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LE LOUVRE À LENS

UNE OMBRE AU TABLEAU

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DANIEL DEWALLE AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE LILLE

“Arnaqueux, escroqueux” passez votre chemin !

PAGE 3 49ème CONGRÈS DE LA CGT

QUEL TOURNANT ? Demandes sociales et volontés de luttes… PAGE 4

POWÉO (SUITE) SUBLISTATIC (HÉNIN-BEAUMONT) : “ACLAND”, S’EN SORT BIEN...

LA COUR D’APPEL DE DOUAI INFIRME LE JUGEMENT DES PRUD’HOMMES DE LENS

128, B OULEVARD B ASLY - 62300 LENS -T ÉL . 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : liberte.62@wanadoo.fr) - 1,30

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Photo Liberté 62

ÉLECTIONS RÉGIONALES

LE PCF LANCE UN APPEL AU MOUVEMENT SOCIAL PAGE 7

€ - N°891 DU V ENDREDI 11 AU J EUDI 17 D ÉCEMBRE 2009


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Événement

L’INFORMATION EN DANGER, LE CRI D’ALARME DES SYNDICATS DE JOURNALISTES

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PAR ALAIN GIRARD, PREMIER SECRÉTAIRE NATIONAL DU SNJ, DOMINIQUE CANDILLE, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU SNJ-CGT, NICOLAS THIERY, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA USJ-CFTD.

LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

N France comme dans de nombreux pays européens lʼinformation est en danger. Baptisée «Stand up for journalism» à lʼinitiative de la Fédération européenne des journalistes, cette journée du 5 novembre est lʼoccasion pour nous dʼattirer votre attention et celle de lʼensemble des citoyens de notre pays sur cette situation extrêmement préoccupante. Depuis votre élection à la présidence de la République, les syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, USJCFDT) constatent que la situation des médias sʼest sensiblement aggravée. Il nʼest pas un jour sans quʼun journal, un hebdomadaire, une radio, une télévision ne licencie des journalistes en prétextant la crise économique. Parallèlement, des journaux disparaissent. La presse gratuite – longtemps présentée comme «La solution» à la désaffection du lectorat – est dans le rouge. Les quotidiens à faible revenu publicitaire connaissent dʼamples difficultés. Les plans «sociaux», les plans de départs volontaires, les licenciements se sont multipliés tout au long de lʼannée. 2300 journalistes – cʼest un premier bilan – seraient venus gonfler les rangs des chômeurs. Pour une profession regroupant 38000 salariés, la saignée est énorme. De plus, un cinquième de la profession est précarisé. Certains pigistes gagnent à peine le smic, contraignant la Commission de la carte dʼidentité des journalistes professionnels à abaisser à un demi-smic le minimum requis pour leur reconnaître lʼappartenance à la profession. Peut-on vivre décemment avec un tel revenu ? Peut-on exercer sérieusement la profession de journaliste dans un tel état de dénuement ? Cela nʼempêche pas un dirigeant dʼun grand groupe de presse magazine de revendiquer une prime de départ de 2 millions et demi dʼeuros ! Cela nʼempêche pas non plus la plupart des dirigeants dʼentreprises de presse, auxquels vous avez accordé des aides substantielles, par le biais des états généraux de la presse écrite, de continuer à mener des politiques managériales qui amenuisent les moyens des rédactions et les empêchent de remplir correctement leur mission, réduisant lʼinformation à lʼétat de marchandise insipide, compromettant la qualité des contenus et, par là même, lʼavenir de leurs médias. Le pluralisme est atteint en son cœur. Les fusions, les rachats, les concentrations au profit de grands groupes de presse dont vous vous félicitez dʼêtre proche (Lagardère, Bolloré), ou du Crédit mutuel (groupe Ebra), ne contribuent pas à sauver, ni même à conforter les titres. Au contraire, ils en font disparaître lʼidentité et la diversité. Les lecteurs ne sʼy retrouvent pas, délaissant de plus en plus lʼinformation spectacle, la «pipolisation» croissante, lʼinfomerciale et lʼuniformisation. Regagner des lecteurs, retrouver la confiance de ceux qui nous lisent ou nous écoutent, exige une réflexion sur le contenu et la qualité de lʼinformation. Voilà qui nécessite de mobiliser toutes les compétences : celles des journalistes «dʼexpérience», que les coupes claires faites dans les

effectifs des rédactions poussent irrémédiablement vers la porte. Et celle de jeunes journalistes motivés, diplômés, mais cantonnés dans des contrats sans lendemain, à faire, devant leur écran, du journalisme loin du terrain. Lorsque la seule préoccupation des actionnaires est de rentabiliser les «tuyaux», sans se soucier de la qualité des contenus du moment quʼils en gardent le contrôle, cela conduit à une politique dangereuse pour lʼinformation. Les syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT), concernés depuis toujours par la déontologie et les principes professionnels, affirment haut et fort que lʼintégration dʼune charte dans la convention collective des journalistes serait un signal fort en direction de lʼopinion publique, lassée des dérives récurrentes et des approximations. Hélas, tous leurs efforts pour faire partager ce souci aux représentants des éditeurs sont restés vains. Un projet de code de déontologie vient dʼêtre rendu public. Permettra-til enfin dʼengager la discussion entre représentants des journalistes et des patrons ? Cʼest une question ! Cette discussion sera-t-elle ouverte et sincère ? Cʼen est une autre. En tout cas, les syndicats de journalistes ne pourront accepter un code qui nʼengagerait pas la responsabilité de tous les acteurs de la chaîne éditoriale, du plus humble des rédacteurs jusquʼau directeur de la publication, en passant par tous les stades des hiérarchies rédactionnelles. Ils ne sauraient accepter un code qui cherche à faire porter le chapeau au seul journaliste de terrain, dont la tâche est déjà rendue plus que difficile par les dérives éditoriales et économiques imposées par les éditeurs, ainsi que par des conditions de travail considérablement dégradées.

Ils ne sauraient accepter non plus un code où les responsabilités devant les citoyens ne seraient pas une priorité. Oui, les journalistes ont le devoir dʼinformer. Mais pour se faire il faudrait leur reconnaître des droits et des conditions de travail compatibles avec un vrai travail dʼinvestigation et de vérification. Une information de qualité se doit dʼêtre libérée du poids des actionnaires, des fonds de pension, des publicitaires et des politiques. Quʼattend la France pour reconnaître par la loi lʼindépendance des rédactions face aux groupes industriels qui contrôlent notre profession ?

vous-même les dirigeants des chaînes, exemple unique en Europe. Le temps de lʼORTF où le ministre de lʼInformation dictait sa loi ne semble plus si lointain. Lʼaudiovisuel extérieur est également menacé, après le rapprochement en une seule entité de France 24, RFI et TV5. Faut-il rappeler quʼun plan de 206 licenciements est programmé à RFI sans la moindre justification sérieuse, et sans que les salariés et leurs syndicats, malgré leur longue grève, nʼaient pu être entendus. À France 24, on propose aux pigistes le statut

Comment ne pas être scandalisé par les licenciements chez Gamma, une agence photo de renom mondial grâce à ses photographes. Où est la réaction indignée de votre gouvernement et de vous-même devant ce bradage du patrimoine national par un fonds dʼinvestissement pour lequel les rendements financiers sont plus importants que la culture et le patrimoine ? Monsieur le Président, en cette journée européenne pour la défense du journalisme, les trois syndicats français membres de la FEJ vous demandent :

Les journalistes dans ce pays nʼont toujours pas la garantie de voir leurs sources protégées, alors que la loi et la justice européennes lʼimposent. Ils risquent de voir débarquer la police dans leur rédaction, comme au Canard enchaîné, à lʼÉquipe, au Point, à Midi libre, à la Nouvelle République du Centre-Ouest, à la République du Centre, etc. Dans lʼaudiovisuel public, la situation nʼest guère plus brillante. Lʼavenir de France Télévisions, de Radio France, est obéré par la suppression de la publicité sans la garantie de moyens équivalents «à lʼeuro près». 900 emplois sont déjà dans le collimateur à France Télévisions, soit 10 % de lʼeffectif. Parallèlement, le contrôle du pouvoir devient de plus en plus prégnant à la suite de votre décision de nommer

dʼauto-entrepreneur, contraire à la convention collective des journalistes. Il est choquant que le service public, où lʼÉtat est le principal actionnaire, donne le mauvais exemple de la précarisation des emplois ! Et que dire encore du rôle que vous voulez assigner à lʼAFP en optant avec la direction de cette agence mondiale, la seule non anglo-saxonne, pour son étatisation après avoir mis à lʼencan son statut qui depuis un demi-siècle a préservé son indépendance. Le porte-parole de lʼUMP, Frédéric Lefebvre, avait lancé lʼoffensive il y a quelque temps contre cette rédaction, libre de tout capital et actionnaires, pour tenter en vain dʼen faire «la voix de son maître» ? Alors étatisation de lʼAFP avant sa privatisation ? Comme à GDF ? Comme à La Poste ?

– dʼaccéder à leur demande dʼune réforme législative qui viserait à reconnaître enfin lʼindépendance juridique des équipes rédactionnelles quelles que soient la forme de presse et la taille de lʼentreprise médiatique ; – de veiller à ce que les aides publiques à la presse ne servent plus seulement à enrichir des actionnaires ni à regarnir provisoirement des trésoreries, mais accompagnent des politiques volontaristes privilégiant la qualité de lʼinformation et la sauvegarde des emplois ; – de garantir des ressources pérennes pour que les services publics de radio et de télévision remplissent pleinement lʼintégralité de leurs missions ; – de confirmer à lʼaudiovisuel extérieur de la France ses missions dans toute leur plénitude ou leur diversité.

Lors d’une récente manifestation des salariés de Radio France Internationale.

Le pluralisme est atteint en son cœur. Les fusions, les rachats, les concentrations au profit de grands groupes de presse dont vous vous vous félicitez dʼêtre proche ne contibuent pas à sauver, ni même à conforter les titres. Au contraire, ils en font disparaître lʼidentité et la diversité.

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Événement DANIEL DEWALLE AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE LILLE M N CJ

"ARNAQUEUX, ESCROQUEUX" PASSEZ VOTRE CHEMIN ! POWÉO (SUITE)

Q

étape par étape, les problèmes des compétences sont posés ; le maire a une double responsabilité, morale, devant ses administrés et, humaine, devant les faits sociaux. Nous sommes devant une relation normale dont lʼarrêté du 7 janvier 2009 nʼest que le relais. Poweo fait tout, il suffit de cocher la bonne case. Mais il nʼa pas tous les droits. Le premier magistrat houdinois indique avec beaucoup de retenue ses modalités dʼactions au service de ses administrés. “Un jour, dit-il, un président du tribunal mʼa dit en équité vous avez raison mais en droit vous avez tort. Je souhaite vivement que le droit rejoigne lʼéquité. Lorsque le substitut du procureur de la République de Béthune mʼappelle pour le cas de mon arrêté il me demande des noms et mʼoriente vers la direction de la concurrence et des fraudes.” Des familles se sont fait connaître. Le démarchage à domicile est-il le miroir déformant de notre temps ? Les fourbes sont toujours de notre monde. Faire miroiter des réductions sur lʼélectricité doit être encadré, or ce nʼest pas du tout le cas ! Avec les syndicalistes d'EDF

▼ Sur "l'air des corons" et du "poinçonneur des Lilas", une chorale hautement revendicative. Photos Liberté 62

UELLES atteintes à la liberté du commerce et de l'industrie ? Daniel Dewalle, maire de Houdain, accompagné d'élus PCF de Burbure et d'Auchel, de syndicalistes d'EDF (Lille et Arras), était de nouveau à la barre le 3 décembre dernier, au tribunal administratif de Lille. Son combat est clair, c'est la mise en avant des droits élémentaires de la population et ne pas se laisser gruger. Le démarchage "agressif" de Poweo et de sa filiale Posilys n'est pas du goût de tout de monde et notamment de la municipalité houdinoise et du premier magistrat. Un premier arrêté de ce dernier était annulé par le tribunal mais pas le second en date du 24 février 2009 qui stipulait "l'interdiction est effective si il y a usurpation d'identité"... Et voilà, le retour devant la justice, l'affaire est mise en délibéré et d'autres voix se font attendre comme celles des consommateurs d'UFC-Que Choisir qui attaquent "Direct Énergie". Le commerce a ses limites, le nʼimporte quoi nʼest pas possible surtout lorsque des personnes et de surcroît des personnes en difficultés en pâtissent. Il y a trouble à lʼordre public et lʼélu doit prendre position nécessairement. Cʼest son rôle dʼélu, dʼofficier de police. Ce que fit Daniel Dewalle,

é dD i t o

maire de Houdain, en prenant, en date du 7 janvier 2009, un arrêté municipal interdisant aux commerciaux de Poweo le démarchage à domicile dans sa commune. Lʼaffaire avait fait - et continue de faire - grand bruit. Jeudi 3 décembre dernier, la justice avait à trancher de nouveau. Comme, toujours en pareille situation, deux mondes sʼaffrontent. Tout démarre avec la privatisation dʼEDF. Le processus de déréglementation, de la libéralisation des marchés (au 1er juillet 2004 pour les professionnels et les collectivités locales et en 2007 pour les particuliers) nʼest pas synonyme de progrès social. La situation sociale donnée est cellelà et la complexité de démêler lʼécheveau des conséquences de lʼouverture du marché de lʼénergie rebondit sur la publicité que fait Poweo pour souligner un tarif inférieur à celui du tarif régulé (EDF). Là où la confusion devient opérationnelle est la scission dʼEDF en plusieurs sociétés dont ERDF. Or, cʼest le représentant de Poweo qui le souligne, “ma société en est actionnaire et qui plus est nous fournissons du courant à EDF, nous ne sommes que des distributeurs”. "Arnaqueux, escroqueux" : c'est non ! «Poweo a menti, Poweo a triché, déontologie bafouée

ANS le dernier numéro du mensuel du Conseil général du Pas-de-Calais, était

écrit : «Et un de plus, histoire de causer, de faire oublier les urgences : sur l'identité nationale cette fois ! Mais comment les médias peuvent-ils se laisser emporter dans ce flot continu ! Voilà bien le genre de sujet qui fleure le garde-à-vous, qui radicalise les uns, énerve les autres !

