Aperçus 2019

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Prix d’architecture, d’urbanisme et d’aménagement de Loire Atlantique





Préface C’est le 21 juin 1979 que le président du Conseil général de Loire-Atlantique informe le Préfet de la création d’un CAUE, sous le régime de la Loi de 1901 et en application des dispositions de la Loi de 1977 sur l’architecture. Depuis, le CAUE n’a cessé de poursuivre les missions que lui fixe la loi, dans l’esprit de son article 1 : L’architecture est une expression de la culture. La création architecturale, la qualité des constructions, leur insertion harmonieuse dans le milieu environnant, le respect des paysages naturels ou urbains ainsi que du patrimoine sont d’intérêt public. Si le CAUE conseille les collectivités et soutient les initiatives visant à l’amélioration du cadre de vie, la première de ses missions est de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement . L’action « Aperçus 2019 » est donc, au moment où le CAUE célèbre son quarantième anniversaire, une déclinaison particulièrement fidèle de son rôle, que son projet stratégique 2017-2021 a réaffirmé. La Loire-Atlantique, par son dynamisme démographique, économique et touristique, est un territoire bâtisseur. La nécessité de logements neufs et d’équipements nouveaux y conduit à la réalisation de nombreuses opérations publiques et privées, dans lesquelles les urbanistes, les architectes et les paysagistes ont l’occasion de prouver leur créativité et leur adaptabilité aux contextes urbains, ruraux et naturels. C’est parmi près de 160 réalisations que l’équipe du CAUE a retenu celles présentées dans cette publication et dans une exposition itinérante, mise à disposition des collectivités du département. La qualité générale est d’un haut niveau, et beaucoup d’autres auraient pu être choisies. L’Observatoire des CAUE permettra d’en présenter sur le net une sélection plus large. Le Conseil d’administration du CAUE, sous la présidence exceptionnelle de l’urbaniste Laurent Théry et avec la participation du journaliste spécialisé Jean-Philippe Defawe, a primé une opération et en a mentionné une autre. Le grand public a pu, de son côté, exprimer ses préférences par internet, tandis que les salariés de l’agence Loire-Atlantique développement élisaient leur lauréat. Au-delà de la volonté de récompenser les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre de certaines des réalisations, « Aperçus 2019 » est un coup de projecteur donné sur une production architecturale et paysagère dont la qualité, année après année, ne se dément pas.

Bernard GAGNET Conseiller départemental Président du CAUE de Loire-Atlantique


Sommaire Maisons  isolées............................................................................................................. 8 Maison California Dream / Saint-Brevin-les-Pins...................................................................................9 Maison en briques de terre crue / Nozay..............................................................................................10

Maisons de ville............................................................................................................12 Maison Puzzle / Nantes............................................................................................................................13 Maison JC / Nantes....................................................................................................................................16 Maison All Out House / Rezé...................................................................................................................18 Patio House / Saint-Nazaire......................................................................................................................20

Extensions.....................................................................................................................22 Extension d’une maison / Nantes...........................................................................................................23 Extension Maison C. / Saint-Étienne-de-Montluc.................................................................................24

La ville complexe........................................................................................................26 Surélévation de l’immeuble Le Guérandais / Saint-Nazaire.............................................................27 Îlots Connétable / Clisson.........................................................................................................................28 Pôle médical et logements / La Chevrolière............ PRIX DE LOIRE-ATLANTIQUE DÉVELOPPEMENT 30 Pôle enfance Tintinabulle / Maisdon-sur-Sèvre...................................................................................32 Désiré-Colombe -Say / Nantes................................................................................................................34 Le Nant’île / Nantes....................................................................................................................................36 La Saint-Marine / Saint-Mars-de-Coutais..............................................................................................38 La place du Commando / Saint-Nazaire................PRIX DU PUBLIC ET MENTION SPÉCIALE DU JURY 40

La ville sereine.............................................................................................................42 Logements Néopolis / Rezé.....................................................................................................................43 Résidence Beltaine / Rezé........................................................................................................................44 Résidence Jacques-Tati / Saint-Nazaire...............................................................................................46

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L’arbre et la pierre.......................................................................................................48 Le jardin des Cinq Sens / Nantes............................................. PRIX DU CAUE DE LOIRE-ATLANTIQUE 49 La place Laurent Chiffoleau / La Bernerie-en-Retz..............................................................................52 La place de la Galarne / Nantes..............................................................................................................54 Le cimetière-parc paysager / La Baule-Escoublac..............................................................................56

Apprendre......................................................................................................................58 Restaurant universitaire Le S’pace / Nantes........................................................................................59 Extension du collège Jean-Mermoz / Nozay.......................................................................................60 Extension du lycée Saint-Gabriel / Le Pellerin.....................................................................................62

Se dépenser...................................................................................................................64 Gymnase Jean Galfione / Pont-Château...............................................................................................65 Boulodrome / Missillac..............................................................................................................................66

Découvrir........................................................................................................................68 Terre d’Estuaire / Cordemais...................................................................................................................69 Le Chronographe / Rezé............................................................................................................................72

Travailler........................................................................................................................74 Manitou R&D Test Center / Ancenis.......................................................................................................75 Metronomy Park / Saint-Herblain............................................................................................................76

Trophées Aperçus 2019 : une création d’Hélène Morbu.............................. 78

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LA DÉMARCHE DU CAUE DE LOIRE-ATLANTIQUE Le CAUE, issu de la Loi sur l’architecture de 1977, est chargé entre autres missions de promouvoir la qualité de l’architecture et des aménagements publics et, plus largement, du cadre de vie à l’échelon départemental. Pour sa deuxième édition, l’action « APERÇUS – Prix départemental d’architecture, d’urbanisme et d’aménagement de Loire-Atlantique » s’inscrit donc dans ce cadre, parmi d’autres actions de sensibilisation menées tout au long de l’année. Au sein d’une production riche et variée, le CAUE récompense quelques maîtres d’ouvrage et concepteurs de réalisations récentes de qualité. Mais il s’attache également à faire connaître une sélection plus large d’opérations, présentées dans cette publication et dans une exposition itinérante appelée à voyager dans les communes, les établissements scolaires et les médiathèques dans le courant de l’année 2020. La capitalisation des données ainsi recensées auprès des collectivités et des professionnels permet au CAUE d’enrichir la base de données de son « Observatoire départemental » en ligne (www.caue-observatoire.fr) et de nourrir ses actions de sensibilisation auprès du grand public, des collectivités locales, des professionnels et des scolaires.

PRIX DU CAUE DE LOIREATLANTIQUE Le Conseil d’administration du CAUE, placé sous la présidence de l’urba­ niste Laurent Théry a, le 16 septembre 2019 et parmi les 32 réalisations sélectionnées par l’équipe du CAUE, décerné à deux d’entre elles un Prix du CAUE et une mention spéciale.

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PRIX DU PUBLIC Les 32 opérations sélectionnées par le CAUE ont été présentées dans un site internet dédié (www.apercus44.fr), donnant des informations sur les programmes, les surfaces et les coûts des projets. Du 7 juin au 15 octobre 2019, les internautes ont été appelés à s’exprimer anonymement. Leurs 5 306 suffrages ont permis de distinguer la réalisation lauréate du Prix du public.

PRIX LOIRE-ATLANTIQUE DÉVELOPPEMENT Les équipes des structures regroupées au sein de l’agence Loire-Atlan­ tique développement (le CAUE, LAD-SELA et la SPL Tourisme) ont, par un vote interne anonyme et parmi les 32 réalisations sélectionnées, élu une opération lauréate du Prix Loire-Atlantique développement.


LE DÉROULEMENT D’APERÇUS 2019 Le CAUE a sollicité au début de 2019 les collectivités et les professionnels concepteurs exerçant dans le département, pour qu’ils proposent des réalisations achevées en 2017 et 2018 pour l’architecture, et depuis 2014 pour l’urbanisme et l’aménagement. Étaient éligibles les opérations publiques ou privées exprimant toutes les facettes de la création contemporaine, dont les concepteurs sont architectes, urbanistes, paysagistes.

COMPOSITION DU JURY POUR LE PRIX DU CAUE DE LOIRE-ATLANTIQUE Laurent THÉRY, urbaniste, Grand Prix de l’Urbanisme 2010, président du jury Bernard GAGNET, conseiller départemental, président du CAUE de Loire-Atlantique

Tous les types de programmes étaient concernés, et toutes les échelles de projets ou de budget. Les interventions sur des édifices existants ont pu être prises en compte, à condition qu’elles aient entraîné une modification significative de l’état initial du bâti.

Marcelle CHAPEAU, conseillère départementale, maire de Haute-Goulaine

La qualité de la relation mise en place entre les maîtres d’ouvrage et les concepteurs, l’insertion des projets dans le site environnant et leurs caractéristiques environnementales ont été prises en compte dans l’appréciation de la qualité des opérations.

Amélie DECAUX, représentante de l’Association des urbanistes du Grand Ouest

L’équipe du CAUE de Loire-Atlantique a, parmi les 156 opérations proposées, sélectionné 32 d’entre elles, qui font l’objet de cette publication et de l’exposition itinérante. La remise des prix aux maîtres d’ouvrage et aux concepteurs lauréats, et l’inauguration de l’exposition itinérante « Aperçus 2019 » ont eu lieu le 12 décembre 2019 dans les locaux de Loire-Atlantique développement, l’immeuble Françoise-Hélène Jourda à Nantes.

Jacques BUET, représentant le Syndicat des Architectes de Loire-Atlantique

Philippe BARRÉ, architecte, représentant du Conseil régional de l’Ordre des architectes des Pays de la Loire Fabrice JULIA, sous-directeur des opérations immobilière, département de Loire-Atlantique Frédéric FOUAN, paysagiste-concepteur Patrice CHEVALIER, maire de Riaillé Nathalie TRICOT, directrice de l’ADIL Olivier ARRONDEL, géomètre-expert Pauline PAULEAU, paysagiste au CAUE de Loire-Atlantique, représentante du personnel Delphine LAINÉ-DELAUNAY, architecte urbaniste, directrice du CAUE de Loire-Atlantique

© Xavier BRUNET, JBA

Jean-Philippe DEFAWE, journaliste au Moniteur

Dans cette publication, les surfaces et les coûts indiqués sont ceux communiqués par les équipes de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre. Signification des abréviations : SHAB (Surface habitable) - SHON (Surface hors-œuvre nette) - SP (Surface de plancher) - SU (Surface utile) Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 9


Maisons isolées

10 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


© Bertin Bichet Architectes © Bertin Bichet Architectes

© Bertin Bichet Architectes

© Bertin Bichet Architectes

Maisons isolées

Maison  California Dream  SAINT-BREVIN-LES-PINS

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ar son nom même, cette maison fait explicitement référence à la culture américaine des maisons en bois implantées au cœur de vastes espaces boisés, au plus proche des éléments naturels. Les années soixante-dix, notamment, ont vu un tropisme pour cette forme d’habitat, avec en France la parution en 1975 du livre « Maisons de charpentiers amateurs américains », qui fit le bonheur de nombreux architectes et des premiers écologistes. Sa conception et son écriture architecturale expriment cet état d’esprit, mais cette maison a trouvé sa place

dans la pinède de Saint-Brevin-les-Pins, où se mêlent chalets régionalistes, pavillons balnéaires et maisons mo­‑ dernes, comme la célèbre villa Chupin construite à proximité par André Wogenscky en 1960. De plain-pied au plus bas de son terrain, le volume longiligne réunit une habitation, un studio de yoga et un atelier d’artiste sous une toiture débordante à deux pentes inversées. Les pièces de vie et le studio s’ouvrent sur le jardin au sud par de larges baies, de part et d’autre d’un préau couvert. Au nord, le garage, les locaux de service, les chambres et l’atelier.

