobilisation CGT du CHB. Jérôme Skalski

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Calais ÉLU(E)S UMP ET MODEM N'APPRÉCIENT PAS QUE LES HABITANTS FASSENT ENTENDRE LEUR MÉCONTENTEMENT !

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ERCREDI 25 novembre, avec la CNL, des locataires d'un immeuble rue Cronie, au Fort Nieulay, venaient faire entendre leur légitime mécontentement en mairie et à l'OPH. Solidaire du mouvement, Claude Vanzavelberg, élu communiste, était des leurs et en profitait pour rappeler devant les médias les projets sur le quartier de la municipalité de gauche d'hier. Coup de sang chez les élus de droite ! Avec la ritournelle habituelle reprise par les médias : il n'y avait pas de dossier, pas de projet... D'où cette lettre adressée par le conseiller régional à la président du MODEM de l'OPH : «Pour donner suite aux propos

relatés dernièrement par les médias locaux (bâtiments rue Cronie, projet sur le Fort Nieulay), je me contente de vous faire parvenir ce jour, (ainsi qu'aux médias locaux), la copie d'un document distribué à la population fin février 2008 dans le cadre des élections municipales. Enfin, sauf erreur de ma part, le conseil municipal de Calais s'est réuni le vendredi 29 juin 2007 et auparavant (à 18h30), avait été inaugurée une exposition dans le hall de la mairie sur les projets d'urbanisme à venir. Je ne sais plus si vous y étiez mais les médias en ont parlé et les calaisiens ont pu visiter cette exposition qui reposait bel et bien sur des projets. J'ose espérer que vous le reconnaitrez publiquement !»

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FESTIVAL DE BLUES AU CENTRE GÉRARD PHILIPE

BIG BROTHER BESSON IS WATCHING YOU...

LE SUCCÈS SE CONFIRME

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A 6ème édition du Festival du Blues s'est tenue fin novembre au centre culturel Gérard Philipe. Trois soirées à nouveau mémorables avec des musiciens comme Zac Harnon, Diuna Greenleaf, Eddie Campbell, Nico Thoussaint, Alex Shultz, Wes Mackey et les artistes du Chicago Blues Festival en tournée mondiale. Du bon vrai Blues joué à guichet fermé... Un Festival qui a fait son «trou» en six ans depuis la venue d'un certain Bernard Allison, le fils de Luther !

ILITANTE connue à Calais pour défendre bec et ongles la cause des migrants, Marie-Noëlle G. (par ailleurs compagne de Claude Vanzavelberg) ne compte plus les «gardes à vue» et convocations devant les tribunaux pour sa dénonciation notamment des méthodes policières employées par les «autorités» à Calais. Dernier procès en date, le 24 novembre à Boulogne. Sous le titre : «Le bon coup d'Éric Besson», un journaliste de la Voix du Nord écrivait dans l'édition locale du 26 novembre ce que nous reproduisons : L'occasion était trop belle pour qu'Éric Besson, ministre de l'immigration ne l'attrape pas au vol, Marie-Noëlle G., une militante pro-migrants, a été condamnée pour diffamation à l'égard de Gérard Gavory, sous-préfet de Calais, suite à une diatribe mise en ligne sur internet (notre édition d'hier). Dès le lendemain, les services du ministre se sont fendus d'un communiqué : «Éric Besson (...) salue cette décision, adresse ses félicitations au sous-préfet pour les démarches engagées et encourage l'ensemble des représentants de l'État à entreprendre de telles poursuites contre tous ceux qui portent ainsi atteinte à l'honneur de notre République». Les militants sont prévenus, tout ce qu'ils écriront pourra désormais être retenu contre eux. Sy. D. Une condamnation de plus (sans la moindre réaction des pourtant très médiatisées associations SALAM, C'SUR, LDH ou même les Verts ! Il est vrai que la maire de Calais, très UMP, vient de se voir décerner une médaille de l'ordre national du mérite» pour son action exemplaire de chasse aux migrants depuis avril 2008 aux cotés du même Éric Besson !!! Moralité, ne vous plaignez pas des violences policières et surtout n'en parlez pas ! Ce n'est pas du tout la façon de faire des communistes qui diffusent actuellement leur journal «Réalités du Calaisis» !