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▼ Pascal Duquesnois, syndicaliste à EDF, "le climat social actuel est détestable, la direction bloque tout dialogue."

Poweo a menti, Poweo a triché, achteur i va raquer» Lʼair des corons, chanson dédiée aux gens du Nord, avec des paroles transformées pour lʼoccasion, servait dʼambiance et “dʼéchauffement” au tribunal administratif de Lille lors de lʼaudience du 3 décembre et puis un autre chant "sur l'air du poinçonneur des Lilas" stigmatisait toutes ces pratiques. Le cameraman de France 3 ne rate pas l'occasion de filmer... "«Mi j'su l'roi des minteux l'roi des escroqueux Mi j'su l'roi des minteux

l'roi des arnaqueux minteux d'première classe arnaqueux hors classe Mi j'sur l'roi des minteux l'roi des escroqueux» Lʼoffre non régulée de lʼélectricité en donnant immédiatement à tout nouveau souscripteur un rabais de 10%, c'est de la publicité mensongère. Le maire déborde-t-il de sa compétence ? Voilà en filigrane la question fondamentale. Me Prudhomme, lʼavocat de Daniel Dewalle, revient sur la genèse de toute lʼaffaire. Un système fondé sur le mensonge et lʼusurpation amène des conséquences sociales. Ce dossier est éminemment social ;

AVIS DE DÉBAT...

Comment, à l'approche d'élections, ne pas douter de la sincérité de la motivation. L'identité nationale ? Celle d'un pays qui chartérise ou celle d'une France accueillante et partageuse ?» Que dire alors, depuis, du déferlement médiatique «Bon-pensant» sur le «sommet de Copenhague» ? Et, bizarrement, pas un mot ou presque sur la mise en vigueur début décembre du «Traité de Lisbonne...»

Il est vrai que le déni de démocratie (dont s'est rendu coupable Sarkozy en piétinant le vote des Français contre le traité constitutionnel un certain 25 mai 2005) aboutit maintenant à l'entrée en vigueur de ce traité... Un véritable coup de force, suivi de bien d'autres, au point de constituer une véritable conjuration des dirigeants européens comme après le traité de Maastricht ! -3-

C'est finalement comme cela que l'Union européenne a été conduite à endosser la camisole de force libérale sans réaction, bien évidemment, de la sociale-démocratie. À moins de trois mois des élections régionales, on comprend mieux cette discrétion sur le traité de Lisbonne. N'est-il pas au coeur de la gestion régionale ? Le numéro d'Autosatisfaction lors de la pose de la première pierre du

Les syndicalistes CGT d'EDF, nous explique Pascal Duquesnois, (Euralille), rejoignent le combat de Daniel Dewalle en demandant un éclairage circonstancié des directions dʼEDF-GDF, lesquelles ne sont pas en mesure dʼappliquer socialement les textes car elles sont en pleine déstructuration. Une table-ronde avec tous les intéressés est la meilleure réponse à donner dans des situations critiques. Le gouvernement a préparé son coup bas dans le dos de la nation, sans aucun débat préalable pour évaluer les conséquences dʼun choix pourtant stratégique en matière dʼénergie. En réalité, les engagements de service public inscrits dans le contrat signé entre les directions et lʼÉtat portent lʼempreinte des luttes menées toutes ces dernières années contre la privatisation ! Le service public a toute sa place, il faut le défendre plus que jamais. La vente forcée est contraire à toute notion de ce même service public. Philippe Pouly, de la CGT-EDF d'Arras est sur la même position. Les consommateurs regroupés au sein de lʼIndecosa-CGT ne disent pas autre chose. Un médiateur national de lʼénergie existe et travaille en amont. Mais le législateur nʼaide pas la compréhension des consommateurs. Poweo, suite... Mais pas fin. L'affaire est mise en délibéré. Pierre Pirierros

«Louvre-Lens», le week-end dernier, en est tout un symbole quand le président affirme, une fois de plus, que la population du Bassin minier «sort de l'hiver» !! Un numéro d'Autosatisfaction de plus face à des centaines de milliers d'habitants qui, ici, souffrent offrons leur la possibilité le 14 mars de dire avec leur bulletin de vote : «ON EN A MARRE» ! Claude Vanzavelberg


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Événement 49ème congrès de la CGT à Nantes : quel tournant ?

DEMANDES SOCIALES ET VOLONTÉS DE LUTTES...

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La crise, dans sa dimension économique et sociale, continue de frapper durement salariés, chômeurs, jeunes et retraités : à la pression mise par les entreprises sur les salariés, aux destructions dʼemplois dans le public et dans le privé, au développement de la précarité et des inégalités se rajoutent des choix gouvernementaux désastreux en matière de fiscalité. Non seulement les salariés souffrent parce que le chômage sʼaggrave, mais ils sont en plus victimes de nouvelles taxations et de hausses de cotisations, alors que les revenus du patrimoine et du capital sont préservés. La réforme des structures est un grand enjeu pour la CGT. Au bureau confédéral ne siégeront plus que huit membres au lieu de douze précédemment dont Agnès Le Bot, actuelle secrétaire du comité régional Nord/Pas-de-Calais.

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ES échanges, les débats, les propositions, les appréciations, les observations à lʼintérieur comme à lʼextérieur de la CGT sont de grands moments du 49ème congrès de la CGT (du 7 au 11 décembre à Nantes). Les très nombreux participants des organisations syndicales, du privé comme du public, ont, par leurs interventions, dit combien le syndicalisme montre sa capacité à peser sur des choix essentiels lorsqu'il est rassemblé sur un objectif clair et précis. Dans le rapport dʼactivités, Bernard Thibault distingue, notamment, la recherche de l'unité, lʼadhésion, lʼimplantation du syndicalisme, clés essentiels pour obtenir des résultats. La voie n'est pas au repli mais à l'ambition. Cʼest légitime. La solidarité cʼest aussi celle qui doit se renforcer entre le public et le privé. Le service public est un bien commun à tous les salariés. Gagner des adhérents, notamment dans les catégories sociales qui ont le plus besoin d'être défendues, c'est une priorité. Pour cela, il faut un nouvel état d'esprit et des moyens. La structure et la nature du travail changent, le contenu change, les conditions de travail changent... Les services sont de plus en plus éloignés des usagers. Les transferts des missions de lʼÉtat vers les collectivités locales engendrent une hausse des impôts locaux. La CGT Santé déploie une grande campagne pour sensibiliser lʼopinion sur les dangers qui pèsent sur lʼHôpital public. Les mesures annoncées par le gouvernement labellisent encore plus un tournant libéral tout en voulant faire croire que les salariés en sont bénéficiaires et, eux seuls. Dans le Pas-de-Calais, par exemple, les délocalisations et fermetures suivent une logique destructrice dʼemplois. Quant aux voix critiques, (Jean-Pierre Delannoy, Métaux Nord/Pas-de-Calais) qui se font entendre, elles sont marquées par la vigueur des attentes sociales. Si lʼidéologie patronale a pu semer des confusions dans lʼopinion entre les charges pesant sur les entreprises et le besoin de financer la protection sociale par les richesses créées par le travail, les salariés ont manifesté un grand attachement à leurs acquis sociaux et, au-delà, de fortes attentes en matière de pouvoir dʼachat des salaires, de protection des emplois, de réduction de la précarité et des injustices. Quid de la lutte des classes ? Peut-elle disparaître ? Certes pas ! Thèmes révolutionnaires ? L'histoire nous a montrés l'importance des mots mais aussi des écueils qui en découlent. Qui peut porter à la bou-

tonnière une telle visée s'il est isolé ? Tournant réformiste ? La vie du syndicalisme est marquée par le sceau de négociations (la cogestion n'est pas encore à l'ordre du jour, dans notre pays), de rencontres, de discussions au plus sommet de l'État. La fracture entre "réformisme" et avancées sociales est immense. Demandes sociales et volontés de luttes, donc. Ambition Sarkozy ne l'est pas, "candidat autoproclamé" de la protection des salariés, son discours a pu séduire certains et il sʼen est suivi au fil du temps une grande désillusion au vu de la politique réellement menée. La conception de syndicalisme rassemblé a été confortée lors du succès obtenu par le syndicalisme étudiant, lycéen et salarié dans la lutte contre le Cpe et le Cne. Depuis, le débat sur cet enjeu a été alimenté par la recherche et la mise en pratique de lʼunité dans les entreprises, les professions et au niveau interprofessionnel. Lʼoffensive libérale du patronat et du gouvernement, lʼampleur prise par la crise économique, ses conséquences sociales, ont renforcé lʼopinion des salariés sur le caractère incontournable de lʼunité dʼaction syndicale. Dans l'actualité proche, il y aura le dossier des

retraites ; ramener dans cette unité des syndicats qui, par le récent passé ont soutenu le gouvernement, est une ambition affichée. “Oui, cʼest la mobilisation des salariés qui est à lʼordre du jour. Il nʼy a pas dʼautre alternative pour le mouvement syndical. À la fatalité de la régression sociale, dit la CGT, nous pouvons opposer notre expertise, nos propositions. Nous savons bien que lʼaction collective ne se décrète pas : elle sʼorganise, se prépare. Ses objectifs et ses modalités se discutent en fonction des situations, du contexte et des expériences.” Un congrès est forcément un moment très intense dans la vie dʼun syndicat et, de surcroît, lorsquʼil sʼagit de la CGT, la première force syndicale du pays, avec ses 33 fédérations professionnelles, ses unions départementales, ses unions locales, ses structures interprofessionnelles, ses 21 comités régionaux, recoupant toutes les aspérités sociales de lʼhexagone. Privatisations 70 % des offres dʼemplois déposées à lʼANPE le sont pour des contrats de moins de six mois, et le développement des contrats précaires continue dʼalimenter le chômage : 30 % des entrées au chômage sont des fins de CDD et dʼintérim. Les privati-

sations réduisent le potentiel productif et les capacités dʼintervention publique et ne profitent quʼaux financiers et à la Bourse. Les plans gouvernementaux concoctés sans concertation avec les syndicats se retournent toujours contre ceux qui les proclament. Il ne suffit pas que le gouvernement décrète des dispositions: quand elles sont illégales, il faut utiliser tous les moyens pour les supprimer. Quant à Mme Parisot, le secrétaire de la CGT lui conseille de ne pas utiliser des termes quʼelle ne connaît pas comme la précarité alors quʼelle

excelle dans le renforcement du libéralisme. Les syndicalistes doivent être conscients des attentes comme des espoirs qui sont placés en eux. Pour les retraites et les salaires, il faut maintenant passer à la caisse ; la solidarité cʼest aussi celle qui doit se renforcer entre le public et le privé. Le service public est un bien commun à tous les salariés. Le congrès a approuvé mardi 8 décembre, le rapport dʼactivité par 77,29% des voix. Pierre Pirierros

▼ Bernard Thibault, élu pour la première fois secrétaire général de la CGT au congrès de Strasbourg en 1999, brigue son quatrième mandat au 49ème congrès de Nantes. Photo Liberté 62

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▼ Mardi 8 décembre, à Paris, 15 000 cheminots ont manifesté à Paris (CGT-CFDT-UNSA) pour dire «à Pépy et au gouvernement que la SNCF ne leur appartient pas». Leur dire aussi qu'ils ne laisseront jamais «leur entreprise devenir une entreprise comme les autres» où la recherche du profit supplante le service public. Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009


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Social SUBLISTATIC (HÉNIN-BEAUMONT) : “ACLAND”, S’EN SORT BIEN... M N CJ

LA COUR D’APPEL DE DOUAI INFIRME LE JUGEMENT DES PRUD’HOMMES DE LENS

Il était une fois ! Il était une fois où les filières du textile régional investissaient dans des secteurs dʼavant-garde. Cʼétait le cas de la Lainière de Roubaix qui avait lancé, au tournant des années 1970, Sublistatic à Hénin-Beaumont ; le nom est issu de la “sublimation”, (ou transposition) cʼestà-dire une société spécialisée dans la fabrication de papier-transfert destiné à l'impression sur du textile. Le projet était fait pour faire gagner beaucoup dʼargent aux financiers de tous ordres.