Un bardage extérieur en lames verticales de châtaignier répond aux troncs des pins, et les ambiances intérieures, blanches ou boisées, expriment la volonté d’offrir de calmes et lumineux espaces empreints de sérénité.

Conception BERTIN BICHET Architectes Maîtrise d’ouvrage Privée Année de réalisation 2018 Surface 140 m² Coûts 280 000 € HT Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 11


© Germain Herriau

© Germain HERRIAU

Maisons isolées

Maison en briques de terre crue NOZAY

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’est en lisière du bourg historique de Nozay, dans un ancien hameau rejoint par l’urbanisation pavillonnaire, que le terrain d’assiette de cette maison s’insère parmi des constructions rurales en schiste. Le sol surplombant de deux mètres le niveau de la rue, un rez-de-chaussée de service, avec garage et remise, a pu y être inséré. Au-dessus, deux niveaux habitables, dont le premier s’ouvre de plain-pied sur le jardin au nord, composent un volume compact, avec toiture à une pente et bardages de bois, qui s’ouvre côté rue, au sud, par de larges baies protégées par des stores extérieurs. Au nord, un jardin d’hiver double la maison sur toute sa hauteur. Il prolonge les pièces du rez-de-jardin, et un plancher partiel traverse son volume lumineux pour offrir une terrasse ouverte à l’étage.

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Cet « espace tampon » est une des composantes d’une conception architecturale guidée par une approche bio-climatique exigeante, caractéristique du travail de ses concepteurs : choix constructifs (ossature en pin douglas issu de forêts françaises), matériaux biosourcés (terre crue, béton de chanvre, liège et laine de bois), caractéristiques énergétiques (basse consommation de granulés de bois et production photovoltaïque). La maison produit ainsi plus d’énergie qu’elle n’en consomme (excédent de 50 kwh/m2/an). Parmi ces caractéristiques environnementales, l’utilisation de 3O tonnes de terre crue extraite sur place est la plus spectaculaire, par l’arrangement architectural des briques d’adobe visibles entre les montants des ossatures en bois des parois intérieures.


© Germain HERRIAU

© Germain HERRIAU

© Germain HERRIAU

Maisons isolées

Conception ATELIER BELENFANT- DAUBAS - architectes Maîtrise d’ouvrage Privée Année de réalisation 2018 Surface 140 m2 SHAB - Jardin d’hiver 54 m2 - Garages et remise 82 m2 Coûts 320 000 € TTC Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 13


Maisons de ville

Maisons de ville

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Maison Puzzle

© Guillaume SATRE

Maisons de ville

NANTES

L

a maison qui a fait l’objet de cette restructuration appartient à un ensemble d’habitations modestes à un ou deux niveaux, construites dans les années 50 et 60 en alignement, de part et d’autre d’une rue comme il en existe beaucoup dans les faubourgs de Nantes. Simple maison de plain-pied ouvrant par une porte centrale et deux fenêtres, elle avait été agrandie une première fois sur le côté, sur deux niveaux.

À l’intérieur, les espaces ont été recréés avec, côté jardin, un volume central toute hauteur entièrement vitré. Au rez-de-chaussée, les pièces de vie totalement fluides profitent de cette ouverture de l’espace à la lumière et au jardin, tandis que les chambres de l’étage, revêtues des mêmes panneaux de bois que le premier niveau, s’offrent comme autant de « cabanes » urbaines.

Le projet a consisté à surélever cette fois-ci le volume initial à la hauteur de la première extension, puis à peindre la façade en sombre afin d’harmoniser une élévation aux percements irréguliers, pour enfin habiller le tout d’une résille graphique en pin douglas, qui régularise et réécrit totalement l’élévation sur rue. La double peau en bois se joue des percements, s’interrompant ou filant, au gré des besoins en lumière ou en intimité.

L’extension ancienne peut fonctionner de manière indépendante, avec un local professionnel à l’étage, accessible depuis le garage vitré. Le Prix régional de la construction bois en Pays de la Loire, organisé par Atlanbois, a récompensé cette maison en 2019 dans la catégorie « Réhabiliter un logement ».

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16 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

© Guillaume SATRE

© Guillaume SATRE

© Guillaume SATRE

Maisons de ville


Maisons de ville

Conception MABIRE - REICH - architectes (mandataire) Fanny ROBIN - architecte (associée)

Année de réalisation 2017 Surface 80 m2 de réhabilitation + 32 m2 de surélévation Coûts 135 000 € HT (valeur 2018)

© Guillaume SATRE

© Guillaume SATRE

Maîtrise d’ouvrage Privée

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© Jean-Jacques BERNIER

Maisons de ville

Maison JC NANTES

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our la conception d’une maison, l’échange entre l’architecte et ses clients est toujours une histoire singulière, où l’architecture créera l’enveloppe d’un projet de vie, exprimera des envies et des goûts spécifiques et, parfois, profitera des compétences communes aux deux interlocuteurs. C’est ici la rencontre entre les réminiscences savantes de l’architecte (souvenirs de l’œuvre de l’architecte italien Carlo Scarpa ?) et les savoir-faire de l’ancien maçon, entre le contexte nantais et l’imaginaire espagnol, entre la rudesse du béton brut et le raffinement de la mise en œuvre du bois et de l’acier, qui rend cette maison unique. À la place d’une banale maisonnette, dont la façade en pierre a été réemployée, la nouvelle élévation affirme une muralité protectrice, par son rez-dechaussée en moellons apparents, son étage revêtu de pierre de Salamanque, le béton brut de ses encadrements et de la structure ajourée surmontant le 18 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

garage. La porte d’entrée en chêne est percée de trois petits bandeaux munis de briques de verre, et décorée d’une fine mosaïque artisanale. À l’intérieur, la pierre, ainsi que le béton de l’ossature et des planchers, restent visibles, mais l’espace s’allège et s’ouvre grâce aux minces poteaux métalliques et aux parois vitrées entièrement ouvertes sur un patio intérieur et sur le jardin. La maison déploie ici une volumétrie complexe, qui permet à une chambre ouverte sur le jardin et à sa salle d’eau de conserver une intimité protégée par des pavés de verre. À l’étage trois chambres, et un petit patio côté rue. Ce qui, vu depuis la rue, semblait l’imposte vitrée de la porte d’entrée, s’avère ici éclairer une pièce d’eau, sous un élégant petit dais de béton.

Conception PY Architecture (Yann Péron) - architecte Maîtrise d’ouvrage Privée Année de réalisation 2018 Surface 170 m2 SHAB Coûts Non communiqué


© Jean-Jacques BERNIER

© Jean-Jacques Bernier

© Jean-Jacques Bernier

© Jean-Jacques BERNIER

© Jean-Jacques BERNIER

Maisons de ville

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 19


Maisons de ville

Maison All Out House  REZÉ

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ans doute est-ce la proximité de la Sèvre qui a fait de ce quartier un mélange de maisons rurales et de villégiatures anciennes de toutes tailles et de tous styles. Ici s’élevait une modeste villa de campagne, ouverte sur un jardin arboré, et c’est à son emplacement qu’a été implantée de plain-pied la nouvelle maison. Lovée dans la partie nord d’une étrange parcelle pentagonale, abritée des regards et quasiment invisible dans son environnement, elle s’ouvre sur trois patios intérieurs et sur le jardin au sud, où un palmier contribue à l’évocation d’une ambiance quasiment tropicale. La longue et basse unique façade s’abrite sous un sculptural pare-soleil. Depuis la ruelle d’accès, passé un petit patio d’entrée vêtu d’une résille légère, et derrière la barrière protectrice des locaux de service, le parcours intérieur révèle la blancheur et la transparence des espaces. Mais cette apparente fluidité 20 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

cache un jeu savant de cloisonnements et de parois vitrées, mobiles ou non, et la complexité du plan, qui permettent une grande souplesse des rapports entre les espaces intérieurs et extérieurs, entre les intimités choisies et les vues cadrées, entre la pureté du blanc et les teintes des végétaux du grand patio planté et de son bassin. Pièces de vies, salon de musique, bureau, chambres ou pièces d’eau, tous les espaces bénéficient d’ouvertures visuelles et lumineuses particulières. Tout ici confirme le talent de ses concepteurs à proposer des maisons qui semblent conçues pour des vacances éternelles. La maison a été lauréate en 2018 du Grand prix du jury des maisons de la revue Architectures À Vivre.


© Sylvain BONNIOL

© Sylvain BONNIOL

Maisons de ville

Conception AVIGNON - CLOUET Architectes

Année de réalisation 2017 Surface 165 m2 SP

© Sylvain BONNIOL

Coûts Non communiqué

© Sylvain BONNIOL

© Sylvain BONNIOL

Maîtrise d’ouvrage Privée

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© Bertin Bichet Architectes - Xavier POIRIER SPECTRUM

© Bertin Bichet Architectes - Xavier POIRIER SPECTRUM

Maisons de ville

Patio House SAINT-NAZAIRE

A

u cœur de Saint-Nazaire reconstruite subsistent de nombreuses maisons préservées des bombardements. Ici, une petite façade Art Déco des années 25-30 cachait des bureaux et un ancien entrepôt remplissant toute la parcelle en longueur. Il aurait été possible d’imaginer un loft occupant toutes les surfaces existantes, mais la restructuration intérieure du volume bâti a donné l’occasion d’un autre parti pris. La démolition du plancher de la partie centrale a permis la création d’un vaste espace toute hauteur reliant les deux extrémités de la maison, l’une dédiée aux parents, l’autre à leurs enfants. La structure centrale, légère, en bois et métal, est couverte d’une toiture translucide en polycarbonate. Non chauffé, l’espace est un « dedans-dehors » à usage de salon, de salle de jeux, de lieu de réception, de jardin d’hiver. Il éclaire au rez-dechaussée une chambre d’amis et, au fond, le salon, qui se poursuit par la salle à manger et la cuisine ouvrant sur un jardin latéral. À l’étage du patio, pour relier les deux parties de l’habitation, une structure à ossature bois soutient une coursive et une terrasse. Le volume côté rue abrite les chambres des enfants et leurs pièces d’eau. La construction arrière accueille la chambre des parents, sa salle de bains et son dressing. Les élévations intérieures des deux volumes sont revêtues d’un bardage de bois qui, tout en poursuivant la matière de la coursive et de la terrasse intérieure, achève l’écriture d’une ambiance chaude et reposante en plein cœur de la ville. 

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Conception BERTIN BICHET Architectes Maîtrise d’ouvrage Privée Année de réalisation 2017 Surface 260 m2 Coûts 360 000 € HT


© Bertin Bichet Architectes - Xavier POIRIER SPECTRUM

© Bertin Bichet Architectes - Xavier POIRIER SPECTRUM

© Bertin Bichet Architectes - Xavier POIRIER SPECTRUM

© Bertin Bichet Architectes - Xavier POIRIER SPECTRUM

Maisons de ville

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 23


Extensions

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© Benoît CHAILLEUX

Extensions

Extension d’une maison NANTES

Agrandir ces modestes maisons, pour les adapter à la vie contemporaine, est la préoccupation de beaucoup de nantais, et un exercice récurrent pour beaucoup de concepteurs. Ces extensions diffusent aujourd’hui dans la ville ancienne de nouvelles écritures architecturales, de nouvelles formes, de nouveaux matériaux.

