Lettre d’information du CAUE44 N°3. Architecture contemporaine

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La lettre d information du Conseil d Architecture, d Urbanisme et de l Environnement de Loire-Atlantique Usine Aplix, Le Cellier, Dominique Perrault architecte

Edito

Des initiatives comme la Semaine de l’Architecture, qui permet tous les ans à un public scolaire de découvrir des projets récents, ou bien encore le Prix Départemental d’Architecture et d’Aménagement, qui consacre désormais tous les deux ans le talent des professionnels et la compétence des maîtres d’ouvrage publics et privés, participent pleinement, à notre sens, à l’établissement de nouveaux rapports entre le citoyen et son cadre de vie.

3 juin 2003

Construire aujourd’hui en exprimant la modernité de notre temps, c’est à la fois respecter les acquis, s’inscrire dans le présent et croire en l’avenir.

Édito ................................. p. 1

À l’heure où s’achève la campagne nationale du Ministère de la Culture en faveur de la qualité architecturale, j’espère que le contenu de ce bulletin numéro 3 édité par le CAUE aidera à porter un regard plus averti sur la création architecturale au plan départemental, an qu’elle s’inscrive dans la formidable continuité du riche patrimoine existant de Loire-Atlantique.

Architecture et renouvellement urbain................................. p. Maisons d’architectes .............. p. Lumières d’usine .................... p. Modernité et renaissance d’un morceau de ville .............. p.

Dossier : Architecture contemporaine

Point de vue :

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Architecture contemporaine, un bonheur à partager ............. p. 8

Questions à ....................... p.10

Pierre BRASSELET Président du CAUE

Regard .............................. p.11 Actualité du CAUE / Expositions Centre de documentation ... p.12

Sommaire

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L’architecture comme « expression de la culture ». Voilà bien un enjeu de société auquel le CAUE s’efforce de contribuer au quotidien, par des actions diversiées visant, notamment, à promouvoir la qualité des réalisations contemporaines qui ponctuent chaque jour davantage les paysages de Loire-Atlantique.

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DOSSIER

ARCHITECTURE CONTEMPORAINE

ARCHITECTURE

CONTEMPORAINE

L’architecture est un domaine d’activité complexe, aux contours parfois mal compris. Le travail de l’architecte reste centré sur l’acte, culturel et technique, de concevoir et de réaliser un bâtiment. Mais on demande aujourd’hui à ce professionnel de réunir, outre les compétences d’un artiste et d’un technicien, celles d’un médiateur, d’un gestionnaire de fonds publics ou privés, d’un artisan, d’un urbaniste, d’un chargé de communication, etc. L’élaboration de l’architecture est dorénavant intimement liée à celle du cadre de vie, et aux regards changeants que la société porte sur le paysage, sur la ville, sur le patrimoine. L’architecte a appris à travailler avec l’ensemble des acteurs de ce vaste chantier. La qualité de l’architecture passe aujourd’hui par l’enchaînement cohérent de toutes les compétences et de toutes les exigences, celles des maîtres d’ouvrage comme celles des entreprises, celles des architectes comme celles des techniciens, celles des administrations comme celles des usagers, auxquels de nouvelles phases de concertation donnent parfois la parole. Le cadre de vie quotidien est fait de réalités diverses, qui mènent en même temps à l’implantation et à l’édication de maisons individuelles majoritairement standardisées, de hangars commerciaux sans qualité formelle, ou de bâtiments publics à l’image architecturale plus afrmée. Parmi ces architectures, certaines sont dites « contemporaines », terme utilisé parfois comme une revendication par leurs commanditaires ou leurs auteurs, ou comme une marque de rejet d’une partie du public. L’architecture n’échappe pas à sa dimension culturelle, qui fait diversement apprécier, au début, les créations de l’art contemporain, de la musique contemporaine... Quelques-uns des acteurs de l’architecture en Loire-atlantique nous font ici partager leurs expériences, leurs motivations, leur conception de cette architecture dite « contemporaine ».

Architecture et renouvellement urbain La construction d’un édice public emblématique au cœur d’une commune rurale de 4 500 habitants est toujours un exercice délicat, qui impose une large et complète réexion, sur le programme architectural d’une part et sur l’insertion du projet dans le tissu urbain d’autre part. Écrire une page importante et résolument contemporaine de l’histoire de l’évolution du bourg ancien, conjuguant habilement espace public et nouvelle mairie, a été un véritable challenge relevé conjointement par les élus de la commune d’Herbignac et par les architectes de l’opération. Charles Moreau, conseiller général, maire d’Herbignac, nous relate son expérience vécue en tant que maître d’ouvrage, et les choix qui ont prévalu à la réalisation de ce nouveau « morceau de ville ».

Charles Moreau. Comme dans tout projet de cette ampleur, beaucoup de questions s’étaient posées au lancement de l’initiative, à la n des années 80. Néanmoins le choix du site d’implantation de la nouvelle mairie était resté, à l’époque, notre préoccupation principale. En effet l’ancienne mairie, devenue trop exiguë et contrainte au niveau de son extension par sa situation en plein centre bourg, ne pouvait à l’évidence plus rester au même endroit. Par ailleurs nous avions voulu proter de l’opportunité du déplacement de la mairie pour y créer également un vaste espace public attenant, ce qui était impossible autour de l’ancien édice. Cet élément de programme urbain nous paraissait à la fois un facteur d’animation locale supplémentaire, et une possibilité de répondre à une nouvelle centralité pour Herbignac, qui s’était fortement développé dans sa partie sud au cours des années 70. Notre souci était donc de générer un bâtiment et un espace public, à proximité du centre bourg historique, en lien privilégié avec les nouveaux quartiers. Quatre sites semblaient répondre à ces critères et avaient été soumis à la population sous forme d’une consultation publique. Les résultats de ce sondage tombèrent d’ailleurs en concordance avec l’avis des élus de l’époque, pour privilégier le site sur lequel est aujourd’hui réalisé le projet.

Photographie Bernard RENOUX

Quelles ont été les principales interrogations des élus d’Herbignac au commencement de ce projet ?

La nouvelle place d’Herbignac, entre église et mairie

Quels sont les éléments majeurs qui ont guidé les choix du projet retenu ? Ch.M. Une première étude des besoins avait été établie par la Direction Départementale de l’Equipement en 1991, nous permettant de xer nos objectifs de construction en terme de programme. Un concours d’architecture a ensuite été organisé, mais a été déclaré infructueux car aucun des projets présentés n’avait totalement répondu à nos attentes. C’est donc à l’issue d’un second concours que notre choix s’est porté sur le projet de l’équipe nantaise Forma 6, qui a su nous

proposer une réponse adaptée, tant au niveau du fonctionnement que de l’aspect architectural résolument moderne, symbole d’une réalisation contemporaine cohabitant parfaitement avec le patrimoine d’Herbignac.

Photographie Bernard RENOUX

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D’autre part, notre souci était d’intégrer le projet de mairie dans la réexion d’aménagement global du bourg, et de proposer ainsi un aménagement cohérent des abords du nouvel édice avec les autres espaces publics du centre bourg. Le projet de mairie a donc été traité de manière concomitante à celui du réaménagement du bourg, coné au cabinet Tétrarc, permettant ainsi de résoudre toutes les composantes d’articulations, de liaisons avec l’environnement urbain immédiat. Comment la réalisation est-elle désormais vécue par ses utilisateurs et par les Herbignacais ?