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UBLISTATIC à Hénin-Beaumont, était liquidée en 2007 aucun repreneur sérieux nʼétait en lice ; la direction locale, elle, nʼa rien fait pour “arranger les choses” Les anciens salariés de Sublistatic portent plainte aux Prudʼhommes de Lens. Ils sont plus dʼune centaine dans ce cas en dénonçant lʼabsence de Plan de sauvegarde de lʼemploi. Les licenciements de 168 anciens salariés ont été annulés et de fortes indemnités leur ont été attribuées. Les prudʼhommes de Lens condamnent, Acland, un fonds dʼinvestissement américain, une première qui pourrait faire jurisprudence. Mais voilà, la Cour dʼappel de Douai ne lʼentend pas de cette oreille et vient de diminuer dʼune façon drastique (plus de 50%) le montant des indemnités obtenu à Lens (de 37 000 à 220 000 euros). Fin janvier 2008, le personnel constatait que les indemnités de licenciement “promises” aux 224 salariés recouvraient la liquidation totale de leur entreprise. "On nous a demandé d'accepter les conditions de la convention de reclassement personnalisée pour obtenir 3.000 euros de prime, plus 7.000 euros si nous décrochons un CDI, un CDD ou une forma-

tion", soulignait la secrétaire adjointe du comité d'entreprise. Et les 7000 euros sont là pour masquer les chiffres du chômage, puisque seul le salarié qui trouve un emploi ou une formation dans les six mois va toucher les 7000 euros en plus des 3000 euros de prime de licenciement. Dans le cas contraire, cʼest le “chômage” avec tout ce que cela comporte. Cʼest très en-deçà des revendications de départ. La mobilisation a montré que lʼoutil de travail était toujours performant puisque de nombreuses familles, de nombreux élus, ont pu, ainsi, visiter une usine “prête à redémarrer à tout moment”.

bénéfices puis un beau jour des marchés de plus en plus nombreux partaient vers dʼautres pays. Nous avons connu trois “LBO”, (Leverage buy out), le LBO est une opération d'acquisition d'une entreprise financée par un fort recours à l'endettement. Nous étions à la merci des financiers. Et

Sublistatic, les anciens salariés toujours sur le pont. (Photos Liberté 62)

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pourtant, des investissements avaient eu lieu, comme le passage récent au numérique, avec des machines de qualité. Le savoirfaire des salariés était là, irréprochable ! Il fallait rembourser les dettes et aujourdʼhui 235 salariés savent ce que signifie la liquidation de leur entreprise dont les machines ont été vendues aux enchères. Dans cette entité, il y a aussi une unité qui tourne à plein, “Subligravure” (qui grave les matrices), largement bénéficiaire et convoitée de toutes parts. En 2004, ce sont quelques 60 salariés qui ont fait les frais dʼun licenciement collectif et aujourdʼhui, ce sont les mêmes arguments qui sont utilisés pour dégraisser, la concurrence asiatique et chinoise. Ceux qui sont à la tête de lʼentreprise obéissent aux fonds de pension américains. Il faut intéresser lʼactionnariat”. Or, les salariés de Sublistatic savent quʼon ne peut jouer impunément avec les mots, car ils expriment, hélas, une situation sociale donnée. “Le gouvernement français, observe la CGT, ne prend pas ses responsabilités en matière de négociations commerciales internationales. Le secteur textile est plus que jamais la monnaie dʼéchange dʼun troc ; lʼargument de tout

mettre sur le dos de la concurrence asiatique est une tactique habituelle de la part de lʼemployeur Sublistatic”. Acland investit ailleurs

Quid de Sublistatic ? Le dernier propriétaire, le groupe Acland, avec des cotations en bourse en hausse fait encore des bénéfices en liquidant lʼentreprise du Boulevard Darchicourt à HéninBeaumont. Le “Pôle de compétitivité” UPTEX, (textiles traditionnels et techniques), annoncé dʼune façon tonitruante par le gouvernement, se devait dʼapporter de nouvelles garanties et une véritable reconnaissance de la profession. Il nʼen est rien, là comme ailleurs. Aujourdʼhui, la disparition de lʼunité héninoise, conforte, hélas, la notion dʼabandon de toute une filière et lʼincurie totale des pouvoirs publics. Les prudʼhommes, dernier rempart, contre lʼarbitraire patronal ont donné raison aux salariés, la Cour dʼappel de Douai dit le contraire. Avec leur avocat, ils étudient, décidés à ne pas se laisser faire, la riposte la plus efficace possible. Mais le temps presse... Pierre Pirierros

Savoir-faire

Un outil de travail performant, un savoir-faire exceptionnel, de belles machines, un produit impeccable, tous ces adjectifs traduisent bien ce quʼétait une entreprise comme celle-là, une entreprise dont la machine infernale des LBO a cassé entièrement au bout de la troisième fois... “La diversification était un enjeu de taille, un enjeu quʼil fallait prévoir, nous ont dit les salariés lors de la visite de leur entreprise, remporter dʼautres marchés, cʼétait possible. Cʼest lʼappât de lʼargent qui a tué nos emplois, lʼusine a fait dʼénormes

Un matériau de production et une spécialisation uniques en France, mais c'est du passé.

WALTER, RETOUR EN RÉSISTANCE, un film de Gilles Perret, à Bruay-La-Buissière

E nom de «Walter» et le mot «résistance», Gilles Perret les a toujours associés. Avant même de savoir ce que cela signifiait, Gilles savait que son voisin Walter avait été déporté dans un camp de concentration du nom de Dachau … Aujourdʼhui Walter Bassan a 82 ans. Il vit avec sa femme en Haute-Savoie, et mène une vie pour le moins active. Dʼécoles en

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manifestations, de discours engagés en témoignages de la guerre, Walter continue son long combat, fait de petites batailles, contre toutes les formes de démagogies, dʼinjustices et dʼoppressions. De même que lorsquʼil avait 18 ans, et quʼil «jouait» comme il dit, à distribuer des tracts anti-fascistes dans les rues commerçantes dʼAnnecy alors occupée, Walter agit en écoutant son cœur. «Je nʼai pas

changé», comme il se plait à rappeler. Partageant ces mêmes «raisons du cœur», Gilles Perret réalise ici un portrait vivant de cet homme calme et insurgé. Nous sommes invités à les suivre en passant du Plateau des Glières à Dachau, à faire des retours en arrière pour mieux comprendre lʼHistoire, à partager leurs inquiétudes face à un monde où lʼinégalité et lʼinjusti-5-

ce gagnent sans cesse du terrain, à poser les questions qui fâchent... Sans prétention, et avec la même simplicité et constance que Walter, ce documentaire révèle lʼactualité, lʼimportance, et la nécessité, dʼune résistance au quotidien. Avec le Cinéma : Les Etoiles de Bruay-Labuissiére, nous vous invitons à voir ce film mardi 15 décembre, démarrage de la projection à 20h, suivi dʼun

débat avec le réalisateur Gilles Perret et dʼun pot… Entrée 3,80 €. Contact, la programmatrice

Pauline Delsart : contact@cinema-les-etoiles.fr Et J.Delelis courriel : jacques.delelis@nordnet.fr


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Société LENS

UNE OMBRE AU TABLEAU

Une première pierre pour le Louvre Lens, de nombreuses pierres dans le budget des collectivités territoriales et des familles. EUDIde EUDI la semaine dernière, une délégation du collectif lensois pour un autre financement du Louvre était reçue par Madame le sous-préfet. Ce fut l'occasion pour la délégation de rappeler qu'il n'était nullement question de s'opposer à l'implantation de ce musée à Lens mais de dénoncer son financement qui va reposer pour l'essentiel sur les collectivités territoriales (région, département, CALL et Lens). C'est pourquoi, au nom de la délégation, JeanMichel Humez, secrétaire de la section de Lens du PCF, a demandé à la

d'euros de fonctionnement annuels...» Dans la suite de l'entretien avec le sous-préfet, Laurence Zadératzky, pour la FCPE, a rappelé les craintes des parents d'élèves quant aux manques de moyens pour l'Éducation nationale, Simon Poudroux pour la jeunesse communiste a mis en avant les difficultés rencontrées par les jeunes de la région tant dans leurs études que dans la recherche d'un emploi, Laurence Sauvage, pour le Parti de gauche, a insisté sur les énormes attentes de la région en matière d'emplois, de santé et d'éducation.

La délégation du collectif en sous-préfecture.

Lors du rassemblement au Pont Césarine.

représentante de l'État de bien vouloir se faire l'interprète auprès des instances nationales pour trouver d'autres possibilités de financement afin de soulager la charge financière des contribuables locaux. Jean-Claude Danglot, sénateur PCF du Pas-de-Calais a, de son côté, envoyé un courrier à Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, pour souligner combien les capacités contributives des habitants sont au «taquet» : «toutes les enquêtes financières et économiques l'attestent. La population ne pourra à elle seule payer les 150 millions d'euros d'investissement et les 15 millions

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Enfin Raymond Frackowiak, pour la CGT Mineurs, a remis le dossier sur la table concernant les revendications sur les retraites des mineurs et la pension des veuves. Il s'est au passage étonné que l'inauguration se déroulant un 4 décembre «pour honorer les mineurs», ceux-ci ne furent pas les invités d'honneur à l'occasion de cette cérémonie. Les propos emprunts de bon sens devaient se vérifier le lendemain avec la population qui fut priée de rester à l'écart pour écouter les discours. Après avoir écouté les uns et les autres, Mme le sous-préfet a estimé

que l'État tenait ses engagements avec son plan de relance, ses mesures pour l'embauche des jeunes et l'accompagnement des licenciés. Quant au financement du Louvre, les élus (socialistes NDLR), savaient pertinemment qu'ils s'accaparaient de ce projet sans financement d'État. «C'était donc un choix, et ils ont fait ce choix» se félicite au passage la représentante de l'État. Hommage à la corporation minière et à la Résistance

Le lendemain, vendredi 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, alors que les officiels posaient la première pierre du Louvre, le collectif s'était donné rendez-vous au Pont Césarine, lieu où est fixé la plaque rappelant le sacrifice de Charles Debarge et de ses amis lors d'un attentat contre

des soldats allemands de l'armée d'occupation. Jean-Michel Humez, pour le PCF, et Georges Gastaud pour le PRCF, ont successivement expliqué les raisons de ce rassemblement et du choix du lieu devant plusieurs dizaines de personnes ayant répondu à l'appel du collectif. Pour compléter ce qui avait été dit la veille au sous-préfet, les deux intervenants ont d'abord rappelé l'incohérence du propos de Nicolas Sarkozy. Le président de la République n'a de cesse de dénoncer les abus en matière de dépense publique que commettraient les collectivités territoriales avec notamment sa récente sortie verbale : «alors que l'État s'engage résolument à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite, je ne peux tolérer que les collectivités territoriales en embauche quant à elles un de plus».

Or les dépenses du personnel pour arriver et faire fonctionner le LouvreLens seront supportées par les collectivités territoriales. Une incohérence que les élus socialistes n'ont même pas pris la peine de soulever. Mais l'essentiel du propos des représentants du PCF et du PRCF furent pour dénoncer la politique de Nicolas Sarkozy qui taille en pièces l'essentiel du programme du Conseil National de la Résistance (retraite par répartition, sécurité sociale, fonction publique...). Ce fut l'occasion de revenir sur le rôle important joué à cette époque par les ministres communistes tels que Maurice Thorez, Marcel Paul, Ambroise Croizat... La Marseillaise et l'Internationale mirent un point final à ce rassemblement qui se voulait comme une réponse au cynisme gouvernemental.

LITTORAL NORD-PAS DE CALAIS : DES ACTIONS CONCRÈTES ET URGENTES SONT À PRENDRE POUR DÉFENDRE LA PÊCHE ARTISANALE

A lʼoccasion dʼune séance réservée aux questions au gouvernement Jean-Claude Danglot a clairement interpellé le ministre chargé de lʼAgriculture sur la situation de la Pêche artisanale dans notre région.