© Benoît CHAILLEUX

Ce sont ici aux besoins d’un architecte-photographe qu’il s’est agi de donner forme, par une extension en ossature bois implantée dans le jardin, perpendiculairement à la partie ancienne. Le volume de plain-pied accueille des postes de travail, une chambre et sa salle d’eau. La vue vers le jardin et la protection de l’intimité sont assurées par une double-peau constituée d’une claustra de bois filant devant les baies vitrées. Le tout est unifié par la couleur noire des boiseries et des menuiseries extérieures. À l’intérieur, le blanc des parois alterne avec le bois clair des revêtements et du mobilier de rangement, pour une ambiance monacale, maîtrisée, où le gain de place et la lumière font partie des préoccupations premières.

© Benoît CHAILLEUX

A

u cours de ses extensions au dix-neuvième siècle, la ville de Nantes a absorbé nombre de petits hameaux ruraux, qui offrent aujourd’hui leurs lacis de venelles et leurs ambiances campagnardes au cœur de l’urbain, malgré la pression constante de la promotion immobilière. La maison existante appartient à ces édifices vestiges, maintes fois remaniés au gré des besoins ou des envies de modernité, sans écriture architecturale identifiable, dont il est parfois difficile de dire aujourd’hui quelle fut leur apparence première.

Conception Benoît CHAILLEUX - architecte Maîtrise d’ouvrage Privée Année de réalisation 2018 Surface Extension : 32 m² SHAB Coûts 86 790 € HT Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 25


Extensions

Extension Maison C. SAINT-ÉTIENNE-DE-MONTLUC

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u sud du bourg de Saint-Étienne-de-Montluc, les hameaux ruraux sont convoités comme autant de havres de paix proches de la métropole. L’habitat individuel y mêle d’anciennes fermes rénovées, des bâtiments ruraux transformés, et des maisons récentes implantées au milieu de leurs parcelles engazonnées.

Le projet a permis de créer un nouvel élément architectural, tout en équilibrant l’ensemble des volumétries bâties existantes. Il a également apporté une nouvelle écriture architecturale, par l’emploi d’un revêtement intégral en pin Douglas brut de sciage, contemporain autant que choisi en référence aux bâtiments agricoles anciens.

L’extension présentée ici complète un ensemble qui résume à lui seul cette évolution du bâti, puisque la maison est composée d’un premier bâtiment en pierre et toiture d’ardoise, avec sa dépendance et son four à pain ruiné au nord, auquel a été ajouté à l’ouest une maison récente enduite de beige et couverte de tuile.

Le nouveau volume n’est pas pour autant le simple copié-collé d’un petit hangar. Sa volumétrie, plus complexe qu’il n’y paraît à première vue, lui permet d’offrir une vue généreuse sur le jardin au sud-ouest, par une double baie en angle, et les obliques de son plan dessinent une toiture dynamique qui, malgré la modestie du nouveau volume, enrichit l’ensemble de la maison d’un objet architectural exceptionnel. 

La nouvelle extension poursuit le pignon est de la maison ancienne. Le programme est simple : accueillir une chambre supplémentaire, son dressing et un rangement. Le parti pris de proposer une toiture à deux pentes, mais perpendiculaire à l’existante, suppose d’intercaler un élément de liaison, bas, à toit plat, entre le neuf et l’existant.

Conception MAGNUM Architectes & Urbanistes Maîtrise d’ouvrage Privée Année de réalisation 2017 Surfaces 24,5 m2 SHAB (le reste de la maison existante fait 164,20 m2) Coûts 62 500 € HT

26 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


© Patrick MIARA © Patrick MIARA

© Patrick MIARA

Extensions

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 27


La ville complexe

La ville complexe Dans les premières décennies du XXe siècle, les urbanistes préconisèrent de rationaliser l’organisation des villes, en séparant les zones d’habitat des zones de travail ou de loisirs, en les reliant entre elles par des transports en sites propres. Cette utopie, génératrice de beaux plans d’architectes et de belles vues « à vol d’oiseau », a influencé les pratiques de générations d’élus et d’aménageurs, pour les grandes métropoles comme pour les plus petites communes. Ce « zoning », et l’étalement urbain qui l’a accompagné, ont prouvé leurs effets dévastateurs sur la cohésion sociale, sur la qualité du cadre de vie, et sur la perte de surfaces agricoles et naturelles. Il faut donc aujourd’hui revenir à des villes et des bourgs plus denses, où les activités, les usages de l’espace et les groupes humains se rencontrent, et où les architectes et les paysagistes doivent composer avec l’existant.

28 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

Naissent ainsi, à toutes les échelles, des programmes mixtes, inclassables, où les logements sont associés à des services, à des commerces, à des lieux de travail ou à des locaux associatifs. Naissent aussi des interventions volontaristes de création de nouvelles centralités, de réappropriation de l’espace automobile pour y remettre de la vie, du commerce, de l’animation. Naissent également des immeubles « urbains » alignés sur les voies, aux gabarits réguliers, dans une volonté de revenir aux formes rassurantes de la ville ancienne.


Surélévation de l’immeuble  Le Guérandais

© François DANTART

© François DANTART

© François DANTART

La ville complexe

SAINT-NAZAIRE - 40 rue Albert-de-Mun

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aint-Nazaire connaît une certaine désaffection de son centre-ville, reconstruit après la guerre sur les plans de l’architecte Noël Le Maresquier. De nombreux appartements et commerces y sont vacants, et l’image des immeubles, qui forment pourtant de beaux ensembles urbains, se dégrade, en comparaison peut-être avec les nouveaux quartiers d’une ville en mutation constante et de plus en plus visiblement tournée vers la mer. La collectivité s’engage à la fois dans un travail de reconnaissance de l’intérêt patrimonial de son centre-ville, et dans la volonté de susciter auprès des habitants et des investisseurs l’envie de faire vivre des immeubles dont les espaces intérieurs et l’isolation thermique ne correspondent plus aux normes contemporaines. L’opportunité offerte par la désaffection de l’hôtel Le Guérandais a été saisie par la communauté d’agglomération (la CARENE), pour créer un précédent architectural, et montrer aux copropriétés ce qu’il est possible de faire. Cette volonté se traduira par d’autres projets à venir. Pour cet immeuble d’angle particulièrement repérable à un des carrefours de l’avenue Albert-de-Mun, le parti pris est celui de « maisons sur le toit », avec la création d’une

surélévation en ossature bois bardée de noir, de gris et de jaune. Les nouveaux volumes, largement ouverts sur la ville, reprennent la forme archétypale de l’habitat individuel. L’immeuble réhabilité et les deux niveaux supplémentaires proposent des appartements lumineux et dotés d’espaces extérieurs, balcons et terrasses. La rénovation acoustique et thermique y est ambitieuse. L’éventualité est offerte d’une appropriation de type coopératif de l’ensemble, avec la mise en commun possible du rezde-chaussée (comme espace de co-working), de la cour et d’un studio doté d’une terrasse au troisième étage. Le Prix régional de la construction bois en Pays de la Loire, organisé par Atlanbois, a récompensé cette maison en 2018 dans la catégorie « Réhabiliter un logement ». Conception VENDREDI ARCHITECTURE ET URBANISME - architectes Maîtrise d’ouvrage CARENE Saint-Nazaire Agglomération et SONADEV Année de réalisation 2017 Surfaces 537 m2 SP - 502 m2 SHAB Coûts 660 000 € HT - valeur 2016 (1 315 € m2/ SHAB) Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 29


La ville complexe

Îlots Connétable CLISSON

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lus encore que beaucoup de sites en Loire-Atlantique, la ville de Clisson exprime toute la complexité issue d’une géographie tourmentée et d’une longue et riche histoire. La présence de Monuments historiques et d’une Aire de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) y encadre et exprime à la fois l’attention qui doit être portée au contexte lors de toute intervention en tissu ancien.

C’est en limite de la ville médiévale et du quartier de la gare du XIXe siècle que se situe le site du Connétable, inscrit au cœur d’une réflexion menée depuis le milieu des années 2000 par la Ville avec l’architecte et urbaniste Bruno Gaudin. La création par l’architecte d’une nouvelle médiathèque, d’un parking souterrain et de la place piétonne qui le recouvre, avec le percement de deux nouvelles liaisons vers les rues commerçantes du quartier des Halles, forment le nouvel environnement dans lequel ont été insérés en 30 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

douceur les immeubles conçus en deux ensembles par l’agence Magnum. Derrière la médiathèque, quatre maisons à un étage et un jardin clos de briques accompagnent la courbe douce d’une venelle. Les façades claires et lisses, les toits de tuiles et les percements irréguliers dialoguent avec les maisons anciennes jouxtant le château tout proche. L’autre ensemble construit donne forme à une nouvelle ruelle et à une nouvelle placette. L’architecture s’y montre tout aussi attentive au contexte ancien, par ses volumétries découpées, ses toitures à deux pentes, ses enduits aux tons différenciés, tout en proposant, au-dessus des vitrines de six commerces, enchâssées dans un soubassement de briques claires, des terrasses et coursives plus contemporaines pour les 16 logements sociaux. Une sculpture de l’artiste Bozo prend naturellement sa place dans le nouvel espace public.

Ce travail fin de réécriture de la ville a nécessité la collaboration d’une multi­ plicité d’acteurs, qui vont des collectivités locales et de LAD-SELA aux urbanistes et aux architectes, en passant par les archéologues, les architectes des Bâtiments de France, un artiste, un bailleur social, des commerçants… Ainsi s’exprime aussi la richesse d’un renouvellement urbain réfléchi et partagé.

Conception Atelier Bruno GAUDIN - architectes  MAGNUM Architectes & Urbanistes Maîtrise d’ouvrage Harmonie Habitat et Loire-Atlantique développement SELA Année de réalisation 2017 Surface Aménagement : Surface de l’ensemble de l’îlot ayant fait l’objet d’un renouvellement urbain (périmètre espace public + emprises des constructions réalisées sous MOA Harmonie Habitat) : 1 500 m² Bâti : 1 510 m2 SHAB Coûts Aménagement : Coûts de travaux : 1 245 000 € HT Acquisitions foncières : 572 000 € HT Coût de maîtrise d’œuvre : 205 000 € HT Bâti : 1 800 000 € HT (2017)


© LAD-SELA

© CAUE 44

© Patrick MIARA

© CAUE 44

© LAD-SELA

© Agence Magnum

La ville complexe

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 31


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© Xavier BRUNET, JBA

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Pôle médical et logements

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La ville complexe

© Xavier BRUNET, JBA

LA CHEVROLIÈRE - Place du Verger

32 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


Le projet propose une relecture de l’identité locale dans l’expression d’une modernité assumée. Le jeu de contrastes alliant brut et léger, rustique et sophistiqué, est invoqué dans les deux bâtiments, la mairie et le pôle médical. La simplicité de leurs formes, l’équivalence de leurs proportions, la pureté des lignes de toits fondent le dialogue entre les deux bâtiments. Seul le matériau de façade apporte une variation.

Les entrées des deux locaux médicaux se font de plain-pied, dans un creux du bâtiment, et sont signalées depuis la place du Verger. En rez-de-chaussée, le cabinet médical est en léger retrait par rapport à la place, et protégé des regards par une claustra qui laisse passer la lumière.

© Xavier BRUNET, JBA

L

a particularité du projet est de rassembler dans un même bâtiment un pôle médical, un cabinet d’orthophonistes en rez-dechaussée, et cinq logements au premier et au dernier étage. Situé sur la place du Verger, en plein cœur du bourg de La Chevrolière, ce nouveau pôle médical amorce le nouveau quartier de la Laiterie et complète, avec la mairie récente, la composition urbaine de la place.