Ch.M. Sans vouloir substituer mon point de vue à l’avis des usagers de l’établissement, il semble indéniable que le confort et le fonctionnement des nouveaux espaces apportent un agrément aux conditions de travail du personnel, et en particulier à l’accueil du public. La lumière omniprésente, les distributions facilitées, les bureaux désormais individuels, sont notamment des atouts dont ne bénéficiait pas l’ancien bâtiment. Le hall d’accueil est même devenu un espace privilégié d’animation. La « transparence » souhaitée dans le programme a permis d’en faire un lieu privilégié de rencontre au sein de l’équipement. D’autre part, la salle du conseil et des mariages

Une architecture lumineuse, ouverte sur l’extérieur

est accessible directement à partir de la place, ce qui lui laisse une plus grande autonomie de fonctionnement, notamment pour les mariages. En résumé, nous pouvons dire que les utilisateurs réguliers de l’ouvrage y trouvent un cadre de travail agréable et adapté. Pour ce qui est de la population, l’analyse est différente et, à mon sens, trois étapes ont caractérisé leur appropriation des lieux. Tout d’abord, la phase de projet, au cours de laquelle la population a été associée dès le début, et pour laquelle aucun retour négatif ne s’est manifesté. Ensuite le démarrage des travaux, où les volumes de béton sortis de terre ont pendant un temps interpellé, pour ne pas dire inquiété, certains habitants de la commune. Enfin tout est rentré dans l’ordre lorsque le projet a été achevé dans ses moindres détails, y compris l’aménagement de la place, et l’inauguration de l’édifice a permis un rassemblement public où la grande majorité, pour ne pas dire l’unanimité, s’est faite autour de la réussite de la réalisation. Le pari de ce projet, résolument contemporain dans son écriture, adapté dans son fonctionnement et support d’une nouvelle convivialité notamment grâce à son « parvis » a, me semblet-il, été gagné par tous, et donne désormais un nouveau repère aux Herbignacais, mais aussi aux visiteurs extérieurs qui découvrent ainsi la commune au travers d’un morceau de ville empreint de patrimoine et de modernité. Propos recueillis par Vincent Degrotte

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M a i s o n s d a rc h i t e c t e s Au cœur d’un nouveau quartier de la Chapelle-sur-Erdre, La Nantaise d’Habitations a réalisé en 2001 un programme de douze maisons. Retenue par la société d’H.L.M., l’agence d’architecture Barré-Lambot a proposé un habitat individuel groupé qui se démarque nettement de l’écriture architecturale de ce quartier. Les douze habitations forment un ensemble architectural linéaire, très fermé côté rue et largement ouvert côté jardin. Si cette opération atypique suscite l’intérêt des professionnels de l’aménagement et de l’architecture, tant du point de vue typologique qu’architectural, elle est diversement acceptée par les habitants de la Source. Patrick Elias, directeur du développement et de la construction de La Nantaise d’Habitations, fait part de sa démarche de bailleur social vis-à-vis de l’architecture contemporaine.

Pourquoi avoir fait à la Source de l’architecture contemporaine, tout au moins quelque chose de très différent de ce que vous avez l’habitude de faire ? Patrick Elias. En tant que professionnel, nous avons une vision qui diffère de celle du public et nous souhaitons, par conviction, participer à notre niveau à l’évolution de l’architecture. En 2OO3, au XXIe siècle, je trouve normal de m’exprimer avec des formes architecturales et des matériaux d’aujourd’hui. La problématique, c’est l’acceptation de l’opération par les habitants, par les autres personnes du quartier, voire par celles de la commune. Aussi, dès lors que nous disposons d’un site qui nous semble approprié, nous essayons de promouvoir une architecture contemporaine. Pour quelles raisons le site de la Source à la Chapelle-sur-Erdre a-t-il été choisi ? P.E. Il fallait que la collectivité locale adhère à cette logique. Nous ne l’aurions pas fait contre l’avis des élus de la commune, car ils ont la responsabilité de son développement et de son image. Nous ne l’aurions pas fait

Côté espace public, les volumes rigoureux de maisons « protectrices »

contre l’avis de l’architecte-conseil de la ZAC, ni contre l’avis de l’aménageur. Il fallait une réelle adhésion des différents partenaires de ce projet. Dans sa commande, l’aménageur souhaitait structurer le plan de composition de la ZAC et, très vite, nous nous sommes demandés comment nous allions opérer. Était-ce par de l’habitat collectif, de l’habitat individuel ? C’est à ce moment-là que nous

avons abordé le thème de l’architecture contemporaine. Nous avons ensuite procédé au choix de l’architecte, et ici encore ce fut un choix concerté, effectué en fonction de la problématique de l’opération. Nous avons désigné l’agence Barré-Lambot. Il était évident qu’après avoir été choisis, ils allaient développer leur savoirfaire et leurs compétences, dans le registre qui est le leur. ...


DOSSIER

ARCHITECTURE CONTEMPORAINE

Les architectes ont-ils été libres dans l’écriture architecturale ? P.E. Ils l’ont été totalement. Si nous n’avions pas souhaité une architecture contemporaine, nous ne les aurions pas choisis. Notre travail ne consistait surtout pas à tenir le crayon à leur place.

P.E. Nous formulons des exigences essentiellement fonctionnelles. Nous possédons un programme d’investissement qui peut se décliner de la même façon avec une architecture classique ou avec une architecture moderne. Il n’y a pas de différence à ce niveau. Une architecture contemporaine n’est donc pas plus coûteuse qu’une architecture plus banale ?

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P.E. Elle ne l’est pas à ce niveau. Lorsque l’architecte conçoit son projet, il a connaissance du budget qui s’impose à lui. Je voudrais faire tomber des idées reçues, et notamment celle qui associe architecture ambitieuse et architecture onéreuse. On peut avoir des ambitions en architecture sans qu’il en résulte une incidence sur le coût. Cependant, ce raisonnement a des limites, puisqu’ il arrive un stade où l’architecture d’un projet s’exprime aussi à travers des détails ou des matériaux qui peuvent être plus coûteux que des standards habituels. Je suis conscient que nous mettons nos architectes dans des situations parfois difciles à résoudre. Pour la Résidence de la Source, y avait-il une volonté de faire une architecture différente de celle qui était projetée aux alentours ? P.E. Non, nous n’avions ni cette volonté, ni celle de donner des indications aux architectes. J’estime que je n’ai aucune légitimité, ni aucune compétence en architecture. Si nous conons un projet à un architecte, c’est bien pour son savoir-faire et ses compétences. Par contre, en tant que maître d’ouvrage, j’estime que j’ai le droit et le devoir de poser des questions. Je m’oblige à comprendre une opération et tant que je ne comprends pas, je pose les questions à l’architecte an qu’il m’explique