U nom du groupe Communiste Républicain et Citoyen du Sénat, il déclarait notamment : «…en ce qui concerne le cabillaud, la Norvège détient 90% des taux admissibles de captures contre 1,22% pour la France. Cette situation de net déséquilibre met en péril notre pêche artisanale». Il poursuivait en précisant la situation concrète que rencontrait actuellement les professionnels de ce secteur : «Par manque de quotas de soles et de cabillauds, les bateaux des pêcheurs dunkerquois et dʼEtaples se retrouvent à quai, et ce depuis plusieurs mois, laissant sans couverture sociale et sans ressources les professionnels du secteur et remettent en cause plusieurs centaines dʼemplois induits». Après avoir rappelé que le Président de la République avait

affirmé que la présidence européenne assurée par la France, en 2008 : «serait une opportunité pour instaurer un dialogue très fort avec la Commission européenne

et quʼil faudrait une réponse plus souple sur les quotas» le sénateur dénonçait les écarts entre les discours de cette Présidence et la réalité des actes de lʼUnion Photo Liberté 62

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Européenne : «Bruxelles préconise désormais des quotas individuels à lʼéchelle européenne qui risque de conduire à une concentration des quotas au détriment des entreprises les plus fragiles et plus particulièrement des artisanspêcheurs». La réponse gouvernementale à cette crise a consisté dans cette logique européenne «à proposer un plan de casse visant à adapter la flottille aux quotas européens en cassant des bateaux. Cette politique est inacceptable tant sur le plan économique que social». Jean-Claude Danglot poursuivait en démontrant que des solutions alternatives existent à condition toutefois dʼavoir la volonté politique de sauver la pêche artisanale côtière. «Il faut mettre en place une protection particulière. Les représentants des professionnels du secteur, en sʼappuyant sur des

documents émanant de la Commission européenne, proposent trois mesures phares : la mise en place dʼun régime côtier, la réservation de la bande des douze miles nautiques aux navires de pêche artisanale, une gestion plus fondée sur lʼeffort de pêche». Il concluait son intervention, au nom du groupe communiste en interpellant directement le ministre : «quelle action allez vous engager et quelles positions défendrez vous, notamment auprès des instances européennes, pour sauver la pêche artisanale et permettre aux professionnels concernés de vivre de leur métier ?». Le ministre de la Pêche affirmait en réponse et une nouvelle fois quʼil négociait actuellement avec Bruxelles pour défendre les intérêts de la pêche artisanale française. Dont acte et affaire à suivre…

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PCF ÉLECTIONS RÉGIONALES

LE PCF LANCE UN APPEL AU MOUVEMENT SOCIAL

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Les militants communistes ont donné le coup dʼenvoi de leur campagne pour les régionales, samedi. Marie-George Buffet les a exhortés à ouvrir largement leurs listes aux acteurs des luttes. Hervé Poly, secrétaire de la Fédération, et plusieurs militants du Pas-de-Calais ont participé à cette rencontre. Photo JLD

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E lʼaudace et de lʼambition : les deux mots sont revenus à plusieurs reprises au cours de lʼassemblée nationale des animateurs du PCF, samedi, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). La réunion était convoquée pour défricher les grands axes du projet que les communistes vont faire vivre dans la campagne des régionales, et

débattre de leur démarche pour construire leurs listes au plus près des habitants des quartiers populaires et du monde du travail. Elle sʼest achevée en meeting de plus de cinq cents personnes sur lʼair de lʼInternationale. Lʼoccasion pour Marie-George Buffet de lancer, dans son discours, un appel à sʼemparer des listes du Front de gauche en direction des syndicalistes, des militants associatifs, des féministes et

RÉUNIS À LENS, LES JEUNES COMMUNISTES DU PAS-DE-CALAIS ONT TENU UNE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE RICHE EN DÉBATS ET EN PROJETS

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l'invitation du nouveau responsable départemental du Mouvement Jeunes Communistes dans le département, Simon Poudroux, les jeunes militants communistes du Pas-de-Calais se sont retrouvés au siège de la fédération du PCF samedi dernier pour établir les objectifs à tenir dans les deux années à venir. Ils ne manquent pas d'ambition en affichant la volonté de passer de trois à dix Unions-de-Villes et en multipliant par dix le nombre d'adhérents. En terme d'activité, il s'agira d'être au plus près de la vie des jeunes avec une présence mensuelle aux abords des lycées et des universités. Le désir de formation des militants sera lui aussi contenté, en inscrivant la jeune organisation dans des cycles de formations réguliers. Le capitalisme, le marxisme, l'écologie, la citoyenneté, la communication sont autant de concepts qui seront décryptés et analysés par des intervenants spécialistes en la matière. Autre grand rendez-vous dans la ligne de mire de nos jeunes militants, leur prochain congrès qui devrait se tenir en début d'année 2010 à Lille où les orientations politiques prises par l'organisation communiste seront discutées. Un travail de préparation est prévu en amont, travail qui sera pris en charge par une commission qui devrait voir rapidement le jour. Cette Assemblée Générale a aussi été l'occasion pour Charlotte Balavoine, membre de l'exécutif national, de faire un exposé d'une demi-heure sur l'histoire du Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009

Mouvement des Jeunes Communistes de France. Un tableau brossé dans les grandes lignes qui a nourrit un débat fort intéressant ensuite. La direction nationale du PCF n'a visiblement que peu de succès chez nos jeunes camarades qui dénoncent une sorte de liquidation de la pensée communiste qui paralyse la possibilité du MJCF d'être crédible auprès de la jeunesse et d'incarner le rêve d'une société qui serait aux antipodes de l'ordre établi par le tout puissant capital. La réflexion a donc été riche, les convictions ont été martelées et les ambitions ne sont que prometteuses. En résumé, la structuration est un pas essentiel pour être efficace et entendu. C'est bel et bien dans cet état d'esprit que la fédération des Jeunes Communistes du Pas-de-Calais prépare et veut construire l'avenir. Guillaume Sayon

des défenseurs des droits de lʼhomme. «Investissez les listes du Front de gauche, soyez candidats et élus, et vous pourrez garantir que vos propositions seront portées dans les luttes mais aussi dans les institutions», les a invités Marie-George Buffet, proposant aux animateurs de section dʼ«aller à la rencontre des salariés et des syndicalistes» pour leur proposer de construire avec eux les listes du Front de gauche.

«Utiliser les listes du Front de gauche»

«Partout, rentrons en campagne, en donnant à voir que ces listes sont à lʼimage des aspirations de notre peuple», a encore déclaré la secrétaire nationale du PCF. «Alors quʼune recomposition politique est en marche qui crée un séisme dans toute la gauche, il est urgent de construire des fronts

pour faire bouger le curseur à gauche, et gagner de nombreux élus. Le principal risque est quʼil ne se passe rien dans les trois ans à venir et que le bal des ego continue jusquʼà la présidentielle. Nous voulons au contraire faire du neuf.» Puis elle sʼest adressée aux «hommes et aux femmes socialistes, progressistes, écologistes» pour les inciter à «utiliser les listes du Front de gauche, sans renier en rien leur engagement». Un appel qui vaut aussi pour les communistes qui, «quand les conditions nʼétaient pas remplies pour construire des listes de Front de gauche, ont fait des choix différents» dʼalliances, a souligné la responsable communiste. Le président de lʼAssociation des élus communistes et républicains (Anecr), André Chassaigne, a rappelé de son côté que les élus communistes seront animés «partout dʼune même ambition». «Les autres choix qui, pour des raisons particulières, ont pu être faits demandent du respect et de la compréhension. Il nʼy a pas quʼune seule voie», a-t-il estimé. Et dʼévoquer les acquis des élus communistes dans les exécutifs de gauche : «La bataille du rail avec le TER, la démocratie participative, la mobilisation de lʼargent en faveur de lʼemploi… Il faut nous appuyer là-dessus», a lancé la tête de liste du Front de gauche en Auvergne.

ARRAS : COUSCOUS «ROYAL» POUR LA CELLULE FRANÇOIS ANDRÉ

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C’est dans la bonne humeur, une bonne ambiance et dans un climat de grande fraternité que plus d’une centaine de convives se sont retrouvés, dimanche 6 décembre, autour d’un repas amical organisé par le Comité Arrageois de défense des Libertés, et des droits de l'Homme, à la salle Jean Amoureux d'Arras. ʼACCUEIL fut chaleureux, Nathanaël, accompagné de son accordéon, de ses refrains et de ses ritournelles, assurant l'animation musicale de cette après-midi festive et militante. «Faire face à la crise sur des rassemblements et des majorités de gauche claires et offensives» Un point sur la situation néfaste de la politique nationale fut présenté par Jean-Jacques Guillemant, secrétaire de section PCF dʼArras qui insista sur «lʼinfluence que chaque camarade peut avoir dans la campagne électorale qui nous attend». Son intervention fut suivie par une allocution d'Hervé Poly, secrétaire de la fédération PCF du Pas-de-Calais, allocution destinée à impulser une dynamique sur lʼenjeu des prochaines élections régionales avec, en tête de liste, «[s]on ami et camarade Alain Bocquet pour faire face à la crise sur des rassemblements et des majorités de gauche claires et offensives». Propositions «ratées» Dénonçant les propositions «ratées» de Ségolène Royal pour nouer une alliance avec le parti de centre-droit pour entamer la prochaines cam- Français dʼArras. Une satisfaction aussi pour tous les membres de la de François Bayrou (MODEM) dont pagne des régionales. le Congrès se tenait à deux pas de Cette manifestation se termina vers cellule PCF François André et pour la salle Jean Amoureux, son 19h00, avec, donc, pour menu prin- son secrétaire, Daniel Dupont, discours fut fortement applaudi et cipal, un couscous «Royal» et, vers maître d'œuvre de l'événement. apprécié du fait de son caractère le dessert, trois nouvelles adhésions René Chevalier/J.S. redynamisant, stimulant et fortifiant pour la section du Parti Communiste -7-


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Département ●

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Prélèvement de produits laitiers dans l'usine Nestlé de Cuincy près de Douai, distributions de tracts devant le siège de l'entreprise, distribution de ces produits dans les quartiers populaires de Lille. Pour avoir organisé et mené en décembre 2004, dans un cadre militant et syndical, une action de protestation contre la baisse du prix du lait payé par les industriels, baisse entraînant, pour les producteurs laitiers, en moyenne, une perte de revenu de 2 500 euros par an, sept syndicalistes de la Confédération paysanne du Nord et du Pas-de-Calais avaient été poursuivis et six d'entre eux condamnés, en mai 2008, à 800 euros d’amende pour «vol en réunion» – une relaxe, trois amendes fermes et trois avec sursis. Évoquant le passage de la Caravane du Commerce au Climat au cinéma l'Univers de Lille dimanche dernier – initiative organisée, entre autres, par Via Campesina et à laquelle participaient, sur le chemin du Sommet de Copenhague, des représentants paysans d'Amérique-latine et du Nord-Pas-de-Calais, Antoine Jean, porte parole de la Confédération paysanne du Nord-Pas-de-Calais a témoigné : «Un paysan Colombien qui intervenait était étonné que nous avions eu des problèmes avec Nestlé, ici, en Europe. Il nous a expliqué que, chez lui, tous ceux qui luttaient contre des implantations protégées par le gouvernement de Colombie, systématiquement, étaient assassinés par des paramilitaires. Lui-même avait échappé à trois assassinats. Cela nous a impressionné. En même temps, lui, était impressionné parce qu'il pensait qu'il n'y avait pas de lutte chez nous, de voir que nous avions osé nous attaquer au colosse Nestlé.»

L

A capitale départementale du Pas-de-Calais a été l'occasion, mardi dernier, d'une scène analogue à celles qui se sont déroulées à Douai, il y a deux semaines pour Bernard Coquelle et plus d'un mois pour Antoine Jean. Devant le tribunal : une trentaine de personnes venues témoigner de leur solidarité auprès d'une table dressée non loin du Tribunal de Grande Instance par les membres de la Confédération paysanne et, après l'audience, diverses interventions sur fond d'attente. Maître Riglaire, défenseur d'Elisabeth Darras, a exposé un des termes possibles à l'issue de l'audience du tribunal : «une amende pouvant aller jusque 600 euros avec une partie de sursis qui a été demandée par la procureur».