L’actualité de la semaine vue par Babouse

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Monde LENS : APRÈS L'ARRIVÉE D'OBAMA, LE BLOCUS US PERSISTE

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La Fédération du Pas-de-Calais a accueilli une délégation cubaine conduite par le nouvel ambassadeur en France. 'EST dans les locaux de la Fédération du Pas-de-Calais du PCF que les militants communistes ont accueilli vendredi dernier, une délégation cubaine conduite par Orlando Requeijo Gual, nouvel ambassadeur de Cuba en France, Hervé Poly, secrétaire de la Fédération s'est félicité du renforcement des liens entre les communistes du Pas-deCalais et Cuba. Il a souligné combien les communistes du Pas-deCalais étaient attentifs à ce qui se passe en Amérique latine et bien évidemment à Cuba. Le responsable fédéral a rappelé que Cuba reste une référence dans le combat contre l'impérialisme. Laurent Baraffe, président départemental de France Cuba, insista sur le fait que quand on est anti-impérialiste, on ne peut que s'intéresser au fonctionnement d'un pays tel que Cuba. L'ambassadeur de Cuba, après avoir dit combien il était heureux d'être dans le Pas-de-Calais, évoqua la situation dans son pays : «Cinquante ans après la Révolution, nous continuons dans le même esprit malgré les difficul-

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tés et les barrages qu'on nous met sur notre chemin. Malgré l'ambargo, malgré les ouragans que nous avons subis récemment, nous continuons de placer les hommes et leurs besoins au dessus de tout» explique Orlando Requeijo Gual. Il poursuit son propos en se félicitant du départ de Georges Bush mais en signalant que lorsqu'au mois de septembre, Obama signe un décret qui reconduit pour un an la loi utilisée pour imposer le blocus US contre Cuba, le nouveau président élu ne fait que confirmer qu'il continuera comme ses prédécesseurs depuis les années soixante dix. Le débat qui s'instaura ensuite fut chaleureux et instructif. Nous retiendrons notamment la réflexion sur la question de la désinformation médiatique en occident au sujet de Cuba illustrant le gouffre abyssal qui existe entre la représentation faite de Cuba et la réalité au pays. Nous retiendrons également le témoignage de Simon, jeune communiste qui est parti cet été dans une coopérative agricole cubaine afin de partager le quotidien d'une population qui tente de

garder la tête haute malgré l'adversité. Tout en aidant à la récolte des légumes, le jeune communiste dit avoir appris des choses et découvert des habitants qui ont choisi une voie contraire au libéralisme alors qu'en France on privatise la santé, on casse l'université et l'école. L'ambassadeur termina la rencontre en revenant sur des sujets importants comme l'objectif d'en finir avec la base de Guantanamo, base US en territoire cubain, de faire prendre conscience de la volonté des USA de nuire à Cuba de tous les moyens possibles. Il signale qu'il existe des manoeuvres qui invitent à ne pas investir à Cuba, qu'il existe une volonté d'ingérence US en Amérique latine et que l'Union européenne a des relations avec Cuba qui sont plus ou moins franches selon les présidences qui gouvernent à tour de rôle tous les six mois. La conclusion de cet échange fut illustrée par un propos commun affichant la solidarité des uns et des autres avec le peuple palestinien. J.M.H.

C'est au Peter Pan, café situé sur la place Victor Hugo d'Arras, qu'ont été reçus, vendredi 27 novembre en soirée, Orlando Requeijo Gual, nouvel ambassadeur de Cuba en France et Leyde Ernesto Rodriguez Hernandez, son premier conseiller.

ARRAS : «CUBA, SI !»