Côté jardin, des maisons « épurées », ouvertes

sa logique, sa démarche. Il ne faut pas oublier que je suis garant d’un investissement. Pour ma part, je dois d’abord construire des habitations pour que les futurs occupants s’y sentent bien, pour que le type d’habitat ne soit pas marqué « H.L.M. », et pour que l’opération s’insère dans son environnement. Parlons justement d’appréciation du projet, que ce soit par les habitants ou par les riverains. Est-ce que la demande en architecture contemporaine correspond à une réalité ? P.E. Je ne pense pas que cela soit un souci premier. Il faut préciser que la perception de l’architecture est complexe car elle fait appel à de multiples facteurs. Dans le cas présent, il se trouve qu’il y a une opposition forte entre notre projet et son environnement immédiat. De plus, on ne sait pas si les réactions qui ont été exprimées résultaient de l’architecture ou du statut des logements locatifs « sociaux ». Et en ce qui concerne l’acceptation de l’opération, avezvous eu des retours ? P.E. L’enquête de satisfaction qui a été réalisée a montré que les locataires étaient globalement satisfaits de la qualité de leurs logements. Sur l’expression architecturale, les avis étaient plus mitigés, mais je pense que ce qui dérange provient du fait que les logements se démarquent de leur voisinage immédiat, et cette

différenciation est critiquée. Je crois que l’acceptation de l’architecture contemporaine est liée à sa façon de dialoguer avec son environnement. Et là, nous avons peut-être commis des erreurs d’appréciation. Nous nous sommes peut-être trop éloignés de la maison « idéale » avec un toit à deux pentes. Je fais le parallèle avec une de nos opérations qui se situe rue Rieux, à Nantes, dans un site très urbain où des projets variés côtoient des immeubles nantais très classiques. L’architecture contemporaine de nos immeubles n’a provoqué aucune réaction dans le quartier. Mais il s’agit d’un site urbain où il existe déjà une variété d’expressions architecturales. À la Source, c’est le voisinage immédiat qui a réagi, plus que le quartier. L’architecture contemporaine a des qualités certaines. Mais pour qu’elle s’intègre bien, il faut communiquer avec les riverains, expliquer le projet. Plutôt que de rester dans la banalité, je préfère une opération aux caractéristiques afrmées avec des qualités fortes, quitte à ce que ses défauts soient aussi marqués. C’est notre logique, et c’est ce que nous avons fait à la Source. Cependant, il faut reconnaître qu’on n’a pas su se faire accepter. Est-ce parce qu’il y a trop de contraste ? Est-ce dû à un manque de communication ? Il faut se poser la question maintenant, pour mieux avancer demain. Il faut peut-être aussi laisser le temps aux gens pour comprendre et pour apprécier. Propos recueillis par Delphine LainéDelaunay

Les rythmes d’une interprétation contemporaine de la « maison en bande »

Photographie Bernard RENOUX

En tant que maître d’ouvrage, vous aviez des exigences en termes de coût, de surface…


Lumières d usine L’usine Aplix du Cellier, après avoir surpris en 1999 les automobilistes empruntant la RN 23, fait aujourd’hui intimement partie du paysage de la Loire-Atlantique. Elle est la preuve qu’une écriture architecturale forte peut dialoguer sereinement avec un environnement bocager traditionnel. Elle démontre surtout qu’un travail abouti de conception peut permettre de concilier la dénition d’un outil performant au service d’un processus industriel exigeant, la création d’espaces de travail lumineux et généreux, et l’afrmation d’un engagement esthétique. Ce projet, sans doute, tient aussi à la rencontre entre un architecte et des maîtres d’ouvrage exceptionnels, collectionneurs passionnés d’art minimal et de musique contemporaine.

Façade linéaire côté route

En 1997, la société Aplix, installée depuis 1964 à Carquefou dans la zone industrielle, cone à l’architecte Dominique Perrault l’étude et la réalisation d’une nouvelle usine sur le site du Cellier, en bordure de la RN 23. L’étude débute en octobre 1997. L’usine Aplix est spécialisée depuis 1958 dans la fabrication d’autoagrippants, production qui utilise les techniques du textile et de la plasturgie. Deux grands secteurs sont couverts par cette production, l’hygiène et le transport aéronautique et automobile. Aplix est une société innovante, avec 200 brevets déposés par an. Le site proposé est un terrain plat, de 145 000 m2, qui s’étire le long de la RN 23 au Cellier. Les besoins de l’entreprise sont importants : 29 900 m2 avec possibilité d’ extension. Les fonctions principales à assurer sont : la production, avec dissociation des secteurs (hygiène, industrie) ; la gestion des stocks ; la livraison, le chargement et le stationnement des véhicules ; l’administration, l’accueil et les services.

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Croquis d’intention de Dominique Perrault

Les premières esquisses font appel au concept même du produit. Des volumes identiques, décalés le long d’un axe horizontal, s’étirent sur toute la longueur du terrain, à l’image d’une fermeture éclair. La difculté d’implantation des différents process incite

l’architecte à linéariser la façade le long de la route nationale, et à développer les ateliers autour de trois patios de 800 m2 et d’un axe structurant : la « rue de la qualité », comme dans une grille de « mots croisés ». Deux façades se dessinent, l’une

Détail de la façade en inox poli


DOSSIER

ARCHITECTURE CONTEMPORAINE

Patio planté intégrant les silos en inox

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linéaire et lisse côté route, et l’autre plus découpée, où s’organisent les fonctions d’entrées et de sorties des personnes et des produits. L’adaptation du plan au programme permet la lisibilité des différentes parties du bâtiment, chacune d’elles répondant à une fonction, dénie avec force de l’intérieur comme de l’extérieur. Un quadrillage, trame de 20 m par 20, tant pour le bâtiment que pour les espaces extérieurs, favorise des possibilités d’extension. « Les fonctions se croisent et se tissent les unes avec les autres, suivant l’ordre du processus de production, de même que les lettres entrecroisées forment des mots, verticalement et horizontalement ». Si la façade côté route est totalement opaque, par souci de condentialité, l’intérieur de l’ensemble est transparent, des baies vitrées de haut en bas sur l’ensemble des patios laissant plonger la lumière jusqu’au cœur des ateliers. L’agencement de ceux-ci, autour des patios sobrement plantés, donne au

bâtiment une dimension subtile qui ne peut être mesurée, ni « grand » ni « petit ». L’évaluation est sensible, émotive. « Emotion d’autant plus étonnante quelle est provoquée par un « presque rien » ; une grille orthogonale comme une feuille de papier d’écolier à petits carreaux pour en dessiner le plan et une tôle pliée d’un seul pli, certes bien polie, pour dessiner la façade ». Le choix d’un matériau noble (l’inox poli façon miroir et structuré par des plis), loin de créer une rupture avec le paysage, lui donne au contraire toute sa force, en l’ampliant. Les reets de la lumière naturelle, de l’activité des hommes, des phares de voitures, accentuent l’interaction du bâtiment avec le paysage, jusqu’à le faire disparaître. La sobriété, dans le choix et le nombre des matériaux intérieurs, contraste avec la richesse de l’inox de la façade. L’homogénéité des teintes, d’une apparente monotonie, est transcendée par la présence de la lumière dans l’ensemble du bâtiment. La qualité

des espaces, de la lumière et de la transparence, confère au lieu un sentiment de sérénité. Le stockage des matériaux dans les silos d’inox, les cheminées d’évacuation des fumées, et même les aires de déchargement participent à l’architecture. Cette commande particulière et rare d’un objet architectural, dans lequel un process complexe a trouvé place, est la démonstration qu’il est possible de faire de l’architecture contemporaine pour un bâtiment industriel. La fonction n’est pas négligée, les éléments les plus techniques sont mis en œuvre avec soin. Ce bâtiment se caractérise par le soin apporté à la simplicité de la forme, au souci du détail, à l’intégration de ses éléments structurels. Cette architecture minimale, unique, démontre qu’un bâtiment industriel peut s’implanter avec force, sans altérer le paysage. Texte de Nathalie Kopp (citations de Dominique Perrault extraites du livre «Aplix», éd. Lars Müller, 1999)

Les baies vitrées des patios laissent plonger la lumière jusqu’au cœur des ateliers


M o d e r n i t é e t re n a i s s a n c e d u n m o rc e a u d e v i l l e Enclos excentré de bâtiments ayant abrité tour à tour des religieuses et divers casernements militaires, le quartier Rohan d’Ancenis était devenu une friche urbaine, qui ne doit son salut aujourd’hui qu’à son rachat en 1992 par la Ville et au projet urbain mis en place en collaboration avec la Société d’Equipement de Loire-Atlantique. L’ensemble de ce secteur urbain, empreint d’un patrimoine architectural préservé et de nouvelles constructions résolument contemporaines, arbore désormais èrement l’image d’un quartier moderne, articulé entre centre ancien, nouveaux quartiers et bords de Loire.

