Escale au port de Co', de 1850 à nos jours by Hall Christelle

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2004-2008 Développement portuaire

UN PORT EN MUTATION CONSTANTE Nous nous étions quittés en 2004 sur une promesse : celle d’un changement de visage pour le port lors de votre prochaine venue. Et bien nous y voici : la transformation est assez radicale ! Un nouveau port de plaisance qui sort de l’eau, au pied du Château ; une zone d’activités commerciales flambant neuve et une salle de concerts au pied des remparts ; et puis, côté port de commerce, domaine sous concession CCI, de nouveaux pontons de pêche, une forme de radoub remodelée, un espace conteneurs redessiné… Autre nouveauté, le transfert de la propriété du port de l’État à la Région Bretagne s’est fait le 1er janvier 2007, dans le cadre de la décentralisation. Voici un retour succinct sur ces aménagements du front de mer et les futurs projets qui renforceront d’autant l’attachement des Brestois pour leur port de co’ (ou port de’ comme aiment à l’appeler les portuaires).

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2004-2008 Développement portuaire

Pour se développer, la réparation navale brestoise avait besoin d’un coup de pouce. C’est chose faite avec la cure de jouvence de la forme de radoub n°1, 96 ans, qui a débuté en novembre 2006.

La forme de radoub n° 1 telle qu’on ne la verra plus : la paroi de gauche a été détruite pour élargir la cale (voir ci-dessous)

UNE BELLE REMISE EN FORME Photos : Simon Cohen, Yvan Breton

Élargie et modernisée, elle pourra traiter dès 2009 une dizaine de bateaux supplémentaires. Une transformation qui n’ôte en rien son caractère historique et la dote des meilleurs équipements techniques du moment. Un investissement européen Proposées par la CCI dans le cadre des restructurations de la Défense, l’élargissement et la modernisation de la forme de radoub historique de Brest étaient inscrits dans le contrat de plan État-Région 2000-2006. La CCI a la concession de la réparation navale civile. • Infrastructures (Région Bretagne) : 12,8 M€ (avec la participation de l’UE, de l’État, de la CCI de Brest, de la Région et du Département)

• Superstructures (CCI de Brest) : 5,7 M€

La forme de radoub conserve sa longueur de 225 m sur 14,40 m de hauteur mais gagne en largeur avec 33 m.

(avec la participation de l’UE, de la Région Bretagne, de la CCI, du Département et de BMO).

COMMENT FONCTIONNE UNE FORME DE RADOUB ?

> Remplissage Ce long rectangle conçu en creux est une formidable invention utilisée partout dans le monde pour réparer les bateaux, qu’il soit à quai ou en pleine mer. Le service Formes et quais de la CCI le remplit d’eau de mer en ouvrant le bateau-porte. Un ou plusieurs remorqueurs et un pilote guident la manœuvre du bateau jusqu’à l’entrée de la porte.

> Échouage Ses aussières (énormes bouts) sont ensuite raccordées aux chariots du système de halage, ce qui permet de le faire glisser dans la forme. Le bateau-porte est fermé. Sous la mer, l’attinage est prêt, c’est-à-dire que les réparateurs ont placé des tins selon un plan précis, sur lesquels va reposer la coque. Étape délicate qui demande un grand savoir-faire. Des pompes vident peu à peu l’eau de la forme : 100 000 m3 en cinq heures environ, selon la marée. Le bateau repose sur les tins, au sec. Les réparations peuvent commencer.

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ESQUISSE DU PORT EN 2020

Lorsque l’on parcourt Brest, a vu son tonnage progresser de 60 % entre 1991 et 2007 confirmant la justesse de la stratégie mise en œuvre dans un premier schéma directeur. Avec 2 762 141 tonnes de matières échangées en 2007, il progresse de 16 %, du jamais vu dans son histoire. Cette augmentation de l’activité doit être accompagnée. La CCI, ses partenaires institutionnels et les entreprises portuaires ont des ambitions pour l’avenir. Le nouveau visage du port de commerce pourrait ainsi être celui esquissé par le nouveau schéma de développement réalisé sous maîtrise d’ouvrage de la CCI. Il formule une série de préconisations nécessaire à la compétitivité du port, dans un contexte de concurrence internationale sans cesse croissante.