© Xavier BRUNET, JBA

© JBA

La ville complexe

Conception JBA - architectes Maîtrise d’ouvrage Loire-Atlantique développement SELA Année de réalisation 2018 Surface Programme SU :  Pôles médicaux : 223 m2 SHAB - Logements : 272 m² Coûts 824 800 € HT

L’entrée des logements est indépendante, accessible depuis la rue du Verger par un escalier menant à une courette haute. Cet espace, planté et à ciel ouvert, fonctionne comme une placette partagée et distribue quatre des logements. On accède au cinquième par un escalier privatif, également depuis la placette. Tous les logements bénéficient d’une triple, voire d’une quadruple orientation, et d’un balcon ou d’une loggia. L’adressage distinct, depuis l’extérieur, l’individualisation des logements et leurs espaces privatifs protégés des vis-à-vis, s’approchent de la qualité de vie propre à une maison de ville ».  (Texte : agence JBA – architectes) Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 33


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Pôle enfance Tintinabulle

© Atelier Le Vôtre

MAISDON-SUR-SÈVRE - Place Jules et Anne

34 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


A

vec la future restructuration de la salle polyvalente, la réalisation du pôle enfance Tintinabulle est l’aboutissement d’un processus de réécriture du centre-bourg de Maisdon-sur-Sèvre, entamé en 2004 avec la construction de la mairie par Forma6. Depuis, avec l’accompagnement du CAUE, la commune a créé un véritable nouveau centre, notamment dédié à l’enfance, en extension et en lien direct avec le bourg ancien, et en tissant des liens multiples entre les nouveaux équipements et avec les quartiers d’habitation récents.

© François DANTART

© François DANTART

© Atelier Le Vôtre

© François DANTART

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Cette volonté d’ouverture et de mutualisation est également la marque de fabrique de l’architecture du pôle enfance, depuis son hall vitré utilisable en lieu de collations ou d’ateliers jusqu’à son espace principal, marqué par un bloc central de services et de rangements, autour duquel se déploient des espaces d’activités largement ouverts sur le paysage, le préau et la cour. Le bois clair et les teintes douces dominent, comme à l’extérieur où un fin bardage de pin douglas recouvre une volumétrie basse couverte de zinc nervuré. 

À proximité immédiate de l’école publique et de l’école privée, le nouveau pôle enfance est implanté en lien direct avec le restaurant scolaire, avec lequel il partage un hall d’accueil et un parvis dallé de pierre. Il fait également face au sud à un ensemble de logements sociaux intergénérationnels, dont le séparent une partie de ses espaces extérieurs, qui deviennent ici un jardin public doté de jeux pour enfants. La cour du pôle enfance n’est séparée de ce jardin que par une clôture basse ajourée, en bastaings de bois, dans l’esprit de celle de l’école voisine. À l’ouest, un espace multisports, lui aussi ouvert au public, s’ouvre sur l’espace rural par la transparence de sa clôture en ganivelles de châtaignier. Les dénivellations du terrain sont traitées par des murets bas, en pierres trouvées sur place.

Conception BIGRE ! Architecture - architectes LE VÔTRE Paysage Urbanisme  -  paysagistes-concepteurs Maîtrise d’ouvrage Commune de Maisdon-sur-Sèvre Année de réalisation 2018 Surface 680 m2 SHON - Aménagement extérieur : 5 500 m2 Coûts Bâtiment : 996 896,80 € HT - Aménagement extérieur : 319 632,52 € HT Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 35


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DésiréColombe Say

© WE ARE CONTENTS

NANTES - Rue Arsène-Leloup et Rue Désiré-Colombe

36 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


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n une seule opération, à laquelle on a donné le nom d’un militant syndicaliste nantais, sont réunies des interventions aussi variées que la restauration et la réaffectation d’un édifice emblématique du XIXe siècle, la Bourse du Travail de Nantes, pour de nouveaux usages associatifs, mais aussi la construction de nouveaux immeubles pour 125 logements et leurs parkings, la démolition d’un espace de réceptions, les salons Mauduit, et la reconstitution de leur grande salle avec la remise en place de ses décors Art Déco, et encore la création d’une crèche avec la réutilisation de l’ancien pavillon de la Mutualité, le réaménagement d’un jardin aujourd’hui ouvert au public avec la restauration d’une orangerie de pierre et de brique, et le travail de réécriture des formes urbaines classiques d’un quartier de Nantes, fait d’immeubles sur rues et de cours privées.

© CAUE 44

© WE ARE CONTENTS

La ville complexe

Conception LEIBAR & SEIGNEURIN - architectes Maîtrise d’ouvrage ADI et Nantes Métropole Aménagement Année de réalisation 2018 Surface Logements : 9 320 m2 - Pôle associatif DésiréColombe et nouveau Salon Mauduit : 5 000 m2 - Multiaccueil petite enfance « Jour 2 Crèches » : 720 m2 Atelier du SEVE : 265 m2 - Jardin public : 3 000 m2 Surfaces planchers totales : 15 300 m2 Coûts Travaux : Logements et parking : 20,1M € HT Pôle associatif - Salon Mauduit : 12 M € HT Crèche et base vie du SEVE : 1,8M € HT

Il s’agit donc ici d’urbanisme, d’architecture, de patrimoine, et d’aménagement d’espaces publics et paysagers. Si les nouveaux immeubles possèdent leur propre écriture architecturale, caractéristique du travail sur la « peau » (ici le béton blanc et la pierre naturelle) et sur le jeu des percements mené depuis des années par les architectes concepteurs de l’opération, leurs implantations et leurs gabarits sont ici ceux de leur contexte, et une forme de « réparation » de la ville. Ils abritent des logements privés et 48 locatifs sociaux ou abordables. Le jeu de niveaux des immeubles et des cours permet d’accompagner la déclivité du terrain naturel.

© CAUE 44

L’ancienne Bourse du Travail et l’Institut Livet ont retrouvé le faste de leurs façades en pierre au décor éclectique, et offrent aujourd’hui 5 000 mètres carrés de salles et de bureaux à une trentaine d’associations nantaises. 

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 37


La ville complexe

Le Nant’île

NANTES - Boulevard Vincent-Gâche et boulevard des Martyrs Nantais de la Résistance

Conception LEIBAR & SEIGNEURIN  -  architectes Maîtrise d’ouvrage ATARAXIA Promotion Immobilière et GALÉO Année de réalisation 2018 Surface Terrain 6 347 m² - Logements 8 615 m² SP - Commerces 1 600 m² SP 8 locaux commerciaux en RDC des bâtiments - Bureaux 3 300 m² SP sur 6 niveaux Coûts Construction logements : 1 468 € HT/m² habitable (hors VRD, dépollution, démolition et fondations spéciales) - Construction bureaux : 1 270 € HT/m² SU Construction commerces avec vitrine : 946 € HT/m² SUVRD Aménagement extérieur : 463 000 € HT - Fondations spéciales : 527 000 € HT Terrassement : 305 000 € HT - Coût travaux +  aménagement : 19 210 000 € HT

38 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


© François DANTART

L

’emprise de cette opération était celle d’une concession automobile entourée de parkings. À mesure que la mutation de l’île de Nantes faisait naître autour d’elle des opérations de logements et de bureaux, le site était paradoxalement devenu le signe d’une époque révolue, celle de la voiture, de la banlieue sans âme et de l’expansion sans limites de l’agglomération nantaise. La construction du Nant’Île consacre, avec le retour d’une certaine densité bâtie, celui de l’îlot, de la rue, de la continuité des alignements et des gabarits urbains. Le projet organise le nouvel îlot en trois volumes bâtis, complétant le front urbain devenu régulier du boulevard Vincent-Gâche et celui de la rue Louis-Joxe en parallèle, et délimitant une allée centrale piétonne rejoignant le jardin des Fonderies.

© CAUE 44

© CAUE 44

© CAUE 44

La ville complexe

Par opposition, les deux ensembles de 174 logements au total (dont 42 en locatif social et 13 en accession sociale) se présentent comme des masses claires, évidées de baies, de balcons et de loggias, grâce à l’utilisation d’un béton brut lisse, spécialement mis au point pour obtenir la teinte de la pierre de tuffeau. Des brèches percées dans les masses bâties permettent la lecture de l’épaisseur du nouvel îlot et offrent une variété d’expositions aux appartements. Un dernier immeuble, conçu par l’agence Raum et dont le gabarit poursuit celui de ses voisins, achève en 2019 l’urbanisation totale de l’ancien îlot des Fonderies. Au rez-de-chaussée, les commerces participent à la nouvelle urbanité du quartier.

Côté boulevard des Martyrs Nantais, la proue d’un des deux ensembles de logements côtoie, à l’angle des deux boulevards, un immeuble de bureaux dont les murs-rideaux rythmés par une élégante résille de lames d’aluminium anodisé forment pare-soleil. Tout en faisant ressurgir la mémoire des immeubles tertiaires des dernières décennies du siècle passé.

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 39


La ville complexe

© Kevin RUELLAN

La Saint-Marine SAINT-MARS-DE-COUTAIS -12 rue Saint-Médard

L

e bourg originel de Saint-Mars-de-Coutais s’étire en longueur depuis le pont sur le Tenu jusqu’à un carrefour marqué par une imposante église néo-romane construite en 1898 en moellons roux et calcaire clair, et jusqu’à la mairie toute proche. Malgré la présence de nombreuses zones humides, le bourg a connu des extensions pavillonnaires, mais l’essentiel de ses équipements publics est au centre du bourg. La mairie-école du XIXe siècle, restaurée et agrandie d’une aile récente avec un nouvel accueil et une bibliothèque, est en retrait, précédée par un parvis minéral. Au fond d’un parking adjacent, une salle polyvalente montrait une architecture désuète, sans lien avec son contexte bâti ni avec le jardin arrière de la mairie. Après une concertation avec les habitants et une réflexion menée avec le CAUE, les élus ont fait le choix peu courant de maintenir la salle polyvalente en centre-bourg, sur sa parcelle.

Les concepteurs ont choisi un parti pris opposé à l’ancien, en implantant le nouvel équipement à l’alignement des maisons anciennes de la rue Saint-Médard, en découpant ses volumétries pour les rendre similaires à celles des maisons environnantes, et en disposant son entrée principale en pignon, ouvrant ainsi sur le parvis de la mairie. À la place du vide urbain de l’ancien parking, la salle vient donc « réparer » la forme urbaine, relier la mairie et la rue et, par les teintes de son bardage brun et de son bois naturel, insérer en douceur son écriture contemporaine dans le contexte patrimonial. La salle et son hall d’accueil, largement vitrés entre leur ossature de bois, s’ouvrent sur la rue et, au sud, sur une terrasse prolongée par le jardin redessiné et replanté, en laissant un passage piéton relier les deux espaces. À l’arrière, un volume bas, bardé de bois, abrite les locaux de service et le jeu de boules conservé.

Conception LOOM Architecture - architectes Atelier HORIZONS - paysagistes

40 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

© Kevin Ruellan

© Kevin Ruellan

Maîtrise d’ouvrage Commune de Saint-Mars-de-Coutais Année de réalisation 2018 Surface 945 m2 SP Coûts 1 349 105 € HT


© Simulation agence LOOM Architecture

© Kevin RUELLAN

© Kevin RUELLAN

La ville complexe

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 41


© Phytolab

© Phytolab

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La place du Commando SAINT-NAZAIRE

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aint-Nazaire, lors de sa reconstruction, fut pensée en laissant au port un vaste espace de développement et en ignorant curieusement la mer. Dans les années 90, le projet Villeport a permis progressivement de réorienter la cité et de retrouver un lien direct avec la base de sous-marins et les bassins qui l’entourent. La reconquête de la façade maritime s’est ensuite effectuée par touches successives, avec le réaménagement complet des espaces publics du boulevard Albert Ier, et aujourd’hui de ceux du boulevard du Président Wilson jusqu’au port.