Un îlot fermé de 4 hectares entre Loire et centre ville La ville d’Ancenis avait conservé dans sa structure urbaine historique un îlot fermé de 4 hectares en bordure de Loire. Cet espace clos de murs abritait l’ancien couvent des Ursulines, édié aux XVII et XVIIIes siècles. Après le départ des religieuses à la n du XVIIIe, les bâtiments abriteront dès 1808 des régiments de militaires qui confèreront à Ancenis le statut de ville de garnison jusqu’en 1982. Pendant plus de 10 ans, les bâtiments ne trouveront aucune affectation, et ce n’est qu’en 1995 que la ville, devenue propriétaire, concèdera à la Société d’Equipement de Loire-Atlantique le projet de reconversion de l’ensemble du site.

Vue aérienne du Quartier Rohan le 1er mai 1974. Photographie B. Garreau

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Le Théâtre « Quartier libre », Jean-Claude PONDEVIE architecte

Travailler d’abord sur un « projet urbain »

Un nouveau quartier conjuguant patrimoine et modernité

Les premières intentions d’aménagement placent alors la problématique du projet au niveau urbain. Il fallait désormais ouvrir cet îlot sur les quartiers de la ville, et programmer l’affectation de bâtiments existants et futurs répondant aux nouveaux besoins d’une ville de 7 000 habitants. Le parti fut donc pris de désenclaver le site à partir d’un axe qui allait servir d’accroche avec les quartiers du centre ville. Ce « trait d’union » urbain avait également vocation à délimiter un axe fort en cœur d’îlot, le long duquel l’ensemble des éléments de programme devait s’articuler (réhabilitation des anciens bâtiments, espaces publics, logements neufs, équipement culturel).

L’aménagement du site, coné aux architectes Xavier Ménard, Pascal Meignen et Yves Lecoq, crée aujourd’hui une ne partition entre espaces publics et espaces bâtis, ménageant un dialogue privilégié entre patrimoine et modernité. En effet, la réhabilitation des bâtiments existants, pour la plupart

protégés, a fait l’objet d’un suivi attentif par les Architectes des Bâtiments de France et des Monuments Historiques. En complément de ce programme de réhabilitation, un projet de logements collectifs et un théâtre ont été réalisés pour structurer l’ensemble du nouveau quartier. Texte de Vincent Degrotte

Le caractère contemporain des immeubles de logements réalisés par Anthony Rio et du Théâtre «Quartier Libre», œuvre de l’architecte Jean-Claude Pondevie, marque une étape historique de l’évolution de la ville et donne désormais l’image d’une modernité urbaine inscrite pour longtemps dans le cadre de vie des Anceniens.

Bâtiments réhabilités

CENTRE VILLE

axonométrie du projet urbain, X.Ménard, P.Megnen, Y.Lecoq, architectes

Unités de logements

Centre culturel


POINT DE VUE L architecture contemporaine, un bonheur à partager L’architecture est une discipline complexe et nalement mal connue, à la fois acte culturel et processus d’élaboration du cadre de vie. Le CAUE a demandé à Dominique Amouroux, observateur de l’architecture contemporaine dans la région des Pays de la Loire pour le compte de la revue 303, comment il perçoit l’évolution de la commande d’architecture.

Immeuble EXTG (logements, bureaux, commerces), place de Bretagne à Nantes, 2002, Tétrarc architectes

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Qu’est-ce qui fait exister une architecture contemporaine de qualité dans notre région ? Dominique Amouroux Contrairement à ce que pensent de nombreuses personnes – y compris parfois les usagers d’un édice récent - l’architecture n’est pas le fruit de l’acte créatif d’un individu isolé, l’architecte, mais le produit d’un travail collectif. Derrière une architecture de qualité, il y a forcément au moins un maître d’ouvrage compétent, un architecte talentueux et une entreprise performante. L’impulsion qualitative a été donnée par les grandes collectivités territoriales auxquelles la première décentralisation a transféré des compétences. Celles-ci se sont structurées et professionnalisées pour faire mieux, juste à temps, et dans le cadre budgétaire déterminé par les politiques. La loi sur la maîtrise d’ouvrage, en généralisant les concours, a permis aux principales équipes en place d’assurer leur développement, et à toute une nouvelle génération d’architectes d’accéder à la commande, donc de réunir durablement des talents et d’entrer dans de bonnes conditions dans l’ère des nouvelles technologies. Et d’après les architectes nationaux réputés qui viennent construire en LoireAtlantique, certaines grandes entreprises régionales sont des modèles de compétences, d’organisation et d’efcacité. Lycées, IUT, collèges, grands équipements sportifs, culturels et sociaux témoignent à travers tout le département de cet état de fait. Si vous ajoutez à ces dispositifs institutionnels l’accélération de la croissance urbaine, qui a généré le besoin de mailler d’équipements de proximité de nouveaux territoires, et l’exigence d’une progression de la qualité du service public qui a conduit de nombreuses municipalités à revoir leurs propres infrastructures,

vous comprenez pourquoi lors de vos déplacements professionnels ou de loisirs vous rencontrez bien plus souvent que par le passé une école, une mairie, une médiathèque, une salle polyvalente, une haltegarderie, un gymnase, un atelier technique municipal d’excellente facture. Mais le nivellement, par le milieu, des locaux créés pour les communautés de communes démontre qu’il faut toujours demeurer vigilant en matière de qualité architecturale. À ce propos, je voudrais souligner que les petites communes deviennent des maîtres d’ouvrage importants. Des élus prennent d’ailleurs conscience du rôle qu’ils jouent désormais dans la construction du cadre bâti, et soulèvent publiquement la question de leur propre formation en matière de culture architecturale. L’architecture privée a-t-elle suivi la même évolution ? D.A. On regroupe sous cette désignation plusieurs secteurs très différents. Les organismes consulaires sont à l’origine de la réalisation de grandes écoles, de centres d’enseignement technique et de locaux administratifs remarquables. Des sociétés industrielles ou tertiaires suivent la voix tracée par les majors en mettant l’architecture au service de leur image de marque et du mieuxêtre de leurs collaborateurs. Les congrégations religieuses, pour ellesmêmes et pour leurs établissements d’enseignement, me paraissent dans une prudente expectative, rompue par les initiatives remarquables de congrégations du Maine-et-Loire. Les évolutions technologiques et la recherche de la rentabilité poussent les acteurs privés du secteur de la Santé à une course à l’architecture, compétition particulièrement visible à Nantes. Mais hélas, trois secteurs privés démontrent que le pire n’est jamais loin. Le commerce tout d’abord : bien qu’il n’ait jamais été