Les trafics du port de commerce se répartissent en cinq grandes familles : matières premières agricoles (dont l’alimentation animale), produits pétroliers, trafic du BTP, matériaux de recyclage et conteneurs.

Les préconisations du Schéma de développement portuaire AMÉLIORER LES CONDITIONS D'ACCUEIL DES NAVIRES

AMÉLIORER L'ACCUEIL DES PASSAGERS Libéré de la criée, le môle entier serait dédié aux trafics passagers et au fret vers les îles. Leur fréquence pourrait augmenter. Le parking serait agrandi, une gare maritime pour les îles construite, améliorant l’interface ville-port.

La forme de radoub n°1 a été sensiblement agrandie et modernisée.

SOUTENIR LA PÊCHE La criée serait rapprochée du terminal froid au 3e éperon. Agrandie, elle pourrait accueillir, si des entrepreneurs se montrent intéressés, une activité de transformation des produits halieutiques.

> L’étude réalisée par le cabinet d’ingénierie international BCEOM fut financée par la CCI, le conseil régional de Bretagne et le conseil général du Finistère. L’État, Brest métropole océane et les entreprises utilisatrices du port ont été aussi associés à cette réflexion.

Perspectives de tonnage total

Selon le meilleur scénario, le trafic du port de Brest pourrait augmenter de 2,6 Mt d’ici à 2020, ce qui entraînerait une hausse des emplois (de 4 100 à 5 100).

AMÉLIORER LES PERFORMANCES DU PORT

DIVERSIFIER LES ACTIVITÉS

Pour soutenir la compétitivité de l’élevage breton, l’outillage doit être adapté (grues et bandes transporteuses) afin d’augmenter les cadences et la durée d’ouverture du port tout en assurant de nouvelles capacités de stockage. La progression du trafic doit aussi passer par la diversification des trafics et notamment par celui des conteneurs. Enfin, le port peut développer l’importation de matières premières agricoles pour produire du biocarburant.

Le poste sablier installé au quai n°5 sera déplacé sur le duc d’Albe en projet situé tout à l’est du port. Il pourrait être complété à terme par un môle en dur, (-13 m de profondeur) pour un terminal multi-vracs qui accompagnerait l’augmentation des trafics de pondéreux. La zone industrielle portuaire serait étendue sur le terre-plein à l’est.

La criée trop à l’étroit Avec 1 436 tonnes annuelles de crustacés, poissons et coquillages (7,48 millions d’euros en valeur), la criée de Brest est à présent au-delà de sa capacité de 1 000 tonnes, pour laquelle elle a été conçue. La qualité de service ainsi que les garanties sanitaires expliquent la fidélité des flottilles de pêche qui l’utilisent, soit une trentaine de bateaux de la rade de Brest et du Conquet. La CCI travaille avec le conseil général du Finistère et le conseil régional de Bretagne afin de trouver une solution pérenne. Ainsi la criée pourrait être transférée du 1er au 3e éperon dans l’emprise des entrepôts frigorifiques.

Photos : Simon Cohen

Du fait de l’augmentation de la taille des navires, l’approfondissement du chenal d’accès au port et celui des souilles qui longent les quais, est déterminant pour rester compétitif et accroître le trafic. Cette opération profiterait également à l’activité de réparation navale. Actuellement, le port peut accueillir, selon la marée, des navires ayant jusqu’à 12,70 m de tirant d’eau.