CCASION de témoigner de leur solidarité à l'égard du rouge crocodile vert de la Caraïbe pour près de trente personnes dont des membres de France-Cuba Pas-de-Calais, de France-Cuba Lille métropole, de l'UL-CGT d'Arras ainsi que de la section PCF de l'Arrageois, cette réception fut aussi celle d'un débat fouillé sur l'actualité de Cuba et d'une Amérique latine qui refuse de se plier au dictact du néocolonialisme étasunien qui, malgré les espoirs entrevus avec l'accession à la présidence des E.U.A. par Barack Obama, ne cesse d'entendre peser – le récent cas du Honduras en témoigne de manière éclatante actuellement — sur les mouvements d'émancipation des peuples sud-américains. Une Amérique latine qui refuse de se plier au dictact du néocolonialisme étasunien Ainsi que l'a rappelé Orlando Requeijo Gual, l'action solidaire à l'égard de Cuba, malgré le peu de retentissement dont elle fait l'objet de la part des médias dominants en France du fait d'une censure explicite relayant idéologiquement le blocus dont Cuba fait l'objet depuis cinquante ans maintenant, est d'une importance extrême pour soutenir l'alternative politique et la perspective révolutionnaire représentée par Cuba socialiste. Une anecdote tout à fait significative à cet égard fut rapportée ce soir là par le nouvel ambassadeur de Cuba en France. Anecdote significative

«En 1994, a expliqué Orlando Requeijo Gual, Felipe González

alors président – social-démocrate ndlr - de L'Espagne avait envoyé son ministre des finances à Cuba pour nous fournir la recette idéale à appliquer à Cuba. En trois mots : vendre le pays, dénationaliser, privatiser... En 2007, alors que j'étais à Madrid pour une conférence internationale, Felipe González, invité à cette conférence, a pris le micro et a commencé à exposer une condamnation extrêmement forte du néolibéralisme qui, selon ses propres mots avait créé des problèmes irréversibles pour l'économie mondiale, avec ses privatisations sauvages, ses dénationalisations etc. Je me suis demandé ce qu'il avait pris pour le petit déjeuner ce jour-là ! C'était incroyable ! À la fin, je me suis approché de lui et lui ai demandé : - «Monsieur le Président, je vous félicite pour votre discours. Puis-je en avoir une copie écrite ? «Pourquoi ?» m'a-t-il demandé. «Pour l'envoyer à Fidel Castro… parce que c'est exactement le

contraire de ce que vous nous avez recommandé il y a quatorze ans !». Il m'a souri, m'a prié de passer son bonjour à Fidel et a tourné les talons. Quelques jours plus tard nous avons reçu la copie de son discours à Cuba. Je l'ai montré à Fidel, à Raul et à nos économistes : apparemment nous avions «récupéré» Felipe González ! Une leçon d'histoire !» Une leçon d'histoire et de résistance Une leçon d'histoire en effet et de résistance aussi pour souligner l'enjeu de la lutte de Cuba pour défendre, en toute indépendance, la voie sur laquelle l'île Caraïbe est engagée pour construire le socialisme et, en France pour en faire connaître la réalité. Une leçon aussi pour la rejoindre pratiquement, avec les autres peuples sudaméricains, en Bolivie et au Venezuela notamment, dans cet effort. Jérôme Skalski - 14 -

LIBÉREZ LES CINQ !

14ème rassemblement mensuel en faveur de la libération des «Cinq de Miami» Le vendredi 4 Décembre de 18h00 à 19h00 Place du Théâtre d'Arras

En présence de l'ambassadeur de la République de Cuba en France Monsieur Orlando REQUEIJO GUAL et du premier Conseiller de lʼAmbassade Monsieur Leyde Ernesto Rodriguez Hernandez

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ARRAS

Echos social

LA MARCHE CONTRE LA PRÉCARITÉ S’EST ARRÊTÉE AU PÔLE EMPLOI

DÉFENSE DU SERVICE PUBLIC

LES CHEMINOTS DANS LA RUE LE 8 DÉCEMBRE

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ANCÉE un peu partout en le vendredi France 20 novembre à lʼappel de la CGT, de AC, de lʼAPEIS, et du MNCP, la marche contre les précarités, le chômage et les licenciements sʻest engagée dans le Pasde-Calais. Les marcheurs mobilisés convergeront pour une manifestation nationale le samedi 5 décembre à 14 heures, place