aussi protable, il nous submerge sous l’intolérable laideur de ses boîtes à chaussures bardées qui saccagent l’entrée de nos villes, consomment l’espace, établissent une ségrégation spatiale. Le logement social collectif, ensuite. Lui qui a longtemps porté à lui seul l’innovation sociale, fonctionnelle, technique et formelle a été en moins de vingt ans réduit à un produit conforme, passe-partout, standardisé alors que jamais les modes de vie et de relations interpersonnelles n’ont autant évolué qu’au cours de ces deux décennies-là. Le logement en accession enn, livré aux lotisseurs et aux constructeurs de maisons individuelles au mépris de la surconsommation de notre bien le plus précieux, l’espace, et des coûts induits pour la collectivité en travaux d’infrastructures et de VRD, d’éparpillement des équipements collectifs, outre le prix à payer par les individus en termes de déplacements et de surconsommation de biens d’équipements. Voulez-vous dire qu’en matière de maison individuelle, nous serions condamnés à une approche « traditionaliste » de la part du grand public ? D.A. À l’inverse des Bordelais, les Nantais ne semblent pas ressentir le besoin d’exprimer leur réussite à travers la construction de demeures contemporaines et de le faire savoir, ce qui là encore provoque des progrès par émulation. Jean Prouvé déplorait que nos contemporains achètent des appareils ménagers aux formes et aux couleurs les plus actuelles pour les mettre dans des intérieurs totalement conformistes. Je crois qu’il n’avait pas intégré la différence symbolique attachée à ces biens. Le jeune cadre commercial dynamique des années 2000 organise des soirées photos sur ordinateur comme son grand-père organisait dans les années soixante des soirées


Les architectes n’ont-ils pas eux aussi une approche nostalgique, lorsqu’ils conçoivent aujourd’hui des maisons en référence à des projets des années 20 ou 30 ? D.A. Comme la peinture, l’architecture progresse par assimilation, réinterprétations et expérimentations. Les génies capables de faire table rase et d’aller totalement à la rencontre de leur époque avec des vocabulaires nouveaux sont rarissimes. Il n’y a qu’un ou deux Ledoux, Horeau ou Wright par siècle. Un architecte comme Le Corbusier aura passé sa vie à essayer de comprendre par le menu son époque et ses contemporains, et de proposer des formes architecturales nouvelles en adéquation avec leur mode de vie, leur culture, leur organisation sociale. On ne peut pas demander à chaque architecte de refaire cette démarche herculéenne. On peut simplement regretter que tous les éléments positifs de la Maison Radieuse de Rezé, qu’expriment encore si bien ses habitants actuels, n’aient eu aucune descendance. Rezé me ramenant à l’Histoire, je voudrais souligner qu’en matière d’architecture aussi la connaissance de l’Histoire est capitale. Or, en Loire-Atlantique comme dans les quatre autres départements de notre région, j’ai le sentiment que l’on a encore insufsamment observé, recensé, étudié les réalisations des trois premiers quarts du XXe siècle. L’exposition récemment initiée par le CAUE me paraît donc une initiative louable, et je souhaite que vous puissiez la reconduire et l’amplier. Comment présenter la production architecturale actuelle à des néophytes ? D.A. L’architecture est une chose qui se vit. Or, nous ne pouvons en général pas pénétrer dans les bâtiments. Notre expérience de l’architecture, notre stock personnel d’images et de sensations, se limite donc à des façades, à des peaux, et à une ou deux expériences plus ou moins fugitives d’espaces contemporains. Notre capacité personnelle à associer, comparer, différencier des architectures est donc quasiment inexistante. Pourtant l’architecture est constituée de volumes, pensés en fonction d’approches fonctionnelles et esthétiques, spatiales et techniques. Ils doivent se parcourir, se vivre, presque se sentir. Il me semble donc essentiel d’emmener les personnes exerçant une fonction de maîtrise d’ouvrage visiter un maximum de réalisations, et qu’ils se fassent expliquer sur place comment une architecture, son organisation, son esthétique, peuvent vraiment changer l’atmosphère de travail, les rapports humains, la dimension de chaque individu.

La compréhension du travail architectural n’est donc pas un processus évident. D.A. Absolument pas et ceci pour plusieurs raisons. Du fait de l’architecte lui-même, tout d’abord : il a longtemps cru qu’en se déguisant en démiurge, il placerait son œuvre à l’abri de toutes les infortunes. Cela n’a pas contribué à faire comprendre quel était exactement son rôle, quels étaient ses savoirs et savoir-faire. D’où l’éternel « l’architecte n’a pas… », « l’architecte a oublié… », reproches qui concernent souvent davantage le programme ou la pertinence des arbitrages du maître d’ouvrage que l’architecte. Du fait ensuite de ses moyens d’expression : la majorité de ses interlocuteurs est incapable de se faire la moindre représentation des volumes proposés, des organisations envisagées, des ambiances suggérées, des matériaux prévus à partir des plans. Ils ne le découvriront qu’une fois la construction achevée, parfois même après quelques mois de fonctionnement. Les grandes entreprises ont bien compris cette situation : elles font par exemple réaliser des bureaux témoins pour que leurs collaborateurs se familiarisent avec leur futur cadre de travail. Du fait aussi de l’inexpérience des maîtres d’ouvrages en matière de communication sur les projets, y compris pour ceux qui requièrent la participation des futurs usagers à leur élaboration. À ce propos, il me paraît essentiel que les maîtres d’ouvrage se donnent les moyens de mettre en place une procédure d’accompagnement intelligente de la participation des usagers. Il faut leur apporter les éléments leur permettant non seulement de découvrir et de comprendre le projet, mais aussi de se situer au sein des différentes étapes de travail qui jalonnent le processus, depuis la conception jusqu’à la mise en service de l’équipement. Il faut qu’ils puissent aussi identier les différents intervenants et la compétence de chacun d’entre eux. Si cela est fait, l’architecture deviendra plus familière à bon nombre de nos concitoyens. Pourquoi le grand public a-t-il tant de mal à admettre l’architecture contemporaine ? D.A. Chacun d’entre nous éprouve aujourd’hui bien des difcultés à être solidement cultivé dans son propre domaine d’activités, ses propres centres d’intérêt. Les gens ne me paraissent ni moins ni plus cultivés en énergie nucléaire, en bio-technologies, en nouvelles technologies de l’information et de communication ou en cinéma qu’en architecture. De plus, le mot contemporain n’exempte pas l’architecture de toute mise en question, de tout débat, d’autant qu’elle convie forcément des individus à partager sa dimension expérimentale : se priver de l’écoute de leur réaction serait se refuser l’un des moyens de la faire progresser. Mais, elle est souvent le révélateur et le cristallisateur de réactions liées à d’autres dimensions. On l’a bien vu à propos du Palais de Justice de Nantes, dont personne ne peut contester la qualité architecturale : ce qui fait question, c’est la conception de la Justice que traduisent les formes, les dispositifs spatiaux et les couleurs. Ce qui fait réellement problème, ce n’est pas l’architecte, c’est l’institution. Ce n’est pas le bâtiment qu’il faut raser : c’est notre conception de la Justice qu’il faut questionner. Propos recueillis par Christophe Boucher

Ouvrages disponibles au centre de documentation du CAUE de Loire-Atlantique : AMOUROUX Dominique. Trois usines d’exception. Georges MATHIEU, Dominique PERRAULT, Frédéric ROLLAND. 303 - Arts, recherches et créations, 3e trimestre 2002, tiré à part du n°74. AMOUROUX Dominique. La ligne droite de Forma 6. 303 - Arts, recherches et créations, 2e trimestre 2001, n°69, pp. 56-63. Architectures d’aujourd’hui. Rennes : Ouest-France, mars 2003. 15 p. Supplément gratuit Dimanche Ouest-France. Bâtir avec le bois - Rencontre avec 30 architectes. Nantes : Bâtir avec l’architecte, 2000. 84 p. Bâtir avec l’architecte Extension/rénovation. Nantes : Bâtir avec l’architecte, 2001. 84 p.