«Rien n'est fini aujourd'hui»

«Je ne m'attends pas à une relaxe a-t-il souligné mais, peut-être, à une condamnation symbolique à

ELISABETH DARRAS, MEMBRE DE LA CONFÉDÉRATION PAYSANNE,

REFUSE D'ÊTRE FICHÉE POUR AVOIR PARTICIPÉ À UNE ACTION SYNDICALE

Après les récentes convocations, par le TGI de Douai, d'Antoine Jean et de Bernard Coquelle, militants de la Confédération paysanne, c'était au tour d'Elisabeth Darras, ce mardi 8 décembre, d'avoir à se présenter devant la justice pour avoir refusé un prélèvement de son ADN.

un euro avec sursis. Le souci, c'est que rien n'est fini aujourd'hui, parce que, si la justice s'acharne, elle peut renvoyer la même brigade territoriale pour demander un nouveau prélèvement et reconvoquer Élisabeth Darras. Pour moi, le plus gros enjeu, ce n'est pas seulement le délibéré d'aujourd'hui, c'est de voir ce que la justice va faire.» «J'ai refusé»

«Pourquoi est-ce que je refuse de donner mon ADN a expliqué Elisabeth Darras, agricultrice à Ficheux et membre de la Confédération paysanne ? Parce que, tout d'abord, je ne veux pas être fichée et que je ne me considère ni comme une délinquante, ni comme une criminelle. Si on m'a demandé mon ADN, c'est parce que, il y a cinq ans, en 2004, j'ai participé à une action syndicale chez Nestlé à Cuincy pour défendre les producteurs de lait. A l'issue de cette manifestation, nous avons été mis en garde à

vue. Ensuite, nous sommes passés devant le tribunal et nous avons été condamnés. A partir du moment où vous êtes condamnés, on peut vous demander de donner votre ADN : c'est ce qui s'est passé pour moi et j'ai refusé.»

Un «acharnement judiciaire» engagé pour «casser le mouvement syndical et le mouvement social»

Dénonçant un «acharnement judiciaire» engagé pour «casser le mou-

vement syndical et le mouvement social» , «dégoûter les militants par la peur», Elisabeth Darras, a souligné la nécessité de «se battre et de se mobiliser sans avoir à être inquiété pour ses actions syndicales.» Jérôme Skalski

Créé en 1998 par la loi relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles commis sur des mineurs de moins de 15 ans, le «fichage génétique» légal a été successivement étendu à bien d'autres «crimes» et «délits».

C

ENTRALISANT sous l'autorité de la direction centrale de la police judiciaire et sous le contrôle de l’autorité judiciaire les empreintes génétiques de personnes non identifiées (empreintes issues de prélèvements sur les lieux d’une infraction) ou de personnes identifiées condamnées dans une procédure pénale concernant une infraction de nature sexuelle (viols, agressions et exhibitions sexuelles, infractions liées à la pédophilie…), le FNAEG (Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques) a été créé avec la loi du 17 juin 1998. Dans ce cadre, les profils des personnes mises en cause (gardés à vue, mis en examen, etc.) sont comparés avec la base de données mais ne pouvaient être conservés. Après les attentats du 11 septembre, la loi du 15 novembre 2001 relative à la Sécurité au Quotidien étend le champ d’application du FNAEG aux crimes d’atteintes graves aux personnes (homicides volontaires, violences et destructions criminelles, crimes de terrorisme, etc.). Elle introduit en outre une sanction contre les personnes condamnées réfractaires au prélèvement.

POURQUOI TANT D'AD...N ?

Dérive sécuritaire

Le 18 mars 2003, la loi sur la Sécurité Intérieure (LSI) de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, étend l'usage du FNAEG à la quasitotalité des crimes et délits d’atteintes aux personnes et aux biens (137 infractions sont concernées dont le vol, l'extorsion, les dégradations, la présomption de prise de stupéfiants, l'outrage à agent…). Avec la LSI, la présomption de culpabilité suffit en outre pour le fichage ADN. Le fichage de l'ADN est possible non seulement pour les condamnés mais aussi pour les personnes mises en cause. Elle prévoit la conservation pendant 40 ans des empreintes génétiques pour les condamnés et de 25 ans pour les personnes mises en cause. Sont par contre exclus du fichage les délits d’abus de confiance, abus d’autorité publique, banqueroute ou favoritisme, c’est-à-dire les abus de biens sociaux, la corruption, ou le trafic d’influence. Culpabilité à perpétuité La loi pénalise également le refus de se soumettre au prélèvement que ce

soit pour les condamnés ou pour les «suspects». Le prélèvement de l’ADN par le frottement de l’intérieur de la joue à l’aide d’une languette en bois ne peut être fait sans le consentement de la personne. Le corps étant considéré comme une propriété privée, il faut recueillir l'accord de la personne visée pour que les officiers de police judiciaire ou les gendarmes en prélèvent une partie. Le refus de prélèvement ADN est possible, mais est sanctionné jusqu’à 15 000 € d’amende et 1 an de prison ferme. Pour les personnes condamnées, le refus du fichage génétique entraîne la suppression des remises de peine. Intervenant comme un nouveau délit indépendant du premier délit ou de la présomption de délit pour lesquelles le délinquant ou présumé tel a affaire avec la justice, le refus de prélèvement prend l'aspect d'un délit impliquant une peine infinie. La personne qui a refusé le prélèvement est susceptible de recevoir une notification de mise en procès avec convocation. Même après un premier jugement pour refus, elle peut être reconvoquée et rejugée tant quʼelle refuse de se soumettre au -8-

prélèvement de son ADN. Et cela autant de fois que le décide l'autorité judiciaire c'est-à-dire autant de fois que le décrète l'autorité gouvernementale et ceci même pour un délit «mineur» ou recevant une sanction judiciaire «symbolique» voire sur la base d'une affaire reposant sur une simple présomption de culpabilité. Épée de Damoclès et lettre de cachet La loi s’appliquant sans aucune limite d’âge à toute personne condamnée pénalement ou mise en cause pour les infractions évoquées précédemment, les mineurs sont aussi concernés. Elle a été renforcée par la Loi dite Perben II, «loi du 9 mars 2004 portant sur l'adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité» et par la loi de 2005 sur la récidive des infractions pénales. Vol à l’étalage, extorsions, dégradations, présomption de prise de stupéfiants, outrage à agent... ou mise en cause dans une procédure pénale sont donc désormais quelques unes des multiples occasions de «fichage génétique» légal. Si aucune lutte ne la fait reculer ou céder, il est probable que la volonté de la

«gouvernance» française et européenne étende demain le fichage ADN à toute la population. «Les citoyens seraient mieux protégés si leurs données ADN étaient recueillies dès leur naissance» a déclaré, en ce sens, au début de l'année 2007, Christian Estrosi, le représentant du ministre Nicolas Sarkozy. Pour «ironiser» précisa-t-il ensuite (lire Le Monde du mardi 16 janvier 2007). En tout cas, le fichage ADN est désormais utilisé comme un outil de pression sur les populations estimées «déviantes» et, en particulier, sur les militants syndicaux. Dans la mesure où il s'accompagne d'une mise à l'index permanente en cas de refus de prélèvement de la part de la personne visée par l'autorité policière ou judiciaire selon la procédure évoquée précédemment, elle est un moyen pour faire peser sur elle, en permanence, une épée de Damoclès voire, une lettre de cachet. C'est le cas des militants de la Confédération paysanne condamnés pour l'action de Cuincy et poursuivis pour avoir refusé de se soumettre au prélèvement de leur ADN. J.S. Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009


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AMIANTE : NON AU PROJET GOUVERNEMENTAL !

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Dans une lettre adressée aux syndicalistes et salariés de la chambre de commerce et d'industrie, Jacky Hénin, député européen, indique qu'il s'oppose au projet de décret gouvernemental :

VOUS AVEZ DIT DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ?

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A catastrophe et le scandale sanitaire générés par l'exposition des salariés à l'amiante, a conduit les autorités à créer un dispositif collectif de cessation d'activités des travailleurs de l'amiante (ACAATA). À ce titre, l'allocation de cessation anticipée des travailleurs de l'amiante permet aux salariés ayant été soumis à ce poison, de partir à la retraite dès cinquante ans. Malheureusement, cette allocation ne s'élève qu'à hauteur de 65% du montant du salaire de référence de l'allocataire. Aussi, à juste titre, ce système fait l'objet de nombreuses critiques, notamment de la part des syndicats et des associations de victimes, car de nombreuses personnes sont exclues de ce dispositif, alors qu'elles ont, dans le cadre de leurs activités professionnelles, également manipulées cette matière toxique. Face au coût entraîné par ce dispositif, le gouvernement envisage,

par un projet de décret, d'exclure certains éléments de rémunération du salaire de référence au prétexte qu'il s'agirait «d'éléments exceptionnels de rémunération». Ce projet de décret est indécent vis à vis de salariés marqués dans leur chair, et il est a priori nécessaire de rappeler au ministre que «l'ACAATA n'est pas un privilège, mais la réparation d'un préjudice, qui vise à compenser la réduction de l'espérance de vie des salariés exposés». De plus, ce projet de décret est discriminatoire, car la minoration du total de référence entraînerait une diminution de l'allocation dont le pourcentage de référence est déjà scandaleusement modeste. Ainsi, une fois de plus, les plus bas salaires seraient pénalisés et nombreux seraient amenés à renoncer, de ce fait, à un départ anticipé et cela au détriment de leur santé. Enfin, ce projet de décret est liberticide, car le Ministère préfère passer outre les arrêts rendus par les plus hautes autorités juridiciaires

qui, quant à elles, prenaient en considération tous les éléments de salaire pour le calcul de référence. Ainsi, le projet de décret tend à forcer la main des juges en officialisant un mode de calcul défavorable. Pour conclure, le Ministère, à travers ce projet de décret, nie la détresse et les difficultés de ces salariés qui doivent vivre, bien malgré eux, avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Il faut malheureusement constater que le gouvernement, campant sur sa position ultra libérale, privilégie la logique pécuniaire aux valeurs humanistes. Par conséquent, j'interpellerai le Ministre pour lui demander de prendre en compte l'opposition à ce projet de décret des syndicats, des associations des travailleurs de l'amiante et plus largement de toute la société civile, et donc de procéder à son retrait. A contrario, je demanderai que les mesures nécessaires à une plus large et une plus juste indemnisation soient mises en oeuvre.»

'EST grâce à «La Voix du Nord» que nous vous informons cette semaine des principales évolutions enregistrées ces derniers mois dans les structures liées au développement économique sur le territoire du Calaisis. Nous apprenons, à l'occasion que Calais Développement (association réunissant la communauté d'agglomération du Calaisis, toutes les communautés de communes de l'arrondissement de Calais, la chambre de commerce et d'industrie de Calais, des entreprises adhérentes...) que l'association est liquidée, parce que Madame Bouchart l'a voulu. Probablement pour faire mieux et plus large, tant elle n'a cessé de répéter que tout ce qui se faisait antérieurement était mauvais. On s'étonnera dès lors que la nouvelle association Calais Promotion ne parvienne pas à rassembler l'ensemble des collectivités publiques qui participaient antérieurement ! Comme commencement on fait mieux, car ne pas être capable de mettre autour d'une même table ceux qu'un communiste avait réussi à y mettre, c'est peu flatteur. Avant d'aborder en quelques mots la nouvelle association, qu'il nous soit permis de revenir sur la clôture de Calais Développement. Un salarié licencié économique (les autres étant repris), un départ négocié pour l'ancien

L’actualité de la semaine vue par Babouse

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directeur selon la méthode CRUFC : avec l'argent des autres (des contribuables) on paye et tu te barres ! Un départ à 202.000 euros !!! Que les choses soient claires, notre propos n'est aucunement de reprocher à un salarié dont l'employeur ne veut plus, un départ conforme à ce que la loi lui permettrait d'obtenir. Notre propos c'est de reprocher aux décideurs de faire supporter aux citoyens leurs décisions stupides ! La nouvelle association Calais Promotion démarrera avec un budget de presque 1.300.000 euros en provenance : de la CAC pour 500.000 euros, de la ville de Calais pour 500.000 euros, de la chambre de commerce pour 233.000 euros... Les principales actions annoncées sont les actions de promotion (321.000 euros), de prospection (287.000 euros), de communication (216.000 euros), sans oublier évidemment les charges de fonctionnement. Souhaitons pour tous que cette nouvelle association dont la présidente est Natacha Bouchart, qui fonctionnera sans directeur (et pour cause : on le vire !) fera beaucoup mieux que Natacha Bouchart, maire, qui a promis des milliers d'emplois qu'on attend toujours, et qui se contente de dire qu'elle croit en l'avenir quand le taux de chômage ne fait que progresser pour atteindre aujourd'hui 16,2% ! Photos Liberté 62


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Monde BOLIVIE : LA RÉÉLECTION D’EVO MORALÈS

POUR EVO MORALÈS : «LE PEUPLE BOLIVIEN A DE NOUVEAU FAIT L’HISTOIRE»