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LES ÉCHANGES INTERNATIONAUX DU PORT DE COMMERCE DE BREST (2007)

Norvège Royaume-Uni Irlande

Pays-Bas Allemagne Bénélux

BREST États-Unis Portugal

Finlande

CEI (Communautés des États Indépendants)

Ukraine

Italie Espagne AlgérieTunisie

PRODUITS ET DESTINATIONS DESTINATIONS

TONNAGE

Huiles Soja

PRODUITS

Royaume-Uni France Allemagne

4 577 3 000 3 000

Huiles Colza

Allemagne Belgique Pays-Bas Italie États-Unis Royaume-Uni France

2 500 25 800 41 456 10 722 4 000 5 350 15 450

CEI

49 794

Poulets - Viandes Hydrocarbures

Pays-Bas

2 060

Pommes de terre

Algérie Tunisie Norvège Autres

5 253 2 554 6 366 907

Ferrailles

Espagne Portugal France

97 279 8 628 2 868

Rotterdam Le Havre Montoir Belgique

104 496 86 522 17 112 2 594

Conteneurs

Brésil

Argentine

Source : Direction des équipements de la CCI de Brest - 2008

PRODUITS ET PROVENANCES PRODUITS

PROVENANCES Royaume-Uni France Belgique Irlande Hydrocarbures France CEI Allemagne Royaume-Uni États-Unis Lettonie Benelux Belgique Ciment Le Havre Clinkers Le Havre Gypse Espagne Bois CEI Conteneurs Montoir Rotterdam Dunkerque Autres Charbon Pays-Bas Éoliennes Danemark Espagne France Autres Ferrailles CEI Sable France Graines de soja Brésil États-Unis Canada Graines de colza France Royaume-Uni Tourteaux de colza Pays-Bas Belgique Allemagne Irlande Sorgho États-Unis Irlande Tunisie Maïs Brésil Tourteaux de soja Brésil Argentine Tourteaux de tournesol Pays-Bas Ukraine Huile de palme Pays-Bas France Belgique Espagne Viprotal Belgique France Phosphates Finlande

Gaz

TONNAGE 48 410 12 641 1 524 3 792 375 331 289 344 87 965 14 970 22 871 21 993 15 545 20 989 113 212 44 114 7 785 1 475 43 484 1 056 2 469 1 666 1 613 743 1 428 866 225 3 502 261 433 217 890 126 618 39 251 5 609 7 561 4 859 37 033 5 500 2 676 64 308 29 100 11 940 72 250 111 398 62 753 5 071 4 950 7 028 2 501 1 501 2 953 2 785 1 500 26 630

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1851 et suivantes Histoire de la CCI

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LA MÉMOIRE AU COIN DES RUES

Lorsque l’on parcourt Brest, plusieurs voies, d’importance inégale, portent le nom d’anciens présidents de la chambre de commerce de Brest. Cela apparaît rarement de façon explicite : en effet ces personnalités étaient très impliquées dans la vie de la cité à plusieurs titres, dont celui de la politique notamment. Quatre d’entre elles se rappellent à nous grâce aux rues qui portent leurs noms. La rue François-Marie Monjaret de Kerjégu (1809-1882) évoque un homme qui s’investit tant à la chambre de commerce qu’au service de ses concitoyens. François Marie Jacques Monjaret de Kerjégu (1809-1882) Élu à la Chambre de 1854 à 1872 Président de septembre 1865 à mars 1870

Depuis 1972, une petite rue « oubliée, triste à souhait » et en passe de disparaître, évoque Edmond Pesron (1806-1877). La traditionnelle plaque bleue précise que ce courtier maritime présida la chambre de commerce. Edmond Pesron (1806-1877) Élu à la Chambre de 1852 à 1872. Président d’octobre 1852 à février 1862 puis de mars 1870 à mai 1872 (juge au tribunal de commerce) Premier président de la chambre de commerce de 1852 à 1862, ce courtier maritime est un des défenseurs acharnés du projet de port de commerce à Porstrein. La création de cet équipement est officialisée par décret impérial en août 1859. À la même période, l’institution consulaire obtient aussi l'ouverture d'une succursale de la Banque de France, signe manifeste du développement économique de la circonscription. Pesron a assuré un second mandat dans des moments difficiles.