La vie nocturne s’enchante d’un travail de mise en lumière très élaboré, qui anime le site tout en le reliant visuellement aux feux marins et au passage des bateaux. Cet apport complète le caractère exceptionnel du lieu, devenu symbole même de la nouvelle image de la ville exprimée par le slogan « Saint-Nazaire, une vie urbaine au bord de l’océan ».

42 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

Maîtrise d’ouvrage Commune de Saint-Nazaire et SONADEV Année de réalisation 2018 Surface Aménagement : linéaire de 3,5 km - Bâtiments : 1 100 m2 Coûts Aménagement : Phase 2 : 7 500 000 € HT TOTAL : 10 900 000 € HT - Bâtiments : Non communiqué

JURY - A DU PE LE

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L’aménagement minéral et lisse, et les nouvelles architectures caractérisées par leur horizontalité, leurs transparences et la fluidité de leurs formes, tout contribue à projeter les regards vers l’océan.

Conception PHYTOLAB - paysagistes (mandataire) STUDIO VICARINI - scénographe lumière TOPOS ARCHITECTURE - architectes

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TION SPÉCI A EN M

Elle n’était qu’un parking bitumé, planté d’arbres mais séparé de la mer par le boulevard. Elle est aujourd’hui une vaste esplanade piétonne en connexion directe avec la plage. Des restaurants y ont été implantés, conçus comme autant de pavillons métalliques vitrés, élégants héritiers des folies légères de la civilisation balnéaire du XIXe siècle.

© Stéphane Chalmeau

La place du Commando revêt une importance particulière dans l’ensemble du projet, puisqu’elle est en connexion directe avec le cœur du quartier Ville-port.

IX DU PUBLI C PR

L’ancien boulevard, où la réduction des voiries a permis la création de nouvelles circulations douces et une réécriture végétale adaptée au caractère littoral, est devenu lui aussi une promenade apaisée entre la ville et la plage.


© Martin LAUNAY

© Martin LAUNAY

© Stéphane CHALMEAU

La ville complexe

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 43


La ville sereine Les agglomérations de Nantes et de Saint-Nazaire conservent, au cœur de vastes nappes pavillonnaires, des réserves foncières parfois importantes, souvent invisibles derrière les alignements des maisons individuelles. Le percement de quelques nouvelles voies y permet aujourd’hui la création de véritables nouveaux quartiers, traversés de venelles, de voies piétonnes ou cyclables et de « coulées vertes » plutôt que de rues,

44 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

où la voiture se fait discrète, ou les faibles hauteurs autorisent à parler de « hameaux » et de « maisons de ville » plutôt que d’immeubles. À mi-chemin entre le modèle du paysage rural et celui des bourgs anciens, ici la ville se veut calme, intime. L’architecture y compose avec les contraintes parfois contradictoires de la densité, de l’intimité et du « sentiment de nature ».


La ville sereine

Logements Néopolis

© Guillaume AYER

REZÉ - Rue Marion Cahour

Un petit immeuble collectif en R+2 complète la composition d’ensemble à l’angle de la voie nouvelle.

Conception AUD VINCENT PERRAUD ARCHITECTURE architecte (mandataire) DLW - architectes (associés) - BAP - paysagistes Maîtrise d’ouvrage Aiguillon Construction Année de réalisation 2018 Surface 4 690 m² SHAB - 4 890 m² SHON Coût total, y compris VRD et espaces verts 6 296 540 € HT

© Guillaume AYER

De l’autre côté de l’allée, trois ensembles de deux et quatre niveaux s’alignent au long d’une voie nouvelle. Ici, au-dessus des stationnements couverts, les logements intermédiaires sont regroupés par quatre, et accessibles par un porche commun à usage de hall et de local vélos. Leur organisation intérieure en duplex ou triplex et leurs espaces extérieurs, jardins, balcons ou terrasses à fins gardecorps métalliques, les apparentent à des « maisons de ville ». Leur conception, ici aussi, fait penser à celle des appartements de la Maison radieuse.

Les géométries construites, élégantes et strictes, s’adoucissent au contact du sol, avec des soubassements et des murets vêtus de pierre, des clôtures en ganivelles, des escaliers en métal et planches de bois brut.

© Guillaume AYER

© Guillaume AYER

L’ensemble Néopolis regroupe des logements de trois types, sous la forme d’habitat collectif, intermédiaire et individuel. Les 15 maisons groupées en bande s’ouvrent au sud sur des jardins privatifs donnant sur une allée centrale piétonne, au nord sur des jardins partagés. Leur écriture architecturale et

leurs volumétries à redents font explicitement référence au lotissement de la Cité Frugès édifié à Pessac en 1924 par Le Corbusier. Mais les vides intermédiaires entre deux maisons sont ici munis d’une enveloppe transparente, qui leur confère le statut de jardins d’hiver.

© Guillaume AYER

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a Maison radieuse de Le Corbusier et Wogenscky, qui réunit 294 appartements dans un même immeuble de 52 mètres de hauteur, est implantée en limite du bourg ancien de Rezé, dans un environnement pavillonnaire urbanisé sur d’anciennes parcelles maraîchères en lanières. Ce tissu urbain très lâche laisse libres d’importants cœurs d’îlots, qui constituent autant d’opportunités pour une densification en douceur de la ville, conçue aujourd’hui comme une alternative aux deux « modèles » en présence sur le site, le grand collectif et l’individuel spontané.

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 45


La ville sereine

Résidence Beltaine REZÉ - La Jaguère, Allée Françoise-Dorléac

Conception GUINÉE * POTIN - architectes PHYTOLAB - paysagistes Maîtrise d’ouvrage ATARAXIA Promotion Immobilière - Atlantique Habitations - MFLA-GHT Année de réalisation 2018 Surface 7 119 m2 SP - 6 464 m2 SHAB Surface local d’activités : 60 m2

© Stéphane CHALMEAU

Coûts 8 737 000 € HT dont VRD/EV (220 000 € HT) soit 1 350 €/m2 SHAB compris VRD/EV

46 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


L

es enjeux, tant urbains qu’architecturaux et paysagers de l’îlot 5 de l’écoquartier de la Jaguère sont d’envergure : il s’agit de contribuer à l’écriture de l’identité d’un nouveau quartier de Rezé, riche d’une situation géographique et paysagère stratégique. L’îlot 5 est un espace de transition, tant dans sa géographie, la topographie du lieu que dans son rôle dans le paysage. Sa localisation dans le paysage rural rezéen et les nouvelles zones urbanisées lui offre un rôle majeur dans l’insertion du projet urbain dans le grand paysage. C’est une parcelle-hameau à travers laquelle on passe de l’urbain au grand paysage par les notions de vie de quartier, de jardins privatifs, de sentes piétonnes, d’espaces communs. En prolongement du travail d’insertion fine des constructions dans la topographie, l’accès des véhicules dans l’îlot sera limité pour renforcer le concept de « parc en infiltration » et accompagner

le promeneur vers le grand paysage. Les abords des bâtiments deviennent des espaces de croisement, de rencontre entre les habitants et les visiteurs. L’implantation des 6 constructions ayant des caractéristiques précises (épaisseur, gestion du stationnement, orientation, rapport au bâti avoisinant, traitement des abords immédiats…) et un objectif ambitieux en termes de densité, notre parti pris a été le suivant : respecter les principes d’alignement et de continuité bâtie en rez-de-chaussée, tout en offrant une séquence rythmée de gabarits variés, du R+2 côté parc au R+3+attique côté place de la Jaguère. Deux matérialités enveloppent les immeubles : à l’ouest, deux bâtiments, en contact direct avec le parc, sont en ossature bois habillée de bardage bois naturel Douglas ; 4 bâtiments plus urbains, au sud et à l’est, sont recouverts d’une peinture blanche nacrée. Ils jouent ainsi avec la lumière, renvoyant

© Stéphane CHALMEAU

© Stéphane CHALMEAU

© Stéphane CHALMEAU

La ville sereine

des teintes subtiles selon l’orientation. Les attiques de ces derniers bâtiments, « maisons sur le toit », sont également construits en ossature bois habillés de bardage Douglas. Les bâtiments sont enveloppés de balcons filants, aux garde-corps métalliques laqués blancs. Ils ondulent légèrement et sont ponctués de rangements extérieurs privatifs rythmant les façades et créant une vibration chromatique. Les bâtiments sont ponctués en attique par des jardins d’hiver, et en rezde-chaussée par la façade du local d’activité ou par un généreux hall-salon sur la place. Les jardins d’hiver sont de type « serres », composés d’éléments verriers et d’ossatures légères, en écho au paysage maraîcher environnant. (Texte : agence Guinée-Potin)

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 47


© Richard FAURE

La ville sereine

Résidence Jacques-Tati  SAINT-NAZAIRE - Rue Marie-Joseph Molle

L’écriture architecturale de la résidence Jacques-Tati échappe à toutes les tentations du pastiche et à toutes les compromissions formelles, malgré une évidente attention portée au contexte par des toitures d’ardoise et des volumétries à pignons, découpées à l’échelle de maisons individuelles. Les enduits sont d’une blancheur maritime, animée par les structures des escaliers extérieurs en acier galvanisé, les claustras de bois naturel, les clôtures en ganivelles.

48 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

La simplicité du discours formel unifie une composition d’ensemble complexe, où les 25 logements s’organisent en plots différenciés, réunis par deux allées et une venelle publique traversant toute la parcelle. Le principe permet une grande variété d’expositions pour les jardins privatifs, les larges balcons, les terrasses et les coursives extérieures. Sept des appartements sont adaptés aux personnes âgées, avec accompagnement. La préservation d’arbres existants, et la végétalisation des pieds de murs, accompagnent l’aménité d’un urbanisme et d’une architecture aux ambiances propices à des moments de calme au bord de la mer. Une salle communale, dite « salle du bien-vivre ensemble », complète d’ailleurs la programmation de l’opération.

© Richard FAURE

L

’opération a pris place sur le terrain forcément très convoité d’une ancienne école, situé en plein centre de Saint-Marc-sur-Mer, à deux pas des commerces et de la célèbre plage de Monsieur Hulot. Le contexte est donc celui d’un bourg mêlant sans cohérence de rares maisons anciennes en pierre et brique, des villas balnéaires à pignons et décors de bois peint, et de lourdes opérations immobilières néo-régionalistes à balcons proéminents.


© Richard FAURE © Richard FAURE

© Richard FAURE

Conception Richard FAURE Architectes Maîtrise d’ouvrage SILENE Année de réalisation 2018 Surfaces 1 420 m² SHAB - 85 m² SP pour la salle communale Coûts 2 348 000 € HT

© Richard FAURE

© Richard FAURE

La ville sereine

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 49


L’arbre et la pierre Les quatre réalisations réunies dans ce chapitre sont de natures bien différentes. Elles ont en commun, pourtant, la volonté d’offrir à l’espace public des qualités de matériaux et de végétaux qui l’éloignent du caractère « automobile » de la plupart des espaces aménagés au XXe siècle. Les nouveaux cimetières, et ceux que l’on réaménage, répondent eux aussi à ce désir de verdure et d’aménité rassurantes, à cette volonté de

50 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

confier à une nature idéalisée le soin de veiller sur l’éternité. Le caractère durable de la pierre ou de l’arbre, sur les places comme entre les tombes, semble ici entrer en résonance avec un besoin plus global d’échapper au fugace, au « pas solide », et surtout peut-être au bitume…


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L’arbre et la pierre

PR IX © Pierre-Yves BRUNAUD

Le jardin des Cinq Sens NANTES - Île Beaulieu, 5 rue Gaëtan-Rondeau

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n 1984 est inauguré au milieu de l’île Beaulieu un jardin créé par la Ville de Nantes, avec pour projet de solliciter les différents modes de perception des habitants du quartier, et notamment des personnes souffrant de handicaps. Nature des sols différenciés, terres cuites en relief, odeurs des feuillages et des fleurs, ainsi que deux sculptures de l’artiste Orélio Vignando, une fontaine musicale et un cadran solaire lisible au toucher, tout concourt à une approche sensorielle de l’espace. C’est exactement dans le même esprit qu’un nouveau jardin est recréé sur place après la construction en 2014 du lycée Nelson-Mandela, de l’auditorium Brigitte Engerer et en 2016 du Pôle d’enseignement du spectacle vivant adossé au Conservatoire de 1979.