Evo Moralès a été réélu triomphalement président de la Bolivie avec 63% des suffrages exprimés, le 6 décembre. En 2005, il avait obtenu plus de 53% des voix. ETTE victoire éclatante a été obtenue après une lutte acharnée menée par lʼopposition de droite défendant les privilèges des grands propriétaires fonciers, du patronat industriel, commercial et financier, de lʼéglise catholique. Cette opposition avait en 2008 mené le pays au bord de la guerre civile et tenté la sécession des provinces riches de lʼOuest («la demi-lune»). Mais lʼopposition avait dû accepter la constitution adoptée par référendum de janvier 2009 par 62% des électeurs boliviens et nʼavait pu empêcher les réformes économiques et sociales du gouvernement dʼEvo Moralès. La victoire dʼE. Moralès est dʼautant plus importante que son parti le MASIPSP (Mouvement vers le socialisme - Instrument politique de la souveraineté des peuples) a conquis la majorité des 2/3 au Parlement appelé désormais dʼAssemblée législative plurinationale : 26 sièges sur 36 au Sénat qui était jusquʼalors lʼorgane dʼopposition institutionnelle. «Cette majorité de plus des 2/3 des députés et sénateurs nous fait lʼobligation, me fait lʼobligation dʼaccélérer le processus de changement» a déclaré E. Moralès dimanche soir en sʼadressant à la foule rassemblée sur la place dʼArmes à la Paz. Avant le scrutin, E. Moralès avait expliqué aux électeurs que le choix était enntre le changement socialiste et le néolibéralisme du retour au passé. Comme le dit E. Moralès, «le processus du changement a prévalu». Les deux principaux opposants Manfied Reyes Villa et Samuel Doria Médusa nʼont obtenu respectivement que 23% et 6%. Pour la première fois, les Boliviens émigrés ont pu voter, soit 140.000 électeurs. Le MAS lʼemporte dans 6 départements sur 9 mais ne parvient pas à supplanter la droite dans les 3 départements de Santa Cruz, Beni et Pando même si celle-ci est un recul. La victoire a été obtenue grâce au travail militant du CONALCOM (Comité national de coordination pour le changement) regroupant les mouvements sociaux et le mouvement syndical, qui, à travers tout le pays et avec Moralès, a mené une vaste campagne dʼexplication sur les enjeux des élections. La CONALCOM avait déjà à lʼautomne 2008 empêché les gouverneurs sécessionnistes de lʼEst de briser lʼunité territoriale de la Bolivie. Pour la première fois dans lʼhistoire de la Bolivie et des pays dʼAmérique latine, les peuples indigènes (en Bolivie les indiens Aymara, Quechua et Guarani) ont engagé avec lʼun des leurs, un processus de décolonisation et de révolution démocratique et sociale dont lʼimportance dépasse les frontières de la Bolivie. Cʼest le sens de la déclaration dʼEvo Moralès : «le peuple bolivien a de nouveau fait lʼHistoire». Les enjeux politiques

«Accélérer le processus de changement», cʼest dʼabord mettre en application concrète les dispositions de la constitution. Selon la constitution adaptée en début dʼannée, la Bolivie est «un État unitaire social, de droit, plurinational, communautaire, souverain, intercultu-

rel, démocratique, décentralisé et laïque». Quatre types dʼautonomie ont été définies : départementale, municipale, régionale et indigène. 36 ethnies ont été reconnues qui, en vertu de la constitution, ont leur langue, en plus de lʼespagnol et ont des compétences politiques, territoriales, administratives et judiciaires. Il sʼagit donc de donner les moyens à ces communautés indigènes dʼexercer leurs compétences. Unitaire, lʼÉtat doit aussi consolider ses institutions. Une réforme où la justice est nécessaire, alors que celle-ci est aux mains dʼune caste qui défend les privilèges de lʼoligarchie. LʼÉtat doit aussi mettre fin à la bureaucratie et à la corruption héritées de lʼancien système.

Lʼobjectif est dʼindustrialiser le pays, en transformant ces matières premières. Les projets économiques concernent la pétrochimie, le ciment, les barrages hydroélectriques, la pharmacie et les produits laitiers. Le gouvernement compte aussi développer la production industrielle du lithium à partir de 2013, dont le gisement du Salar dʼUyuni représenterait 50% des réserves mondiales. Il cherche pour le développement de cette production des partenaires : les groupes Bollore (France), Sumitano (Japon) et Korès (Corée du Sud) sont candidats. Ces projets économiques sʼinscrivent dans la politique sociale du gouvernement dont la priorité est la lutte contre la pauvreté. Or, près de 65% des Boliviens vivent dans la pauvreté.

Reste aussi à développer la réforme agraire entreprise en juin 2008, la mesure la plus importante avec les nationalisations. Fort du soutien populaire, le gouvernement peut atteindre ses objectifs si toutefois, la stabilisation politique se poursuit. La Bolivie en Amérique latine La stabilisation politique interne dépend aussi de la situation extérieure. Or, les États-Unis ont une responsabilité dans la crise qui a failli faire éclater la Bolivie à lʼautomne 2008. Par lʼintermédiaire de lʼUSAID, les groupes de droite et même dʼextrême droite (notamment lʼUJC, Union de la jeunesse de Santa Cruz, groupe dʼextrême droite raciste et fasciste utilisant des méthodes terroristes contre les ouvriers et les paysans) ont été finan-

Les enjeux économiques et sociaux La Bolivie est un pays au sous-sol très riche : or, argent, zinc, étain, lithium et surtout gaz naturel. Les premiers actes du gouvernement Moralès ont été la récupération des ressources naturelles pour le pays. Les ressources gazières ont été nationalisées : les multinationales nʼayant quʼun contrat dʼexploitation mais la production et surtout les revenus de lʼexploitation reviennent à lʼÉtat. En ce qui concerne les entreprises gazières de Repsol (espagnole) et Pétrobras (brésilienne) lʼÉtat a des prises de bénéfices. LʼÉtat a également pris le contrôle des entreprises minières, des télécommunications, une compagnie nationale aérienne a été créée. De même, lʼÉtat a une participation majoritaire dans la construction de trois centrales électriques (dont lʼune en partenariat avec la société anglaise Rurelex et lʼautre avec GDF Suez). Ainsi, alors que fin 2004, lʼÉtat contrôlait 8% de lʼéconomie, il en contrôle désormais 28%. Cependant lʼéconomie de la Bolivie en pleine croissance en dépit de la crise repose essentiellement sur lʼexportation de matières premières.

Lʼobjectif est donc dʼassurer la sécurité alimentaire en ne dépendant pas des importations et dʼassurer à tous un travail alors que beaucoup de Boliviens vivent de lʼéconomie solidaire. Jusquʼà présent, les revenus provenant essentiellement des hydrocarbures ont surtout servi à mettre en place les programmes sociaux. Dans le domaine de lʼéducation, avec lʼaide des Cubains et des Vénézuéliens une campagne dʼalphabétisation a été entreprise qui a permis à lʼONU de déclarer la Bolivie «débarrassée de lʼanalphabétisme», 3e pays après le Vénézuéla et lʼÉquateur. Une allocation a été délivrée aux jeunes enfants (5-11 ans) afin de favoriser la scolarisation. Autres programmes dʼaide sociale : - pour les personnes âgées de plus de 60 ans, une rente a été versée : «la rente Dignité» - enfin des subsides ont été également versés aux femmes seules et aux handicapés. Dans le domaine de la santé, la Bolivie a bénéficié de lʼaide des Cubains notamment du programme pour les opérations des yeux, permettant de retrouver la vue ou de lʼaméliorer. Mais il reste à développer les centres de soins et les hôpitaux.

cés. De même lʼopposition a bénéficié des «conseils» de lʼambassadeur Philippe Goldberg qui avait déjà utilisé ses talents de destabilisateur en Yougoslavie. Le gouvernement dʼE. Moralès a riposté en expulsant lʼambassadeur américain et en neutralisant lʼUSAID. Dans la lutte contre lʼimpérialisme américain, en Amérique latine, Evo Moralès est certainement lʼun des chefs dʼÉtat les plus engagés. Lors de la réunion de lʼUNASUR (Union des nations sud-américaines) Evo Moralès avait proposé quʼun référendum soit organisé dans les pays dʼAmérique du Sud contre lʼinstallation de bases militaires des États Unis en Colombie, estimant quʼil revenait aux peuples de décider. Il avait ainsi proposé de créer un consul de défense des nations sud américaines pour sʼopposer collectivement à toute agression. Sʼagissant des sept bases américaines installées en Colombie après lʼaccord signé le 30 octobre 2009 entre la Colombie et les États-Unis, Evo Moralès a déclaré : «si elles ne représentent pas une agression contre la Colombie, elles ne constituent pas moins une invasion de lʼAmérique du Sud» estimant cependant que la politique impérialiste était

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vouée à lʼéchec à court terme. Contre E. Moralès et son gouvernement, les États-Unis utilisent lʼarsenal habituelles dʼagression : aide à la tentative de coup dʼÉtat des gouverneurs des départements de lʼEst, tentative dʼassassinat du président (on ignore pour lʼinstant le commanditaire de cet acte) et surtout calomnies contre lʼaction gouvernementale. Ainsi Evo Moralès qui a autorisé la culture de la coca, plante ancestrale des Amérindiens, aurait fait de son pays le 3e pays producteur de cocaïne, assurant 30% de la production mondiale - chiffres incontrôlables Evo Moralès réplique que ce sont les pays consommateurs de drogue qui sont responsables du trafic. Au demeurant, les paysans ne fabriquent pas la drogue de la feuille de coca. Surtout on accuse Evo Moralès comme lʼa fait son concurrent à lʼélection présidentielle, le fasciste Manfred Reyes Villa (le colistier de celui-ci est emprisonné pour avoir organisé le massacre de paysans indiens lors dʼune manifestation en 2008) de vouloir instaurer un régime totalitaire (le socialisme du XXIe siècle) et dʼêtre, à lʼimage dʼHugo Chavez à qui il se serait «vendu», un dictateur. Ces calomnies ne peuvent rien contre les résultats électoraux qui viennent dʼêtre obtenus et qui témoignent dʼun large soutien populaire au delà de la population indienne. La présence au côté dʼEvo Moralès du vice-président Alvaro Garcia linare, un ancien guerillero montre la volonté dʼunité de toutes les communautés de Bolivie. Il faut aussi signaler le rôle de la Bolivie en politique extérieure, en Amérique latine certes mais aussi à lʼégard des pays du Sud dans le mouvement des non alignés. La Bolivie est le 1er pays à rejoindre lʼALBA (Alliance bolivarienne des peuples de notre Amérique) créée par Cuba et le Vénézuéla. Cʼest alors Moralès qui a proposé le traité de commerce des peuples. La Bolivie a largement bénéficié de lʼaide des pays fondateurs de lʼALBA, Cuba et Vénézuéla. Lors de la crise de 2008, la Bolivie a reçu le soutien de tous les pays de lʼUNASUR. La Bolivie soutient lʼIran dans son action dʼémancipation des pays occidentaux, en produisant sa propre énergie nucléaire. En 2008, la Bolivie a rompu ses relations diplomatiques avec Israël pour protester contre lʼagression israélienne à Gaza. Soucieuse de défendre sa souveraineté, la Bolivie a repoussé les injonctions européennes relatives aux relations commerciales avec lʼUnion européenne. Evo Moralès sʼest élevé contre la «circulaire de la honte» éditée par la commission européenne contre les travailleurs étrangers sans papier. Cette activité diplomatique et surtout lʼaction menée à lʼintérieur du pays pour décoloniser économiquement et culturellement les peuples indiens est un exemple pour les indiens des autres pays latino-américains surtout au Pérou, au Guatémala, au Paraguay où ils sont majoritaires ou presque. La volonté dʼoeuvrer vers la voie socialiste alors que le capitalisme en crise systémique est disqualifié, crée lʼespérance pour le continent américain et au delà : «Le peuple bolivien a de nouveau fait lʼHistoire».

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Région LES PÈRES NOËL VERTS DU SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS POUR DES FÊTES DE FIN D'ANNÉE ENCORE PLUS SOLIDAIRES

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Si le Père Noël rouge attendu pour les fêtes suscite quelquefois l'inquiétude d'enfants peu sûrs d'avoir été assez sages au cours de l'année écoulée, les Pères Noël verts du Secours Populaire Français, toujours en avance, apportent toujours une joie sans mélange aux enfants qu'ils comblent des cadeaux transportés dans leurs hottes solidaires. Le fait, évidemment, grâce aux bénévoles, aux donateurs, aux parrains et marraines ainsi qu'aux partenaires du Secours Populaire.