Avec son frère Louis, il mène une affaire de courtage, fournitures à la marine et négoce. Il est également cofondateur du Comptoir du Finistère, maison de commission qu’il quitte en 1872. Lorsqu’il succède à Joseph-Marie de Kerros, le Port Napoléon entre tout juste en service. Sa préoccupation constante est alors d’obtenir des fonds pour améliorer ce nouvel équipement et d’en développer le trafic. Durant son mandat, la chambre de commerce contribue « au déplacement de 21 de nos plus intelligents et méritants ouvriers » à l’exposition universelle de 1867, « pour leur instruction professionnelle ». Constatant par ailleurs que les céréales sont inaccessibles aux faibles salaires, elle crée trois fourneaux économiques. Engagé dans la vie consulaire, Monjaret de Kerjégu l’est aussi en politique : conseiller municipal de 1846 à 1870, conseiller général de Scaër à partir de 1843 - il est propriétaire foncier en Haute Cornouaille finistérienne -, vice-président puis président du conseil général, député au Corps Législatif en 1869 puis à l’Assemblée nationale en 1871 et enfin, sénateur de 1876 à 1882.

C’est le tanneur Isidore Marfille (1843-1908) qui est entré le premier dans la mémoire de la ville. Depuis 1933, un boulevard porte son nom, à proximité de la forme de radoub n° 1. Isidore Marfille (1843-1908) Élu à la Chambre de 1884 à 1894 puis de 1896 à 1908 Président de janvier 1897 à mai 1908 Ce négociant en cuirs et sellerie, installé 45, rue Louis Pasteur, est élu une première fois à la chambre de commerce en 1884. Réélu en 1896, il en devient président en janvier 1897 et le demeure jusqu'à son décès. La présidence Marfille est marquée par : • La pose, le 26 juillet 1903, de la première pierre de la forme de radoub n° 1. Achevé en 1908 et aussitôt agrandi, cet équipement destiné à recevoir les plus grands transatlantiques de l'époque, n’est mis en service qu'en février 1913. Les projets d’édification d’une gare maritime sont dressés. • La contribution de la chambre de commerce à la mise en place de la ligne téléphonique Brest-Paris et à la création de la ligne de tramway électrique Brest-Le Conquet • La construction d'un marché au blé. Il est aussi vice-président du premier bureau de l'Assemblée des Présidents des Chambres de Commerce, créée non sans mal en 1899.

Le port compte aussi une rue Jean-Charles Chevillotte (1838-1914) dont la carrière consulaire se double d’un parcours politique bien rempli. Jean-Charles Chevillotte (1838-1914) Élu à la Chambre de 1872 à 1894 Président d’avril 1878 à décembre 1894 Pourvu d’une solide formation complétée en Écosse, il devient négociant et armateur. Il entre à la chambre de commerce en 1872 et accède à la présidence en 1878. Sous son autorité, le projet de Brest transatlantique reprend vigueur. Il poursuit l’aménagement du port (slipway, jetée Est), obtient définitivement la concession d'outillage public ainsi que l'établissement d'un dépôt de pétrole. Il amorce aussi le financement d’équipements pour les petits ports de la circonscription. Par contre, la demande de création à Brest d’une manufacture de tabac n’aboutit pas. Enfin, c'est sous son mandat que les cantons de Châteaulin, Crozon et Le Faou sont rattachés à la Chambre, par décret du 11 août 1886. Conseiller municipal de Brest en 1870, il est élu député du Finistère en octobre 1885 sur la liste des conservateurs catholiques menée par Mgr Freppel. Puis il se lance dans l’aventure boulangiste et perd son siège aux législatives de septembre 1889. Sa carrière politique nationale s’achève par un échec aux sénatoriales d’avril 1890. Il est conseiller général d’Ouessant de 1889 à sa mort. Il a le projet de fonder l'école d'agriculture du Nivot. Sa femme le fera aboutir.