Éléments bibliographiques

diapositives. Ce faisant, et tout comme le faisait son aïeul, il exhibe sa capacité à rester dans le peloton de ceux qui, en raison de leur malice, peuvent tout assimiler. Mais il le fait dans une maison dont les formes doivent être sufsamment lisibles par le plus grand nombre des membres de son cercle de relation, pour que s’établisse à leur niveau la reconnaissance de sa réussite. Il faut donc viser le plus grand dénominateur commun… Nous sommes bien là dans une impasse culturelle collective. Collective, car cette non architecture cantonne l’immense majorité de nos contemporains dans des dispositifs spatiaux d’un autre âge. Collective, car elle conduit aussi à la totale désagrégation des savoir-faire des artisans, dont le métier se réduit à l’assemblage bêtiant d’éléments standardisés.

CARIOU Joël. Maisons d’architectes. III. Paris : Alternatives, 1998. 157 p. CARIOU Joël. Maisons d’architectes. IV. Paris : Alternatives, 2000. 159 p. CARIOU Joël. Maisons d’architectes en bois. (V). Paris : Alternatives, 2002. 156 p. CAUE de Loire-Atlantique, RENOUX Bernard (photographe). Prix Départemental d’Architecture et d’Aménagement de Loire-Atlantique. Nantes : Conseil général de Loire-Atlantique, CAUE de LoireAtlantique, 2002. 40 p. DESMOULINS Christine. 25 maisons individuelles. Paris : Éditions du Moniteur, 2002. 158 p. Maisons dans l’ouest. 22 exemples, des plans, des conseils. Rennes : Ouest-France, mai 2003. 48 p. Supplément Dimanche OuestFrance. (En kiosque, 3 euros). MELHUISH Clare. Maisons contemporaines. Paris : Phaidon, 2002. 240 p. Nantes. Architectures remarquables. 1945/2000. Nantes : Nantes Aménagement, 2000. 140 p. POPLE Nicolas. Maisons expérimentales. Paris : Seuil, 2001. 240 p. 36 modèles pour une maison. Paris : Périphériques, 1997. 223 p.

Autres références : CARIOU Joël. Maisons d’architectes. (I). Paris : Alternatives, 1996. 158 p. CARIOU Joël. Maisons d’architectes. II. Paris : Alternatives, 1996. 159 p. PERRAULT Dominique, MORIN André. Aplix. Baden : Lars Müller Publishers, 1999. PINSON Daniel. Architecture et modernité. Paris : Flammarion, 1996. 127 p. Dominos ; 100. Votre maison maintenant. Paris : IN-EX projects, 2002. 352 p.

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QUESTIONS À Trois questions à propos du titre, du métier et de la formation d’architecte, posées respectivement au président du Conseil régional de l’Ordre des architectes des Pays de la Loire, au président de l’UNSFA (Syndicat des architectes) de Loire-Atlantique, et au directeur de l’Ecole d’Architecture de Nantes-Atlantique.

Pensez-vous que l’architecte occupe sa vraie place dans notre société ? Le rôle spécique exercé par l’architecte demeure une valeur reconnue par les différents professionnels de l’acte de bâtir qui l’identient comme essentiel dans la chaîne de compétence de la conception de notre environnement bâti. Les décideurs ressentent la nécessité de recueillir l’avis de cet acteur incontournable, mais ne savent pas toujours intégrer sa réexion au moment où elle éclairera au mieux leur décision. Consulté souvent trop en aval, l’architecte apparaît comme perturbateur d’idées toutes faites, ou critique de conclusions hâtives insufsamment argumentées.

Quelle est la réalité de la commande pour les architectes ?

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Permettez-moi d’aborder cette question en trois temps. • En premier lieu, quelle est la réalité de l’accessibilité à la commande ? C’est une question récurrente très sensible pour l’ensemble de la profession, et en particulier pour nos jeunes confrères. Nourri d’architecture et de tout ce qui concerne la problématique de l’acte de construire ou d’aménager, au sortir de l’école, le jeune architecte doit passer à la pratique professionnelle. Rapidement, se pose à lui le problème des références, qui montrent son savoir-faire d’architecte. Pour les marchés publics, l’accessibilité à la commande devient l’accessibilité aux concours, dont les modalités actuelles, en règle générale, ne laissent que peu de place à leur participation. Si les « Albums de la jeune architecture » permettent de faire reconnaître quelques-uns pour leur capacité de créativité, ceci aidant à la répartition de la commande, cette reconnaissance ne suft pas. Car il leur faut asseoir une certaine compétence professionnelle en maîtrise d’œuvre, qui ne peut être acquise que dans le cadre des agences d’architecture. Celles-ci ont donc la responsabilité d’accueillir les jeunes architectes, pour leur permettre d’approcher et de participer à tous les domaines de la pratique de l’acte de construire. Ce rôle, que doivent jouer les agences d’architecture, représente un coût que la plupart ne peuvent supporter sans aide nancière. On aborde ici la question

Comment prépare-t-on aujourd’hui les architectes à la commande de demain ? L’apparente simplicité de la question ne doit pas laisser penser qu’on puisse y répondre par quelques formules, bien que le cadre de cet interview exige la brièveté. Il convient d’abord de souligner le nombre important de candidats à la première inscription, en dépit du contexte démographique et malgré une position et un rôle de l’architecte trop faiblement légitimés socialement. Avec ce constat de la forte attractivité du domaine de l’architecture, une première réponse s’impose : l’enseignement se doit de ne pas décevoir cet engouement, et de le mettre à prot pour développer les compétences des futurs diplômés, celles-ci participant activement de la reconnaissance effective de l’intérêt public de l’architecture afrmé par la loi. Un second niveau de réponse tient au fait que parler de « la commande de demain » ne renvoie à aucun domaine de dénition précis, tant en termes de contenus que d’horizons temporels. Partir de cette incertitude inhérente à l’expression, plutôt que de rechercher vainement à la réduire par un exercice prophétique incertain, permet de cerner trois orientations à l’œuvre dans