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ARMI ces derniers cette année, Ferrero France, la Fédération Française de Basket-ball au niveau national comme au niveau du département avec, notamment, Julie Bertin et Juliana Nialoundama, basketteuses du club de basket féminin d'ArrasPays dʼArtois, «Marraines de Coeur» cette année, des Pères Noël Verts du Secours Populaire Français du Pas-de-Calais. Le basket au cœur «Dix clubs de basket se sont associés dans le département cette année à la campagne des Pères Noël verts” a expliqué Christian Lampin, membre du Bureau national du Secours populaire et directeur général de la fédération du SPF du Pas-de-Calais : «Le club d'ArrasPays dʼArtois de basket féminin, le club Calais Amicale Cuvier, l'Ambleteuse basket club, le basket club féminin de Oye-plage, le Longuenesse basket club, le club de

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AVIS DE CLÔTURE DE LIQUIDATION

Eurl KENGNE TAYO ET CIE, enseigne «LA BRIOCHAUDE» Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée, en liquidation. Eurl au capital de 2.000 euros. Siège social : 70 rue de lʼAbbaye à Hénin-Beaumont (62110) Siège de liquidation : 26 rue Jean de la Fontaine 59960 Neuville en Ferrain 492 102 769 RCS dʼArras

Aux termes de lʼAssemblée générale en date du 16 novembre 2009, lʼassocié unique a : - approuvé les comptes définitifs de liquidation, - sʼest déchargé de son mandat de liquidateur et reçu quitus, - constaté la clôture de la liquidation à compter du jour de ladite assemblée. La société sera radiée du registre du commerce et des sociétés de Arras. Pour avis et mention, Monsieur Gilbert KENGNE TAYO, liquidateur. ---------AVIS DE CONSTITUTION

Aux termes dʼun acte SSP en date du 5 décembre 2009, il a été constitué une société civile immobilière représentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : SCI «Saint-Albert» Forme : Société Civile Immobilière Siège social : Résidence des Capucins - 29 rue des Capucins 62000 ARRAS. Objet : Acquisition, administration, exploitation ou location de tout immeuble immobilier. Toutes opérations civiles, mobilières ou immobilières. Durée : 99 ans. Capital : 10.000 euros Gérant : Monsieur Calonne Joseph, demeurant Résidence des Capucins, 29 rue des Capucins 62000 Arras. Immatriculation au RCS de Arras. ----------

AVIS DE CONSTITUTION

basket de Carvin, de Loison, de Ardres, le basket club de Les Attaques et le club de basket Loossois.» Nombreuses initiatives solidaires dans tout le département A lʼoccasion de cette opération «Basket en famille» qui aura lieu entre le 16 et le 24 décembre, les

parents des jeunes licenciés seront invités à un moment convivial et festif au sein des clubs cités pendant que leurs partenaires organiseront une collecte au profit du SPF. A côté de ces initiatives, de nombreuses autres seront prises un peu partout dans le département pour soutenir la campagne des Pères Noël verts et apporter un peu de chaleur, de réconfort et de dignité aux victimes de la pauvreté et de la précarité. La Foire au manège de Lens organisée cette année le 22 décembre constituera l'un des moments forts de cette campagne solidaire. Jérôme Skalski

Pour tout renseignement, contacter le Secours Populaire Français Fédération du Pas-de-Calais 38 rue Baudimont BP 60557 62008 Arras Cedex Tél : 03 21 71 43 19 email : contact@spf62.org http://www.spf62.org/

Plus de cinquante personnes ont participé à l'assemblée générale de l'association France-Cuba Lille Métropole, ce dimanche 6 décembre, au restaurant La p'tite Havane en Flandres à Oxelaere près de Cassel. Occasion d'un débat riche et instructif sur la réalité de la plus grande île des Caraïbes, ce rassemblement a été aussi celle d'un moment fraternel et festif.

CUBA, DANS LES FLANDRES

A présence de représentants de l'ambassade de Cuba en France ainsi que de militants associatifs impliqués et investis a beaucoup fait pour la réussite de cette initiative et la profondeur du débat auquel celle-ci a donné lieu. Dans l'après-midi, l'intervention de Salim Lamrani, enseignant chargé de cours, journaliste spécialiste des relations entre Cuba et les États-Unis et auteur de Cuba, ce que les médias ne vous diront jamais a permis l'engagement d'un échange de vues pertinentes et

Annonces légales

informées ainsi que le dégagement, au surlendemain d'une manifestation Arrageoise en faveur des «5 de Miami» ayant rassemblé plus de 70 personnes, de pistes d'interventions concrètes pour mettre en oeuvre, en France, une solidarité active à l'égard de Cuba. Mettre en œuvre, en France, une solidarité active à l'égard de Cuba Conformément au titre de son ouvrage, Salim Lamrani s'est attaché, au cours de son intervention, a souligner le caractère la plupart du temps fallacieux du discours médiatique dominant sur Cuba. Ce que les médias ne vous diront

jamais sur Cuba, c'est aussi ce qu'ils vous disent presque toujours : une rhapsodie de lieux communs penchant du côté de la caricature voire de la calomnie. Salim Lamrani démontre ce fait avec force dans son livre, vademecum obligé pour tous ceux qui entendent faire valoir la vérité au sujet du crocodile rouge de la Caraïbe et pour tous ceux qui veulent l'apercevoir sans ornières sur la base d'une réflexion critique approfondie et de documents incontournables. Jérôme Skalski

Salim Lamrani, avec un prologue de Nelson Mandela, “Cuba, ce que les médias ne vous diront jamais”, aux éditions Estrella, Paris, 2009. 18 € - 15 -

Avis est donné de la constitution dʼune Société présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : MEILLEURSPNEUS.COM Forme : EURL Siège social : 17 rue Jules Ferry 62138 Billy Berclau. Objet : La vente et le montage de pneumatiques et accessoires pour tout véhicule. Durée : 99 ans. Capital : 3.000 euros Gérance : Monsieur David MAXIME - 17 rue Jules Ferry 62138 Billy Berclau. Immatriculation au RCS de Arras. ---------AVIS DE CONSTITUTION

Avis est donné de la constitution dʼune Société présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : Osartis Contrôle Technique Auto Vitry Expertise Forme : Société à Responsabilité Limitée Siège social : Aérodrome rue de lʼArtois, Route Nationale 50 62490 Vitry en Artois. Objet : Contrôle Technique Automobile, Expertise et toutes actions mobilières et immobilières. Durée : 99 ans. Capital : 4.000 euros Gérante : Madame Monka/Wattiaux Danielle, demeurant 180 rue Joseph Fontaine 62110 Hénin-Beaumont. Immatriculation au RCS de Arras.

RÉSULTAT DE MARCHÉ

SECTION I : POUVOIR ADJUDICATEUR I.1)NOM, ADRESSES ET POINT(S) DE CONTACT : Conseil Régional Nord Pas-deCalais, hôtel de Région 151 avenue Hoover, à lʼattention de M. le président, F-59555 Lille Cedex. I.2) TYPE DE POUVOIR ADJUDICATEUR ET ACTIVITÉ(S) PRINCIPALE(S) : Collectivité territoriale.Services généraux des administrations publiques.Le pouvoir adjudicateur agit pour le compte dʼautres pouvoirs adjudicateurs : non. SECTION II : OBJET DU MARCHÉ II.1)DESCRIPTION II.1.1)Intitulé attribué au marché par le pouvoir adjudicateur :acquisition, installation et mise en service des équipements audiovisuels destinés aux EPLE de la Région Nord-Pas de Calais. II.1.2)Type de marché et lieu dʼexécution, de livraison ou de prestation :Fournitures.Achat.Lieu principal de livraison : eple de la Région Nord-Pad de Calais.Code NUTS FR3. II.1.3) Lʼavis implique : Lʼétablissement dʼun accord-cadre. II.1.4) Description succincte du marché ou de lʼacquisition/des acquisitions :acquisition, installation et mise en service des équipements audiovisuels destinés aux EPLE de la Région Nord-Pas de Calais Lot 1 : Camescope numérique polyvalent, lecteur de DVD, lecteur enregistreur de DVD, rétroprojecteur portable 250 watts, appareil photo numérique Bridge, Appareil photo numérique Reflex, téléviseur full HD 32”, téléviseur full HD 42”, téléviseur full HD 50”, vidéoprojecteur pour grande salle, kit plafond pour vidéoprojecteur Lot 2 : Micro chaîne DVD kit de sonorisation Lot 3 : Meuble de rangement audiovidéo sécurisé, écran mobile sur pied 150 cm, écran mobile sur pied 180 cm, écran mobile sur pied 200 cm, écran mural électrique 180 à 200 cm, écran mural électrique supérieur à 200 cm, écran mural manuel 150 cm, écran mural manuel 180 cm, écran mural manuel 200 cm Lot 4 : Tableau blanc interactif fixe destiné à une salle de classe, tableau blanc interactif nomade. II.1.5) Classification CPV (vocabulaire commun pour les marchés publics) : 32321200.

II.1.6) Marché couvert par lʼaccord sur les marchés publics (AMP) : Oui. II.2) VALEUR TOTALE FINALE DU OU DES MARCHÉ(S )II.2.1) Valeur totale finale du ou des marché(s) : SECTION IV : PROCÉDURE IV.1) TYPE DE PROCÉDURE IV.1.1) Type de procédure :Ouverte. IV.2) CRITÈRES DʼATTRIBUTION IV.2.1) Critères dʼattribution : Offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction 1. valeur technique. Pondération : 40. 2. délais de livraison. Pondération : 20. 3. prix dees prestations. Pondération : 40. IV.2.2) Une enchère électronique a été utilisée :Non. IV.3) RENSEIGNEMENTS DʼORDRE ADMINISTRATIF IV.3.1) Numéro de référence attribué au dossier par le pouvoir adjudicateur :2009.026. IV.3.2) Publication(s) antérieure(s) concernant le même marché : Avis de marché Numéro de lʼavis au JO : 2009/S39-056769 du 26/02/2009. SECTION V : ATTRIBUTION DU MARCHÉ MARCHÉ no : 090515INTITULÉ : Lot 1 : Equipements audiovisuel de base CPV : 32321200 V.1)DATE DʼATTRIBUTION DU MARCHÉ :5 octobre 2009V.2)NOMBRE DʼOFFRES REÇUES :5V.3)NOM ET ADRESSE DE LʼOPÉRATEUR ÉCONOMIQUE AUQUEL LE MARCHÉ A ÉTÉ ATTRIBUÉ CAMIF COLLECTIVITES, Parc de la Cimaise 21 rue du Carrousel, F-59650 Villeneuve dʼAscq. V.4) INFORMATIONS SUR LE MONTANT DU MARCHÉ Estimation initiale du montant du marché Valeur : 150 000 euros. Hors TVA. V.5) LE MARCHÉ EST SUSCEPTIBLE DʼÊTRE SOUS-TRAITÉ : Non. MARCHÉ no : 090516INTITULÉ : Lot 2 : Equipements audios CPV 32331300 V.1) DATE DʼATTRIBUTION DU MARCHÉ :5 octobre 2009 V.2) NOMBRE DʼOFFRES REÇUES : 5V.3) NOM ET ADRESSE DE LʼOPÉRATEUR ÉCONOMIQUE AUQUEL LE MARCHÉ A ÉTÉ ATTRIBUÉ CAMIF COLLECTIVITES Parc de la Cimaise, 21 rue du Carrousel, F-59650 Villeneuve dʼAscq. V.4)INFORMATIONS SUR LE MONTANT DU MARCHÉ Estimation initiale du montant du marché : Valeur : 30 000 euros. Hors TVA. V.5)LE MARCHÉ EST SUSCEPTIBLE DʼÊTRE SOUS-TRAITÉ : Non.MARCHÉ no : 090517 INTITULÉ : Lot 3 : Ecrans de projection, mobiliers et accessoires audiovisuels CPV : 32351000 DʼATTRIBUTION DU MARCHÉ V.1)DATE :5 octobre 2009 DʼOFFRES REÇUES : V.2)NOMBRE 3V.3)NOM ET ADRESSE DE LʼOPÉRATEUR ÉCONOMIQUE AUQUEL LE MARCHÉ A ÉTÉ ATTRIBUÉ CAMIF COLLECTIVITES Parc de la Cimaise, 21 rue du Carrousel, F-59650 Villeneuve dʼAscq. £V.4)INFORMATIONS SUR LE MONTANT DU MARCHÉ Estimation initiale du montant du marché : Valeur : 50 000 euros. Hors TVA. V.5)LE MARCHÉ EST SUSCEPTIBLE DʼÊTRE SOUS-TRAITÉ : Non.MARCHÉ no : 090518 INTITULÉ : Lot 4 : Tableaux blancs interactifs CPV : 32321200 V.1)DATE DʼATTRIBUTION DU MARCHÉ : 5 octobre 2009 DʼOFFRES REÇUES : V.2)NOMBRE 5V.3)NOM ET ADRESSE DE LʼOPÉRATEUR ÉCONOMIQUE AUQUEL LE MARCHÉ A ÉTÉ ATTRIBUÉ CAMIF COLLECTIVITES, Parc de la Cimaise 21 rue du Carrousel, F-59650 Villeneuve dʼAscq. V.4)INFORMATIONS SUR LE MONTANT DU MARCHÉ Estimation initiale du montant du marché : Valeur : 100 000 euros. Hors TVA. V.5)LE MARCHÉ EST SUSCEPTIBLE DʼÊTRE SOUS-TRAITÉ : Non. SECTION VI : RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES VI.1)LE MARCHÉ SʼINSCRIT DANS UN PROJET/PROGRAMME FINANCÉ PAR DES FONDS COMMUNAUTAIRES : Non. VI.2) AUTRES INFORMATIONS : Montant du marché pour les lots 1,2,3 et 4 : sans mini - sans maxi Les marchés sont conclus pour une période de 1 an à compter de la notification du contrat Le présent avis vaut publicité de la conclusion du ou des contrat(s). Conformément aux dispositions de la loi no78.753 du 17 juillet 1978 modifiée, le ou les contrat(s) pourront être communiqués sur simple demande adressée à la Direction des Achats et de la Commande Publique ou consultés sur place sur rendez-vous. LʼAvis implique lʼétablissement dʼun accord-cadre au sens du droit européen et un marché à bons de commande au sens du droit national (Art 77 du des Marchés Publics Français). Code Date dʼenvoi du présent avis au JOUE et au BOAMP : 9 décembre 2009. Références de lʼavis initial paru au BOAMP Parution no : 41 B, annonce no 297 du 27 février 2009. VI.3) PROCÉDURES DE RECOURS VI.3.1) Instance chargée des procédures de recours :Tribunal Administratif de Lille, 143 rue Jacquemars Giélée, F-59800 Lille. E-mail : . Tél. 03 20 63 13 00. URL : . Fax 03 20 63 13 47. VI.3.2) Introduction des recours :Précisions concernant le(s) délai(s) dʼintroduction des recours : les candidats évincés peuvent introduire un recours pour excès de pouvoir contre la décision de rejet de leur candidature ou de leur offre, ou contre les actes détachables du marché dans un délai de 2 mois suivant notification ou publication de la décision attaquée conformément aux dispositions de lʼarticle R421-1 du code de justice administrative. Les candidats évincés peuvent introduire dans un délai de 2 mois à compter de lʼavis de publicité de la conclusion du marché, un recours de plein contentieux contestant la validité du marché ou de certaines de ces clauses qui en sont divisibles. Le code de justice administrative est consultable sur le site www.legifrance.gouv.fr. Pour plus dʼinformations, sʼadresser au greffe du tribunal administratif de Lille. VI.3.3) Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus concernant lʼintroduction des recours : VI.4) DATE DʼENVOI DU PRÉSENT AVIS : 9 décembre 2009.