© D’ici là

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Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 51


© Pierre-Yves BRUNAUD

© Pierre-Yves BRUNAUD

L’arbre et la pierre

52 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


L’arbre et la pierre

Conception François LECLERCQ Associés - architectes (mandataire) D’ICI LÀ PAYSAGES & TERRITOIRES - paysagistes-concepteurs

© Pierre-Yves BRUNAUD

Maîtrise d’ouvrage Conseil régional des Pays de la Loire et commune de Nantes Année de réalisation 2015 Surface 3,5 ha (le lycée et les aménagements extérieurs), 5 000 m² (jardin des Cinq Sens) Coûts 57 M€ HT (Lycée et aménagements extérieurs) 0,9 M€ HT (jardin des Cinq Sens)

Si le projet originel est toujours celui de solliciter les cinq sens des visiteurs du jardin, la mutation de son contexte lui donne aujourd’hui un rôle supplémentaire, qui est celui d’offrir un poumon vert à un quartier en cours de densification, mais aussi de devenir un parvis desservant les édifices qui l’entourent.

© Pierre-Yves BRUNAUD

Au-delà du jardin, de nouveaux espaces publics végétalisés sont reliés à des coulées vertes conduisant jusqu’aux rives de la Loire. Le site est donc au cœur d’un système plus vaste, nourri par une réflexion d’ensemble sur le rapport de la ville dense au fleuve et au sentiment de nature. Mais il est un jardin, c’est-à-dire un univers en soi, une réduction du monde. Divisé en trois « îles » proposant autant de milieux, de paysages et d’usages, il offre des plantes odorantes, des bruissements de feuillages, des teintes de fleurs ou de feuilles, des natures de sols, des lieux de calme ou des jeux d’enfants, des vues contemplatives et des appréhensions d’écosystèmes, des parcours minéraux comme une mare issue de la récupération des eaux de pluie. Les sculptures d’Orélio Vignando ont été restaurées et, remises en place dans ce nouvel environnement, ont retrouvé leur éclat et leur rôle originels.

© Pierre-Yves BRUNAUD

Le jardin a été récompensé en 2018 par une Victoire d’Or du paysage, dans la catégorie des jardins et parcs urbains.

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 53


L’arbre et la pierre

La place Laurent Chiffoleau

© Phytolab

LA BERNERIE-EN-RETZ

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© Phytolab

ans les sites littoraux peut-être plus qu’ailleurs, parce que l’afflux des voitures pouvait y être massif, le bitume a longtemps été la réponse unique au traitement des espaces publics. La commune de La Bernerie-en-Retz s’est engagée depuis plusieurs années dans une réflexion globale sur la requalification et la végétalisation de ces espaces.

Le réaménagement de la place du marché donne une nouvelle ampleur à cette volonté de qualité de l’espace, des matériaux et de l’ambiance générale du centre-bourg. Le parti pris est celui d’un espace lisse, propice à une utilisation diversifiée, aux marchés comme aux animations, et qui devient un parvis ouvert sur la bibliothèque et l’office du Tourisme. Sa matérialité est assurée par un dallage et des emmarchements en pierre naturelle. La liaison avec les maisons mitoyennes se fait par une lisière plantée, précédée d’un muret irrégulier en pierre recouvert de dalles de schiste et de bancs en bois, et délimitée par un mur séparatif en moellons formant fond de scène. La palette végétale est adaptée au climat littoral.

54 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

© Phytolab

Le site des halles et du marché est emblématique du cœur du bourg ancien. Ici se sont succédées une halle du XIXe siècle, à arcades en pierre et brique et piliers de bois, puis une halle métallique, détruite en 1970, avant que le marché couvert actuel ne soit reconstruit en 2003. Sa charpente métallique, sa toiture en zinc nervuré et son sol en dalles de pierre l’apparentent aux halles du XIXe siècle, et ancrent le centrebourg dans son histoire commerçante.

Conception PHYTOLAB - paysagistes (mandataire) Maîtrise d’ouvrage Commune de La Bernerie-en-Retz Année de réalisation 2018 Surfaces 1 730 m2 Coûts 420 000 € HT


© Phytolab © Phytolab

© Phytolab

L’arbre et la pierre

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 55


L’arbre et la pierre

La place de la Galarne

© Nantilus, Jean-Dominique BILLAUD

NANTES - Boulevard Pompidou

© Jean-Dominique BILLAUD

© Jean-Dominique BILLAUD

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Conception Map [paysagistes] Maîtrise d’ouvrage SAMOA Année de réalisation 2018 Surfaces 2 400 m2 Coûts 618 000 € HT 56 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

’est de l’Île de Nantes, sur les anciennes prairies de l’île Beaulieu, a été urbanisé à partir de la fin des années 60. Autour de la création du Tripode, du centre commercial Beaulieu et plus tard de l’Hôtel de Région, des ensembles de logements ont vu le jour, parfois isolés sur leurs parcelles, parfois regroupés en îlots comme autant de références à la ville ancienne. C’est par un de ces ensembles que la place de la Galarne a été définie, entourée d’immeubles à rez-de-chaussée commerciaux abrités par des galeries couvertes. Au milieu de l’espace public, une mairie-annexe, petite construction légère, était entourée de parkings et d’une voie de circulation. La démolition du bâtiment a donné l’occasion de retraiter l’espace de la place, en concertation avec les habitants et les commerçants. L’impact automobile a été minoré par une diminution des places de stationnement et par un traitement des sols uniforme, fait de dalles et de pavés, qui étend la place vers le sud et brouille ses limites avec le boulevard Pompidou qui la borde. Quelques tilleuls existants ont été conservés, des cerisiers-fleurs ont remplacé les arbres malades, et de nouveaux massifs florifères ont pris place à leur pied ou dans des jardinières en métal rouillé. Des blocs de métal ajouré font office de bancs et de lanternes lumineuses. Le dessin de leurs perforations, que l’on retrouve dans le calepinage général du sol de la place, répond à celui de mosaïques colorées insérées dans le dallage, issues d’un travail avec des enfants réalisé en ateliers animés par la mosaïste nantaise Delphine Deltombe.


© Nantilus, Jean-Dominique BILLAUD

© Nantilus, Jean-Dominique BILLAUD

© Nantilus , Jean-Dominique BILLAUD

L’arbre et la pierre

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 57


L’arbre et la pierre

Le cimetière-parc paysager

© Coralie DASSE

LA BAULE-ESCOUBLAC - Avenue Henri-Bertho

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allait-il faire à La Baule un cimetière de style bretonnant ?

Alors que la mort affecte toutes les géographies du monde, qu’elle est intemporelle et universelle et qu’en tous lieux elle reste un mystère, inconcevable et insoutenable. Comme paysage, comme concept, comme sensibilité, ce projet de cimetière paysager est dans l’air du temps. De ce temps global, mondialisé, urbanisé, uniformisé, qui est notre réalité d’aujourd’hui, une réalité qui, depuis longtemps, s’est affranchie du localisme. Pour autant, ce projet de cimetière paysager est aussi contextuel, dans le sens où il répond, ici, en ce lieu-là, à la sensibilité du site comme à l’esprit du programme. Mais ce projet est d’abord un au-delà. Il est un ailleurs, un monde où l’architecture et le paysage opèrent, avec le corps et l’esprit, avec la foi, le cosmos, la vie et la mort. Ainsi, le mur d’enceinte et le grand canal, qui structurent le plan, retracent les grands axes de l’univers, en résonance desquels l’existence prend cette dimension supérieure sans quoi rien n’aurait de sens.

58 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

La part utilitaire et fonctionnelle du programme est volontairement soustraite à la vue, enfermée à l’intérieur du bâtiment d’enceinte pour ne pas interférer avec le recueillement des familles. L’horizon est barré par la ligne muette de ce mur tendu. Le lien entre les deux mondes, celui des morts, celui des vivants, s’exprime par le franchissement du mur, comme rite de passage. Le porche, étiré, écrasé, forme l’antichambre du cimetière, cadrant la vue sur le site et sur le canal, qui, en miroir du ciel, réfléchit l’au-delà et l’infini. La rigueur et le silence du bâti subliment par contraste le graphisme naturel des arbres. Tout est en place, sans ostentation ni affèterie, le lieu devient unique, hors du temps. Seul un mur en granit, breton, lui, affiche sur la route la présence institutionnelle de cet équipement public. (Texte : agence Péna Paysages)


© Coralie DASSE

© Coralie DASSE

© Coralie DASSE

© Coralie DASSE

L’arbre et la pierre

Conception PENA PAYSAGES - paysagiste (mandataire) ATELIER DE LA RUE KLÉBER - architecte (associé) ATELIER DASSE - architecte (sous-traitant - suivi études et chantier bâtiment) Maîtrise d’ouvrage Commune de La Baule-Escoublac Année de réalisation 2017

© Coralie DASSE

Surfaces Aménagement : 102 968 m² Bâtiment : 530 m² SP Mur du bâtiment d’entrée : 118 m de long Coûts Total Travaux : 3 681 605,54 €TTC Total Travaux : 3 068 004,62 € HT Total Travaux Aménagement paysager : 2 271 889,41 € HT Total Travaux Bâtiment : 796 114,91 € HT Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 59


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60 | Prix Aperรงus 2019 - Loire-Atlantique


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Restaurant universitaire Le S’pace

© Philippe RUAULT

© Philippe RUAULT

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Conception ARS-Architectes ROCHETEAU-SAILLARD LISIÈRES- paysagistes Maîtrise d’ouvrage CROUS de Nantes - Pays de la Loire Année de réalisation 2018 Surface 970 m2 SHON Coûts Total du bâtiment neuf : 2,70 M€ HT

’architecture universitaire a produit le pire, avec des constructions industrialisées sans âme, et le meilleur, avec des édifices modernes remarquables comme, à Nantes, la Faculté de Droit réalisée en 1970 par Louis Arretche. C’est le même architecte, chargé du plan d’ensemble du campus nantais, qui avait conçu vers 1967 le restaurant universitaire « Le Tertre », au plan en étoile et aux obliques affirmées, implanté sur le terrain en pente du Petit Port. Tout proche, un autre restaurant construit en 1993 avait pris la forme d’un hexagone aux murs biais. Sa reconstruction est l’objet de cette opération.

© Philippe RUAULT

NANTES - Boulevard Guy-Mollet

courbes jaunes, formant pare-soleil pour l’intérieur et auvents pour les terrasses extérieures. Le programme correspond à une offre nouvelle pour les étudiants, avec une ouverture en journée, une restauration traditionnelle, un espace cafétéria, la salle intérieure ou les terrasses, mais aussi un espace de vente en libre-service, un espace de détente avec hamacs, et un lieu de travail collaboratif. À l’occasion de l’opération, les espaces extérieurs, et notamment les liaisons vers le site administratif du CROUS et le restaurant du Tertre, ont été requalifiés.