Les maîtres d’ouvrage s’appuient sur ce professionnel, clé de l’équipe d’ingénierie dont ses co-traitants ont tendance à réduire sa participation dans le cadre de missions de plus en plus exigeantes. Seule la créativité, fondatrice de notre image, nous place en position de partenaire décisif. Sur ce plan, notre singularité est peu contestée. Le dialogue avec les entrepreneurs et les échanges réciproques de savoir-faire demeurent essentiels pour enrichir la démarche de chacun, et la participation des architectes au suivi du chantier constitue une source évidente de formation permanente pour cette profession. Quant au public, à l’utilisateur, au consommateur d’espace bâti ou

aménagé, il semble ne pas percevoir ou identier l’apport de ce professionnel, sans doute par manque de sensibilisation à son environnement et de formation à un esprit critique. Seules les réalisations emblématiques ou médiatiques focalisent sa réaction, et masquent l’importance de ce rapport quotidien avec l’espace construit et le domaine public dont il est l’acteur privilégié. Ignoré, vilipendé, adulé, ou simplement utilisé, l’architecte conserve une image qu’il doit constamment entretenir et valoriser pour que sa place demeure primordiale et qu’il joue pleinement son rôle dans la cohésion sociale de la cité.

centrale de la période de formation professionnalisante. La chaîne de compétence (acquise à l’école d’architecture et pendant la période professionnalisante) permettra aux jeunes architectes de pouvoir conquérir à leur tour les commandes des secteurs publics et privés. Aujourd’hui, on peut donc être inquiet de voir l’amendement programmé de la loi MOP, qui permettra de généraliser les consultations de type « conceptionréalisation » ou « partenariat publicprivé », réduisant inévitablement la possibilité d’accès à la commande publique. • Deuxième point qui me semble important : les projets réalisés par les architectes ne représentent qu’un pourcentage limité de la réalisation du cadre bâti. Les seules statistiques que l’on possède sont internes à la profession, et informent seulement sur la répartition des formes d’exercices et le rapport « commande publique-commande privée.» Il est coutumier d’entendre que 70 à 80 % de la production serait réalisée sans le concours d’un architecte. Il n’existe pas d’observatoire véritable sur la profession d’architecte. Les pouvoirs publics considèrent que l’architecture est d’intérêt public et ne se posent pas la question, ni ne se donnent les moyens de savoir, quelle est la véritable implication des architectes dans l’ensemble de la production architecturale, urbaine et environnementale. À qui prote ce manque de volonté de clarication de la réalité professionnelle

des architectes, qui est cependant étroitement liée à la réalité du cadre de vie du citoyen ? • Enn, dernier point : quelle est la réalité de la demande architecturale ? Pour la plupart des utilisateurs d’architecture, elle est du domaine de l’inconscient et n’est pas mesurable. D’un côté, on refuse et rejette certains projets de qualité (Palais de Justice…), de l’autre on accepte l’invivable jusqu’à la rupture, la situation de crise (l’enfermement de certains lotissements…). Ce n’est que l’usage, le « parfaitement vécu, ressenti » qui, une fois satisfait, permet à cette demande d’architecture d’émerger, la rendant préhensible et appropriable. La valeur d’usage est partie intégrante du sens de l’architecture. Elle permet l’accession aux domaines sensibles et plastiques du cadre de vie. Si ces utilisateurs n’ont pas les mots pour le dire, il s’agit bien, par le vécu, de leur donner les clefs nécessaires à la compréhension des projets qui constituent leur environnement. Parallèlement à cette approche pragmatique de la réalité de l’architecture dans tout ce qui fait le cadre de vie, on peut souhaiter une prise de conscience du « besoin d’architecture » pour une qualité de vie, de la part des pouvoirs publics, qui pourront le relayer à la fois par l’Éducation nationale et toutes les initiatives permettant à l’architecture de rentrer dans le débat public.

l’enseignement développé à l’école d’architecture de Nantes. D’une part, la formation conduisant au diplôme d’architecte DPLG prend acte des évolutions du métier d’architecte. Le terme d’architecte, s’il recouvre généralement l’acception de « concepteurs d’édices », désigne en fait désormais un registre de pratiques professionnelles beaucoup plus étendu, tant au sein de la maîtrise d’œuvre que de la maîtrise d’ouvrage. L’école considère qu’elle doit donc favoriser l’émergence de nouveaux métiers et de nouvelles postures dans les métiers existants. Cet objectif ne se traduit pas pour autant par une recherche éperdue de spécialisations, mais bien par l’afrmation du caractère généraliste de la formation, et de la spécicité irréductible de la démarche de l’architecte comme concepteur d’espaces, quel que soit le métier exercé. D’autre part, la confrontation de l’étudiant à une variabilité de contextes, endogènes et exogènes, ainsi qu’aux mutations de ces contextes, structure les propositions d’enseignement. Elle vise à rompre avec l’isolement des réalités sociétales, longtemps reproché au système de formation des « Beaux-arts ». Elle permet de développer des capacités réactives d’analyse et de proposition,

garantes d’une adaptabilité aux modalités de la pratique tout au long du parcours professionnel. Enn, l’école privilégie toutes les formes d’ouverture à son environnement professionnel, que ce soit à travers la place occupée par les enseignants ayant également une activité professionnelle ou par les stages obligatoires au sein du cursus, ou encore par la formation continue. Sans compter l’ardente obligation de garantir une insertion professionnelle dès l’achèvement des études, l’invention du futur passe par l’analyse des pratiques actuelles. Pour conclure, signalons que l’actualité s’avère pleinement en phase avec ces perspectives. L’adoption prochaine du schéma européen de l’enseignement supérieur (licence/master/doctorat) pour toutes les écoles permettra d’élargir les possibilités de parcours de formation pour les étudiants. La construction d’une nouvelle école sur l’île de Nantes avec un achèvement prévu pour septembre 2006 viendra conforter cette dynamique de transformation des formations et donc d’une meilleure préparation à l’avenir, nalité inhérente à l’enseignement, toutes formations confondues.

Jean-Marie Lépinay, président de l’Ordre des architectes des Pays de la Loire

Michel Roulleau, président du Syndicat des architectes UNSFA 44

Philippe Bataille, directeur de l’École d’architecture de Nantes-Atlantique


Immeubles de logements et bureaux à Nantes, 2003, BARTO + BARTO architectes

FRAC des Pays de la Loire à Carquefou, 2000, Jean-Claude PONDEVIE architecte

Le Grenier du siècle au Lieu Unique à Nantes, 1999, Patrick BOUCHAIN architecte

Palais de Justice à Nantes, 2000, Jean NOUVEL architecte

Théâtre à Ancenis, 2003, Jean-Claude PONDEVIE architecte

REGARD

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Actualité du C.A.U.E. Expositions

La Documentation

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EXPOSITION

EXPOSITION

COLLOQUE

APERÇUS 99.00.01 architectures récentes en Loire-Atlantique Jusqu au 30 Juin 2003

ARCHITECTURE DU XX E SIÈCLE EN LOIRE-ATLANTIQUE du 21 septembre au 31 décembre 2003

ESPACE BALNÉAIRE, QUELS PROJETS POUR DEMAIN ? le 19 septembre 2003 à La Baule

Dans le foisonnement de la production architecturale du XXe siècle, il n’est pas simple de faire un tri que le temps, les nécessaires destructions ou l’évolution du regard n’ont pas encore opéré. Il est donc ardu de décider de ce qui sera, ou ne sera pas, un élément du patrimoine futur. Mais il est possible de regarder ces architectures, qui composent l’essentiel de notre cadre de vie actuel, d’essayer de les comprendre, d’accepter d’être surpris, et parfois séduits. Des édices divers, prestigieux ou modestes, témoignent des mutations de ce siècle. Ils nous offrent quelquefois des leçons d’architecture. Ils apportent souvent leur qualité aux paysages urbains et ruraux. Ils sont ainsi, ou deviendront peut-être, des éléments du patrimoine. La notion de patrimoine, et les moyens mis en œuvre pour le protéger, ont aussi connu des évolutions, qui ont parfois modié les conditions de la conception architecturale. Certains édices expriment ainsi les difcultés et les richesses d’un dialogue devenu nécessaire entre conservation et création. En complément de l’exposition réalisée en 2002, le C.A.U.E. de Loire-Atlantique présente ici un choix d’une douzaine d’autres édices, proposés comme autant de repères, de signes, d’opportunités de questionnement et de découverte.