Stalingrad, à Paris. A Arras, mercredi 25 novembre, les marcheurs se sont rendus au siège de Pôle emploi ainsi quʼà la mairie. Les communistes de lʼArrageois étaient présents à leurs côtés pour soutenir leurs revendications. Parmi celles-ci : la suppression du 39 49 à Pôle emploi, le rétablissement de lʼaccueil, la cessation des radiations et du suivi mensuel

imposé, lʼinformation des chômeurs concernant leurs droits, une législation sociale qui garantisse des emplois convenables et soit fondée sur la continuité des droits, un revenu décent, avec ou sans emploi, pour toutes et tous, ainsi que lʼaugmentation des minima sociaux, des allocations et du SMIC. R.C/J.S.

FICHAGE ADN

LES ACTIONS SYNDICALES NE SONT PAS DES DÉLITS Mardi dernier, après la convocation, au début du mois de novembre, d'Antoine Jean, porte-parole de la Confédération paysanne du Nord-Pas-de-Calais par le TGI de Douai et avant celle d'Elisabeth Darras, le 8 décembre prochain, par le TGI d'Arras, c'était au tour de Bernard Coquelle, militant de la Confédération paysanne, d'être convoqué par la justice pour avoir refusé un prélèvement de son ADN.

L

ES syndicats CGT – UNSA – CFDT sont mobilisés pour la défense du service public. Lʼaccélération et le contenu des réorganisations du système ferroviaire français mettent en péril lʼentreprise publique SNCF et fragilisent le service public. Les transformations souhaitées par le gouvernement et le président de la SNCF sʼaccompagnent de décisions dramatiques sur lʼemploi des

Annonces légales AVIS DE CLÔTURE

SARL «TOMASIO» SARL AU CAPITAL DE 1.000 EUROS. SIÈGE SOCIAL : 420 BOULEVARD DU 19 MARS 62110 HÉNIN-BEAUMONT. RCS DʼARRAS N°487 737 983

Lʼassemblée générale des associés du 30 novembre 2009, après avoir entendu le rapport de Madame DEWERDT Jane, liquidatrice, a approuvé les comptes de liquidation, donné quitus à la liquidatrice et lʼa déchargé de son mandat, et a constaté la clôture des opérations de liquidation. À ce jour, il nʼexiste plus aucun passif. Les comptes de liquidation seront déposés au RCS dʼArras. Pour avis : la liquidatrice.

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AVIS DE CONSTITUTION

Avis est donné de la constitution dʼune Société présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : O.C.T.A.V.E. Forme : Société à Responsabilité Limitée Siège social : Aérodrome rue de lʼArtois, Route Nationale 50 62490 Vitry en Artois. Objet : Contrôle Technique Automobile, Expertise et toutes actions mobilières et immobilières. Durée : 99 ans. Capital : 4.000 euros Gérante : Madame Monka/Wattiaux Danielle, demeurant 180 rue Joseph Fontaine 62110 Hénin-Beaumont. Immatriculation au RCS de Arras. -----------------

AVIS DE CONSTITUTION

N

OËL 2009 : une cinquantaine de militants de la Confédération paysanne du Nord-Pas-de-Calais mènent une action syndicale symbolique à lʼencontre de Nestlé dénonçant, dʼune part, une politique de baisse des prix du lait et, dʼautre part, les profits engagés sur le dos des producteurs et des consommateurs. Quelques cartons de produits laitiers sont prélevés à lʼusine de Cuincy près de Douai et redistribués dans les quartiers populaires de Lille. Cette action visait aussi à dénoncer la politique de libéralisation européenne entraînant les producteurs de lait dans une politique de baisse continue des prix, le résultat de cette politique étant une concentration des moyens de productions et la destruction des petites et moyennes structures agricoles. Liberté 62 n°890 - Le 4 Décembre 2009