Le nouvel équipement s’inscrit dans cette lignée d’édifices-signaux. Il est conçu comme une porte d’entrée du campus depuis l’arrêt du tram, avec la volonté d’étirer sa façade « vitrine » au long du boulevard. Son volume entièrement vitré serait simple, s’il n’était surmonté d’une spectaculaire toiture débordante, aux Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 61


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Extension du collège Jean-Mermoz

© Guillaume SATRE

NOZAY - 19 route d’Abbaretz

D © Guillaume Satre

’un visage manifestement proche de celui qui fut le sien lors de son inauguration, le collège Jean Mermoz est un témoignage typique de l’architecture scolaire des années 60. Nous nous sommes saisis du besoin exprimé (la création du pôle sciences et l’extension de la demi-pension) pour repenser les cheminements de la cour et recomposer l’identité de l’établissement. Ainsi, nous avons revu la topographie complexe séparant l’externat de la demi-pension et des bâtiments de l’administration pour proposer des parcours accessibles.

© Guillaume Satre

Nous avons également continué de décliner le thème de la galerie, déjà présent sur le site, afin d’ajouter au programme une liaison couverte entre l’externat et la demi-pension. Enfin, nous avons proposé une écriture commune aux façades des deux éléments de programme. Si le collège était à l’origine composé au droit d’un axe nord-sud accessible depuis la route d’Abbaretz, le paysage pratiqué quotidiennement par la majeure partie des élèves est celui de l’entrée ouest qui accueille 95 % des élèves qui arrivent en bus. Deux moucharabieh faits d’une résille bois supportée par une structure métallique se répondent dans des plans différents et constituent le fond de perspective de la cour. L’introduction d’un travail sur le motif, ici le chevron, la matérialité du bois avec lequel il est constitué, son association avec la végétation réintroduite dans le site, confèrent au projet une image à la fois forte et expressive mais également chaleureuse, accrochant la lumière et les jeux d’ombres 62 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


© Guillaume SATRE

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La matière est exprimée : le béton a fait l’objet d’un travail de calepinage et d’intégration de détails soignés : les vitrines destinées à l’affichage des emplois du temps ou les patères, par exemple, ont fait l’objet d’un travail délicat d’intégration. (Texte : agence Mabire-Reich)

© Guillaume SATRE

La salle de restauration, comme les salles de sciences, sont largement ouvertes sur l’extérieur, tout en étant mises en retrait par la protection de la résille. À l’intérieur des locaux, un travail soigné sur la matière propose une ambiance à la fois marquée et pérenne dans un milieu souvent fortement sollicité. Dans la circulation du pôle sciences, des apports zénithaux éclairent la circulation au droit des portes d’entrée. Les impostes vitrées des portes permettent de tirer cette lumière jusque dans les classes.

Conception MABIRE - REICH - architectes

© Guillaume SATRE

Maîtrise d’ouvrage Conseil départemental de Loire-Atlantique Année de réalisation 2017 Surface Extension : 790 m²  SU - Restructuration : 516 m² SU Coûts 1 560 000 € HT (valeur 2019) Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 63


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Extension du lycée Saint-Gabriel

© François DANTART

LE PELLERIN - Le Bois Tillac

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e Bois Tillac est à l’origine une propriété noble, dont le château fût détruit en 1793, et dont subsistent d’anciens communs. La congrégation des frères de Saint-Gabriel y établit au XIXe siècle une école d’agriculture, qui deviendra au siècle suivant un collège, puis un lycée professionnel avec aujourd’hui des filières d’enseignement supérieur, notamment tournées vers les activités hippiques. Le domaine, qui a conservé une implantation ancienne en U, est établi sur le coteau dominant la Loire, au sein de prairies conservant des traces de l’ancien parc ordonnancé. La nouvelle extension s’inscrit dans la logique du site, en s’implantant en prolongement des bâtiments existants, et en s’avançant au-dessus du terrain en pente, perpendiculairement au fleuve. L’écriture architecturale souligne l’horizontalité du grand volume largement vitré, qui s’achève par un porte-à-faux sur pilotis. Ici, le centre de ressources est un balcon sur la Loire. Le premier niveau accueille les locaux destinés à l’externat et à la vie collective des internes. Au-dessus, les 59 chambres de l’internat, sur deux niveaux, bénéficient toutes de vues sur le grand paysage. Au sud, un restaurant scolaire est relié aux bâtiments existants. 64 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

Les aménagements extérieurs poursuivent la logique de contemplation par une terrasse en stabilisé rythmée par des massifs de vivaces, munie de bancs en bois et de garde-corps laissant filer le regard. L’approche environnementale a conduit à réutiliser les matériaux de l’ancien restaurant scolaire en gabions de soutènement de la terrasse, et à utiliser des bois de châtaignier non traités, issus de filières locales.


© François DANTART © François DANTART

© Sébastien ARGANT

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Conception DLW - architectes - LA TERRE FERME - paysagistes-concepteurs Maîtrise d’ouvrage Conseil régional des Pays de la Loire, Lycée Saint-Gabriel Nantes-Océan Année de réalisation 2017 Surfaces Aménagement : 3 hectares - Bâti : 2 958 m2 SP Coûts Aménagement (espaces extérieurs) : environ 280 000 € - Bâti : 6 183 333 € HT Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 65


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66 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


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Gymnase Jean Galfione

© Gaëtan Chevrier

© Gaëtan Chevrier

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© Gaëtan CHEVRIER

PONT-CHÂTEAU - 6 rue du Grand Savoir

a proposition d’implantation du projet sur son site s’appuie sur plusieurs intentions : conserver la perméabilité visuelle du site depuis la promenade piétonne qui borde le terrain à l’est. Appuyer l’installation du nouveau volume sur la salle de tennis existante afin d’initier la réorganisation du complexe sportif dans son ensemble. Ouvrir l’espace du hall sur la voirie et l’espace de stationnements mutualisé avec le collège. Valoriser la façade du gymnase sur sa plus grande longueur depuis la promenade piétonne. Articuler l’anneau du terrain extérieur sur l’axe du plateau sportif existant.

L’ambiance recherchée à l’intérieur de la salle est celle d’une lumière douce aux couleurs claires : le bois du plafond est légèrement blanchi, le sol est en résine coulée également claire, la structure métallique des façades est laquée blanche, les parois en polycarbonate sont neutres.

Le parti architectural du volume de la salle s’est porté sur le choix d’une structure en caissons de bois de type Kerto. La trame losangée des caissons, visible en plafond de la salle, est reprise en façade : elle est le support de l’ossature secondaire qui permet de fixer le bardage et sert de contreventement à la structure.

(Texte : agence GPAA)

Seul le mur d’escalade est traité de couleur vive et apporte son rayonnement coloré à l’ensemble. Par contraste, l’ensemble du bloc des vestiaires reçoit une gamme de couleurs dynamiques dont le reflet anime la circulation de desserte et se reflète sur la surface vitrée de la façade.

Conception GPAA - architectes Maîtrise d’ouvrage Communauté de communes du Pays de Pont-Château Saint-Gildas-des-Bois Année de réalisation 2017 Surface 2 300 m2 SP Coûts 2 681 170 € HT compris équipement (septembre 2017) Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 67


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Boulodrome

MISSILLAC - Rue du Stade, lieu-dit Les Petits Herbets

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e boulodrome de Missillac reconfigure l’entrée d’une plaine sportive. L’enjeu est d’abriter une partie des terrains de pétanque pour permettre une pratique à toute heure, de tout temps. Une structure dynamique et élancée tourne le dos et se protège du terrain de football et des vents dominants, pour dégager en limite un chemin d’accès identifié vers les vestiaires. Cet auvent embrasse l’espace dédié à la pétanque. Il l’intimise sans le clore par des apports de lumières en façade et en toiture. Le projet favorise les situations que le bouliste affectionne : concentration, contemplation, débats et rencontres humaines. La toiture est un ensemble de poutres en lamellé-collé de pin Douglas brut non traité, dont l’assemblage triangulaire permet stabilité et économie de matière. Elles s’appuient à l’est sur une façade bois porteuse et bardée, s’élancent à l’ouest en un porte-à-faux repris par des poteaux en fines croix à l’assise optimisée. 68 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

La toiture mono-pente est rythmée par des plaques d’Onduline opaques et translucides. Ces variations, superposées à celles de la structure, amènent une qualité chantante d’ombres et de lumières. Entre deux lancers, les boulistes s’assoient sur les renforts bois le long du mur translucide et méditent. Approche environnementale : respectant un budget très limité, l’implantation de l’auvent préserve et valorise le contexte existant, jusqu’à en faire des parties constituantes du projet. La haie de thuyas au nord et à l’est est utilisée comme protection naturelle contre les vents dominants. La rangée de bancs, conservés à l’ombre des arbres, constitue le seuil de l’abri, et dialogue avec terrains et structure. La grande économie de moyens du projet met en résonance les bois Douglas bruts et non traités de la charpente, la fonction d’abri nécessaire au jeu, et la lumière qui connecte le bouliste aux éléments. (Texte : agence LAUS)

Conception LAUS - architectes-urbanistes Maîtrise d’ouvrage Commune de Missillac Année de réalisation 2018 Surface 635 m2 couverts Coûts 130 000 € HT


© LAUS - architectes urbanistes

© LAUS - architectes urbanistes

© LAUS - architectes urbanistes

© LAUS - architectesurbanistes

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Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 69


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70 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique


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Terre d’Estuaire

© Jeremy JEHANIN

CORDEMAIS - Port de Cordemais

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es paysages de l’estuaire de la Loire se distinguent par leur grande horizontalité, et le port de Cordemais, implanté au milieu de terrains inondables, n’échappe pas à la règle. Seule y émerge, visible de très loin, la haute silhouette de la centrale électrique avec ses cheminées rouges et blanches. En arrière de l’île de la centrale, le centre de découverte Terre d’Estuaire a été implanté en face d’un petit port de plaisance. Sa silhouette basse ne se remarquerait que peu, sans une partie plus haute abritant un belvédère qui permet à ses visiteurs de monter à 10 mètres au-dessus de l’horizon, et surtout sans la structure métallique blanche dans laquelle un « ballon » captif les élève à 25 mètres, pour apprécier le grand paysage de la Loire et de ses prairies humides. La construction, posée sur pilotis, est bardée de bois rétifié (un traitement thermique lui permet, sans traitements chimiques, une grande résistance à l’humidité et aux parasites). La structure est en épicéa et le revêtement extérieur en planches de peuplier, une essence particulièrement présente en bord de Loire, à laquelle la rétification a donné une teinte gris-brun.