Ces premières rencontres balnéaires, colloque ouvert plus spéciquement aux élus et au public professionnel, architectes, paysagistes, urbanistes, promoteurs, aménageurs et entreprises, seront l’occasion d’un large débat sur le devenir des espaces littoraux.

L’exposition présente des photographies de 22 opérations sélectionnées par le jury du Prix Départemental d’Architecture et d’Aménagement de Loire-Atlantique 2002. Ces projets rendent compte de la diversité de la création architecturale pendant les années 1999, 2000 et 2001 dans le département. Pendant cette période, beaucoup d’autres projets, parfois largement médiatisés, ont été réalisés en Loire-Atlantique. Il s’agit ici de montrer que la qualité architecturale est présente à toutes les échelles de sites et de programmes, avec des approches et des écritures variées. Le point commun entre ces réalisations tient à la pertinence de leur propos et au dialogue entretenu avec l’environnement urbain ou rural. Cette exposition sera mise à la disposition des collectivités locales. Elle s’adresse à tous les publics, élus et techniciens, amateurs et professionnels, scolaires et adultes, pour simplement « donner à voir » des réalités concrètes et, modestement, tenter de les faire apprécier. Exposition conçue par le C.A.U.E. de Loire-Atlantique. Photographies de Bernard Renoux.

Exposition conçue par le C.A.U.E. de Loire-Atlantique. Photographies de Bernard Renoux.

JOURNÉE ENVIRONNEMENT BÂTIMENTS AGRICOLES ET PAYSAGES le 16 octobre 2003 à Riaillé

COLLOQUE LE FLEUVE ET SES TERRITOIRES, DES ENJEUX PATRIMONIAUX AUX GRANDS PROJETS URBAINS le 26 septembre 2003 à Orléans La plupart des grandes agglomérations uviales sont aujourd’hui à la recherche de nouvelles formes de développement. Ce colloque a pour objectif de questionner l’apparente contradiction entre croissance économique et mise en valeur du patrimoine, par la présentation de démarches d’élaboration de projets de territoires qui allient développement durable et nouveaux rapports avec le euve. Il concrétise par ailleurs l’émergence d’un réseau constitué dans le cadre de la vallée de la Loire, autour d’organismes aux pratiques professionnelles aussi variées que celles des agences d’urbanisme, des CAUE et des SDAP. Organisé par les agences d’urbanisme, les CAUE et les SDAP (37-41-44-45-49). Renseignements au CAUE de LoireAtlantique au 02 40 35 45 10

Sensibilisation des agriculteurs, mais aussi des élus et de l’ensemble des acteurs de la construction et de l’aménagement, aux enjeux architecturaux et paysagers liés à l’évolution ou à la création des sièges d’exploitation. Renseignements et inscriptions au CAUE de Loire-Atlantique au 02 40 35 45 10.

L E C E N T R E D E D O C U M E N TAT I O N D U C A U E 4 4 S E M E T E N P L A C E E T S I N F O R M AT I S E L’acquisition du logiciel documentaire Alexandrie en septembre dernier va permettre d’informatiser et de gérer la bibliothèque, la photothèque et l’Observatoire. La gestion de la base, le plan de classement et la cotation seront en coordination avec les CAUE du Maine-etLoire et de la Sarthe, an de permettre des échanges d’informations.

Organisées par la DRAC et l’URCAUE des Pays de la Loire. Renseignements et inscriptions au 02 41 22 99 91

urbanistiques, l’Observatoire se composera de ches référentielles gérées sous Alexandrie et disponibles de façon limitée sur notre site internet.

Le centre de documentation reste ouvert pendant cette période. Le prêt n’est pas autorisé. Consultation sur place, sur rendez-vous, du lundi au vendredi de 8h45 à 12h30 et de 14h à 18h Ressources : 1600 ouvrages, 60 vidéocassettes et DVD, 20 abonnements, observatoire des réalisations architecturales, urbanistiques et paysagères (en projet)

Enn, le projet d’un Observatoire des réalisations en architecture et aménagement en Loire-Atlantique se précise, et devrait voir le jour n 2003. Outil d’observation et de « recensement » des réalisations architecturales, paysagères et

Un groupe de travail est composé de documentalistes et a été créé en octobre dernier. - Clarisse BODINIER, CAUE du Maine-etLoire, - Valéria BOULOTON, CAUE de la Sarthe, - Emmanuelle BOMMÉ, CAUE de LoireAtlantique, - Odile DROUILLY, CAUE du Val d’Oise, - Vianney HAEUW, CAUE du Nord, - Virginie JULES, CAUE de la Nièvre, - Chantal REBOUT, CAUE du Loiret.

prolongée jusqu’au 14 juillet 2003

du 7 juillet au 17 août 2003

du 19 juillet au 9 août 2003

Nantes « Ile de Nantes » Portrait(s) photographique(s) d’Arnault Duboys Fresnay. Hangar 32 – quai des Antilles. Horaires d’ouverture : vend 10h/17h sam 14h/19h - dim 14h/18h

Nantes « Au l de l’Erdre : le quartier des Archives » Le quartier des Archives a connu une énorme expansion au XIXe siècle. Grâce à des documents des Archives départementales et municipales, nous suivrons son évolution à travers la topographie des lieux, l’activité économique liée au cours de l’Erdre, et l’implantation de maisons bourgeoises et religieuses. Maison de l’Erdre, île de Versailles

Batz-sur-Mer « Arbres remarquables en Loire-Atlantique » Renseignements au CAUE 02 40 35 45 10

Domaines couverts : Architecture, Urbanisme, Paysage, Environnement, Écologie, Sensibilisation, Habitat, Logement, Loire-Atlantique, Pays de la Loire, Art Ressources internes : Fonds iconographiques, études CAUE, dossiers sur les communes de LoireAtlantique

du 8 au 18 septembre 2003 Derval « Arbres remarquables en Loire-Atlantique » Renseignements au CAUE 02 40 35 45 10

CAUE 44 n°3 - juin 2003 - Publication du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Loire-Atlantique 25 rue Paul Bellamy - 44000 NANTES - Tél. 02 40 35 45 10 - E-mail : contact@caue44.com Directeur de publication : Vincent DEGROTTE Rédacteur en chef : Christophe BOUCHER - Comité de rédaction : Delphine LAINÉ-DELAUNAY, Nadine BIZEUL, Nathalie KOPP, Emmanuelle BOMMÉ Conception graphique : Dany CARTRON Crédit photo : CAUE 44 (sauf mention contraire) Dépôt légal : Juin 2002 - Imprimerie : La Contemporaine à NANTES -Papier recyclé - N° ISSN : 1637-4452


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