On s’abonne à Liberté 62 ! Nom : ...................................................................................................... Prénom : ................................................................................................. Adresse : ................................................................................................ .................................................................................................................. Ville : ....................................................................................................... Code postal : .......................................................................................... Signature Durée de l’abonnement : ❐ 1 an ➔ 65 euros ❐ 3 mois ➔ 17 euros

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Sciences et Techniques

LE SOMMET DE COPENHAGUE : AU-DELÀ DU SHOW MÉDIATIQUE ?

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Ce lundi 7 décembre sʼest ouvert le sommet sur le climat de Copenhague. Alors quʼils avaient boudé le «sommet de la faim» de Rome, en novembre, les dirigeants de tous les grands pays seront présents à la clôture de cet événement. Si lʼon caricature, mais à peine, on pourrait dire que la survie des ours blancs assure plus de retombées auprès des opinions publiques que le sort de deux milliards dʼêtres humains soumis à la famine ! Les enjeux du sommet nʼen sont pas moins sérieux et réels, même si on peut avoir quelques doutes sur son efficacité à venir.

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A prise de conscience concernant le réchauffement de la planète date de la fin des années 80, avec la création du groupe international d'experts sur l'étude du climat. Le dernier rapport du GIEC date de 2007. Il prédit que la terre devrait supporter un réchauffement de la température mondiale supérieur à 2° d'ici à la fin du siècle (voir Liberté 62 du 4 décembre dernier, n°890). Cʼest sur ces données que se basent les actuelles négociations. Les rapports du GIEC font plusieurs milliers de pages. Un résumé en est présenté, puis un concentré dʼune vingtaine de pages à lʼusage des décideurs. Parmi les nombreux problèmes que

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pose cette méthode, on peut citer celui de la simplification qui fait taire tous les doutes liés à la méthode scientifique et qui figurent dans le rapport principal. Le résultat est que les médias présentent aux citoyens que nous sommes une série de «certitudes» qui ne sont pas toujours certaines. 192 pays Les 192 pays qui ont rendez-vous à Copenhague doivent donc négocier une nouvelle convention cadre, puisque les objectifs fixés lors de la dernière, à Kyoto, s'achèvent en 2012. Si l'on entend souvent citer le protocole de Kyoto comme un contreexemple, c'est parce que sa non

ratification par les États-Unis et la Chine avait rendu caduque quasiment tous les engagements, chacun pouvant se dire «puisque les principaux pollueurs se défilent, je peux bien le faire aussi…». Débat Nord-Sud Les gaz à effets de serre ont cette particularité de rester des centaines d'années dans l'atmosphère. Les pays industrialisés sont à l'origine de 77% des émissions cumulées, ils ont donc une «responsabilité historique» vis-à-vis des pays en développement, à qui il ne s'agit pas de tenir un discours moraliste en les obligeant à passer directement à une croissance verte plus coûteuse ou en freinant leur croissance faute d'accès aux énergies. Si les pays en développement continuent à se développer au rythme actuel, selon le modèle dominant de lʼéconomie capitaliste, leurs émissions de gaz à effet de serre pourraient croître de 84% en quinze ans, selon les prévisions de l'Agence internationale à l'énergie. LʼEurope exporte ses émissions Pour «faire de la place» aux nouveaux venus dans l'atmosphère, il est donc indispensable que les pays développés fassent plus dʼefforts que les autres. La Chine émet aujourd'hui juste un peu plus de CO2 que les États-Unis… Mais pour cinq fois plus d'habitants. La Terre ne peut se permettre que demain tous les Chinois

se comportent comme les Américains, certes mais les Américains aussi doivent changer. Rappelons par ailleurs quʼon estime que 40% des émissions de gaz à effets de serre de la Chine sont dus à des activités de production exportées aux États-Unis et en Europe. LʼEurope, qui se veut exemplaire, oublie souvent cette donnée qui, par le biais des délocalisations, lui a permis dʼexporter une partie de sa pollution. Les pays «émergents» Conscients de la situation, les grands pays émergents ont déjà annoncé spontanément des engagements volontaires de réductions d'émissions de gaz carbonique : • Le Brésil propose moins 36 à 39% par rapport à ses prévisions de 2020 • L'Inde propose pour 2020 moins 20% à 25% par rapport aux niveaux de 2005 • La Chine avance une réduction de 40% à 45% sur la même période. Mais pour y parvenir, ces pays exigeront à Copenhague une aide financière et technologique qui pourra passer par : • Un fonds d'adaptation comme il a été prévu à Kyoto : une taxe de 2% sur les projets de baisse des émissions dans les pays en développement • Un transfert de technologie à travers notamment une aide à l'implantation d'énergies renouvelables. • Une taxe carbone mondiale. Quand

on voit que l'Europe n'est pas parvenue à l'instaurer à son échelle, on peut douter de la faisabilité mondiale… Un marché des droits à polluer comme il en existe déjà un au niveau européen. La portée dʼune telle mesure est dʼailleurs discutable car elle a surtout été utilisée pour «exporter». Quelles seraient les conséquences d'un échec ? Certains vont même jusqu'à souhaiter l'échec des négociations, comme James Hansen, climatologue de la Nasa, qui a estimé que «sur ce genre de problèmes, vous ne pouvez pas faire de compromis». En clair, il pense qu'en l'absence de mécanismes contraignants, un accord politique comprenant des chiffres d'émissions sur le long terme n'est pas à la hauteur du problème. Car il y aura sans doute un accord «politiquement contraignant», mais comme le rappelle le Réseau Action Climat «juridiquement, ce terme n'existe pas». Pour ce réseau, mieux vaudrait un traité juridiquement contraignant et assorti de sanctions financières en cas de manquements. Malheureusement, lʼaccord à Copenhague, se fera, sans doute, au prix d'un allègement de son contenu. On peut redouter que face à la complexité des problèmes, les dirigeants de ce monde préfèrent un succès diplomatique dʼapparence qui leur assurera un gain médiatique immédiat et à court terme. A.C.

TEMPÉRATURE ET CO2 : LA POULE ET L’ŒUF

La petite voix des «climatosceptiques» aura sans doute beaucoup de mal à se faire entendre dans les semaines qui viennent. Cependant, certaines études critiques qu’ils ont réalisées ont fait progresser la connaissance des facteurs qui influencent les variations climatiques. Peu connus des medias, ces apports sont aujourd’hui admis par les experts du GIEC (Groupe Intergouvernemental pour l’Etude du Climat). lʼexception de quelques Les 800 000 dernières années ont ciaires, ils ont réexaminé la succesinterventions, souvent préété marquées par une succession sion dans le temps hausse des temsentées de façons caricatude périodes froides, les périodes pératures hausse de la teneur en rales, de Claude Allègre, lʼexpresglaciaires, et de périodes plus gaz carbonique. Et là, surprise, la sion des «climatosceptiques» est chaudes et humides, les périodes hausse des températures a précédé rare dans les medias. Pourtant il interglaciaires. la hausse de la teneur en gaz sʼagit souvent de scientifiques Pendant les périodes plus chaudes, carbonique. Ces nouvelles mesures sérieux et certains de leurs travaux la quantité de gaz carbonique que ont été contestées, puis réanalyont permis dʼaméliorer la connaislʼon retrouve dans les bulles dʼair sées par plusieurs laboratoires, enfermées dans les glaces est plus dont celui de Grenoble. sance des climats et leur modélisaimportante. Ces faits bien établis Malgré les marges dʼincertitudes tion. fondent lʼidée que lʼaugmentation de des mesures de temps, ces noula quantité de gaz à effet de serre velles études confirment lʼantériorité Géologues et astronomes Si lʼon compte aussi des astro- travaux qui ont mis en évidence un dans lʼatmosphère est à lʼorigine de la hausse des températures sur Pour la plupart, ces chercheurs sont nomes au nombre des lien entre la quantité de gaz carbo- des réchauffements climatiques. celle du gaz carbonique. Cette dondes géologues et des astronomes. «sceptiques», cʼest quʼeux aussi nique dans lʼatmosphère et la tem- Ces études sur le passé, ancien et née est aujourdʼhui admise par Ce nʼest pas un hasard. connaissent les variations clima- pérature. Cette relation a été établie plus récent, de notre planète justi- tous ! Les géologues sont familiarisés, de tiques de longue date et que les pour les périodes du Crétacé (de fient les inquiétudes dues à lʼaug- En même temps sceptiques et non par leur formation, à lʼidée que les alternances de périodes froides et 145 à 65 millions dʼannées), lʼère mentation des émissions de gaz à sceptiques sont dʼaccord pour climats évoluent. chaudes qui ont caractérisé lʼévolu- chaude où régnaient les grands effet de serre liées à lʼactivité humai- admettre que la vitesse à laquelle la Il y a deux siècles G. Cuvier décou- tion du climat terrestre ont une expli- dinosaures, et la période plus ne industrielle et agricole. Elles sont quantité de gaz carbonique contenu vrait, dans les carrières de gypses cation liée aux variations dʼorbite de récente que nous avons mention- la cause de lʼaugmentation des tem- dans lʼatmosphère augmente est sous la butte Montmartre, des fos- la Terre et à son oscillation autour nées. pératures moyennes observée au sans précédent. Les leçons du siles de mammifères et notamment de son axe de rotation. cours des 150 dernières années. passé ne seraient-elles pas à même de lʼancêtre des éléphants. Les dʼexpliquer le présent et ne permetLes bulles dʼair dans les glaces végétaux qui les accompagnaient La poule et lʼœuf traient-elles pas de se projeter dans La température et le C02 étaient des palmiers et autres lʼavenir ? La réponse ne viendra pas Dans une période plus récente, arbres tropicaux ! Tout indiquait Les géologues savent mesurer les lʼanalyse des bulles dʼair enfermées Si lʼassociation gaz carbonique- de Copenhague mais de la poursuidonc que dans ces temps lointains, températures anciennes, les paléo- dans les glaces des calottes température est admise, certains, te des travaux sur le fonctionneque lʼon date aujourdʼhui dʼenviron températures, depuis plus de polaires ont fourni des données parmi les «sceptiques», se sont ment de cette machine extrême40 millions dʼannées, régnait sur le 40 ans. Par diverses techniques, ils directes. Elles confirment lʼassocia- posés la question de sa chronolo- ment complexe quʼest le climat. Bassin Parisien un climat tropical. savent aussi mesurer la quantité de tion quantité de gaz carbonique gie. Qui de la poule ou de lʼœuf, en Espérons que les moyens soient Lʼévaluation dʼune température gaz carbonique de lʼatmosphère à dans lʼatmosphère et température. quelque sorte…. Reprenant lʼen- au rendez-vous pour que les moyenne de 25°C, faite à lʼépoque, partir des sédiments ou des Plus il y a de C02 dans lʼair, plus la semble des travaux menés sur les recherches se poursuivent sans a été depuis confirmée. périodes glaciaires et intergla- apriori idéologique. coquilles fossiles. Ce sont ces température est élevée. - 16 -

Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009


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