Avis est donné de la constitution dʼune Société présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : LA PAUSE DU BOUCHER Forme : Société à Responsabilité Limitée Siège social : 40 rue des Fusillés 62440 Harnes. Objet : Restauration débit de boissons traiteur. Durée : 99 ans. Capital : 5.000 euros Gérance : Monsieur Olivier LAURENT, demeurant 31 Quater rue Jean Jaurès 62440 Harnes. Immatriculation au RCS de Arras. -----------------

Un fichage ADN assimilant des militants syndicaux à des criminels ou à des terroristes

Sanctionnés une première fois par la justice, il a été exigé à six de ces paysans un prélèvement ADN en vue d'un fichage définitif les assimilants à des criminels ou à des terroristes. Ce que la plupart d'entre eux a refusé. Acharnement

Mardi dernier, après la convocation, au début du mois de novembre, d'Antoine Jean, porteparole de la Confédération Paysanne du Nord-Pas-de-Calais par le TGI de Douai et avant celle d'Elisabeth Darras, le 8 décembre prochain, par le TGI d'Arras, c'était au tour de Bernard Coquelle d'être convoqué par la justice

pour avoir refusé un prélèvement de son ADN. Condamné à 1 euro dʼamende en première instance à la fin de l'année 2008, c'était, dans son cas, devant la Cour dʼappel qu'il devait se présenter ce jour-là. Après examen, la décision de la Cour d'appel sera rendue le 12 janvier prochain. A l'occasion de la comparution de Bernard Coquelle devant le TGI de Douai, une trentaine de personnes représentant divers syndicats, partis et associations s'étaient rassemblés non loin du siège du tribunal pour marquer leur solidarité envers les militants de la Confédération paysanne ayant participé à l'action de Cuincy et manifester leur refus de voir des actions syndicales assimilées par la loi à des délits de droit commun. Jérôme Skalski

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AVIS DE CONSTITUTION

Par acte SSP du 01/01/2010 avis de constitution est donné dʼune EURL : «Totale Sécurité Privée» sous le sigle TSP Forme : EURL Siège social : 215 cité Bruno 62119 Dourges.

cheminots, avec des conséquences sur la qualité de la production, la sécurité de lʼexploitation ferroviaire et les conditions de travail. Au mécontentement créé par ces transformations à marche forcée et facteur de stress sʼajoute la situation du pouvoir dʼachat des actifs et retraités qui enregistre un recul. La multiplication des actions à caractère local, régional et national depuis la rentrée est significative de l'état d'esprit chez les cheminots. Les mobilisations prennent la forme de grèves, de rassemblements, de manifestations avec la participation des populations qui refusent le recul du service public. Les projets sont menés au pas de charge sans véritable concertation approfondie, avec une direction et un gouvernement qui ne veulent pas entendre les exigences revendicatives portées par les cheminots et leurs représentants. CGT – UNSA – CFDT appellent les cheminots actifs et retraités à participer à une manifestation nationale à Paris le mardi 8 Décembre prochain (rendez-vous à partir de 11H30, devant le siège de la SNCF). Objet : Sécurité privée gardiennage. Durée : 99 ans. Capital : 2.000 euros Gérance : Monsieur Jean-François Frémy, demeurant 215 cité Bruno 62119 Dourges, nommé pour une durée indéterminée. Immatriculation au RCS de Arras. -----------------

AVIS DE CONSTITUTION

Avis est donné de la constitution dʼune Société présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : UNIVERS RUNNING Forme : Société à Responsabilité Limitée Siège social : 1 rue du 8 Mai 1945 62710 Courrières. Objet : Toutes opérations pouvant se rattacher directement ou indirectement à lʼachat et à la vente au détail sur internet de tous articles et produits marchands non réglementés sous toutes ses formes dʼopérations et tous services pouvant sʼy rattacher. Durée : 99 ans. Capital : 15.000 euros Gérance : Monsieur Thumerelle Marc - 1 rue du 8 Mai 1945 62710 Courrières Immatriculation au RCS de Arras.

128, boulevard Basly 62300 Lens 03 21 74 89 89 Fax : 03 21 74 89 88 E-Mail : Liberte.62@wanadoo.fr

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