L’organisation du bâtiment obéit aux logiques du parcours scénographique. Elle est une architecture-promenade composée de séquences variées, multipliant les interactions avec le paysage, ou générant des espaces d’immersion dans les différentes thématiques abordées pour appréhender un milieu complexe, riche d’écosystèmes et d’activités agricoles, industrielles, et aujourd’hui touristiques. En témoigne, toute proche, la villa-cheminée conçue par l’artiste japonais Tatzu Nishi, et installée à la pointe de l’île de la centrale thermique. L’image globale de la réalisation revêt un caractère d’évidence, de discrétion. Ce résultat est le fruit d’une analyse fine de la dynamique géologique et écologique du site, d’une compréhension d’un milieu vivant sur lequel il a fallu intervenir avec technicité et respect. C’est d’un travail invisible que les paysagistes concepteurs ont tiré la qualité même de leur aménagement

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 71


72 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

© Stéphane CHALMEAU

© Hadrien BRUNNER

© Hadrien BRUNNER

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© Hadrien BRUNNER

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Conception Bruno MADER - architecte / DIE WERFT - scénographes PHYTOLAB - paysagistes Maîtrise d’ouvrage Communauté de communes Estuaire et Sillon Année de réalisation 2018 Surface 1 800 m2 SU

© Hadrien BRUNNER

© Hadrien BRUNNER

Coûts 7 M€ HT dont 1,8 M€ HT scénographie

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 73


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Le Chronographe

© François DANTART

REZÉ - 21 rue Saint-Lupien

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e site d’implantation du Chronographe est celui de la ville antique de Ratiatum, où des fouilles archéologiques ont permis de découvrir les vestiges du port, de son quai et de ses entrepôts implantés en bord d’un bras de Loire comblé. Le petit prieuré de Saint-Lupien, dont subsiste la chapelle médiévale, maintint longtemps seul le souvenir d’une vie sur ce site resté rural, au cœur de l’agglomération et à deux pas du centre ancien de Rezé. La décision de construire sur le site même, à l’intérieur des fondations de pierre délimitant l’emprise d’un des hangars antiques, a contraint le plan de l’édifice. Sa volumétrie est compacte, allongée, comme effleurant le sol en pente. Elle s’élève grâce à une tour-belvédère dont la structure légère évoque le château arrière d’un navire antique autant qu’une tour d’assaut de fortification médiévale. Sous une terrasse accessible, le volume prin74 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

cipal à ossature métallique, bardé de planches de bois et percé de baies horizontales, abrite la scénographie de l’exposition permanente. Il semble en lévitation au-dessus de l’espace vitré destiné aux activités de groupes et aux expositions temporaires. La coursive métallique menant au hall d’entrée participe elle aussi à cette image d’une construction éphémère, sans pesanteur, comme posée sans dommages sur la fragilité de vestiges millénaires. Les aménagements extérieurs, au­jour­ d’hui peu visibles, font oublier le travail fin de gestion des niveaux archéologiques, de mise en place des réseaux et des voiries lourdes, de gestion d’un site devenu espace vert de proximité à l’échelle du quartier.

Conception BERRANGER & VINCENT Architectes A+R SALLES - paysagistes ASA Atelier SOMPAIRAC Architectes -  architectes-scénographes Maîtrise d’ouvrage Commune de Rezé Année de réalisation 2017 Surface 690 m² SU - 824 m² SP Coûts Total : 2 630 000 € HT (dont 520 430 € HT pour la scénographie)


© François DANTART

© François DANTART

© François DANTART

© François DANTART

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Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 75


Travailler

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76 | Prix Aperรงus 2019 - Loire-Atlantique


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Manitou R&D Test Center

© LAUS architectes urbanistes

© LAUS architectes urbanistes

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Conception LAUS - architectes-urbanistes Maîtrise d’ouvrage MANITOU GROUP Année de réalisation 2018 Surface 780 m

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Coûts 1 260 000 € HT

édié à la recherche et au développement, le Manitou R&D Test Center travaille dans le grand paysage une présence simple et intrigante. Sobre, compact, unitaire, cet outil de travail est évolutif sur les temps courts et longs, dans un confort d’usage et de lumière naturelle. En bordure du site Manitou, immergé dans un paysage de haies bocagères et de marais, le centre s’ouvre sur une piste d’essai. Pour séparer une zone publique noble d’une zone d’essais confidentielle, le bâtiment s’installe en fond de parcelle sur toute la largeur du terrain, et dégage une bande paysagée d’accès principal. Le centre est une limite de confidentialité non étouffante  : c’est une douce progression vers l’intimité de Manitou, qui gratifie le visiteur. Celui-ci est accompagné depuis le seuil de la rue, le long d’un mur qui devient façade, carrosserie énigmatique. Celle-ci traversée, il est plongé au cœur des engins, et aboutit à un belvédère qui valorise les machines en action sur la piste d’essai. Le bâtiment est un dispositif lumineux et flexible. Au nord, la façade sur la piste est entièrement translucide ; sur le domaine

© LAUS architectes urbanistes

ANCENIS - Rue de l’Hermitage

public au sud et à l’ouest, la façade translucide se retire derrière une troisième peau, un bardage métallique clair et perforé. Outre son rôle de régulateur thermique, cette enveloppe uniforme permet de changer les fonctions du bâtiment sans modifier sa perception : les espaces prévus comme future extension (préau intégré au volume ou stockage haut) peuvent être modifiés, la façade bricolée pour accueillir une machine, l’image du bâtiment restera inchangée, de même que sa qualité première : la lumière naturelle. Sans la bouleverser, car intégré dans un tissu bâti et économique, le centre aspire à faire évoluer l’image opaque et hermétique du bâtiment industriel. Il est un mouvement, un signal subtil qui agit sur la vue lointaine et la vue proche. Sa perception toujours changeante, cinétique, réagit à l’environnement : les états du ciel, les ambiances des jours et des saisons. Il transforme la confidentialité en appétence. Jamais dévoilée, son activité est suggérée : la nuit le bâtiment devient un théâtre d’ombres, de formes, de couleurs et de lumières.  (Texte : agence LAUS)

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 77


Travailler

Metronomy Park

78 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

© Emilie GRAVOUEILLE

© Emilie GRAVOUEILLE

© Emilie GRAVOUEILLE

SAINT-HERBLAIN - Rue Jacques-Brel, Îlot 1, ZAC Armor


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© Emilie GRAVOUEILLE

Travailler

’aménagement de l’îlot 1 s’inscrit dans une démarche urbaine globale, celle de la ZAC Armor, qui prend le pari du parc urbain. (…)

Le projet se compose de 6 bâtiments de même forme « chromosomique ». Leur matérialité allie la rusticité de la brique, en moucharabieh, à la finesse du bois qui fait écho à l’environnement extérieur. L’unicité de chaque bâtiment se manifeste par une intervention spécifique réalisée par Métalobil dans chaque hall, espace de jonction entre les deux ailes du projet. Il s’appuie sur 3 idées directrices : densité, centralité et trame. Densité : Afin de pouvoir parler véritablement de parc urbain, notre premier travail a consisté à minimiser l’impact des bâtiments et des parkings aériens pour laisser la part belle au paysage. Le projet optimise l’emprise bâtie en densifiant les bâtiments en R+2 en 5 unités identiques. Une sixième, singulière, fait office de pavillon d’entrée du parc et de symbole/repère urbain. Elle est proposée en R+3 pour accentuer sa verticalité. Le projet arrive à un équilibre entre pleins et vides, densité bâtie et espaces libres. De la même façon, pour minimiser l’emprise des stationnements aériens et leur impact visuel, plus des 50 % imposés sont en sous-sol. Le reste vient se masquer à la vue le long d’une voie périphérique à l’îlot, l’ensemble étant ombragé par des plantations d’arbres. Le choix des stationnements périphériques à l’îlot permet de laisser le cœur d’îlot aux piétons.

Centralité : Le parcours piéton initié depuis la place d’entrée dans l’îlot se prolonge par une placette au pied du pavillon d’entrée, lui servant de terrasse, espace de convivialité extérieur d’où partent les cheminements piétons allant rejoindre les entrées de chaque entité. Trame : Le bâti s’appuie sur une trame végétale rurale perdue puis recréée pour les besoins du projet et du phasage. Les arbres sont plantés en bosquet et/ou en alignement selon les lignes fictives de la trame « bocagère » et autour des îlots de parking. Le vaste espace central est engazonné et intègre des mouvements de terre permettant de gérer les déblais / remblais et habillant les rampes d’accès aux parkings souterrains. Les lignes des talus périphériques ont inspiré les brisures des volumes et des talus plantés. Les patios au cœur du bâti s’agrémentent d’essences horticoles et colorées en rapport avec la couleur des façades.  (Texte : agence Forma6)

Conception Forma6 - architectes-urbanistes / ZEPHYR - paysagistes Maîtrise d’ouvrage Tolefi Ar Mor Année de réalisation 2017 Surface Plot 1 : 2 600 m² SP - Total de l’opération : 13 800 m² Coûts Travaux du Plot 1 : 4 012 680 € HT Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 79


Trophées Aperçus 2019 Une création d’Hélène MORBU

H

élène MORBU, céramiste, est l’une des lauréates 2016 du prix Jeune Création Métiers d’Art, organisé par Ateliers d’Art de France. En 2008, elle crée son atelier à Nantes et s’intéresse dans un premier temps à la pertinence de l’objet d’usage. Hélène développe une collection de céramiques fabriquées en petites séries qui s’inscrivent dans une démarche contemporaine basée sur des formes géométriques élémentaires. Attentive à la justesse des proportions et aux détails, elle pense chaque modèle par le biais du dessin puis elle les réalise au tour ou au coulage.

Collection Fisher - Tasses porcelaine

Aujourd’hui, elle explore de nouvelles voies en créant des pièces uniques qui relèvent d’un tout autre processus, plus expérimental et empirique. Jonglant avec les contraintes techniques et les qualités plastiques de la terre, elle élabore un nouveau vocabulaire oscillant entre délicatesse des textures et rigueur des lignes. Hélène Morbu presse ou incise la terre crue avec précision pour y dessiner une maille ou former une résille qui gonfle ou se resserre suivant la forme. Le résultat : des vases aux surfaces texturées complexes, un vrai travail d’orfèvre.

Collection Nexus

PRIX : 2009 : Prix de la relève 2009 2016 : Prix de la Jeune Création Métiers d’Arts 2016 : Prix du public / Céramique 14 2019 : Prix Le Créateur

Collection Demi-lune

FORMATION : 2002-2005 DNAP option Design, École Supérieure d’Art et de Design, Reims 2005-2007 BTS Arts de la Céramique, ENSAAMA, Olivier de Serres Paris 15e 2006-2007 Stage et formation au tour chez la céramiste Maryline Vince

EXPOSITIONS : Ceramics of Europe, 13th Westerwaldprize, Keramikmuseum, Höhr-Grenzhausen – Germany, 2014 « My Space, My World », Cassina, Tokyo, 2014 Les journées de la céramique, St-Sulpice, Paris, 2015 « Votre âme est un paysage choisi », galerie La Réserve, Reims, 2016

Collection Akan

« The enchanted for forest », HD gallery, Bruxelles, 2016 Céramique 14, Paris, 2016, Prix du public « Géométrie variable », Le couvent de Treigny, France, 2017 Parcours céramique Carougeois, Suisse, 2017 « Biennale de la céramique », Villefranche-de-Rouergue, 2018 Beirut Art Fair, Galerie Pik’d, Liban, 2018 et 2019 « De trames en sinuosité, Cartographie sensible », galerie Terra Viva, St-Quentin-La-Poterie, 2019 Plus d’informations sur le site de l’artiste : www.morbu.fr

80 | Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique

Collection Akan


Trophée Aperçus 2019 Pièces en grès teinté dans la masse et émaillées. Chaque trophée possède une surface texturée en référence aux rythmes des façades d’immeubles et des architectures de briques. L’ensemble crée alors une sorte de ville qui fait écho au paysage urbain.

Prix Aperçus 2019 - Loire-Atlantique | 81



Conception et réalisation : CAUE de Loire-Atlantique Directrice de publication : Delphine Lainé-Delaunay directrice du CAUE 44 Textes (sauf mention contraire) : Christophe BOUCHER Conception graphique : Laurène KLEIN, Nicolas BAUD Photographie couverture : Martin LAUNAY Imprimeur : Goubault, La Chapelle-sur-Erdre Imprimé sur Sappi Magno Natural 140g ISBN : 978-2-9540419-9-5



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